Le PDG de LVMH critique la surtaxe d'impôt sur les sociétés, prévue, pour les plus grosses, dans le budget actuellement en préparation en France pour l'année 2025. Cette surtaxe devrait rapporter quelque 8 milliards d'euros à l'Etat cette année.
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00:00Maître Nicolas Dose prend ce matin la défense des grands patrons parce que pour toi ça résonne comme un vrai cri d'alarme.
00:06Il n'y a pas un jour sans qu'un patron ne prenne la parole pour dénoncer le mauvais environnement économique en France et en Europe.
00:12Et hier c'était au tour de Bernard Arnault. Que dit le PDG de LVMH ?
00:15Il présentait ses résultats. Il a parlé d'une taxe made in France sur la surtaxe d'impôts sur les sociétés pour les très grands groupes.
00:22Qu'on part avec l'Amérique. L'Amérique on vous ouvre les voies, on vous baisse les impôts.
00:26Ici on vous monte les impôts de 40% au-delà de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
00:30C'est idéal pour la délocalisation. Il a 100% raison.
00:34On adore détester LVMH, le méchant riche. Je rappelle que l'empreinte fiscale d'LVMH en France est supérieure à son empreinte économique.
00:42On paye plus d'impôts en France qu'il n'y produit et que c'est le premier contributeur à l'impôt sur les sociétés.
00:47Bon, c'est pas la seule voie.
00:49Non, c'est pas la seule voie. Vous mettez bout à bout tous les faisceaux d'actualité récents et il y a ce que j'appelle le burn-out des patrons.
00:55Vraiment, la coupe est pleine. Trop, c'est trop.
00:58Et évidemment, c'est Donald Trump qui exacerbe l'histoire.
01:00Donald Trump, il arrive, il casse tous les codes.
01:03Il veut déréguler à tour de bras, dérouler le tapis rouge au business à grand renfort de milliards largement empruntés.
01:10En Europe, qu'est-ce qu'on fait ? On régule, on norme, on empêche.
01:14Donc, ça veut dire que là-bas, maintenant, avec Trump, c'est l'incitation tous azimuts.
01:17Chez nous, c'est l'interdiction à tous les étages.
01:20Aujourd'hui, par exemple, vous avez une centaine de fédérations de patrons de l'industrie en Allemagne.
01:25Des patrons qui vont battre le trottoir à Berlin, à Hambourg, à Stuttgart, à Munich pour dire trop, c'est trop.
01:34Des patrons allemands dans la rue qui manifestent.
01:36Trop de normes, trop de contraintes, trop de complexité, trop de fiscalité là-bas aussi.
01:42Vous avez hier le fabricant de tronçonneuses que vous connaissez sûrement, Stihl,
01:45qui a dit, moi, à ce rythme-là, je quitte l'Allemagne et je vais en Suisse.
01:48Ce n'est pas des vues de l'esprit, ce que je vous raconte.
01:50C'est un ras-le-bol lourd et généralisé en tout cas.
01:53C'est le vase qui déborde.
01:54Il y en a partout.
01:55La FEP, lundi, c'est la prestation des grandes entreprises de France, les 100 premières,
01:59avec son homologue allemande a envoyé un cri d'alarme à Bruxelles en disant,
02:03arrêtez avec les normes vertes, on va en crever.
02:06Je vous rappelle les trois ministres français dans les échos qui disaient lundi,
02:09il faut lisser dans le temps les contraintes de CO2 de l'automobile européenne,
02:12elle va en crever.
02:14La semaine dernière, devant les sénateurs, le patron de Michelin, Florent Ménégault,
02:17a pris deux heures de son temps pour expliquer par le menu ce qui ne va pas en France,
02:20ce que tout le monde connaît.
02:21Alors, tout le monde semble découvrir la lune, mais il l'a fait, c'était super clair.
02:25Vous pourrez le voir en ligne si vous voulez.
02:27Le patron de Seb, récemment à Davos, Stanislas de Grammont,
02:30avec la pression fiscale et normative, c'est toute l'industrie européenne qui peut sauter.
02:35Aux 20 ans des BFM Awards, le patron de JD Sport, distributeur d'articles de sport,
02:39a raconté « j'ai mis un mois pour une acquisition aux Etats-Unis,
02:42il m'en a fallu 18 en Europe pour une opération deux fois plus petite ».
02:46Coloque, en décembre, Luc Rémond pour EDF, Patrick Pouyanné pour Total Énergie.
02:50Le patron d'EDF nous dit « investir ici, c'est l'enfer ».
02:53Le patron de Total nous dit « je vais installer dix fois la capacité de renouvelable
02:57en Allemagne par rapport à la France ».
02:59Ce n'est pas pour un problème de place, c'est pour un problème de réglementation.
03:02Il y a un paquet d'années, le fondateur de Business Objects en France est rattrapé par l'ISF.
03:07Son entreprise vaut énormément d'argent car elle a grimpé en bourse.
03:11Il n'a pas le cash pour payer l'impôt.
03:13Alors dans ces cas-là, il fallait qu'il vende une partie de son entreprise pour payer le fisc.
03:17Donc il s'est expatrié.
03:18Tout ça, ce sont des faits. Mais là, vraiment, les choses s'accélèrent.
03:21Merci Nicolas.