SMART BOURSE - Emission du lundi 26 février

  • il y a 8 mois
Lundi 26 février 2024, SMART BOURSE reçoit Bertrand Puiffe (Gérant actions internationales, Fidelity) , Mohammed Amor (Directeur Général, Thematics Asset Management) , François Chaulet (Président, Montségur Finance) et Gilles Etcheberrigaray (Cofondateur, président et directeur des investissements, Elkano AM)

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00:00 [Musique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des marchés chaque jour sur Bsmart à 17h si vous nous suivez en direct pour la grande édition sur Bsmart TV,
00:18 à retrouver bien sûr en replay chaque soir sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24 Au sommaire de cette édition ce soir, des marchés qui respirent un peu pour entamer cette nouvelle semaine après une semaine qui aura été explosive,
00:32 marquée bien sûr par les résultats de Nvidia et une pluie de records boursiers allant des Etats-Unis au Japon en passant par l'Europe.
00:41 Le stock 600 lui aussi a battu ses records précédents et atteint de nouveaux sommets.
00:48 Une phase de pause donc en tout cas pour cette séance qui semble tout à fait légitime alors que les investisseurs se préparent à digérer de nouvelles données économiques,
00:57 notamment sur le front de l'inflation qui pourrait redevenir un sujet dans un contexte où non seulement la croissance américaine ne ralentit pas mais peut-être en train de réaccélérer.
01:07 Les investisseurs prendront connaissance de l'indice des prix à la consommation mesuré comme le Corp PCE pour le mois de janvier
01:14 ou encore les données préliminaires d'inflation en zone euro pour le mois de février.
01:18 Au cours des prochains jours, discussion à suivre évidemment avec nos invités de Planète Marché dans un instant.
01:24 Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique, nous nous focaliserons justement sur les enjeux de la gestion thématique pour cette année
01:33 et les prochaines années. C'est le directeur général de Thematics Assets Management, Mohamed Amor, qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
01:40 (Générique)
01:50 Avant d'écrire nos invités de Planète Marché, tendance mon ami. Chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
01:58 Fin de l'huille, séance de hausse pour la Bourse de Paris qui frôlait les 8000 points vendredi.
02:04 L'heure est à la prudence aujourd'hui dans l'attente des données de l'inflation aux États-Unis avec la publication jeudi du très regardé Corp PCE.
02:13 Les investisseurs attendent également les données de la zone euro. Côté asiatique, l'indice CSI 300 perd 1% après que Moody's a retiré sa note de crédit
02:22 à 11 entreprises dont 10 promoteurs immobiliers. Du côté des résultats d'entreprises, Berkshire Hathaway, le groupe de Warren Buffett,
02:30 fait état d'un bénéfice net historique de 96 milliards de dollars au titre de l'exercice 2023.
02:37 Les investisseurs ont également pris connaissance de la lettre annuelle aux actionnaires adressée par Warren Buffett dans laquelle il revient sur les gains de ses investissements au Japon
02:46 et dans laquelle il ne dévoile pas de nouveaux investissements pour 2024. Le cash disponible atteint un nouveau record à plus de 167 milliards de dollars.
02:55 Le titre est en hausse à l'ouverture. Domino's Pizza publie des résultats meilleurs que prévus avec un bénéfice net à 157 millions de dollars au quatrième trimestre.
03:06 Le titre est en hausse à Wall Street. Autre actualité, du côté des valeurs, Sanofi gagne 0,5% après avoir annoncé des résultats positifs pour un essai de phase 2
03:17 pour un traitement contre l'urticaire chronique chez les adultes. Dans le secteur de la santé toujours, à noter le bond d'une biothèque européenne aujourd'hui,
03:25 Ziland Pharma à Copenhague s'envole de 30% pour arriver en tête du Stoxx 600. Un de ses partenaires fait part de résultats encourageants pour un essai clinique
03:35 dans le traitement d'une maladie du foie gras. Enfin, Saint-Gobain annonce avoir conclu un accord définitif d'acquisition avec CRS,
03:43 un spécialiste australien de matériaux de construction. Le groupe paiera 9 dollars australiens par action représentant une valeur d'entreprise à 4,5 milliards de dollars australiens,
03:53 soit environ 2,7 milliards d'euros. Le titre de Saint-Gobain est en légère baisse aujourd'hui.
04:00 Demain, les investisseurs prendront connaissance de la confiance des consommateurs du Conference Board pour le mois de février aux Etats-Unis,
04:07 ainsi que de l'enquête de conjoncture auprès des ménages français pour le mois de février. Ils prendront aussi connaissance de l'inflation au Japon.
04:15 Côté micro, les investisseurs prendront connaissance des résultats de Bouygues, d'Edenrey, d'Eurofins et de Macy's.
04:21 Ils arbitreront aussi les résultats de GTT publiés après la clôture.
04:25 Tendance mon ami, chaque soir, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel en ouverture de Smartbourse sur Bsmart.
04:32 (Générique)
04:42 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète.
04:46 Marc Ché, Gilles Etcheberry-Garaï est à nos côtés, président et directeur des investissements d'Elcano Asset Management.
04:51 Bonsoir Gilles. Merci d'être là. Merci à François Chollet d'être à nos côtés également.
04:55 Bonsoir François. Ravi de vous retrouver. Vous êtes le président de Montségur Finance et Bertrand Puif est également avec nous.
05:01 Merci de votre présence. Vous êtes gérant d'action internationale chez Fidelity.
05:05 Je le disais, sous forme de boutade, non, les records sont faits pour être battus, en tout cas sur le plan statistique.
05:11 On est à un moment où la plupart des grands indices boursiers, en tout cas des marchés développés, sont à des niveaux historiques.
05:19 Que ce soit le Nasdaq bien sûr aux Etats-Unis, le S&P 500, le Stock 600 en Europe, le Nikkei japonais.
05:26 Qu'est-ce qu'on peut dire peut-être des fondamentaux ou de la partie technique qui a pu amener ces indices boursiers à ces niveaux-là ?
05:33 Et comment est-ce qu'on envisage la suite partant de là ?
05:37 Alors quand on va regarder des statistiques d'un broker Deutsche Bank, pour ne pas les citer ce matin,
05:43 si on regarde le S&P 500, sur les 17 dernières semaines, il a monté 15 fois.
05:50 On a vu ça qu'une seule fois dans l'histoire boursière, c'est en 1989.
05:55 Et juste après, mais vraiment dans les jours qui ont suivi, l'indice S&P 500 a décroché de 11%, ce qui est un peu normal.
06:01 Il y a un peu un effet respiration derrière le marché, ensuite continué en bull market.
06:06 Mais ce que je veux dire c'est qu'il y a sans doute devant nous une correction, au moins technique,
06:10 qui sera saine avant éventuellement de repartir derrière sur d'autres fondamentaux.
06:14 Après la situation, elle reste quand même... Alors c'est vrai qu'il y a eu aussi, c'est vrai que ce qui a poussé cela,
06:20 c'est pour la première fois depuis deux ans, des flux importants vers les actions,
06:24 puisque sur les cinq dernières semaines, on a eu jusqu'à 75 milliards en cumulé de fonds vers les actions.
06:29 Ça fait deux ans qu'on n'avait pas vu ça. Alors je pense qu'il y a un petit peu aussi de panic buying.
06:33 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui ont "the fear of missing out", donc la peur de ne pas être dans le mouvement, de rater la hausse.
06:40 Des gens qui n'étaient pas là au début d'année et qui se mettent aujourd'hui en se disant "ben voilà, on panique, on rachète".
06:45 Même si on a perdu, on n'a pas pu capter la première phase de hausse.
06:50 Donc tout ça, ça a un effet un peu d'enchaînement.
06:52 Plus on a aussi des gens qui sortent de la gestion active pour aller vers la gestion passive.
06:56 Et donc ça aussi, c'est un mouvement un petit peu d'accélérateur, en particulier sur les gros poids des indices,
07:02 puisque la gestion malheureusement active ne peut pas pondérer de la même manière des Nvidia ou des valeurs comme celle-là.
07:08 Donc c'est là qu'il y a cet effet un petit peu des effets techniques, mais qui semble de notre point de vue un peu être à bout de souffle.
07:15 Alors après, évidemment, la situation est très différente d'un marché à l'autre.
07:19 Si on regarde d'une certaine manière, c'est de regarder un peu la prime de risque implicite de ces marchés-là.
07:25 On prend en fait l'inverse du PER et on compare ça au taux sans risque à 10 ans.
07:31 Si on regarde sur le S&P, on est à zéro aujourd'hui.
07:35 Un S&P à 23 fois et des taux longs à 4,5, on est à zéro de prime de risque.
07:40 Ça veut dire en termes d'espérance de gain, il n'y a pas de prime à détenir le S&P 500 en tant qu'indice par rapport à un actif sans risque.
07:47 Sachant que la moyenne historique est entre 4 et 4,5 %, donc on est quand même très très loin.
07:53 Côté de ça, on regarde l'Europe, le stock 600, on fait le même exercice, on est entre 4 et 4,5.
07:58 Donc là, il y a encore un peu de potentiel.
08:00 Si on fait cet exercice sur le Japon, on est à 3 %, donc c'est encore correct.
08:05 Sur la Chine, alors là, on est à 9 %.
08:11 Sur l'Inde, on est à -3 %.
08:15 Prime de risque négative sur les actions indiennes ?
08:17 Oui, c'est un hot market.
08:19 Parce que l'Inde, si vous voulez, on a 24 fois les profits, mais on est à 7 % de taux long.
08:22 Il faut avoir ça en tête quand même aussi.
08:24 Donc voilà, une situation qui est très différenciée par marché.
08:27 Donc je pense qu'aujourd'hui, le signal, ce n'est pas de sortir massivement des marchés,
08:31 mais c'est vraiment de faire une sélection, en particulier géographique,
08:35 et ensuite on en parlera sans doute tout à l'heure, en termes de secteur et de valeur au sein des secteurs.
08:39 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, acheter les indices, les yeux fermés, en particulier l'indice américain,
08:43 nous paraît être un petit peu risqué.
08:46 On sort de la lettre annuelle de Warren Buffett aux actionnaires de Berkshire Hathaway.
08:50 Il annonce parmi les messages qu'ils distillent, un niveau de cash record chez Berkshire Hathaway,
08:55 plus de 167 milliards de cash.
