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00:00Mes invités du soir, en ce vendredi soir, Noémie Haliwa, journaliste, bonsoir.
00:05Bonsoir.
00:06Véronique Jacquet, journaliste, fidèle de l'émission, bonsoir.
00:08Bonsoir.
00:09Frédéric Loos, commissaire de police, secrétaire général SCPN de police, merci et merci d'être
00:15avec nous.
00:16Général François Daoust, ancien commandant du pôle judiciaire de la gendarmerie, bonsoir.
00:21Muriel Wagnin, Melki, avocate, soyez là, bienvenue ma chère Muriel et évidemment comme
00:27tous les vendredis soir, Gauthier Lebret, que j'accueille toujours avec une immense
00:29plaisir.
00:30On va commencer par la politique mon cher Gauthier.
00:32Très bien.
00:33Bruno Retailleau qui occupe le terrain, il était aujourd'hui à Grenoble, il s'est
00:38rendu à Grenoble sur les lieux de l'attaque, je le rappelle, la grenade qui a fait une
00:42quinzaine de blessés d'anciens graves devant un bar associatif, il a dénoncé un acte
00:47inadmissible, inacceptable et a estimé qu'il s'agissait d'une opération criminelle inédite.
00:52Il en a profité également pour aller à la rencontre des grenoblois qui en ont plus
00:56que ras-le-bol de la situation.
00:58Il avait juste à ses côtés le maire de Grenoble, Eric Piolle, écoutez ses échanges
01:04quand il a été interrogé par les grenoblois.
01:07Moi j'habite sur le cours Béria, je peux vous dire qu'on est gangrénés par le trafic,
01:14alors j'espère, je vois monsieur le maire, j'espère que vous avez trouvé un accord
01:17justement pour qu'il y ait plus de vidéoprotection, qu'il y ait des effectifs aussi de police
01:23plus d'effectifs de police aussi, on sait que c'est un travail entre les deux polices
01:28municipales, parce que je peux vous dire que ça a un impact vraiment au quotidien sur
01:33notre sommeil, sur notre capacité à sortir aussi, parce que sur nos familles, on a peur
01:38de sortir, de se prendre une balle, voilà.
01:41Les collégiens ne peuvent pas être quelquefois coincés à l'intérieur du collège, c'est
01:46déjà arrivé parce qu'il y avait des tirs sur la place.
01:47Notre souhait aussi, par cette interpellation là aujourd'hui, c'est de favoriser les
01:51collaborations, je vois que monsieur le maire est derrière, entre les différents services
01:54parce que ce qu'on a, nous, au sein du collectif ressenti souvent, c'est un renvoi de balle.
01:58Ce n'est pas notre périmètre, ce n'est pas le bon service, ce n'est pas le bon interlocuteur,
02:02ce n'est pas moi, c'est l'Etat.
02:03On ne veut plus que ça.
02:04Et en fait, nous, le problème c'est qu'en tant qu'habitants, on souffre de ce cloisonnement
02:08de missions et de divergences politiques aussi, qu'on peut très bien comprendre, mais nous
02:12habitants, on aimerait bien que les divergences de temps en temps soient mises de côté et
02:15que peut-être il y ait plus de caméras, monsieur le maire, peut-être plus d'effectifs
02:17de police, monsieur le ministre.
02:18Il n'y aura pas que de la police, il y aura aussi de la prévention, il y aura plus d'effectifs
02:24de police.
02:25J'en ai parlé à monsieur le maire qui m'a posé cette question.
02:28Alors, je trouve que cet échange, il est extraordinaire, je le dis pour nos éditeurs
02:33d'Europe 1 qui n'ont pas l'image, il y a le maire, Eric Piolle, qui est juste derrière,
02:38le constat, il est accablant.
02:39Bruno Retailleau, quand il prend la parole, il parle de 48 fusillés à Grenoble et de
02:446 morts.
02:45Si je serais monsieur Piolle, je serais maire de Grenoble, je pense que j'aurais du mal
02:50à trouver le sommeil parce qu'on voit que c'est la politique, le constat est là.
