• il y a 2 mois
Dans « On refait le monde » - écoutez :
Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste. Votre livre "Cette constitution qui nous protège" est paru aux éditions XO, Marie-Christine Dalloz, députée Les Républicains du Jura, économiste, directeur de la rédaction de l'Usine nouvelle, Alexandre Léchenet, reporter à Politico.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 23 janvier 2025.

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Transcription
00:00Yves Calvi, Agnès Bonfillon, RTL Soir, jusqu'à 20h.
00:04Des anciens premiers ministres et présidents mis au pain sec, le Sénat veut mettre fin à leurs avantages, chauffeurs, voitures secrétaires.
00:11D'ailleurs, s'agit-il vraiment d'avantages ? Est-ce une mesure symbolique, exemplaire, voire démagogique ?
00:17Et sur quoi pourrait-on faire vraiment plus d'économies ?
00:19Eh bien jusqu'à 20h, nous allons débattre du train de vie de l'État.
00:24J'accueille Marie-Christine Dalloz qui est députée Les Républicains du Jura,
00:27autrice d'un rapport qui épingle le train de vie de nos anciens premiers ministres.
00:31Soyez la bienvenue Madame Dalloz, je précise que vous êtes à distance et par téléphone.
00:34Alexandre Lechner qui est journaliste au Média Politico, bienvenue Alexandre Lechner.
00:38Et Marie-Pierre Haddad, journaliste politique d'RTL.fr.
00:41Je pense qu'il y a des dépenses du contribuable qui ne sont absolument pas nécessaires.
00:45Dominique de Villepin est avocat, je ne crois pas qu'il soit au resto du cœur.
00:49Nicolas Sarkozy a largement les moyens de son travail.
00:53Monsieur Raffarin donne des conférences dans le monde entier.
00:57Je ne crois pas non plus qu'il soit un grand nécessiteux.
01:00Je pense que c'est une mesure de bon sens qui a d'ailleurs été largement adoptée.
01:04Et vous venez d'entendre la sénatrice UDI, Nathalie Goulet, interrogée hier soir par notre reporter Arthur Bélier.
01:09C'est elle qui défendait cet amendement visant à supprimer les avantages accordés aux anciens présidents et premiers ministres.
01:16D'ailleurs, le mot avantage est-il vraiment approprié Marie-Pierre Haddad ?
01:20À partir du moment où le mandat d'un ancien président de la République s'arrête,
01:26je vais vous rappeler les avantages dont on parle.
01:28Un ancien président de la République a un véhicule avec chauffeur, des locaux meublés et équipés.
01:34Je précise que le loyer et les frais sont pris en charge par l'État.
01:37Il a aussi des collaborateurs et un service de protection.
01:40L'État prend en charge tout ce qui concerne les frais pour les activités liées aux fonctions d'anciens présidents de la République.
01:48Il y a une petite subtilité. Pendant cinq ans, les anciens présidents de la République peuvent avoir sept collaborateurs et deux agents qui assurent leur protection.
02:02Passé ce délai de cinq ans, c'est réduit à trois collaborateurs et un seul agent de service.
02:07En termes de budget, ça représente combien ?
02:09Si on prend en compte les avantages des anciens premiers ministres,
02:14la sénatrice UDI a estimé tout ça à 2,8 millions d'euros par an.
02:18C'est beaucoup madame la députée ?
02:21C'est totalement faux. Je vais rectifier certaines choses.
02:25Il faut distinguer le rapport que j'ai rédigé et qui a dénoncé ces dérives budgétaires,
02:33puisqu'on a une progression des dépenses afférentes aux anciens premiers ministres qui entre 2022 et 2023 a progressé de 11%.
02:43C'est d'abord ça que j'ai dénoncé. C'est cette non-maîtrise des dépenses dans cette sphère-là.
02:49En fait, l'inflation d'une certaine façon.
02:53Dans ma réalité aujourd'hui, dans le rapport que j'ai rédigé, je n'ai accès qu'au périmètre du budget du premier ministre.
03:02Ils ne sont comptabilisés dans le périmètre du budget du premier ministre que le chauffeur qui conduit le véhicule et le secrétariat.
03:12Mais si on veut être complètement exhaustif, il faudrait rajouter des sommes beaucoup plus importantes
03:19qui sont rattachées au budget du ministère de l'Intérieur, qui assurent la protection des personnes,
03:26c'est-à-dire les officiers de sécurité qui accompagnent les personnalités.
03:30Et ça pose une vraie question. Moi, je l'ai dénoncé, les 2,6 millions dont parle ma collègue sénatrice,
03:39c'est uniquement dans le périmètre du budget du premier ministre.
03:42Et on ne tient pas en compte...
03:44Il ne faut pas assurer leur sécurité ? Pardonnez-moi, je me permets de vous interrompre.
03:47Il ne faut pas assurer leur sécurité ?
03:49Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. Ce n'est pas ce que je suis en train de vous dire.
03:52Si, d'une façon ou d'une autre.
03:54Pour être exhaustif dans le coût, il faudrait rajouter tous les crédits afférents à la sécurité.
04:01Si on veut faire une étude complète du coût des anciens présidents et des anciens premiers ministres.
04:08C'est juste ce que j'ai voulu préciser.
04:10Alors, nous sommes rejoints... Pardonnez-moi, je vous interromps.
04:12Je vais vous redonner la parole par Anne-Charlene Bézina qui est constitutionnaliste.
04:16Je rappelle votre livre « Cette constitution qui nous protège » paru aux éditions Ixo.
04:20Ce qu'on est en train d'évoquer, c'est toujours de très bon public.
04:24Les auditeurs qui nous ont appelés aujourd'hui étaient évidemment debout en dénonçant x ou y excès de leur part.
04:33On peut le comprendre quand on est confronté à une situation plus délicate dans notre vie quotidienne.
04:39Est-ce que vous comprenez cette forme de rage qui s'exprime ?
04:43J'ai été sensible au fait que François Bayrou veuille rouvrir les doléances des gilets jaunes.
04:49En réalité, on s'est rendu compte, en réouvrant tous ces cahiers de doléances,
04:52que toute cette question des inégalités, des symboles, était encore tout à fait prégnante dans le débat.
04:58Elle avait complètement noyé ces cahiers de doléances.
05:01J'ai le sentiment que c'est une question très citoyenne.
05:03Après, il y a une question qu'il faut se poser, c'est est-ce qu'on préfère attaquer le symbole
05:07ou est-ce qu'on préfère être sur l'efficience et l'efficacité de la dépense publique ?