08:58 Il a toujours ce problème à déployer son cash.
09:01 Il a très bien acheté les boîtes de trading japonaises et ça lui a bien pris.
09:05 Ça a été un contributeur très important à sa performance.
09:09 Après, il reste quand même énormément de cash face à ça.
09:11 Comment vous appréhendez cette situation de marché, François ?
09:14 Il y a toujours ce côté un peu vertige des cimes ou des sommets,
09:18 quand on voit autant d'indices battre des records, parfois qui datent de très longtemps.
09:22 Le Nikkei, c'était 34 ans en arrière, etc.
09:25 Et en même temps, encore une fois, je le rappelle, statistiquement,
09:28 on a plus de chances qu'après des records, les gains soient encore positifs pour les mois qui suivent.
09:33 Je partage le constat sur les primes de risque.
09:36 Après, le marché est disloqué avec, comme on le dit régulièrement, une concentration extrême.
09:42 Mais cette concentration extrême des performances, elle est liée aussi à une concentration extrême des profits.
09:47 Ce sont ces entreprises-là qui ont fait 50% de profits au quatrième trimestre,
09:52 50% de hausse de profits au quatrième trimestre, alors que le reste du S&P était plutôt en négatif ou zéro moins.
09:58 Donc, elles concentrent les performances, elles concentrent l'indice,
10:02 elles concentrent les investisseurs puisque ce sont la gestion passive aujourd'hui qui emporte la mise face aux gestions actives.
10:07 Et donc, on a cette triple concentration qui fait qu'on a effectivement un marché qui monte,
10:12 non pas sur de l'abstrait, c'est bien des profits qui le font monter,
10:16 mais d'une manière extrêmement concentrée, laissant de côté tout un tas de secteurs ou d'entreprises de taille moyenne ou petite
10:24 qui, elles, sont complètement laissées de côté.
10:26 Est-ce qu'à ce niveau-là d'élastique, on peut considérer qu'on a atteint un point, on va dire, le climax de la survalorisation ?
10:36 Force est de constater que, trimestre après trimestre, le PER nous inquiète,
10:42 mais le PEG, c'est-à-dire la division du PER par la croissance de l'entreprise, est plutôt rassurant.
10:47 On est dans quelque chose qui est très bien valorisé et, dans le même temps, on a de bonnes raisons de l'être.
10:53 Nvidia est l'exemple parfait.
10:55 Nvidia n'est pas plus chère après sa publication qu'avant sa publication.
11:01 Exactement. Le vrai problème, c'est que je vais mettre…
11:03 Oui, oui, laissons Nvidia de côté.
11:05 Si je prends un Microsoft, si je prends un Apple, si je prends un Alphabet,
11:08 si je prends un Meta qui a fait un parcours boursier exceptionnel,
11:12 on a de très bonnes raisons de voir des flux assez récurrents sur les profits.
11:17 Quand on regarde Nvidia, c'est vrai que je suis un peu plus partagé sur Nvidia.
11:20 Alors, dans notre sélection, on a le droit de se tromper parfois.
11:23 On s'est trompé, on a lâché Nvidia.
11:25 En revanche, on ne s'est pas trompé, on n'a non plus pas investi sur Tesla,
11:29 ce qui fait qu'on arrive malgré tout à s'en sortir.
11:32 La raison pour laquelle on a évité Nvidia, elle est simple,
11:35 c'est qu'on est sur une phase extraordinaire sur ce dossier-là,
11:38 dans un secteur qui, dans le passé,
11:41 et là, c'est peut-être mon absence de cheveux qui fait référence,
11:44 mais on a vu la difficulté dans les fabricants de Semi d'arriver à maintenir durablement
11:49 des barrières à l'entrée sur des vagues de disruption technologique.
11:54 On l'a vu chez Intel, on l'a vu chez AMD à une époque,
11:58 on l'a vu chez ST Micro à de très nombreuses reprises
12:00 où le temps des investissements est très coûteux en capital
12:03 et le temps de retour sur ces investissements n'est pas toujours très long.
12:07 Donc, mon inquiétude sur Nvidia, c'est simplement qu'aujourd'hui,
12:10 on a tous les voyants qui sont ouverts, mais on a aussi une concurrence
12:13 qui fourbi ses armes et d'autres générations qui arrivent
12:16 qui vont être a priori capables.
12:18 Je suis très confiant sur des ASML ou MSI des semi-unis européens
12:23 qui fournissent les machines pour l'ensemble des fonds.
12:26 Quel que soit le gagnant.
12:28 Autant j'ai un peu plus de réticence à aller sur des Nvidia sur ces niveaux-là,
12:33 même si c'est une boîte qui a le Golgi-Lox que vous citez régulièrement,
12:38 c'est-à-dire tous les panneaux ouverts, à l'exception de la valorisation
12:42 qui est quand même très élevée.
12:43 Et encore une fois, mon inquiétude, c'est simplement sur le fait
12:45 qu'il faudra beaucoup de temps pour que cette valorisation soit justifiée
12:49 et que je ne suis pas certain que ce temps soit un temps
12:52 qui soit laissé à cette entreprise pour agir comme elle avait le choix.
12:56 La concurrence se met en ordre de marche.
12:59 Mais là aussi, il y a une question, en combien de temps la concurrence
13:01 peut-elle rattraper les capacités et les performances des GPU Nvidia ?
13:06 Il y a un deuxième argument, c'est la concentration des carnets de commandes.
13:09 Il ne faut pas se tromper, Nvidia a comme client des gens comme Meta,
13:15 comme Microsoft, etc., qui ont déployé des carnets de commandes stratosphériques.
13:23 Ce n'est plus le gamer du coin de la rue qui achète la carte graphique Nvidia
13:26 depuis déjà 15 ans.
13:28 Le pouvoir de négociation de ces carnets n'est pas le même que celui d'un particulier.
13:32 C'est plus la même histoire, c'est sûr.
13:33 Une nouvelle typologie de clientèle, effectivement, pour Nvidia aujourd'hui.
13:36 Gilles, vos commentaires sur cette situation de marché.
13:39 Et encore une fois, le risque de concentration, est-ce que c'est un problème aujourd'hui
13:43 qui peut entraver la bonne marge des marchés telle qu'on l'observe ?
13:48 Et le risque principal, est-ce que c'est encore un risque à la hausse devant nous
13:54 pour les actifs risqués ?
13:55 Deux choses.
13:57 Le risque de concentration, oui, il est de plus en plus important,
14:00 puisque je crois que 10% du marché américain représente 75% de la capitalisation
14:04 pour la première fois depuis 1929.
14:06 Donc on a une concentration, mais même juste en dessous.
14:08 On parle de Berkshire, on parle des choses comme ça.
14:10 Berkshire a bientôt un trillion de market cap, c'est parti des valeurs qui gagnent énormément.
14:15 Et ça, c'est l'effet, je pense, gestion passive qui fait que quand on est gagnant
14:20 et qu'il n'y a pas de problème, on est gagnant.
14:23 Après, si on parle des 7 magnifiques, ou 7 mercenaires, ou 7 samouraïs, ce qu'on veut,
14:27 on commence à voir une bifurcation très nette.
14:30 Les 4 plus-vieilles alaïes montent et montent fort sur les résultats.
14:36 Apple, Tesla et Google, juste aujourd'hui, de justesse,
14:40 et les positifs depuis l'année.
14:42 On a quand même 2 valeurs dont une a 2 trillion de dollars qui sont en train de lâcher le wagon.
14:46 C'est comme dans le peloton. Dans la montée, il y en a 4 qui partent devant.
14:49 Et 3 qui sont plus ou moins en souffrance, dont 2 très liées à la Chine, que sont Apple et Tesla.
14:55 Donc on voit quand même une concentration, mais en plus une concentration qui a tendance encore à augmenter.
15:00 Puisqu'aujourd'hui, c'est 4 valeurs avec le Graal d'AGI, de General Intelligence,
15:08 qui me paraît, c'est plus la diffusion.
15:10 - Intelligence Artificielle Générative. - Voilà.
15:12 Et qui aujourd'hui, les 4, enfin Amazon un peu moins,
15:15 parce qu'Amazon c'est parce qu'ils ont vraiment des data centers,
15:18 mais les 3 autres sont dans le Génératif.
15:21 Ils parlent du Génératif, quelque chose qui est comme la conduite autonome,
15:24 pareil, on l'a annoncé pour maintenant, mais qui est sans cesse, va être poussée.
15:28 Donc il y a quand même un risque à un moment où on s'aperçoit que...
15:31 - Enfin les outils, ne serait-ce que les robots conversationnels et les modèles de langage large,
15:36 qui nourrissent aussi ces robots conversationnels, ils existent aujourd'hui.
15:39 - La chat GPT, BARD, Cloud, ce n'est pas des inventions.
15:44 - Oui, ce n'est pas des inventions, mais ça reste de l'AI.
15:47 - Ça reste de l'AI, c'est-à-dire ça a de la régression sur une base large,
15:50 la langage, des choses comme ça.
15:52 Le rêve, entre guillemets, qui est vendu aujourd'hui, c'est l'AGI,
15:55 c'est donc la machine qui remplace l'homme.
15:57 Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, ça n'est qu'une régression,
16:00 et je pense qu'effectivement, par exemple la traduction,
16:03 typiquement c'est quelque chose qui est tout à fait à l'AI,
16:05 puisque c'est des règles extrêmement complexes,
16:07 qu'on peut apprendre sur des masses très importantes,
16:09 et donc effectivement, le job de traducteur parait un job
16:12 qui est quand même assez menacé pour les années qui viennent.
16:14 Mais c'est de la traduction, je prends quelque chose qui est créé,
16:17 je traduis une autre langue.
16:18 - J'entends.
16:19 - Là, on est dans l'AI de base, et c'est une AI qui est de plus en plus concertée,
16:22 mais ce n'est pas ce qui est vendu.
16:23 Ce qui est vendu, c'est l'AGI, c'est donc la possibilité
16:26 de remplacer l'homme sur un certain nombre de choses,
16:28 et ça, c'est comme la conduite autonome, ça paraît quelque chose qui...
16:32 - Il y a des horizons, vous dites.
16:33 - Des horizons plus lointains que ce qu'on prévoit maintenant.
16:36 Mais bon, on verra, le futur dira.
16:38 Donc ça, je dirais que ça, c'est le premier point,
16:41 donc avec une concentration de plus en plus importante.