02:54Alors, il se prend le réel en pleine face, Eric Piolle, parce que vous disiez, il est
02:59aux côtés de Bruno Retailleau, ce n'est que purement physique parce que dans les faits
03:06idéologiquement, il n'est pas du tout aux côtés de Bruno Retailleau.
03:09Je rappelle que le matin de cette grenade qui est envoyée dans un bar associatif de
03:15Grenoble, il fait une déclaration dans Libération pour dire, je m'en fous, des attaques contre
03:19mon bilan et puis des fusillades, il y en a partout.
03:21Pas le problème de Grenoble.
03:22Le soir même, il y avait une grenade qui explosait dans un bar.
03:26Ensuite, cet habitant, qui lui n'est pas dans l'idéologie, dit, monsieur le maire,
03:30ce serait bien d'avoir plus de vidéosurveillance.
03:32Intéressant.
03:33Quand le sujet était justement sur la vidéosurveillance, ça lui arrivait de se prendre la tête avec
03:39Gérald Darmanin, le prédécesseur de Bruno Retailleau, il avait même dit la vidéosurveillance
03:42de Grenoble, je vais les démonter, et puisque ça tient tant à coeur au maire de Nice,
03:46Christian Estrosi, je lui offrirai.
03:48Voilà où on en était.
03:50Et résultat, il y a eu des enquêtes qui ont mis bien du temps à se résoudre par
03:54manque de vidéosurveillance, puisqu'on n'avait pas les images, et on a vu cette
03:58semaine sur l'horrible affaire Louise, comment la vidéosurveillance pouvait être déterminante
04:03pour confondre un individu.
04:05Ensuite, sur la drogue, sur la drogue, Eric Kiel, il a dit il y a une dizaine de jours
04:10qu'il fallait vivre avec les dealers en bas de chez soi, un modus vivendi.
04:13Pourquoi pas leur offrir une tasse de café le matin quand on part travailler ? C'est-à-dire
04:17que vous avez des dealers qui terrorisent des immeubles entiers, et Eric Kiel vous dit
04:20qu'il faut apprendre à vivre avec eux.
04:21Et je ne vous parle même pas de la légalisation, de la dépénalisation du cannabis pour laquelle
04:26il milite.
04:27Donc, Eric Kiel, il a beau jeu de se mettre aux côtés de Bruno Retailleau, si vous voulez,
04:33aujourd'hui, et d'opiner de la tête face au désarroi de ses habitants, la réalité
04:37c'est que, sans doute, des habitants doivent regretter d'avoir voté pour lui et doivent
04:40aujourd'hui être soulagés de savoir qu'il ne va pas se représenter l'année prochaine.
04:43Mais on verra pour qui voteront les grenoblois aussi.
04:46Exactement.
04:47Et alors, il y a un indice.
04:48Vous savez que Grenoble a été soumis comme une circonscription de l'ISER à une législative
04:52partielle.
04:53La France Insoumise a perdu cette législative alors qu'il l'avait gagnée.
04:56Vous savez combien de policiers blessés en ISER ? Bruno Retailleau a rappelé le chiffre
05:00300 policiers blessés en ISER.
05:01Il est urgent d'agir.
05:03Puisqu'on a un représentant de l'Enseignement et un représentant de la police, je vais vous
05:06donner la parole à tous les deux.
05:07Je vais commencer avec le général François Daoust.
05:09Quel constat pour le maire de Grenoble ?
05:11Le constat est d'autant plus fort pour moi que j'ai une autre casquette ou un autre
05:16képi.
05:17Je suis adjoint au maire de la ville de Pontoise et j'ai beaucoup échangé avec Frédéric
05:24Loos qui était le directeur départemental à l'époque et c'est une volonté mutuelle
05:30à la fois de la municipalité et de la police nationale à l'espèce de pouvoir travailler
05:35ensemble et de faire des opérations coordonnées.
05:38Donc s'il n'y a pas de volonté municipale à l'espèce et si M.
