• il y a 7 heures
Écoutez "On refait le monde" avec Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, Stéphane Le Foll, ancien ministre de l'Agriculture et maire PS du Mans, Marcelo Wesfried, chef adjoint au service politique du "Parisien/Aujourd'hui en France", et Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de revue "Regards".
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 11 février 2025.

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Transcription
00:00Il n'est pas encore nommé, mais sa possible désignation crispe une large partie du monde politique.
00:09Ancien Président de l'Assemblée Nationale, Richard Ferrand est le choix d'Emmanuel Macron
00:13pour diriger notre Conseil Constitutionnel, infidèle de la première heure du chef de l'État
00:17qui est l'objet depuis hier d'un large tir de barrage.
00:20C'est un copinage malsain pour le LR Olivier Marlex.
00:23S'il existe un doute sérieux sur ses compétences juridiques et son impartialité,
00:27il déclare pour sa part Olivier Faure qui est Premier Secrétaire du Parti Socialiste.
00:31Alors quel problème pose cette possible nomination ?
00:33Emmanuel Macron ne reproduit-il pas tout simplement ce que Jacques Chirac ou François Hollande ont fait avant lui
00:39en nommant Jean-Louis Debré et Laurent Fabius pour en débattre avec nous ?
00:42Anne-Charlene Bézina qui est constitutionnaliste.
00:45Votre livre « Cette Constitution qui nous protège » est paru aux éditions XO.
00:49Soyez la bienvenue, Anne-Charlene.
00:50Bonne soirée.
00:51Stéphane Lefol, à distance, ancien ministre de l'Agriculture, maire de la ville du Mans.
00:56Merci de nous rejoindre Stéphane Lefol.
00:58Vous nous entendez ?
01:00Je vous entends.
01:01C'est super.
01:02Marcello Westfred qui est chef adjoint au service politique du Parisien Aujourd'hui en France.
01:06Bonsoir Marcello.
01:07Bonsoir Yves.
01:08Et Pablo Piovivien, rédacteur en chef de la revue Regards.
01:10Bonsoir Pablo.
01:11Bonsoir, bonsoir.
01:12Alors, on va écouter pour commencer Marine Le Pen.
01:15Le conseil constitutionnel n'est pas une maison de retraite de la vie politique.
01:20C'est une dérive qui s'est installée.
01:22C'est un homme politique, en fait, de son choix.
01:26Donc on a aujourd'hui un Sénacle qui va être exclusivement politique, alors que c'est
01:31un Sénacle qui est censé être un Sénacle juridique.
01:34Marine Le Pen, donc, ce matin à l'Assemblée nationale.
01:37Sénacle politique plutôt que juridique.
01:39On va faire un tour de table rapide.
01:41Est-ce que vous auriez pu reprendre ces termes Stéphane Lefol ?
01:44J'aurais pu les reprendre.
01:47Ou reprendre la m'sieur d'Olivier Faure que j'ai entendu tout à l'heure dans votre présentation.
01:51Ce n'est pas toujours le cas, comme vous le savez.
01:53Donc, je l'ai dit, je me suis exprimé.
01:57Je pense que cette nomination, au-delà du fait que Richard Ferrand ait été président
02:03de l'Assemblée nationale, ne peut pas y avoir par rapport à des candidatures.
02:07Vous évoquiez celle de Laurent Fabius, que je salue pour le travail qui a été le sien,
02:11qui a été premier ministre de François Mitterrand, qui a été ministre des Affaires étrangères
02:15de François Hollande et qui a donc une expérience, et qui avait une expérience assez longue,
02:21le recul nécessaire est suffisant, et qui n'était pas, vous le savez,
02:26directement, j'y dirais, un proche de François Hollande.
02:30Donc cette nomination n'avait pas le même effet qu'aujourd'hui
02:34à part Emmanuel Macron, l'animation de Richard Ferrand,
02:38qui est directement liée à l'histoire qu'ils ont eue, commune,
02:42qui est tout à fait honorable, avec la conquête du pouvoir et l'élection présidentielle,
02:47mais qui, en l'espèce, par rapport à ce qu'est le Conseil constitutionnel,
02:51ce qui a été dit dans le livre avec le titre que vous évoquiez,
02:55ce qui nous protège à la fin, c'est l'idée qu'on a une constitution
03:00qui structure ensuite les institutions dans lesquelles s'exerce librement la démocratie,
03:06mais quand on a recours au Conseil constitutionnel, c'est en quelque sorte le dernier recours.
03:10Donc il faut qu'il y ait une impartialité, il faut qu'il y ait une compétence juridique
03:15qui s'exerce et qui s'exprime dans une collégialité,
03:18et je pense que c'est un vrai sujet aujourd'hui qui est posé avec la nomination de Richard Ferrand.
03:24C'était l'éditorial de Stéphane Le Foll en direct sur ITL.
03:27Alors mes petits camarades qui sont autour de moi, je vais leur demander d'être un petit peu plus bref.
03:31Il y a un problème, je ne sais pas, Anne-Charlene Bézina ?
03:34Alors justement c'est tout l'enjeu, c'est-à-dire que constitutionnellement non, il n'y en a pas,
03:38étant donné qu'à partir du moment où il n'y a pas de condition à la nomination,
03:41tous les anciens présidents de la République ont nommé des proches.
03:44On nommait des proches qui n'avaient pas forcément les compétences
03:48ou en tout cas l'attribut de devenir futur président du Conseil Constitutionnel.
03:52Le seul problème c'est que d'en faire une tradition, c'est tout à fait le cas de Robert Van Inter,
03:57qui pour moi est le président du Conseil Constitutionnel par essence.
04:01Mais moi je crois que quand on pense à la légitimité de l'institution,
04:05il ne faut pas uniquement penser à ce qui est possible, on peut nommer même la première dame,
04:08mais la question c'est ce qui est bon pour cette institution.
04:11Et là on est dans un moment où le Conseil Constitutionnel n'a jamais été autant décrié,
04:15où on est toujours en train de dire que l'état de droit empêche de légiférer,
04:19que la constitution est fragilisée.
04:21Donc vous savez, il y a un adage de la Cour européenne des droits de l'homme qui dit
04:24la justice ne doit pas seulement être rendue, il faut aussi qu'elle soit rendue dans les apparences de la justice.
04:29Et là c'est celle-là qu'on est en train de fouler au pied,
04:32parce que l'apparence elle va compter beaucoup pour l'opinion
04:35et c'est elle qui doit avoir confiance dans son juge.
04:38Alors je suis tout à fait d'accord avec ce que vient de dire Anne-Charlene,
04:42d'autant plus sur l'apparence de la justice et l'apparence de l'impartialité
04:46qu'il faut à tout prix maintenir.