16:43 Et je dirais que quelque part, on voit la réaction la semaine dernière,
16:46 où on a eu un rebond de 12%, mais avec une baisse de 11% avant.
16:49 Je veux dire, on voit que quand même, certains lâchent.
16:52 Pour Nvidia, certains lâchent, les autres stagnent.
16:54 On sent que maintenant, il va falloir un peu plus pour lancer la machine.
16:57 - Des déceptions, hein.
16:58 Palo Alto a dû baisser de 20, 25% sur sa publication,
17:01 la veille ou l'avant-veille de Nvidia, etc.
17:03 - Et on voit même sur d'autres processeurs, sur d'autres trucs, enfin voilà.
17:06 Je dirais qu'aujourd'hui, on a quelque part deux scénarios,
17:10 un scénario, je dirais, plutôt central,
17:12 qui est de maintien et que le reste rattrape,
17:15 tout ce qui a été un peu...
17:16 Voilà, parce qu'on est dans une vision optimiste,
17:18 et malgré tout, qui pose le problème au Banque Centrale,
17:21 qui ne peut pas baisser quand les marchés sont au plus haut.
17:23 Et d'autre côté, on a un accident sur une de ces quatre valeurs.
17:27 Après, on a des choses dans tout ce qui est volatilité,
17:30 des produits structurés, tout ça, qui sont quand même un peu compliqués.
17:34 Voilà, on peut avoir un choc externe sur le système
17:36 qui soit plus compliqué, mais ça, c'est naturel.
17:39 - Et l'idée, moi, qui m'intéresse, l'idée que ça puisse se diffuser,
17:42 qu'au sein du groupe D7, s'il n'y en ait plus que 3, 4 qui tiennent
17:45 et que d'autres décrochent, c'est une chose,
17:47 mais au-delà du groupe D7, est-ce qu'il y a quand même l'idée
17:50 que la hausse du marché puisse être accompagnée
17:53 par plus de secteurs, plus d'entreprises, etc. ?
17:55 - Oui.
17:56 - Il n'y a pas que Nvidia qui monte dans le marché.
17:57 - Non, mais c'est ça.
17:58 Aujourd'hui, c'est en l'absence de chocs externes,
18:00 parce qu'aujourd'hui, on a quoi ?
18:01 On a une croissance nominale qui est très élevée des banques centrales,
18:04 mais quelque chose qui est quand même sous-jacente, assez fragile,
18:07 parce qu'il y a les produits de l'intérieur, il y a plein de choses.
18:09 Aujourd'hui, c'est quelque chose qui va plus vite.
18:11 Cette vitesse est en train de se diffuser,
18:12 donc globalement, on a une situation où on sent que ça commence à se diffuser,
18:17 y compris à certaines parties.
18:18 Alors, la petite, c'est le plus en retard.
18:20 D'autres indices, les émergents, l'Europe, d'autres valeurs.
18:24 Donc on a une diffusion.
18:25 Aujourd'hui, notre scénario, c'est plus en cas de stabilité d'une diffusion.
18:29 Mais c'est un peu comme, je vous donnais l'exemple le jour,
18:32 le marché est un peu comme un bateau.
18:33 On est sur des monocoques, là, on est passé sur des foilers ou des choses comme ça,
18:37 donc on va plus vite.
18:38 - Mais c'est plus instable.
18:39 On peut se retourner, on a plus de risque de se retourner.
18:42 - Voilà.
18:43 Parce qu'il y a la gestion centrale, les options,
18:46 on a quand même doublement d'évolume optionnelle en l'espace d'un an.
18:50 Ce sont des choses qu'on n'a jamais vues, ce que ça donne derrière,
18:53 quand ça tourne mal.
18:54 - Oui, oui, il y a un fonctionnement de marché aujourd'hui qui est assez particulier.
18:57 - Et qu'on n'a jamais vu.
18:59 - Je reprends vos primes de risque.
19:02 Tout à l'heure, Bertrand, est-ce qu'il y a l'idée quand même qu'on peut attendre
19:07 une rotation sectorielle, un élargissement de ce rallye au-delà de Nvidia ?
19:12 Ce qui était intéressant la semaine dernière, c'est que tout le monde était focalisé sur Nvidia,
19:16 qui a fait son -11, +12, voilà.
19:18 Mais au final, le S&P 500 sur l'ensemble de la semaine fait 1+,
19:22 l'Eurostox doit faire 2%, et le MSCI Emerging fait 3% la semaine dernière.
19:29 Il y a presque, sur une semaine en tout cas, une nouvelle hiérarchie qu'on a pu observer.
19:33 - Oui, alors après, la question c'est est-ce qu'on peut considérer qu'il y a des indices
19:38 au niveau mondial ou des secteurs au niveau américain ou des valeurs au niveau américain
19:42 qui peuvent monter ou ne pas baisser si les indices baissent ?
19:46 C'est ça un peu, parce que le problème c'est qu'aujourd'hui,
19:49 il y a quand même une surpondération dans les gestions au niveau mondial des Etats-Unis,
19:53 des marchés actions américains, des valeurs américaines.
19:56 Et donc c'est vrai qu'une sortie un peu anarchique parce que les indices baissent,
20:02 parce qu'une des grandes valeurs seulement ou deux a craqué,
20:05 c'est ça un petit peu la question qu'on a aujourd'hui.
20:08 Clairement, et ça a été dit effectivement très justement,
20:11 on a une très forte dichotomie, en particulier aux Etats-Unis, mais également en Europe,
20:15 entre des valeurs qui ne sont vraiment pas chères.
20:18 C'est une partie très importante en termes de nombre de valeurs.
20:22 En Europe, un peu moins, mais ça reste quand même le cas.
20:25 Ces valeurs-là restent très intéressantes,
20:27 même dans une perspective historique qui n'a peut-être jamais été aussi intéressante.
20:30 On parle peut-être des petites et moyennes valeurs.
20:32 Petites et moyennes valeurs aux Etats-Unis ou en Europe, on est sur des ratios historiquement bas.
20:37 On a des titres qui traitent sur non pas 80 fois les profits comme Nvidia, mais à 8 fois,
20:43 alors qu'ils ont des taux de croissance entre 8 et 10%.
20:46 Tout ça parce qu'on ne veut pas de petites et moyennes valeurs pour des questions de liquidité.
20:50 Il y a eu une tentative en fin d'année quand même, qui n'a pas été suivie d'effet.
20:55 Oui, tout à fait.
20:57 Après, je constate qu'il y a de plus en plus de sociétés,
21:00 d'actionnaires majoritaires de sociétés qui cherchent à sortir de leur société de la bourse.
21:06 On a eu l'exemple un peu de Charger en France qui a lancé une offre comme ça.
21:09 Mais on a la multiplication d'offres comme ça, notamment aux Etats-Unis,
21:13 où des actionnaires familiaux s'allient à des fonds de profit équitible pour faire des offres,
21:17 pour essayer de sortir ou pour racheter une partie du capital en réduisant la partie qui free-float,
21:24 donc qui reste cotée.
21:25 Ça, c'est acter qu'il y a un dysfonctionnement structurel dans la capacité de la bourse
21:30 à reconnaître la valeur de certaines entreprises.
21:33 Il y a beaucoup de chefs d'entreprises, de petites et moyennes valeurs à qui on parle,
21:36 on en parle beaucoup puisqu'on est par construction chez Fidelity surpondérés sur ce segment de valeur,
21:40 qui en ont assez de la bourse, honnêtement.
21:43 Le temps qu'ils passent à parler aux investisseurs, l'investissement financier,
21:46 parce qu'il faut quand même avoir ça en tête, par rapport au retour que ça fait,
21:50 et ce n'est pas simplement l'enrichissement, c'est l'image que ça véhicule de leur société
21:54 vis-à-vis des clients, mais aussi vis-à-vis de leurs propres salariés,
21:56 qui voient leur titre être à moins quelque chose,
21:59 alors qu'on a des mastodontes américains qui ont multiplié par X leurs cours de bourse.
22:07 Mais ça c'est quand on réfléchit de manière un peu prospective,
22:11 alors le passé nous dit qu'on a déjà divisé par deux le nombre de valeurs mondiales
22:14 en 10, 15, 20 ans, l'attrition de la cote c'est quelque chose de structurel encore devant nous,
22:20 enfin je caricature un peu, mais on va se retrouver un jour avec quelques centaines de mégacaps
22:25 encore cotés parce que c'est hyper liquide, que le marché peut être efficient pour ces valeurs-là,
22:30 et puis toute une série de valeurs qui sont déjà moins suivies par les analyses,
22:34 qui sont moins vendues, moins marquétées.
22:37 - Quand vous regardez sur les introductions en bourse,
22:40 parce que c'est ça qui est renouvelle, il y a des sociétés qui sortent, qui meurent,
22:43 il faut qu'il y ait des sociétés qui rentrent en bourse.
22:45 Statistique sur les introductions en bourse, regardez ce qu'a fait Pascal Kiri,
22:48 qui est un des personnes qui gèrent le Verniemen, qui est cette institution financière,
22:54 ce livre que tous les financiers ont lu,
22:57 et qui regardait un peu sur le long terme, sur la place de Paris,
23:01 qui analysait les introductions en bourse depuis une quinzaine d'années.
23:06 Depuis 15 ans, vous avez 77% des sociétés introduites en bourse
23:11 qui ont un cours de bourse inférieur à leur cours d'introduction.
23:14 Et ce n'est pas Belive qui va nous faire dire le contraire, avec cette offre.
23:17 - A peine 3 ans après, ils sont déjà prêts en ce cas.
23:20 - Donc c'est vrai que ça, ça ne donne pas envie, si vous voulez.
23:25 Et ce renouvellement de la cote, il ne se fait pas de manière saine.
23:28 Ce ne sont pas les bonnes sociétés qui rentrent, et pas pour les bonnes raisons,
23:30 parce qu'elles ne rentrent pas pour lever des capitaux,
23:32 pour se développer ou pour faire des acquisitions.
23:34 Elles rentrent parce que des fonds de private equity
23:36 veulent monétiser leur investissement et nous le refiler.
23:39 Alors qu'eux, ils ont bien essoré la société, en termes de coûts,
23:42 vous ne pouvez plus rien faire.
23:43 Ils ont même mis très souvent à mal, malheureusement,
23:45 la croissance et le futur de la société,
23:47 parce qu'ils ont coupé dans les investissements.
