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00:00Encore un mot de l'immigration, je vais vous montrer deux réponses différentes à un problème qui a été posé par François Bayrou.
00:05D'abord, la réponse légèrement embêtée de la porte-parole du gouvernement, Madame Prima,
00:10qui essaye de rétropédaler, d'emballer le mot « submersion migratoire » de François Bayrou.
00:15Puis après, on écoutera la plus jeune porte-parole de la Maison-Blanche, qui s'appelle Carine Lewitt,
00:20et qui, évidemment, à la Trump, met les pieds dans le plat.
00:23D'abord, la version française.
00:26Quand on parle d'immigration, on est rarement dans la sérénité.
00:30Il faut sortir des anathèmes, il faut travailler sur ce que les Français souhaitent,
00:35c'est-à-dire une maîtrise des flux migratoires.
00:38On a ceux qui rentrent en France que l'on doit maîtriser,
00:41et il faut aussi maîtriser ceux qui doivent sortir,
00:44qui, pour des raisons ou pour une autre, ne sont pas aujourd'hui sortis.
00:50Le Premier ministre François Bayrou, il a eu des termes forts.
00:53On va écouter maintenant Caroline Lewitt,
00:55qui est la plus jeune porte-parole de la Maison-Blanche, elle a 27 ans.
00:58Écoutez, alors, sa réponse, là, c'est beaucoup plus cash, c'est à la Trump.
01:02La question que lui posent les journalistes,
01:03comment est-ce que vous allez faire ?
01:04Est-ce que vous allez expulser tous les immigrants illégaux ?
01:08Écoutez la réponse.
01:11Nous voulons expulser les criminels illégaux, les immigrants illégaux de ce pays,
01:15mais le Président a déclaré que, bien sûr,
01:18les trafiquants de drogue, les violeurs, les meurtriers,
01:21les individus qui ont commis des actes odieux à l'intérieur de notre pays
01:24et qui ont terrorisé les citoyens américains respectueux de la loi,
01:28doivent absolument être la priorité de l'Agence fédérale
01:30pour le contrôle de l'immigration.
01:32Vous êtes un individu, un ressortissant étranger
01:34qui entre illégalement aux États-Unis d'Amérique.
01:37Vous êtes, par définition, un criminel.
01:39Vous êtes donc susceptible d'être expulsé.
01:42Et le Brexit, on a deux visions très, très différentes du problème.
01:44Oui, je pense qu'il y a certains journalistes à la Maison-Blanche
01:47qui étaient surpris de la réponse,
01:48parce qu'ils demandaient, est-ce que vous allez expulser que les criminels ?
01:51La réponse officielle de la Maison-Blanche,
01:52c'est quand vous êtes en situation irrégulière,
01:55vous êtes de facto un criminel.
01:57Alors, en France, jusqu'à Manuel Valls...
01:59Vous enfreignez la loi, vous avez enfreint la loi.
02:01Oui, elle, elle répond, vous êtes un criminel.
02:02Vous êtes un criminel, oui.
02:03Il y a quelques années, on était un délinquant en France
02:06quand on était en situation irrégulière.
02:07Ça s'appelait le délit de séjour irrégulier.
02:09Ça a été supprimé par Manuel Valls et François Hollande.
02:12Aujourd'hui, Manuel Valls fait partie du même gouvernement de Bruno Rotailleau
02:15qui veut le retour du délit de séjour irrégulier.
02:17Ça a été tenté dans la loi de Gérald Darmanin,
02:19ça a été censuré par le Conseil constitutionnel.
02:22Il y a aussi des directives européennes
02:24qui ont forcé la main à François Hollande et Manuel Valls à l'époque
02:27pour supprimer ce délit de séjour irrégulier.
02:29Donc, c'est vrai que ça pourrait changer les choses.
02:31Un délit de séjour irrégulier, ça veut dire
02:32vous êtes en situation irrégulière,
02:33vous êtes un délinquant par nature,
02:36puisque vous n'avez pas le droit d'être là.
02:37Alors que ce n'est plus le cas aujourd'hui.