05:10Et là, c'est sûr que je n'ai pas le sentiment que ce soit l'enveloppe sur laquelle on ait le plus de travail à faire.
05:17D'autant que, je vais ajouter quelque chose qui me semble important,
05:20je ne suis pas sûre que ce ne soit pas des éléments de continuité de l'État, de la vie nationale, qui soient vraiment importants.
05:25Je pense notamment à la sécurité dont vous avez parlé.
05:27Et puis, les avantages qui sont accordés.
05:30D'ailleurs, le mot avantage, vous en avez parlé.
05:32Justement, ce mot avantage, il pose problème ?
05:34Je ne suis pas persuadée que ce soit des avantages.
05:36En tout cas, quand on parle d'avantages fiscalement, ça veut dire qu'on parle d'éléments qu'on sort de l'impôt, qu'on sort de tout contrôle.
05:43Ce sont des crédits qui, chaque année, sont votés en loi de finances.
05:47Donc, il y a une transparence là-dessus.
05:49Et franchement, de mignon huit, quand on regarde la totalité de notre budget,
05:53je trouve que ce n'est pas vraiment là-dessus qu'il y a quelque chose à faire.
05:55Alors, j'ajoute un dernier point.
05:57J'espère que ça a été contrôlé par le Sénat.
05:59Mais, il me semble que ce n'est pas forcément constitutionnel que le Sénat se mette à supprimer des avantages de l'exécutif.
06:06Notamment parce qu'il y a une jurisprudence très classique du Conseil constitutionnel
06:10qui interdit ce qu'on appelle les injonctions au gouvernement.
06:13C'est-à-dire que, pour la séparation des pouvoirs,
06:15le Président de la République ne peut pas raboter dans les comptes du Parlement sans l'accord du Parlement.
06:20Ce pourquoi Yael Brown-Pivet et Gérard Larcher avaient fait une lettre commune
06:23en disant qu'ils acceptaient eux-mêmes de diminuer leurs ressources,
06:26ça c'est un point.
06:27Mais de l'autre côté, c'est pareil aussi.
06:29C'est-à-dire que les assemblées ne peuvent pas raboter dans les crédits,
06:32surtout les crédits les plus secrets comme ceux-là,
06:34de l'exécutif sans l'accord.
06:36Donc, si cet amendement n'est pas, à mon sens, accepté par le gouvernement,
06:40il y a un risque pour que le Conseil constitutionnel ne laisse pas passer.
06:43Madame Dalloz, beaucoup de nos présidents étaient issus de la droite que vous défendez aujourd'hui.
06:49Ils ont bénéficié de tous ces avantages.
06:52Ça vous choque ?
06:54Vous leur dites, vous les regardez dans les yeux ?
06:56Mais attendez, la question n'est pas d'être choquée ou pas choquée.
07:01C'est simplement, au moment où nous préparions le budget de 2025
07:06et où on demandait des efforts assez conséquents à tout un chacun,
07:10aux retraités, aux actifs, aux entreprises,
07:13j'ai considéré, et c'est pour ça que j'ai rédigé ce rapport d'ailleurs,
07:17l'amendement vient de la rédaction de ce rapport que j'ai fait,
07:21j'ai considéré qu'en matière de symbole,
07:25Madame vient de le rappeler,
07:27ou d'exemplarité,
07:29on pouvait effectivement jouer un peu sur cette ligne-là.
07:33Je vais prendre deux exemples.
07:35Vous me parlez des gens de droite.
07:36Oui, les anciens présidents, mais il n'y en a plus que deux aujourd'hui.
07:39Il y en a un de droite, un de gauche.
07:41Concernant les anciens premiers ministres,
07:43moi ce qui m'interpelle aujourd'hui,
07:45c'est qu'on a eu récemment une suite assez importante d'anciens premiers ministres,
07:50ça ne vous a pas échappé.
07:51Non.
07:52Et que mon inquiétude elle va être pour l'avenir,
07:54parce qu'aujourd'hui dans mon tableau,
07:56on a toujours Madame Édith Cresson qui bénéficie de ces dispositions,
07:59on a Monsieur Édouard Balladur,
08:01on a Monsieur Alain Juppé.
08:03Est-ce qu'aujourd'hui, la question à se poser,
08:06est-ce que ces personnes aujourd'hui,
08:08même s'ils ont eu un passé qui a représenté la France pendant des années,
08:14est-ce qu'aujourd'hui ils ont encore besoin de mise à disposition d'un chauffeur,
08:19d'un véhicule et d'un secrétariat ?
08:21C'est là la question que je voudrais juste poser.
08:24Quant à la constitutionnalité de l'amendement,
08:26je partage assez l'avis de l'oratrice précédente,
08:30parce qu'effectivement, moi j'en avais parlé avec Michel Barnier à l'époque,
08:35quand mon rapport est sorti, il avait fait beaucoup de bruit,
08:37et j'en avais parlé avec Michel Barnier.
08:39Et il m'avait dit, on va à notre niveau, au niveau de l'État,
08:43modifier quelque chose pour justement…
08:45Parce qu'au moment de la crise des gilets jaunes,
08:47et Madame l'a rappelé également,
08:49Édouard Philippe avait pris l'engagement
08:51qu'on limiterait ses dispositions pour les nouveaux entrants.
08:55On est d'accord, on limiterait les dispositions à 5 ans
08:58pour les nouveaux entrants uniquement sur le secrétariat.
09:02Il n'y a jamais eu question ni du chauffeur, ni des agents de sécurité.
09:06Sauf qu'on a des anciens premiers ministres,
09:09que je respecte par ailleurs,
09:11mais qui sont dans l'effectif.
09:13On a même Monsieur Jospin, on a Monsieur Raffarin,
09:15ça a été cité, Monsieur Devillepin,
09:17Jean-Marc Ayrault, François Fillon.
09:20Au final, avec tous les précédents qu'on vient de connaître récemment,
09:25ça va finir par faire une somme
09:27qui n'est pas dans la sphère du budget de l'État colossale,
09:30mais c'est un symbole.
09:32Je crois que si ça crispe autant nos concitoyens,
09:35c'est parce que justement, il y a un besoin d'exemplarité,
09:39et notamment dans la sphère de l'État.
09:41Vous venez de prononcer un mot important, c'est celui d'un symbole.
09:44Alexandre Lechner, je rappelle que vous êtes journaliste au Média Politico,
09:47on est dans le symbolique ou on est dans la morale, j'allais dire, politique,
09:51avec ces questions ?