04:48On sait aujourd'hui que l'institution judiciaire dans son ensemble,
04:52le rapport des Français et des Françaises à la justice est excessivement détérioré.
04:56J'en veux pour preuve la récente étude du Cevipof sur le rapport...
05:01L'étude de la vie politique française.
05:03Exactement, de Sciences Po, qu'ils ont publié ce matin,
05:07qui rapporte un état très dégradé de confiance des Français envers leur justice.
05:14Et il est vrai que cette nomination, si elle devait aller jusqu'au bout,
05:17celle de Richard Ferrand, ne participerait pas d'une restauration possible de cette confiance.
05:23Parce que, en fait, peu importe finalement les décisions que seraient amenées
05:27à prendre ce conseil constitutionnel présidé par Richard Ferrand,
05:30elles seront toujours entachées, ces décisions, du saut du doute.
05:35Est-ce que, finalement, il ne le fait pas parce qu'il est proche d'Emmanuel Macron
05:39ou parce qu'il s'est peut-être fâché avec Emmanuel Macron
05:42et donc c'est pour ça qu'il prendrait telle ou telle décision ?
05:45Et ça, c'est un problème fondamental de notre conseil constitutionnel et de ses nominations.
05:51C'est aussi caricatural que ça, Marcel Weisfried.
05:56Il n'y a pas de très bonne solution.
05:58Parce que si vous prenez que des juristes pur jus, vous avez le cas aux Etats-Unis,
06:02vous avez quand même des juges qui sont des démocrates ou qui sont républicains.
06:06Et c'est politisé aussi.
06:07Et si vous prenez des anciens politiques qui comprennent comment se font les budgets,
06:12eux-mêmes ont fait des lois, donc ils comprennent un certain nombre de choses,
06:15et ce n'est pas des purs juristes, je dirais que là, ce qui est un peu gênant, c'est l'équilibre.
06:21Avant, on avait quelque chose qui était un peu mélangé.
06:23Là, on n'a quasiment que des politiques.
06:25Emmanuel Macron, puisqu'on le cite, lui, vous savez que tous les trois ans, on nomme par roulement.
06:33Les trois nominations qu'il a faites étaient trois politiques, deux anciens ministres,
06:37et là, l'ancien président de l'Assemblée nationale, qui par ailleurs est son premier confident.
06:43Il y a quelques semaines, il était encore dans le bureau du président de la République,
06:46parce qu'officiellement, il est retiré de la vie politique, mais en fait, il est toujours là,
06:49pendant le remaniement Beyrou et au remaniement Barnier.
06:53À un moment, son nom avait un peu circulé, Macron l'avait un peu sondé,
06:55donc ce n'est pas un retraité de la vie politique.
06:57Le problème, c'est que maintenant, il n'y a que des politiques dans cette instance,
07:01à un moment où on traverse un moment de doute.
07:03Anne-Charlene Bézina, vous la constitutionnaliste,
07:05que dit la Constitution sur la formation de cette équipe ?
07:09Rien. C'est bien le problème, c'est-à-dire qu'on n'a pas de conditions.
07:15Clairement, je ne doute pas de la légitimité des décisions qui vont arriver,
07:20notamment par rapport au fait qu'elle est encadrée par les textes.
07:23Je pense que c'est vraiment important de le redire à nos auditeurs.
07:25À part tout le personnel du Conseil constitutionnel.
07:27Je rappelle ça, le décret de 59 oblige, article 1er, à la plus grande des indépendances et de l'impartialité,
07:34une absolue réserve qui doit être gardée par les membres.
07:37Donc, il n'y a pas de risque, en réalité, de politisation à l'intérieur de l'institution,
07:41notamment parce que les services juridiques, le secrétariat général de l'institution,
07:45travaillent à l'intérieur avec les membres, les soutiennent,
07:48les documentent juridiquement.
07:50Et donc, voilà, la solidité de l'édifice fait que,
07:53notamment quand on devient président d'une institution,
07:55on ne souhaite que son rayonnement et son indépendance.
07:57En tout cas, on peut le souhaiter.
07:58Et donc, j'imagine évidemment qu'un président donne ensuite du lustre à son institution,
08:03et c'est tout ce qu'on peut souhaiter.
08:04Sauf que, comme vous le disiez, l'idée que notre constitution ne fixe aucune condition,
08:08ça ne me paraît pas légitime.
08:09On en a pour le CSM, on en a pour toutes les autres nominations,
08:14C'est le supérieur de la magistrature.
08:15Bien sûr, on en a en Grande-Bretagne, c'est pas tout à fait le même système,
08:19et on va dire en Allemagne, en Espagne, il y a,
08:22et même pour nommer les juges à la Cour européenne des droits de l'homme,
08:24il y a une formulation que j'aime beaucoup qui consiste à dire
08:26être un juriste-consulte reconnu de son institution, de son pays,
08:30c'est-à-dire être connu pour ses compétences.
08:32Et ça, ça nous manque.
08:33Je crois qu'on doit réviser notre constitution sur ce point-là,
08:36et sur la présence des membres de droit, c'est-à-dire des anciens présidents de la République.
08:39Parce que, si ça se justifiait en 1958,
08:41aujourd'hui déjà nos présidents ne siègent plus,
08:43et ça donne une mauvaise image de l'institution.
08:46Est-ce que le président du Conseil constitutionnel a un pouvoir plus important
08:50que celui des autres membres ?
08:52Alors, officiellement, il peut départager les votes,
08:56mais comme ils sont neufs, ça ne change pas beaucoup.
09:00En revanche, il est le seul à s'exprimer au nom de l'institution.
09:02Ça, c'est important dans un moment où il faut dire le droit.
09:06Je me souviens d'une interview de Laurent Fabius expliquant
09:08que la préférence nationale systématique était anticonstitutionnelle.
09:12Vous êtes en mesure de dire un certain nombre de choses.
09:15Par ailleurs, il y a la question du timing.
09:17Marine Le Pen attend le 31 mars de savoir
09:20si elle aura de l'inégibilité ou pas exécutoire sur ces affaires qui sont en cours.
09:25Entretemps, on a ce qu'on appelle une QPC,
09:27une question prioritaire de constitutionnalité,
09:30et, pardon, je parle devant des spécialistes, ça m'impressionne,
09:34dont la décision doit être rendue d'ici au 3 ou 4 avril.
09:38La date, si elle s'est rendue avant le 31 mars ou après le 31 mars,
09:41parce que c'est sur la question de l'inégibilité,
09:44ça peut avoir des incidences très importantes pour Marine Le Pen.
09:47Donc, des décisions comme ça, c'est le président du Conseil constitutionnel
09:52qui prend cette décision-là.
09:54C'est lui aussi qui proclame les résultats, c'est quand même pas rien.
