Franck Tanguy reçoit Laurent Izard, Cyril Bennasar, Jacques Georges et Yves Christen.
Au programme des débats :
1) Trump : un tournant idéologique et des inquiétudes pour l'Europe ?
2) Y a-t-il un MEGA (Make Europe great again) en Europe ?
Au programme des débats :
1) Trump : un tournant idéologique et des inquiétudes pour l'Europe ?
2) Y a-t-il un MEGA (Make Europe great again) en Europe ?
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00:00:00Bonjour à tous, nouvelle émission de Tête à Clash, aux quatre invités, deux sujets
00:00:16des coups de gueule et des coups de cœur.
00:00:18Les quatre invités, c'est Monsieur Christen, Yves de son prénom, comment ça va ?
00:00:24Ça va très bien.
00:00:25Parfait, moi aussi.
00:00:26Merci de me demander.
00:00:27Je suis au 36e dessous, mais j'anime quand même, je suis là, vaillant, je n'ai pas
00:00:34pris de congé.
00:00:35Cyril Benassar.
00:00:36Bonjour.
00:00:37Bonjour Cyril.
00:00:38Jacques-Georges.
00:00:39Bonjour Jacques.
00:00:40Bonjour, bonjour Franck, bonjour à tous.
00:00:43Et alors Jacques-Georges, c'est un homme qui a écrit, comme à peu près tout le monde
00:00:48ici.
00:00:49Sur le tard.
00:00:50Je me suis fait écrivain vraiment sur le tard.
00:00:53Il n'empêche que c'est votre deuxième, troisième livre ?
00:00:55C'est mon deuxième, parce que j'en avais écrit un il y a 20 ans, mais sur des sujets
00:01:00techniques d'économie.
00:01:01Parce que je sais que Cyril a écrit un roman qui est écrit et qui n'attend que la préface
00:01:09de Renaud Camus.
00:01:10Il a eu la gentillesse de m'accorder pour être éditeur.
00:01:14Vous avez écrit beaucoup, c'est bien ce qui me semble.
00:01:16OK.
00:01:17Laurent Hizard.
00:01:18Quelques-uns, oui.
00:01:19Voilà, il n'y a que moi qui suis dans le starting block, mais alors Jacques-Georges,
00:01:25c'est un livre qui s'appelle, formidable titre, je veux dire, « Mon époque et moi
00:01:29sommes mariés sans amour ». Alors, ça parle de quoi ça ?
00:01:32C'est un point de vue de, je veux dire, à l'instant, c'est un point de vue de
00:01:36vieux con, en fait, mais de vieux con quand même qui a un petit peu d'humour et de
00:01:42vieux con quand même qui a des idées aussi.
00:01:44Donc, je crois qu'il y a du contenu dans ce bouquin.
00:01:46Je ne cherche pas particulièrement à le venter, à le vendre et en faire un best-seller,
00:01:50mais il y a du contenu dans ce bouquin.
00:01:52Et j'ai osé, infiné, là presque contre mon éditrice, en tout cas sans l'enthousiasme
00:01:57de mon éditrice, de glisser une espèce d'ébauche de programmes de révolution conservatrice.
00:02:04OK.
00:02:05Très bien.
00:02:06C'est un peu le sujet dont on va aborder d'ailleurs tout à l'heure.
00:02:09Sans rien dire de ce qu'on va aborder, mais on va beaucoup parler des États-Unis, de
00:02:12Trump, de Maga et de Méga.
00:02:14J'arrive dans une seconde pour que ça reste plus clair.
00:02:16Oui.
00:02:17OK, très bien.
00:02:18Ce programme, il est quelque part...
00:02:19À la fin.
00:02:20À la fin du bouquin.
00:02:22À la fin du bouquin.
00:02:23Je ne sais pas s'il faut le mettre entre toutes les mains parce que je ne cherche pas à avoir
00:02:25d'ennuis.
00:02:26Je le vois.
00:02:27Je suis tombé dessus.
00:02:28C'est plein de mauvaises idées.
00:02:29Dans l'ordre symbolique, dans l'ordre démographique, dans l'ordre écologique.
00:02:31Je viens de la voir, donc je n'ai pas eu le temps de le lire.
00:02:34Merci Jacques.
00:02:35Avec plaisir.
00:02:36Et le dernier, c'est Laurent Isard.
00:02:38Bonjour Laurent.
00:02:39Bonjour Franck.
00:02:40Bonjour à tous.
00:02:41Très bien.
00:02:42Allez, les sujets.
