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En réponse aux "violences extrêmement graves" observées au cours des dernières semaines, Gérald Darmanin a adressé aux procureurs une nouvelle circulaire de politique pénale, qu'il souhaite "ferme" et faisant preuve de "lisibilité" et de "célérité".

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Transcription
00:00On va parler d'un ministre omniprésent, ministre de la justice Gérald Darmanin, littéralement omniprésent.
00:07Oui, parce qu'effectivement aujourd'hui, il a délivré cette nouvelle circulaire au préfet.
00:10Il a évoqué justement aussi le cas, le drame de ce week-end, en disant qu'il y avait un vrai problème sur la question de la justice des mineurs.
00:18Avec un mot dans sa bouche, la fermeté, la fermeté et la fermeté.
00:22Il met l'action sur les violences commises aux personnes, la lutte contre le narcotrafic.
00:26Alors, ce qu'on voit, c'est qu'il agit comme celui qui a été l'un de ses mentors, Nicolas Sarkozy.
00:31Alors là, il n'est plus ministre de l'Intérieur, même si des fois, on se demande.
00:34Il mord un peu la ligne.
00:35En l'entendant, il mord un peu la ligne.
00:37Il est ministre de la justice, mais il y a effectivement cette stratégie politique de se saisir, de bondir sur des faits d'actualité qui parlent au français et qui impriment.
00:45Alors, pourquoi est-ce qu'il le fait aussi vite ?
00:47Déjà, de façon assez prosaïque, parce qu'il ne sait pas pour combien de temps il est là.
00:50Pas lui, mais le gouvernement Bayrou.
00:52On ne sait pas s'il durera bien plus longtemps que le gouvernement de Michel Barnier.
00:56Donc, l'objectif, c'est d'imprimer politiquement, de poser des marqueurs le plus rapidement possible.
01:00Son collègue de l'Intérieur, effectivement, Bono-Rotaillot, l'a fait, par exemple, sur la question de la tension avec l'Algérie.
01:08Lui, il l'a fait aussi sur la question de réunir dans une prison les 100 plus gros narcotrafiquants.
01:12Ça, c'est quelque chose qui marque évidemment l'esprit des Français.
01:15Ce qu'on voit aussi dans sa stratégie politique, c'est qu'il a tiré des leçons, là aussi des conseils que lui donne Nicolas Sarkozy, qui a toujours dit
01:22pour marquer les esprits, pour se construire une stature politique, il faut être au gouvernement.
01:26Pourquoi ? Parce que c'est là où on est aux manettes, là où on est aux commandes.
01:29Si on est dans l'opposition ou simple député, ce n'est pas là qu'on réussit à imprimer une image auprès des Français.
01:34Et donc, c'est pour ça qu'après être sorti du gouvernement de Michel Barnier, il a tout fait pour revenir dans l'équipe gouvernementale désormais de François Bayrou.
01:42Et puis, il n'y a pas question pour lui non plus de laisser, si j'ose dire, la vedette sur la question de la fermeté à Bruno Rotaillot, son collègue du ministre de l'Intérieur,
01:51qui sont d'ailleurs, d'après un sondage publié la semaine dernière par nos confrères de La Tribune dimanche, les deux ministres les plus appréciés par les Français.
01:59Regardez, 35 % pour Bruno Rotaillot, 33 % pour Gérald Darmanin, qui arrive largement devant Rachida Dati et Emmanuel Valls.
02:07Alors, c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a peut-être une confusion, on ne le sait pas bien, entre le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice.
02:13Et pour l'anecdote, sachez d'ailleurs, vous savez, ils ont droit à un logement de fonction, les ministres.
02:17Très bien, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, son logement de fonction, il a demandé qu'il soit au ministère de l'Intérieur, parce que c'était plus pratique, visiblement, pour des questions familiales.
02:27Et donc, il y a un ministre qui est l'un des adjoints de Bruno Rotaillot, qui s'appelle François-Noël Buffet, lui, qui est parti prendre un appartement de fonction au ministère de la Justice.
02:36C'est un symbole qui est intéressant quand même.
02:39J'aime bien. Vous parlez du court terme, du très court terme, en disant qu'il ne sait pas combien de temps il restera. Il y a le long terme aussi. Il y a peut-être la présidentielle.
02:45Non, vous croyez qu'il pense à 2027, Maxime ? La politique, quand même.
02:49Effectivement, c'est toujours un peu dans l'esprit.
02:51En coulisses, lui concède, on est libre de le croire ou non, qu'il ne se voit pas encore, si j'ose dire, dans la case des présidentielles.
02:58Mais il se voit comme quelqu'un qui pourrait apporter un soutien décisif à Édouard Philippe, par exemple, ou à Bruno Le Maire.
03:04Ce qui est intéressant aussi pour ce très proche de Nicolas Sarkozy, c'est que finalement, il devient un peu l'héritier de Nicolas Sarkozy, mais aussi d'Emmanuel Macron.
03:11Ce n'était pas du tout un macroniste au début. Il y a eu un accord de circonstance en 2017 parce qu'Emmanuel Macron cherchait des gens qui savaient faire de la politique.
03:19Aujourd'hui, c'est devenu l'un des plus proches d'Emmanuel Macron.
03:22Et ce qu'essaie de faire Gérald Darmanin, c'est d'apparaître aux yeux des Français comme le représentant d'une droite,
03:27mais pas d'une droite conservatrice comme Bruno Retailleau, d'une droite populaire, lui l'élu de Tourcoing.
03:33Sincèrement, en vous écoutant, je me faisais la réflexion, je serais très curieuse d'aller poser la question aux Français dans la rue
03:40en leur demandant « Savez-vous de Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, lequel est le ministre de l'Intérieur, lequel est le garde des Sceaux ? »
03:47– Ah oui, on devrait faire le test, c'est bien ça. – Je pense que ce serait un très bon test.
03:51– Bon, effectivement, bonne idée, pour demain peut-être.
03:53– En fait, il dirait ministre des Affaires étrangères pour Bruno Retailleau, comme il parle beaucoup d'Algérie.

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