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Télématin reçoit l'acteur Benjamin Lavernhe à l'occasion de la sortie du film "Le mélange des genres" de Michel Leclerc, en salles le 16 avril.

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Transcription
00:00Soyez bienvenus, comment ça va ce matin ?
00:02Super !
00:03Ça nous fait plaisir de vous recevoir, vous êtes matinal ou en règle générale ?
00:06Oui, je suis plus du matin que du soir.
00:08Après le matin, on est d'accord, c'est pas forcément 6h, mais là je m'en sors pas si mal.
00:12Là, 9h12, c'est votre horaire.
00:15Comme une fleur, pour nous parler du mélange des genres, c'est le nouveau film de Michel Leclerc
00:20qui sort mercredi, ça parle des rapports hommes-femmes.
00:22D'ailleurs, vous êtes là, aux côtés de la magnifique Léa Drucker.
00:26Vous vous êtes un homme, on va dire, déconstruit.
00:28Vous avez meilleure mine ce matin que dans certaines parties du film.
00:31C'est vrai ?
00:32Ah ouais, quand on vous voit, parce que c'est un homme déconstruit, un comédien un peu raté.
00:36Il y a des hommes déconstruits qui sont bronzés, j'imagine.
00:39Non, mais c'est parce que vous vous prêtez aussi parfois à des publicités de prévention
00:46sur les paquets de cigarettes, où vous avez un air comme ça, bord de la bord.
00:51Vous le faites très bien.
00:52Vous devriez me prendre dans votre film le prochain.
00:54Le prochain.
00:55Donc vous êtes également aux côtés de Julia Piaton.
00:57On va regarder quelques images et on va en parler juste après.
00:59Voici la bande-annonce.
01:00Paul, toi, tu travailles beaucoup moins que Charlotte.
01:04T'es une perle.
01:06Est-ce que tu ressens ça comme une atteinte à ta virilité ?
01:08Mais non, mais pas du tout.
01:10Pas du tout.
01:11Moi, je vous conseille plutôt de prendre les Maxi Confort Plus, si je peux me permettre.
01:14C'est vraiment celle que je préfère.
01:15T'es quasiment une femme, quoi.
01:16Non, non, je suis un homme, moi.
01:18Mais un homme complètement démoli.
01:19Déconstruit.
01:20Déconstruit.
01:20Salut !
01:21Concrètement, là, t'as quoi à le reprocher pour le moment ?
01:23Si je viens prouver qu'elle a eu des complices, le meurtre devient prémédité.
01:26L'idée, c'est de dénoncer les brebis galeuses dans la police.
01:29Ils ne font pas remonter les plaintes des femmes agressées.
01:31Qu'est-ce que tu proposes alors comme action ?
01:32Est-ce qu'on ne pourrait pas arriver avec des petites brebis ?
01:34Enfin, l'inclusivité animale, ça mérite d'être débattu.
01:37Attention au ginocentrisme.
01:39Attention au ginocentrisme.
01:40Dans ce cas, écoutez-moi, on ne débarque qu'avec des brebis femelles.
01:45Quoi ?
01:45Pour la sororité ?
01:46C'est déjà des femelles, les brebis.
01:48Femmes !
01:49Quelqu'un parmi nous les a prévenus.
01:52Attends, genre quoi, il y a une taupe, là ?
01:53Tolérance zéro pour les balances.
01:56Tu peux nous dire où t'étais hier ?
01:59J'ai déposé plainte contre mon violeur.
02:04Il est là, debout, au bar.
02:09Alors c'est très drôle parce que c'est vrai que ça mélange tous les genres
02:12et ça pose évidemment plein de questions, souvent sur le mode de l'humour.
02:15Qu'est-ce qu'un homme aujourd'hui ?
02:16Comment défendre les droits des femmes ?
02:18Les effets de MeToo, etc.
02:19Est-ce que s'emparer de toutes ces questions dans une comédie,
02:23c'est des sujets un petit peu sensibles ?
02:24Ça vous a un petit peu effrayé au début ou pas du tout ?
02:27Un petit peu, mais c'est vertigineux.
02:29Mais si on ne s'en empare pas, si les hommes aussi ne parlent pas de ce qu'ils traversent
02:33dans cette révolution MeToo, des masculinités un peu alternatives, déconstruites,
02:39des difficultés aussi que c'est d'un homme de se sortir de millénaires de patriarcat.
02:44Est-ce que vous êtes dans la vie un peu déconstruit, entre guillemets ?
02:47Comment vous avez construit ce personnage déconstruit ?
02:49Est-ce que vous avez eu à le construire d'ailleurs ?
02:50Est-ce que vous êtes vous-même déconstruit ?
02:51Qu'est-ce que je suis ?
02:52Mais qui êtes-vous ?
02:53Mais qui êtes-vous ?
02:54Non, mais oui, c'est une masculinité déconstruite aujourd'hui.