00:02:43Premier sujet, on est à une semaine d'une discours inaugurale de Trump, donc on va
00:02:48revenir dessus.
00:02:49Et le deuxième sujet, ce sera si Make America Great Again, ça existe pour les Etats-Unis,
00:02:57est-ce qu'il y a un méga possible ? Make Europe, Europe Great Again.
00:03:02Voilà.
00:03:03Et puis on aura des coups de gueule et des coups de cœur.
00:03:04Ils m'ont dit, ils ont bossé.
00:03:05On verra ça à la fin de l'émission.
00:03:07À tout de suite.
00:03:19Alors, Trump a inauguré son… Comment on dit ? Un catrénat ? On dit ça comment
00:03:39pour un président d'Atlantique ? Quatre ans de règne ?
00:03:42Il n'y a pas de mot français, sans doute.
00:03:45Il n'y a pas de concept.
00:03:47Une investiture, je dirais.
00:03:48Ok, donc il a fait un grand discours.
00:03:50Voilà.
00:03:51Très franchement, j'ai du mal à croire que c'est juste il y a une semaine.
00:03:56Le temps est passé à une vitesse folle.
00:03:58Je pourrais dire qu'il y a un mois ou deux, ce ne serait pas étonnant.
00:04:02Tellement le président Trump a enchaîné les discours enflammés, les annonces de Nitruante,
00:04:09les révolutions.
00:04:10En tout cas, il les lance.
00:04:11Et donc, je voudrais, avec vous messieurs, je n'ai pas prévu qui va intervenir en
00:04:17premier, qu'on revienne sur ses discours, sur les dix points qui ont été abordés.
00:04:24Ce que vous en pensez du personnage, du fond, de la forme.
00:04:29Et puis après, on glissera sur l'Europe.
00:04:31Ce sera le deuxième sujet.
00:04:32Jacques ?
00:04:33Moi, je vais bien dire deux mots d'introduction.
00:04:36Bon, ça fait…
00:04:37Je me méfie toujours.
00:04:38Quelqu'un qui commence par deux mots, je me dis…
00:04:40J'ai eu mon époque américaine, moi, quand j'étais… Je dirais que ce qui se passe
00:04:44en ce moment, ce qui vient de se passer en Amérique, c'est le contraire de ce que j'ai
00:04:47vécu quand j'étais en seconde année de Sciences Po Paris.
00:04:50C'est-à-dire le… Combien ? Juillet 1964.
00:04:54C'était la signature par Lyndon Johnson du Civil Rights Act, qui est le départ, pour
00:05:03moi, qui est vraiment le départ de l'Amérique de gauche.
00:05:06C'est-à-dire de la discrimination positive, des droits de l'homme inversés, c'est-à-dire
00:05:12des droits de l'homme contre la démocratie et contre le peuple, de la préférence étrangère
00:05:18et tout ce qu'on veut.
00:05:19Enfin, toute la sensibilité de gauche qui aboutit finalement au hawkisme est née, pour
00:05:23moi, ce jour-là.
00:05:25J'ai même la date.
00:05:26Je crois que c'est le 26 juillet 1964.
00:05:28Sachant que, pour resituer, Don Johnson, c'est celui qui succède à Kennedy, le président
00:05:34assassiné.
00:05:35Assassiné en novembre 1963.
00:05:36Exact.
00:05:37Et qu'on est dans un contexte de forte tension raciale aux États-Unis.
00:05:41Absolument.
00:05:42Little Rock.
00:05:43Voilà.
00:05:44C'est ça qui fait que Lyndon Johnson prend ces mesures-là.
00:05:48D'ailleurs, les États-Unis ne vont pas du tout se sortir de cette situation raciale
00:05:53pendant de très nombreuses années.
00:05:54Il y a plein de films qui montrent que de nombreux chanteurs ne pouvaient pas aller
00:05:57chanter chanteur noir dans certaines salles.
00:05:59Mais moi, je pourrais raconter là-dessus parce que j'ai fait le voyage, j'étais reçu
00:06:03comme un...
00:06:04On était 7 de Sciences Po, on a fait un voyage absolument extraordinaire au foyer de la
00:06:08princesse pendant deux mois.
00:06:10Et donc, on est allé partout.
00:06:12Et à la Nouvelle-Orléans, je me souviens qu'il y avait encore les places pour les
00:06:15Noirs.
00:06:16Et nous, les Français, on était un peu concons, on était scouts et on se mettait naturellement
00:06:21avec les Noirs.
00:06:22Donc, c'était une manière de protester, d'être un peu politiquement incorrect.
00:06:26Ça vous choquait, non ?
