• avant-hier
Mardi 4 février 2025, SMART BOURSE reçoit Wilfrid Galand (Directeur stratégiste, Montpensier-Arbevel) , Vincent Chaigneau (Directeur de la recherche, Generali Investments) , Grégoire Kounowski (Investment Advisor, Norman K) et Olivier Guignon (Managing Partner Corporate finance, Alantra)

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 20h30 si vous nous suivez
00:16à la télévision via vos box, émissions que vous retrouvez en parallèle chaque jour
00:19bien sûr en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes
00:24préférées.
00:25Au sommaire de cette édition ce soir, le bilan de la première salve de tarifs dégainé
00:29par Donald Trump ces derniers jours, si Donald Trump a rapidement renoncé à appliquer des
00:36tarifs de 25% sur des partenaires historiques et privilégiés que sont le Mexique et le
00:41Canada.
00:42En revanche, le bras de fer est en cours avec la Chine de Xi Jinping, une conversation est
00:48prévue entre Donald Trump et Xi Jinping, very soon, nous dit-on du côté de la Maison
00:54Blanche, mais pour l'instant les Etats-Unis sont prêts à appliquer des tarifs additionnels
00:58de 10% sur l'ensemble des produits chinois importés par les Etats-Unis et la Chine
01:03a répliqué avec différents types de mesures, des mesures tarifaires mais aussi des mesures
01:08protectionnistes concernant l'exportation de métaux rares, on sait que ce sont des
01:13métaux-clés pour différentes industries dans la transition, dans la défense également.
01:18La Chine par ailleurs qui relance différentes enquêtes anti-concurrentielles contre de
01:22grands groupes technologiques américains comme Alphabet Google ou encore Nvidia.
01:27Voilà où on en est de ce bras de fer tarifaire entre Donald Trump et le reste du monde en
01:32attendant d'y voir un peu plus clair sur l'exercice ou non de la menace concernant l'Europe,
01:38nous en discuterons bien sûr avec nos invités dans quelques instants.
01:41L'autre pan de l'actualité c'est la partie microéconomique avec des résultats importants
01:47publiés aujourd'hui au sein du CAC 40 et la copie est bonne pour Dassault Systèmes,
01:52BNP Paribas ou encore Publicis, vous aurez les détails dans un instant avec Pauline Grattel.
01:57Belle copie, très belle copie également pour la star, l'une des stars de la tech américaine,
02:02le groupe Palantir, autour de 200 milliards de dollars de capitalisation boursière aujourd'hui
02:07avec un titre qui s'envole de plus de 25% dans le sillage de ses résultats.
02:11On parle d'IA bien sûr derrière Palantir, là aussi Pauline vous apportera quelques détails
02:16dans un instant.
02:17Voilà pour les sujets du jour et de la semaine sur les marchés et puis dans le dernier quart d'heure
02:20de Smart Bourse nous prendrons un peu de recul pour revenir sur les différentes opérations sur
02:24capital qui se sont matérialisées en France au cours de l'année 2024, le baromètre MNL,
02:31le baromètre des offres publiques et autres OPA, c'est un baromètre 13e édition qui est publié
02:36chaque année par la banque d'affaires Alentra et l'un des associés gérants Olivier Guignon sera
02:40avec nous en plateau dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.
02:44Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse Pauline Grattel vous apporte les infos
02:58clés du jour sur les marchés. Bonsoir Pauline. Bonsoir. Et Donald Trump continue bien sûr de
03:02dicter la tendance sur les marchés globaux. Oui il a finalement renoncé à taxer le Canada et le
03:07Mexique après avoir discuté avec les deux dirigeants et obtenu des concessions politiquement
03:12satisfaisantes pour lui. Côté chinois, Trump n'a pas encore parlé avec son homologue et a
03:16maintenu pour l'instant les droits de douane additionnels de 10%. Pékin a riposté en annonçant
03:21de nouvelles taxes sur des produits américains à partir du 10 février. Les indices américains
03:26ouvrent en ordre dispersé. En Europe, les indices évoluent en hausse modérée autour de 7900 points
03:32pour le CAC 40, le STOXX 600 est autour de l'équilibre et le MSCI World est en légère
03:37hausse. Que dire de la situation des marchés obligataires aujourd'hui Pauline ? Aux Etats-Unis,
03:40le rendement à 10 ans remonte un peu à environ 4,55%. En Europe, le rendement allemand à 10 ans
03:47évolue autour de 2,40%. Le rendement français de même échéance s'établit autour de 3,15%. Sur le
03:53marché des échanges, le dollar qui s'était renforcé hier est retombé un petit peu face à un panier de
03:58grande devise avec un euro dollar se traitant au delà de 1,03. Sur la partie macro aux Etats-Unis,
04:03c'est la semaine de l'emploi et l'enquête JOLS pour le mois de décembre a été publiée cet
04:07après-midi. En attendant la suite des chiffres de l'emploi et le rapport officiel vendredi, on a
04:11donc pris connaissance de l'enquête JOLS qui recense les ouvertures de postes sur le marché du
04:15travail américain. Elle montre que le nombre de postes à pourvoir diminue légèrement avec 7,6
04:21millions d'ouvertures. C'est en dessous des attentes. Le chiffre du mois précédent a été
04:25révisé à la hausse de 58 000 créations. Et puis la journée est chargée côté publication
04:30d'entreprise. Je le disais, trois composantes du CAC 40 étaient au rapport. Commençons avec Dassault
04:35Systèmes qui évolue en tête du CAC 40 d'Assaut Systèmes qui brille après sa publication. Le
04:40titre gagne plus de 7% au cours de la séance. Le groupe fait état d'un bénéfice net en hausse
04:44de 14% en 2024. Mais au-delà de ça, le marché salue les annonces de l'entreprise qui misent sur
04:51l'IA en indiquant y être pleinement engagé. Publicis publiait également ses résultats. Oui,
04:55il signe une année record avec un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros, en hausse
04:59de presque 6% sur un an. Publicis passe devant WPP, son rival britannique sur tous les plans,
05:05et devient ainsi numéro 1 mondial du secteur de la publicité. Le titre est en hausse de 3%.
05:10Et puis parmi les publications du secteur bancaire, on retiendra la publication de BNP
05:14Paribas en France, première banque d'Europe. Oui, la banque fait état d'un bénéfice net record
05:18pour 2024 à 12 milliards d'euros, en hausse de plus de 10%. Portée par la banque d'investissement
05:24et de financement, c'est au-delà des attentes. Le produit net bancaire est en hausse de 4%. A
05:29presque 50 milliards d'euros, la publication est saluée. Le titre est en hausse de plus de 2%.
05:33Dans les semi-conducteurs, on notera clairement Infineon, qui voit son titre bondir d'environ 10%.
05:38C'est une des plus fortes hausses du stock 600 aujourd'hui. Et puis dans la tech américaine,
05:43le titre qui s'envole aujourd'hui, c'est celui de Palantir. Oui, Palantir ouvre en hausse de 26%
05:48cet après-midi et fait état de meilleur résultat que prévu au quatrième trimestre et d'une forte
05:54demande pour ses logiciels de la part des entreprises. L'entreprise surfe sur la vague
05:58de l'IA et en profite pour relever ses prévisions. Quel sera le programme de demain sur les marchés,
06:02Pauline ? Les investisseurs prennent connaissance de l'ISM Service américain de janvier. L'emploi
06:06ADP sera également attendu pour le mois de janvier. Côté micro, les résultats d'Alphabet et AMD
06:11seront publiés ce soir. La journée de demain sera chargée à nouveau côté micro. On attend
06:16les résultats de Walt Disney, Novo Nordisk, Crédit Agricole ou encore Total Energy. Tendance,
06:21mon ami. Chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du
06:24jour sur les marchés.
06:32Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète. Marché,
06:39Wilfried Galland est avec nous, directeur stratégiste de Montpensier Arbevel. Bonsoir
06:43Wilfried. Bonsoir Grégoire. C'est la concrétisation dans le nom. Première télé Montpensier Arbevel
06:49Vistel. Bravo, bravo. Très heureux d'inocurer cette belle opération. Grégoire Kounovski est avec
06:56nous également, conseiller en investissement chez Normand Key. Bonsoir Grégoire. Bonsoir,
07:01merci d'être là. Et Vincent Cheigneux nous accompagne, directeur de la recherche de
07:05General Investments. Bonsoir Vincent. Bonsoir. Merci d'être là. Ravis de vous retrouver tous
07:09les trois. Vincent, commençons par les premiers enseignements de cette première salve de tarifs
07:15douaniers annoncée par Donald Trump. Une des leçons, c'est quand même que plus on est proche
07:21et plus notre économie est imbriquée avec celle des Etats-Unis, plus on négocie facilement et
07:26rapidement quand même. Il faut avoir le cœur bien accroché. Mais en effet, jusqu'à présent,
07:31c'est plutôt en ligne avec notre hypothèse fondamentale qui est testée, sur lesquelles
07:39on n'a pas de certitude absolue évidemment. Mais notre hypothèse est que Trump et les
07:45Républicains voudront éviter un nouveau choc inflationniste de grande ampleur. J'aime rappeler
07:51que 2024 a été une année très riche en élections de par le monde et partout, mais absolument partout,
07:58les gouvernements en place ont perdu des sièges et dans une proportion qui est nettement supérieure
08:03à ce qu'on voit historiquement, si on regarde sur le dernier siècle. Le taux de transformation
08:09d'alternance est même de quasiment 90%, je crois, sur les 60% du PIB appelés aux urnes en 2024.
08:17Ou 80% peut-être d'alternance à l'issue des élections.
08:20Je pense que le choc inflationniste a été un facteur important dans ce mouvement de contestation.
