• il y a 2 mois
Mardi 28 janvier 2025, SMART IMPACT reçoit Emmanuel Bentejac (Cofondateur, Komeet) , Fanny Douvere (cheffe du Programme Marin du Patrimoine Mondial, UNESCO) , Pierre Paquot (Cofondateur, TeleCoop) et Hugues Ferreboeuf (Chef de projet, Shift Project)

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00:00Générique
00:08Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14Et voici le sommet. Mon invité, Stéphanie Douvert, chef du programme marin du patrimoine mondial de l'Unesco.
00:21Elle nous présentera un tout nouveau système de recensement des espèces marines.
00:26Un autre débat, il portera sur la décarbonation numérique, l'empreinte carbone des réseaux sociaux.
00:31On verra quels défis posent notamment les nouvelles constellations de satellites.
00:35Et puis, dans notre rubrique Smart Ideas, la bonne idée du jour, elle est signée Comet, qui accompagne les entreprises dans leur engagement solidaire.
00:43La mer, le numérique, la solidarité, trois thèmes, 30 minutes pour les développer.
00:47C'est parti.
00:49Générique
00:54L'invité de ce Smart Impact, c'est Stéphanie Douvert. Bonjour.
00:58Bonjour.
00:59Bienvenue, vous êtes chef du programme marin du patrimoine mondial de l'Unesco.
01:03Je veux bien qu'on prenne quelques minutes déjà pour présenter ce programme.
01:07De quoi il s'agit notre patrimoine marin ?
01:12C'est un programme assez exceptionnel.
01:15L'Unesco est l'organisation des Nations unies qui est responsable pour la protection du patrimoine mondial dans le monde entier.
01:25Donc, à la fois les sites culturels, aussi naturels.
01:29Donc, on a environ 250 sites qui sont des sites classés au patrimoine mondial pour leurs caractéristiques naturelles exceptionnelles au monde.
01:38Et donc, parmi ça, on a 51 sites qui se retrouvent dans la mer.
01:43Quelque chose qui n'est pas assez connu, mais bien sûr, tout le monde connaît des sites exceptionnels comme les îles Galápagos en Équateur,
01:52aussi la Grande Barrière en Australie, par exemple.
01:55En Barrière de Corail, oui.
01:56Voilà. Donc, on a 51 sites qui sont classés au patrimoine mondial parce qu'ils ont une biodiversité,
02:03où il y a des écosystèmes marins qui sont vraiment exceptionnels et qu'on veut protéger pour l'humanité et pour les générations futures.
02:12Évidemment. Et ces 51 sites, c'est une liste qui est fermée, qui peut encore grandir.
02:19Vous avez un peu évoqué les critères. Comment on les a choisis ou comment on pourrait, je ne sais pas, en choisir de nouveaux sites ?
02:26Absolument. Donc, ce n'est pas une liste fermée. Ça change presque chaque année. Pas chaque année, mais presque chaque année.
02:32Donc, chaque année, on a un comité du patrimoine mondial qui se réunit et qui représente en fait tous les pays du monde entier
02:39et qui choisit chaque année quels sites seront classés au patrimoine mondial ou pas.
02:44Et donc, il faut postuler en quelque sorte.
02:46Oui, voilà. Donc, c'est les États qui proposent un site pour être classé au patrimoine mondial.
02:53Et donc, deux ans passés, on est passé à 51. On avait 10 ans passés, on n'avait qu'une quarantaine site.
03:02Et donc, aujourd'hui, on a plus de 50. Et donc, chaque année, ça peut changer chaque année au fur et à mesure.
03:09Et donc, les critères, ils sont très stricts. Quand vous dites que ce sont des sites exceptionnels, quels sont les critères pour les choisir ?
03:16Oui. Donc, c'est effectivement quelque chose qui est très précis. Ce n'est pas comme « wish list » des sites.
03:24C'est vraiment un processus assez réglementé. Et donc, au cœur de tous, c'est la valeur universelle, exceptionnelle.
03:32Et donc, on a 10 critères qui sont les critères de patrimoine mondial, 6 qui sont liés à tout ce qui est le culturel,
03:39mais 4 qui sont liés à tout ce qui est le patrimoine mondial naturel.