23:49 Tout ça pour se focaliser sur la génération de cash flow
23:51 et rembourser les dettes. On connaît le modèle.
23:53 Donc c'est vrai que tout ça, depuis une dizaine d'années,
23:55 c'est l'essentiel des introductions en bourse qu'on a,
23:57 qui viennent du private equity.
23:59 C'est une qualité. Les sociétés arrivent.
24:01 Ce n'est pas la qualité des sociétés qui en cause,
24:04 mais c'est les niveaux de valorisation,
24:06 qui sont complètement délirants par rapport à un potentiel
24:08 qui est très faible puisqu'il n'y a pas eu d'investissement
24:10 pendant plusieurs années. On va le payer.
24:12 Et on ne peut pas non plus baisser les coûts.
24:14 Donc ça, honnêtement, ça donne une image de l'entrée en bourse
24:17 qui est quand même très particulière.
24:19 Donc moi, si j'étais chef d'entreprise,
24:21 j'ai le choix entre m'introduire ou pas m'introduire.
24:23 Je vais y penser à deux fois.
24:25 De plus en plus disent que c'est une option parmi d'autres.
24:27 Tant que je peux me financer dans le privé,
24:29 c'est-à-dire hors des marchés cotés,
24:31 je continue de me financer dans le privé la plupart du temps.
24:34 C'est un vrai bon sujet structurel.
24:37 La trahison de la cote, la destruction des actions, etc.
24:40 J'ajouterais quand même qu'effectivement,
24:42 il y a beaucoup de sorties de la cote.
24:44 On en a sur notre fonds de small cap quasiment tous les mois.
24:47 On a une société qui est sortie du marché.
24:49 Et vous dites quoi ? Tant mieux, parce qu'il y a des primes.
24:52 C'est bon pour la perf ?
24:54 C'est bon pour la perf immédiatement ?
24:56 Ça fait craindre un sujet d'addition totale de ce marché-là.
25:00 Nous, on est complètement européens.
25:02 La France a à peine 15% d'investissement sur ce fonds.
25:04 Donc, on a encore un univers assez large.
25:07 Ce qui est intéressant, c'est qu'on a aussi un autre aspect.
25:10 C'est que les écarts de valo entre ce qui est coté et ce qui ne l'est pas
25:13 rendent impossible l'introduction.
25:15 C'est-à-dire que quand vous êtes à vous passer le mysticry
25:18 dans du non coté d'un fonds à un autre,
25:20 d'une échéance de fonds à risque à un autre,
25:22 à un certain niveau de valorisation
25:24 que vous maintenez plus ou moins artificiellement,
25:26 y compris dans les phases de hausse de taux.
25:28 Ça va peut-être changer un peu ?
25:30 Ça peut changer un peu.
25:31 Avec des coûts de financement différents,
25:33 peut-être qu'il y a quand même un moment de rendez-vous
25:35 pour le private equity ?
25:36 Oui, mais la priorité de valorisation, elle est sur le non coté et pas sur le coté.
25:39 Et donc, le vrai sujet, c'est que le débouché naturel
25:42 pour une société qui est non cotée n'est plus le marché financier.
25:46 Parce que si on l'amène sur le marché financier
25:48 à un niveau de valorisation convenable pour le fonds de private equity,
25:51 elle a peu de perspectives de gagner de l'argent
25:53 dans les trois années qui suivent,
25:54 ce que les statistiques prouvent au début de l'année.
25:56 Peut-être que la prime d'illiquidité qu'on a vu s'installer ces dernières années
25:59 n'est pas non plus pérenne, ad vitam et terminam,
26:02 ou en tout cas à ces niveaux-là.
26:04 Moi, j'ai tendance à l'espérer.
26:06 J'aimais bien l'animation qui consistait à voir arriver
26:10 à l'issue de phases de croissance de nouvelles entreprises sur le marché,
26:15 parce que ça a amené des investisseurs,
26:17 ça a amené aussi une reconnaissance pour ces entreprises.
26:20 Un chef d'entreprise, une des raisons pour lesquelles
26:22 il va donner cette transparence sur ses comptes, sur le marché, etc.,
26:26 c'est pour rassurer aussi ses clients, pour rassurer ses banquiers,
26:29 trouver des moyens de financement et de renommer pour sa boîte à l'international.
26:33 Et donc, ça avait beaucoup de sens d'amener, y compris des PME.
26:37 Je me souviens, quand j'ai commencé dans ce métier,
26:39 de la famille Tenberger qui faisait le tour des PME de France
26:42 pour amener tout le monde à la cotation.
26:44 C'était peut-être un peu exagéré.
26:46 Il n'empêche que s'il n'avait pas fait ce travail-là,
26:49 il n'y a pas grand monde qui l'a fait depuis.
26:51 - Ce phénomène sur les small caps, alors, vos commentaires,
26:55 c'est un vrai bon sujet structurel.
26:57 J'aime bien qu'on en parle de temps en temps.
26:59 Mais au-delà du structurel, les small caps ont tenté un rebond en fin d'année.
27:03 Et c'est vrai que l'ESSEM n'a pas été transformée pour prendre une image rugby-cyc.
27:08 - Je l'apprécie.
27:10 - Plus que la performance d'Irving.
27:12 - C'est pas sa connaissance, ça ne fait pas du rugby.
27:14 - Oui, tu as raison. Il y a quand même un rupture.
27:18 - Et pourquoi ? La question étant pourquoi ?
27:19 - Il y a une rupture qui est nette, on voit sur le marché américain,
27:22 entre la corrélation entre le taux de disan et les entreprises.
27:28 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les small caps restent corrélés au disan.
27:32 Donc le taux de disan baisse, les small caps montent, le taux de disan monte, elle baisse.
27:36 Et la corrélation reste...
27:37 - C'est une question de coûts de financement, en fait.
27:39 C'est assez direct, c'est comme ça que le marché réagit.
27:41 - Une question de coûts de financement, j'en sais rien, mais effectivement, une perception.
27:46 Par contre, les grands capilles ont réussi à sortir de cette orbite-là.
27:52 Il y a vraiment une sortie de l'orbite des taux.
27:55 Et quelque part, la question aujourd'hui, c'est ça, c'est ce que je veux dire.
27:58 Si on stabilise ou baisse légèrement sur cette partie-là, on peut tracter le reste.
28:02 Parce qu'il y a l'optimisme, est-ce qu'elle a peur ?
28:05 Parce que 50 bips, ok, c'est fait, mais ce n'est pas non plus extraordinaire.
28:10 Et donc là, on peut avoir une diffusion un peu plus large.
28:14 Par contre, effectivement, derrière, je vous dis que c'est quand même un truc fragile.
28:17 Parce qu'au cœur, on a des choses fragiles, on a des taux qui restent élevés.
28:22 Et je pense que pour revenir hier, je lisais qu'il y a un immeuble, je crois Sudorama, Milwaukee,
28:27 ou je ne sais plus quoi, qui vient de se vendre 80% moins cher qu'il y a trois ans.
28:31 Parce que voilà, je veux dire, aujourd'hui, dans le privé, enfin dans le côté,
28:34 il y a des ajustements qui ne sont toujours pas faits, en grande partie,
28:37 qui vont se faire et qui, cette prime, on parlait d'échange entre fonds, des choses comme ça.
28:42 Et c'est des choses qui, un jour, vont finir par monter à la surface.
28:45 Je veux dire, quelque part, j'ai le sentiment que dans cette partie-là des marchés financiers,
28:49 on essaie d'espérer que les taux finissent par baisser et que derrière,
28:54 un peu comme on a eu très vite en 2020, où on a eu une baisse et une remontée.
28:57 Il faut tenir encore quelques mois et dans quelques mois, ça ira mieux parce que les taux ont baissé.
29:00 Et moi, je pense que les taux ont remonté structurellement, clairement.
29:04 Ça, on peut dire qu'ils sont peut-être un peu plus bas dans six mois, un an.
29:07 Mais en tout cas, il a remonté structurellement.
29:09 En 2007, on est sortis des taux zéro et taux négatifs.
29:12 Ça veut dire que cette prime à la liquidité, cette prime, cette épargne surabondante,
29:15 aujourd'hui, elle est plus surbondante.
29:16 Et je pense que le phénomène de retour à la cote se fera parce que, dans quelques années,
29:21 les gens se financent tant qu'ils se financent, mais déjà,
29:24 ils ont de plus en plus de mal à se financer côté bancaire, côté privé.
29:27 Et puis, on peut attendre éternellement avant de se refinancer.
29:29 Il y a un moment où il faut quand même bien y aller.
29:31 Voilà. Et donc, je pense que c'est un phénomène qui finira par s'éteindre de lui-même.
29:34 Alors, l'histoire de la baisse des taux, justement, ça fait partie quand même de ce qu'on observe depuis le début d'année.
29:38 On est parti, en début d'année, après le discours de Jean Powell de décembre 2023,
29:43 sur l'idée de, allez, 150 points de base de baisse de taux aux États-Unis, à commencer par le mois de mars.
29:48 On est aujourd'hui sur l'idée de, allez, 3 fois 25, 4 fois 25 baisse de taux à compter de juin, voire juillet maintenant.
29:56 Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que le calendrier peut encore se décaler au fur et à mesure des données économiques
30:01 qui montent pour l'instant, une économie américaine, peut-être encore sur un rythme de croissance de l'ordre de 3% pour le temps ?
30:08 Très très mal, c'est tout à fait. Je dirais qu'il y a deux choses.
30:10 Un, il y avait quand même une malentendue au démarrage, puisque Powell avait annoncé 3,
30:15 les marchands en ont mis 6 en disant taratata, voilà c'est ce qui va se passer.
30:18 C'est une égo, quoi.
30:20 Bon, il faut remarquer que la Fed, grâce au 7 magnifique, a réussi à faire décaler de 3 sans casse.
30:27 J'avoue qu'ils sont revenus en douceur.
30:31 Les données économiques ont aidé aussi.
30:33 À un moment, les banquiers centraux parlaient, parlaient, parlaient, le marché n'écoutait que les données économiques.
30:37 Oui, mais ça s'est fait sans casse.
30:39 À part sur les taux un peu, mais pas de casse majeure.
30:42 Après, on est en train de revenir doucement vers ce qui était initial.