00:06:27Ça nous choquait à l'époque.
00:06:29Maintenant, je pense que je verrai les choses autrement.
00:06:32Mais on était un petit peu idéalistes.
00:06:34On va se prendre des coyers.
00:06:35On va se prendre des coyers.
00:06:36Évidemment, l'époque a changé.
00:06:39Je pense qu'on ne peut pas remettre en cause la lutte pour les droits civiques et l'égalité
00:06:42des Noirs et des Blancs.
00:06:43Bien sûr.
00:06:44À l'aune de ce que le wokisme a produit en délire et puis en enfonçage de portes
00:06:48ouvertes.
00:06:49Voilà, c'est ça.
00:06:50C'était le meilleur et le pire intimement mêlés, disons.
00:06:53En effet pervers et contre-productifs, en inventant un racisme à l'envers.
00:06:56Absolument.
00:06:57Je pense que chaque époque doit avoir son combat et qu'on ne peut pas les mélanger.
00:07:01Souvenons-nous que la France était un refuge pour les Noirs aux États-Unis, que, entre
00:07:05autres, Miles Davis un jour s'est fait tabasser à l'arrière du club dans lequel il jouait
00:07:10à New York parce qu'il était en train de fumer une clope et qu'un flic lui a dit
00:07:13« circule, t'as rien à faire là » et qu'il a dit « mais je joue à l'intérieur »
00:07:16Boum ! Coup de matraque, il est allé à l'hôpital et il venait en France jouer de la musique
00:07:20la plus belle du monde.
00:07:21Beaucoup d'écrivains, je pense que c'est Richard Wright qui avait déclaré un jour
00:07:25« j'aime la France parce qu'en France, je ne suis pas noir ». Quand j'entrais
00:07:28dans un restaurant, on me dit « bonjour monsieur, on ne me demande pas si ma place
00:07:31est là ou là ».
00:07:33– Ça a généré tout un… il y a eu des suites de ça, au point de départ, c'est bon.
00:07:40– Vous pensez que Trump, il est en train de remettre, d'égaliser des choses ?
00:07:46– Pour moi, c'est un coup de barre et l'autre coup de barre, dans l'autre sens,
00:07:50180 degrés, pour moi.
00:07:51– Je pense aussi qu'il est en train de remettre d'équerre des choses qui étaient
00:07:54en train de partir vraiment dans le décor.
00:07:56Mais pour revenir à son discours, on va revenir sur les points qu'il a abordés, mais avant
00:08:00même ça, et quand on regarde son discours et la suite, moi je l'ai trouvé extrêmement
00:08:05réjouissant, ce discours.
00:08:06J'avais rarement été aussi enthousiasmé, autant adhéré à un discours, depuis le
00:08:11discours de Zemmour à Villepinte, sur lequel j'avais été aussi très emballé, parce
00:08:16que, pour moi, ça signait le retour de la politique comme le champ du possible et le
00:08:22champ de l'action.
00:08:23C'est-à-dire que là où, depuis des décennies, on entend notre classe politique nous expliquer
00:08:28pourquoi ça n'est pas faisable, pourquoi ça n'est pas possible, pourquoi ça n'est
00:08:31pas souhaitable, pourquoi l'Europe va nous empêcher, et nos valeurs, et notre histoire,
00:08:35et nos droits, etc.
00:08:36Il arrive, il balaye ça d'un revers de main en disant, avec la volonté du peuple, je
00:08:40peux tout.
00:08:41Et je peux actionner tous les leviers que j'ai à ma disposition, même certains qui
00:08:45sont limites, parce qu'il y a quand même des rapports de force commerciaux qui frisent
00:08:50les rapports mafieux, quand on impose sa position de force à d'autres pour obtenir quelque
00:08:55chose, en dépit du droit, en dépit du bon sens, ça peut aussi parfois être un peu
00:09:01limite.
00:09:02Mais je trouve que c'est ça, moi, qui m'a vraiment emballé, c'est-à-dire…
00:09:06Plus que les détails, c'est l'atmosphère de volonté.
00:09:10De volonté, et puis l'idée que la politique c'est fait pour ça, c'est fait pour faire
00:09:14que la volonté du peuple s'accomplisse.
00:09:17C'est marrant parce qu'en fait il dit « Yes we can ».
00:09:19Il dit « Yes we can », oui.
00:09:21Il dit « Yes we can », mais il le dit et il donne le sentiment qu'il va le faire.
00:09:25Il y avait de l'émotion, ça c'est rare l'émotion en politique, il y avait de l'émotion
00:09:29quand il parlait, les gens se levaient.