03:43Et donc, les États doivent vraiment préciser très clairement pourquoi leur site, pourquoi leur écosystème,
03:50pourquoi leur biodiversité est vraiment exceptionnelle, pas juste dans le pays même et pas juste régional, mais à l'échelle globale.
03:59Donc, c'est vraiment très réglementé, très précis. Il y a tout un comité d'évaluation également derrière.
04:06Est-ce que certains de ces sites marins exceptionnels sont menacés ?
04:10Oui, bien sûr. Malheureusement, malgré leur statut d'être classés au patrimoine mondial de l'UNESCO,
04:17ils ont des menaces comme tous les autres aires marines protégées dans le monde.
04:21On a plus de 18 000 aires marines protégées dans le monde aujourd'hui.
04:24Les grandes menaces, c'est bien sûr tout ce qui est l'infrastructure côtière qui n'est pas durable,
04:30surtout ici la pêche qui est dans beaucoup d'endroits pas durables, souvent aussi une pêche illégale,
04:38et après bien évidemment aussi le changement climatique.
04:41Le réchauffement, c'est-à-dire que l'océan se réchauffe, ça a des conséquences sur les espèces qui vivent dans ces sites classés, par exemple ?
04:50Absolument. On voit de plus en plus que le changement climatique touche profondément ces écosystèmes,
04:58surtout parce qu'on a beaucoup de récifs coralliens.
05:01L'UNESCO protège à travers le patrimoine mondial à peu près 15 % des récifs coralliens.
05:07On voit partout qu'on a beaucoup d'espèces qui sont en train de disparaître.
05:13On a des espèces invasives qui viennent dans les sites, qui changent aussi le fonctionnement des écosystèmes.
05:18Donc il y a effectivement malheureusement pas mal de problèmes par rapport au changement climatique
05:24et le réchauffement des eaux de l'océan à soi-même qui réchauffe assez vite aujourd'hui.
05:30Oui, avec en plus, il ne faut jamais l'oublier, un rôle très important de l'océan, c'est un puits de carbone.
05:35Est-ce que ces sites classés sont de meilleurs puits de carbone que le reste de l'océan ?
05:40Vous voyez ce que je veux dire ? Sans être trop technique, mais pour savoir s'ils sont encore plus importants.
05:44Oui, c'est une très bonne question parce que quelques années passées, l'UNESCO a lancé une grande étude
05:49pour comprendre ce qu'on appelle le carbone bleu.
05:52C'est comme les forêts sur terre, mais dans les océans.
05:56Ils sont des mangroves pour la plus grande partie, mais aussi d'autres types d'écosystèmes.
06:02On a révélé que ces sites patrimoine mondial, malgré le fait qu'ils ne sont qu'une collection de 50 sites,
06:10sont hautes pour plus de 20% du carbone bleu dans le monde.
06:17C'est assez énorme et actuellement, on est en train de regarder comment on peut les protéger le mieux possible.
06:25Par exemple, dans des lieux en Afrique, en Mauritanie, où il y a plus ou moins 3% de carbone bleu dans le monde aujourd'hui.
06:32On se rend compte que ces sites marins classés au patrimoine mondial ont une énorme puissance de capturer l'excès de carbone bleu.
06:45Une question peut-être un peu naïve, mais la pêche est-elle interdite dans ces sites classés ou est-elle réglementée ?
06:53Pour la plus grande partie, elle est réglementée parce que ces sites ne sont pas des lieux où rien ne se passe.
06:58Ce sont des lieux où il y a des communautés locales qui y vivent, aussi des communautés traditionnelles qui font la pêche.
07:06Donc, ce n'est pas interdite, mais c'est géré pour la plus grande partie.
07:10C'est ça que nous, en tant que l'UNESCO, on aide aussi les communautés locales à gérer la pêche pour que ce soit durable.
07:16La plus importante, c'est que ça ne touche pas à ces écosystèmes d'une façon néfaste qu'ils ne peuvent pas se reproduire.
07:26Dans ces sites classés, il y a un programme qui est intitulé ADNEE pour environnemental. De quoi il s'agit ? C'est quoi ce programme ?
07:34C'est un programme qu'on a lancé pendant trois ans, qui vient de se terminer en décembre dernier.
07:40On a lancé et publié tous nos résultats.
07:43C'était une étude pour comprendre beaucoup mieux l'impact du changement climatique sur la biodiversité
07:51et surtout de comprendre si les espèces vont se repartir dans des autres zones.
