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00:00On va écouter Bernard Arnault, parce que lui, il l'est, PDG du groupe LVMH.
00:03Il s'est exprimé hier pour présenter les résultats annuels de son groupe,
00:06et puis il a surtout fait part de son étonnement sur ce que compte faire le gouvernement français
00:11en matière de taxation des entreprises françaises.
00:13Là, pareil, ne pas taxer les grandes entreprises officielles,
00:15c'est un autre mot tabou dans notre pays.
00:18Écoutez ce qu'il disait.
00:20Je reviens des USA, comme vous l'avez très gentiment noté,
00:23et que j'ai pu voir le vent d'optimisme qui régnait dans ce pays.
00:28Et que, quand on revient en France, après avoir passé quelques jours aux USA,
00:33c'est un peu la douche froide, je dois dire.
00:37On a l'impression qu'aux USA, on vous accueille à bras ouverts,
00:43les impôts vont descendre à 15%,
00:46les ateliers qu'on peut construire aux USA sont subventionnés dans toute une série d'États,
00:54et le président américain encourage ça.
00:57Le marché se développe très vite.
01:00Quand on vient en France, et qu'on voit qu'on s'apprête à augmenter les impôts de 40%
01:06sur les entreprises qui fabriquent en France,
01:08c'est quand même à peine croyable.
01:12Donc on va taxer le Made in France.
01:15Pour refroidir les énergies, on fait difficilement mieux.
01:20Pour pousser à la délocalisation, c'est idéal.
01:25Je ne sais pas si c'est vraiment l'objectif du gouvernement,
01:28mais en tout cas, il va l'atteindre.
01:30S'il arrive au bout de ses plans, c'est inévitable.
01:33Alors qu'il y a d'autres solutions.
01:35On leur a proposé d'autres solutions.
01:37Évidemment, la bureaucratie.
01:40Pour ça, il faudrait faire comme aux USA,
01:43nommer quelqu'un pour slasher un peu la bureaucratie.
01:46Mais dès qu'on essaye de faire ça,
01:50on est poursuivis, c'est impossible.
01:55C'est très intéressant ce que dit Bernard Arnault.
01:58Le constat et le décalage entre ce qui se passe aux USA
02:00pour les entreprises et la France.
02:02C'est un immense patron qui a construit un empire
02:06et qui dit qu'aujourd'hui, on fait tout
02:08pour faire fuir les entreprises françaises.
02:10C'est désastreux.
02:11Moi, ça me fait beaucoup de peine d'entendre ça,
02:14de voir le constat désabusé de Bernard Arnault.
02:17La comparaison avec les USA, elle fait mal.
02:19En effet, c'est compliqué.
02:22Dans son cas précis, en plus à lui,
02:24c'est quelqu'un qui se fait attaquer quotidiennement en France
02:26par toute une presse,
02:27par des gens qui ne représentent personne,
02:29qui ne créent pas d'emplois, de richesses.
02:31Il est même poussé dehors.
02:32La réalité, c'est que, souvenez-vous,
02:34quand il est parti en Belgique,
02:35la Une de Libération qui avait fait polémique à l'époque,
02:37il se faisait insulter par des médias français.
02:39C'est quand même un manque de respect hallucinant.
02:42Il est accueilli à bras ouverts.
02:43Je lisais récemment des articles sur l'installation d'LVMH
02:46sur la 5ème avenue avec un bâtiment exceptionnel.
02:48Ils sont accueillis à bras ouverts par les Américains.
02:50On est en train de les laisser partir,
02:51de les pousser à partir.
02:52Je trouve ça vraiment désespérant.
02:54Il y a une partie de la classe politique.
02:56J'ai vu les déclarations de Marine Tondelier,
02:58de Cyrielle Chatelain,
02:59la patronne des verres à l'Assemblée,
03:01qui se permet de l'appeler Bernard,
03:03en disant qu'il faut payer Bernard,
03:04il faut payer plus.
03:05C'est qu'on parle quand même d'une surtaxe
03:07prévue pour les plus grosses sociétés.
03:09Elle devrait rapporter 8 milliards d'euros à l'État en 2025.
03:12Pour les entreprises réalisant plus de 3 milliards d'euros
03:14de chiffre d'affaires, comme c'est le cas pour LVMH,
03:16cette surtaxe aboutirait à relever d'environ 40 %
03:20le taux de l'impôt sur les sociétés.
03:21C'est ce que dit Bernard Arnault.
03:22C'est ce qu'il dénonce.
03:23Évidemment, quand il revient des États-Unis,
03:25puisqu'il était à l'investiture de Donald Trump,
03:27il a eu le courage de montrer qu'il était là
03:29devant tout le monde.
03:31Évidemment, le concours, ça peut faire mal,
03:33parce qu'il y a d'un côté, on veut être attractif,
03:35créer les conditions pour avoir des entrepreneurs
03:38qui créent des dizaines de milliers d'emplois.
03:42Combien de familles ont fait vivre
03:44Marine Tondelier, Cyrielle Chatelain ?
03:46Combien d'emplois elles ont créés ?
03:47Combien d'euros privés elles ont générés ?
03:49C'est quand même extraordinaire.
03:50Alain Madelin, vous qui avez été ministre.
03:52Il y a deux choses.
03:53Allez-y.
03:54La première, c'est l'optimisme américain.
03:57Ils regardent vers les étoiles.
03:59Ils essaient d'imaginer les médicaments,
04:01la mort de la mort.
04:02C'est extraordinaire ce qui se passe
04:04à partir au moins du cœur de la Silicon Valley,
04:07du cœur du progrès,
04:08où on est en train d'inventer le futur.