09:53Je trouve que, comme l'a dit la députée,
09:57on ne parle pas des dépenses liées à la sécurité.
10:00Ces dépenses-là, elles ne sont pas concernées par tout le débat.
10:03Et c'est pourtant là-dessus que sont revenus Bernard Cazeneuve.
10:07On a eu un de ses proches qui nous a appelés pour nous dire
10:09mais ce n'est pas de notre faute s'il est menacé ou tout ça.
10:12Mais ce n'est pas la question.
10:13La question, c'est que Bernard Cazeneuve, par exemple, il a un emploi,
10:16mais il a aussi une secrétaire qui est payée par le service du Premier ministre.
10:20Donc, ça reste quand même quelque chose de symbolique.
10:22Moi, la question que je n'ai pas réussi à savoir,
10:25c'est est-ce que les Premiers ministres, en tant qu'anciens Premiers ministres,
10:27ils ont un rôle particulier à remplir ?
10:30Est-ce qu'ils ont des fonctions à remplir ?
10:32Dans ce cas, pourquoi pas avoir un peu d'aide
10:34pour remplir ces activités qui sont liées à leurs fonctions.
10:39Mais pour le reste, on leur paye une secrétaire,
10:42on leur paye pour le président des collaborateurs,
10:45des locaux à côté du Louvre pour François Hollande.
10:48Ça ressemble quand même beaucoup à des privilèges.
10:54Oui, vous voulez nous dire que toutes les maisons de retraite
10:56ne sont pas aussi confortables, c'est ça ?
10:58Je ne l'aurais pas dit comme ça, mais oui.
11:01Du coup, un privilège, par principe, il ne concerne que très peu de gens
11:05et donc, il ne pourra jamais faire une grosse ligne budgétaire.
11:07Alors, une précision importante, Marie-Pierre Haddad,
11:09c'est que nos Premiers ministres, en tout cas,
11:11ils doivent les demander ces avantages. On est d'accord ?
11:14Oui, c'est précisé dans le décret, justement.
11:16C'est sur demande, donc libre à eux de ne pas le demander.
11:19Mais en général, on a vu justement dans les différents rapports
11:23qui ont pu sortir que, effectivement, les Premiers ministres demandent.
11:26On a un peu le classement aussi.
11:28On en parlait justement des anciens Premiers ministres
11:30qui ont le plus dépensé.
11:32Je vais y venir, mais donc, en gros, les présidents, c'est de droit.
11:35Et les Premiers ministres, il faut réclamer cet appui.
11:38Voilà, c'est ce qui est vraiment écrit noir sur blanc dans le décret,
11:40c'est sur demande.
11:41Alors, tout ça va nous faire l'objet de beaucoup de débats.
11:43Je peux vous le dire, dans les minutes qui viennent,
11:45on se retrouve dans un instant.
11:46RTL, on refait le monde.
11:49Avec Yves Calvi.
11:51Il est 19h30.
11:53RTL soir, on refait le monde.
11:55Avec Yves Calvi.
11:58Le projet de loi Finance 2025 adopté au Sénat
12:02direction désormais la Commission mixte paritaire
12:04dans tout juste une semaine.
12:06Sept sénateurs et sept députés devront trancher
12:08une forme définitive du texte
12:10qui sera soumise à l'Assemblée nationale.
12:12L'assaillant de Charlie Hebdo a été condamné à 30 ans de prison.
12:15Aujourd'hui, en 2020, cet homme d'origine pakistanaise
12:18avait tenté de tuer au hachoir deux personnes
12:20devant les anciens locaux du journal.
12:22Un pas vers l'annulation de la condamnation
12:24de Danny le Prince, accusé d'avoir tué son frère,
12:26sa belle-sœur et leurs deux enfants
12:28en 1994 dans la Sarthe.
12:30Sa requête a bien été transmise aujourd'hui
12:32à la Cour de révision.
12:34Et puis Donald Trump demande à l'Arabie saoudite
12:36et au pays du Golfe, producteur de pétrole,
12:38de baisser son coût devant les dirigeants
12:40de multinationales réunis en Suisse.
12:42Le président américain les a aussi menacés
12:44d'augmenter les droits de douane s'ils ne
12:46s'installaient pas en Amérique.
12:47Merci Victor, dans moins de 30 minutes,
12:49on retrouve Faustine Bollard donc pour son émission Héros.
12:51Et ce soir, on découvre un métier pas comme les autres.
12:54Technicien de scène de crime.
12:56Pendant plus de 20 ans, Gilles a participé
12:58à des enquêtes sur des attentats terroristes
13:00mais aussi sur des catastrophes naturelles
13:02comme le tsunami de 2004.
13:04Témoignage passionnant ce soir dès 20h
13:06avec Faustine Bollard.
13:07A tout à l'heure pour d'autres informations.
13:10Yves Kelvin jusqu'à 20h.
13:12On refait le monde sur RTL.
13:16Et on refait le monde ce soir avec Anne-Charlene Bézina
13:18qui est constitutionnaliste. Je rappelle votre livre
13:20Cette Constitution qui nous protège
13:23Marie-Christine Dallos qui est députée
13:25Les Républicains du Jura. Autrice du rapport
13:27qui épingle le 30-20 de nos anciens premiers ministres.
13:29Alexandre Lechner qui est journaliste
13:31aux médias politico.
13:33Et Marie-Pierre Haddad, journaliste au service politique
13:35d'RTL.
13:37Madame la députée, je me tourne à nouveau vers vous.
13:39On ne découvre pas quand même
13:41ces avantages.
13:43Est-ce que vous trouvez que vous,
13:45quand vous vous posez des questions
13:47et que vous voulez avancer sur ces questions,
13:49vous avez accès facilement
13:52et normalement à toutes les informations
13:54dont vous auriez besoin ?
13:56Oui, Monsieur Kelvin, j'ai obtenu
13:58en tant que rapporteur spécial
14:00à la Commission des Finances
14:02sur le budget du périmètre du Premier ministre
14:04on m'a donné
14:06sans difficulté l'ensemble des éléments
14:08que j'avais demandé.
14:10Et c'est vrai que cette année, je me suis penchée
14:12sur cette question et je fais ce lien
14:14avec les efforts qu'on demandait
14:16à tous nos concitoyens.
14:18Je considérais qu'il pouvait aussi y avoir
14:20une marge d'effort, même si
14:22elle n'était que dans le symbole et dans l'exemplarité.