05:42Piolle veut soigner la délinquance par les plantes, eh bien, je suis désolé, ça ne
05:46marche pas.
05:47Voilà.
05:48On est sur le même constat.
05:49Frédéric Loos.
05:50Très heureux de retrouver le général Daoust effectivement.
05:53Écoutez, il y a des choses fortes qui ont été dites par cet habitant, vous l'avez
05:57dit, très fortes.
05:58Moi je note, il dit, vous savez, ça affecte notre sommeil, ça affecte notre capacité
06:04à sortir.
06:05Ça, on n'a pas l'air d'être appelé outre mesure le maire de Grenoble, je vous le dis.
06:08C'est quand même puissant ce qui vient d'être là.
06:11C'est énorme.
06:12Vous avez des habitants qui viennent au contact d'un ministre presque de façon suppliante.
06:17S'il vous plaît.
06:18Aidez-nous.
06:19S'il vous plaît, mon bon monsieur et le monsieur qui est derrière, qui est le maire, travaillez
06:23ensemble et s'il vous plaît, aidez-nous, on a peur, on ne peut pas sortir.
06:27Voilà.
06:28Et puis, on ne peut plus dormir.
06:30C'est les fondamentaux.
06:32Ça veut dire que le maire de Grenoble, ou qui que ce soit, moi je ne rentre pas ça
06:36dans une logique que politique.
06:37Vous allez à Lyon, l'ancien maire, je l'ai dit, Gérard Collomb, avait fait ce qu'il
06:41fallait au niveau sécurité, etc.
06:43Mais je veux dire, c'est de l'égoïsme, c'est un anti-humanisme, ce n'est pas un humaniste
06:48de laisser des situations pareilles.
06:50C'est l'idéologie du dogmatisme pénal, mais vous imaginez, si lui, ça l'empêchait
06:56de dormir, ça l'empêchait de vivre ses enfants, ça l'empêchait de recevoir du monde, d'avoir
07:00un peu la fierté d'appartenir à un quartier.
07:04Si la sécurité dans votre chair, dans votre quotidien, vous ne l'avez pas, mais il vous
07:10reste le choix.
07:11Mais moi j'aurais honte, à la place du maire de Grenoble, avec un tel bilan, j'aurais honte,
07:15avec le ministre de l'Intérieur qui fait le bilan.
07:19Pour moi, c'est de l'égoïsme, il faut placer ça.
07:22D'abord, on est à l'inverse de l'humanisme, il faut reprendre les mots, on a affaire à
07:26des gens qui sont en dehors de l'humanisme, et en même temps, c'est d'un égoïsme de
07:31classe.
07:32C'est-à-dire, je m'en fous, parce que là où habite Monsieur Piolle, je prends le pari
07:35devant tout le monde, qui ne rencontre pas ça.
07:38Or, il y a une règle de base au niveau moral, moi je ne m'érige pas en professeur de moral,
07:42ne fais pas autrui ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse.
07:44Personne n'accepterait ça.
07:45On doit la sécurité, il faut mettre les moyens, l'État doit le faire, Monsieur Piolle doit
07:50y contribuer.
07:51Vous allez à Saint-Étienne, qui est une ville de taille à peu près similaire dans la région,
07:56vous avez deux fois et demi plus de caméras, le boulot est fait.
07:59Vous allez à Lyon, qui est une grande ville, le boulot est fait.
08:01On ne peut pas avoir une ville face au narcotrafic, face à des suicides, où les acteurs ne remplissent
08:09pas leur rôle en espèce celui du maire sur la vidéo-protection et l'armement des policiers
08:13de cibole.
08:14Et les priorités au terrain, on va retrouver Juliette Sada et Sacha Robin, qui ont accompagné
08:19Bruno Rotaillot.
08:20Juliette, vous avez assisté à ces échanges que l'on commande sur ce plateau ?
08:25Oui, effectivement, des habitants de la ville qui ont interpellé le ministre de l'Intérieur,
08:32des habitants sans étiquettes politiques a priori, mais des habitants excédés qui
08:38ont décrit ce qu'ils vivaient au quotidien, des nuisances, les trafics en tout genre au
08:43pied même de leur habitation, avec l'obligation de vivre les volets fermés nuit et jour.