09:56On marque une première pause dans cette émission,
09:58puis je demanderai au retour si, éventuellement,
10:00si je le nomme au Conseil constitutionnel,
10:02si Stéphane Le Foll est d'accord pour y aller.
10:04Allez, à tout de suite.
10:05Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
10:08RTL, s'informer ensemble.
10:12Il est 19h30.
10:14RTL soir, on refait le monde.
10:16Avec Yves Calvi.
10:17Le rappel de l'actualité avec vous, Rachel Sadodine.
10:19L'ADN du principal suspect du meurtre de Louise
10:22a été retrouvé sur les mains de la collégienne avancée majeure
10:25dans l'enquête sur le meurtre de la petite fille de 11 ans.
10:28Le principal suspect, âgé de 23 ans, est toujours en garde à vue.
10:31Avec aussi ses parents et sa petite amie.
10:34Entendue, eux, pour non-dénonciation des faits.
10:36Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou,
10:39menace de reprendre des combats intenses dans la bande de Gaza
10:43si le Hamas ne libère pas les otages d'ici samedi midi.
10:46Au total, 73 personnes sont encore retenues à Gaza.
10:49Parmi elles, au moins 34 morts.
10:52Le football.
10:53Brest-PSG en barrage allée de la Ligue des champions.
10:56Toujours 1-0 pour les Parisiens
10:58après 44 minutes de jeu au stade de Roudourou.
11:02On approche de la mi-temps.
11:05Une minute dans le temps réglementaire.
11:07Alors que les Brestois sont plus pressants depuis une dizaine de minutes.
11:10On a vu notamment un poteau trouvé par une tête de Sima ou encore Hakimi
11:15qui, en revenant vers son but, a failli marquer contre son camp.
11:18Les Brestois gagnent un peu plus de duels.
11:20Mais c'est bien le PSG qui est devant à la marque.
11:221-0, le pénalty de Vitigna à la 21ème minute.
11:25On vous retrouve en fil rouge tout au long de cette soirée.
11:28Rachel Saddodine, dans moins de 30 minutes.
11:30On retrouve Faustine Bollard pour son émission Héros.
11:34Et ce soir, il s'appelle Henri.
11:36Son surnom, le héros au sac à dos.
11:38Souvenez-vous, le 8 juin 2023 à Annecy,
11:41Henri avait réussi à mettre en fuite un terroriste
11:44qui venait de poignarder 6 personnes dont 4 enfants.
11:47Sa vie a changé depuis.
11:49Rendez-vous à 20h avec Faustine Bollard.
11:51Et on vous retrouve également à 20h pour d'autres titres de l'actualité.
11:56Yves Calvi jusqu'à 20h.
11:58On refait le monde sur RTL.
12:00Alors on reprend notre débat sur l'abnomination éventuelle, je le rappelle,
12:04de Richard Ferrand à la tête du Conseil Constitutionnel.
12:08Officiellement, qui peut s'y opposer ?
12:10Alors, les commissions des lois des deux chambres peuvent s'y opposer.
12:14Alors la règle, c'est que s'il y a 3 cinquièmes,
12:17plus de 3 cinquièmes des députés et des sénateurs
12:21qui forment ces commissions des lois qui s'y opposent,
12:24à ce moment-là, ce n'est pas validé.
12:26En gros, c'est quand même...
12:28C'est quand même...
12:29Macron a un boulevard.
12:30Normalement, Ferrand devrait être nommé.
12:32Mais ça, c'est sur le papier.
12:33Ferrand a un boulevard, pas Macron, c'est tout le problème.
12:36En tout cas, les deux.
12:38Normalement, ça passe très facilement.
12:40Seulement, voilà, il y a un climat d'impopularité d'Emmanuel Macron.
12:45C'est ceux qui seront, on compte, les 3 cinquièmes des présents.
12:48C'est-à-dire que s'il y en a beaucoup qui ont piscine, poney, etc., ça peut jouer.
12:52Et alors, juste pour la technique, le 19 février, ça a lieu le vote.
12:55Donc, c'est jeudi matin.
12:56Ça commence à l'Assemblée nationale.
12:58On vote dans une urne.
12:59On la ferme.
13:00Et ensuite, on va voter au Sénat.
13:01On ferme et on dépouille en même temps.
13:03Et on a un deuxième but du Paris Saint-Germain.
13:06On va retrouver sur place nos équipes sur le terrain.
13:09Nicolas Jangerot.
13:10Oui, avec un but de Dembele au moment où Brest poussait le plus sur une contre-attaque.
13:16Dembele au ras du poteau.
13:182 à 0 pour le Paris Saint-Germain juste avant la pause.
13:21C'est le 17ème but en 11 matchs pour Ousmane Dembele.
13:252 à 0.
13:26Merci beaucoup Nicolas Jangerot.
13:28On va écouter maintenant ce que disait Alain Juppé, lui-même membre du Conseil constitutionnel.
13:32C'était ce matin sur notre antenne.
13:33Les nominations au Conseil constitutionnel sont toujours critiquées.
13:36Toujours.
13:37J'ai fait l'objet moi aussi de critique.
13:38Pourquoi ?
13:39D'abord, on dit qu'il ne faudrait que des juristes au Conseil constitutionnel.
13:44Qu'est-ce que c'est qu'un juriste ?
13:45Est-ce que c'est exclusivement un professeur de droit constitutionnel ?
13:48Je ne le pense pas.
13:51Je trouve cette défense un petit peu facile.
13:55On va rassurer.
13:57Qu'est-ce que vous en pensez ?
13:59Je pense qu'elle est un peu facile, effectivement.
14:03Et que de dire qu'est-ce que c'est qu'un juriste ?
14:06Je pense que c'est quelqu'un qui connaît le droit.
14:09Vous m'avez posé la question tout à l'heure.
14:11Si vous me nommiez, qu'est-ce que je vous répondrais ?
14:13Je vous dirais que je n'ai pas les compétences en droit suffisantes.
14:17J'ai d'autres compétences dans pas mal de domaines, mais pas là.
14:19Je ne m'aventurerai pas sur un sujet comme celui-là,
14:22parce que ça nécessite des compétences spécifiques.
14:25Stéphane Le Foll, celui dont nous parlons depuis le début de cette émission,
14:29a été quand même président de l'Assemblée nationale.
14:31Ça a dû lui donner quelques compétences en la matière, non ?
14:34Oui.
14:35Il faut savoir que les Le Foll sont de la circonscription de Richard Ferrand,
14:38dont je connais bien.
14:39Carré de Plouguerre.
14:40Je suis de cette origine-là.
14:42Mais ce n'est pas une question sur la personne.
14:45C'est une question quand même.
14:47On parle de quoi ?
14:48Conseil constitutionnel.
14:49Ça a été rappelé tout à l'heure.