14:24Parce que la réalité,
14:26c'est que je ne suis pas sûre aujourd'hui
14:28que quand vous avez été Premier ministre
14:30il y a 15 ans, que vous avez encore
14:32une activité de Premier ministre.
14:34La vraie question qu'on peut poser, c'est celle-ci.
14:36Quelle est la part de l'activité
14:38afférente à la fonction
14:40d'il y a longtemps ?
14:42On peut comprendre
14:44quelqu'un qui a été Premier ministre
14:46et qui, en moins de 5 ans,
14:48il y a encore certainement des masses de courriers,
14:50il y a encore des éléments à traiter.
14:52Mais après 15 ans,
14:54je pense que là, on est...
14:56Oui, j'ai compris. Si la question est
14:58qu'on ne peut pas être Premier ministre à vie,
15:00on est d'accord, ou alors ça voudrait dire qu'on serait dans une dictature.
15:02Vous vouliez intervenir, Marie-Pierre Haddad ?
15:04Oui, d'ailleurs, juste pour préciser, on a évoqué
15:06tout à l'heure les avantages des anciens
15:08Présidents de la République et on peut parler aussi
15:10de ceux des anciens Premiers Ministres.
15:12Depuis 2019, ils sont limités dans le temps.
15:14Donc c'est pendant 10 ans.
15:16Donc ils ont droit à un véhicule de fonction
15:18avec chauffeur et à un agent pour leur
15:20secrétariat particulier et aussi...
15:22Pour les nouveaux entrants, madame.
15:24Voilà, pour les nouveaux entrants, mais par exemple, dans le cas d'Édith Cresson,
15:26elle, c'est encore l'ancienne modalité
15:28qui s'applique et du coup, il n'y a pas cette limite de 10 ans.
15:30Vous êtes...
15:34Pardonnez-moi, on va revenir sur les chiffres.
15:36Dans un instant, vous voulez réagir, Alexandre Lechner ?
15:38Non, je voulais juste préciser que du coup, c'est vraiment
15:40jusqu'au bout de sa vie.
15:42Pendant toute sa vie, pardon, et que
15:44le décret, il permet aussi de limiter
15:46à 67 ans, qui est du coup
15:48peut-être l'âge de la retraite des Premiers Ministres, je ne sais pas.
15:50Voilà, et donc, par exemple, Michel Barnier, lui
15:52qui est au-dessus de l'âge de 67 ans,
15:54ne peut pas avoir les avantages des anciens
15:56Premiers Ministres, alors qu'il y a été 3 mois.
15:58Non, il annonçait lui-même
16:00qu'il ne pensait pas, justement,
16:02les solliciter. C'est tout à son honneur.
16:04Quand on regarde dans le détail
16:06les dépenses annuelles des anciens Premiers Ministres,
16:08on constate que la fourchette va de 3600 euros
16:10pour Jean Castex à 200 000 euros
16:12pour Dominique De Villepin.
16:14Alors, je vous avoue que ça m'a un petit peu surpris.
16:16On a des éléments d'explication là-dessus ?
16:18Oui, la raison est très simple,
16:20oui, la raison est très simple,
16:22Monsieur Calvi, c'est que
16:24quand vous avez une activité
16:26autre, on va prendre l'exemple
16:28par exemple d'Edouard Philippe, il y a zéro
16:30sur sa ligne. Laurent Fabius,
16:32il y a zéro sur sa ligne, parce qu'ils ont
16:34un mandat. Donc, tant que vous avez un autre
16:36mandat, vous ne pouvez plus
16:38prétendre à ses
16:40avantages. Jean Castex,
16:42n'oubliez pas qu'il est aujourd'hui
16:44PDG de la
16:46RATP.
16:48Il boulonne.
16:50Comment ? Il boulonne, je veux dire, il travaille.
16:52Oui, il travaille.
16:54Monsieur
16:56Edouard Philippe aussi, Monsieur Laurent Fabius
16:58étant président du Conseil Constitutionnel
17:00n'a pas besoin de
17:02solliciter ces sommes-là
17:04et d'autre part, il n'aurait pas été
17:06alloué, puisque de toute façon, il a une autre fonction.
17:08C'est ça le vrai sujet.
17:10Il y en a d'autres, et ça a été précisé tout à l'heure,
17:12il y en a d'autres qui ont des fonctions
17:14à titre privé,
17:16qui sont, je ne sais pas,
17:18avocats d'affaires ou je ne sais quoi,
17:20qui, eux, bénéficient
17:22de ces avantages. C'est un peu cette
17:24règle-là qui est un peu choquante.
17:26Les 200 000 euros pour Dominique Devillepin,
17:28quand même,
17:30on l'explique, il y a
17:32quelque chose qui vous paraît légitime.
17:34Madame la députée.
17:36M. Bernard Cazeneuve,
17:38218 937 euros.
17:40Ah, d'accord.
17:42Si Cazeneuve a 218 000,
17:44alors Dominique a le droit d'avoir 200 000,
17:46j'ai bien compris.
17:48Ce n'est pas ce que je suis en train de vous dire.
17:50Ce n'est absolument pas ce que je suis en train de vous dire.
17:52Je suis en train de vous dire que, justement,
17:54vous avez cité les deux plus onéreux dans le tableau
17:56que j'ai rédigé,
17:58et la réalité, c'est que
18:00moi, j'aimerais savoir
18:02quelle est la part de leur activité
18:04dans les crédits qu'ils utilisent.
18:06La part de leur activité
18:08privée
18:10ou politique.
18:12Je n'arrive pas à voir M. Devillepin
18:14à la tête d'un parti politique.
18:16Je ne sais pas si vous voyez
18:18ce que je veux dire.
18:20Je crois que c'est ça qui est un peu dérangeant.
18:22Parce que quand vous vous déplacez
18:24pour faire des meetings
18:26ou je ne sais quoi, à titre personnel,
18:28ce n'est pas au budget
18:30de l'État de payer ça.
18:32Madame a parlé que ce n'était pas un avantage.
18:34Parce qu'on avantage, on pense souvent à un avantage
18:36fiscal. Mais je rappelle
18:38quand même que ces crédits-là,
18:40ils sont bien financés par
18:42les impôts que payent
18:44nos concitoyens.
18:46À mon sens, c'est le principe.
18:48C'est-à-dire que ces avantages, comme vous les
18:50appelez, sont en réalité une rétribution
18:52pour les services rendus à la nation.
18:54C'est pour ça que je ne suis pas sûre
18:56que le symbole ne puisse pas être inversé.