07:56Ce qui est important pour nous, parce que quand on protège un certain site, si les espèces d'ici 10-15 ans ne sont plus là, c'est important de le comprendre aujourd'hui.
08:04On a utilisé un outil tout innovant, qui existait déjà, mais qui n'était pas vraiment bien standardisé.
08:13C'était l'ADNEE, ADN environnemental.
08:17On a pris des échantillons dans 21 sites patrimoines mondiaux, en Afrique, en Bangladesh, dans plein de zones partout dans le monde.
08:2821 sites dans 19 différents pays.
08:30On prend un échantillon, à peu près un litre et demi d'eau, et on l'a fait avec des enfants.
08:39On a engagé 250 enfants partout dans le monde.
08:43La plus jeune était 6 ans.
08:45On prend ces échantillons, et l'ADN se retrouve dans ces échantillons.
08:52On peut savoir quelles espèces vivent dans la zone.
08:55Exactement, c'est assez intéressant.
08:57On peut voir des centaines d'espèces, dont un litre et demi d'eau, qui se retrouvent dans ces zones.
09:05On peut comprendre assez vite ce qui se passe dans certaines zones.
09:09Ce qui est important, parce que le changement climatique change assez vite l'impact sur la biodiversité.
09:15On peut accélérer nos connaissances à travers le monde.
09:19L'UNESCO s'est investi à travailler avec certains des meilleurs experts au monde pour standardiser ce type d'échantillonnage,
09:27et le faire avec des citoyens, y compris les plus jeunes.
09:33Cette cartographie, on peut imaginer la démultiplier, pas seulement dans ces sites classés.
09:41En quoi ça peut permettre de mieux protéger l'océan ?
09:44Ça permet peut-être d'identifier des espèces menacées, par exemple ?
09:48Tout d'abord, ça permet de réagir beaucoup plus vite.
09:52Aujourd'hui, on a plus de 18 000 aires marines protégées dans le monde.
09:56Pour comprendre vraiment ce qui se passe, ça prend souvent des années avec des méthodes de recherche traditionnelles.
10:03Ça peut prendre cinq ans avant qu'on comprenne ce qui se passe.
10:06C'est souvent trop tard pour réagir au niveau local.
10:09Cette technique, dans quelques mois, et même dans quelques semaines,
10:14on peut savoir, on prend les échantillons dans une zone, on comprend ce qui se passe.
10:18Par exemple, s'il y a des espèces invasives qui entrent dans un certain lieu,
10:23la gestion qu'on met en place peut réagir très vite et ça ne devient pas un désastre à long terme.
10:30C'est un exemple, mais c'est surtout accélérer la connaissance
10:35et donner les moyens aux gestionnaires de réagir d'une manière efficace
10:42et surtout dans un cadre de l'impact du changement climatique.
10:46Je crois que ça a été fait, par exemple, en Corse, pour se recentrer un peu sur la France, dans le golfe de Porto.
10:50On trouve notamment la sublime réserve de Scandola.
10:54Ça veut dire qu'on peut savoir s'il y a des dauphins, des requins ?
10:58Je ne vous demande pas la liste de toutes les espèces, mais c'est à ce point précis ?
11:02Oui, c'est à ce point précis.
11:04On s'est concentré surtout sur les poissons, parce qu'on voulait comprendre la sûreté des poissons.
11:10On peut aussi, par exemple, identifier les espèces qui sont en danger, vulnérables,
11:16qui sont placées sur la liste rouge de l'IUCN.
11:21Dans la réserve de Scandola, par exemple, on a fait des échantillonnages avec des enfants.
11:30Notre directrice générale nous a aussi rejoints à Scandola pour prendre les échantillonnages.
11:41C'est une façon de faire la recherche qui engage aussi les citoyens sur place
11:50et qui peuvent participer à la protection de l'océan d'une façon très concrète et très compréhensible.
11:58On a fait aussi toutes les listes de toutes les espèces qu'on a trouvées,
12:02tous les poissons qu'on a trouvés dans un lieu.
12:05On a fait aussi une documentation qui donne un retour aux enfants dans les écoles
12:12et qui peut permettre de les engager d'une façon concrète et les sensibiliser à la future également.
