L'éclairage économique de Maxime Legay sur la dette de la France.
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00:00L'économie avec vous, Maxime Legay, lors de son discours de politique générale,
00:03François Bayrou a fustigé l'envolée spectaculaire de la dette française ces dernières années.
00:08Pour le Premier ministre, gouvernement de droite, de gauche et opposition de ces 20 dernières années,
00:12tous sont responsables de la situation critique dans laquelle on se trouve.
00:16Oui Romain, 2 450 milliards d'euros,
00:20voilà les chiffres spectaculaires de l'alourdissement de la dette française ces dernières années.
00:25Depuis la guerre, la France n'a jamais dans son histoire été aussi endettée qu'elle l'est aujourd'hui,
00:30a fustigé François Bayrou dès le tout début de son discours de politique générale,
00:34comme pour signifier l'importance de cet enjeu qu'il considère comme majeur.
00:39Le Premier ministre qui a renfilé l'espace d'un instant son costume de professeur hier après-midi
00:44en attribuant les bons et les mauvais points à la classe politique au sujet de la dette,
00:48en faisant notamment le bilan des gouvernements depuis 2007.
00:51Résultat, c'est un zéro pointé pour tout le monde, que ce soit la droite sous Nicolas Sarkozy,
00:58l'EPS avec François Hollande ou même le septennat d'Emmanuel Macron.
01:02Tous ont vu durant leur mandat la dette française s'envoler.
01:06Comment expliquer une telle envolée ?
01:07Alors il y a eu certes la crise financière et bancaire des subprimes durant le mandat de Nicolas Sarkozy,
01:13l'épidémie de Covid et la crise énergétique plus récemment avec Emmanuel Macron,
01:19mais tout de même il faut dire qu'il y a eu un certain laissé-aller de nos élites françaises
01:23avec au fond cette idée que la dette qui s'envolait ce n'était pas très grave.
01:28Ce qui comptait c'était simplement la perception qu'avaient les institutions financières
01:32de notre capacité de remboursement.
01:34Regardez ce graphique éloquent où on voit cette courbe de la dette qui s'envole
01:38sous les trois mandats de nos derniers présidents.
01:40En 2000, notre dette c'était 60% du PIB.
01:43L'année dernière c'était 122%, quasiment le double.
01:47Rendez-vous compte, sauf qu'à force de creuser le déficit,
01:50la confiance de nos prêteurs s'est érodée
01:53et les agences de notation financière continuent de dégrader la note de la France.
01:56Voilà, il y a le problème de la dette, une dette qui se rembourse et celui des intérêts de la dette.
02:00Oui Romain, et cela nous coûte un pognon de dingue comme dirait Emmanuel Macron.
02:05Il faut bien se rendre compte qu'en 2024, les intérêts de la dette payée par l'État
02:10s'élevaient à 54 milliards d'euros, c'est-à-dire 54 milliards d'euros
02:15que l'on va devoir payer chaque année, simplement pour s'être endetté.
02:19C'est plus que le budget de l'armée française
02:21et ce sont des chiffres qui vont continuer à grimper si on ne fait rien.
02:25Alors maintenant, pas le choix, il faut se désendetter,
02:27il faut inverser la pente si on ne veut pas aller tout droit à la catastrophe,
02:31à commencer par enrayer notre déficit public.
02:34Vous savez, le général De Gaulle disait qu'un budget à l'équilibre,
02:37c'est le premier gage de sérieux d'un État.
02:39Et Marie-France Garaud a ajouté qu'un pays qui dépend d'emprunts
02:43formulés à des personnes tierces pour assurer son fonctionnement
02:46n'est précisément plus un État souverain.
02:48Alors la tâche s'annonce ardue, il faudra multiplier les économies,
02:52réduire les dépenses publiques, supprimer les doublons administratifs,
02:57réformer l'action publique.
02:59Hier après-midi, le Premier ministre, s'il était lucide
03:02sur le diagnostic du surendettement français,
03:04il n'a donné aucune mesure concrète, aucun remède
03:07pour s'attaquer à ce mur de la dette française,
03:10comme si le professeur Bayrou s'était contenté de corriger les copies
03:15et distribuer les mauvais points sans jamais donner la correction.