18:58C'est-à-dire qu'au départ, si on reprend
19:00l'histoire, l'idée d'avoir des indemnités
19:02de toute façon, c'est
19:04une manière d'assurer l'indépendance des élus.
19:06C'est une manière de les remercier pour le service qui a été
19:08rendu. L'idée qu'il y ait des consignes
19:10de sécurité, des consignes d'accompagnement
19:12pour un secrétariat, c'est aussi eu égard au fait que ces
19:14fonctions sont en continuité. On est
19:16toujours Premier ministre honoraire.
19:18Si bien que quand vous acceptez
19:20même une autre fonction, on continue à vous appeler
19:22Monsieur ou Madame la Première Ministre jusqu'à la fin des temps.
19:24Moi, je ne suis pas particulièrement choquée
19:26par cette idée que des avantages
19:28puissent être accordés à partir du moment où, comme je l'ai dit,
19:30juridiquement, ce ne sont pas des avantages.
19:32Il y a des impôts, ces ressources sont déclarées.
19:34C'est une forme
19:36de continuité, c'est une forme de
19:38mérite qui est celui
19:40du service qui a été rendu à la nation.
19:42La question du symbole reste
19:44tout aussi importante comme on l'a dit. C'est-à-dire que comme
19:46on demande à tout le monde des efforts, à charge
19:48pour chacun d'essayer de trouver
19:50de leur côté à faire des efforts.
19:52Et là, je rejoins ce qui a été dit. Mais c'est symbolique, c'est tout.
19:54Comment ça se passe à l'étranger ? On va aborder
19:56cette question dans un instant. Il est
19:5819h38.
20:12En compagnie de Marie-Pierre Haddad, journaliste au service
20:14politique d'RTL, d'Alexandre Lechnet,
20:16journaliste à Politico,
20:18Marie-Christine Dalloz qui est députée des Républicains,
20:20du Jura et autrice d'un rapport
20:22qui épeint, je le disais en début d'émission,
20:24le train de vie de nos anciens premiers ministres,
20:26Anne-Charlene Bézina, constitutionnaliste.
20:28Je rappelle votre dernier livre,
20:30Cette Constitution qui nous protège, qui est paru aux éditions
20:32XO. Alors, la question
20:34qu'on va se poser maintenant, c'est à l'étranger,
20:36comment ça se passe ? Marie-Pierre Haddad, il y a un président
20:38qui vient tout juste de passer la main, c'est Joe Biden.
20:40Il part avec quoi aux Etats-Unis ? On le sait.
20:42Eh bien oui, il a une pension à vie,
20:44déjà, alors à condition de ne pas avoir été destitué.
20:46Donc jusque-là, il a une pension à vie.
20:48Et le montant de sa retraite,
20:50elle correspond en fait au salaire d'un cadre
20:52exécutif du gouvernement haut placé.
20:54C'est environ 220 000 dollars par an.
20:56Donc ça fait 211 000 euros,
20:58en gros. Alors un ancien président aussi
21:00aux Etats-Unis a droit à une assurance maladie
21:02et il bénéficie d'un bureau avec des
21:04employés défrayés. Mais attention,
21:06tout ça, ça ne doit pas dépasser un total
21:08de 145 000 euros pour les 30
21:10premiers mois de sa retraite, entre guillemets.
21:12Et ensuite, ça ne doit pas dépasser
21:1492 000 euros pour la suite.
21:16À l'année, hein ? Exactement. Nous sommes bien d'accord.
21:18Alors, Alexandre Lachenay, comment ça se passe
21:20les autres pays d'Europe ? Est-ce que vous avez travaillé là-dessus ?
21:22J'ai travaillé pour venir ici,
21:24parce que je suis sérieux.
21:26J'ai trouvé un document très intéressant sur le site
21:28de l'Institut du gouvernement au Royaume-Uni.
21:30Les premiers seront droits au même type d'avantages
21:32qu'en France. Ça aura eu des équipes,
21:34si besoin,
21:36des chauffeurs. Et là encore,
21:38on ne parle pas des dépenses de sécurité.
21:40Ils sont tous protégés
21:42quelle que soit la situation.
21:44C'est pareil. C'est des choses qu'ils peuvent demander.
21:46Boris Johnson, qui est parti il y a quelques années,
21:48n'a pas demandé ses avantages, par exemple.
21:50Et les autres peuvent les demander.
21:52Mais il y a une limite qui est à 136 000 euros.
21:54Donc ce qui est
21:56inférieur à ce que dépensent Bernard Cazeneuve
21:58et Dominique Villepin, par exemple.
22:00Et j'ai trouvé aussi
22:02un exemple en Allemagne où
22:04ils ont à peu près les mêmes
22:06avantages que le même genre
22:08d'avantages, avec un
22:10cabinet et des gens
22:12pour travailler avec eux, pour les aider. Mais
22:14c'était au début de l'invasion russe
22:16en Ukraine. Ils ont décidé
22:18de changer un peu la règle pour permettre
22:20d'exclure Gerhard Schröder, qui était
22:22très proche des Russes, et notamment de
22:24Gazprom, de ne pas lui permettre d'avoir ses avantages.
22:26Ce qui rajoute encore une question
22:28d'exemplarité, une double exemplarité.
22:30On peut peut-être dire un petit mot sur l'Italie, parce que
22:32c'est quand même assez original. Vous savez ce qu'on fait de nos anciens
22:34présidents en Italie ? Ils deviennent sénateurs
22:36à vie. Donc il y a
22:38des questions à se poser autour de la qualité
22:40qu'on leur donne, nous en France, de membres du Conseil
22:42constitutionnel. Les présidents de la République
22:44italienne deviennent sénateurs.
22:46Parce que, en fait, dans les années
22:48où on a créé les constitutions françaises
22:50et italiennes, on se posait vraiment la question
22:52de la suite des présidents de la République, comme
22:54justement une continuité donnée aux avantages
22:56qui ont été donnés à la nation. Et c'était
22:58une question d'ordre public, si bien qu'on les a
23:00recalés au Conseil constitutionnel en France et au Sénat
23:02en Italie, pour des raisons d'honneur
23:04rendu à la nation, etc.
23:06Ce qui n'est pas forcément toujours dans l'avantage
23:08du Parlement italien, puisque
23:10ça crée cette forme de continuité.
23:12Oui, j'entends bien, et puis d'un certain âge.
23:14Mais ça vous choque ? Disons les choses
23:16simplement. Alors, encore une fois,
23:18l'idée qu'on trouve une retraite utile,
23:20pourquoi pas, a charge, à mon sens,
23:22de trouver autre chose. C'est-à-dire que cette idée
23:24de ne pas cumuler avec d'autres mandats, moi je la trouve assez judicieuse.