12:20Merci beaucoup Fanny Douvert et à bientôt sur Bismarck Fancher.
12:23On passe tout de suite à notre débat, la décarbonation numérique.
12:35Le débat de ce Smart Impact consacré à la décarbonation du numérique.
12:41Pierre Pacot, bonjour.
12:42Bonjour Thomas.
12:44Vous êtes le cofondateur de Télécope.
12:46Hugues Ferbeuve, bonjour. Bienvenue à vous aussi.
12:48Vous êtes chef de projet au Shift Project.
12:50On présente rapidement Télécope.
12:52Oui, bonjour.
12:53Télécope, c'est le premier opérateur télécom coopératif en France
12:57engagé dans la transition écologique et sociale.
13:00Concrètement, on propose des forfaits mobiles aux particuliers et aux professionnels
13:05pour les accompagner dans une prise en compte des impacts négatifs et matériels du numérique.
13:13Contrairement à ce qu'on pourrait croire.
13:14Oui, parce qu'on a toujours l'impression que c'est virtuel quand on parle du numérique
13:18mais les impacts sont réels.
13:19On va évidemment l'expliquer.
13:20Le Shift Project, on a déjà reçu plusieurs représentants du Shift Project ici.
13:23Vous nous rappelez en quelques mots de quoi il s'agit ?
13:25Oui, alors Shift Project en deux mots.
13:28C'est à la fois une association loi 1901 sans but lucratif
13:33et c'est un think tank et ce veut être le think tank de la transition vers une économie décarbonée
13:41qui a été créée il y a une douzaine d'années par Jean-Marc Jancovici, bien connu.
13:46Et donc notre travail consiste à étudier comment se présente cette transition
13:52aux différents secteurs économiques et ensuite à faire part de nos conclusions
13:57et recommandations aux décideurs politiques et économiques.
14:00Alors on peut commencer par le constat.
14:02L'empreinte carbone du numérique, ça représente quoi aujourd'hui ?
14:05L'empreinte carbone du numérique, aujourd'hui il y a un quasi consensus
14:10pour la chiffrer entre 3 et 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
14:18Et il se trouve qu'en France, il y a une étude récente de l'ADEME qui vient de paraître,
14:23on est également à peu près sur le même ratio puisqu'on est à 4,4%
14:28des émissions carbone de la France en termes d'empreintes.
14:32Donc pas seulement les émissions issues du Ciel National
14:35mais également ce qu'on achète et ce que l'on fait émettre à l'étranger.
14:39Et est-ce que, Pierre Pacot, la croissance, je l'imagine mais elle est significative
14:44de cette empreinte carbone du numérique ?
14:46Tout à fait et c'est ça aussi qui nous a fait cofonder avec Marion Greffly en 2020 Télécope.
14:52C'est l'état des lieux actuels qui vient d'être donné, c'est 4%
14:57et en fait ça pourrait être amené à doubler à horizon 2025 à l'époque, on disait.
15:05En ce qui concerne la consommation électrique en France, c'est 10% aujourd'hui
15:10d'après un peu les derniers chiffres de l'ADEME
15:12et ça pourrait être amené à être multiplié par 3 à horizon 2050.
15:16Donc c'est des ordres de grandeur qui sont tels
15:18qu'il fallait agir et proposer des outils concrets pour essayer d'agir dessus quand même.
15:24Est-ce que déjà, on peut se poser la question de nos comportements,
15:27nous citoyens et consommateurs, c'est la conséquence de nos usages, tout simplement, Pierre Pacot ?
15:32Alors c'est important de redonner aussi un autre chiffre, effectivement.
15:36Il y a dans l'usage du matériel qui va consommer des ressources au niveau des réseaux,
15:43des data centers également, mais il y a aussi surtout la fabrication des équipements
15:49et 80% de l'impact aujourd'hui, il est quand même dans la fabrication du matériel.
15:54Donc allonger la durée de vie de nos smartphones, c'est essentiel
15:59et c'est un des enjeux sur lesquels on travaille beaucoup avec les particuliers
16:02parce qu'aujourd'hui, la durée de vie d'un téléphone, d'un smartphone en France,
16:06c'est autour de deux ans et demi et nous, le défi qu'on s'est donné, c'est de l'allonger à cinq ans.