14:50C'est une instance qui a comme but dans nos institutions
14:55de garantir ce qui est le fondement des grandes valeurs
14:59qui s'appliquent à l'équilibre dans les institutions et sur les valeurs aussi.
15:04Vous avez le débat sur le droit du sol qui est engagé
15:07et que des anciens républicains comme M. Darmanin
15:11veulent abolir ce droit du sol.
15:13Ça pose quand même des questions.
15:16Il doit protéger aussi de toutes ces embardées
15:19et quelquefois de ce côté un peu hystérique qui anime le débat politique.
15:23C'est bien ça dont on a besoin.
15:25Il faut quand même que ce soit une personnalité qui,
15:27de part son expérience et sa carrière avec des compétences juridiques,
15:31mais je pense, et c'est vrai ce que disait Alain Juppé,
15:34le politique a aussi bien sûr dans tous ces débats un mot qui pèse
15:40puisque l'expérience politique compte.
15:42On parlait de Laurent Fabius,
15:43vous parliez de Robert Madater
15:45ou même de Jean-Louis Debré,
15:48ou de Debré tout court qui a conçu cette constitution.
15:51On a besoin à la fois d'avoir ce regard,
15:54mais il faut beaucoup de recul.
15:56Ce qui me semble être clair dans ce débat,
15:58aujourd'hui sur Richard Ferrand,
15:59c'est que Richard Ferrand n'a pas ce recul.
16:02On peut dire qu'il a été président de l'Assemblée nationale,
16:04c'est incontestable.
16:05Il a été ministre, je crois, un moment,
16:07avant que M. Mézard d'ailleurs ne prenne sa place
16:10et lequel Mézard est devenu d'ailleurs
16:13membre du Conseil constitutionnel avec Mme Gourault.
16:15C'est vrai que ça faisait deux ministres.
16:16Là, il y a un équilibre par rapport à ce que représente
16:19le Conseil constitutionnel
16:20et ce que doit représenter la Constitution
16:22qui me semble rompu.
16:24Et il ne faut pas continuer dans ce sens-là.
16:26Voilà le sens de mon analyse à moi,
16:29juridique et politique.
16:31Oui, moi je voudrais déjà rassurer Alain Juppé,
16:32il n'y a pas de lobby des professeurs de droit constitutionnel
16:35au sein de l'institution,
16:36notamment parce que le dernier qu'on a eu c'est 98,
16:38c'est Jean-Claude Colliard.
16:39Donc ça fait très longtemps en réalité
16:42qu'il n'y a pas eu de professeur de droit constitutionnel.
16:44Ce qui est assez paradoxal,
16:45c'est qu'il y a eu plus de juristes au début de la 5ème
16:47qu'il n'y en a aujourd'hui.
16:49Alors qu'en fait, c'est plutôt aujourd'hui
16:50que le Conseil constitutionnel est décrié
16:51et aurait bien besoin d'une voie juridique.
16:53Alors après, moi je rejoins...
16:54Jean-Claude Juppé écrivait des livres de droit
16:56uniquement pour pouvoir rentrer au Conseil constitutionnel,
16:58mais c'est un débat d'une autre époque.
16:59C'est une autre époque.
17:01Moi, ce que je pense,
17:02c'est qu'être juriste n'est pas la panacée, évidemment.
17:04Bon, moi, évidemment, je prêche pour ma part.
17:05Moi, je pense que c'est une très bonne chose.
17:07J'incite tous les étudiants qui nous écoutent à s'inscrire en droit.
17:09Mais la seule chose, c'est que...
17:11L'expérience politique, bien sûr,
17:12mais là, on parle de collusion,
17:14de problème en fait,
17:15avec l'idée d'une forme de république des copains.
17:18C'est ça que ça va servir.
17:19Encore une fois, on l'a dit,
17:20il n'y a pas de problème avec la personne.
17:23Le problème, c'est notamment la proximité.
17:25Moi, je trouve que le fait qu'on ait plus de délais de latence,
17:27qu'on ait des gens qui quittent l'Assemblée nationale
17:29depuis avant-hier pour venir au sein de l'institution,
17:31c'est un problème.
17:32Et notamment un problème juridique, de courromme.
17:34Pourquoi ?
17:35Parce que quand ils vont se déporter,
17:36imaginons Philippe Bas, par exemple,
17:38sur la question d'une loi immigration
17:39dont il aurait été l'un des rapporteurs.
17:41Eh bien, il va se déporter.
17:42Et pourquoi pas encore Alain Juppé,
17:44qui va lui aussi se déporter.
17:45Et tant qu'on se déporte comme ça,
17:47on va rendre des décisions à deux ou trois juges constitutionnels
17:49et ça va poser des problèmes à l'institution.
17:51Donc, il faut faire attention
17:52à ne pas politiser sans arrêt cette Assemblée
17:55parce qu'on n'arrivera plus à rendre les décisions.
17:57J'ai une question à vous poser.
17:58Je vais vous poser un quiz.
17:59Qui a nommé Alain Juppé au Conseil constitutionnel ?
18:02C'est Richard Ferrand.
18:03Richard Ferrand.
18:04Donc, ce matin, sur votre antenne,
18:06Alain Juppé vient déminer
18:08en expliquant qu'il a le bon profil.
18:10Richard Ferrand, lui-même, a été nommé.
18:12Il sort de sa réserve pour défendre quelqu'un
18:14qu'il a lui-même nommé.
18:15Donc, c'est vrai que ça peut donner l'impression
18:17d'un entre-soi.
18:18Et c'est là que le bas blesse.
18:21Après, des profils politiques,
18:22il y en a toujours eu au Conseil constitutionnel.
18:24Très bien.
18:25C'est le moins qu'on puisse dire.
18:26Entre les deux hommes,
18:27sans faire de mauvais procès d'intention,
18:29il y a un aspect, comment vous me dirais-je ?
18:30Si j'utilise un terme très simple.
18:33Gênant, non, Pablo Piovi ?
18:34Oui, c'est assez gênant,
18:36comme vous dites.
18:37Mais, au fond, tout à l'heure,
18:38vous posiez la question de savoir
18:40est-ce qu'on pourrait penser des règles
18:43pour mieux nommer ses membres
18:46et ses présidents ou présidentes, d'ailleurs,
18:48du Conseil constitutionnel.
18:50Et je crains que non.
18:51Le problème des lois et des règles,
18:54même en général,
18:55c'est qu'à chaque fois,
18:56les hommes et les femmes
18:58trouvent des moyens de les contourner.
18:59Le plus important, c'est l'esprit, en fait,
19:01dans lequel on fait cette nomination.
