Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, à François Bayrou :«Avez-vous emprunté vos mots à l’extrême droite ?»
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00:00Monsieur le Premier ministre, submersion, ce mot est celui de
00:04l'extrême droite partout en Europe et dans le monde, un mot qui blesse autant
00:09qu'il ment. Choisissez-vous vos mots par hasard ou
00:14les avez-vous sciemment empruntés à l'extrême droite dont vous prétendez ne
00:18plus jamais vouloir dépendre et que dire de ceux de votre ministre de
00:21l'intérieur ou de votre ministre de la justice ? Et d'abord, de qui parlez-vous ?
00:25De ces jeunes migrants devenus majeurs, privés de papiers alors qu'ils sont un
00:29apprentissage ? De cette jeune Lyrie à Rouen ? De ces femmes qui s'occupent de
00:34nos enfants, de nos parents, de celles et de ceux qui travaillent dans nos
00:37hôpitaux, dans nos EHPAD, dans nos crèches ? Parlez-vous de ces hommes et de ces
00:41femmes dans les cuisines de nos restaurants, sur nos chantiers, dans nos
00:45usines comme l'a rappelé le MEDEF ou la CPME ? De ces travailleurs sans papier et
00:49qui pourtant pour beaucoup payent leurs impôts, perdent leurs cotisations, payent
00:53nos retraites ? De ces vies arrachées à leur pays, à leur famille par les guerres ?
00:58Les persécutions ou la misère ? Monsieur le Premier ministre, la question migratoire
01:04est une affaire trop sérieuse. Et elle est sérieuse pour les Français, pour
01:08s'en laisser dicter les termes par l'extrême droite. Et ce débat mérite
01:12mieux que cette funeste coalition de l'ignorance, des préjugés et de
01:17l'opportunisme au prix de tous nos principes républicains. Tout plutôt que
01:22cet ordre qui prend ses pouvoirs dans la haine de l'autre. Tout plutôt que la
01:26corruption de nos principes. En Républicain, dans la fidélité à votre
01:33famille politique, les démocrates chrétiens, je vous appelle au sursaut.
01:37Monsieur le Premier ministre, je vous demande d'être clair, maintenez-vous ce
01:43mot de submersion.