16:11Huck Faireboeuf, il y a des usages, il y a effectivement le bilan de la fabrication
16:18des smartphones ou des tablettes qu'on utilise.
16:21Est-ce que quand même il y a, et donc une croissance importante, ça c'est le constat,
16:24est-ce que quand même dans la fabrication, il y a une amélioration du bilan carbone
16:30des téléphones ou des tablettes qu'on achète et qu'est-ce qu'elle compense par rapport à la croissance ?
16:36Vous voyez ce que je veux dire ?
16:38Alors, je veux dire oui et non.
16:42Oui au sens où il y a des progrès technologiques qui font que si on fabrique la même chose
16:49deux ans plus tard, on sait normalement le fabriquer en utilisant moins d'énergie
16:55et en émettant moins d'émissions de gaz à effet de serre.
16:59Mais, d'où vient le nom, le problème il y a du fait qu'on ne fabrique pas la même chose
17:05et qu'en fait ce qu'on va désigner comme, je dirais, équipement standard
17:10va évoluer lui aussi à travers le temps et il évolue vers plus de performances
17:16et plus de fonctionnalités.
17:18Et du coup, l'équipement standard que l'on va fabriquer deux ans plus tard,
17:22malgré ces gains d'efficacité apportés par la technologie,
17:26il va se révéler plus énergivore au moins en termes de fabrication
17:31et plus émetteur de gaz à effet de serre.
17:33Effectivement, et c'est aussi le secteur qui s'est construit sur le fait de remplacer un smartphone par un autre
17:44sur ce progrès permanent, plus ou moins vrai d'ailleurs, des performances des outils
17:49et, puisqu'on est toujours dans la recherche du plus,
17:53et l'intelligence artificielle qui est arrivée et qui se développe,
17:56l'intelligence artificielle générative.
17:59Pierre Pacot, qu'est-ce que ça change là aussi sur l'impact carbone du secteur ?
18:04En fait, tous ces sujets-là, c'est des sujets d'outils.
18:08On va technologiquement développer des nouveaux outils.
18:12Alors nous, on a beaucoup travaillé sur, par exemple, le passage de la 4G à la 5G,
18:17nouvelle vitesse, on a parlé, il y a un effet rebond finalement.
18:22On vient mettre en place une dynamique d'obsolescence marketing,
18:27où on va dire aux consommateurs, vous n'avez pas la 5G sur votre téléphone,
18:31mais c'est catastrophique, il vous faut changer de matériel.
18:34Je dis précédemment que le matériel, c'était une grande partie de l'impact.
18:37Donc c'est important de créer, pour un opérateur tel et comme nous, engagé,
18:41des mécaniques contraires à ça, qui vont dans l'autre sens,
18:45qui vont dire, le numérique est une ressource limitée,
18:48il faut l'utiliser de manière juste, de manière raisonnée, en fonction d'un besoin réel.
18:53Et c'est là où le lien avec l'IA est fait.
18:56Ce n'est qu'un outil, et à quoi sert-il ?
19:01On peut prendre l'image du clou et du marteau,
19:03et effectivement on peut enfoncer un clou avec un tank.
19:07Mais on va consommer un certain nombre de ressources,
19:10en eau, en énergie, en pétrole, qui sont associées à cet usage-là,
19:14et qui n'est pas forcément nécessaire.
19:16Probablement, je prends l'exemple, j'écris une biographie sur Victor Hugo,
19:20la meilleure source d'information, c'est probablement une simple recherche sur Wikipédia,
19:24qui dispose d'un très grand nombre d'informations déjà co-construites,
19:28de manière coopérative.
19:31Aller faire la même recherche sur une IA générative
19:34va avoir un impact de ressources beaucoup plus important,
19:37pour un résultat pas forcément meilleur.
19:39Et dans nos usages des réseaux sociaux, par exemple,
19:41est-ce que l'utilisation de l'IA générative, ça va créer,
19:45alors effectivement, peut-être, par exemple, plus de vidéos,
19:48et donc plus de data centers qui tournent,
19:50plus de consommation d'électricité, etc.
19:52On voit bien l'effet domino.
19:54Je reprends votre, je ne sais pas si c'était une comparaison,
19:57mais votre mention de la vidéo, en fait.
20:00Du point de vue de l'impact environnemental,
20:03l'IA générative va jouer un petit peu le même rôle
20:07que les usages de vidéos il y a quelques années.