19:03Et il faudrait que l'esprit du président de la République,
19:07lorsqu'il nomme le président
19:08ou la présidente du Conseil constitutionnel,
19:11ça soit de dire je vais trouver quelqu'un
19:13qui va assurer qu'il y ait une impartialité,
19:16que le Conseil constitutionnel
19:18joue bien son rôle de contre-pouvoir,
19:20joue bien son rôle d'assurance
19:22de l'équilibre des pouvoirs
19:24au sein de notre République.
19:26Or, ce n'est pas le cas.
19:27Aujourd'hui, plus personne n'a rien à fiche
19:29de l'équilibre des pouvoirs dans notre République.
19:31Il n'y a plus de grandes personnalités
19:33qui disent de grandes personnalités,
19:35notamment politiques,
19:36c'est-à-dire de ceux qui sont capables
19:37de prendre des décisions
19:38qui vont ensuite
19:40pouvoir potentiellement altérer cet équilibre,
19:43qui ont ça en tête,
19:44qui ont cette essence-là, en fait.
19:48Et c'est ça le problème.
19:49La direction, encore une fois,
19:50des décisions politiques,
19:51ça doit toujours être dans le sens
19:53de l'équilibre des pouvoirs,
19:55la garantie de l'indépendance de la justice, etc.
19:58Quand on voit, par exemple,
19:59qu'on a un ministre de l'Intérieur
20:00qui n'a absolument rien à faire
20:02de l'État de droit,
20:03il l'a dit lui-même,
20:04que ce n'était pas inaliénable,
20:06qui prend des décisions
20:07qui sont contraires
20:08à ce que veut le parquet,
20:10à ce que veut l'institution judiciaire, etc.
20:12Lorsqu'on a des préfets de police
20:14qui prennent à répétition
20:16des arrêtés qui, ensuite, sont illégaux
20:18pour interdire des manifestations,
20:19je suis là, mais ce n'est pas possible.
20:21Ce n'est pas possible.
20:22On doit aller dans le sens
20:23de la loi, de la constitution
20:24et surtout de son esprit.
20:25Deuxième éditorial de cette soirée,
20:27il était signé Pablo Piovia.
20:28Je vais s'améliorer,
20:29ça m'intéresse tout ça.
20:30J'espère vous aussi.
20:31On se retrouve dans un instant.
20:42Stéphane Le Foll,
20:43ancien ministre,
20:44maire de la ville du Mans,
20:45Anne-Charlene Bézina,
20:46constitutionnaliste,
20:47Marcel Ovest-Fred,
20:48chef adjoint en services politiques
20:49du Parisien Aujourd'hui en France
20:50et Pablo Piovivien,
20:51qui est rédacteur en chef
20:52de la revue Regards,
20:53sont avec nous pour commenter
20:54la possible nomination
20:56d'un nouveau membre
20:57du Conseil constitutionnel.
20:58Je vous fais quand même
20:59une petite liste.
21:00François Mitterrand
21:01avait nommé Robert Badinter.
21:02Jacques Chirac
21:03avait nommé son ami
21:04Jean-Louis Debré.
21:05On parlait tout à l'heure
21:06de Laurent Fabius
21:07nommé par François Hollande.
21:09En fait,
21:10ça a toujours été,
21:11j'ai envie de vous dire,
21:12la pratique.
21:13Et vous oubliez Roland Dumas,
21:15notamment,
21:16dans les nominations
21:17de François Mitterrand.
21:18Donc oui, bien sûr,
21:19que ça a toujours été
21:20des proches,
21:21bien sûr que ça a toujours
21:22été des politiques.
21:23Alors on s'énerve pour trucs
21:24qui…
21:25Encore une fois…
21:26Excusez-moi,
21:27la plupart d'entre eux
21:28sont quand même
21:29des personnes de qualité.
21:30Il y a une triple continuité
21:31dans la nomination
21:32de Richard Ferrand.
21:33Déjà,
21:34c'est un président
21:35de l'Assemblée nationale
21:36comme l'ont été
21:37Laurent Fabius
21:38et Jean-Louis Debré.
21:39C'est un proche politique
21:40comme l'ont été,
21:41vous l'avez dit,
21:42Roland Dumas
21:43et Robert Badinter
21:44pour François Mitterrand.
21:45Et c'est un pur politique
21:46comme l'ont été presque
21:47tous les présidents
21:48de l'Assemblée nationale.
21:49Alors, encore une fois,
21:50si on installait
21:51juste des conditions
21:52comme on les a pour
21:53la Cour européenne
21:54des droits de l'homme,
21:55des conditions,
21:56on va dire,
21:57d'impartialité objective,
21:58de quelque chose
21:59qui peut donner le lustre
22:00à l'institution qu'elle mérite,
22:01on pourrait peut-être
22:02se passer de ce type
22:03de critiques.
22:04Parce que les critiques
22:05que nous faisons,
22:06nous,
22:07on sait très bien
22:08qu'en réalité,
22:09c'est l'opinion
22:10qui va les faire
22:11et les oppositions
22:12qui les feront demain
22:13à n'importe quelle décision
22:14du Conseil constitutionnel.
22:15Bon, ma nomination
22:16de Jean-Luc Mélenchon
22:17est persuadée,
22:18je ne sais pas si
22:19vous avez suivi,
22:20il est persuadé en privé
22:21puisque vous en parlez,
22:22qu'Emmanuel Macron
22:23nomme Richard Ferrand
22:24pour pouvoir ensuite
22:25démissionner,
22:26mettons,
22:27au mois de juin
22:28ou juillet,
22:29et ensuite être
22:30renommé dans la foulée.
22:31Vous savez que la Constitution
22:32interdit trois mandats
22:33consécutifs.
22:34Mais,
22:35s'il y a un ami
22:36à la tête du Conseil constitutionnel,
22:37peut-être celui-ci
22:38pourrait dire
22:39non, ce n'est pas
22:40un mandat entier,
22:41c'est un semi-mandat.
22:42Donc, la règle
22:43ne court pas.
22:44C'est une vision
22:45à un brin complotiste
22:46mais,
22:47en tout cas,
22:48elle est celle de Mélenchon.
22:49Moi, je n'arrive pas
22:50à le croire.
22:51En tout cas,
22:52on doit le citer.
22:53En tout cas,
22:54ça fait partie des arguments
22:55Stéphane Le Foch.
22:56Juste pour dire que,
22:57effectivement,
22:58Richard Ferrand
22:59s'est exprimé assez clairement
23:00pour dire qu'il faudrait
23:01sortir de la logique
23:02des deux mandats.
23:03Il l'a dit,
23:04il y a un an.
23:05Dans le Figaro,
23:06en 2023.
23:07Dans le Figaro,
23:08très clairement,
23:09en disant...
23:10Après, si je puis me permettre,
23:11ce n'est pas tout à fait
23:12la Constitution.
23:13Vous avez cité
23:14tous les présidents
23:15constitutionnels,
23:16évidemment,
23:17avec des politiques,
23:18des liens politiques aussi.
