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Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, était l'invité de "C'est pas tous les jours Dimanche", ce dimanche 9 février 2025, sur BFMTV.

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Transcription
00:00Un mot encore sur la justice plus général avant de vous poser quelques questions politiques sur la façon dont les français perçoivent cette justice.
00:07On a parlé depuis le début de la question de Dwalen, on a parlé aussi des faits divers, ce jeune Elias poignardé par des individus qui avaient déjà eu affaire à la police, à la justice.
00:21Et là encore pour reprendre les débats sémantiques qui avaient pu avoir lieu entre votre prédécesseur Didier Migaud et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur la question du laxisme de la justice,
00:32sur la question de l'inexécution des peines disait Bruno Retailleau, ce à quoi votre prédécesseur ne disait pas du tout, les peines sont en tout cas bien exécutées.
00:40Depuis quelques semaines où vous êtes ici, Place Vendôme, est-ce que vous considérez qu'il y a un problème de laxisme ?
00:45Est-ce que vous considérez qu'il y a un problème d'inexécution des peines et qu'il faut donc être beaucoup plus sévère ?
00:50Il y a un énorme problème d'inexécution des peines, c'est sûr. D'abord, il y a un problème d'audiencement, c'est-à-dire de quand est-ce qu'on passe devant un tribunal quand on a fait quelque chose
00:58ou quand on est accusé de faire quelque chose de pas bien. Il y a en Ile-de-France, 4000 procès criminels en attente.
01:05Et il y a sur mon bureau des informations comme quoi des gens attendent depuis 12 ans, 13 ans, 14 ans, 15 ans, 17 ans, des procès criminels dans de très grands trafics de supéfiants ou d'homicides.
01:16Bon, personne ne le comprend, ça n'a aucun sens. Donc ça confine au déni de justice, d'attendre pendant des années qu'on ait justice, qu'on ait à avoir un jugement, voilà, et un jugement définitif.
01:27Donc oui, il y a d'abord un premier problème. Le deuxième problème, c'est l'exécution de la peine. En effet, il y a des gens qui attendent longtemps avant d'aller en prison
01:34parce qu'il n'y a plus de place de prison, par exemple, ou qui attendent très longtemps d'avoir un brassé électronique. Dans le sud de la France, dans les Bouches-du-Rhône,
01:41il y a plus de 500 mesures de pose de brassé électronique en attente parce qu'il n'y a pas assez de magistrats, il n'y a pas assez de matériel.
01:49– C'est un problème de moyens par un problème de laxisme des textes, de la façon dont les magistrats les appliquent ?
01:53– Alors, la façon dont les magistrats les appliquent, ils ne font qu'appliquer la loi.
01:56Si un magistrat n'appliquait pas la loi, il serait évidemment…
01:58– Ah, j'ai entendu la porte-parole du gouvernement ce midi dire que certains juges faisaient de la politique.
02:02– Il y a les magistrats qui sont dans les syndicats, en fond, puisque le syndicat de la magistrature, par exemple,
02:07c'est lui-même qui fait de la politique et il s'en orgueille.
02:09Mais les magistrats qui sont tenus à un devoir de délicatesse, d'impartialité, n'en font pas.
02:13Et s'ils devaient en faire d'une manière ou d'une autre, ils seraient sanctionnés.
02:16Non, il y a un problème de texte de loin, incontestablement, pas assez ferme, pas assez dur.
02:21Il y a un problème de moyens, regardez, prenez l'exemple des mineurs.
02:25Il y a un juge pour enfants pour 366 enfants dits délinquants.
02:31Comment voulez-vous que ce juge pour enfants, si les Français ne nous regardent,
02:34s'il était à sa place, dans son office, dans son bureau, gérer 366 dossiers ?
02:38Ça ne peut pas aller.
02:39Et puis, il y a sans doute, dans notre façon de faire, un esprit, on va dire, un peu défaitiste.
02:46Et je pense que, moi, mon but ici, c'est de montrer qu'on peut lutter contre cette impuissance publique.
02:50Par exemple, tout le monde considère que les prisons sont des passoires,
02:54qu'on peut téléphoner, commander des assassinats, commander des points de ligne à Marseille.
02:58Donc, la prison des 100 plus gros narcotrafiquants est demain des 700 plus gros,
03:02parce qu'aujourd'hui, on dit qu'il y a à peu près 700 personnes très dangereuses
03:05qui continuent à commander des trafics de drogue, des homicides de leur prison.
03:09Ce sera dès le mois de juillet.
03:11Dès le mois de juillet, en trois mois et demi, j'aurai fait une prison qui sera totalement inviolable.

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