20:10C'est-à-dire que lorsqu'on a commencé à mettre en place des réseaux sociaux,
20:14pour se concentrer là-dessus,
20:16on communiquait essentiellement par texte, éventuellement par photo.
20:19Et puis on s'est mis à communiquer par vidéo,
20:22donc à partager des vidéos.
20:24Et puis, quand on regarde aujourd'hui
20:26de quoi est constitué l'usage des réseaux sociaux,
20:29c'est essentiellement des usages vidéo.
20:31Et qui se déclenchent d'ailleurs automatiquement,
20:33même si on n'a pas envie de les regarder.
20:34Et ce sont plutôt des vidéos courtes.
20:36D'ailleurs là, je ne parle pas de Netflix ou ça,
20:38je parle vraiment des vidéos qui sont partagées
20:41et qui sont souvent postées par les utilisateurs de réseaux sociaux.
20:47Et en fait, quand on regarde
20:49comment a augmenté l'empreinte du numérique ces dernières années,
20:53c'est essentiellement à cause de la diffusion des usages vidéo,
20:57diffusion accélérée,
20:59et également augmentation de la qualité des vidéos,
21:02donc de la richesse des données utilisées,
21:05donc du trafic.
21:07L'IA va donner encore un coup d'accélérateur à cette tendance,
21:11puisque là, pour générer une vidéo,
21:13on n'aura même plus besoin de trouver une situation réelle
21:16que l'on va filmer.
21:18Mais on va pouvoir générer une situation sur vidéo
21:22qui sera l'apparence de la réalité,
21:24mais qui sera en fait totalement virtuelle.
21:26Et on va pouvoir faire ça très facilement,
21:28en deux coups de cuiller à peau,
21:31en s'appuyant sur un outil d'intelligence artificielle générative
21:36qui va de petit à petit être embarqué
21:39dans l'outillage mis à disposition des utilisateurs
21:43par les réseaux sociaux.
21:45Et un dernier thème dont je voudrais parler
21:47sont les constellations de satellites,
21:50notamment en ormine basse.
21:52Evidemment, ça nous ramène à Starlink,
21:54qui est quasiment monopolistique, l'entreprise de Musk.
21:58Ça nous permet un Internet à haut débit.
22:00Je voyais que la SNCF ou Air France se disaient
22:03qu'ils allaient s'abonner
22:05pour donner un service supplémentaire à nos clients.
22:09C'est un peu la même question que pour les autres usages.
22:12Est-ce qu'on en a vraiment besoin, Pierre Pacot ?
22:15En France, on a la chance d'avoir l'ARCEP,
22:18l'organisme de régulation des télécoms,
22:20qui a fixé un certain nombre d'objectifs
22:22en termes de couverture du territoire
22:24et notamment pour lutter contre les fameuses zones blanches.
22:27Il se trouve que les progrès sont énormes.
22:29Aujourd'hui, les derniers rapports,
22:31je n'ai pas le chiffre,
22:32mais on est sur des infimes portions
22:34qui sont encore dans des zones blanches.
22:36Et en termes d'impact énergétique,
22:39c'est évident qu'un réseau physique
22:41qui a déjà été déployé,
22:43qui est utilisé par une grande majorité des Français,
22:46sera beaucoup plus efficace et économique en termes d'impact
22:49qu'un réseau satellitaire qu'il faut maintenir, remplacer.
22:52Je ne parle même pas de la pollution visuelle que ça génère.
22:55En tout cas, on peut dire ça à ce stade.
22:58Utilisons les réseaux existants.
23:00L'A4G, c'est un réseau qui est déployé
23:02quasiment pour tous les Français aujourd'hui.
23:04Et nous, c'est ça vers lequel on amène nos abonnés.
23:08Gardez aussi vos appareils, vos terminaux,
23:10tant qu'ils fonctionnent.
23:11On peut allonger la durée de vie.
23:13Il y a des mécaniques et des façons
23:15pour les garder 5 ans et plus.
23:17C'est vraiment là-dessus qu'on souhaite mettre l'accent.
23:19Et on a fait passer le message.
23:20Merci beaucoup.
23:21Merci à tous les deux.
23:22Et à bientôt sur BeSmart for Change.
23:24On passe tout de suite à notre rubrique Startup.
