Dans son édito du 28/01/2025, Paul Sugy revient sur les différentes visions au sein du gouvernement sur l'immigration.
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00:00Oui Romain, ce gouvernement, c'est bien simple, c'est un peu comme la cafétéria du self à la cantine.
00:04Vous pouvez vous servir et prendre un petit peu ce que vous voulez.
00:06Alors si vous voulez un discours plutôt favorable à l'immigration,
00:09il n'y avait qu'à écouter Éric Lombard qui assurait dimanche soir sur LCI
00:12que la France a besoin d'une immigration de travail, que les entrepreneurs la souhaitent,
00:17et que d'ailleurs cette immigration de travail se fait.
00:20Il ajoutait que la France resterait donc bien sûr un pays d'immigration sur le plan économique.
00:25Des déclarations qui évidemment sont à rebours de celles de son collègue Bruno Retailleau à l'intérieur
00:30qui lui, on le sait bien, souhaite resserrer les critères de régularisation.
00:34Il a émis une circulaire en ce sens la semaine dernière
00:36et qui estimait encore fin octobre que l'immigration n'est pas une chance pour la France.
00:40On parlait tout à l'heure de savoir si vous êtes plutôt poisson ou viande,
00:42est-ce que vous êtes plutôt ministre de l'économie ou ministre de l'intérieur pour l'immigration.
00:45Donc on peut avoir à l'intérieur d'un gouvernement des appréciations différentes,
00:49se défendait pour le coup l'occupant de Bercy, Éric Lombard,
00:52ajoutant qu'on a besoin donc de l'immigration pour remplir les jobs dans les entreprises,
00:56dans les usines, à l'hôpital.
00:58Voilà donc ses convictions.
01:00C'est effectivement embêtant quand il y a un désaccord comme ça.
01:03C'est normalement au Premier ministre, en l'occurrence François Bayrou, de trancher.
01:06Mais normalement, mais ça serait mal connaître François Bayrou
01:08que d'en attendre beaucoup de sa part sur ce terrain.
01:10Le Premier ministre revient certes du Béarn, mais il est familier des réponses de Normand.
01:14Est-ce qu'il y a trop d'immigration ?
01:16Peut-être bain que oui, peut-être bain que non.
01:17C'était un peu le sens de ses réponses hier soir, là encore sur LCI.
01:22La rencontre des cultures est positive, commence-t-il.
01:25Mais dès l'instant que vous avez le sentiment d'une submersion,
01:28de ne plus reconnaître votre pays, il y a rejet.
01:30En France, on en est où ?
01:31Ah ben, on s'en approche.
01:32C'est-à-dire qu'on n'y est pas encore, mais on y sera bientôt.
01:34Positionnez-vous comme ça vous arrange.
01:36En tout cas, le chef du gouvernement avance avec prudence sur le sujet de l'immigration.
01:39À ses yeux, certes, elle doit être régulée, c'est bien le moins.
01:42Mais enfin, il n'est pas question d'en faire un sujet de référendum.
01:45Il l'a exclu hier soir, ni même de présenter une grande loi.
01:48De toute façon, les conditions d'adoption de cette loi au Parlement
01:50ne seraient probablement pas réunies.
01:52Donc, on voit bien que pour François Bayrou,
01:54la priorité, c'est de miser sur les expulsions des OQTF,
01:58dont ils répètent que 93% ne sont pas mises en œuvre,
02:01et d'avoir une fermeté, mais une fermeté respectueuse des immigrés.
02:04Vous voyez, c'est toujours ce double discours, fermeté mais humanité.
02:08On ne sait pas très bien ce que ça signifie en termes de politique concrète.
02:11Alors, sur les OQTF, on pourrait prendre exemple sur ce que fait Donald Trump ?
02:14Vous parlez d'or romain, ou même sur l'Italie,
02:16puisqu'après tout, on peut se dire que les États-Unis ont des moyens de pression
02:18que nous n'avons pas.
02:19Mais Georgia Melanie, elle aussi, a montré aux démocraties européennes
02:22que l'on pouvait expulser un certain nombre de clandestins
02:25sans pour autant trahir ses valeurs.
02:27Le camp du défaitisme, de ceux qui vous expliquent que c'est impossible,
02:30est démenti chaque jour un peu plus par les succès
02:33de certains de nos alliés occidentaux.
02:35Un peu de volonté politique, donc, peut suffire.
02:38Reste à savoir comment est-ce que l'on trouve de la volonté
02:40quand chaque ministre a une position différente sur le sujet.