30:47 Avant le discours, on était sur une baisse à deux baisses en 2024, en disant on éradique l'inflation.
30:53 J'ai l'accord à mon sens, et il y a une victime collatérale, on pourra en parler, c'est la BCE.
30:57 Aujourd'hui, la Fed n'est plus en situation de baisser les taux tout de suite.
31:02 Pour deux raisons.
31:03 On est au-dessus de ses objectifs à 3%, et en plus on a des marchés boursiers au plus haut.
31:07 Et quelque part, c'est quand même le troisième mandat de la Fed, elle ne peut pas invoquer un problème là-dessus.
31:12 On a le chômage au plus bas, les marchés financiers au plus haut, et ça ne devient pas possible.
31:17 Les 3% d'inflation avec les Américains qui se plaignent tous les jours des prix de l'inflation.
31:21 Quelque part, les marchés inuitiels l'ont enfermé dans un corner, dont on aura du mal à sortir.
31:28 Et c'est un problème pour la BCE ?
31:29 C'est un problème pour la BCE, parce que effectivement...
31:31 Si la Fed peut se permettre d'attendre ?
31:33 La BCE n'a pas envie d'attendre, mais elle ne veut pas partir toute seule devant.
31:35 Et donc, on voit bien qu'elle va baisser plus fort probablement, et elle a envie de baisser plus fort et derrière,
31:40 mais elle a envie que ce soit coordonné, et on sent bien que chaque fois que les Américains hésitent,
31:44 d'ici, on dit à Francfort, on dit à Weimar...
31:47 Parce qu'il n'est pas temps de prendre notre indépendance par rapport à ça ?
31:49 Le problème, la dernière fois, c'était mal passé.
31:51 C'était en 2012, quand on avait décidé de...
31:55 La dernière hausse d'auto, oui, en 2011.
31:57 Oui, oui, d'accord.
31:58 On s'est affranchi des Américains, et derrière...
32:00 Ça a été corrigé très vite, deux mois après.
32:02 Oui, mais pour une banque centrale, ça fait un peu désordre.
32:05 Ils aimeraient bien que les Américains aient éradiqué l'inflation,
32:08 pour être sûr qu'il n'y ait pas un rebond de l'inflation venant des Etats-Unis,
32:11 un rebond mondial, pétrole et inflation, qui viennent torpiller la baisse de taux de la BCE.
32:15 Donc, quelque part, il y a cette false hésitation, qui est justifiée, mais qui permet de...
32:21 Oui, qui permet...
32:23 Qui explique... Qui coince un peu tout le monde.
32:26 Oui, oui, ça c'est sûr que pour la BCE, c'est pas du tout confortable.
32:29 C'est le grec Stronaras qui dit aujourd'hui que la BCE a beaucoup plus de problèmes que la Fed.
32:33 C'est un constat que tout le monde partage, mais c'est dit explicitement par les officiels de la BCE aujourd'hui.
32:38 Bertrand, comment vous entendez le narratif macro-américain,
32:43 finalement, Jérôme Powell a supprimé le risque de récession, avec l'idée du pivot,
32:48 on se préparait pour un soft lending très, très soft,
32:52 et puis là, c'est peut-être même le no lending, quoi.
32:54 C'est-à-dire que l'économie américaine semble être en capacité de continuer de réaccélérer.
32:59 Encore une fois, d'un point de vue boursier, je pense que la récession n'était pas aussi une mauvaise option,
33:03 puisqu'elle aurait permis justement de justifier des hausses de taux,
33:06 qui étaient celles, effectivement, qui étaient anticipées de manière trop optimiste
33:09 par certaines grandes banques américaines, alors que leur scénario n'était pas celui d'une récession, d'ailleurs.
33:14 Ce qui est vraiment un peu incohérent.
33:17 Donc, c'est vrai qu'en plus, il ne faut pas oublier une chose, on est dans une année électorale.
33:21 Il va y avoir quand même une certaine pression sur Jérôme Powell,
33:25 est-ce qu'il va accepter ou non, montrer qu'effectivement, il ne soutient pas un côté ou de l'autre.
33:31 Ça, ça va être une vraie question aussi.
33:34 Aujourd'hui, c'est trop tôt, il ne va jamais prendre de risque,
33:36 mais quand on va se rapprocher sans doute de l'échéance et qu'il va y avoir des sondages qui vont sans doute mettre...
33:40 Moi, je ne pense pas qu'on va être au coup de la coude, je pense qu'il y en a un qui va vraiment se démarquer de l'autre.
33:43 Après, ça, c'est une opinion personnelle, appuyer sur des données...
33:47 - Et quand vous dites l'un, vous avez un nom en tête ?
33:49 - Oui, un "spartais" qui va sans doute se démarquer très fortement.
33:52 Donc après, quelle va être la réaction, même si, encore une fois, la Banque Centrale est indépendante,
33:57 de Jérôme Powell par rapport à ça ?
33:59 Est-ce qu'il va vouloir effectivement se démarquer, donner un coup de pouce pour le part ?
34:04 Enfin bon, voilà, je ne sais pas, mais c'est quelque chose qu'il faut prendre en tête aussi.
34:07 On est dans une année électorale, donc les choses ne sont pas aussi simples que ça.
34:10 Et ce qui a été dit très justement, c'est qu'aujourd'hui, pour le consommateur américain,
34:13 notamment pour l'électeur de Trump, le problème, c'est l'inflation.
34:16 C'est-à-dire que lui, il regarde son panier d'achat chez Walmart...
34:19 - On m'a dit que c'est la canette de coca. C'est le prix de la canette de coca.
34:21 - Pour lui, c'est vraiment très important. Donc c'est vrai que ça...
34:24 - Et le prix de la canette de coca ne reviendra pas au prix de la canette de coca de 2019, évidemment.
34:29 - Et juste pour une anecdote, il y a une étude comportementale, parce qu'il y a quand même un chômage qui est au plus bas.
34:34 Et en fait, les démocrates et les économistes sont allés voir pourquoi il y avait cette...
34:38 On ne remettait pas le crédit Biden de l'économie américaine.
34:41 Parce qu'en fait, dans l'électorat, mais toujours, les hausses de prix, c'est la faute du gouvernement.
34:45 La hausse du salaire et le plein d'emploi, c'est son mérite.
34:48 - C'est grâce à nous. - C'est grâce à lui.
34:49 - Mais c'est humain, ça. - Les gens ne connectent pas le fait...
34:53 Le plein d'emploi et les hausses de salaire, c'est la reconnaissance de leur mérite.
34:56 Les hausses de prix, c'est le gouvernement. Donc voilà, c'est ça le...
34:59 - Surtout qu'on oppose, en tout cas, on cantonne le prix de la canette de coca d'un côté.
35:05 Et on ne met pas en parallèle, effectivement, que le salaire a progressé de 5, 6, 7 % sur 2 ans.
35:10 - Le plein d'emploi et le plein d'emploi. - Qu'on a retrouvé un job, etc.
35:13 - Voilà. - Oui, donc on disait... Donc oui, non, bah...
35:18 - Moi, je veux bien que... - Sur la macro américaine.
35:20 - Oui, tu veux. - Oui, François.
35:22 - Small cap, depuis la fin octobre, moi, j'ai un parcours à +17 %, j'étais en train de le regarder pendant...
35:30 Donc c'est pas juste un rebond de fin d'année.
35:32 C'est qu'on a eu, sur les small cap, avec le mouvement de passage du pivot sur les taux,
35:38 on a eu un vrai rebond. Est-ce que ce rebond est terminé ?
35:42 Ma conviction profonde, c'est que non, tout simplement,
35:44 parce que les fondamentaux qui ont participé à ce rebond ont toutes les chances de continuer
35:48 dans les mois qui viennent, et donc 2024.
35:50 Pour moi, l'année, en tout cas, ça fait partie de mes paris, une année du rebond des small cap.
35:55 Je l'avais un peu anticipée en 2023, un peu trop tôt, je pensais qu'on aurait une surperformance en 2023,
36:02 et on a beaucoup accéléré en fin d'année sur les small cap dans nos allocations.
36:06 Aujourd'hui, c'est quelque chose qui n'a pas contribué...
36:08 - Que vous m'appelez ? - ...sous-performance.
36:10 - Non, d'accord. - Voilà.
36:12 Maintenant, cette fois-ci, un momentum favorable, c'est-à-dire qu'un momentum de prix favorable
36:16 sur les small cap qu'on n'a jamais eu depuis 3 ans.
36:19 - Oui, oui, oui, non, mais j'entends.
36:21 - On n'a jamais eu de rebond... - Mais il y a besoin d'un nouveau déclencheur,
36:24 il y a besoin de quelque chose de plus ?
36:26 - Je pense que c'est simplement la poursuite de l'intégration du scénario économique,
36:32 du no-landing aux Etats-Unis, et d'une croissance modérée, mais d'une croissance et d'une reprise
36:36 au deuxième secteur. - Donnée après donnée, le marché aura en considération ces valeurs-là.
36:40 - Il y a un deuxième secteur que je pourrais citer, qui est un de nos paris aussi,
36:44 mais qui est un plus modeste pari, mais c'est celui des foncières côtées,
36:47 qui a assisté de la même façon à une baiscule. - Énorme rebond.
36:51 - Et on a un très beau rebond, qui a simplement remis des valorisations correctes,
36:56 on va dire correctes, parce qu'on a encore 30% de décote sur les valeurs d'actifs nets réévalués
37:00 en moyenne en Europe, mais simplement par l'ajustement des taux et les anticipations,
37:04 aussi, il faut le dire, par le réajustement du marché de la dette des foncières côtées
37:08 et des publications de résultats qui ont été plutôt favorables,
37:11 tant en termes d'occupation que de loyer, y compris même en termes de cession d'actifs,
37:15 pour certaines qui sont parvenues à négliger d'actifs avec de très faibles décotes
37:20 par rapport à la valeur du bilan, donc pas de mauvaise surprise, c'était plutôt rassurant.
37:24 Donc c'est un deuxième pari, et puisque je suis sur les paris,
37:27 le troisième pour nous c'est la Chine, un petit pari sur la Chine qu'on a entamé
37:31 il y a maintenant un mois et demi, et il s'avère qu'on l'a fait à quelques jours
37:36 de l'arrivée du gouvernement dans des mesures un peu extraordinaires
37:40 pour essayer de soutenir ce marché, pour l'instant c'est quelque chose qui tient,
37:44 c'est-à-dire qu'on est plutôt au niveau de la piétude,
37:46 mais on a le sentiment qu'il y a un plancher qui a été mis,
37:48 et pour l'instant on est dans des écarts favorables sur la Chine.