23:26Madame la députée d'Alloz, on entend
23:28parfois, enfin, en tout cas, on a dans l'idée
23:30que dans les pays du nord de l'Europe, quand un ministre
23:32quitte son poste, il repart chez lui, quasiment
23:34à vélo. Vous vous êtes
23:36intéressée à ces questions ?
23:38Alors, j'avais essayé de commencer
23:40l'an dernier un sujet
23:42justement sur le coût de la démocratie,
23:44mais en prenant tous
23:46les éléments, c'est-à-dire les
23:48deux chambres, le bicamérisme
23:50qui est assez répandu partout,
23:52et puis le coût des ministres
23:54en activité, en retrait.
23:56Malheureusement, j'ai dû
23:58interrompre ce travail, puisque la
24:00dissolution est arrivée, et elle ne m'a
24:02pas permis de poursuivre.
24:04Mais je pense qu'une comparaison internationale
24:06peut effectivement
24:08amener un éclairage un peu
24:10différent. Et l'idée
24:12qui vient d'être évoquée, c'est-à-dire
24:14de plafonner le montant des
24:16avantages. Moi, ce qui
24:18me conviendrait bien, c'est que, par
24:20exemple, un ancien Premier ministre
24:22ait le choix entre utiliser
24:24la voiture beaucoup plus souvent,
24:26ou utiliser plus de scritteria.
24:28Mais là, on a l'impression
24:30que c'est plutôt
24:32open bar. C'est ce qui me gêne.
24:34Voilà. Mais dites-moi, si Jean Castex
24:36donnait 3600 euros, c'est parce qu'il prend le métro, non ?
24:38Non, mais c'est parce qu'il
24:40a une autre fonction. Il est rémunéré
24:42par ailleurs pour ces fonctions-là.
24:44En fait,
24:46c'est intéressant votre réponse sur ce qui se
24:48passe dans le Nord de l'Europe. On n'a
24:50pas tous les éléments de comparaison au moment où nous parlons.
24:52Non.
24:54Il manque des éléments de comparaison.
24:56Mais c'est parce que, selon vous, ça
24:58reste tabou. Je ne sais pas, on se dit que peut-être dans
25:00les pays protestants, il n'y a pas de problème à aborder
25:02ce genre de question, qui est dans le rapport à l'argent.
25:04D'une certaine façon.
25:06Anne-Charlene Bézina ? Il y a aussi quelque chose
25:08de l'ordre du système. C'est-à-dire que beaucoup de systèmes
25:10parlementaires font de leurs premiers ministres ou de leurs
25:12ministres des membres actuels et tout à fait
25:14ordinaires de leur Parlement. Si bien qu'en fait,
25:16quand vous quittez le gouvernement, vous retrouvez votre poste
25:18ou ainsi de suite. Et de ce
25:20fait, être membre
25:22du gouvernement, c'est une fonction qui, pour eux,
25:24est relativement temporaire.
25:26Et d'autres fonctions
25:28plutôt parlementaires, ensuite, sont occupées par la
25:30suite. Je pense à tous les pays scandinaves, où c'est
25:32généralement ce type de système-là qui existe.
25:34C'est-à-dire un premier ministre issu du Parlement et donc
25:36de ce fait, on retrouve le siège de parlementaire
25:38plus facilement. Donc, ce n'est pas la même
25:40manière d'évaluer, étant donné que ce n'est pas le même
25:42système non plus. C'est ça qu'il faut comprendre. C'est-à-dire qu'on a une
25:44République qui est devenue plus exécutive en
25:461958, avec donc une place particulière
25:48qui a été donnée à cet exécutif-là.
25:50On ne peut pas vraiment le comparer à d'autres.
25:52C'est aussi tout l'honneur qu'on
25:54aime souvent vanter de l'exception
25:56française. On sait ce que nous coûte le Haut-Commissariat
25:58au plan... Supprimé par le Sénat,
26:00dans la journée d'aujourd'hui d'ailleurs.
26:02C'est pour ça que je vous pose la question. Parce que dans sa déclaration
26:04de politique générale, François Bayrou évoquait
26:06une bureaucratie trop lourde.
26:08Ces mille agents sous organes
26:10sans contrôle démocratique
26:12réel constituent un
26:14labyrinthe dont un pays
26:16rigoureux et sérieux peut difficilement
26:18se satisfaire.
26:20Il a bien été commissaire au plan
26:22notre François Bayrou,
26:24Premier ministre, j'ai pas rêvé.
26:26Ça vous fait réagir,
26:28Madame Dallos ?
26:30Oui, le Haut-Commissariat au plan,
26:32il faisait justement partie,
26:34dans le cadre de mon rapport, je le cite aussi,
26:36il faisait partie de la sphère...
26:38J'aimerais pas que vous me fassiez un front
26:40fiscal.
26:42Du budget du Premier ministre.
26:44Je rappelle aussi que cette année,
26:46avant l'annonce
26:48de Monsieur Bayrou,
26:50la suppression par le Sénat,
26:52le Haut-Commissariat au plan a été
26:54rapproché,
26:56il y a une décision qui a été prise
26:58à la fois de fusionner
27:00France Stratégie et le Haut-Commissariat au plan.
27:02C'était l'axe
27:04de Michel Barnier, il me semble,
27:06mais je suis pas sûre que ce soit ce qui a retenu le Sénat
27:08aujourd'hui.
27:10C'était la volonté de Michel Barnier, l'important sera de savoir
27:12si on fait réellement des économies,
27:14puisque c'est bien de fusionner deux organismes,
27:16mais quelle est la part d'économie,
27:18on pourra le voir l'an prochain.
27:20Je renvoie aussi à l'étude du Sénat
27:22qui avait été faite, qui était une brillante étude,
27:24comme très souvent avec nos parlementaires fouillés,
27:26etc., où on avait parlé
27:28des autorités administratives indépendantes, des agences,
27:30et de la multiplication
27:32dramatique, il faut le dire,
27:34de ces autorités indépendantes. Les sénateurs
27:36s'étaient amusés d'ailleurs à téléphoner à
27:38certains standards qui ne répondaient même plus, étant donné qu'en fait
27:40on n'était même pas certains qu'il y ait encore
27:42des personnes qui occupent les différents bureaux.
27:44Donc je pense que quand on parle des...