23:32Smart Ideas avec Emmanuel Bintéjac, bonjour.
23:35Bonjour.
23:36Bienvenue.
23:37Vous êtes le président de Comit, nouveau nom de Wenabi,
23:39que vous aviez créé en 2017.
23:41Pourquoi ce nouveau nom ?
23:42Il y a eu un rapprochement, une fusion ?
23:44Racontez-moi.
23:45Alors oui, c'est le nouveau nom de Wenabi.
23:47C'est aussi le nouveau nom d'une autre entreprise
23:49qui s'appelait Vendredi.
23:50Avec laquelle, on a décidé de s'unir, de fusionner.
23:54Fusionner totalement les deux entreprises
23:57qui étaient historiquement concurrentes.
24:00On y reviendra peut-être un petit peu dessus.
24:02Et donc du coup, aujourd'hui, je suis effectivement
24:04en co-direction de cette entreprise Comit
24:07avec Julien Guérin qui était le CEO de Vendredi.
24:10D'accord.
24:11C'est quoi le principe, la mission de Comit ?
24:14Alors nous, on pousse à l'engagement sociétal
24:16des entreprises avec leurs collaborateurs.
24:18Et donc du coup, notre mission, c'est de pousser
24:20l'entreprise à engager ses collaborateurs
24:22pour défendre des causes, des causes d'intérêt général,
24:25des causes qu'elle peut choisir.
24:27Et on l'accompagne comme ça, à lui proposer
24:30une diversité de causes, mais aussi à l'accompagner
24:32dans pourquoi ces causes-là et comment
24:35on mesure l'impact réel de cet engagement.
24:38Pourquoi cette fusion ?
24:39Vous étiez complémentaire, concurrent mais complémentaire,
24:41pas exactement sur les mêmes terrains ?
24:44On avait nos différences dès le début,
24:47mais on était quand même très proches.
24:49Et on a une mission commune qui était celle
24:51de l'engagement sociétal des entreprises.
24:53Et surtout, une ambition.
24:55Alors, on avait un premier sujet, c'était
24:58les associations ont accès à notre plateforme
25:00pour poster tous leurs besoins.
25:02Elles ont des besoins dans plein de domaines différents.
25:04Et donc, elles avaient deux plateformes.
25:05Déjà, c'est le premier point.
25:06Et donc là, on leur en propose qu'une seule.
25:08Elles n'ont pas besoin d'y multiplier leurs efforts.
25:10On leur simplifie la vie.
25:11Donc ça, c'était la première chose.
25:12C'était comment on fait pour simplifier la vie
25:14des associations.
25:15Et la deuxième, c'était comment on est plus forts
25:17pour passer nos messages aux entreprises aussi.
25:19Là, on passe à une nouvelle échelle.
25:21On devient une entreprise.
25:22On a 430 entreprises aujourd'hui qui utilisent
25:25du coup la solution Commit.
25:27On devient plus forts pour aussi pousser l'entreprise
25:29dans ses questions d'engagement.
25:31Et c'était notre ambition.
25:32Notre ambition, ça, c'était sur le fond.
25:35Et puis après, d'un point de vue d'évolution
25:36de l'entreprise, il y a cette ambition européenne.
25:38Aujourd'hui, sur ces sujets-là, il n'y a pas d'acteur leader
25:41en Europe.
25:42Et c'est ce qu'on visait chacun un peu de notre côté
25:44en se disant ensemble, on ira évidemment,
25:46on réussira à atteindre cet objectif plus facilement.
25:48– Qui sont vos clients ?
25:50Quelle taille d'entreprise ?
25:52Et comment elles s'engagent ?
25:53Quel type d'engagement ?
25:54– On a tout type d'entreprise qui veulent engager
25:57leurs collaborateurs.
25:58Ça va de la PME au grand groupe.
26:02C'est quand même plus les grandes entreprises
26:04qui s'emparent de ce sujet.
26:05Elles ont un sujet de marque employeur assez fort,
26:08de rétention des talents, d'attraction.
26:09Et l'engagement fait partie des éléments, aujourd'hui,
26:12cruciaux si on veut recruter des personnes
26:15qui vont s'inscrire dans la durée dans l'entreprise.
26:17Donc ça va être notre cible.
26:18Qu'est-ce qu'elles font ?
26:19Nous, on les encourage à faire une diversité de choses.
