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Avec Christophe Duchiron

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##LE_SUPPLEMENT_MEDIA-2025-01-28##

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Transcription
00:00SUDRADIO, LE SUPPLÉMENT MÉDIA
00:04Avec vous sur SUDRADIO toujours et LE SUPPLÉMENT MÉDIA avec vous, Christophe Duchiron, bonjour.
00:09Bonjour. Juste Duchiron.
00:11Hein ?
00:12Non, juste Duchiron, parce que juste le blanc, oh là là.
00:15Bien, bien.
00:16Il est fatiguant, hein, dès le matin.
00:18Vous êtes comme Jacques Villerey.
00:19Soirée spéciale Jacques Villerey ce soir sur France 3, La Soupe aux Choux à 21h05
00:23et un document vraiment incroyable, Jacques Villerey drôlement tragique.
00:27On vous a dit tout le bien qu'on en pensait quand vous êtes entrés,
00:30parce que la réalisation était exceptionnelle.
00:32Vraiment, j'emploie le mot à dessein.
00:35On est happé dès les premières images par ce Jacques Villerey.
00:39D'abord, qu'on ne voit plus si souvent que ça.
00:43Ce ne sont pas des films qui sont rediffusés de façon fréquente.
00:47Et donc, vous avez fait ce procès.
00:49Ce procès ?
00:50Non, pas encore.
00:51Ce procès de ce portrait drôlement tragique,
00:53parce que c'est un personnage tragique et drôle à la fois.
00:57Comment vous est venue l'envie, l'idée de faire ce doc sur ce personnage incroyable ?
01:02Eh bien, c'est une proposition de mon camarade, compère et complice,
01:07Gilles Bertheau, qui est producteur.
01:09Et en fait, tout de suite, ça fait écho en moi,
01:12parce que d'abord, Jacques Villerey est un personnage de mon enfance.
01:16Je me souvenais de ses sketchs que j'aimais beaucoup.
01:21Et c'est un personnage drôle chez qui, même quand on est enfant,
01:26je pense qu'on voit poindre une certaine mélancolie derrière ce personnage.
01:32Et puis, j'ai découvert ensuite que c'était un personnage d'une grande complexité,
01:37un personnage avec des tourments,
01:40un personnage qui avait la politesse de nous faire rire,
01:46alors qu'on savait très bien qu'au fond de lui-même, tout était noir.
01:50Donc, il était malheureux, mais il arrivait à faire rire.
01:54Oui, alors ça, c'est un grand classique.
01:57Il y a beaucoup de grands comiques qui ont un soleil noir qu'ils ont en eux.
02:05Alors, je dirais quand même que chez Villerey, le soleil était très noir.
02:09Et ce qui est dingue, c'est qu'il a essayé de s'en sortir tout le temps.
02:13Il était très entouré. Il avait des amis.
02:16Mais les amis étaient désemparés face à son désespoir.
02:20Et il en est mort à 53 ans, il y a 20 ans, jour pour jour.
02:24Oui, 53 ans, j'ai redécouvert ça en regardant le documentaire hier.
02:29Je ne me souvenais pas qu'il était mort si jeune.
02:33Un physique de Monsieur Tout-le-Monde,
02:36qui, effectivement, n'avait a priori pas beaucoup de chances de réussir.
02:41Et pourtant, ça a été une carrière assez exceptionnelle.
02:46Et qui était assez inattendue, quand même.
02:49Oui, alors, tout à fait.
02:52Jacques Villerey, non, non, attention.
02:55Les rondeurs sont magnifiques.
02:58L'histoire de Villerey, d'abord, il vient d'un milieu modeste.
03:04Donc, il a pour lui une envie très forte, une volonté incroyable.
03:11Qu'il le prend dès l'enfance, c'est de devenir comédien.
03:15Et c'est une volonté qui va le mener jusqu'au conservatoire, avec une inconscience.
03:22Il ne pense pas que c'est compliqué, lui, de devenir comédien.
03:25Il ne pense pas que c'est compliqué d'entrer au conservatoire.
03:28Le conservatoire, je crois que c'est 700 ou 800 candidats, il le dit dans le film.
03:32Et on prend 14 filles et 14 garçons.
03:35Il y a une noirceur dans le personnage, une tristesse, une mélancolie qui est là.
03:42Et qui est vraiment ce qui fait ce personnage si complexe.
03:47Qui est à la limite de la folie, dit Lelouch même à un moment.
03:50Oui, alors, malheureusement pour lui, la mélancolie se teintait de noir.
03:58Et le noir l'amenait à l'alcool.
04:02Mais il y a aussi eu un point de bascule que vous racontez dans le film, que je ne savais pas.