08:27Et donc les Républicains qui déjà font face à des élections de mi-mandat dans un peu plus de 18
08:33mois aux Etats-Unis, une élection qui déjà sera difficile, peuvent-ils se permettre un choc
08:40inflationniste ? Notre hypothèse est que non. Et donc ils ne vont pas pousser tous les curseurs
08:45sur la politique notamment qui causerait un choc d'offres négatives, donc immigration,
08:51droits de douane, ils vont être plus mesurés en la matière. Ce qui s'est passé avec la Colombie,
08:57le Mexique, le Canada soutient plutôt cette hypothèse.
09:03Parfois, Donald Trump renonce en moins de 24 heures à punir le consommateur et les entreprises américaines.
09:10Voilà, alors il repousse d'un mois, voyons ce qui se passe, mais c'est plutôt bon signe.
09:15Pour la Chine, la voie d'échappement sera beaucoup plus difficile, beaucoup plus pentue,
09:19parce que la Chine est l'adversaire géopolitique numéro un. Et là, Trump sera plus dur,
09:26mais on voit là une hausse des droits de douane de 10 points, qui en l'occurrence est très très
09:34loin des 60 dont il avait parlé pendant la campagne. La réaction chinoise elle-même a
09:40été mesurée, donc on part sur des bases pas trop agressives, disons-nous, donc c'est plutôt rassurant.
09:47Ce qui est intéressant, Wilfried, vos commentaires sur cette première salve de tarifs,
09:52on s'intéresse évidemment à ça, mais ce qui est intéressant, c'est que autant Mexique,
09:57Canada et Chine sont impliqués dans ce que d'ailleurs Peter Navarro ou d'autres conseillers
10:02de Donald Trump estimèrent une guerre contre la drogue, le fentanyl, plutôt qu'une guerre
10:08commerciale. J'attends de voir quel va être le rationnel concernant l'Europe. On sait que
10:13Donald Trump a commandé des rapports aux trésors et à différentes agences qui doivent être rendus
10:17le 1er avril pour évaluer les dommages ou non du commerce mondial avec les Etats-Unis. Et autant
10:25Donald Trump ne peut pas accuser l'Europe de trafiquer ou d'exporter du fentanyl, ça semble
10:30pas être le cas, en tout cas du point de vue de Donald Trump, autant peut-être que sur la
10:34dimension commerciale, il y aura des griefs à revendiquer. Oui, ça va être le point essentiel,
10:38Donald Trump en fait a besoin de ses voisins, il respecte et il craint la Chine, il veut mettre
10:49pas à l'Europe et c'est ça toute la différence. Et on voit bien que le sujet fondamental qui va
10:55tourner, qui va être le sujet autour duquel vont tourner les discussions entre les Etats-Unis et
11:00l'Europe, ça va être la technologie. C'est-à-dire qu'on voit très bien que ce qui se profile,
11:07c'est dans la foulée des déclarations d'un Mark Zuckerberg ou d'Elon Musk, c'est la volonté des
11:16Etats-Unis de s'attaquer à la réglementation européenne comme étant une réglementation
11:20en fait protectionniste qui, sous couvert d'ouvrir le continent aux échanges, est en fait un élément
11:27qui leur permet de s'abriter de la grande puissance américaine qu'elle souhaiterait développer
11:32partout. Or là, on est au cœur de la construction européenne, on est au cœur identitaire, on est
11:37dans cette fameuse cathédrale normative héritière de l'Empire austro-hongrois. C'est notre consensus
11:43quoi ! Exactement, qui fait l'Europe. L'Europe c'est une cathédrale normative. Renoncer au DMA,
11:48au DSA, au RGPD, à l'IACT, ce serait quelque chose d'extraordinairement douloureux et probablement
11:54impossible en termes de consensus à atteindre. Même s'il y a des forces en Europe qui sont en
12:00train de s'élever sur cette cathédrale normative, comme vous dites. Bien sûr, mais l'attaque pourrait
12:08être probablement très importante là-dessus, probablement plus que sur des domaines où on
12:12l'attend, c'est-à-dire l'automobile, les spiritueux, des choses qui sont assez basiques. Ça, ça va
12:17véritablement être le cœur du débat. Et autant, effectivement, on voit que sur ses voisins,
12:22il a une attitude un peu... C'est la doctrine Monroe du président du XIXe siècle qui disait
12:31en fait que l'Amérique latine et l'Amérique en général, c'est notre arrière-cours, donc ne venez
12:36pas y toucher. Il assure son pouvoir, c'est très clair. Et derrière, il a une posture qui lui permet
12:41de dire à son électorat, regardez, j'ai déjà fait des choses et j'ai déjà obtenu plein de choses.
12:46Personne n'est véritablement dupe, mais en tout cas, les apparences s'en sauvent. Sur la Chine,
12:50ça va être un délai, je suis peut-être encore avec Vincent, ça va être quelque chose de beaucoup
12:53plus de longue haleine, avec le consensus anti-chinois à Washington qui est quand même
12:57très très compliqué à surmonter. Mais le véritable sujet sur lequel on va se battre fortement au
13:03sujet de ces droits de douane, c'est effectivement, ça va être autour de l'Europe et à mon avis,
13:07autour de la Chine. Et le coin de pression, c'est sur la tech et la réglementation technologique.
13:10C'est-à-dire les questions acheter mon gaz, acheter ma défense, etc. Ce n'est finalement pas le cœur
13:16du sujet pour Trump. Paradoxalement, à partir du moment où la Chine dit je vais acheter de moins
13:20en moins de gaz américain, il est évident que l'Europe va dire de toute manière j'ai besoin
13:28du gaz américain. Mais pour Trump, un ex-partenaire, en tout cas un sparring partner, qui a besoin de
13:38lui, ce n'est plus quelqu'un avec lequel véritablement on doit discuter, c'est quelqu'un avec
13:42lequel on peut imposer des choses. Or, on a besoin du gaz américain, on en a besoin. Ça, il le sait.
13:47En revanche, le sujet, c'est le fameux marché unique européen. Comment faire en sorte que les géants
13:54de la technologie aient effectivement totalement accès ? Alors qu'on voit quand même que l'Europe se
13:59rédit de plus en plus là-dessus avec des amendes qui commencent quand même à taper, si ce n'est le
14:05cœur du portefeuille, au moins le cœur de l'égo d'un certain nombre, et on sait que c'est important,
14:09d'un certain nombre de géants de la technologie. Donc ça, ça va être effectivement pour moi un
14:12sujet très important. Grégoire, comment vous regardez cette entrée en matière de Trump et
14:16de ses équipes sur le front commercial ? Qu'est-ce que ça peut inspirer pour la suite ?
14:21Il n'y a rien de très nouveau sous le soleil, si vous me permettez l'expression. Ce qui s'est passé
14:25hier, on aurait pu le voir venir, c'est ce qu'on a, nous, commenté à Normand Quay en début de séance,
14:30en disant qu'il ne fallait pas paniquer, que très probablement il allait revenir, en tout cas il
14:33allait rétro-pédaler sur un certain nombre d'événements. On a eu les raisons derrière, sur le
14:37Mexique et sur le Canada. Effectivement, Monsieur de Lundi, il met, comme on l'appelle, on hold en
14:41anglais pendant un mois. Il est toujours dans une posture, on le connaît, il a déjà fait un mandat,
14:46alors il a encore plus affirmé une posture de négociation. Il veut avoir le meilleur pour lui,
14:49pour ses proches et derrière, pour son pays. Il est toujours dans une posture de négociation.
14:53Et ce qui est intéressant, effectivement, et je rejoins un peu l'analyse, c'est que c'est assez
14:57facile d'avoir des soldats déployés à la frontière du Canada, du Mexique, pour effectivement empêcher
15:01l'immigrant illigo, le fait annul, etc. La question à se poser, c'est qu'est-ce qu'il va demander à
15:05l'Europe ? Vous avez probablement vu juste, c'est probablement ça. Peut-être qu'il va demander
15:10qu'on achète plus de voitures automobiles, enfin des voitures américaines, on le fait déjà. Mais
15:14c'est vrai que mettre des soldats à quelle frontière en Europe, ça ne va servir pas à grand-chose.
15:19Empêcher les gens de partir.
15:21Et puis là, on est vraiment sur des questions de sécurité. Le sous-jacent légal qui lui permet de
15:25prendre ses décrets sur le Mexique-Canada, encore une fois, c'est la lutte contre la drogue et
15:30l'immigration illégale. Pour l'Europe, c'est des sous-jacents légaux qui sont moins évidents.
15:34Alors, ce qui est intéressant à noter, c'est qu'il parle d'Europe continentale. Il exclut le
15:37Royaume-Uni. Il dit que c'est off the game, comme on dit. Donc pour l'instant, ce n'est pas une
15:41question d'actualité pour lui, même s'il y en reviendra après. Je crois qu'il a dit dans un de
15:44ses discours qu'il fallait cosser la bague du 18 février. Ça allait être les tarifs qui vont être
15:48imposés à l'Europe. Ça va être un jeu de négo, de négociation. Qu'est-ce qu'il va nous demander ?
15:53Probablement un accès plus dérèglementé. Je ne suis pas sûr qu'on lâche dessus. Ça va être
15:58intéressant de voir. Par contre, d'un point de vue purement marché, ça a très bien réagi hier.
16:01C'était un peu panique le matin. On a vu que ça s'est stabilisé avec les nouvelles sur le Mexique
16:06puis le Canada. La Chine, c'était plus ou moins pricé déjà. Donc effectivement, il n'y a pas d'effet.
16:11Ce qu'il faut regarder sur les tarifs, c'est l'euro-dollar. L'euro-dollar a fait un excès à 1,01
16:14quelque chose pendant la nuit, donc du lundi. Et aujourd'hui, on est à 1,03, 1,35, 1,43, 1,40.