08:49Ils sont souvent parents, ils sont très inquiets pour leurs enfants.
08:53Un père de famille nous racontait qu'une fois les collégiens avaient été contraints
08:57de rester, ils étaient retenus dans l'enceinte du collège pour cause de tirs par arme à
09:02feu à proximité, une situation qui ne peut plus durer.
09:06Les grenoblois veulent retrouver leur tranquillité.
09:09Ils ont demandé au ministre de l'Intérieur, Bruno Rotaillot, de travailler en bonne intelligence
09:14avec la mairie, avec Éric Piolle, pour mobiliser plus de moyens, à la fois en termes de vidéosurveillance
09:20que d'effectifs de police.
09:22Merci beaucoup, je vous jette sa date avec Sacha Robin depuis Grenoble, on marque une
09:26pause et on poursuit le débat, on écoutera notamment Éric Piolle, qui a récidivé mon
09:29cher Gautier Lebrecht, il maintient ses propos, pour la sécurité.
09:32C'est bien, il récidive.
09:34Il récidive, au moins, il est droit dans ses votes.
09:36Comme certains de ses habitants.
09:37Comme certains de, oui, c'est moi qui en plus y ai.
09:39Allez, on marque une pause, on se retrouve sur Europe 1 et sur CNews, à tout de suite.
09:5218h16, merci de nous accueillir, c'est votre Punchline Week-end, jusqu'à 19h, toujours
10:12à mes côtés Noémie Allioua, Véronique Chacquier, Muriel Wakin-Melki, Frédéric
10:16Blos, Général François Daoust et Gautier Lebrecht, je n'ai oublié personne et nous
10:22continuons à évoquer, évidemment, le déplacement de Bruno Retailleau à Grenoble.
10:27Éric Piolle qui a assisté aux différentes prises de parole de Bruno Retailleau et aux
10:33échanges entre, on a eu le sentiment que le maire de Grenoble c'était Bruno Retailleau,
10:37parce que les habitants s'adressaient directement aux ministres de l'Intérieur plutôt qu'au
10:41maire de Grenoble.
10:42Ça veut dire beaucoup de choses.
10:43Éric Piolle qui s'est exprimé, vous y faisiez référence, mon cher Gautier Lebrecht,
10:47à nos amis Libération, à la Sécurité, je ne sais pas, trop mon problème.
10:51Je m'en fous.
10:52Je m'en fous, carrément.
10:53Il s'est exprimé à nouveau chez nos confrères de RMC, je vous propose de l'écouter et
10:57puis on continue les échanges entre nous, je pense que ça va vous faire réagir.
11:00Est-ce qu'on s'en fout des critiques et des procès en laxisme ? Oui, effectivement,
11:09je pense que le laxisme est dans ceux qui répètent toujours les mêmes stratégies
11:12avec toujours les mêmes erreurs, donc le laxisme, pour moi, est du côté des ministres
11:16de l'Intérieur successifs depuis Nicolas Sarkozy, qui ont fait du narcotrafic leur
11:21fonds de commerce pour devenir connus.
11:23Sarkozy, c'est un marché, Manuel Valls, qui avait fait 5% de la primaire socialiste
11:27et est devenu Premier ministre, Retailleau et Darmanin que personne ne connaissait sont
11:31devenus des figures de la politique, et puis il y a la question de Sécurité, et la question
11:35de Sécurité, évidemment, ça nous préoccupe, les maires sont dans le continuum de Sécurité,
11:40je le suis, et comme tous mes collègues, et personne, quelle que soit la couleur politique,
11:45se fout des questions de Sécurité, c'est notre quotidien, et ça intéresse tous les
11:48habitants, nous y sommes pleinement impliqués.