00:09:32Ils se rassaillaient, se levaient.
00:09:34Plusieurs fois il y a eu des moments d'émotion.
00:09:36Moi, l'émotion j'en ai pas souvent en politique, mais là cette fois j'en ai
00:09:40eu.
00:09:41Il me semble que c'est assez courant aux États-Unis, je me souviens du discours à
00:09:45la Nation où il y a quand même régulièrement les gens qui se lèvent, les sénateurs qui
00:09:49se lèvent.
00:09:50Ça c'est de la politesse, mais là c'était de l'émotion.
00:09:52Ok, Yves-Christel.
00:09:54Je ne partage pas cet enthousiasme.
00:09:56J'entends bien que si un homme politique français, président, tenait ce type de discours,
00:10:02j'en serais ravi.
00:10:04Mais il ne faut quand même pas négliger le fait que le discours de Trump traduit d'ailleurs
00:10:12la politique américaine en général en ce qu'elle a de défavorable pour nos propres
00:10:18intérêts.
00:10:19D'ailleurs, il est assez pittoresque de voir que les non-américains qui étaient là-bas
00:10:25et notamment les Français étaient des patriotes, des nationalistes, quel que soit le nom qu'on
00:10:31veut leur donner et qui ont quand même pris en pleine figure le fait que Trump cible principalement
00:10:39ses alliés, les humilie autant qu'il est possible et dit aux Américains on va devenir
00:10:46de plus en plus riches parce qu'on va se polier qui ?
00:10:48On va se polier pas les Chinois, pas les Russes, on va se polier nos propres alliés.
00:10:53C'est-à-dire que si vous êtes un patriote français, européen, vous écoutez ça en
00:10:57pleine figure et d'une certaine manière vous êtes plus humilier que le pauvre Biden.
00:11:02Vous pensez à quoi ?
00:11:03Le fait d'augmenter les taxes, etc.
00:11:05Il a dit clairement aux Américains vous allez devenir très riches parce qu'on va faire
00:11:10payer les autres.
00:11:11Et les autres, c'était principalement les alliés.
00:11:14Et au passage on a envahi le Groenland, on a envahi le Canada, on le fera ou on le fera
00:11:21pas, le Canada de Panama qui n'est pas tout à fait européen, mais enfin malgré tout
00:11:25ce sont des pays qui sont des pays amis des États-Unis.
00:11:29Alors c'est extraordinaire parce que tout de même, moi j'aime bien imaginer qu'un
00:11:34extraterrestre regarderait le jeu de ce qui se passe sur notre planète.
00:11:38On est dans une configuration dans laquelle à peu près tout le monde, notamment tous
00:11:44les dirigeants européens, s'accordent à considérer que M.
00:11:48Poutine aurait l'intention d'envahir l'Europe occidentale.
00:11:51M.
00:11:52Poutine n'a pas dit un seul mot dans ce sens et on ne voit pas comment il pourrait le faire.
00:11:57Et pour cela, on soutient les États-Unis qui est un pays qui a clairement dit qu'il
00:12:03avait l'intention d'envahir une partie du Danemark.
00:12:05Alors c'est tout de même un paradoxe extraordinaire entre un pays qui clairement affiche des intentions
00:12:13impérialistes, mais que l'on soutient, contre un autre pays qui n'en fiche aucune intention
00:12:19impérialiste, en tout cas contre l'Europe occidentale.
00:12:22Un martien qui verrait ça aurait du mal à comprendre.
00:12:25Autrement dit, attendez, moi je veux bien qu'on creuse un petit peu.
00:12:29Vous dites qu'on doit changer d'alliance.
00:12:31Cette alliance que l'on a avec les États-Unis depuis le XIXème siècle et qu'il s'est
00:12:36illustrée deux fois pendant les deux guerres mondiales, elle n'a plus lieu d'être avec
00:12:40le discours de Trump.
00:12:41Attendez, je ne dis pas qu'il ne fallait pas être allié avec les États-Unis.
00:12:44Je dis que dans la configuration du monde actuel, il est clair.
00:12:48Mais ce n'est pas Trump ça.
00:12:50C'est depuis toujours que les États-Unis sont de fait le principal adversaire de l'Europe.
00:12:55C'était vrai tout autant avec Biden.
00:12:57La différence c'est que Biden...
00:12:59C'est Obama qui espionnait les téléphones de Merkel.
00:13:02C'est quand même le Pearl Harbor anti-européen.
00:13:05C'est Nord Stream 2.
00:13:08Ça c'est un Pearl Harbor, c'est une déclaration de guerre à l'Europe.