16:19Ça a complètement inversé la tendance du jour et ça revient gentiment sur la 1,04, potentiellement
16:23la 1,05. Ça va arriver sur l'Europe. Il faut rattacher sa ceinture parce que ça va piquer quand
16:30même sur l'Europe. Donc le marché est assez complaisant pour l'instant. Il remonte. Ok, très
16:34bien. Ça va arriver. Je ne pense pas qu'il va rester dans une posture de négociation. Il va demander
16:39des contreparties, lesquelles aujourd'hui, compliqué à dire. Le marché a dépricé en Europe, le marché a
16:44dépricé le risque d'attaque commerciale ou tarifaire de Trump. Regardez juste l'effet. Vous avez un
16:49DAX qu'au plus haut historique, quasiment au plus haut historique. Alors on le sait, c'est la
16:52composition de l'indice, c'est SAP, c'est Allianz derrière, des boîtes qui marchent très bien, qui font la
16:56majorité de l'indice. Aujourd'hui, vous avez ça, le 4,40 sur le rattrapage du luxe qui est vachement
17:00revenu. On a des performances à plus 7, plus 8 depuis le début de l'année. On est quand même dans une
17:04situation de complaisance où le marché nous dit aujourd'hui, provenant de la séance d'hier, que
17:08on le connaît, c'est une pause sûre, on va lui donner ce qu'il veut, il va passer au prochain et on va
17:13pouvoir s'occuper de nos petites affaires, nos petites business et continuer comme ça. Je ne suis pas
17:17certain que ça soit aussi simple que ça.
17:181,02, 1,03 l'euro, il n'a pas intégré le risque tarifaire ?
17:22La preuve que non. On est rembattu directement à 1,0335 et on va gentiment sur la 1,04. Donc après, il y a un
17:27point de gravité sur la 1,05, mais je ne suis pas sûr qu'on aille voir la parité non plus, donc c'est...
17:32Oui, oui, cela va être...
17:33Il y a une sorte de complaisance, je ne sais pas si Monsieur me rejoindre là-dessus, mais qui me fait dire
17:37quand même qu'on connaît sa posture, on sait qu'il, quand il obtient ce qu'il veut par rapport à sa base
17:42électorale, il a tendance à inverser ses positions, on l'a bien vu, ça s'est réglé très rapidement pour l'instant,
17:47il menace beaucoup, jusqu'au jour où les menaces vont devenir des réalités, hormis la Chine, et ça va rester,
17:52et je ne suis pas sûr que le marché anticipe ça pour l'instant, en tout cas les marchés européens.
17:56Mais le sujet des devises va être un sujet essentiel. Et on voit bien que ce profil dans la tête d'un certain
18:03nombre de responsables américains, un peu l'équivalent des fameux accords du plaza, de septembre 85 ou 86 de mémoire,
18:10qui, entre les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne de l'Ouest de l'époque, la France et le Royaume-Uni,
18:18avaient fait un espèce de grand jeu monétaire pour rééquilibrer les échanges.
18:22Une réappréciation violente des grandes devises mondiales face aux dollars.
18:26Exactement, et en particulier une réappréciation violente du Yen qui avait conduit finalement à la crise monumentale du Japon.
18:32Et il ne faut jamais oublier que les grandes crises économiques, les grandes instabilités,
18:38prennent leurs racines dans l'instabilité monétaire.
18:40Donc on va voir comment ça va se passer, mais je ne serai pas étonné que viennent dans le jeu de négociations,
18:44justement, ces éléments de parité monétaire, sachant que le Trésor américain publie régulièrement des listes de devises
18:53qui considèrent comme étant les plus surévaluées, et aux côtés de devises dont on entend très peu parler comme le don vietnamien,
18:59il y a évidemment, en première ou deuxième position, le Yen et l'euro.
19:04Et donc le sujet c'est effectivement comment va rentrer dans la négociation ce paramètre-là,
19:10est-ce que c'est possible ou pas, sachant que les banques centrales disent toujours « non, moi je ne m'occupe pas des taux de change »,
19:14mais il y a un impact sur l'inflation, il y a un impact sur les exportations évidentes,
19:17donc ça, ça va être véritablement un sujet très important avec lequel peut-être il peut jouer sur ce côté urgence nationale,
19:23en disant « regardez, le Trésor américain nous dit que la devise euro est extrêmement sous-évaluée,
19:28donc c'est un sujet national pour nous, d'urgence, et l'on ne peut pas... »
19:32— C'est l'enjeu de ces rapports qui doivent être rendus le 1er avril, Peter Navarro en parlait encore,
19:35effectivement, on verra dans quelle mesure ces rapports permettent d'évaluer des dommages liés à des compétitivités
19:43qui ne seraient pas faires du point de vue américain.
19:46L'euro a jamais été... Enfin, l'Europe a jamais été accusée de manipulation de devises au sens...
19:50— De façon... De façon si claire... Non, mais en revanche, quand on lit un certain nombre de papiers du CBO,
19:55on voit qu'il commence à y avoir le terme qui apparaît sur « sous-évaluation manifeste ».
20:01On n'est pas loin de manipulation ostensible, c'est... Voilà, il nous reste juste un petit cran à franchir, quand même.
20:07— Vincent, avec l'idée, votre postulat, effectivement, partagé par d'autres,
20:12que Trump ne prendra pas le risque de réveiller l'inflation, ni même la perception de l'inflation
20:17chez l'américain électeur, notamment Maga, quelle marge de manœuvre ça lui donne ?
20:23Je comprends que 25% de tarifs sur le Mexique et le Canada, vu l'imbrication des chaînes de valeurs,
20:29c'était forcément très nettement inflationniste, au moins en première intention, en première réaction.
20:35Est-ce que c'est aussi vrai s'il s'attaque à l'Europe, s'il continue de s'attaquer à la Chine,
20:40ou est-ce que là, les corrélations sont moins évidentes, du point de vue inflationniste, en l'occurrence ?
20:45— Non, je pense que non. L'Europe et la Chine sont deux très grands partenaires commerciaux des Américains.
20:51Donc je pense qu'il va avoir tendance à utiliser les droits de douane comme une menace, plutôt qu'un outil mis en place, sauf pour la Chine.
21:01L'Europe, également, sera frappée. Mais sera-t-elle frappée durement ? Je ne suis pas persuadé.
21:06Il y a également cette idée qu'on évolue vers un monde bipolaire, avec les États-Unis d'un côté, la Chine et le Grand Sud de l'autre,
21:17où se positionne l'Europe, à ce niveau-là. Donc l'Europe a quand même, je pense, du répondant,
21:23même si l'Europe, malheureusement, a terriblement souffert ces dernières années, notamment de la guerre en Ukraine,
21:29et est en retard sur beaucoup de domaines, militaires, technologiques, productivité, innovation.
21:35Donc l'Europe est dans une situation très difficile. Mais elle a quand même du répondant, via la politique concernant la tech et l'intelligence artificielle,
21:46via également son positionnement entre les États-Unis et la Chine. Donc l'Europe a quand même du répondant.
21:51Est-ce que c'est l'intérêt des États-Unis de frapper un partenaire qui est déjà très affaibli ?
21:57Donc je ne pense pas que Trump sera particulièrement tendre avec l'Europe, mais je ne pense pas non plus qu'il sera aussi dur qu'avec la Chine.
22:05Mais je partage que le change sera très important, nous l'avons dit. C'est l'élément majeur qu'il faut regarder pour évaluer ce qu'on appelle les Trumponomics.
22:15En l'occurrence, on l'a très bien vu ces derniers jours, avec une politique commerciale agressive, le dollar s'envole.
22:23On est déjà sur des niveaux historiquement très élevés du dollar américain, si on regarde le taux de change effectif réel,
22:31donc avec l'ensemble des partenaires et corrigés de l'inflation, le dollar est déjà très élevé.
22:36On sait qu'historiquement, une hausse trop rapide, très rapide du dollar vers des niveaux extrêmes est déstabilisatrice.
22:43C'est mauvais pour les profits globaux en dollar. Ça tente à affecter les économies émergentes et affecter l'ensemble des marchés d'action in fine.
22:53On sait que Trump regarde beaucoup les marchés comme jauge de sa politique.
22:58Est-ce qu'il a intérêt, là encore, à taper très fort et emmener le dollar très haut et éventuellement plomber le marché obligataire et le marché d'action ?
23:06Je n'en suis pas persuadé. Donc on reste sur cette ligne. Effectivement, le dollar sera une valeur très importante à regarder pour juger la politique de Trump.
23:18Et on peut imaginer que dans le dollar tel qu'il est aujourd'hui, beaucoup, une partie au moins des Trumponomics a été anticipée depuis septembre.
23:28Maintenant, on était à 1,12 sur l'eurodole en septembre. On peut imaginer une baisse significative du dollar ?
23:35Pour quelles raisons, j'en sais rien. Mais en 2017, le dollar perd 10% sur l'année post-élection de Trump, la première année d'exercice du pouvoir de Trump.
23:44C'est un schéma qui est envisageable ? Il y a un chemin possible pour ça ?
23:49Dans notre scénario central, on a une appréciation modeste du dollar à partir de niveaux déjà très élevés, comme je l'ai dit.
23:56Notamment parce que la Chine reste assez faible et parce que l'ABCE va baisser les taux beaucoup plus agressivement que la Fed.
24:03Mais c'est vrai que c'est déjà très pricé, ça. Donc, sauf politique très agressive de Trump, je pense que le potentiel à la hausse du dollar est limité.
24:11Par contre, si on a des surprises positives au niveau de la croissance mondiale et au niveau de Trump, de la politique commerciale en l'occurrence, le potentiel de repli de dollars est significatif.
24:23Sur la croissance mondiale, j'aimerais évoquer un point très important. On a des signes selon lesquels le secteur manufacturier, enfin, est en train de décoller.
24:33Enfin, décoller, oui. On est à 50 sur l'ISM manufacturier, quoi.
24:37On a été sur des niveaux très faibles. C'est une précession du secteur manufacturier. On voit les signes. Regardez dans les composantes ISM, la composante nouvelle commande par rapport aux stocks, inventories, sera en train de remonter assez nettement.
24:52Les commandes se reprennent. Ce qui est quand même assez favorable.