11:49Gauthier Lebrecht, vous êtes dans les starting blocks, en fait, c'est dit tout et son contraire,
11:52en fait, c'est la faute des ministres de l'Intérieur successifs, qui veulent faire
11:56de la comm', et le laxisme, c'est de la faute de Nicolas Sarkozy, de Gérald Darmanin,
12:00et Bruno Retailleau, quand il refuse de mettre des caméras, quand il dit que les caméras
12:04qui existent déjà et qui ont été installées par ses prédécesseurs de droite, il va les
12:07démonter quand il refuse d'armer sa police municipale, il est sérieux, Éric Piolle ?
12:12Éric Piolle Faut oser, il ose tout.
12:15Véronique Jacquet On n'est pas dans la cour de récréation,
12:18c'est pas ma faute, c'est la faute de l'autre, c'est la faute des ministres, enfin franchement
12:22c'est de la petite politique, et les Français en ont ras-le-bol de ça, vous avez entendu
12:26ce que disaient les habitants ? Mais la Sécurité, c'est un droit inaliénable pour le citoyen,
12:31il faut qu'ils reprennent ses fondamentaux, Éric Piolle, franchement, une piste cyclable
12:36passe après la sécurité de ses concitoyens, donc Grenoble a toujours été une ville en
12:40but avec le grand banditisme, donc déjà il faut des gens sacrément charpentés pour
12:46aller sur ce terrain-là.
12:47Éric Piolle Oui mais c'est pas son ADN.
12:48Véronique Jacquet Non mais là c'est pas ça, c'est qu'avec
12:50lui on est chez les bismes d'ours, mais c'est extrêmement dangereux, vous imaginez, il y
12:54a des fusillades en plein jour, on parle sur CNews, dans tous les plateaux, et sur Europa
12:58aussi, de ces gens qui perdent la vie et ne se sentent jamais responsables, mais on a entendu
13:04des habitants dire qu'ils n'arrivaient pas à dormir, mais c'est lui qui ne devrait plus dormir.
13:08Éric Piolle Muriel Wagnin, Amelki
13:10Muriel Wagnin Moi je dis que quand on a une procédure pénale,
13:14la première des choses qu'on regarde, c'est les caméras de surveillance, les enregistrements,
13:18c'est la première des choses qu'on demande, dès qu'on a un dossier, qu'on cherche un
13:21auteur, quand des faits graves viennent d'être commis, on prie pour qu'il y ait une caméra
13:25de vidéosurveillance parce que c'est ce qui va nous aider à retrouver l'auteur des faits.
13:29Éric Piolle Vous avez vu sur l'affaire dramatique de
13:30Petite Louise ?
13:31Muriel Wagnin Mais évidemment, et c'est sur chacune des
13:33affaires, et c'est encore le cas dans toutes les affaires en lien avec les trafics de stupéfiants.
13:39Donc ne pas vouloir aujourd'hui installer de caméras de surveillance dans sa ville,
13:44c'est quand même extrêmement problématique, et je ne suis pas certaine, moi, que ce soit
13:47la trace ou la preuve d'une naïveté, je conçois qu'en fait ça va de pair avec une volonté
13:54de légaliser le cannabis.
13:55Est-ce qu'on a envie ou pas de lutter contre le trafic de stupéfiants dans cette ville,
14:00moi je n'en suis pas convaincue.
14:01Oui, est-ce qu'il faut lutter ou est-ce qu'il faut démissionner, vous voulez dire
14:03quelque chose ?
14:04Oui, non, je voulais vous faire écouter, je vous fais réagir juste après, parce qu'avec
14:06David Poujol qui prépare cette émission à mes côtés, on va isoler une petite réaction,
14:11puisque Bounour Otayou était interrogé sur comment ça s'est passé avec M. Piolle.
14:16Écoutez, parce que là, on a quasiment deux politiques et deux approches littéralement
14:22mais littéralement opposées, évidemment.
14:24Bien sûr, j'ai vu Éric Piolle, c'est le maire, lorsque je me rends dans une commune,
14:30je ne regarde pas l'étiquette du maire, il y a un accueil qu'on dit républicain, on
14:35a des divergences.