23:19Je rappelle simplement
23:20que,
23:21dans l'histoire,
23:22chacun de ces liens
23:23avait aussi,
23:24avec la personnalité
23:25qui était nommée,
23:26une vraie autonomie.
23:27Je me rappelle très bien
23:28une fois nommée.
23:29Une fois nommée,
23:30oui.
23:31Oui,
23:32mais même pas
23:33l'histoire de François Hollande
23:34et de Laurent Fabius
23:35au sein du Parti Socialiste.
23:36Je peux vous écrire
23:37un petit livre.
23:38Enfin,
23:39ça n'a pas été
23:40celle d'une relation
23:41toujours facile.
23:42Non,
23:43mais,
23:45d'accord.
23:46Voilà.
23:47Donc,
23:48c'était tout complexe.
23:49C'est ça qui est
23:50un vrai sujet aujourd'hui.
23:51C'est qu'on voit bien
23:52qu'il y a là,
23:53avec cette nomination,
23:54une volonté très claire
23:55d'Emmanuel Macron.
23:56Il n'y a pas eu de discussion.
23:57Ça arrive.
23:58Alors,
23:59ça a été annoncé,
24:00mais ça arrive.
24:01Et puis,
24:02bien sûr,
24:03on en débat
24:04parce que
24:05on sent bien
24:06qu'il y a une faiblesse
24:07dans cette nomination.
24:08Elle est vraiment
24:09l'émanation unique
24:10d'un choix
24:11qui est personnel
24:12de la part du président
24:13qui n'offre pas
24:14un consensus large.
24:15Les débats
24:16qu'on a ce soir
24:17en sont la preuve.
24:18Mais il y a
24:19d'autres débats
24:20qui se passent ailleurs.
24:21C'est vrai
24:22que c'est un sujet
24:23qui pose
24:24une question fondamentale
24:25parce que derrière,
24:26on parle
24:27de la Constitution.
24:28Enfin,
24:29ce qui fait
24:30le choc
24:31de nos institutions.
24:32Donc,
24:33on devrait avoir,
24:34et c'est là
24:35que j'en veux pas
24:36à Richard Ferrand,
24:37mais plutôt
24:38à Emmanuel Macron
24:39qui a cette tendance,
24:40même sur l'IA,
24:41à considérer
24:43qu'il décide
24:44que l'IA,
24:45c'est important.
24:46Bon, l'IA se fera,
24:47il peut y avoir
24:48des impulsions.
24:49Mais c'est d'avoir
24:50un peu plus
24:51de recul sur les choses,
24:52d'essayer de prendre
24:53un peu plus de hauteur.
24:54Là, à chaque fois,
24:55on est plongé
24:56dans des décisions
24:57qui sont
24:58très individuelles,
24:59très personnelles.
25:00Il n'y a pas
25:01de consensus
25:02qui se dégage.
25:03C'est
25:04boum,
25:05je décide
25:06et vous suivez
25:07et il y a
25:08de moins en moins
25:09de gens qui suivent.
25:10C'est ça le problème.
25:11Ce n'est pas une nouveauté,
25:12Pablo Piovivien.
25:13Alors, certes,
25:14vous avez rappelé
25:15la liste
25:16de tous ces présidents
25:17du Conseil constitutionnel
25:18et des gens
25:19qui les ont nommés,
25:20mais il y a quand même
25:21des petites différences.
25:22Stéphane Le Foll a tout à fait raison
25:23de rappeler
25:24les consensus.
25:25En fait,
25:26il y avait des consensus
25:27autour de la personnalité
25:28de Robert Abadinter.
25:29On connaît ses qualités
25:30et sa connaissance
25:31du droit.
25:32Il y avait aussi
25:33un relatif consensus
25:34sur la personnalité
25:35de Jean-Louis Debré
25:36qui était le fils de son père
25:37et donc qui avait quand même
25:38pas mal oeuvré
25:39à la question
25:40constitutionnelle.
25:41C'est des raisons
25:42qui ne sont pas forcément
25:43les bonnes,
25:44mais il y avait
25:45des consensus.
25:46Au hauteur de notre Constitution,
25:47je le rappelle,
25:48le papa Michel.
25:49En revanche,
25:50là, il y a aussi
25:51une autre chose
25:52qui a changé
25:53depuis tous les gens
25:54que vous avez cités.
25:55Je le disais au départ,
25:56c'est la défiance
25:57envers l'institution judiciaire
25:58qui a énormément
25:59augmenté.
26:00Donc, en fait,
26:01cette nomination,
26:02en plus
26:03dans le fait
26:04qu'elle ne trouve pas
26:05de consensus,
26:06même petit,
26:07parce qu'on voit
26:08que même au sein
26:09de la Macronie,
26:10il y en a qui disent
26:11« Non mais attendez,
26:12pourquoi on ressort
26:13Richard Ferrand
26:14d'entre les morts
26:15alors qu'il a perdu
26:16en 2022
26:17et il devait être sorti
26:18normalement
26:19de la vie politique française ? »
26:20Et là, hop,
26:21il rentre par la fenêtre
26:22après avoir,
26:23a priori,
26:24quémandé plusieurs postes
26:25auprès d'Emmanuel Macron
26:26ces derniers mois.
26:27Non mais,
26:28c'est ce qui s'est passé,
26:29c'est vous,
26:30Barthéleau,
26:31qui avez rappelé
26:32qu'il a été proposé
26:33d'refuser.
26:34Non mais d'accord,
26:35mais il cherchait
26:36un endroit
26:37pour revenir
26:38et c'est quand même
26:39un problème
26:40qu'aujourd'hui,
26:41vous ayez...
26:42Franchement,
26:43j'ai eu ma mère
26:44qui m'a appelé
26:45et qui m'a dit
26:46« Richard Ferrand ! »
26:47Je me suis dit
26:48« Mais c'est pas possible,
26:49enfin !
26:50Pourquoi Richard Ferrand ?
26:51Comment c'est possible ? »
26:52Je veux dire,
26:53au bout d'un moment,
26:54on a François Bayrou,
26:55on n'a que des vieux,
26:56des vieux de la vieille,
26:57des vieux mâles blancs.
26:58En fait,
26:59ce n'est pas possible.
27:00Un dernier mot,
27:01juste pour dire
27:02qu'on parle beaucoup
27:03de copinage.
27:04En fait,
27:05parfois c'est du recasage
27:06Fabius,
27:07effectivement,
27:08Stéphane Le Folle,
27:09l'a dit,
27:10n'était pas un copain
27:11de François Hollande
27:12mais ça lui fonctionnait.
27:13Quand Richard Ferrand
27:14était à la tête
27:15de l'Assemblée nationale
27:16en 2019,
27:17il avait proposé
27:18et l'intéressait à refuser
27:19à Bernard Cazeneuve
27:20de rentrer
27:21au Conseil constitutionnel.