24:57Je pense que le mouvement de baisse des taux, les conditions financières très favorables...
25:02Fin du déstockage, etc., d'accord.
25:04Le cycle de stocks...
25:06Mais ce n'est pas Trump depuis le 20 janvier à la Maison-Blanche.
25:08Non, non. Il y a également la confiance, notamment américaine. C'est certes au niveau des petites entreprises américaines.
25:14On voit qu'il y avait un écart énorme entre la confiance des grandes entreprises et des petites. Là, la confiance des petites entreprises américaines est en train de monter très fortement.
25:22Donc, à suivre. Mais c'est vrai que la combinaison d'une reprise manufacturière et d'une politique de Trump qui serait relativement coopérative pourrait être très favorable au marché émergent.
25:34Sur les échanges, il faut garder du long de l'art. Il faut continuer d'être acheteur de l'art aujourd'hui. C'est une clientèle privée à laquelle vous apportez du conseil, Grégoire.
25:46Ou est-ce qu'on peut envisager d'acheter d'autres devises, par exemple ?
25:52Le momentum est quand même globalement très bon pour le dollar. Après, un trade, quand il est trop consensuel comme ça l'est aujourd'hui, on est assez certain d'un point de vue d'expérience que c'est l'inverse qui se passe.
26:00Nous, on est relativement honnête sur ce qu'on dit. On pense que le point de gravité, c'est un 0,5. Et en dessous, il y a un 0,20. On est plutôt vendeur de dollars pour faire du sterling ou de l'euro.
26:08C'est comme ça qu'on le joue, nous. On n'est pas convaincu que ça aille beaucoup plus loin que la parité. Si parité, il y a. Comme on n'était pas convaincu quand ça allait à 1,12, que ça allait à 20, comme beaucoup ont prédisé.
26:18C'est ranger, quoi, en fait.
26:20Ça l'est. Après, beaucoup de choses peuvent se passer. Mais on est plutôt, on va dire, sur un excès d'optimisme, plutôt vendeur de dollars pour faire autre chose parce qu'on n'est vraiment pas convaincu, et moi le premier, que ça aille beaucoup plus loin par rapport à ça.
26:31Comment vous voyez les banques centrales fonctionner, réagir dans le monde de Trump, avec la volatilité, l'incertitude, la menace, les mesures, les contre-mesures, etc. ? Qu'est-ce que ça implique de nouveau pour les banques centrales ?
26:45Bon courage à Jerome Powell, vu ce qu'il a dit. Moi, ça, il le sait. On reste sur, pour nous en tout cas, une divergence qui va être assez prononcée, et je rejoins l'interlocuteur, c'est-à-dire que la BCE ne va pas avoir d'autre choix que de baisser ses taux.
26:56La macro n'est pas très bonne. Les niveaux d'inflation, pour l'instant en tout cas, de ce qu'on voit, reviennent sur les 2 %, donc ils l'ont dit, ils vont le faire.
27:03Maintenant, c'est toujours une question de magnitude et de temporalité. Ils vont le faire. À quel niveau et à quelle vitesse ? En tout cas, ils vont le faire.
27:09La Fed a très clairement dit qu'elle était beaucoup plus prudente. Elle a raison de voir que sur la séance d'hier, typiquement, ça justifie. Ils ne vont pas avoir beaucoup d'autre choix que de baisser les taux, parce que Trump va leur mettre une gentille pression pour le faire.
27:20Et ça, paradoxalement, c'est plutôt négatif dollar, quand même, au final. Donc je pense qu'ils vont suivre le mouvement. Maintenant, il y aura toujours une certaine divergence qui va rester assez accentuée entre les 2 zones.
27:29Ça va quand même beaucoup mieux de leur côté que de l'autre. Donc on jouerait ça plutôt comme ça.
27:34Ils ont moins d'urgence à baisser les taux, côté américain.
27:38Ils peuvent répondre par un principe de réalité qui peut les rattraper. Mais pour l'instant, de ce qu'on voit, ça marche plutôt bien pour eux. Donc effectivement, ils ont plus de temps pour pouvoir voir un peu la chose et calibrer leur baisse. Mais ils vont baisser aussi, je pense, progressivement.
27:51C'est exactement ce qu'a dit Powell, effectivement. On va prendre le temps d'analyser, de factoriser et d'évaluer l'impact des décisions. Pas juste les décisions. On prendra le temps aussi de voir ce que ces décisions ont comme conséquences.
28:05La Wait-and-see conference.
28:06Oui. Et donc la conversation Trump-Powell, comment ça va se passer, Wilfred ?
28:11Les 2 parties ne se cacheront aucune de leurs divergences dans une conversation qui s'annonce franche.
28:16Toute la question, en fait, pour la FED et plus généralement pour les banquiers centraux, ça va être d'évaluer l'impact potentiellement récessif d'une escalade commerciale.
28:28Je suis totalement d'accord avec ce qu'a dit Vincent. On est dans un moment du cycle où on se dit finalement que ça se passe plutôt pas mal.
28:35Si on pense, comme historiquement, ça s'est toujours vérifié, que le cycle manufacturier est en avance par rapport au reste du cycle économique, on est plutôt dans une phase qui est plutôt une bonne phase de l'économie mondiale, ou en tout cas on n'est pas au bord de la récession.
28:49En revanche, si on va vers une escalade commerciale, voire une déstabilisation des devises, alors effectivement on aurait cet impact récessif et j'aime rappeler régulièrement qu'une hausse des droits de douane fonctionne exactement sur l'économie qui l'impose,
29:04comme une hausse d'impôt. C'est une hausse d'impôt. C'est pas profondément inflationniste, sauf si vous avez un choc d'offres qui vient par exemple avec un choc sur le marché du travail américain suite à des politiques immigrationnistes extraordinairement restrictives.
29:16Mais en tant que tel, ça n'est pas inflationniste. Il n'y a pas de mécanisme qui se déclenche. Vous faites remonter le niveau des prix, mais c'est pas inflationniste.
29:22En revanche, c'est récessif. Vous appuyez sur le pouvoir d'achat général, vous faites remonter les coûts de l'économie.
29:29C'est comme ça que la Fed avait lu la première guerre commerciale 2018-2019.
29:33Exactement. Et ça en fait, ça va être extrêmement difficile à arbitrer pour la Réserve fédérale, c'est-à-dire comment est-ce que j'essaie de ne pas me retrouver une nouvelle fois en retard par rapport aux effets des politiques économiques qui se déclenchent.
29:52Puisqu'on a vu que, dans la conférence de presse, Jérôme Powell a fait extrêmement attention de ne pas rentrer dans ce que nous on adore faire autour de ce plateau et dans notre métier, c'est-à-dire des scénarios.
30:00Ah bah oui !
30:01Et surtout pas dire « ça c'est notre scénario central », etc. À nous là, on a beaucoup de chance, on peut donner notre scénario central.
30:07Powell, on a bien vu, ne voulait surtout pas donner une quelconque indication.
30:12Néanmoins, il va falloir à un moment donné qu'il se projette sur un impact à la fois sur la conjoncture économique et sur la réaction des différents acteurs pour ajuster sa politique monétaire.
30:22Je suis totalement d'accord avec Grégoire et Vincent. Evidemment, on voit bien que la tendance générale est à une baisse progressive des taux.
30:28Et d'ailleurs, on voit sur le marché américain, ce qui me paraît très intéressant, c'est que quand on regarde les taux relativement long terme, ils sont assez stables.
30:35Parce qu'on voit l'équilibrage entre...
30:3725 et 26 ?
30:38Non mais entre d'une certaine manière.
30:39On est en train de dire « remonter les taux », ça veut dire « remonter les taxes ».
30:45Ça veut dire que globalement, je fais monter les prix donc il ne faut surtout pas que je fasse baisser les taux.
30:51Mais ça veut dire aussi que j'ai un effet potentiellement récessif donc il faudrait potentiellement que je les baisse.
30:55Donc, entre les deux, je les laisse stables.
30:58Et donc, on se situe un peu dans cette espèce de zone grise et ce n'est pas facile de sortir de la zone grise.
31:03Ça va être extrêmement dur pour les banquiers centraux parce que ce qu'ils détestent, c'est revenir en arrière une fois qu'ils ont enclenché un mouvement.
31:09Ça, ils détestent ça.
31:10Vincent, est-ce que la BCE trouvera de plus en plus d'arguments sur son chemin pour aller en dessous de 2% ?
31:17Qui peut être un tonneau de consensuels aujourd'hui au sein du Conseil des gouverneurs.
31:22Et indépendamment, j'allais dire, de la trajectoire ou de la gestion de la situation américaine par la Fed.
31:29Oui, c'est ce qu'anticipe le marché.
31:33Ils ont baissé à 2,75%.
31:36Le marché Price, environ 85 points de base cette année.
31:39Donc légèrement en dessous de 2%.
31:41Le marché hésite entre 3 à 4 baisses supplémentaires cette année.
31:45Ça nous semble raisonnable. Nous, on en voit plutôt 4 supplémentaires.
31:49Ceci dit, il y a un bémol, c'est que la BCE a indiqué lors du dernier meeting, et ça a été suivi d'annonces de gouverneurs dans ce sens-là,
31:58qu'ils se rapprochaient du taux neutre.
32:00Alors, où se situe ce...
32:02La borne haute de l'estimation du taux neutre.
32:04Voilà. Le taux neutre, probablement...
32:06Qui est un range de fluctuation assez large.
32:08Voilà. Disons entre 1,75% et 2,50%.
32:10Et donc, avec la prochaine baisse, on est sur l'estimation haute.
32:16La BCE, le stade, doit publier très prochainement sur le sujet, où se situe ce fameux taux neutre.
32:22Donc la question c'est, est-ce qu'il faut assouplir la politique monétaire en deçà de la neutralité ?
32:28Est-ce qu'on a besoin aujourd'hui d'une politique accommodante ?