14:36Je plaide, moi, pour le continuum de sécurité, je plaide pour qu'il y ait des polices municipales
14:41qui soient armées, je plaide pour qu'il y ait des caméras de vidéosurveillance en
14:47grand nombre.
14:48Donc on a échangé, voilà, on a échangé sur nos désaccords, comme on dit dans le
14:53langage diplomatique, l'entretien a été direct, franc, mais j'en suis ressorti vivant
14:59et lui aussi, je crois.
15:01Mais voyez bien que, oui, il confirme, mais je crois que ça transcende le clivage droite-gauche.
15:09Après, on a des différences, bien sûr, on a des parcours différents, on a des convictions
15:13qui sont différentes.
15:14Ce que je veux, moi, je suis au service des Français et je veux que concrètement, on
15:18puisse apporter un espoir et je pense qu'il y a un espoir, je pense qu'en faisant différemment
15:24avec des nouveaux outils juridiques, on va gagner cette bataille.
15:27J'espère que les Grenoblois y croient aussi, évidemment.
15:31Noémie Allioua.
15:32Elle est intéressante cette séquence, c'est qu'on voit que Bruno Rotailleau, il fait
15:35un peu son jésuite, il parle de divergences, il parle qu'il ne veut pas vraiment mettre
15:40les pieds dans le problème.
15:41Il semble un petit peu héricule, ça s'est bien passé.
15:43Mais enfin, il parle de divergences ou de désaccords, mais enfin, il y a un monde entre
15:45ces deux hommes et c'est peut-être ça qui est intéressant, c'est que ce sont les deux
15:48représentants de vision du monde qui, littéralement, s'opposent surtout, à commencer par la définition
15:53et la vision de la sécurité, de la violence et de l'homme.
15:56Vous avez d'un côté Éric Piolle qui, lui, considère au fond que vous aurez beau mettre
16:00en place toute la politique sécuritaire que vous voulez, ça ne permettra pas d'endiguer
16:04la violence et donc, d'une certaine façon, qu'il faut démissionner et notamment sur
16:08cette question, par exemple, du cannabis, puisqu'il considère que comme il est trop
16:11difficile aujourd'hui de lutter contre le développement du narcotrafic, il vaut mieux
16:15aujourd'hui légaliser le cannabis.
16:17Ça montre à quel point, lui, il est plutôt pour une forme de démission parce qu'il considère
16:21qu'au fond, ce développement du narcotrafic est trop important.
16:25Et vous avez, d'un autre côté, Bruno Rotailleau qui est exactement l'inverse.
16:27Lui, il est pour serrer la vis, il est au contraire pour une politique beaucoup plus
16:30ferme et pour une politique sécuritaire, notamment pour une lutte contre ce narcotrafic.
16:35Et ce qui est intéressant dans cette séquence, c'est que vous voyez que les grenoblois
16:39y vont immédiatement voir Bruno Rotailleau, le ministre de l'Intérieur.
16:42Et aujourd'hui, l'opinion publique est évidemment du côté de Bruno Rotailleau.
16:45Les gens réclament aujourd'hui plus de sécurité, d'ailleurs, parce que la sécurité, aujourd'hui,
16:50est aussi une mesure sociale, ça a été dit très bien.
16:53Ce sont les classes populaires aujourd'hui qui payent le prix et les pots cassés lorsqu'il
16:56y a de l'insécurité.
16:57Ce ne sont pas ceux qui vivent dans des endroits où il y a des digicodes, dans des quartiers
17:02bourgeois, dans des quartiers riches, où ils peuvent se protéger de cette violence,
17:05où ils peuvent se protéger de tout.
17:07Ce sont les classes populaires, ce sont les plus pauvres qui en subissent les conséquences.
17:11Et donc, aujourd'hui, lutter contre l'insécurité, c'est une mesure sociale.
17:15Mais manifestement, cette gauche d'hier n'a toujours pas compris ces questions et ce réel
17:20qu'ils se prennent en pleine face, mais ils refusent littéralement d'en avoir des
17:24analyses qui sont lucides.