27:22Ça permettait de retirer,
27:23de neutraliser
27:24un possible candidat
27:25à la présidentielle.
27:26Donc,
27:27vous pouvez le faire.
27:28Et enfin,
27:29une dernière chose,
27:30on n'a quand même pas dit
27:31un mot
27:32de Roland Dumas
27:33qui a été accusé
27:34d'avoir,
27:35qui lui-même l'avait reconnu,
27:36d'avoir
27:37validé des comptes
27:38qui étaient manifestement,
27:39c'est lui-même
27:40qui l'a dit ensuite,
27:41qui étaient irréguliers,
27:42ceux de Jacques Chirac,
27:43etc.
27:44Donc,
27:45la politisation
27:46peut exister
27:47et devoir baladure.
27:48La question,
27:49c'est que
27:50ce Conseil constitutionnel
27:51soit un conclave
27:52dans lequel
27:53il n'y a pas que des politiques
27:54avec des agendas politiques.
27:55A tout de suite
27:56sur RTL.
27:57Jusqu'à 20h,
27:58Yves Kelvin
27:59refait le monde
28:00sur RTL.
28:05RTL soir,
28:06on refait le monde
28:07avec Yves Kelvin.
28:08Mais on va aller faire aussi
28:09un petit tour
28:10du côté du football
28:11à Guingamp
28:12pour retrouver Nicolas Jorgeron.
28:13On en est où Nicolas ?
28:14Alors ce barrage
28:15allé de Ligue des champions
28:16entre Brest et le PSG,
28:17c'est le PSG
28:18qui est devant
28:192 à 0
28:20le pénalty de Vitigna
28:21à la 21ème.
28:22Le but de Dembélé
28:23à la 45ème
28:24et les Brestois
28:25depuis deux minutes
28:26ont donné le coup d'envoi
28:27de la seconde période.
28:28Et vous intervenez bien entendu
28:29au moindre but.
28:32Yves Kelvin,
28:33on refait le monde
28:34jusqu'à 20h
28:35sur RTL.
28:38On va reprendre
28:39ce débat consacré
28:40au Conseil constitutionnel.
28:41L'un des dossiers
28:42qui va arriver très prochainement
28:43sur le bureau des sages,
28:44c'est celui concernant
28:45Marine Le Pen
28:46dans le procès
28:47des assistants parlementaires.
28:48Le parquet a requis
28:49contre la cheffe
28:50des députés RN
28:51une peine d'inéligibilité.
28:52Voilà qui aide
28:53à comprendre
28:54pourquoi elle n'apprécie pas
28:55forcément
28:56le choix
28:57de Richard Ferrand.
28:58C'est un fidèle
28:59parmi les fidèles
29:00d'Emmanuel Macron.
29:01On est bien d'accord,
29:02on le rappelle
29:03et on est sûr
29:04que ça ne doit pas lui faire plaisir.
29:05Après, de la parler
29:06d'une QPC
29:07qui serait déterminante pour elle,
29:08oui, parce qu'on parle
29:09du jugement, du délit.
29:10Encore une fois,
29:11les QPC sont des éléments
29:12qui sont jugés
29:13par trois juges auparavant.
29:14On n'est pas complètement
29:15dans un moment
29:16où Richard Ferrand
29:17va décider
29:18de la vie politique
29:19de Marine Le Pen.
29:20Il faut quand même
29:21éviter d'avoir
29:22ces œillères.
29:23Mais évidemment,
29:24je crois que
29:25ce pourquoi
29:26il y a un problème
29:27avec la politisation
29:28de l'institution,
29:29c'est eu égard
29:30au fait que les oppositions
29:31et ça c'est le cas
29:32depuis 1958.
29:33A chacune des décisions
29:34qui ne vont pas leur plaire
29:35vont de ce fait
29:36taxer l'institution
29:37de politisation.
29:38Et en fait,
29:39le conseil constitutionnel
29:40est une institution
29:41qui est ontologiquement
29:42dans l'ornière
29:43à partir du moment
29:44où les décisions
29:45du législateur...
29:46Je rappelle quand même
29:47que dans notre histoire,
29:48on ne voulait pas
29:49de juges constitutionnels
29:50par rapport à ça,
29:51en disant
29:52le politique ne peut mal faire,
29:53le législateur est forcément
29:54souverain.
29:55Donc, quand vous mettez
29:56une instance ultime,
29:57c'est-à-dire
29:58qui intervient
29:59après le législateur
30:00pour dire si oui ou non
30:01c'est bien fait,
30:02nécessairement,
30:03il y a un espèce
30:04de feu politique
30:05qui va saisir les oppositions
30:06et ils ne vont pas se gêner.
30:07On rappelle en deux mots
30:08ce que signifie une QPC ?
30:09Une QPC,
30:10c'est une question prioritaire
30:11de conscionalité.
30:12Ça signifie que nous,
30:13citoyens,
30:14justiciables,
30:15devant n'importe quel juge,
30:16pour n'importe quel procès,
30:17s'il y a un problème
30:18avec l'application
30:19de la loi
30:20qu'on a dans ce litige
30:21et nos droits fondamentaux,
30:22eh bien,
30:23on peut poser cette question
30:24au juge
30:25qui lui-même la posera
30:26à son juge suprême,
30:27qui lui-même la posera
30:28au conseil constitutionnel.
30:29Alors,
30:30je ne veux pas m'acharner
30:31sur M. Ferrand,
30:32mais il a quand même
30:33été largement battu
30:34aux élections législatives
30:35en 2022,
30:36je le rappelle,
30:37ce qui avait signé
30:38son retrait quasi officiel
30:39de la vie politique.
30:40L'autre question,
30:41c'est celle de sa probité.
30:42Je suis désolé
30:43de l'exprimer comme ça,
30:44mais voilà,
30:45Richard Ferrand
30:46était soupçonné
30:47de prise illégale d'intérêt
30:48dans l'affaire
30:49des mutuelles de Bretagne.
30:50La Cour de cassation
30:51avait finalement abandonné
30:52les poursuites
30:53pour cause de prescription
30:54des faits,
30:55mais quand même,
30:56j'ai envie de vous dire,
30:57c'est gênant,
30:58c'est un argument
30:59qui est utilisé
31:00par les détracteurs,
31:01notamment Olivier Marlex
31:02qui est l'ancien patron
31:03du groupe des députés LR,
31:04donc c'est la droite,
31:05a dit
31:06moi je ne vote pas,
31:07je voterai non
31:08à cause
31:09de la probité.
31:10Pour moi,
31:11mais je parle
31:12sous le contrôle
31:13sous votre contrôle,
31:14il a été
31:15mis hors de cause
31:16parce qu'il y a eu...