02:38On en est évidemment très loin dans notre pays.
02:42Tout le monde n'est pas considéré comme criminel
02:44alors qu'il a franchi les frontières de façon clandestine.
02:46Non, parce que l'Union européenne nous en empêche
02:49et le gouvernement de François Hollande,
02:51dès son arrivée au pouvoir d'ailleurs,
02:52a tout de suite supprimé ce délit de séjour irrégulier.
02:55Ce qui rend compliquée quand même la tâche
02:56des gens qui doivent interpeller des clandestins
02:58puisqu'ils ne sont plus de facto des délinquants.
03:01Vous ne pouvez pas faire grand-chose.
03:02Notre système est une aberration absolue,
03:05à la fois parce qu'on ne s'est pas expulsé
03:06et aussi parce qu'on n'a même pas envie de connaître
03:09la mesure finalement de ce chiffre.
03:13Moi, j'aimerais bien savoir si on vit une subversion ou pas
03:14en ayant des chiffres.
03:16Vous vous rendez compte que Gérald Darmanin,
03:17quand il est arrivé au ministère de la Justice,
03:20Place Vendôme, a découvert qu'on n'avait pas de statistiques
03:22sur les étrangers en prison.
03:24Je vous parle des étrangers en prison,
03:25des gens qui, pour le coup, ont fait quelque chose
03:27qui a conduit à ce qu'ils aillent en prison.
03:29On sait qu'ils sont autour de un quart des détenus français,
03:31mais il n'y a pas de statistiques réelles.
03:32Donc, il va essayer d'en faire tout à coup.
03:35Parce qu'en fait, on a même voulu casser le thermomètre,
03:37en réalité.
03:38Il y a quelques années, le Figaro avait révélé
03:40dans un article qui avait fait beaucoup de bruit
03:42que le département de Seine-Saint-Denis
03:45n'était pas capable de chiffrer son nombre d'habitants
03:46parce qu'il y avait beaucoup trop d'illégaux, de clandestins.
03:50Et donc, on n'était pas capable de savoir
03:52combien de personnes vivaient.
03:53À Mayotte, on a le même problème en ce moment.
03:54À Mayotte, on ne sait pas combien il y a de personnes
03:55réellement sur l'île.
03:56En tout cas, les chiffres sont contestés
03:57parce qu'il y a trop de clandestins.
03:58À partir du moment où vous n'avez même pas
04:00une vue correcte du sujet,
04:02vous ne savez pas de quoi vous parlez,
04:03vous n'avez aucune chance de régler le problème.
04:04Vous n'avez pas le thermomètre,
04:05vous ne pouvez pas savoir combien on a de vies.
04:06Écoutez pourtant, et je vais vous faire écouter
04:09une petite archive de François Mitterrand en 1989
04:12qui avait un discours sur les clandestins
04:14qui peut-être pourraient surprendre
04:15les socialistes de 2025.
04:17Écoutons cette archive.
04:19Moi, je défendrais le droit et la dignité de la France.
04:22Un clandestin, il doit être renvoyé chez lui.
04:25Mais il doit être renvoyé dans les conditions du droit.
04:29Il se plaint, il dit c'est injuste.
04:31Je ne suis pas un clandestin.
04:33L'emploi a la raison qu'il veut, naturellement.
04:35Et le tribunal, il a 24 heures pour ça.
04:37Ce n'est pas très long.
04:38Surtout, l'immigré n'est pas toujours très informé
04:40du droit français.
04:41Et ensuite, le tribunal, il a, lui, 48 heures.
04:45La décision du journal n'est pas suspensive.
04:47Il appartient à ce moment-là au ministre de l'Intérieur
04:50d'appliquer l'arrêté préfectoral contre lequel on s'est prévenu.
04:53Voilà, c'est simple.
04:55Mais moi, je préfère trois jours
04:58plutôt que l'injustice.
05:01On voit la passion avec laquelle vous traitez ce problème de l'immigration.
05:04Pour moi, les droits, ça compte.
05:05Mais les clandestins, que ce soit simple,
05:07que les Français me comprennent,
05:08doivent être ramenés chez eux.
