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00:00Bonjour Emmanuel Ducroche. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:02On va parler du torchon qui est en train de brûler entre les agriculteurs et l'OFB,
00:08c'est l'Office Français de la Biodiversité, autrement dit la police de l'environnement.
00:11Hier matin, sur une radio concurrente, France Inter, pour ne pas la nommer,
00:15on analysait les propos tenus par François Bayrou sur les agriculteurs dans son discours de politique générale.
00:20Le Premier ministre avait expliqué que la profession vivait comme une blessure,
00:23le fait d'être accusé de détruire la nature, il avait mis en cause l'attitude humiliante à leur égard
00:27de certains agents de l'OFB, la police de l'environnement, qui compte 1700 agents de terrain
00:33et dont les rapports avec le monde agricole sont notoirement tendus.
00:37Et pour réagir, la rédaction de France Inter a fait intervenir un agent de l'OFB,
00:41syndicaliste force ouvrière, qui a eu cette phrase.
00:44« On a le sentiment que ce que veulent les agriculteurs, c'est de ne plus nous voir dans leurs exploitations.
00:48C'est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités pour empêcher le deal. »
00:54Il a vraiment dit ça ?
00:55Il a vraiment dit ça.
00:56Les agriculteurs français, on imagine, ils ont dû s'étrangler là.
00:58On s'étranglerait à moins. Un représentant de l'autorité qui avoue benoîtement qu'il considère une profession établie, légale et industrieuse
01:05comme une population de criminels entracteurs couvrant un business mafieux et intrinsèquement sale,
01:10c'est insupportable et les syndicats agricoles ne se sont pas privés de le faire savoir.
01:15Alors les agriculteurs, ils voient la démonstration que les alertes qu'ils lancent sur les dérives militantes de l'OFB sont fondées.
01:21Oui, au fond, ils ne sont pas vraiment surpris. C'est un hasard de l'actualité, mais je vous racontais ici même, mardi matin,
01:26l'histoire d'un éleveur de Saône-et-Noire traîné en correctionnel par l'Office français de la biodiversité
01:31pour avoir enlevé d'un ruisseau des branches amassées par un castor.
01:35Il risquait, je le rappelle, trois ans de prison et 150 000 euros d'amende.
01:39Une histoire parmi d'autres.
01:40Mais quand les agriculteurs se plaignent d'être considérés comme des criminels dans leur propre ferme par des représentants de l'État,
01:46on leur explique qu'ils exagèrent, qu'ils sont surtout rétifs à la protection de l'environnement, c'est bien connu.
01:50Le fait d'être traité ouvertement de dealer par un fonctionnaire sonne comme la confirmation de ce qu'il dénonce.
01:56Une militance extrême anti-agricole existe à l'OFB et elle jette de l'huile sur le feu.
02:01Et l'OFB, dans tout ça, comment réagit-elle ?
02:03Le patron de l'Office de la biodiversité a publié une réponse officielle.
02:07Les propos tenus par un agent syndiqué n'impliquent pas l'OFB et les personnels ont tout leur soutien.
02:12Pas une excuse, pas une condamnation de l'insulte proférée à une heure de grande écoute sur le service public.
02:17Est-ce qu'il faut fermer l'Office français de la biodiversité ?
02:20Certains le demandent et ne pas écouter la colère qu'ils ressentent à être insultés,
02:24c'est alimenter une forme de populisme nihiliste.
02:27La plupart des paysans ne demandent pas le démantèlement de l'OFB,
02:30ni la fin des contrôles, ni la destruction du droit de l'environnement.
02:34En revanche, ils exigent des règles lisibles qui ne les criminalisent pas du fait de leur empilement inexplicable
02:40et ils veulent aussi une remise à plat des méthodes de l'OFB,
02:43dont une partie des effectifs est plus portée sur la schlague que sur la pédagogie.
02:48Et surtout, ils ont le droit au respect de la part des services de l'État.
02:51Ce respect commence par un rappel à l'ordre de ceux qui ont fait de l'OFB une milice verte au service de leur idéologie personnelle.
02:58Signature Europe 1 Emmanuel Ducroux, merci.