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Télématin reçoit le comédien Bruno Putzulu pour présenter la pièce de théâtre "Le Journal", au Théâtre de Paris.
Télématin reçoit le comédien Bruno Putzulu pour présenter la pièce de théâtre "Le Journal", au Théâtre de Paris.
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00:00Nouvelle aventure théâtrale qui a commencé il y a une dizaine de jours, ça s'appelle Le Journal, c'est au Théâtre de Paris, salle Réjeanne.
00:06J'ai adoré cette pièce.
00:08On va dire que c'est un thriller politico-journalistique sur scène.
00:12Dans la salle, on est avec les personnages sur scène, on est embarqués dans cette histoire.
00:17Vous avez joué sur scène hier soir.
00:19Hier soir et deux fois aujourd'hui, je vais jouer.
00:21Donc vous êtes vraiment sympa de venir passer quelques instants avec nous sur ce plateau.
00:25On va parler de votre rôle, de cette intrigue.
00:27On vous propose juste avant la bande-annonce.
00:29Regardez comme un film ou une série.
00:33Un journal, c'est un miroir tendu à la société.
00:36Mais que reflète-t-il vraiment lorsque les secrets les plus sombres de la politique s'y imprègnent ?
00:41Lorsqu'il devient l'objet de manipulations.
00:58Une enquête qui dévoile les liens troubles entre la politique et la presse.
01:02Un jeu dangereux où vérité et pouvoir s'affrontent.
01:05Et au cours duquel personne n'en sort indemne.
01:09Nous sommes dans les coulisses d'un journal.
01:12Vous êtes le patron d'un journal.
01:14D'investigation.
01:15Que vous avez fondé, votre personnage l'a fondé.
01:18Un mec, un transigeant carré droit.
01:20Voilà.
01:21On a quand même le droit de dire qu'il enquête.
01:24Il s'apprête à publier un article au vitriol sur un ministre.
01:27Oui, c'est ça.
01:28Il s'apprête à faire sortir une histoire sur Jacques Flamme, le ministre des Outre-mer.
01:37On peut voir de différentes façons.
01:39Pour certaines personnes, je peux être le lanceur d'alerte utile.
01:43Et pour certaines autres personnes, celui qui fait les poubelles pour faire le bon.
01:47Sauf qu'en fait, il s'apprête à révéler une affaire dans laquelle le ministre est lié.
01:52Qu'il ferait tomber.
01:53Qu'il va le faire tomber et qu'il va devoir démissionner.
01:56C'est obligé.
01:57Une petite affaire d'action dans une romerie.
02:01Qu'il n'a pas déclaré.
02:02Qu'il n'a pas déclaré alors qu'il est ministre des Outre-mer.
02:05Et puis, dans le même temps, la fille de cet Edmond que j'interprète
02:10est prise à Jakarta dans une affaire de drogue.
02:14Elle se retrouve en prison.
02:15Elle se retrouve en prison.
02:16Et à Jakarta, on peut être condamné à mort pour détention de stupéfiants.
02:22Et puis, il se trouve que ce ministre que je veux faire tomber, Jacques Flamme,
02:26est la personne qui peut éventuellement faire sortir ma fille.
02:32Le dilemme.
02:33C'est-à-dire que le gars, il a des principes.
02:35Attention, je suis carré, droit dans mes bottes.
02:37Sauf que quand on touche à sa vie privée,
02:39peut-être que là, ses convictions, il peut être un peu plus cool.
02:42En fait, toute l'histoire, elle est là.
02:44Et puis, ça se comprend.
02:46Ça se comprend aussi.
02:47Parce que qu'est-ce que je choisis ?
02:49La moralité, comme ça, jusqu'au bout ?
02:52Ou la vie de ma fille ?
02:54Ça se comprend.
02:55Mais lui, ça lui pose un problème.
02:57Lui qui agit sur la moralité de la vie publique depuis toujours.
03:01Oui, elle est réprochable depuis 30 ans.
03:03Tout d'un coup, c'est…
03:04Et puis, suite à ça, il y a son acolyte, Raphaël,
03:11qui vient lui faire dire que c'était non.
03:19Lui qui voulait…
03:20C'est caché derrière…
03:21C'est ça.
03:22Il est actionnaire.
03:23Il est un des actionnaires séchellois de son propre journal.
03:27Et il l'a toujours caché à son ennemi.
03:29Voilà.
03:30Votre personnage a planqué en cours de route des petites infos
03:33qu'il aurait dû normalement révéler à son meilleur ami.
03:35Mais là aussi, je dis que c'était la seule façon de sauver le journal.
03:39L'indépendance du journal.
03:40Si j'augmentais le capital, on était foutus.
03:42Bien sûr.
03:43En fait, pendant toute la pièce, il y avait une phrase,
03:46une maxime qui me revenait.
03:47C'est « les conseillers ne sont pas les payeurs ».
03:49C'est tellement ça.
03:50C'est-à-dire qu'on a des principes, mais parfois,
03:52une fois qu'on est confronté au problème, on peut un peu y déroger.
03:56Ça se passe au Théâtre de Paris.
03:57Ça, le Réjean, vous allez vous régaler.
03:58C'est un véritable thriller.
03:59J'avais envie qu'on rembobine un tout petit peu, Bruno,
04:02qu'on profite de votre présence.