02:57Ça peut vouloir dire plein de choses.
02:59En tout cas, c'est continuer le dialogue en permanence avec l'autre genre.
03:04C'est se laisser influencer, c'est ouvrir ses oreilles, c'est ouvrir son cœur aussi,
03:09parce qu'on reproche souvent aux hommes de ne pas parler, de ne pas parler de leur vie affective,
03:13de leurs doutes, de leurs peurs.
03:15Et Michel, il s'en empare, mais il n'oublie jamais, jamais, jamais le dialogue avec les femmes,
03:19puisque c'est aussi un dialogue avec sa co-scénariste, Baya Kasmi.
03:22Et le film, il donne énormément d'espoir, parce que c'est un sujet tellement grave.
03:27On le voit tous les matins aux infos, c'est absolument glaçant et épouvantable.
03:30Et là, il y a une tendresse, une poésie, une fantaisie, et ça permet de remettre,
03:34de faire une petite cartographie de la situation du moment.
03:37Dédramatiser, un peu.
03:37Et ça fait beaucoup, beaucoup de bien, oui.
03:39Ça dédramatise, et puis ça invite peut-être aussi davantage à ne pas être dans ce clivage
03:44et à se rencontrer un peu les uns les autres.
03:46C'était ça, en fait, le but.
03:47Parce qu'aujourd'hui, à un moment donné, quand on regarde la société,
03:50on a parfois le sentiment que ça se morcelle de partout.
03:52On ne peut plus communiquer les uns avec les autres et qu'on est tous figés sur nous.
03:55Et puis, c'est aussi ce sentiment que parfois, les hommes sont une cause perdue,
03:59et on peut le comprendre, on peut l'entendre.
04:01Mais pas que, moi, je trouve.
04:02Mais pas que, non, mais pas que, mais je veux dire, voilà,
04:04le patriarcat, c'est un héritage dont il faut se sortir.
04:09Et ça parle aussi beaucoup de la douceur des hommes.
04:11Mais exactement.
04:12En tout cas, comme valeur et comme chose qui donne beaucoup d'espoir.
04:18Il va tellement loin dans la déconstruction qu'il est accusé à tort, on le précise, de viol.
04:22Et pourtant, il va prendre fête et cause pour son accusatrice.
04:26Donc, vous poussez vraiment les curseurs le plus loin possible.
04:28Ça peut paraître un peu fou.
04:29Oui, en fait, Léa Drucker, elle joue une femme très en retard sur les questions du féminisme.
04:33Une flic réac, qui, elle, vraiment, se sent totalement immunisée de ces questions de MeToo,
04:39puisqu'elle fait confiance à la justice.
04:40Elle dit que les femmes ne sont pas des éternelles victimes, qu'on n'a pas besoin d'aide.
04:45Et lui, au contraire, il a des qualités dites féminines.
04:49Et donc, c'est ça qui était très intelligent dans le scénario.
04:50C'est de voir comment cette accusation, qui, on va voir, est un arche narratif,
04:54va provoquer une espèce de chamboulement, une rencontre et un nouveau dialogue entre ces deux personnages.
05:00Et de montrer comment cet homme qui se pense déconstruire, lui, très en avance sur les questions du féminisme,
05:05a encore beaucoup de chemin à faire.
05:08Et notamment, un examen de conscience.
05:10Et de voir comment il fait le bilan.
05:11Est-ce qu'il a vraiment été si irréprochable que ça ?
05:14Et je pense que ça, ça fait beaucoup de bien aux hommes qui viennent voir aussi le film.
05:18Et aux femmes qui se disent, bah oui, un modèle de douceur peut aussi être un modèle de séduction.
05:22Et de virilité.
05:24À vos côtés, Camille Daan.
05:25Parce que Camille, donc, c'est une autre rencontre, évidemment, pour vous.
05:28Et alors, Camille, vous vous êtes demandé…
05:30Et c'est vrai que je me suis posé la question aussi,
05:31parce que vous le faites tellement bien, ce personnage, vous le jouez tellement bien.
05:35Vous vous êtes demandé si, effectivement, Benjamin a des rapports, une relation avec son personnage.
05:41Enfin, bon, bref, s'il ressemble à son personnage, quoi.
05:43Il ressemble à Paul, quoi.
05:44Je ne sais pas pourquoi j'essaie de faire des grandes phrases au bout de trois heures de direct, j'y arrive plus.
05:47Mais non, mais…
05:48C'était super, Flavie, c'était super.
05:50Vous n'êtes pas du matin, Flavie, peut-être.
05:51Non, alors, je le suis de moins en moins, je vous avoue qu'avec la saison, ça devient de plus en plus compliqué.
05:55Je vous avoue qu'avec la saison, ça devient de plus en plus compliqué.
05:57Camille, Camille, sans pleurer.
05:58Allez, on y va.
05:59Alors, déjà, j'ai envie de dire merci, Paul.