32:30Probablement, si on regarde le niveau de croissance, qui est faible et inférieur à 1%, mais l'inflation reste un peu haute.
32:36Donc, ce n'est pas forcément trivial.
32:40Mais oui, nous avons plutôt tendance à penser que la normalisation de l'inflation et la faible croissance
32:46militent pour des baisses de taux relativement agressives de la BCE.
32:50Pour ce qui est de la Fed, le marché ne price que 44 fois de basse cette année.
32:54Encore.
32:56Encore. Mais je trouve que ce n'est pas beaucoup.
32:58Nous, on a 50. On n'est pas très loin.
33:00D'accord. Il y a de la place pour l'heure.
33:02Il me semble que le marché n'est pas très agressif.
33:04L'inflation normalise.
33:06Regardez le chiffre du corps PCE du mois de décembre.
33:10Sur les trois derniers mois, on est à 2,2% annualisé.
33:14Donc, on se rapproche de l'objectif à confirmer.
33:18Mais je ne sous-estimerai pas cette normalisation de l'inflation américaine.
33:24Surtout parce que les coûts unitaires du travail sont très modérés.
33:30Le marché de l'emploi se détend et la productivité est forte.
33:32Point clé d'ailleurs sur l'inflation puisque c'est votre postulat.
33:36Trump ne prendra pas le risque de réveiller l'inflation.
33:40C'est valable aussi pour la partie migratoire des Trumponomics ?
33:46Probablement. Mais clairement, il y a quelques effets d'annonce spectaculaire
33:52pour renvoyer certains illégaux dans leur pays.
33:58Mais je pense que net, on aura un ralentissement des flux migratoires positifs.
34:06Cela a commencé déjà l'été dernier sous Biden.
34:08Absolument. Mais je ne pense pas qu'on va avoir un effet très dur.
34:12Il n'y a pas un renversement du flux non plus à attendre.
34:16On ne s'attend pas à un choc d'offres négatifs puissants à ce niveau-là.
34:20Cela serait un des signes noirs de l'économie américaine.
34:24Ce qui a permis à l'économie américaine d'avoir à la fois de la croissance,
34:28la baisse du chômage et une inflation qui baissent,
34:32c'est parce que vous avez eu des flux migratoires importants
34:34qui ont permis de détendre le marché du travail.
34:36Si vous retendez d'un seul coup le marché du travail,
34:38vous refaites un choc d'offres là-dessus,
34:40là ce serait évidemment extrêmement négatif.
34:42On est tous, je pense, le milieu des économistes à se dire qu'il ne faut surtout pas qu'ils le fassent.
34:48Est-ce que la politique et les effets d'annonce et les effets de manche
34:51prendront le pas sur la rationalité économique ?
34:53Trump fonctionne beaucoup aussi, au moins dans un premier temps, à l'émotion.
34:57Espérons qu'effectivement il aura d'autres chats à fouetter, c'est ce que j'espère,
35:01plutôt que de faire une politique qui en plus coûte extrêmement cher.
35:05Vous avez vu que...
35:06Ah oui, par tête de migrant à renvoyer.
35:09Il utilise les avions militaires les plus gros pour avoir des superbes images.
35:13Parce qu'il a les plus gros avions militaires, il faut le savoir.
35:15Il a les plus gros avions militaires du monde, c'est très important.
35:17Et en fait, utiliser ces gros avions militaires, ça coûte un argent phénoménal.
35:21Donc en fait, même d'un point de vue bilan économique, ça ne fait aucun sens.
35:25Mais, voilà, sait-on jamais ? Je pense qu'il faut rester prudent.
35:28La question identitaire aux Etats-Unis est extrêmement forte.
35:34Il ne faut pas oublier qu'un des présidents dont s'inspire Trump,
35:38c'est quand même Calvin College.
35:39Calvin College, c'est dans les années 20.
35:41C'est le premier à avoir à la fois remis une loi migratoire,
35:44après la première loi migratoire anti-chinois,
35:46c'était la loi sur les quotas migratoires en Europe,
35:48plus les droits de douane.
35:50Ce n'est pas pour tes chances, il est décédé au bout d'un an de mandat.
35:53Donc je n'y voyais évidemment aucun aspect à cas de ma part.
35:57Mais en tout cas, il a cette volonté-là.
36:00Donc j'espère qu'effectivement, il n'ira pas jusqu'au bout,
36:02parce que c'est très important pour l'économie américaine.
36:04– Après, juste pour finir ce sujet, il faut regarder les faits.
36:06Il y a l'estimation 14, 15, 16 millions de migrants illégaux.
36:11C'est quand même un état de droit.
36:13C'est-à-dire que si jamais, aujourd'hui, ils les attrapent tous,
36:15pour les renvoyer chez eux, ils doivent passer quand même par la case tribunale.
36:18C'est un process qui, en moyenne, deux, trois jours,
36:20il vaut vite quand même aux Etats-Unis.
36:21Donc il faudrait les mettre dans des centres de détention.
36:23– Ça coûte des trillions de dollars.
36:24– Aujourd'hui, il n'y a plus de place.
36:25– C'est des trillions de dollars.
36:26– Donc il faudrait les mettre des camps.
36:28Donc c'est ce qu'on appelle ni plus ni moins des effets d'annonce pour sa base.
36:31Ça marche plutôt bien.
36:32Peut-être que les fameux avions très chers,
36:34il les fait payer par le Canada, le Mexique ou je ne sais qui maintenant pour les prendre.
36:37Mais on commence à connaître.
36:39C'est de la rhétorique, c'est du populisme, c'est des effets d'annonce.
36:41Ça marche bien d'ailleurs.
36:42Il faut quand même lui reconnaître qu'il a ce qu'il veut.
36:44Maintenant, très probablement, il ne va pas pouvoir mener jusqu'au bout cette histoire.
36:48– Après, il a ce qu'il veut.
36:49Je n'ai pas bien compris ce qu'il avait obtenu de plus du Mexique et du Canada
36:52par rapport à l'existant.
36:54– Des soldats à la frontière.
36:55– Oui, mais ils y étaient déjà.
36:56Donc visiblement…
36:57– C'est le lien à Claudia Sheinbaum.
36:59Elle a très bien compris Trump.
37:00Je crois qu'il faut l'écouter, la lire.
37:02– Il y a des caméras maintenant qui permettent de voir les soldats.
37:07– Et un tsar fontanine au Canada.
37:11Mais nous, Européens, on pense ça parce qu'on a un peu de recul.
37:13Mais la base américaine, le fait qu'ils voient l'annonce des soldats à la frontière,
37:16je pense que pour eux, cette job, il se donne.
37:18– Mais Claudia Sheinbaum, elle a très bien compris ça.
37:20On lui a offert une victoire politique sur un bateau sans aucune conséquence pour le Mexique.
37:24– Ils ont le dictionnaire Trump.
37:25Ils savent comment le décrire.
37:27– L'autre émotion du moment, c'est ce qui s'est passé sur le Nasdaq
37:30il y a un peu plus d'une semaine, le 27 janvier,
37:34avec la révélation au monde d'un modèle d'IA chinois, DeepSeek,
37:39qui affiche des performances effectivement assez spectaculaires,
37:42à la hauteur en tout cas des meilleurs modèles anglo-saxons,
37:45pour, nous dit-on, beaucoup moins d'argent et une sobriété énergétique beaucoup plus importante.
37:51Bref, qu'est-ce que ça ouvre comme porte dans le thème de l'IA ?
37:55Est-ce que ça peut être un coup dur plus que simplement une baisse intraday de Nvidia ?
38:01Est-ce que ça peut aller plus loin ?
38:03Comment est-ce qu'on continue d'investir dans ce thème de l'IA si c'est le sujet, Grégoire ?
38:08– Alors, je pense que les tarifs c'est une chose, le vrai sujet c'est celui-là.
38:11C'est à mon avis un début de guerre acharné sur l'IA,
38:14qui a déjà un peu commencé mais qui continue entre les deux grandes puissances du monde,
38:17la Chine et les Etats-Unis.
38:19La Chine ayant énormément de talent, alors que les Etats-Unis commencent à en manquer.
38:23Ça a été révélé au grand jour, on la connaissait, on connaissait le nom,
38:26et effectivement ils ont montré leur modèle.
38:29Ils ont dit 6 millions de développement, c'est probablement plus,
38:31est-ce qu'ils ont des puces de Nvidia ? Probablement.
38:33Est-ce qu'ils ont copié le modèle ? Oui, très probablement,
38:35parce qu'ils se sont rendus compte que sur des questions spécifiques,
38:37chaque GPT d'OpenAI affichait la même chose que DeepStick.
38:41– On dit style, ils disent, on ne copie pas, on dit style.
38:43– Voilà, donc très probablement c'est ça,
38:45mais le fait est que quand bien même ils aient copié, ils aient volé l'éthnologie,
38:48ça montre quand même que c'est une vraie guerre qui est acharnée, on le sait.
38:51C'est une guerre de talent et je pense que le vrai sujet qui est structurant pour la suite,
38:55c'est celui-là, notamment la guerre des talents.
38:57Pour revenir maintenant d'un point de vue marché,
38:59on a vu l'impact que ça a eu sur le marché,
39:01notamment sur les valeurs des semi-conducteurs
39:03et ce qui était plutôt bien sur cette séance,
39:05c'est que le marché globalement a monté, sauf ces valeurs-là,
39:08Nvidia étant très impactant sur le S&P 500,
39:11sur la gestion passive notamment, ça a fait baisser l'indice,
39:13mais on a vu que c'était très centré sur ces valeurs-là.
39:15– Le S&P est plus pondéré, termine flat sur la séance du 27 janvier.