37:51 - Et comment on joue la Chine, François, quand on est à Paris ?
37:53 - Pour le coup, soit on utilise des très bons fonds gérés par nos amis,
37:56 qui sont des gérants d'actifs nobaux, soit des ETF quand on veut satisfaire à la mode
38:00 du fait de ne pas payer cher ce genre d'assistements.
38:03 Je pense quand même qu'il y a de l'alpha à trouver sur ces valeurs-là,
38:08 et donc des inéfficients de marché qu'on peut aller chercher des gérants qualifiés
38:12 pour attaquer la Chine.
38:14 Et puis il y a un autre élément que je voulais dire quand on parle de concentration des performances.
38:18 On le dit énormément et c'est justifié.
38:21 On l'a dit, souvenez-vous, de la même façon l'année dernière en France,
38:25 avec le secteur du luxe.
38:26 - Oui, du luxe, les cours, bien sûr !
38:27 - Regardez ce qui s'est passé sur le luxe.
38:29 On a vu des titres mastodontes du CAC,
38:32 corrigés très significativement, plus de 25%, très significatif,
38:37 sans que cela mette en péril le mouvement et la dynamique du marché d'action français.
38:41 Ce que vous signalez sur les Etats-Unis,
38:45 avec déjà dans les 7 quelques-uns qui commencent à se réajuster en termes de valorisation,
38:49 je ne pense pas du tout que ce soit de nature à faire retourner le marché dans son ensemble.
38:54 Et ce d'autant que dans le même indice, vous allez avoir des dossiers qui sont très faiblement valorisés.
38:59 Je parle du cas français, vous prenez en France des totales qui payent 6-7 fois les résultats,
39:04 des BNP qui, malgré 10 milliards et quelques de profit,
39:07 continuent à se payer 6 fois les résultats, malgré des distributions de dividendes et des rachats d'actions extrêmement élevés,
39:13 quasiment 10%, et un engagement pour les années à venir.
39:16 Donc vous avez quand même, à l'intérieur de cet indice,
39:19 même si vous avez de la concentration, vous avez quand même la capacité de trouver des relais
39:23 pour que les marchés continuent leur chemin aussi.
39:26 - Bertrand, sur les small-cap, vous aviez peut-être un commentaire.
39:29 - Je rejoins le fait que la performance est loin d'être épuisée.
39:32 Quand on regarde historiquement les différents cycles,
39:34 je me réfère notamment à 2008-2009, où on a eu dans un premier temps un effondrement de la valeur durant relative,
39:40 donc des petites et moyennes valeurs, suivi d'un rebond très violent.
39:44 Et c'est vrai que les deux dernières années qu'on a eues, on va dire jusqu'à fin 2023,
39:49 les deux années d'avant, donc 2021-2023, on a eu un effondrement en relatif de la performance des small-mid-cap.
39:56 Donc le rebond qu'on a connu n'efface qu'une partie de cela.
40:00 Et donc historiquement, compte tenu de l'entonnoir à liquidité sur ces valeurs-là, on a des rebonds plus forts.
40:05 Aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a un élément un peu structurel qui pèse,
40:09 c'est cette problématique de gestion de la liquidité des fonds en règle générale.
40:13 Et donc les fonds qui ne sont pas que des fonds small-mid-cap,
40:15 donc les fonds "blends" qui font et des grandes valeurs et des petites et moyennes valeurs,
40:19 ont plus de contraintes pour acheter des petites et moyennes valeurs par rapport à la liquidité.
40:22 Donc c'est vrai que ça, c'est peut-être ce qui explique,
40:24 mais je partage l'avis qu'il y a encore une nouvelle jambe de hausse,
40:27 sans doute assez significative, sur les petites et moyennes valeurs.
40:30 Sur la Chine, donc je ne vais pas reprendre effectivement à peu près les mêmes arguments,
40:34 sur les secteurs, on regarde également l'énergie et les matières premières,
40:39 parce qu'il faut être cohérent.
40:40 Soit on croit à la grande récession mondiale et aux États-Unis, et la Chine ne rebondit pas.
40:46 On a effectivement la performance très médiocre de ces secteurs-là aujourd'hui,
40:52 ce que je veux dire c'est que c'est déjà pricé dans les cours.
40:54 Soit on pense qu'aux États-Unis, ils ne vont peut-être pas être en récession,
40:56 que la Chine, soit ils restent où ils sont ou ils rebondissent,
40:59 mais on a du mal à concevoir qu'ils peuvent encore s'effondrer.
41:02 Donc c'est vrai qu'il faut être cohérent, et de ce point de vue-là,
41:06 même le cuivre a commencé à dévisser il y a quelques semaines, c'est absolument incohérent.
41:12 Alors qu'il y a une multitude de rapports qui montrent que le déséquilibre qu'on attendait dans un an,
41:17 il va arriver cette année, donc moins d'offres que de demandes.
41:21 - Et puis vous savez quoi, il y a des phénomènes de stockage/déstockage,
41:24 on avait stocké beaucoup de cuivre, on déstocke avant d'en racheter.
41:27 - Et puis c'est très compliqué aujourd'hui d'augmenter les capacités de production
41:31 dans les matières premières pour les émissions ESG partout, et avoir les permis,
41:34 c'est extrêmement compliqué, même dans les pays d'Amérique du Sud,
41:37 ça met 3, 4, 5 ans pour avoir des permis, même pour une extension de mine, c'est extrêmement compliqué.
41:42 Se grèvent des éléments politiques aussi derrière,
41:45 avec des gouvernements qui ne veulent pas que les ressources soient dilapidées.
41:49 Donc c'est compliqué du point de vue de l'offre.
41:52 Donc même si la demande, et c'est pareil pour le pétrole, les gens se focalisent sur la demande.
41:56 C'est vrai que l'essentiel des cycles historiquement ont été générés par la demande,
42:01 la demande se contracte, elle augmente, etc.
42:03 Nous on pense qu'aujourd'hui, le marché price un scénario de demande qui est plutôt négatif,
42:09 sur l'énergie clairement, et sur les matières premières, une grande partie clairement aussi,
42:14 alors qu'on pense qu'il faut plutôt regarder l'offre,
42:21 et cette offre-là, elle est soit contrôlée comme dans le marché pétrolier,
42:25 soit pour des questions encore plus structurelles,
42:28 elle est limitée sur beaucoup de matières premières.
42:32 Je te rappelle l'équilibre offre-demande quotidienne sur le marché du pétrole mondial,
42:36 c'est à quelques millions de barils de jour que ça se joue.
42:41 Sur 80 millions de barils consommés, ou 100 millions de barils consommés chaque jour.
42:48 La logique d'investissement qui vous guide à ce stade, Gilles,
42:52 et puis ce qu'on était dans l'ordre des paris,
42:54 alors Paris ou en tout cas conviction pour 2024 ?
42:57 Ça va être amusant, parce que j'ai quand même tapé sur la Chine,
43:01 j'ai tapé depuis deux ans sur la Chine.
43:04 C'est le turning point là ?
43:06 Oui, on a acheté il y a deux semaines,
43:08 on est gagnant sur la Chine, je pense que c'est pas beaucoup de...
43:11 Oui, bah, un coup de semaine, oui !
43:13 Mais quelque part la vision que j'ai dans la Chine, c'est la vision du Japon en 90.
43:16 C'est-à-dire que dans la baisse de 75% du marché,
43:19 il y a eu trois rallies de 30% qui se sont mises ensemble.
43:22 Donc là, on a initié une position sur la Chine qui est plus tactique que ça,
43:27 c'est difficile de trouver.
43:28 Comme je reviens sur ce que j'ai dit de nombreuses fois sur le plateau,
43:31 le modèle chinois est cassé, et avec Xi Jinping,
43:33 on ne voit pas de façon de...
43:34 Il essaie de rassurer, mais s'il ne prenne pas bien,
43:36 pour plein de raisons politiques et autres.
43:37 Donc il y a de l'opportunisme, du pragmatisme tactique sur la Chine.
43:40 Voilà, de la Chine.
43:41 Donc aujourd'hui, la vision, c'est que...
43:44 Je rejoins une chose, c'est que les small caps
43:46 se feront mieux que les large caps, je pense, en 2024.
43:48 La question, est-ce que ce sera une performance relative ou une performance absolue ?
43:52 Je pense que jusqu'à la fin de l'année, sur 2024,
43:54 le jury est encore, à court terme, positif.
43:57 À court terme, il y a un momentum, il y a tout ça,
43:59 mais il ne faut pas qu'il y ait d'accidents sur les grandes capilles.
44:03 Elles feront mieux, mais les grandes capilles risquent de souffrir
44:06 parce qu'on est sur, en tout cas aux Etats-Unis, qui est le marché central,
44:09 on est sur des valorisations qui sont extrêmes.
44:11 Donc aujourd'hui, on n'est pas du tout sur...
44:13 On a même mis en place un long S&P 500 short et qual-weighted.
44:17 Donc on prend les small caps à retard pour couvrir.
44:22 Donc il n'y a pas de risque de marché,
44:24 mais par contre, on joue complètement le rattrapage des autres valeurs.
44:27 La Chine, on a commencé des mines d'or, parce que si jamais...
44:31 Donc on achète des choses qui sont vraiment massacrées,
44:34 on a ce qu'on appelle la diffusion.
44:36 C'est ça, c'est le thème de la diffusion.
44:38 On diffuse sur des choses qui ont été...
44:41 Et après, la question est de savoir, c'est...
44:43 C'est inanticipable, par exemple,
44:45 est-ce qu'à un moment ou à un autre, on n'aura pas un accident,
44:47 avec deux types d'accidents, soit un effet de crédit...
44:50 Un risque financier.
44:52 Un risque financier, soit l'inflation qui accélère,
44:54 qui est l'autre risque aujourd'hui,
44:56 et donc les taux qui montent et qui entraînent les actions avec elle.
45:00 Donc voilà, c'est ça un peu le positionnement, de dire...
45:03 On attend, on profite des 4% sur le cash,
45:05 et on positionne sur la diffusion, des choses comme ça.
45:08 - Bon, on verra pour les accidents.
