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Dans son édito du 31/01/2025, Paul Sugy revient sur les procédures complexes d'expulsions des islamistes.

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Transcription
00:00Oui, des propos très graves que d'ailleurs la justice a elle-même considérée comme représentant une menace importante pour l'ordre public.
00:06Et cet influenceur, malgré tout, malgré la gravité des propos proférés, se trouve donc toujours en France,
00:12alors même que le ministre de l'Intérieur et ses agents avec lui ont déployé une volonté considérable pour essayer de le faire expulser en raison de sa dangerosité,
00:19compte tenu du fait qu'il a la nationalité algérienne et non française.
00:23Cet influenceur, c'est un peu le Sparadrap du capitaine Haddock dont on essaie à tout prix de se débarrasser.
00:29On a beau secouer la main autant qu'on peut, on n'y arrive pas.
00:31La première fois qu'on a essayé, vous vous souvenez, c'est quand il a été finalement mis dans un avion, très rapidement d'ailleurs,
00:35avec une célérité qu'il faut saluer au sein du ministre de l'Intérieur.
00:41Et donc, malgré cela, les Algériens ont dit non, on n'en veut pas.
00:45Vous vous souvenez, la Seine, à l'aéroport, les policiers français ont été notifiés du fait que cet individu, tiens, était indésirable en Algérie.
00:52Procédure curieuse, mais enfin bon, on pouvait au moins se dire, l'Algérie étant de très mauvais termes avec la France,
00:58ce sont eux qui créent des complications externes auxquelles on ne peut en réalité pas grand-chose.
01:04Là, cette fois-ci, ce sont les juges, c'est-à-dire c'est nous, notre droit, nos juges, nos lois,
01:09qui décident que l'on ne peut pas expulser en urgence,
01:12que c'est le motif pour lequel cette expulsion a été retoquée par la justice.
01:16On ne pourrait pas l'expulser en urgence parce qu'il ne pose pas un problème immédiat
01:20pour les citoyens français apparemment, il ne serait pas suffisamment dangereux pour justifier une procédure extraordinaire, c'est du moins ce qu'on dit les juges.
01:26Alors vous nous dites que la justice, dans les faits, affaiblit l'État quand elle intervient pour empêcher ces procédures.
01:33Elle l'affaiblit et même elle le ridiculise, et c'est sans doute aussi cela que le juge qui prend cette décision souhaite faire,
01:39c'est-à-dire montrer au ministre, vous ne pouvez pas tout faire, vous n'avez pas tous les droits,
01:43il convient de respecter un certain nombre de procédures,
01:46et d'ailleurs hop, je vous mets un 2 sur 20 à votre copie, revoyez-moi tout ça.
01:50Parce que c'est un petit peu ce qu'il dit, il dit la procédure n'est pas la bonne, revenez dans un mois avec une nouvelle procédure.
01:55C'est le contenu de la décision de justice.
01:57Donc en réalité oui, l'État se retrouve humilié par un système de droit qui s'est bien construit au fur et à mesure des années,
02:04notamment souvent parce que lorsque des mesures pour durcir l'immigration étaient adoptées par la droite,
02:09il y avait toujours dans le débat parlementaire des députés, notamment des députés de gauche,
02:12qui obtenaient en compensation l'ajout de nouveaux droits pour s'assurer des garanties légales
02:18dans lesquelles la politique migratoire de l'État s'appliquait.
02:20En réalité aujourd'hui on le voit bien, cet ensemble de droits étouffe la volonté de l'État
02:25et anéantit sa possibilité d'écarter en l'occurrence des individus dont la dangerosité a malgré tout été reconnue par la justice.
02:32Oui, Paul, est-ce que la France a une chance du coup de parvenir enfin à expulser cet individu ?
02:36Bon, ce que dit Bruno Retailleau et le ministère de l'Intérieur, c'est que oui, le fond de l'affaire n'a pas été retoqué par le juge,
02:44c'est-à-dire que le fait que cet individu soit expulsable n'est pas remis en cause par cette décision de justice
02:49et que donc il faudra trouver une nouvelle procédure, ce qui ne sera plus une procédure d'urgence,
02:54dans laquelle il y aura un certain nombre de garanties procédurales qui seront aussi apportées à cet influenceur,
02:59mais en réalité l'histoire reste tout de même plus qu'incertaine et on a bien vu d'ailleurs
03:03comment est-ce que le prénécesseur de Bruno Retailleau, Gérald Darmanin, avait lui-même le plus grand mal pour composer avec,
03:09encore une fois, la justice et les avocats notamment, qui connaissent par cœur les failles du droit des expulsions,
03:16pour venir se nicher dans ces petites fragilités qui permettent ensuite de désarticuler tout l'édifice.
03:22Et face à ce système de droit qui semble un bouclier qui protège en permanence la personne susceptible d'être expulsée,
03:29en réalité il n'y a qu'une refonte complète de notre système qui semble envisageable.
03:33Pour ça il faudrait peut-être un référendum, François Bayrou a fermé la porte en début de semaine en disant
03:37c'est impossible, là encore c'est le droit qui nous en empêche, c'est la constitution, dit le Premier ministre,
03:41qui interdit au Président de la République et au Premier ministre de consulter les Français sur l'immigration.

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