27:46le mot était labyrinthe, je crois, de notre
27:48Premier ministre d'autorités administratives
27:50indépendantes, fantôme, c'est vraiment
27:52par là qu'il faut commencer.
27:54On marque une nouvelle pause et on retrouve nos invités dans un instant.
27:56Yves Calvi,
27:58on refait le monde sur RTL.
28:00RTL soir,
28:02on refait le monde avec Yves Calvi.
28:04C'est l'or,
28:06l'or
28:08de se réveiller,
28:10mon seigneur,
28:12il est
28:14huit heures.
28:16On est d'entendre Yves Montand,
28:18qui s'adresse à Louis de Funès, en l'occurrence,
28:20dans ce film.
28:22Alexandre Lechner, en préparant cette émission,
28:24est-ce que vous avez été surpris,
28:26choqué, enfin voilà,
28:28de ce que vous avez découvert
28:30ou confirmé, puisque vous êtes
28:32vous-même journaliste ?
28:34Et est-ce que vous avez l'impression
28:36que la France a un statut, en effet,
28:38excessif par rapport aux autres pays
28:40auxquels on peut se comparer ?
28:42En tout cas, je pense que c'était intéressant
28:44de parler des cas de doléances. Nous, on a publié l'article
28:46sur la base des chiffres de Marie-Christine Dalloz,
28:48l'article a très bien marché,
28:50surtout quand
28:52Michel Barnier, quand il a été invité sur TF1,
28:54il a dit qu'il a de plus de sobriété,
28:56et il y a des internautes qui ont retrouvé nos graphiques,
28:58et le graphique, il était assez implacable. On voyait qu'on
29:00demandait des efforts aux Français, et que dans les mêmes temps,
29:02il y a des anciens premiers ministres qui
29:04avaient des avantages
29:06qui étaient chiffrés, qui étaient
29:08assez clairement notés, et l'article a très bien marché
29:10et continue d'ailleurs à très bien fonctionner.
29:12C'est un des meilleurs articles
29:14du site Politico.
29:16Je plaisante vous !
29:18Je plaisante !
29:20Vous avez raison, ça veut dire que ça intéresse
29:22les Français, et qu'on vient chercher sur Atlantico
29:24des informations. Politico.
29:26Pardonnez-moi, sur Politico.
29:28Il y en a aussi peut-être sur Atlantico. Pardonnez-moi.
29:30Mais du coup, oui, et puis ça a bien montré
29:32que c'est pas
29:34juste que les Français,
29:36ça leur parle, et qu'ils ont envie qu'on réagisse là-dessus,
29:38et qu'on ne peut pas... Elisabeth Borne,
29:40elle a balayé ça d'un revers de la main.
29:42Elle va faire des économies, puisqu'elle est ministre
29:44maintenant, donc il n'y a plus...
29:46Quand on paye ses frais avec le ministère de l'Éducation nationale,
29:48pas avec ses avantages-là.
29:50Donc c'est finalement peut-être le moyen
29:52qu'a choisi François Bayou de faire des économies dans l'histoire.
29:54En nommant des anciens premiers ministres,
29:56il n'y a plus à dépenser d'argent
29:58pour eux, mais...
30:00Dans les enquêtes et le travail que vous avez mené,
30:02Madame Dalloz, est-ce que vous vous interrogez...
30:04Vous vous êtes interrogée au... Je crois qu'il y a un millier d'agences
30:06et autres établissements publics,
30:08dont l'utilité pourra peut-être poser question,
30:10non ? Non, mais je pense
30:12que c'est un vrai sujet, c'est un sujet
30:14de fond. Il va falloir
30:16très sérieusement, parce qu'on
30:18ne peut pas comme ça balayer
30:20d'un revers de la main ou dénoncer
30:22quelques agences. Mais la réalité
30:24c'est qu'on a tellement complexifié
30:26notre administration.
30:28On a créé... Moi je prends souvent un exemple.
30:30Il existait en France la DGAFP,
30:32la Direction Générale
30:34de la fonction publique.
30:36C'est ça, l'administration publique.
30:38Et puis il y a deux ans, on a créé la
30:40Dièse, la Direction interministérielle
30:42de l'encadrement supérieur de l'État.
30:44Et quand je les ai auditionnés,
30:46en leur demandant si on avait repris...
30:48Il y a 250 agents à la DGAFP.
30:50Si on avait repris les agents
30:52de la DGAFP dans la Dièse,
30:54eh bien non, on a rajouté
30:5650 équivalents en plein supplémentaires.
30:58Et pardonnez-moi, les deux structures coexistent encore
31:00aujourd'hui ? Bien sûr, bien sûr.
31:02Et c'est ça qui aujourd'hui
31:04commence à non seulement
31:06être visible, mais à peser
31:08lourdement sur nos finances
31:10publiques. Donc les efforts,
31:12il faut les faire à tous les niveaux
31:14et il faut que l'État se
31:16réorganise avec une simplification,
31:18une réduction de la sphère de la
31:20dépense, parce que sinon on n'y arrivera pas.
31:22Comment ça peut se justifier ?
31:24Ça ne se justifie
31:26absolument pas par
31:28la complexité de notre
31:30droit qui amène à empiler des textes
31:32sans qu'ils ne soient pensés. C'est vraiment un problème
31:34de prospective auquel on a pensé pendant toute la
31:36réforme constitutionnelle de 2008. D'ailleurs, un tout devait être pensé
31:38différemment. Ça n'a absolument pas fonctionné.
31:40Et j'ajoute un point, c'est que
31:42la simplification elle-même est source de
31:44complexification. C'est-à-dire que si on prend
31:46la somme des administrations
31:48consacrées à la réforme de l'État,
31:50SGMAP, MAP
31:52en tant que tel, ce sont des organismes
31:54qui se sont ajoutés à des agences, qui se
31:56sont ajoutés à des directions ministérielles,
31:58qui travaillent à la même chose.
32:00Donc je crois vraiment que quand on parle de cure d'amégrissement
32:02de l'État, c'est vraiment là-dessus qu'il faut
32:04entrer et essayer de faire des efforts concrets.
32:06Marie-Pierre Haddad. On parlait tout à l'heure
32:08de savoir si c'était un sujet
32:10symbolique auprès des Français. Justement,
32:12je voudrais revenir un peu sur ce que vous avez dit, Alexandre.