00:13:11Et ça ce n'est pas le méchant Trump, c'est le gentil Biden.
00:13:15C'est surtout une pierre dans le jardin de Poutine pour essayer de débrancher Poutine
00:13:20de l'Europe.
00:13:21Mais d'accord, celui qui souffre c'est nous.
00:13:23Ce n'est pas pour débrancher Poutine de l'Europe, c'est pour débrancher l'Europe de Poutine.
00:13:28Je pense que le principal but de la politique américaine,
00:13:33c'est effectivement d'affaiblir l'Europe.
00:13:36Parce que plus l'Europe est faible, plus elle est vassalisée.
00:13:39Et parce que l'Europe pourrait être effectivement un grand vecteur de puissance.
00:13:43Vous avez noté que quand même dans son discours, il n'a pas tellement attaqué la Chine et la Russie.
00:13:47Ni l'Iran d'ailleurs.
00:13:48Il a attaqué de fait le Canada, le Danemark, peut-être les voitures allemandes,
00:13:54enfin que sais-je, l'Europe, le monde occidental.
00:13:57Laurent Izzard.
00:13:58Je partage plutôt ce point de vue.
00:14:00J'ai du mal à comprendre la fascination qu'exerce Trump sur beaucoup de Français et beaucoup d'Européens.
00:14:07Alors évidemment, il y a deux facettes à Trump.
00:14:09Il y a le côté évidemment qu'on trouve ici sympathique,
00:14:12c'est-à-dire la personne qui va remettre un peu les pendules à l'heure
00:14:15sur les excès du wokeisme, sur le patriotisme, sur effectivement le volontarisme politique.
00:14:21Là, je suis tout à fait d'accord.
00:14:22Mais il y a aussi le Trump qui va poursuivre et qui va intensifier la guerre économique
00:14:27contre l'Europe dans laquelle on est partie prenante.
00:14:29Ce n'est pas lui qui en est à l'origine, il faut dire les choses clairement.
00:14:32Mais on est véritablement confronté à une guerre économique aujourd'hui.
00:14:36Et c'est une guerre qui va nous conduire effectivement à être vassalisé si nous ne faisons rien.
00:14:40C'est là qu'il y a un problème.
00:14:41Vous avez cité les droits de douane, mais il y a aussi toutes les influences que l'on peut avoir.
00:14:46Il y a les menaces aussi, parce que nous subissons des menaces.
00:14:49Il y a le lobbying auprès du Parlement européen.
00:14:52Il y a un certain nombre de mesures qui ont été prises qui sont clairement anti-européennes.
00:14:55Et ça ne date pas de Trump, une fois encore.
00:14:58Le fameux acte protectionniste américain, ça, ça commence à dater un petit peu.
00:15:03C'est Biden.
00:15:04Mais ce qui risque de se passer avec Trump, c'est qu'il va y avoir une accentuation
00:15:07de cette pression sur les pays européens qui soit vont accepter de se soumettre,
00:15:11soit vont être marginalisés par les Etats-Unis.
00:15:13Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas l'indépendance énergétique notamment
00:15:17et autres que peuvent avoir les Américains.
00:15:18Oui, puisqu'un des axes du discours de Trump, c'est drill, baby drill.
00:15:23Autrement dit, forêt, forêt et forêt encore.
00:15:26Non pas pour le plaisir de forer, pour le plaisir de descendre le prix de l'énergie
00:15:30et de pouvoir attirer vers l'Amérique du Nord, les Etats-Unis particulièrement,
00:15:35les industries qui vont pouvoir, qui sont très consommatrices d'énergie
00:15:39et qui vont pouvoir produire un moindre coût.
00:15:41Il y a un exemple très clair.
00:15:45Monsieur Stéphane Séjourné, un commissaire européen,
00:15:48qui a été un petit peu imposé par Vandegrienne,
00:15:50a dit qu'on devrait de toute façon acheter des armes américaines
00:15:54à la demande des Américains.
00:15:56Et sinon on subirait des doigts de douane insupportables.
00:15:59Il faut savoir que notre balance commerciale européenne est favorable par rapport aux Etats-Unis.
00:16:03Très là, très positif.
00:16:06On vend beaucoup de services, on vend beaucoup de choses aux Etats-Unis.
00:16:09C'est ce qui est contraire à ce que beaucoup de gens pensent.
00:16:12Ils pensent qu'on est déficitaire par rapport aux Etats-Unis.
00:16:14On est très positif.
00:16:15Les Etats-Unis sont déficitaires de partout.