06:02Merci, Paul, parce que Paul est ce qu'on appelle un homme déconstruit, on l'a compris.
06:05Paul, il préfère Michel Berger à Stallone.
06:07Mais vous, Benjamin, dans tout ça, vous…
06:09Alors, je vous ai préparé un petit quiz pour savoir si vous êtes un homme déconstruit ou pas.
06:13On va commencer avec la première question.
06:15Attention, quand vous vous regardez dans le miroir…
06:18C'est à moi, à gauche.
06:18Voilà, vous voyez un homme qui est prêt à sauver le monde avec ses biceps
06:22ou qui pense qu'exprimer ses émotions, c'est aussi cool que de montrer ses biceps ?
06:27Alors…
06:28En toute honnêteté.
06:28Oui, physiquement, il y a peut-être un peu plus à droite, et ce n'est pas plus mal.
06:33Oui, peut-être plus à droite.
06:34Quand on s'est exprimé ses émotions, c'est aussi cool que de montrer ses biceps.
06:37Oui, j'ai grandi avec des parents qui m'ont écouté et qui m'ont encouragé à parler.
06:41Donc, je crois que c'est très important d'exprimer ses émotions et que le silence,
06:46c'est peut-être un peu plus viril, mais on s'en fout complètement.
06:48Voilà, exactement.
06:49Question 2, donc plutôt réponse B.
06:52Alors, si quelqu'un vous dit « Oh, les hommes ne pleurent jamais », vous répondez
06:55« Alors, moi, je n'ai jamais vu l'ombre d'une larme », ou bien « Je n'ai jamais autant pleuré
07:00que devant le film Cro-Blanc ».
07:01C'est incroyable que vous parliez de Cro-Blanc, parce que Cro-Blanc, c'est un de mes premiers
07:03chocs de cinéma.
07:04J'ai été traumatisé.
07:06Ah, vous savez…
07:07Ah, ils ont bossé, ils ont bossé.
07:09Ah là là, on a travaillé.
07:10Non, non, moi, je n'ai pas honte de pleurer du tout.
07:16Au contraire, je pense qu'il faut purger ses émotions, il faut en parler.
07:20Mais vous pleurez dans votre coin ou vous pouvez pleurer comme ça devant quelqu'un ?
07:23J'essaye de ne pas trop me répandre non plus, d'avoir un tout petit peu de pleureur.
07:26Non, ça nous arrangerait maintenant.
07:27C'est vrai ?
07:28Non, je plaisante, je plaisante.
07:29Mais c'est bien l'extrait de Cro-Blanc.
07:30Je ne pleure pas sur commande, mais…
07:32Non, non, les larmes ne me font pas peur et surtout, le cinéma, il est fait pour ça,
07:36pour purger les émotions et les gens sont même heureux de pleurer.
07:39Benjamin, j'ai une autre question.
07:40Si vous deviez choisir une chanson pour vous représenter, ce serait un chant de guerrier
07:46pour se donner du courage ou la chanson « Le temps des cathédrales » pour se donner
07:50des frissons ?
07:51Alors non, pas « Le temps des cathédrales ».
07:52Ah bon ?
07:53Non, parce que ça reste dans la tête pendant toute la journée et ça rend fou.
07:56Il suffit de le lire pour le savoir.
07:59Il paraît que vous connaissez les paroles par cœur.
08:01J'ai cru que c'était moi qui chantais.
08:03Non, mais je n'ai pas de rapport spécial au temps des Notre-Dame de Paris.
08:07J'adore Victor Hugo.
08:08Oui.
08:09Ah, moi, je pensais.
08:10Du coup, je me suis plantée, du coup, j'ai demandé une vidéo surprise à quelqu'un de génial.
08:13Vous allez voir, regardez.
08:14Benj, c'est un mot qu'on dirait inventé pour lui.
08:21Salut Benjamin, c'est Garou, qui t'invite à venir sonner les cloches avec moi dans le clocher.
08:28Toujours bienvenue à Notre-Dame.
08:30Au plaisir.
08:31Qu'est-ce que vous lui avez fait faire ?
08:35Il n'avait rien demandé.
08:36Il a dit à Benjamin comme invité.
08:37Il faut vraiment que vous lui disiez un petit mot.
08:38Mais il était ravi de le faire.
08:40C'est vrai ?
08:40Il est un peu content.
08:41Mais oui, mais Notre-Dame est à l'honneur.
08:43Mais surtout, vous chantez très, très bien ce titre.
08:44Alors, je vais revoir ma copie.
08:47J'adore Notre-Dame de Paris.
08:48J'adore Garou.
08:50Ça nous arrête.
08:50Vous n'adorez pas que Notre-Dame de Paris.
08:52Vous adorez un univers musical très, très dense que Camille va nous faire découvrir
08:55dans quelques instants, juste après la pub.
08:57C'est parti.