26:22Ça peut aller de, je vais soutenir des jeunes
26:26dans leur projet d'insertion professionnelle, par exemple.
26:31Et donc du coup, faire du mentorat.
26:32Ça peut s'engager pour des questions environnementales,
26:35mobiliser ses collaborateurs à réduire
26:37leur impact carbone et aussi à s'engager.
26:39– Est-ce qu'il y a de l'innovation ?
26:41Est-ce que c'est un secteur où on innove ?
26:43Et d'où vient l'innovation ?
26:44Vous voyez ce que je veux dire ?
26:45Est-ce que c'est vous qui proposez ?
26:46Ou est-ce que ce sont les entreprises qui disent
26:48tiens, on voudrait faire quelque chose de différent ?
26:49– Justement, c'est toute notre approche, maintenant,
26:51avec Comit.
26:52C'est-à-dire qu'il y a plein de façons de s'engager.
26:54Toute l'année, les collaborateurs peuvent s'engager
26:56sur des causes.
26:57Et ça, c'est un peu la base, entre guillemets.
27:00Nous, ce qu'on encourage aujourd'hui dans l'entreprise,
27:02c'est à pousser dans quelle est véritablement
27:04la mission sociétale qu'elle veut porter,
27:06qu'est-ce qu'elle va laisser dans la durée.
27:08Et donc ça, ça peut être très précis,
27:10ça peut être très proche de l'ADN.
27:11Et c'est pour ça que nous, on propose une solution aujourd'hui
27:13qu'on dit cohérente, utile et fédératrice.
27:15Et cohérente, c'est en quoi l'entreprise,
27:17dans son engagement, va répondre vraiment
27:18à un besoin sociétal, qui va faire du sens.
27:20Et là, il y a beaucoup d'innovation.
27:22– Et l'engagement plus efficace aussi.
27:24– Et l'engagement plus efficace,
27:25parce que les collaborateurs s'engagent
27:27quand ils croient au projet,
27:28quand ils croient à la sincérité de l'engagement de l'entreprise.
27:30– Et donc là, il y a de l'innovation.
27:32– Là, il y a beaucoup d'innovation,
27:33parce qu'en fait, l'entreprise a des capacités,
27:35des compétences, des choses à partager
27:38dans tous les domaines.
27:39Et donc du coup, là, on peut créer de l'innovation
27:41pour l'entreprise, pour les associations
27:43qui vont être aidées.
27:44Enfin, il y a un champ d'action qui est passionnant ici.
27:47– Le modèle économique de Comit, c'est quoi ?
27:49C'est un abonnement des entreprises ?
27:51– C'est un abonnement sur l'accès à notre plateforme,
27:53donc historiquement.
27:54Donc nous, on est une plateforme d'ITSAS,
27:56donc avec plein de missions, etc.
27:57Et les entreprises s'y abonnent
27:59avec un abonnement qui varie en fonction de leur taille.
28:01Et aujourd'hui, adossé à ça, du conseil,
28:04de l'accompagnement de l'animation,
28:06pour justement concevoir les projets
28:08qui vont être les plus pertinents pour l'entreprise.
28:09Et donc là, on a une équipe de conseil
28:11adossée à la plateforme.
28:13– Et ça veut dire combien d'associations potentielles
28:15qu'on peut toucher si on est chef d'entreprise ?
28:18– Alors aujourd'hui, on a 3500 associations
28:20qui sont sur la plateforme et qui ont des besoins variés.
28:22Donc chaque association a plein de besoins différents,
28:24en France et à l'international.
28:26Notre objectif, là, c'est de tripler ce nombre
28:30dans les trois prochaines années.
28:31Mais ce n'est pas forcément le nombre d'associations
28:32qui va compter.
28:33C'est toutes les missions qu'elles vont avoir,
28:35enfin tous les besoins qu'elles vont avoir,
28:36c'est vraiment partir du besoin.
28:37Mais aujourd'hui, c'est ça,
28:38c'est à peu près 3000 associations partenaires.
28:40– Merci beaucoup Emmanuel Bintejac et bon vent à Comit.
28:43– Merci beaucoup.
28:44– Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:46Merci à toutes et à tous de votre fidélité
28:48à la chaîne des Audacieuses et des Audacieux.
28:50Salut, à demain.