04:04Fermez les yeux, s'il vous plaît.
04:05Je vous soumets une musique.
04:06Vous me dites où est-ce qu'on va et à quelle époque.
04:12Là…
04:13Vous pouvez les rouvrir les yeux, c'est vrai.
04:15Là, Mathieu Bazard, on va en Sardaigne avec les parents, en voiture.
04:22Il n'y a pas encore la clim, il fait chaud.
04:24Vous êtes là au milieu avec vos parents, Bruno.
04:26Oui, papa, maman.
04:27Le paysage sardaigne.
04:29Et puis, c'est le bonheur.
04:32Sardaigne parce que pays de papa ?
04:34Pays de papa, oui.
04:35Maman normande et papa sardaigne.
04:39Et puis, les chansons à la radio,
04:41les cassettes qu'on apporte de Sardaigne à l'époque.
04:47La belle vie où tout le monde est vivant et où on est jeune.
04:50D'ailleurs, le petit village de votre papa, c'est Aído Maggiore, c'est ça ?
04:53Aído Maggiore.
04:54Donc, en Sardaigne.
04:55Vous avez été citoyen d'honneur, c'est ça ?
04:57Oui, il y a deux ans.
05:00Ça a été émouvant.
05:01Une grande fierté.
05:02Papa devait être content.
05:05Et cette Sardaigne, elle coule dans vos veines.
05:08Il y a quoi d'italien en vous ?
05:11Il y a la partie qui me manque.
05:14Il y a le fait que quand l'avion atterrit là-bas,
05:18en même temps, les larmes viennent.
05:20Et quand l'avion s'envole, les larmes viennent aussi.
05:23Quelque chose d'organique qu'on ne peut pas expliquer,
05:26mais on sent qu'on est de là-bas.
05:29Et si j'avais vécu en Sardaigne et que je sois revenu en France de temps en temps,
05:33ça aurait été, je pense, la même chose.
05:36Deuxième petite pépite ou en tout cas indice musical.
05:40Écoutez.
05:41On a tous quelque chose en nous de Tennessee
05:46Cette volonté de prolonger la nuit
05:49Quand on parcourt votre Instagram, Bruno,
05:51on voit, on constate à quel point vous étiez proche de Johnny.
05:55Cette espèce de filiation.
05:57Filiation, c'est un deuxième papa.
05:59Non.
06:00C'était un ami cher.
06:02Un papa, j'en ai eu qu'un.
06:04Des frères, j'en ai eu deux.
06:05Une maman, une.
06:06Mais Johnny, c'était un ami cher.
06:08Je pense à lui à peu près tous les jours.
06:10Oui, j'y pensais.
06:11Et il serait venu voir le journal, d'ailleurs.
06:13La pièce où vous jouez.
06:15Elle était basée sur quoi, cette relation ?
06:18Une amitié.
06:19On s'est connus sur un film.
06:22Qui s'appelait Pourquoi pas moi, c'est ça ?
06:24Oui, c'est ça.
06:25On faisait beaucoup de moments ensemble,
06:27y compris dans le silence,
06:28parce que c'était un peu un tais-eux.
06:31Johnny ne parlait pas beaucoup,
06:33mais il aimait qu'on regarde un film ensemble,
06:37prendre comme ça ou donner la main.
06:39Mais voilà, c'était une amitié que je regrette,
06:44parce qu'il n'est plus là.
06:46Elle a duré quelques années, cette amitié.
06:48C'était en quelle année, le film Pourquoi pas moi, Bruno ?
06:51C'était dans les années 90, 98, 19.
06:55Et donc, c'est né là.
06:57Jusqu'au départ de Johnny, vous vous appeliez,
07:01vous regardiez des films ensemble.
07:02Oui, il appelait la nuit, Johnny, tout le temps.
07:04Et puis, il nous engueulait quand on ne répondait pas.
07:08Par contre, si on l'appelait la nuit, il disait
07:10« qu'est-ce que tu fous à m'appeler à ce temps-là ? »
07:12Ah oui, d'accord.
07:13C'est vraiment ce qu'on raconte autour de Johnny.
07:15Et puis, un autre souvenir peut-être,
07:17je voulais qu'on évoque d'un mot,
07:18la mémoire de Philippe Noiret aussi.
07:20Pareil, vous étiez proche de Philippe Noiret.
07:22Oui, on s'est connus sur un film de Michel Bougna,
07:24Père et fils.
07:25Et puis, on a écrit un livre ensemble.
07:29Oui, on échangeait sur son TNP,
07:35moi sur la comédie française.
07:37À l'époque, c'était…
07:39Et puis, tout ce temps qu'on a passé
07:41pour faire ce livre ensemble,
07:43c'était…
07:46Une élégance.
07:49Une élégance.
07:50Ce métier permet vraiment
07:52de rencontrer des gens à part.
07:54Et lui aussi, Fifi,
07:56je pense à lui tous les jours,
07:58à sa femme, Monique Chaumette,
08:00qui est toujours là, heureusement,
08:02à sa fille, Frédérique.
08:04C'est des gens qu'on regrette.
08:07Et c'était bien ce matin
08:08qu'on évoque leur mémoire
08:09en votre présence, Bruno.