05:11Le mot n'est pas plaisant.
05:13Ils doivent être expulsés.
05:17Les moyens, c'est la police.
05:20Il faut qu'elle soit renforcée, la police aux frontières.
05:23Il faut qu'elle soit renforcée.
05:24Et puis, c'est autre chose qui nous mène déjà sur un autre terrain.
05:28Il faut que les organismes qui sont chargés d'admettre les immigrés,
05:32je ne dis pas soient plus sérieux, soient plus rapides.
05:35C'est intéressant, Gauthier Lebret, cette archive.
05:38Il répondait à Jean-Pierre Elgabache et à Alain Duhamel, entre autres.
05:41Les clandestins doivent être ramenés chez eux.
05:43On est en 89.
05:44Vous pouvez aussi sortir toutes les archives de Georges Marchais
05:48sur l'immigration et les soumettre à Fabien Roussel
05:52et à tous ses amis du Nouveau Front Populaire.
05:54Le discours a bien changé sur l'immigration
05:56puisqu'il était opposé totalement à l'immigration illégale et même légale.
06:01Georges Marchais pensait que ça allait piquer le travail des travailleurs français.
06:06Autant vous dire que le discours a bien changé à l'extrême gauche.
06:09Et quand j'entends François Mitterrand nous parler de trois jours de délai
06:14et d'un seul recours possible pour quelqu'un qui est en situation illégale,
06:18je me dis que ça a bien changé.
06:20Il n'est plus question de trois jours aujourd'hui en France,
06:23ce n'est pas une décision qui ne serait pas suspensive pour le ministre de l'Intérieur.
06:27Je rappelle que Gérald Darmanin a réduit le nombre de recours avec sa loi immigration,
06:32mais on doit être encore potentiellement autour de huit recours
06:35pour quelqu'un qui est en situation irrégulière.
06:38Ils sont regroupés par catégories.
06:40Par exemple, l'aide juridictionnelle, c'est la loi de 91,
06:45prévoyait qu'il fallait être en situation régulière.
06:47L'an dernier, on a eu une décision du Conseil constitutionnel
06:49et désormais, si vous êtes en situation irrégulière,
06:52vous pouvez bénéficier de l'aide juridictionnelle,
06:53ce qui favorise aussi les recours.
06:55Alain, Madeleine, comment vous entendez François Mitterrand ?
06:57J'applaudis.
06:58C'est demain.
06:59J'applaudis. Presque tout.
07:00Il y avait à la fin une petite phrase qui disait
07:02« il faut faire ça, il faut faire ça ».
07:03Ce qu'il dit, c'est parfait, pas de problème.
07:05Mais c'est simple.
07:06Là, le mot « c'est simple », je n'ai pas remarqué que c'était simple.
07:09Et je me souviens avoir combattu des lois de Mitterrand
07:13qui justement allaient faciliter l'immigration,
07:16le regroupement familial et bien d'autres choses.
07:19Donc, ce n'est pas simple.
07:20Et il faut aujourd'hui réfléchir à cela.
07:22On peut faire des grands moulinets, des faucons, il n'y a qu'à, etc.
07:24C'est parfait.
07:25Mais en réalité, aujourd'hui, on n'est pas capable d'expulser les occultés.
07:31On a exactement le même problème que pour les prisons.
07:35Il n'y a pas de place dans les prisons,
07:37pas de construction pour les mineurs, pourtant ce serait facile,
07:39il n'y a qu'à appliquer la méthode Notre-Dame.
07:41On pourrait le faire.
07:43Quand on veut, on peut, on bouscule les lois et on peut y arriver.
07:47Donc, il n'y a pas de place dans les prisons.
07:49Donc, tout embouteille en réalité.
07:51Et là, si on suivait ce qui vient d'être dit,
07:55on embouteillerait de la même façon.
07:57Donc, il faut essayer de régler les problèmes en amont.
08:01Comme je viens de vous le dire, pour les prisons, il faut d'abord faire des places de prison.
08:04Comme ce que l'on dit aujourd'hui, moi je propose quelque chose de très simple.