04:06Et qu'on va découvrir tout au long du film.
04:09C'est qu'il a un amour fou pour son père.
04:11Il vit une enfance formidable avec son père.
04:14Ils se font cul et chemise.
04:15Et puis à un moment, on apprend que ce n'est pas son père.
04:18C'est le point de bascule, en fait.
04:20Évidemment, il ne faut pas faire de psychologie de comptoir.
04:27En tout cas, c'est un choc.
04:29Comme vous l'avez bien dit, il vit une enfance idyllique, simple.
04:33Une enfance en Touraine, à Loches, puis à Tours.
04:38C'est une enfance avec des copains.
04:40Il a déjà son physique de petit rondouillard, mais il fait rire tout le monde.
04:44C'est vraiment une famille aimante.
04:46Et puis, il apprend à l'âge de 14 ans que son père n'est pas son père.
04:51Et évidemment, c'est une déflagration.
04:54Mais il va faire une chose.
04:56Ça, j'en ai parlé avec sa sœur Ghislaine.
04:59Il va mettre ça dans sa poche avec un mouchoir par-dessus.
05:03Et il va refuser, même quand il sera adulte,
05:09explicitement en tout cas, d'en faire la cause de son malheur.
05:14Il a un fils.
05:16Quel rapport avait-il avec lui ?
05:18Son fils a publié le manuscrit corrigé du dîner de cons.
05:23Quel rapport il avait avec son fils ?
05:25Biologiquement, ça n'est pas son fils.
05:29C'est le fils de sa première femme.
05:32Mais avec qui il s'entendait très bien.
05:36Donc, lui, biologiquement, n'a pas eu d'enfant.
05:41Mais il a élevé ce fils avec beaucoup d'amour.
05:46On découvre quand même que sur la fin de sa vie,
05:49il joue tout le temps bourré sur scène.
05:53C'est une force incroyable, d'ailleurs.
05:56Ça m'a fait penser un peu à Claude Nougaro
06:00qui arrivait à tenir deux heures de concert
06:03et s'effondrait après le concert d'un coma éthylique.
06:06Et lui, c'est un peu la même chose.
06:08Oui, c'est une force, mais quand même peut-être une faiblesse.
06:11D'abord, ça l'a empêché de jouer parfois.
06:14Et c'était très gênant, si vous voulez.
06:18Il y a des représentations qu'il n'a pas pu assumer.
06:22Au dernier moment, on annulait.
06:24Il y a des répétitions auxquelles il n'est pas allé.
06:27Donc, l'alcool lui a quand même compliqué la vie.
06:31Ou il s'est compliqué la vie avec l'alcool.
06:33« Est-ce que les films lui faisaient du bien ? » demande un auditeur.
06:36Oui, alors ça, c'est...
06:38Jacques Weber, je trouve, l'a bien expliqué dans le film.
06:42Le territoire du bonheur pour Villerey, c'était le territoire de l'acteur.
06:48Et je pense, si vous voulez, que...
06:51Encore une fois, sans faire de psychologie,
06:53je pense qu'il y a un lien, si vous voulez,
06:55entre le fait d'être devenu acteur.
06:57Ça lui a permis d'oublier ses tourments,
07:00d'où il venait,
07:02les difficultés qu'il a eues à rencontrer son père biologique.
07:06Une rencontre qui s'est...
07:08Qui était très dure, vous le racontez.
07:10Les auditeurs le découvrirent.
07:12Mais ils ne se disaient rien.
07:14Oui, c'est presque glaçant, d'une certaine manière.
07:17C'est un rendez-vous manqué d'une grande tristesse.
07:21Mais en tout cas, oui, c'était un type qui était heureux sur un plateau.
07:25Et alors, il y a une chose aussi, je voudrais quand même insister,
07:27parce que finalement, on n'en a pas parlé depuis le début.
07:30C'était un acteur extraordinaire.
07:32Et ça, vraiment...
07:35Oui, ce n'était pas simplement l'idiot du film du dîner de cons.
07:41Ah non, non, pas du tout.
07:43Après, il ne faut pas confondre le rôle.
07:45Et le personnage qu'il était,
07:47parce que je peux vous dire qu'il était tout sauf bête.
07:50C'était un type d'une immense culture.
07:52Ça, vraiment, ses copains me l'ont dit.
07:54Et puis, il faut beaucoup de talent pour jouer un abruti.
07:56Il faut beaucoup de talent pour jouer un abruti, exactement.
07:59Mais c'était vraiment un acteur remarquable,
08:02avec beaucoup de sensibilité.
08:05On voit l'émotion, d'ailleurs, de Patrice Lecomte,
08:07dès le début.
08:09C'est assez fort, d'ailleurs.