32:14En 2019, Emmanuel Macron,
32:16il avait déjà annoncé que
32:18lui, il renoncera à sa retraite
32:20d'ancien président. Donc on voit
32:22à quel point c'est important. Et par exemple,
32:24dans les amendements qui ont été
32:26présentés par le Sénat, justement,
32:28sur les avantages des anciens présidents de la République,
32:30sur les avantages des anciens premiers
32:32ministres, l'amendement
32:34qui a été voté, c'est celui qui propose une
32:36suppression plus réduite. Alors qu'il y avait
32:38d'autres amendements qui, eux, évoquaient
32:40plutôt une réduction partielle, en gros,
32:42de l'enveloppe ou des
32:44avantages qui sont provoqués, qui sont proposés.
32:46Exactement. Donc on voit vraiment
32:48qu'il y a un sujet très politique là-dessus
32:50qui est en train de se jouer, parce que c'est très symbolique
32:52pour les Français. Alexandre Lechner.
32:54Non, mais je voulais juste rappeler quelque chose.
32:56On parle de la loi, mais les gens qui font la loi, c'est les parlementaires.
32:58Et c'est eux qui rajoutent des
33:00procédures dans les lois de simplification.
33:02Ils rajoutent des nouvelles procédures,
33:04ils rajoutent des commissions, il y a une loi de simplification
33:06qui va arriver. Ils ont créé un
33:08comité à l'intérieur.
33:10J'ai écrit un article récemment là-dessus où
33:12effectivement, ils rajoutent beaucoup de procédures
33:14dans des lois de l'accélération et derrière, les gens
33:16disent que ça n'a rien accéléré parce qu'on a
33:18trois trucs de plus à faire et qu'au final...
33:20Et ça, c'est les parlementaires qui le rajoutent.
33:22Et donc, il faut aussi
33:24qu'ils se mettent au travail
33:26pour écrire moins de lois, peut-être, ou en tout cas des lois
33:28plus petites et qui ne partent pas dans tous les sens
33:30pour répondre à leurs électeurs.
33:32Je voulais vous poser la même question que celle que j'ai posée
33:34tout à l'heure à Alexandre Lechnet,
33:36Marie-Pierre. Qu'est-ce qui vous a le plus surpris,
33:38vous, en préparant cette émission ?
33:40Moi, ce qui m'a le plus surpris, c'est de voir
33:42que les avantages, par exemple,
33:44comme le disait Marie-Christine Dalloz,
33:46pour les anciens premiers ministres
33:48qui ont été en fonction
33:50avant le fameux décret
33:52qui est passé en 2019, ces avantages
33:54restaient à vie. Donc, on avait aussi
33:56les chiffres par rapport à Édith Cresson
33:58où elle continue actuellement
34:00de bénéficier des avantages en tant qu'ancienne première ministre
34:02alors qu'elle a quitté, quand même,
34:04Matignon depuis 1992.
34:06Oui, la durée
34:08vous surprend. Dites-moi, Marie-Christine Dalloz,
34:10vos confrères
34:12et consœurs députés qui
34:14peuvent tous avoir été à un moment ou à un autre
34:16ministres X ou Y,
34:18comment observent-ils
34:20votre travail ?
34:22Paradoxalement...
34:24Marie-Christine, tu pourrais peut-être un peu la mettre en veilleuse.
34:26Je ne sais pas...
34:28Paradoxalement, la presse s'est beaucoup plus emparée
34:30de ce sujet-là, que mes collègues
34:32très peu m'en ont parlé.
34:34Michel Barnier, à l'époque, m'en avait parlé quand il était
34:36encore premier ministre en me disant
34:38c'est un travail de fond intéressant, il faut qu'on se penche vraiment
34:40là-dessus parce qu'il y a quelque chose à faire
34:42en termes de symboles,
34:44encore une fois. Mais la réalité,
34:46c'est que mes collègues n'aiment pas trop
34:48quand on va... Je crois que...
34:50Il y a deux ans, j'avais dénoncé,
34:52il y a trois ans, j'avais dénoncé McKinsey
34:54avec le système d'information du gouvernement.
34:56J'aime bien relever des...
34:58Alors rappelez ce que c'était cette histoire, parce que ces particuliers
35:00sont des sommes très très importantes
35:02qui ont été confiées à cet institut.
35:04Le système d'information du gouvernement avait recours
35:06à un cabinet extérieur
35:08privé pour donner des informations
35:10et pour faire des études statistiques
35:12et ça avait un coût vraiment
35:14pharaonique. Là, par contre, on était sur
35:16des montants très importants, des centaines
35:18de millions d'euros. Et j'avais dénoncé
35:20et du coup, cette année,
35:22j'ai constaté qu'on n'avait plus recours
35:24à des cabinets extérieurs.
35:26L'idée...
35:28Ce n'est pas de dénoncer pour dénoncer.
35:30L'idée, c'est de faire bouger les lignes.
35:32C'est ça.
35:33Il y a eu une commission d'enquête entre temps
35:35qui a été consacrée d'ailleurs
35:37à l'information de l'État.
35:39Sur vos initiatives, vous avez raison.
35:41Je pense notamment au député René Dozière
35:43qui avait fait le combat
35:45de tous ses mandats
35:47de rendre plus transparent,
35:49de rendre plus éthique, notamment
35:51les dépenses au sommet de l'État.
35:53Et c'est vrai qu'il faut réfléchir à simplifier
35:55la simplification en tant que telle.
35:57Voilà ce que vous pouviez nous dire ce soir.
35:59C'était passionnant. Merci infiniment les uns et les autres.
36:01Anne-Charlene Bézina, Marie-Christine Dalloz,
36:03Alexandre Lechner et Marie-Pierre Haddad.
36:05Je vous précise que demain,
36:07dans notre matinale sur RTL, à 7h40,
36:09invité sera le nouveau président de la CPME,
36:11la Confédération des Petites et Moyennes
36:13Entreprises.
36:15Tout de suite, les grands titres de l'actualité
36:17sur notre antenne.
36:19C'est Faustine Bollard que vous allez retrouver
36:21pour son émission Héros. Bonsoir Faustine,
36:23qui est votre invitée ce soir.
36:25Ce soir dans Héros, on va partir à la découverte
36:27d'un métier particulier,
36:29technicien de scène de crime.
36:31Gilles, notre héros ce soir,
36:33a été mobilisé sur des grandes enquêtes
36:35criminelles, les attentats,
36:37mais aussi sur des catastrophes naturelles.
36:39Un métier absolument passionnant.
36:41Identification des corps,
36:43mais aussi il participe aux enquêtes
36:45pour élucider des crimes.
36:47A tout de suite avec Gilles.
36:49Vous allez beaucoup apprendre ce soir.
36:51Merci Faustine.

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