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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Bellator-Dupin.
00:05Alors c'est peut-être une communication politique ratée, je ne sais pas, Philippe Guybert.
00:09J'ai l'impression.
00:10Ah ben oui, mais on n'a pas très bien compris, Georges Fenech, pourquoi Emmanuel Macron répondait à un influenceur.
00:17Influenceur suivi par 250 000 abonnés. Dans ses vidéos, il se présente comme défenseur de l'islam,
00:23dont il défend une vision intégriste. Il y condamne l'écoute de la musique, par exemple, cet homme-là.
00:29Il développe une vision de la relation en femme pour le moins radicale ou violente.
00:33Écoutez, je voudrais un petit extrait pour que les auditeurs sachent de quoi on parle.
00:38Et on en parle juste après. Écoutez cet influenceur.
00:40Et toi, tu penses qu'il y a un nain qui est marié avec sa prof de français, qui dirige un pays,
00:43qui fait la taille d'une chips, qui va venir modifier l'islam ?
00:46Vous savez, il y a une phrase, on m'a dit, elle m'a un petit peu choqué un jour, c'était quoi ?
00:48C'est celui qui écoute le Coran est l'ami d'Allah et celui qui écoute la musique est l'ami du shaitan.
00:52Il n'y a pas plus vrai, en fait.
00:53Si la femme dont vous avez envie de marier a des amis garçons, celle-là, c'est vraiment une dinguerie.
00:58Je pense que tout le monde est d'accord avec ça. Personne n'en vit que sa femme.
01:01Et des amis garçons, c'est mort. Je vous conseille de fuir et de lui mettre une balayette au passage.
01:05Voilà, c'était un petit medley de cet influenceur.
01:08Donc, qu'est-ce qui se passe-t-il ? Il fait une vidéo TikTok pour parler d'un problème de péage.
01:12Non, mais quand même. Et Emmanuel Macron répond, merci de l'avoir signalé.
01:16Je n'ai pas compris.
01:17C'est doublement incompréhensible.
01:19D'abord, admettons que le Président de la République, dans la période où il est en retrait sur la scène intérieure,
01:24veut être un peu l'aiguillon, le lanceur d'alerte de l'État.
01:27Mais sur un problème de paiement par téléphone au péage, ce n'est pas un problème du niveau du Président de la République.
01:34Je veux bien que ça fasse un peu de buzz dans une partie de la jeunesse.
01:38Mais enfin, quand même, ce n'est pas un problème du niveau du Président de la République.
01:42Et puis ensuite, de ne pas aller vérifier ce que racontait par ailleurs cet influenceur,
01:47là, c'est tout de même plus qu'étonnant.
01:51Ça relève quand même de la grosse boulette.
01:54Oui, mais c'est incroyable.
01:55Mais ça veut dire quoi ?
01:56Pour rester poli.
01:57Mais non, mais Philippe Guybert, ça veut dire quoi ? Il a des conseillers politiques.
01:59Oui, politiques, bien sûr, et en communication, Emmanuel Macron.
02:02C'est-à-dire que, dans notre imaginaire, il tombe sur ce tweet et il répond.
02:07Non, le Président de la République.
02:09Philippe Guybert.
02:10Je trouve que ce n'est pas plus mal qu'il se soit planté, si j'ose dire.
02:14Parce que tout ça est ridicule.
02:16Les politiques, a fortiori, le Président ne devrait pas faire des opérations comme ça.
02:20C'est ridicule, ce genre d'opération.
02:21Mais vous appelez une opération, cette réponse ?
02:23Je n'arrive pas à l'analyser autrement que comme un coup de com'.
02:27Un coup de com' raté, mais un coup de com'.
02:30Et les coups de com', ce n'est jamais bon.
02:32Non, non.
02:33Jean-Jean, quelle est votre analyse de la situation ?
02:35Il y a une forme un peu d'abaissement de la fonction présidentielle.
02:39Mais oui, mais il ne fait pas ça d'habitude.
02:42Écoutez, on est consterné.
02:45On est consterné.
