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NewsTranscription
00:00La parole est à notre collègue Yannick Jadot pour le groupe écologiste
00:06Solidarité et Territoires.
00:07Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et
00:10messieurs les ministres, chers collègues, comment ne pas être
00:13sidéré par l'arrivée de Donald Trump?
00:14Il menace militairement le Panama, le Groenland et le Canada.
00:17Il a déjà déclaré la guerre à l'Etat de droit, au droit à
00:20l'avortement, au droit du sol aux immigrés et aux personnes
00:23transgenres. Elon Musk, qui soutient l'extrême
00:26droite allemande, ne s'y est pas repris à deux fois pour faire le
00:29salut nazi. Il y a huit ans, Donald Trump
00:31sortait les Etats-Unis de l'accord de Paris et attaquait dès le premier
00:35jour de son arrivée l'agence américaine de protection de
00:39l'environnement. Emmanuel Macron, s'en souvient,
00:42lançait un appel vibrant aux scientifiques américains pour qu'ils
00:46viennent poursuivre leurs recherches en France.
00:48Que s'est-il donc passé en huit ans pour que le trumpisme ait à ce
00:53point contaminé nos débats et nos politiques publiques, pour que nos
00:58chercheurs de renommée mondiale se sentent aujourd'hui méprisés?
01:02Que s'est-il passé pour que vous-même, monsieur le Premier
01:05ministre, avec votre gouvernement, vous arriviez à agresser
01:10verbalement l'Office français de la biodiversité et ses agents, alors
01:14qu'ils sont déjà agressés physiquement par certains syndicats
01:18agricoles? Que s'est-il passé pour que votre
01:22ministre de l'Agriculture soutienne publiquement l'obscurantisme et
01:27l'emmurage de l'INRAE, socle de notre recherche agronomique?
01:31Que s'est-il passé pour que votre gouvernement et beaucoup d'autres
01:36ici relativisent la vérité scientifique de l'ANSES sur la
01:40santé humaine et environnementale? Que s'est-il passé pour que notre
01:44Assemblée en arrive à questionner l'existence même de l'ADEME et vote
01:48la disparition de l'agence bio? Monsieur le Premier ministre, le
01:52populisme, la démagogie et les vérités alternatives détruisent la
01:56démocratie et construisent le chaos de demain.
01:59Avec le budget qui sacrifie l'écologie, avec la remise en cause
02:04de la science, des faits et du fondement rationnel de nos
02:07politiques publiques, n'êtes-vous pas en train de sortir la France de
02:11l'accord de Paris par la petite porte?
02:16Pour vous répondre à la parole de la ministre de la Transition
02:20écologique et de la biodiversité, madame Pannier-Runacher.
02:24Merci, monsieur le président. Mesdames et messieurs les sénateurs,
02:27monsieur le sénateur Jadot, vous m'accorderez qu'il y a un certain
02:31écart entre les propos tenus par le nouveau président américain lors de
02:36son investiture et la politique ambitieuse que nous portons en
02:40matière d'écologie. Je veux le dire ici, puisque vous
02:43avez appartenu à un gouvernement entre 2012 et 2017 qui n'avait pas
02:46tenu ses objectifs de baisse de gaz à émission de serre.
02:49Nous avons tenu, nous, nos objectifs de baisse d'émission de
02:53gaz à effet de serre et nous avons même dû rattraper votre retard.
02:57Voilà l'effet, une baisse de 30% de nos émissions de CO2 depuis 1990.
03:02Et ça, vous pouvez le mesurer. C'est le site EPA qui le dit.
03:06Deuxième chose, vous vous interrogez avec justesse sur le
03:10niveau de notre budget. Je me permets de vous redire,
03:13comme je l'ai dit lundi soir lorsque j'étais au banc pour l'examen de la
03:17mission écologique, que vous ne nous découvrez pas que la censure a un
03:21impact budgétaire, que les 12 milliards d'euros du coût de la
03:25censure doivent bien être absorbés par les ministères, que lorsque l'on
03:29empêche d'avoir un budget à des ministères qui ont essentiellement
03:33des crédits d'intervention communs, que l'on empêche d'avoir un budget
03:38à des ministères qui ont essentiellement des crédits
03:41d'intervention, comme c'est le cas de mon ministère, c'est deux mois de
03:45travail où nous n'aurons pas de budget, parce que des gens de votre
03:49couleur ont voté la censure. Monsieur le sénateur, plutôt que de
03:52pleurer sur le lait renversé, je vous propose de travailler ensemble.
03:56Vous le savez, le Premier ministre a pris position fortement pour
04:00reconduire les crédits du fonds chaleur au niveau exceptionnel de
04:04l'économie, pour renforcer de 30% les moyens du fonds Barnier, pour
04:08ajouter 150 millions d'euros au fonds vert, dont une enveloppe pour le
04:12plan vélo, pour complémenter à hauteur de 1,6 milliard d'euros la
04:17décarbonation de notre industrie. Vous allez me dire que nous pouvons
04:21aller plus loin? Ma porte reste ouverte aux
04:24écologistes pour trouver un accord sur ce budget.
04:28La parole est au président de la République, le ministre de l'Environnement
04:32et de l'Environnement.