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Dans Les Echos, trois ministres du gouvernement Bayrou appellent la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à lever le pied sur les contraintes que subie l'industrie automobile concernant les émissions de CO2. Les constructeurs pourraient avoir à payer jusqu'à 15 milliards d'euros cette année.

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Transcription
00:00Nicolas Dose, on s'intéresse ce matin à cet entretien dans Les Echos de trois ministres qui demandent à Bruxelles de lever le pied sur les voitures.
00:10Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Énergie, Agnès Pannier-Munacher, ministre de la Transition écologique et Benjamin Haddad, ministre chargé de l'Europe,
00:17prennent en fait la défense de l'industrie automobile. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'ils veulent ?
00:21Ils veulent qu'on lève le pied effectivement sur les contraintes CO2 2025. Avec mes mots, ça veut dire arrêtez parce que vous allez tout casser.
00:28Cette année, on impose aux constructeurs en Europe de réduire l'empreinte CO2 moyenne de tout ce qu'ils vendent de 15 %. Il n'y a pas 10 000 solutions.
00:35Soit on vend plus d'électriques, soit on vend moins de thermiques pour arriver à cette moyenne de moins de 15 %. Si on ne respecte pas, il y a des milliards d'amendes à la clé.
00:42Alors les trois ministres saluent la marche forcée des Européens vers l'électrique. On est venus beaucoup plus tard que les autres.
00:48Ça fait à peine 10 ans qu'on est lancés là-dedans. Mais ils disent la réalité là. C'est que les ventes d'électriques chutent.
00:54Et donc si on ne vend pas d'électriques, plusieurs constructeurs ne seront pas en mesure de tenir la contrainte de moins de 15 % de CO2 et devront payer des amendes monumentales.
01:03On parle de milliards d'amendes.
01:04Mais quelles sont les alternatives pour ces constructeurs ?
01:06Il n'y en a aucune de bonne. La première option, c'est que je paie les amendes. Mais ça coûte une fortune. La deuxième option, c'est que je suis trop thermique, trop thermique, trop thermique.
01:13Alors je vais nouer une alliance avec quelqu'un qui est bien dans l'électrique pour lui acheter des crédits carbone. C'est ce qu'on fait, c'est l'antisphère des Toyota.
01:20Mais ils payent. Ils payent à Tesla, les crédits carbone.
01:23Ou sinon, la troisième solution, je n'arrive pas à vendre d'électriques, donc je vais vendre moins de thermiques. En fait, je vais m'imposer de la décroissance.
01:29Je vais faire baisser mon activité, baisser mon chiffre d'affaires. Un jour, je vais être obligé de dire que je ferme une usine. Je vais être obligé de remercier des sous-traitants qui ne pourront plus subsister.
01:37C'est un peu ça, les solutions du moment.
01:39Donc c'est un appel au secours pour sauver l'industrie automobile. Ils sont dans leur rôle, les trois ministres ?
01:42Je trouve qu'ils ont complètement raison. Ils disent qu'il y a une contrainte 2025. Il faut la lisser dans le temps, peut-être faire 25, 26, 27 et pas uniquement en 2025.
01:50Parce que le problème, c'est que cette réglementation 2025, elle se heurte à la conjoncture. Les ventes chutent.
01:56Et si on applique strictement ces contraintes, ça revient à transférer des milliards vers les concurrents chinois, vers les concurrents américains comme Tesla.
02:04On aime bien faire de l'ultra-réglementation. Vous savez, chez nous, même en France, on surtranspose généralement.
02:09C'est toujours plein de vertus, plein de bons sentiments, éco-responsable, circuit court.
02:13Mais il y a une réalité économique, on ne peut pas la nier. Il y a un temps industriel qui n'est pas compressible.
02:19Si vraiment on veut réduire l'empreinte CO2 de l'automobile, on continue comme ça, on tue les constructeurs, il n'y aura plus de CO2.
02:25Merci Nicolas.

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