04:10Je dis et je répète, les 20 prochaines années,
04:13ce seront les fins fabuleuses de l'histoire de l'humanité,
04:16car tout s'accélère.
04:17Tout s'accélère chez nous, chez eux.
04:19Nous, c'est plutôt l'immobilisme.
04:21Pendant ce temps-là,
04:22nous, on essaie de faire des prévisions
04:24sur les quarts d'an de deux prochaines années,
04:26pas les prévisions du progrès,
04:28non, les prévisions de nos retraites.
04:29C'est ça.
04:30On s'écharpe sur les retraites.
04:31Deuxième chose,
04:33c'est qu'on réalise à cette occasion
04:37que la compétitivité de la France,
04:40elle est en concurrence avec d'autres compétitivités
04:45et que si on surcharge Arnaud
04:48en faisant passer son impôt de 25 à 35,
04:53et si dans le même temps, aux États-Unis,
04:55on baisse de 25 à 15,
04:58il va y avoir un petit delta de compétitivité.
05:00Et puis la compétitivité,
05:01ce n'est pas seulement la compétitivité des entreprises.
05:04Aujourd'hui, dans le monde moderne,
05:06la compétitivité, c'est la compétitivité des entreprises
05:10plus la compétitivité de l'État.
05:13Alors là, le delta, il est encore beaucoup plus grand.
05:16Et si on ne se remonte pas les manches
05:18pour faire le plus rapidement les injections possibles
05:21de liberté dans l'économie
05:23et dans la transformation de l'État,
05:25dans la réinvention de l'État,
05:27on va voir le progrès passer devant nous.
05:30Bonne nouvelle quand même.
05:31Laquelle ? Donnez-la-nous.
05:33Ça va vous surprendre.
05:34J'ose pas dire.
05:36François Bayrou.
05:37Qu'est-ce qu'il a ?
05:38François Bayrou, vous ne l'avez pas assez remarqué,
05:41dans son discours de politique générale,
05:44puis il l'a repris depuis,
05:46il a dit qu'il faut réinventer l'État.
05:48Et pour réinventer l'État,
05:50toutes les méthodes qu'on a essayées jusqu'à présent,
05:52elles ont échoué.
05:53Alors je vais essayer autre chose.
05:54On va le faire en demandant à tous les ministères
05:56de revoir la copie base zéro.
05:58C'est-à-dire que le budget,
06:00ce n'est pas seulement une petite augmentation
06:02par rapport au budget de l'an dernier.
06:03Non.
06:04Quelle est la mission que vous faites ?
06:05Est-ce qu'elle est justifiée ?
06:06Est-ce qu'elle est légitime ?
06:07À quel coût vous le faites ?
06:08Est-ce qu'il y a des alternatives ?
06:09Je vous assure que si on pouvait faire ça,
06:11ce serait vraiment une révolution.
06:12En tout cas, c'est la révolution nécessaire.
06:14Les 40 % qui vont peut-être impacter LVMH,
06:17ce sera le fruit du budget de François Bayrou.
06:19Et Sophie Prima, la porte-parole du gouvernement,
06:21a répondu aujourd'hui à Bernard Arnault...
06:23C'est un effort temporaire.
06:24...en disant, on comprend sa colère,
06:25mais il faut que tout le monde participe.
06:27Donc en gros, si jamais on place le dossier,
06:29la nouvelle taxe va avoir lieu.
06:31Mais si M. Arnault part de la France,
06:33LFI et Consorts seront les premiers à pleurer
06:35parce que ça va contribuer à augmenter le chômage.
06:38Il y a un moment où il faut être un peu factuel.
06:40Et M. Arnault, ce n'est pas un politique ou un politologue.
06:42C'est quelqu'un qui est sur le terrain et qui dit...
06:44L'employeur.
06:45...que la réalité n'est pas animée par une idéologie.
06:47Et vraiment, à force de le harceler,
06:49mais dans les manifestations,
06:50parfois il est vraiment blâmé,
06:52dans certains journaux aussi,
06:54il va finir par partir.
06:56Et vraiment, ça va pénaliser les Français.
06:57Arnault ?
06:58Au contraire, LFI devrait le remercier d'être là.
07:00Ils ont son droit.
07:01Arnault Benedetti, là-dessus ?
07:02C'est un vieux débat.
07:03Vous savez, en France, je ne crois pas
07:04qu'on aime beaucoup l'entreprise.
07:05Celui qui, par contre, a fait beaucoup pour l'entreprise,
07:07au moins, il a changé l'état d'esprit de l'entreprise,
07:09c'est Mitterrand dans les années 80.
07:1183, 84, 85.
07:13Il n'était pas occupé à les nationaliser.
07:15Il les a nationalisés, certes,
07:17mais il y a eu un changement d'atmosphère
07:20vis-à-vis de l'entreprise.
07:21Et d'ailleurs, ça lui a été reproché
07:23par une partie de la gauche,
07:24et notamment du Parti communiste
07:26et une partie de l'aile gauche du Parti socialiste.
07:28Il y a eu un changement d'atmosphère.
07:29Mais aujourd'hui, on retrouve un vieux débat.
07:31C'est-à-dire qu'en fait,
07:33la France a un problème avec le monde de l'entreprise,
07:35elle a un problème avec le capitalisme.
07:36Et avec la réussite.
07:37C'est très vieux.
07:38Et avec la réussite.
07:39Et où finalement, qu'est-ce que c'est que le logiciel français ?
07:41C'est le logiciel de l'État.
07:42C'est-à-dire qu'on se tourne vers l'État
07:43et c'est l'État qui va être la réponse.

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