39:18– Exactement, c'est plutôt une séance globalement constructive,
39:20donc quand vous faites du momentum de marché,
39:22vous dites qu'effectivement avec la clôture qu'on avait par rapport au futur du matin,
39:25c'est quand même très rassurant, donc ça nous donne des arguments
39:28pour continuer d'investir sur le marché américain,
39:30il faut faire attention à ces valeurs-là,
39:31on sait qu'il y a un problème de valorisation,
39:32on parlait de Palantir tout à l'heure,
39:34qui est super, prend 25%, quand vous voyez les ratios,
39:37vous vous demandez comment ça peut exister quand même,
39:39je crois que ça se paye très très très très très cher,
39:42donc ça surfe, moi ce que je trouve très surprenant,
39:45c'est qu'il s'est passé ça, OpenEA est extrêmement chèrement valorisé,
39:49ils font un nouveau round de financement avec SoftBank,
39:51probablement lié à Stargate, où ils augmentent encore la valorisation,
39:54comme si de rien n'était,
39:55donc on voit bien qu'il y a un jeu politique quand même derrière,
39:57en tout cas un jeu politique qui se met en place,
39:59mais je pense que c'est structurant,
40:00et je pense que ce qu'on a vu sur Nvidia,
40:02on va l'avoir plusieurs fois pendant l'année,
40:04et sur le long terme, je pense que c'est que le début.
40:06Donc c'est un nouveau schéma quand même ?
40:09C'est un schéma qu'on pensait possible,
40:11qui a été matérialisé par ce qui s'est passé sur cette léant-là,
40:13et maintenant on sait que ça va arriver,
40:15c'est une guerre entre deux grandes puissances qui vont lutter,
40:18armes égales ou pas, on verra,
40:20mais il y a quelque chose de vrai,
40:22parce que ce n'est pas un épiphénomène,
40:23il se passe quelque chose quand même,
40:24ils ont copié, de ce qu'on nous dit,
40:26pour avoir des clients qui sont investis là-haut,
40:28ils ont le talent, ils ont la matière grise,
40:30quand bien même on met des restrictions sur les puces,
40:33ils y arrivent quand même.
40:35Ce serait magnifique, ce serait un autre,
40:37Baba a sorti aussi son design derrière.
40:39Ils y arrivent plus ou moins,
40:40donc ça va être une lutte incharmée,
40:41la vraie question c'est qu'est-ce que nous on fait Européens ?
40:43On a du talent, on a des sociétés,
40:44mais pour l'instant dans la course on n'est pas là,
40:46on peut là,
40:47mais c'est très structurant pour l'avenir,
40:48mais il faut faire attention quand même,
40:49parce que c'est quelque chose qui va à mon avis survenir
40:51de manière beaucoup plus régulière.
40:53On a vu, l'histoire s'est peut-être accélérée,
40:55l'histoire de la commoditisation des IA
40:57s'est peut-être un peu accélérée
40:58depuis une semaine ou dix jours.
41:00Vincent, comment vous regardez ce sujet ?
41:02Parce que ça peut être un sujet macro,
41:03parce que le cycle de capex américain
41:05a été quand même énormément tiré ces dernières années
41:07par ces infrastructures,
41:08ce thème de l'infrastructure IA.
41:10Il y a la question de l'effet richesse aussi,
41:12Nvidia est quand même la valeur la plus détenue
41:14par les particuliers,
41:15qui en ont racheté une bonne louche lundi et mardi derniers,
41:18et puis il y a le sujet de marché derrière bien sûr.
41:20Quand même, je trouve ça très rassurant ce qui s'est passé.
41:24Dans une semaine où Nvidia a perdu 16%,
41:27le S&P ne perd que 1%,
41:29les actions européennes gagnent 1%,
41:31donc le marché a été très résistant.
41:33On avait parlé du risque de concentration
41:35et de la volatilité que ça pouvait impliquer.
41:37En l'occurrence, avant cet événement,
41:39les dix plus grosses valeurs du S&P
41:41représentaient 38% de l'indice,
41:44l'indice qui a 500 valeurs.
41:45Donc c'est une concentration énorme,
41:47et malgré une telle baisse de Nvidia,
41:49l'indice résiste bien.
41:50On a eu une dispersion énorme,
41:52aussi bien réalisée que,
41:54si vous regardez les implicites,
41:56la volatilité, il y a un décrochage entre
41:59la dispersion implicite qui a beaucoup monté
42:01et la volatilité qui reste basse.
42:03Donc l'indice résiste très bien.
42:05Ceci dit, je pense quand même qu'on est dans une année
42:07où la volatilité va monter,
42:09parce qu'il y a de l'incertitude politique,
42:11parce que les valorisations américaines sont tendues,
42:14parce qu'il y a de la concentration,
42:15donc je pense que la vol va monter.
42:16Mais là, en l'occurrence,
42:18l'indice a très très bien résisté,
42:20et in fine, l'interprétation du marché,
42:22c'est ce qui s'est passé avec DeepSeek,
42:24c'est une diffusion de l'intelligence artificielle
42:29qui va être plus rapide et moins chère.
42:32Et donc, ça veut dire gain de productivité
42:34pour l'économie dans son ensemble,
42:36et le marché, in fine, a très bien réagi.
42:38Donc je pense que c'est assez rassurant
42:40qu'on soit sorti, entre guillemets, de ce phénomène
42:43avec aussi peu de dégâts.
42:44Et ça montre quoi ?
42:45Que NVIDIA peut ne pas être systémique ?
42:50Ça montre que c'est une histoire, sans doute,
42:52de rotation, davantage que de chocs négatifs.
42:56Mais même pour NVIDIA, je dirais,
42:58on a entendu le CEO de ASML qui disait
43:01mais vous savez, une diffusion accélérée
43:03de l'intelligence artificielle,
43:05ça veut dire davantage d'investissements,
43:07davantage de puces,
43:08et donc, il n'avait pas l'air très inquiet.
43:10Satya, chez Microsoft, l'a dit,
43:12quand on est passé du client-serveur au cloud,
43:15qu'est-ce qui s'est passé ?
43:16On a vendu plus de serveurs à l'arrivée.
43:18Des plus gros.
43:19Oui, Fred ?
43:20Ce qu'on voit, c'est effectivement
43:22la focalisation désormais du marché
43:24sur les cas d'usage.
43:25Les cas d'usage de l'intelligence artificielle,
43:27et on l'a vu, même y compris au sein des...
43:29Donc la monétisation, quoi ?
43:30La monétisation et ceux qui sont capables
43:34de donner directement des applications
43:38très concrètes à cette intelligence artificielle.
43:40On n'a parlé de Palantir,
43:41c'est typiquement leur cas d'usage.
43:43On peut parler aussi dans les GAFAM de Meta,
43:45qui, elles, sont très bien sorties,
43:47justement en montrant qu'ils étaient capables
43:50directement d'aller chercher des modèles.
43:52C'est le cas aussi d'autres sociétés.
43:55Et donc, effectivement, ce qu'on voit,
43:56c'est qu'on passe de la focalisation
43:59un peu sur le hardware,
44:00sur les puces,
44:01sur le fait qu'il faut bâtir de plus en plus,
44:02il faut avoir des infrastructures,
44:04c'est vrai, on va en avoir besoin,
44:06à peut-être une focalisation
44:08sur l'essence de ce qu'est
44:10l'intelligence artificielle,
44:11c'est-à-dire la possibilité,
44:12comme le disait justement Vincent,
44:14d'accroître la productivité.
44:16Et la promesse numéro un
44:18de l'intelligence artificielle,
44:19c'est de permettre d'augmenter
44:20la croissance potentielle des économies
44:22via une augmentation de la productivité
44:24dans un monde où on sait qu'on va avoir
44:26de moins en moins de quantités de travail.
44:28Donc ça, c'est effectivement majeur.
44:29Et le deuxième élément
44:31que nous a enseigné DeepSeek,
44:33c'est peut-être que la productivité du capital,
44:36parce qu'il y avait pas mal de chercheurs
44:38qui disaient, mais oui,
44:40la productivité du travail est en train de monter,
44:42mais comme vous dépensez énormément d'argent,
44:44en fait, la productivité globale des facteurs
44:46via la baisse de la productivité du capital...
44:47C'est bien la productivité totale des facteurs
44:49qui a été choquée, là.
44:50Et là, on se dit, mais finalement,
44:52on va être capable peut-être de dépenser
44:53un peu moins d'argent,
44:54et donc la productivité globale des facteurs
44:56va monter.
44:57Et ça, d'une certaine manière,
44:59d'un point de vue macro,
45:00ce serait une très bonne nouvelle.
45:01Il nous reste une minute rapide,
45:02tour de table.
45:03Est-ce qu'il faut être un peu moins US
45:04avec les allocations aujourd'hui,
45:05sous-entendu ?
45:06Est-ce que c'est le moment
45:07d'en remettre un peu sur l'Europe ?
45:08Moi, je pense qu'il faut être
45:09toujours très équilibré
45:10et que l'Europe, aujourd'hui,
45:11présente effectivement
45:12des ratios de valorisation
45:13qui sont quand même intéressants
45:15pour qui il y a un peu de moelle
45:17et un peu de colonne vertébrale.
45:18Grégoire ?
45:19Toujours très très US dans l'esprit.
45:21Un peu d'Europe, mais très sélectif.
45:22Il y a les belles pépites.
45:23On avait parlé d'Harlequin la dernière fois.
45:25Ça reste un top player,
45:27pas du tout Chine, pour le coup.
45:29Et aux US,
45:30est-ce qu'il faut bouger des choses
45:31dans l'alloc US ?
45:33Si vous avez des ETF, par définition,
45:35vous avez les big caps,
45:36donc vous avez les magnificentes,
45:37comme on dit.
45:38Donc, si on va du stock picking,
45:39je vous dirais plus vers le hold d'América,
45:41parapétrolière, pétrolière.
45:44Mais il y a un peu d'équilibre
45:45aussi à trouver.
45:46Il faut savoir être diversifié
45:47et concentré.
45:48Si vous prenez les mêmes risques partout,
45:49ça ne va pas aller, comme on dit.
45:51Est-ce que la diversification
45:52va payer, là, cette année, Vincent ?