00:16:18Et on est en train de s'écraser là-dessus.
00:16:20On nous dit qu'on va devoir acheter des armes américaines.
00:16:23Et on ne pense pas du tout à l'industrie d'armement européenne
00:16:25qui va en souffrir énormément et qui est florissante.
00:16:28Il me semble que je comprends votre point.
00:16:31Il ne s'agit pas d'être vassalisé par les Etats-Unis
00:16:35ou même de considérer Trump comme un gourou, un mentor qu'il faudrait suivre.
00:16:39La réflexion que j'ai, c'est que si seulement on avait un chef comme ça,
00:16:44à la fois dans l'action et dans la protection des intérêts du peuple qu'il a élu.
00:16:50Et un chef comme ça dans le monde libre.
00:16:52Parce qu'évidemment, un autocrate qui tape du poids sur la table
00:16:55et qui obtient tout ce qu'il veut, il y en a dans le monde entier.
00:16:58Il y en a en Chine, il y en a en Corée, il y en a en Russie, il y en a partout.
00:17:00Mais quelqu'un dans le monde libre qui a cette volonté d'agir et qui agit,
00:17:05ça fait plaisir.
00:17:07La réaction de l'Europe, ça doit être justement, il me semble,
00:17:09de saisir cette chance historique de la guerre commerciale
00:17:12que les Etats-Unis vont nous livrer,
00:17:14pour enfin essayer de bâtir cette Europe des nations,
00:17:17cette coalition de pays qui vont avoir des intérêts communs.
00:17:21De fait, on ne sera plus divisé avec l'Allemagne qui veut vendre ses voitures
00:17:25et puis l'autre qui veut vendre son cognac.
00:17:27Si l'Amérique nous attaque de front, clairement,
00:17:29on peut espérer peut-être qu'il y ait un réveil européen
00:17:32et que l'Europe devienne une forteresse
00:17:34qui défendrait à la fois la civilisation européenne
00:17:37et ses intérêts face aux Etats-Unis.
00:17:39– Vous anticipez sur le sujet numéro 2, mais effectivement, on y va doucement.
00:17:43Jacques-Georges.
00:17:44– Moi, je voudrais simplement dire que je suis entièrement d'accord
00:17:46avec ce que vient de dire Cyril,
00:17:48parce que je ne voudrais pas passer pour l'américanophile de service,
00:17:51ce n'est pas du tout le cas,
00:17:53parce qu'il y a ce côté idéologique qui, naturellement, fait plaisir,
00:17:57et sentimental qui fait plaisir,
00:17:59mais tout ce qui vient d'être dit sur le caractère objectif
00:18:02de notre opposition aux intérêts américains,
00:18:04c'est quelque chose d'énorme,
00:18:06c'est quelque chose d'énorme qui va donner une forme à notre futur,
00:18:10à notre géopolitique des 20 prochaines années,
00:18:13ça c'est clair là-dessus.
00:18:15Donc je ne suis pas américanophile,
00:18:17simplement je trouve que Trump nous débarrasse d'un certain nombre
00:18:21de maladies d'origine américaine qui sont venues chez nous.
00:18:25– Qui nous donnent l'espoir qu'il va faire des petits en Europe aussi,
00:18:27qu'il va inspirer des formes de gouvernement
00:18:30et rassurer les peuples aussi sur le fait que le populisme, ça a du bon.
00:18:34– En tout cas, nous met au pied du mur,
00:18:36j'ai le sentiment d'une accélération du temps,
00:18:39pas seulement parce que le discours c'était il y a une semaine
00:18:41et qu'il s'est passé tant de choses,
00:18:43aussi parce que peut-être tout ce qui aurait dû avoir lieu en Europe
00:18:47il y a longtemps, c'est maintenant ou c'est presque jamais quoi.
00:18:52Comme si le train était en train de passer
00:18:55et qu'il était encore temps de la main.
00:18:57– Alors qu'on a tout raté en Europe,
00:18:59parce que moi je suis très européen, vous allez le voir,
00:19:01trop peut-être, mais très européen,
00:19:03mais malgré tout l'Europe a tout raté, il faut reconnaître.
00:19:05Tout ce qui est d'avenir ça a été un ratage.
00:19:07L'Europe qui est notre espoir est devenue notre problème en même temps,
00:19:13c'est les deux, c'est les deux.
00:19:15– Et surtout on est malade, l'Europe actuelle est assez mal armée
00:19:19pour effectivement résister à cette espèce de force
00:19:22qui se dégage de l'Amérique en général
00:19:25et de l'Amérique de Trump en particulier.