08:11C'est pour ça que je vous dis que la réalisation est remarquable,
08:13parce qu'on s'attend dans ce type de document.
08:16Il était formidable, il était génial.
08:18Et on voit la douleur, presque, de Patrice Lecomte,
08:21dans sa première intervention,
08:23où il est désespéré, presque,
08:25de cette souffrance que pouvait exprimer Jacques Villerey.
08:28Oui, parce que je pense que des réalisateurs proches,
08:32comme l'était Lecomte, ou des amis,
08:34étaient désemparés.
08:36Oui, Jacques Weber aussi, il l'exprimait très bien.
08:39Il le connaissait à la fois très bien,
08:41et il n'arrivait pas à le sortir
08:44de ce qui faisait son malheur.
08:47Et puis, on verra à la fin,
08:49un appel tragique, où il appelle sa mère et sa soeur
08:52pour lui dire « il me reste que quelques chaussettes et un slip ».
08:56Oui, alors, son divorce a été extrêmement douloureux.
09:01Ça a été pour lui, ça s'est doublé de problèmes
09:05avec le fisc considérable.
09:07D'où cette réplique, en effet,
09:09« il me reste plus qu'un slip et des chaussettes ».
09:13Ça l'a emmené très loin.
09:16Sa famille était obligée de le faire interner
09:19pendant un temps,
09:21et ça a précipité un peu plus son malheur.
09:25Et puis, on peut dire aussi qu'il a fait des films,
09:28moi, je me rappelle de « L'été en pente douce »,
09:30qui était pour moi une vraie performance d'acteur.
09:32Et là, pour le coup, il était dans le domaine de la tragédie,
09:35et il était incroyable dans « L'été en pente douce ».
09:38Oui, parce que là, il exprime toute sa sensibilité.
09:42Alors, ce qui est intéressant,
09:44juste dans « L'été en pente douce »,
09:46c'est que le personnage de mot qu'il interprète,
09:48en fait, il s'est inspiré de copains qu'il avait dans le Jura.
09:52En fait, il a tourné un film avec Jean-François Stévenin,
09:55qui s'appelle « Passe-Montagne »,
09:57où il est totalement étonnant, parce que très différent,
09:59il est un peu monolithique.
10:01Et là, il s'est pris d'amitié avec des gars du coin,
10:05qu'il retournait voir tout le temps.
10:07Et c'est vraiment des amis,
10:09et un de ses amis avait un pull orange.
10:11Alors, il avait un caméscope, Villerey,
10:13il a filmé ses copains,
10:15et c'est exactement le pull orange que vous voyez dans le film,
10:18c'est le pull orange de ce copain,
10:20qui était un peu simple d'esprit,
10:22mais qui, en même temps, il avait une vraie tendresse,
10:24ce Villerey, pour ces gens-là.
10:26– C'est un document incroyable, avec Jean-François Stévenin,
10:28moi j'ai mis du temps même à le reconnaître,
10:30et j'ignorais l'existence de ce film.
10:34– Oui, c'est un film remarquable de Jean-François Stévenin,
10:38où Villerey est très silencieux,
10:40à la demande de Stévenin,
10:44et il a une présence dans ce film,
10:46finalement, il y a une absence de dialogue,
10:50il y a une immense présence de Villerey.
10:54Et ça, ça m'amène aussi à une réflexion
10:56que fait Jacques Weber dans le film,
10:59c'est que, d'une certaine manière,
11:02la carrière de Villerey peut laisser des regrets.
11:05Il manque, dit Weber, quelques très grands films.
11:09Et je crois qu'il n'a pas tort,
11:11alors évidemment, il manque des films,
11:13parce que c'est aussi quelqu'un qui est mort prématurément à 53 ans.
11:16– Oui, c'est à découvrir ce soir sur France 3,
11:19soirée spéciale Jacques Villerey,
11:21la soupe au chou à 21h05,
11:23et à 22h45, votre documentaire Jacques Villerey,
11:26drôlement tragique évidemment,
11:28disponible sur le replay de France Télévisions.
11:31– France.tv !
11:32– France.tv, regardez vraiment, c'est…
11:35– Ah, vous me laissez embarquer !
11:37– D'abord, c'est un film, c'est plus qu'un documentaire,
11:39c'est un vrai film sur cet acteur qui nous a tous touchés,
11:45je crois qu'on a tous aimé ces films,
11:47et aimé cet acteur assez singulier quand même
11:51dans le paysage cinématographique français.
11:54Merci à vous Christophe Duchiron,
11:56merci d'avoir été avec nous,
11:58et dans un instant, les débats, à tout de suite.
12:00– Sud Radio, votre attention et notre plus belle récompense.

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