45:54Oui, nous, on préfère le S&P
45:56et qui pondérer au S&P lui-même.
45:58Sur Europe et États-Unis,
45:59on n'a pas de vue forte,
46:00mais encore une fois,
46:01si on a la confirmation
46:03d'une reprise manufacturière,
46:05éventuellement un cessez-le-feu en Ukraine
46:09et un Trump plutôt coopératif,
46:11moins dur qu'on pouvait le craindre,
46:13ça pourrait être une histoire
46:15de rotation géographique
46:16effectivement assez intéressante.
46:18Merci beaucoup, messieurs.
46:19Merci d'avoir été avec nous
46:20ce soir dans Planète Marché.
46:21Grégoire Kounovski,
46:22conseiller en investissement
46:23chez Normand Key,
46:24Vincent Chéniaud,
46:25directeur de la recherche
46:26de General Investments
46:27et Wilfried Galland,
46:28directeur stratégique
46:29chez l'agence de l'investissement
46:30et financier Arbevel.
46:41Le dernier quart d'heure
46:42de Smartbourg chaque soir,
46:43c'est le quart d'heure thématique.
46:44Le thème ce soir,
46:45c'est celui des opérations sur capital.
46:47Comme on dit,
46:48on est dans le thème du M&A,
46:50des offres publiques
46:51et autres OPA
46:52qui ont pu animer
46:53le marché français en 2024.
46:56Nous parlons du 13e baromètre annuel
46:58des offres publiques
46:59déposées en France,
47:00publiées chaque année,
47:01depuis 13 ans,
47:02par la banque Alentra.
47:03L'un des associés gérants
47:04est avec nous,
47:05managing partner
47:06corporate finance
47:07chez Alentra,
47:08Olivier Guignon.
47:09Bonsoir, Olivier.
47:10Bonsoir.
47:11Merci beaucoup d'être avec nous
47:12et de reprendre avec vous
47:13ce baromètre.
47:14Je crois qu'on l'a laissé
47:15un peu de côté,
47:16en tout cas dans l'émission.
47:17Je crois qu'on n'en avait pas parlé
47:18l'an dernier
47:19et peut-être l'année d'avant.
47:20Que s'est-il passé en 2024
47:21du point de vue
47:22des offres
47:23et des opérations sur capital
47:24en France,
47:25qui est la géographie
47:28d'analyse ?
47:29Quel est le bilan
47:30quantitatif et qualitatif
47:31qu'on peut tirer
47:32de cette année 2024,
47:33Olivier ?
47:34Sur le plan quantitatif,
47:35on peut noter
47:36une nette augmentation
47:38du nombre d'offres publiques
47:40puisqu'on a comptabilisé
47:4242 offres publiques,
47:4439 déposées,
47:453 annoncées.
47:46Ce qui nous ramène,
47:47c'est vraiment
47:48sur les belles années.
47:49L'année d'avant,
47:50pour vous donner
47:51des éléments de comparaison,
47:52on était à 31 OPA.
47:53L'année d'avant,
47:54encore à 35.
47:55Et donc,
47:56on revient sur
47:57l'année 2021,
47:58où on devait être
47:59autour de 45 OPA.
48:00Donc, ce sont vraiment
48:01des très belles années.
48:02Donc, ça,
48:03sur le plan quantitatif,
48:04ce sont les premiers éléments.
48:05Sur le plan qualitatif,
48:06comment expliquer
48:07cette augmentation ?
48:08L'année 2024 a été marquée
48:09par une baisse du CAC,
48:10qui a été de l'ordre
48:11d'un peu plus de 2 %.
48:12Vous connaissez ça ?
48:13On connaît l'histoire
48:14du CAC en 2024.
48:15Et sur le plan quantitatif,
48:16comment expliquer
48:17cette augmentation ?
48:18L'année 2024 a été marquée
48:19par une baisse du CAC,
48:20qui a été de l'ordre
48:21d'un peu plus de 2 %.
48:22Vous connaissez ça ?
48:23On connaît l'histoire
48:24du CAC en 2024.
48:25Vous connaissez l'histoire
48:26du CAC en 2024.
48:27Et donc, effectivement,
48:28les valeurs boursières françaises
48:29ont apparu
48:30de meilleurs marchés,
48:31on dirait,
48:32par rapport
48:33à d'autres comparables.
48:34Et les investisseurs
48:35ne s'y sont pas trompés.
48:36Ils ont dit,
48:37c'est le moment
48:38de poursuivre
48:39les emplettes.
48:40D'autant que
48:41les conditions de financement
48:42se sont un petit peu détendues.
48:43Elles s'améliorent encore.
48:44Et là aussi,
48:45on verra que
48:46ces offres publiques
48:47ont été déposées
48:48de manière
48:49un peu plus
48:50efficace.
48:51Et donc,
48:52il y a eu
48:53des offres publiques
48:54qui ont été déposées
48:55également par
48:56des investisseurs financiers
48:57en nombre un petit peu
48:58plus important
48:59que les années précédentes.
49:00Donc,
49:01on peut,
49:02on développera peut-être
49:03tout à l'heure,
49:04dans la physionomie
49:05même des offres publiques
49:06qui ont été déposées,
49:07on a toujours
49:08ces offres publiques
49:09classiques,
49:10les OPA,
49:11mais on a
49:12de plus en plus
49:13ces offres publiques
49:14d'achat simplifiées.
49:15C'est-à-dire
49:16où l'initiateur
49:17a déjà le contrôle
49:18de la société
49:19en vue donc
49:20de lancer son offre
49:21et d'aller
49:22au retrait
49:23de la cotation.
49:24Et puis,
49:25on a aussi
49:26une augmentation
49:27très sensible
49:28du nombre
49:29d'offres publiques
49:30de retrait
49:31suivi de retrait
49:32obligatoire.
49:33Ce sont des offres publiques
49:34où l'initiateur a plus
49:35de 90% du capital
49:36et des droits de vote.
49:37Je crois qu'on en a eu
49:389 cette année,
49:39ce qui est un record
49:40absolu.
49:41Quels enseignements
49:42on tire de ça,
49:43Olivier,
49:44sur ces points ?
49:45Parce que,
49:46pour discuter avec vous,
49:47depuis quelques années
49:48effectivement,
49:49la montée en puissance
49:50des opérations
49:52qu'est-ce que ça nous dit ?
49:53L'état d'esprit
49:54des acquéreurs,
49:55effectivement.
49:56Et puis,
49:57les retraits.
49:58Pourquoi est-ce qu'on a envie
49:59d'aller jusqu'au retrait ?
50:00D'ailleurs,
50:01est-ce qu'on réussit
50:02souvent à aller
50:03jusqu'au retrait
50:04quand l'intention
50:05est d'aller jusqu'au retrait ?
50:06Tout à fait.
50:07Alors,
50:08effectivement,
50:09de plus en plus d'initiateurs
50:10lancent des offres publiques
50:12en ayant le contrôle
50:13préalablement
50:14de la société,
50:15c'est-à-dire en ayant
50:16la majorité du capital
50:17et les droits de vote.
50:18Pourquoi ?
50:19D'abord parce que
50:20ça leur permet
50:21d'abord de réussir leur offre.
50:22Il y a ce qu'on appelle
50:23en droit boursier
50:24un seuil guide de caducité.
50:25Lorsque vous lancez votre offre,
50:26si vous êtes en dessous
50:27du seuil de 50%,
50:28eh bien,
50:29pour considérer
50:30que votre offre est réussie,
50:31il faut atteindre au moins
50:32le seuil du 50%.
50:33Donc,
50:34déjà,
50:35les initiateurs se disent
50:36avant même de lancer mon offre,
50:37je veux déjà avoir réussi
50:38ce seuil,
50:39l'avoir dépassé.
50:40Et donc,
50:41la façon de faire,
50:42c'est les offres publiques
50:43d'achat simplifiées.
50:44Premièrement.
50:45Deuxièmement,
50:46pourquoi,
50:47au-delà de réussir cette offre
50:48et d'avoir le contrôle
50:49de la société,
50:50c'est se rapprocher
50:51le plus possible
50:52du seuil de 90% ?
50:53Plus ma rampe de lancement
50:54est importante,
50:55plus ma probabilité
50:56d'atteindre le seuil
50:57de 90% est importante.
50:58Et pourquoi
50:59on veut se retirer
51:00de la bourse
51:01de plus en plus ?
51:02Effectivement,
51:03le taux d'intention
51:04de retrait est de l'ordre
51:05de 77%.
51:06Le taux de transformation
51:07est encore plus fort,
51:08de 95%.
51:09Pourquoi ?
51:10Tout simplement
51:11parce que la bourse
51:12ne remplit plus
51:13son objectif premier
51:14qui est
51:15de permettre
51:16le financement
51:17des sociétés
51:18qui sont cotées
51:19en bourse.
51:20Premièrement,
51:21lorsque vous êtes
51:22dans un mouvement baissier
51:23comme c'était le cas
51:24en 2023,
51:25faire une augmentation
51:26de capital vous amène
51:27à être dilué
51:28et donc les actionnaires
51:29de référence
51:30n'en veulent pas.
51:31Premièrement.
51:32Deuxièmement,
51:33dans un mouvement baissier,
51:34vous externalisez
51:35une valeur de votre société
51:36baissière
51:37alors que vos comparables
51:38non cotées,
51:39eux,
51:40n'externalisent pas.
51:41Troisièmement,
51:42vous avez des coûts
51:43qui sont inhérents
51:44à la bourse,
51:45des réglementations,
51:46des transmissions
51:47d'informations
51:48à l'ensemble du marché.
51:49Certains disent
51:50c'est bien,
51:51on se met en bourse
51:52parce que ça va nous créer
51:53une certaine discipline
51:54intellectuelle,
51:55financière,
51:56etc.