00:19:27– La santé, la santé Nietzscheenne, voilà c'est ça que ça…
00:19:31– Ah oui, l'Europe est assez peu Nietzscheenne par les temps qu'il faut.
00:19:34– Mais justement…
00:19:35– C'est quoi la santé Nietzscheenne ce qui nous rend…
00:19:37– La santé, ou Schopenhauerienne si vous voulez,
00:19:40c'est l'instinct de vie, l'amour de la vie, l'amour de la vie, c'est ça.
00:19:44La force vitale, la force vitale, voilà.
00:19:47– Oui, ce sera le mot de la fin, mais je vous laisse la conclusion.
00:19:51– Juste un petit mot, il y a un point qui a choqué dans le discours de Trump
00:19:55plus que d'autres, c'est Panama.
00:19:57Et Panama c'est vraiment un symbole, c'est-à-dire que le canal de Panama
00:20:00effectivement a été rétrocédé à l'état du Panama il y a 25 ans à peu près.
00:20:05– Ça il n'y a pas si longtemps.
00:20:06– Il n'y a pas si longtemps, mais on voit que déjà les intérêts chinois
00:20:09se sont installés et ont acquis les ports à l'entrée et à la sortie.
00:20:13Comme les Chinois ont aussi pris des participations importantes
00:20:17aux ports du Piret, à Zébruge, à Hambourg, à Vagance.
00:20:21Donc moi ce que j'apprécie dans le discours, c'est ce côté attention,
00:20:24on ne va pas se laisser faire.
00:20:26– Même si certains disent, peu importe que les Chinois prennent des parts
00:20:29dans les ports, de toute manière un port, ça se nationalise du jour au lendemain
00:20:35et que les Chinois peuvent acheter les danseuses qu'ils veulent.
00:20:37Dans tous les cas, la danseuse en l'espèce, le port,
00:20:40il ne risque pas de partir dans un autre pays.
00:20:42Il y a plein de gens qui disent, on s'en fout de ça.
00:20:45– Oui, ça c'est une position à la grecque, je dirais,
00:20:49qui n'est pas très glorieuse quand même, franchement.
00:20:51– Allez, Cyril.
00:20:54– Non, je voulais juste ajouter par rapport à ce que vous disiez
00:20:57qu'effectivement, c'est l'intérêt des États-Unis, ils veulent contrer la Chine
00:21:01et ne s'arrêtent pas au droit international en disant,
00:21:04je ne peux pas le faire, je n'ai pas le droit.
00:21:06Ils le font.
00:21:07– Oui, c'est ça, ça c'est frappant.
00:21:09– Ça, ça change.
00:21:10– Oui, et en même temps, le droit c'est un peu quand même
00:21:13ce qui nous constitue.
00:21:15C'est ce qu'on a mis des centaines, voire des milliers d'années à construire.
00:21:19Parce que beaucoup de nos lois, on parle de celles qui datent de Napoléon,
00:21:22mais il y en a beaucoup qui ont des fondations bien plus anciennes encore,
00:21:26au moins en France et dans les grands pays européens.
00:21:29On ne peut pas tout balancer en quelques heures de discours, non ?
00:21:33– Non, mais ça va être toute la difficulté et l'équilibre à trouver.
00:21:37Ça pourrait être, dans le bon sens du terme, un dictateur à la romaine.
00:21:41C'est-à-dire quelqu'un qui confie le pouvoir, le temps de remettre les choses en ordre,
00:21:45et puis après qui rend…
00:21:47– Oui, c'est pas Marc Orel.
00:21:49– C'est pas Marc Orel, c'est quand même quelqu'un qui…
00:21:53– Que Trump ne soit pas Marc Orel, oui, ça je vous le confirme.
00:21:57– C'est une personnalité qui n'est quand même pas ce qu'on peut appeler un grand homme,
00:22:01même si un certain nombre de ses propos anti-wauquistes sont réjouissants.
00:22:06– Oui.
00:22:07– On est bien d'accord.
00:22:09– Que Trump ne soit pas Marc Orel, ça, j'adore, je la garde,
00:22:13même parce qu'elle est tellement formidable.
00:22:16– C'est vrai que ce n'est pas un président littéraire,
00:22:18et ce n'est pas un homme qui est attaché à la forme, c'est sûr.
00:22:21En même temps, quelquefois dans l'histoire, on a besoin de bruites épaisses.
00:22:25Je veux dire, Charles Martel n'était peut-être pas quelqu'un de très distingué,
00:22:28mais il a sauvé la chrétienté.
00:22:30– Elle a appelé le super Le Pen mondial.