02:46Et puis, moi, je suis un petit peu inquiet, d'ailleurs.
02:48Parce que je me pose des questions au niveau de la sécurité même du Président de la République.
02:53Qui, sans vérifier quoi que ce soit, interpelle quelqu'un comme ça,
02:56en répondant à quelqu'un sur TikTok.
02:59Mais où est la sécurité ?
03:00Il n'y a pas de conseillers, il n'y a pas de permis.
03:02C'est exactement ce que je disais.
03:04Depuis qu'il n'y a plus Philippe Guybert au service du CIG,
03:06l'Information Générale du Gouvernement, tout va mal.
03:10Philippe Guybert !
03:12C'est très intéressant.
03:14Mais vous avez raison de rappeler ça.
03:16C'est l'homme qui protégeait le Premier ministre et le gouvernement.
03:19Avec du succès divers, d'ailleurs.
03:21Parce que parfois, on a du mal à protéger les hommes politiques contre eux-mêmes.
03:25Et des fois où des choses nous échappent.
03:28Au bout du compte, moi j'ai connu suffisamment de responsables politiques.
03:32On essayait de prévenir, on essayait de leur dire,
03:35vous allez faire une connerie, en disant plus poliment que ce que je viens de dire.
03:39Et où ils font la connerie.
03:41Ils vont à la connerie.
03:43Pas à Matignon 1, mais dans d'autres circonstances.
03:46J'ai connu ça, parce qu'à un moment donné,
03:48un politique considère qu'il sait mieux que tout le monde.
03:51Y compris ses conseillers, qui sont de vagues collaborateurs.
03:55Non, non, j'adore.
03:57Philippe Guybert, racontez-nous une anecdote.
03:59Vous êtes obligé !
04:01Oui, mais bon...
04:03Il y a prescription !
04:05Non, mais il m'est arrivé de dire à une politique
04:10de ne pas partir sur une polémique...
04:14Non, non, vous êtes trop évasif.
04:16Bon, c'était Ségolène Royal.
04:18Ah, ben voilà !
04:20Et je ne suis pas le seul à ne pas y être arrivé.
04:23De ne pas partir sur quel sujet, Philippe Guybert ?
04:25Bon, c'était des vieux sujets, peu importe.
04:27Tout ça est dépassé.
04:29De vouloir partir sur des polémiques pour faire un coup de com'
04:35Ah, vouloir monter une polémique pour faire de la com' !
04:38C'est dangereux, parce que deux fois sur trois, ça vous revient dans la figure.
04:42Et donc là, je ne sais pas...
04:44Et la prescription, Philippe ?
04:46On est entre nous !
04:48Elle avait cherché à attaquer Nicolas Sarkozy
04:50en voulant prendre la défense du Premier ministre espagnol
04:53qui était socialiste à l'époque.
04:55Et c'était complètement raté
04:57en sortant un truc un peu sorti de son contexte.
05:00Et voilà, c'était complètement raté.
05:02L'affaire est anecdotique.
05:03Et vous l'aviez prévue ?
05:04Mais oui, et puis on l'avait...
05:06Enfin bon, bref.
05:07Elle ne vous en voudra pas, Ségolène Royal ?
05:09Non, non.
05:10Ah, ben non !
05:12Vous le dites vite.
05:13Ça existe toujours ?
05:15Oui, bien sûr.
05:16Mais le sigle Conseil Matignon, pas l'Elysée.
05:19Et donc je trouve que là, le Président de la République
05:21peut-être a-t-il voulu lui-même faire ce coup-là
05:23parce qu'il en avait envie.
05:25Mais je ne comprends pas...
05:26Excusez-moi, je vais paraître complètement bête peut-être.
05:29C'était quoi ?
05:30Même s'il avait voulu faire de la com'.
05:31Pardon, c'était quoi la com' derrière ?
05:33C'est le type sympa qui est à la tête de l'Elysée...
05:35Non mais attends, quand on est à la tête de l'Elysée,
05:37on n'est pas un type sympa
05:38qui discute sur les réseaux sociaux.
05:40Et qui défend les Français
05:41face aux complicités de l'administration.