45:10 Novembre 24 sera quand même un moment important,
45:13 qui peut provoquer peut-être des...
45:15 Je ne sais pas, des changements d'opinion ?
45:17 - Ah, attention !
45:19 Je suis moins sûr, certes, important, parce que hier,
45:21 ce qui était frappant en Caroline du Sud,
45:23 c'est que 40% des républicains qui ont voté contre Trump,
45:26 2/3 ont dit qu'ils ne voteraient pas Trump aux élections.
45:29 Il faut voir que les procès, ce qu'il dit quand il parle aussi...
45:34 - Enfin, ils n'ont personne d'autre, hein ?
45:36 - Oui, mais hier, il a appelé...
45:38 - Mais tout le monde sait ! Mais démocrate et républicain,
45:40 je crois qu'ils iront tous en se bouchant le nez
45:42 pour voter pour Biden, 83 ans, ou je ne sais pas...
45:46 - Je suis sûr que Biden arrive aux élections,
45:48 mais hier, Trump en tiers a appelé sa femme Mercedes,
45:51 dont tout le monde a oublié de Mélania.
45:53 Il a aussi mis aussi des absences...
45:55 - C'est vrai ?
45:56 - Il a des absences...
45:57 - Ça se voit de deux côtés, ça fait un peu peur...
45:59 - Oui, c'est vrai...
46:00 - Les deux côtés, on a des processus neurologiques qui ne sont pas...
46:03 - Il était déjà obsédé par les Mercedes quand il était à la Maison Blanche,
46:06 il disait sur la 5ème, en bas de la Trump Tower,
46:08 "je vois trop de Mercedes, il faut mettre des tarifs sur les Mercedes allemandes".
46:11 - Il y a même un interview qu'il avait fait dans Playboy, dans les années 90,
46:16 où il dit "si un jour je suis président des Etats-Unis,
46:18 - C'est une lecture, d'accord...
46:19 - "si un jour je suis président des Etats-Unis,
46:21 je mettrai 10% parce qu'il y a trop de Mercedes".
46:23 - Ah oui, c'est ça, déjà !
46:24 C'est vraiment une obsession profonde !
46:26 - Il avait dit "je mettrai 10%, 20% de tarifs",
46:31 et donc là il annonçait d'ores et déjà qu'en cas d'élection,
46:33 il y aurait 10% de tarifs pour tout le monde,
46:35 quel que soit le produit, et 60% pour les Chinois.
46:37 - Oui, ça il a déjà fait beaucoup d'annonces là-dessus.
46:40 - Bazooka !
46:41 - Bazooka, oui !
46:42 - Ah bah ce sera, oui, 2.0 !
46:44 Merci beaucoup messieurs, merci beaucoup,
46:46 et merci d'avoir joué le jeu de cette émission un peu bruyante,
46:50 je le dis pour nos auditeurs, téléspectateurs,
46:52 effectivement il y a des travaux pas loin de chez nous, ça s'entend.
46:55 Merci beaucoup, Bertrand Puif qui est avec nous, Fidelity,
46:57 François Chollet, Montségur Finance,
46:59 et Gilles Etcheberrigaray, Elcano Asset Management.
47:03 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse chaque soir,
47:16 c'est le quart d'heure thématique.
47:17 Le thème ce soir, c'est celui justement de la gestion thématique
47:21 et de ses enjeux.
47:22 Nous en parlons avec Mohamed Amor, directeur général de Thématiques,
47:24 Asset Management.
47:25 Bonsoir Mohamed.
47:26 - Bonsoir.
47:27 - Merci d'être là.
47:28 Je vais le dire simplement, mais c'est vrai que l'histoire de Thématiques,
47:31 ce qui a fêté ses 5 ans en décembre 2023,
47:34 coïncide assez bien avec l'histoire de la gestion thématique,
47:38 en tout cas sur ces dernières années,
47:40 qui ont été des années quand même,
47:42 peut-être qu'il faut remonter 10 ans en arrière,
47:43 mais des années d'essor, de prise d'envol,
47:47 de cette nouvelle manière d'aborder l'investissement boursier,
47:51 notamment 5 ans pour une société, c'est important,
47:55 pour une société de gestion en l'occurrence.
47:57 Qu'est-ce que vous retenez de ces 5 ans d'historique
48:01 pour Thématics Asset Management
48:03 et comment vous quantifiez un peu le bilan d'ailleurs, Mohamed ?
48:06 - On en retient beaucoup de choses.
48:08 Beaucoup de choses, puisque en 5 ans, si on regarde les chiffres,
48:11 il y a 5 ans on était 6, aujourd'hui on est 22 chez Thématics.
48:15 On a commencé avec une centaine de millions d'euros.
48:17 Aujourd'hui, les avoirs qui nous sont confiés,
48:19 c'est à peu près 4 milliards d'euros.
48:23 On avait commencé avec 4 stratégies, aujourd'hui on en a 8.
48:26 Et surtout, c'est le regard que portent les investisseurs,
48:29 les épargnants sur la gestion thématique
48:31 qui nous apporte le plus de satisfaction.
48:33 On a passé beaucoup de temps avec les conseillers en gestion de patrimoine,
48:35 les banquiers, les acteurs de fonds de fonds et les institutionnels.
48:40 Et on est ravis de ce qu'on a pu faire, de ce qu'on a vu.
48:42 La manière dont le marché s'est approprié la gestion thématique,
48:46 c'était une gestion satellite, il y a une dizaine d'années.
48:48 Aujourd'hui, c'est une gestion qui est en cœur de portefeuille,
48:51 sur les portefeuilles des épargnants,
48:53 donc de monsieur tout le monde qui pousse la porte d'un conseiller en gestion de patrimoine
48:57 ou d'un banquier privé.
48:58 Et surtout, on voit que la manière dont on fait les choses aujourd'hui chez Thématics,
49:01 cette approche fondamentale, une approche de conviction,
49:04 a porté ses fruits et le marché en 5 ans n'a pas été un long fleuve tranquille,
49:08 n'a pas été une ligne droite, la trajectoire de ces 5 dernières années.
49:12 Mais il y a des années qui ont eu des valeurs de test
49:14 pour notre gestion, pour notre processus de gestion.
49:16 Et on est ravis de ce qu'on a pu faire, de ce qu'on a pu apporter comme résilience.
49:22 Et je pense que les 5 prochaines années vont être aussi de belles années.
49:26 On va parler de l'année TESC, qui a été effectivement l'année 2022,
49:29 mais j'aime bien effectivement l'idée que c'était une gestion
49:32 à la périphérie dans les portefeuilles,
49:35 qui se retrouve aujourd'hui au cœur des allocations
49:38 et des portefeuilles des clients finaux.
49:41 Qu'est-ce que vous retenez de la manière dont vos partenaires, justement,
49:44 se sont appropriés cette gestion ?
49:47 Est-ce que c'était conforme à l'idée que vous vous en faisiez ?
49:50 Parce que le client est roi, finalement, le partenaire également.
49:53 Et est-ce que ça a changé ? Qu'est-ce que ça a changé dans votre manière,
49:56 j'allais dire, presque de marketer cette gestion ?
50:00 Vous êtes le directeur général de la société de gestion.
50:03 On a vu, nous, très rapidement, en se positionnant,
50:05 et ce qu'on voulait apporter au marché, c'était de capter,
50:07 ce que je vous détaille à chaque fois, ce que je vous décris
50:09 comme une croissance séculaire, une croissance structurelle de long terme.
50:12 Et là, les conseillers en gestion de patrimoine ont vraiment approprié
50:15 cette notion, ont compris cette notion, et on l'a vu à chaque période.
50:19 Et l'année Thèse 2022 a été le meilleur test pour nous.
50:22 Le marché, à partir de 2021, va plutôt vers des valeurs cycliques,
50:25 de l'énergie, des matières premières, des valeurs financières,
50:29 tout ce qu'on n'avait pas en portefeuille.
50:31 Qu'est-ce qu'on a continué de faire ? Nous, on est resté tout droit.
50:33 On a continué sur les fondamentaux, et ça a été une année très frustrante
50:36 pour nous, parce que 2022, on a des valeurs en portefeuille,
50:39 des valeurs de qualité sur lesquelles on connaît le management,
50:41 on connaît le business, qui continuent d'avoir d'excellents fondamentaux,
50:45 qui, dans un contexte inflationniste qu'on connaît, continuent
50:48 d'avoir des marges bénéficiaires qui augmentent,
50:50 et pourtant, des valorisations qui baissent.
50:52 Qu'est-ce qu'on a continué de faire ? Exactement la même chose.
50:55 Et ce qu'on a continué de faire, on l'a expliqué.
50:57 Et en l'expliquant, et en continuant de labourer encore et encore,
51:01 ce message a été intégré par nos partenaires.
51:03 Ça a été des années où on a collecté plus de 900 millions à chaque fois.
51:08 Et l'effet PERF plus la collecte nous a permis de continuer encore et encore
51:14 à prouver au marché que la manière dont on gérait les thématiques chez nous,
51:18 c'est-à-dire de manière diversifiée, en venant transcender
51:21 l'approche géographique, capitalistique ou sectorielle,
51:24 mais vraiment en ayant cette approche et ce processus de gestion,
51:27 ça venait à apporter de la valeur pour le client final.
51:29 Et un point sur lequel on a beaucoup évolué,
51:31 parce que de passer d'une gestion satellite à une gestion cœur de portefeuille,
51:34 ça appelle à beaucoup de responsabilités,
51:36 beaucoup d'humilité dans le marché qu'on a connu sur ces cinq dernières années.
51:41 Et par exemple, d'un point de vue de la gestion responsable,
51:43 on est né dans un contexte de gestion responsable.
51:45 L'ESG était déjà dans notre processus d'investissement.
51:48 On a dû aller beaucoup plus loin.
51:50 On nous posait des questions sur le climat.
51:52 Il y a un niveau d'exigence supplémentaire à partir du moment
51:55 que vous êtes au cœur du portefeuille de mon client.
51:58 Il faut quand même que je sois sûr et certain du niveau d'intégration de l'ESG.
52:03 Exactement, au niveau d'intégration de l'ESG et surtout les différentes facettes de l'ESG.
52:08 Avant l'ESG, on pouvait avoir une approche avec un ou deux éclairages.
52:15 Aujourd'hui, non. On veut parler de biodiversité.
52:18 On veut parler de climat.