51:57Mais lorsque les choses
51:58tournent un petit peu
51:59moins bien,
52:00vous vous dites
52:01non,
52:02c'est des contraintes,
52:03c'est de la transmission
52:04d'informations
52:05à des concurrents
52:06et donc toutes ces raisons
52:07cumulées
52:08font que
52:09ces actionnaires,
52:10pour peu qu'ils contrôlent
52:11leur société,
52:12se disent très bien,
52:13on va réaliser
52:14la suite de la croissance
52:15plus rapidement,
52:16plus rapidement,
52:17plus rapidement,
52:18plus rapide,
52:19plus discret
52:20et avec moins de transmission
52:21et moins de coûts.
52:22Il y a,
52:23vous le disiez tout à l'heure,
52:24la typologie
52:25des initiateurs
52:26d'offres.
52:27Comment est-ce
52:28qu'elle s'équilibre
52:29entre les industriels
52:30d'un secteur
52:31et les financiers ?
52:32Les paramètres
52:33étaient un peu plus favorables
52:34pour les financiers
52:35l'an dernier,
52:36Olivier ?
52:37Oui,
52:38ils se sont améliorés.
52:39On ne retrouve pas
52:40les grandes années
52:41d'il y a...
52:42D'être au zéro,
52:43quoi !
52:45Et donc,
52:46effectivement,
52:47les financiers
52:48ont été un petit peu
52:49plus entreprenants
52:50sur la bourse.
52:51Lors de 31%
52:52des offres publiques
52:53qui ont été initiées
52:54par des financiers,
52:55c'était un petit peu
52:56moins avant.
52:57Donc,
52:58ça s'est amélioré
52:59parce que
53:00les conditions de financement
53:01se sont améliorées.
53:02Néanmoins,
53:03ça ne s'est pas amélioré
53:04de façon significative,
53:05comme je viens de l'indiquer,
53:06parce que,
53:07sans doute,
53:08les fonds d'investissement
53:09avaient d'autres préoccupations
53:10et là,
53:11les fonds d'investissement
53:12avaient d'autres préoccupations
53:13et la principale,
53:14c'est qu'un fonds d'investissement,
53:15avant d'acheter,
53:16il faut aussi
53:17qu'il liquide
53:18ses participations.
53:19Or,
53:20les fonds d'investissement
53:21ont accumulé
53:22une série de participations
53:23très significatives
53:24qu'ils tardent
53:25à vendre
53:26sur le marché
53:27parce que les valorisations
53:28n'étaient plus là
53:29et ils ont quand même
53:30besoin de vendre
53:31ces participations
53:32parce que
53:33s'ils veulent relever
53:34de nos véhicules
53:35de l'argent,
53:36il faut
53:37qu'ils vendent
53:38ces participations
53:39parce que
53:40ils ont besoin
53:42il faut qu'ils aient montré
53:43à leurs helpies
53:44qu'ils ont réalisé
53:45de bonnes ventes.
53:46Et donc,
53:47la préoccupation,
53:48c'est d'abord
53:49vendre
53:50avant d'acheter
53:51et donc acheter en bourse,
53:52lancer des offres publiques.
53:53D'accord.
53:54Donc là,
53:55de ce point de vue-là,
53:56c'est un marché d'acheteurs
53:57aujourd'hui,
53:58c'est ça ?
53:59Là,
54:00c'est un marché d'acheteurs,
54:01on le voit
54:02dans les statistiques,
54:03bien évidemment.
54:04Les conditions
54:05de financement
54:06s'améliorent,
54:07c'était ce qu'indiquaient
54:08vos précédents invités
54:09et donc,
54:10on peut penser
54:11que les financiers
54:12vont continuer
54:13à monter
54:14dans le nombre
54:15des initiateurs
54:16d'offres publiques.
54:17Sur la quarantaine
54:18d'offres
54:19déposées,
54:20alors,
54:21quels ont été
54:22peut-être
54:23des secteurs
54:24emblématiques
54:25ciblés ?
54:26Est-ce qu'il y a eu
54:27des opérations
54:28aussi marquantes,
54:29emblématiques
54:30qu'il faut
54:31soulever Olivier ?
54:32Oui.
54:33Alors,
54:34toujours le même secteur
54:35leader,
54:36je dirais,
54:37télécommunications,
54:38tech,
54:39la grande majorité
54:40des offres publiques
54:41et ça,
54:42ça ne change pas,
54:43c'est vraiment
54:44la grande tendance
54:45de ces dernières années.
54:46Ensuite,
54:47sur les marchés,
54:48il y a
54:49un point important
54:50à souligner,
54:51c'est que
54:52les offres publiques
54:53se sont surtout
54:54réalisées
54:55sur Oronex Growth
54:56plus que sur
54:57Oronext.
54:58Oui.
54:59Là,
55:00c'est très net
55:01et je crois même
55:02que c'est la première fois
55:03qu'en pourcentage,
55:04on a 51%
55:05sur Oronex Growth,
55:07versus 49%
55:08sur Oronex.
55:09Donc,
55:10je ne sais plus
55:11quel compartiment c'était
55:12mais Growth,
55:13c'est les entreprises
55:14de croissance,
55:15comme son nom l'indique.
55:16Exactement,
55:17c'est ces sociétés
55:18qui ont une capitalisation
55:19qui tourne
55:20autour de
55:21150 millions minimum,
55:22qui peuvent aller
55:23beaucoup plus loin,
55:24les compartiments ABC
55:25commencent à 150
55:26et vont jusqu'à
55:27plusieurs milliards.
55:28Ce sont surtout,
55:29et c'est ça
55:30qu'il explique,
55:31ce sont surtout
55:32des sociétés,
55:33alors d'abord,
55:34à taille humaine,
55:35plus faciles à acquérir,
55:36plus familiales,
55:37plus contrôlées,
55:38donc on retrouve
55:39cette possibilité
55:40d'acheter un blog,
55:41d'avoir le contrôle
55:42et d'aller plus facilement
55:43au retrait.
55:44Si j'ai l'accord
55:45de la famille,
55:46tout va bien.
55:47Exactement,
55:48vous pouvez y aller
55:49facilement.
55:50Et puis,
55:51ce sont des sociétés
55:52qui sont moins bien
55:53valorisées encore
55:54que les autres sociétés
55:55cotées.
55:56Pourquoi ?
55:57Parce qu'elles sont
55:58souvent moins bien suivies
55:59étant des plus petites valeurs,
56:00les analystes se concentrent
56:01moins sur ces valeurs
56:02et donc,
56:03on retrouve cette problématique
56:04des comparables
56:05non cotées.
56:06On se dit,
56:07non seulement je suis
56:08moins bien suivi
56:09en bourse,
56:10mais encore moins bien
56:11puisque je suis
56:12sur Ronex Growth
56:13et donc,
56:14je suis dévalorisé
56:15encore plus
56:16vis-à-vis de mes pères
56:17non cotés.
56:18Tous ces éléments-là aussi
56:19font qu'on a
56:20une croissance
56:21assez significative
56:22des offres publiques
56:23sur ce segment-là
56:24de Ronex Growth.
56:25Comment vous envisagez
56:26les perspectives
56:27pour ce thème
56:28des opérations,
56:29des offres publiques
56:30pour 2025
56:31en France ?
56:33Et quand même,
56:34la petite question politique,
56:35est-ce que le climat pèse ?
56:36Est-ce que c'est un frein ?
56:37Puisque là,
56:38vous nous montrez quand même
56:39que 2024 a été une année
56:40de belles reprises
56:41qui nous ramène
56:42à des belles années,
56:43en l'occurrence 2021.
56:44Est-ce que c'est une dynamique
56:45qui peut se poursuivre
56:46malgré le niveau d'incertitude
56:47assez élevé
56:48dans lequel on navigue
56:49aujourd'hui ?
56:50Alors,
56:51je dirais que,
56:52globalement,
56:53oui,
56:54cette dynamique se poursuit.
56:55On le voit
56:56dans les opérations
56:57qui arrivent,
56:58celles qui sont
56:59potentielles.
57:00En général,
57:02engagées ou annoncées.
57:03On voit Véralia,
57:04qui est une rumeur
57:05qui date d'aujourd'hui.
57:06Il y a même 3 milliards
57:07de capitalisation.
57:10Donc,
57:11je pense que 2025
57:12se dirige
57:13sur une même tendance
57:14que 2024.
57:17L'incertitude
57:19et le marasme
57:20potentiellement économique
57:21et politique
57:24renforcent cette tendance.
57:25J'entends.
57:26Parce que,
57:27là encore,
57:28on se dit,
57:30justement,
57:31ça risque de peser
57:32sur ma valorisation.
57:35Même si la bourse
57:37a repris par rapport
57:38à 2024,
57:39on n'est pas encore
57:40sur une reprise
57:41excessive.
57:43Et donc,
57:44là encore,
57:45il y a de bonnes affaires
57:46à faire.
57:47Là encore,
57:49un certain nombre
57:50d'initiateurs
57:51potentiels
57:53se disent
57:55qu'il faut
57:56retirer les sociétés
57:57de la cote
57:58parce que
57:59c'est le moment.
58:00Et toutes les autres contraintes
58:01que j'évoquais,
58:02notamment la communication
58:03et la lourdeur
58:04de la réglementation
58:05pèsent.
58:06Et ça,
58:07ça n'est pas prêt
58:08de changer,
58:09malheureusement.
58:10Merci beaucoup,
58:11Olivier Guignon.
58:12Exercice de réalité,
58:13quand même,
58:14sur ce qu'est la bourse
58:15aujourd'hui
58:16et ce que peut représenter
58:17la bourse
58:18pour des entreprises
58:19de petite taille
58:20ou de taille intermédiaire.
58:21Il faut l'entendre !
58:22Associé gérant,
58:23managing partner
58:24du département
58:25Corporate Finance
58:26de la Banque,
58:27nous avons l'honneur
58:28d'être l'invité
58:29de ce dernier quart d'heure
58:30de Spartbord ce soir.

Recommandations