31:17Donc pour moi,
31:18il n'y a pas de sujet,
31:19il est mis hors de cause,
31:20il est mis hors de cause,
31:21mais
31:22ça va venir alimenter
31:23la crispation,
31:24le climat
31:25qu'il y a en ce moment
31:26et le fait
31:27que son audition
31:28le 19 février
31:29risque d'être houleuse.
31:30Bon,
31:313-0 je crois
31:32dans notre match
31:33du Paris Saint-Germain.
31:34Non,
31:35ça va pas ça,
31:36ça va pas du tout.
31:37Stéphane Lefol,
31:38attendez,
31:39on vous redonne la parole
31:40dans un petit instant,
31:41il faut qu'on fasse
31:42un tout petit coin
31:43sur le foot.
31:443-0,
31:453-0,
31:46ça allait
31:47sur le but
31:48du Paris Saint-Germain,
31:49mais derrière
31:50sur un contre,
31:51désiré doué
31:52pour le 3-0
31:53du Paris Saint-Germain,
31:54même si le but
31:55n'est pas le 3-0.
31:56Merci beaucoup Nicolas.
31:57Alors Stéphane Lefol,
31:58on vous a entendu bouder,
31:59allez-y,
32:00qu'est-ce qui va pas ?
32:01Ben ouais,
32:02je suis pour Brest moi.
32:03Non,
32:04c'est un drôle de serre-toit,
32:05ça n'est pas la plus grande mission,
32:06c'est le match.
32:07Mais moi je voulais dire
32:08quelque chose
32:09sur quand même Richard Ferrand,
32:10c'est qu'on oublie
32:11que Michel Mercier
32:12qui avait été pressenti
32:13pour être juge constitutionnel
32:14et qui entre-temps
32:15a été rattrapé
32:16par les affaires
32:17justement d'assistant parlementaire
32:18au regard de ses filles,
32:19alors qu'il a finalement
32:20été mis hors de cause,
32:21eh bien,
32:22pour ne pas faire de l'ombre
32:23à l'institution,
32:24de refuser le poste.
32:25Donc,
32:26en réalité,
32:27en termes de probité,
32:28c'est difficile de légiférer là-dessus
32:29parce que ça dépend
32:30de la conscience de chacun.
32:31Michel Mercier
32:32qui était baptisé,
32:33je le rappelle,
32:34Angélique,
32:35dans le département du Rhône
32:36dont il a été élu,
32:37pardon.
32:38Anne Schein
32:39a bien fait de rappeler
32:40ce cas,
32:41il y a aussi le cas d'Alain Juppé
32:42qui siège au conseil constitutionnel
32:43et qui lui a été condamné
32:44pour l'affaire des emplois fictifs
32:45de la mairie de Paris
32:46et qui a purgé sa peine,
32:47tout à fait.
32:48Mais de la même manière,
32:49il n'a pas considéré
32:50que ça pouvait entacher
32:51son rôle
32:52de juge
32:53du conseil constitutionnel.
32:54Il a été interrogé
32:55la semaine dernière.
32:56On s'écoute de tout ce qu'on est
32:57en train de sommer
32:58si je puis dire
32:59alors que la mission
33:00du conseil constitutionnel
33:01est de veiller
33:02sur la conformité
33:03des lois et des règlements
33:04des assemblées
33:05à la constitution.
33:06Oui,
33:07et c'est pour ça.
33:08C'est un casier judiciaire vierge,
33:09ça serait bien, non ?
33:10C'est pour ça que
33:11l'audition
33:12de la semaine prochaine
33:13va être
33:14tendue
33:15et c'est pour ça aussi
33:16qu'en coulisses,
33:17on fait un papier demain
33:18sur le fait
33:19que
33:20Richard Ferrand
33:21est en train de faire
33:22une sorte de campagne
33:23un peu souterraine.
33:24Il a appelé,
33:25il a vu Attal,
33:26il a parlé avec
33:27Douard Philippe,
33:28il a parlé à Wauquiez,
33:29etc.
33:30Il appelle tous les responsables
33:31politiques,
33:32on va dire,
33:33du groupe
33:34où les gens très importants
33:36qui sont des soutiens
33:37de la coalition
33:38qui est au gouvernement
33:39pour s'assurer
33:40que ça ne va pas
33:41partir en vrille
33:42la semaine prochaine.
33:43Mais ce serait bien
33:44que ce soit des vraies auditions.
33:45Moi, j'aimerais bien
33:46enfin qu'en France,
33:47lorsqu'on auditionne des gens,
33:48en l'occurrence
33:49un potentiel président
33:50du conseil constitutionnel,
33:51que ce soit comme aux Etats-Unis,
33:52que ce soit féroce
33:53et qu'il y ait vraiment
33:54des questions
33:55qui soient posées.
33:56Parce que le plus souvent,
33:57c'est pour en gros
33:58les caresser dans le sens du poil
33:59et leur dire
34:00à quel point ils sont formidables,
34:01à quel point leur carrière
34:02a été exemplaire, etc.
34:03Moi, j'aimerais que ce ne soit
34:04surtout pas
34:05des auditions
34:06qui, à nouveau,
34:07politisent encore plus
34:08cette nominisation.
34:09Parce que si on peut,
34:10on va avoir des oppositions
34:11qui se réjouissent
34:12si ça n'est pas Richard Ferrand
34:13mais au fond,
34:14ça sera encore plus politique
34:17et voilà, il n'y a pas
34:18de bonne solution
34:19mais certainement pas celle
34:20de la surpolitisation
34:21de cette audition-là.
34:22Merci infiniment
34:23à vous quatre
34:24et à Stéphane Le Foll
34:25qui a été à distance
34:26pour avoir participé
34:27à cette émission.
34:28Je vous précise
34:29que l'invité de la matinale
34:30demain à 7h40
34:31est l'ancien Premier ministre
34:32et Secrétaire Général
34:33du Parti Renaissance,
34:34Gabriel Attal.
34:35Et dans un instant,
34:36on va retrouver
34:37Rachel Sadodine
34:38et auparavant Faustine Bollard
34:39qui va nous dire
34:40qui est son invité ce soir.
34:41Bonsoir Yves.
34:42On se souvient tous
34:43où on était le 8 juin 2023
34:44lors de l'attaque au couteau
34:47au parc du Paquiet d'Annecy.
34:48Lui, c'était l'homme
34:49au sac à dos.
34:50Ce héros qui s'est interposé
34:51face à l'assaillant.
34:52Il est avec nous ce soir
34:53sur RTL
34:54et il va nous raconter
34:55comment lui,
34:56il a vécu les choses.
34:57A tout de suite.
34:58On vous retrouve
34:59à 20h Faustine.
35:00Merci beaucoup.

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