05:44Voilà, c'est ça le sens du problème.
05:46Ah, c'est ça !
05:47Mais c'est dramatique.
05:48Chacun peut l'interpréter.
05:50Jean Chesnay.
05:51Entre la psychologie et la tête du Président.
05:54Je pense que sa cote de popularité aujourd'hui
05:56est en très basse.
05:57Exactement.
05:58Puisqu'il est à 20 ou 21...
05:59Oui, autour de 20%.
06:01Mais on est en plein litige avec les influenceurs algériens.
06:04Le fait de dire
06:05je vais me préoccuper un peu de problèmes
06:07qui touchent les jeunes,
06:08la technologie...
06:09Voilà, tu as parfaitement compris.
06:11Mais vous n'allez pas sur un influenceur...
06:13On est des problèmes d'OQTF
06:15avec des influenceurs algériens.
06:16Et lui, il répond à un influenceur islamiste.
06:19Oui, mais il n'a pas vérifié.
06:21Si ça se trouve, il est français le dit influenceur.
06:23Non, mais j'ai dit islamiste.
06:25Il y a des messages qui diffusaient quand même.
06:27Il faut simplement regarder un peu les messages qui sont diffusés.
06:30Pour les femmes, pour les...
06:32Bien sûr, ce que vous nous aviez écouté,
06:34ça n'a pas dû demander des heures et des heures de recherche
06:36à la rédaction de Repain.
06:38Il suffisait juste d'aller consulter ses messages.
06:40Donc là, il y a une sorte de précipitation.
06:42Une énorme maladresse.
06:44Et un abaissement, je le répète,
06:46de la fonction présidentielle.
06:48Je n'ai pas vu que dans la Constitution
06:50il soit prévu que le Président de la République
06:52s'occupe des modes de paiement au péage d'autoroutes.
06:54Il y a quand même des problèmes internationaux.
06:57Il est garant des institutions,
06:59arbitre, chef des armées.
07:01C'est déjà pas mal que d'aller s'occuper des modes de paiement
07:06au péage des autoroutes.
07:08Il y a un décalage, une déconnexion
07:10qui nous interpelle.
07:12C'est le nouveau médiateur de la République.
07:14Il a voulu jouer au médiateur de la République
07:16en disant...
07:17On n'a jamais vu un Président faire une bourde pareille.
07:19De communication.
07:21J'ai parlé de communication.
07:23Des bourdes de communication, il y en a quand même eu des balles.
07:25Oui, mais enfin là, pardon,
07:27en plein scandale sur les influenceurs.
07:29Je répète ce que je dis.
07:31Ça n'a pas forcément un rapport avec les influenceurs.
07:33À chaque présidence à Léonarda.
07:35Encore une fois, ça peut être un jeune français.
07:37Oui, c'est l'affaire Léonarda.
07:39C'est l'affaire Léonarda.
07:41Il y a un côté un peu ridicule.
07:43Oui, c'est ça.
07:45C'est ridiculisé.
07:47C'est la fonction qui est rabaissée.
07:49Donc on ne se réjouit pas de ça.
07:51Moi, je ne me réjouis pas de ça.
07:53Bien sûr qu'il ne faut pas se réjouir.
07:55Quand le prestige du Président, de la fonction présidentielle
07:57est touché, il ne faut plus jamais s'en réjouir.
07:59Et au même moment, vous avez Trump
08:01qui est en train de redessiner les Etats-Unis.
08:03Vous voyez ce que je veux dire ?
08:05Ça, c'est un autre débat, monsieur.
08:07Le décalage est frappant.
08:09C'est un autre débat.
08:11L'idolâtrie de Trump paraît aussi un peu ridicule.
08:13Ça, ce sera l'occasion d'un autre débat.
08:15Je vous le promets, monsieur Europe 1, il est 20h55.
08:17Merci beaucoup.
08:19Merci à vous.
08:21Merci d'avoir participé à Europe 1
08:23soir, au week-end.
08:25Il est 20h55.
08:27Tout de suite, les enfants d'Europe 1.

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