52:20 On veut aller plus loin sur les aspects de gouvernance.
52:22 On veut aller plus loin sur la manière dont les entreprises dans les sociétés,
52:25 les employés dans les sociétés sont traités.
52:27 Et surtout, la question environnementale, elle est bien plus lourde.
52:32 Et surtout, on doit apporter des réponses beaucoup plus fournies,
52:35 beaucoup plus concrètes.
52:36 On voit le regard de la dernière personne avant l'épargnant,
52:39 celui qui nous confie les actifs de son client,
52:41 être beaucoup plus exigeant avec nous.
52:43 Mais 2022 n'a pas été une année de remise en question,
52:47 de remise en cause de cette gestion thématique
52:50 et des thèmes séculaires qui sont associés à cette gestion thématique.
52:53 Ça a été au contraire. Dans un marché saccadé,
52:56 dans un marché qui s'est comporté comme un élève de première année d'école de commerce,
53:00 ça a été une année de test. Le marché s'est dit, tiens,
53:02 l'inflation arrive, les taux augmentent, on va aller regarder des cycles,
53:06 on va avoir une approche tactique et on va oublier le fondamental.
53:09 Sauf que qu'est-ce qui s'est passé ?
53:10 Le 2 janvier 2023, ils ont allumé les bloomers,
53:12 ils se sont rendu compte que des valeurs de qualité
53:15 sur lesquelles on avait une vraie visibilité sur le management,
53:18 sur le produit, sur les marges bénéficiaires,
53:20 valaient 30 à 40% moins cher que des valeurs de moins bonne qualité.
53:24 Donc quoi qu'il arrive, on se rend compte que le marché,
53:26 les valorisations reviennent aux fondamentaux.
53:29 Il peut y avoir des mouvements tactiques qui vont impacter les valorisations,
53:33 mais à la fin de la journée, le marché prend en compte cette approche fondamentale.
53:37 On va parler des cinq prochaines années, bien sûr, Mohamed,
53:40 mais déjà, au cours de ces cinq premières années,
53:43 qu'est-ce que vous avez observé de la montée de la concurrence
53:46 dans ce segment de la gestion thématique ?
53:51 L'évolution, en tout cas, de la gestion thématique s'est faite de manière très hétérogène.
53:55 La gestion thématique, c'est une approche.
53:57 Derrière, elle doit être matérialisée par un processus de gestion,
54:01 une manière de faire.
54:02 Et ce qu'on a vu, c'est qu'on a retrouvé souvent,
54:04 et je le dis avec beaucoup d'humilité, puisque je fais partie,
54:06 avec mes confrères, de ceux qui sont censés apporter des solutions à l'épargnant,
54:10 des approches très hétérogènes.
54:12 On pouvait se retrouver avec des gens qui faisaient des small-cap allemandes
54:15 qui appelaient leur fonds "thématique small-cap allemande".
54:17 Oui, ce n'est pas une thématique.
54:18 Une thématique, si vous regardez des portefeuilles
54:21 comme celui de l'intelligence artificielle et de la robotique,
54:23 c'est d'abord une approche qui va permettre d'adresser l'industrie,
54:27 les logiciels de conception, la santé, à travers l'intelligence artificielle dans la santé,
54:32 la vie à la maison, la vie au bureau, les semi-conducteurs,
54:35 et pas seulement un secteur.
54:37 Ou un facteur, la taille, small-cap.
54:39 Ou par exemple des titres de croissance, ou cyclique.
54:43 Non, on ne va pas approcher les choses comme ça.
54:45 Et cette manière d'approcher les choses par un thème,
54:47 pourquoi on le fait de cette manière-là ?
54:49 Cette croissance séculaire, pourquoi on lui court après ?
54:52 Vous avez cette croissance globale, une croissance séculaire qui est supérieure,
54:55 on définit un univers d'investissement où il y a en général 200 à 250 titres,
54:59 et après on va trifouiller cet univers.
55:01 Et dans nos gestions, notre manière de nous différencier,
55:04 ça a été d'avoir une partie de ce qu'on appelle en anglais un "active share".
55:07 Mais grosso modo, qu'est-ce qu'on retrouve chez nous
55:10 qui n'est pas dans l'indice de référence, qui dépasse les 90% dans toutes nos stratégies ?
55:14 On regarde les 10 premières lignes de nos stratégies,
55:16 de nos portefeuilles, qui comportent entre 40 et 50 lignes,
55:19 on peut reconnaître quelques noms si on a bien fait notre travail,
55:21 et c'est ce que font nos équipes de gestion,
55:23 normalement il y a des noms que le marché ne connaît pas.
55:26 Et l'évolution des thématiques, ça a été ça.
55:28 Beaucoup de personnes ont mis l'étiquette "thématique",
55:30 beaucoup de gestion, et finalement ce qui nous a permis de tirer notre épingle du jeu,
55:34 c'est de garder notre approche, qui vient transcender les approches classiques,
55:37 et surtout avoir plusieurs moteurs de performance,
55:40 plusieurs secteurs, plusieurs géographies,
55:43 et c'est comme ça qu'on a tiré notre épingle du jeu.
55:45 Et c'est la rançon du succès, je parle de la gestion thématique en général,
55:49 et de thématiques, mais comme on a vu se développer de l'ESG-washing,
55:53 il y a eu également ce phénomène un peu "thématique-washing",
55:56 et je rends hommage à Rony Michaly, le président de Galilée Asset Management,
56:00 qui m'a initié à cette terminologie, je crois que je lui rends hommage de ce point de vue-là.
56:05 Il y a eu un peu de... on a essayé de thématiser des stratégies
56:09 qui n'étaient pas des stratégies thématiques au départ.
56:11 C'est comme toujours, on le voit aujourd'hui sur l'intelligence artificielle et la robotique,
56:14 vous me parlez des cinq prochaines années,
56:16 ce qui s'est passé pour la gestion thématique,
56:18 ce qui va se passer aujourd'hui pour l'intelligence artificielle et la robotique.
56:20 Il va falloir rester très vigilant.
56:22 L'intelligence artificielle et la robotique, dans les cinq prochaines années,
56:25 c'est déjà dans nos vies, et dans les cinq prochaines années, ça va continuer de s'ancrer.
56:28 Mais il va y avoir plein d'idées, ça va être foisonnant.
56:31 Et il va falloir séparer le bon grain de livres.
56:34 Et ce qu'a fait Rony avec son livre sur la gestion thématique,
56:37 nous on l'a encouragé, on l'a accueilli chez nous,
56:39 il a parlé aux différentes équipes de gestion, ça a été très bien.
56:42 Parce qu'à un moment, il a fallu apporter des éclairages aux investisseurs
56:46 et aux thématiques partout.
56:48 C'est la jungle.
56:49 Exactement, ça a été foisonnant.
56:51 Oui, mais c'est normal, c'est comme ça que se développe une industrie aussi.
56:54 On voit une vague, on veut surfer dessus.
56:56 Et c'est là où il a fallu différencier les professionnels là-dessus,
56:59 ceux qui avaient une approche plus fondamentale comme la nôtre,
57:03 qui avaient un processus de gestion adapté à ce qui pouvait être décrit comme de la thématique,
57:07 et le reste du marché qui pouvait aussi apporter des choses,
57:10 mais qui n'étaient pas comparables.
57:12 Et ça veut dire pour vous, vous disiez 8 stratégies aujourd'hui chez Thématiques.
57:15 Ça veut dire pour vous que le périmètre des grandes thématiques séculaires est clos aujourd'hui ?
57:21 Il n'est pas clos.
57:22 Et c'est ça qui est beau dans ce marché,
57:24 c'est que des thématiques peuvent naître en fonction des cycles longs.
57:28 Parce que ce qu'on regarde quand on crée un produit thématique,
57:31 ça nous prend 18 mois, c'est un beau bébé à fabriquer.
57:34 18 mois, c'est identifier la tendance, l'univers d'investissement,
57:37 faire un portefeuille, le lancer chez nous,
57:39 avant de le mettre à disposition des épargnants
57:41 et de ceux qui nous confient les actifs des épargnants.
57:44 Et ça, c'est un travail de prospectif qu'on fait semaine après semaine.
57:47 Aujourd'hui, on a ce périmètre de stratégie, l'eau, la sécurité,
57:53 la sécurité qui est partout, tout le temps, qui est un sujet quotidien,
57:57 qui va continuer d'avoir une empreinte importante dans notre vie de tous les jours,
58:01 que ce soit la sécurité numérique ou la sécurité physique,
58:04 l'économie de l'abonnement, le bien-être, l'eau, tous ces thèmes.
58:08 Quand on les lance, on les lance avec des perspectives de 15 à 20 ans.
58:12 On continue de chercher des thèmes qui peuvent s'inscrire dans cette approche.
58:16 - Oui, mais il n'y en a pas tous les 6 mois.
58:18 - Quand on le fait de la manière que je vous ai décrite,
58:21 et qu'on ne veut pas juste avoir une approche marketing, ça prend du temps.
58:24 - Un mot pour conclure rapidement, Mohamed.
58:27 Le développement commercial, désormais, de thématiques, se tourne vers l'Italie.
58:31 Pourquoi ce marché spécifiquement vous intéresse ?
58:33 - L'Italie et l'Asie, le Japon.
58:35 Pourquoi ? Aujourd'hui, on a commencé, on était principalement commercialisés en Europe.
58:39 On est dans plus de 20 pays aujourd'hui dans le monde.
58:41 Et aujourd'hui, en Italie, on voit que l'épargnant a beaucoup utilisé la gestion thématique
58:48 et cherche de nouvelles idées, de nouvelles équipes.
58:51 Et on se renforce là-bas.
58:53 On continue de travailler, bien sûr, de manière très, très proche avec notre partenaire,
58:58 notre ex-ICM, avec qui on a écrit cette belle histoire.
59:01 Et dans les prochaines semaines, on va continuer à se renforcer avec l'embauche
59:07 et la prise de poste d'une personne qui va être dédiée à la distribution des fonds Thematics
59:13 auprès des conseillers en gestion de patrimoine italiens.
59:16 - Merci beaucoup, Mohamed.
59:17 Merci d'être venu nous parler de la gestion thématique
59:20 à travers l'histoire de Thematics Asset Management que vous dirigez.
59:23 Mohamed Amor, directeur général de Thematics AM, était l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse.
59:28 [Musique]

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