08:09C'est de se dire, il y a des pays en Europe qui réussissent mieux que nous.
08:15Qu'est-ce qu'ils font de sévère, de dure, que l'on pourrait mettre en France ?
08:20Et qu'est-ce qui relève de la loi ?
08:22Et ce qui relève de la loi, il faut le dire clairement,
08:24il ne faut pas hésiter à faire des lois là-dessus.
08:27Et qu'est-ce qui relève du règlement ?
08:29Je suis persuadé qu'un grand nombre de Français suivraient Rotailleau
08:34et évidemment Darmanin sur une politique.
08:37On n'a pas forcément besoin de grandes lois,
08:39mais on a besoin d'un cap clair.
08:41Et je crois qu'on est armé pour le faire aujourd'hui.
08:43En tout cas, c'est une attente de l'opinion.
08:45C'est déjà beaucoup.
08:46C'est intéressant parce que c'est le Mitterrand de la fin des années 80,
08:49le Mitterrand du début des années 80.
08:51Je rappelle quand même qu'en 81, quand il arrive au pouvoir,
08:53il n'y a plus combien de milliers de clandestins.
08:56Et puis il est inscrit notamment dans les 110 propositions
08:58à l'élection des étrangers aux élections municipales.
09:02Mais entre-temps, il y a eu un phénomène qui s'est passé sur le plan électoral,
09:05c'est la montée en puissance du Front National.
09:07Et là on est en 89, il est en pleine...
09:11La politique qu'il menait au Parlement, je m'en souviens,
09:14c'était une politique qui consistait à accueillir quand même
09:17toute la famille qui faisait venir un clandestin.
09:21Quelqu'un de sa famille ou même pas de sa famille.
09:24Et qui faisait ça, ne pouvait pas être poursuivi.
09:27Donc il y avait, j'en passe, plein de choses
09:29qui encourageaient l'arrivée de clandestins.
09:32Est-ce qu'aujourd'hui, un leader de gauche
09:35pourrait tenir le discours que tient François Mitterrand en 89 ?
09:39J'en doute.
09:40En tout cas, un leader de gauche, un leader du nouveau Front Populaire.
09:43Je vous dis que non.
09:44Il n'y en a aucun qui pourrait le faire.
09:45Mais il est viré en deux heures.
09:46Il est viré au sujet des tomates.
09:49On lui fait la marge de la honte.
09:51Déjà quand vous likez des choses de Sarah Gnafau,
09:54vous êtes virés quand vous êtes dans la presse.
09:56Il y a une liste noire.
09:57Vous imaginez bien, si vous êtes quelqu'un de socialiste
09:59qui dit la même chose que François Mitterrand,
10:00c'est le goudron et les plumes.
10:02On embouteillerait.
10:03Alors embouteiller, ça veut dire quoi ?
10:04La justice serait embouteillée.
10:06La justice serait embouteillée.
10:07Les OQTF seraient encore plus embouteillés.
10:09Qu'est-ce qu'on fait ?
10:10Concrètement, c'est la raison pour laquelle je dis
10:12qu'il faut malgré tout être raisonnable
10:14et traiter l'ensemble des problèmes.
10:16Par exemple, pour les prisons,
10:17il faut d'abord fabriquer les places de prison,
10:19les places pour les migrants,
10:20avant de pouvoir à nouveau remplir les prisons.
10:22Gauthier, vous avez compris ce que ça veut dire embouteillé ou pas ?
10:24Je vois l'imitative.
10:25Les tribunaux seraient embouteillés, c'est-à-dire par...
10:27Par le nombre de recours.
10:29Oui, par le nombre de recours et de procédures.
10:32C'est pour ça qu'il faut réduire le nombre de recours.
10:34Il est illégal en France.
10:36Il est illégal en France.
10:37Très bien.
10:38On l'interne.
10:39Mais on le met où ?
10:41En plus des prisons qui sont largement surbouquées ?
10:44Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
10:46Il faut quand même se poser aussi ces questions.
10:48Le réalisme, ce n'est pas une mauvaise chose non plus.

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