00:22:33C'est pas si mal vu, c'est pas si mal vu.
00:22:36– Sauf qu'il y en a un qui est au pouvoir.
00:22:39– Le Pen, lisez le grec dans le texte.
00:22:43– Oui, c'est vrai.
00:22:45– Allez, messieurs, on passe au deuxième sujet.
00:22:48En fait, on y a déjà basculé.
00:22:50C'est ça qui est fantastique.
00:22:51Comme quoi, cette émission est bien conçue,
00:22:53et je dois vous dire, je dois rendre hommage à celui qui l'a imaginé,
00:22:57c'est Jacques Georges.
00:22:59– Ah non, non, non.
00:23:01– Dans le bon sens, par Franck.
00:23:04– On n'est pas dans un club d'admiration virtuel, là, Jacques.
00:23:07C'est grâce à vous qu'on a les deux sujets.
00:23:08– Non, mais j'avais proposé, moi, comme second thème,
00:23:10y a-t-il un méga dans la salle ?
00:23:13Et en fait, la bonne question, c'est y a-t-il un méga en Europe ?
00:23:16– Oui, bien sûr.
00:23:17– Et malheureusement, je pense qu'il n'y en a pas.
00:23:19– Je change de chaîne.
00:23:20– Enfin, c'est une autre chose.
00:23:21– Allez, justement, on s'y retrouve.
00:23:23Rendez-vous dans quelques secondes pour le deuxième sujet.
00:23:25À tout de suite.
00:23:26Générique
00:23:41On bascule côté Europe.
00:23:43Après maga, méga, est-ce qu'il y a un méga en Europe ?
00:23:47Qu'est-ce que ça signifie ?
00:23:48On voit bien qu'il y a un gant qui est jeté à la face de l'Europe
00:23:52par Donald Trump, qui fête ses alliés, ses meilleurs ennemis.
00:23:56Donc, comment pouvons-nous réussir à résister ?
00:24:00Est-ce qu'il n'est pas déjà trop tard ?
00:24:02C'est tous ces sujets-là que je voudrais aborder avec vous.
00:24:05On en aura d'autres au menu.
00:24:07Et c'est Yves qui s'y colle.
00:24:09Yves Christen.
00:24:11– Écoutez, les gens de ma génération et de Jacques,
00:24:14on a connu une époque qui était celle de la fusée Ariane,
00:24:17du Concorde, du TGV, du nucléaire,
00:24:21où notre pays était leader mondial,
00:24:24en association avec d'autres pays d'Europe,
00:24:27mais en étant le leader dans le système en question.
00:24:31Objectivement, depuis cette époque,
00:24:34on aurait le plus grand mal à donner le nom
00:24:39d'une seule invention technologique significative,
00:24:43équivalente à celle-là.
00:24:45On a l'impression que tout s'est passé aux États-Unis.
00:24:49Ça commence à se passer en Extrême-Orient.
00:24:52Dans l'Europe, l'Allemagne se porte,
00:24:55et l'Angleterre mieux que nous.
00:24:57C'est quand même un constat assez extraordinaire.
00:25:01Et à ceci s'ajoute le fait qu'on a du mal
00:25:06à voir comment les choses pourraient se débloquer.
00:25:10C'est pas uniquement une question de financement.
00:25:13C'est une question de financement, mais ça n'est pas que ça.
00:25:16C'est aussi le fait que l'Europe met beaucoup de crédit,
00:25:21par exemple, pour la science.
00:25:23Simplement, c'est toujours sous le règne
00:25:25de ce que de Gaulle appelait le machin.
00:25:27Il faut d'abord mettre en place un comité.
00:25:30Ça prend un temps considérable.
00:25:32Il faut nommer des instances dirigeantes.
00:25:34Ça prend un temps considérable.
00:25:36Il faut que ces instances se réunissent.
00:25:39Il faut qu'elles fassent accepter des choses.
00:25:42Chaque chose prend un délai de l'ordre de 5-10 ans.
00:25:46Yves, ce que vous avez connu,
00:25:48parce que vous connaissez bien le système des laboratoires
00:25:50et de la recherche.
00:25:51C'est un exemple.
00:25:52Vous avez connu ça en Europe.
00:25:54Vous voyez à quel point c'est lourd.
00:25:55Et vous pensez qu'en fait, c'est la même chose à peu près partout.
00:25:58Oui, alors c'est moins vrai en Allemagne, par exemple.
00:26:01Effectivement, le système de Max Planck
00:26:03marche mieux que le CNRS en France.
00:26:05Parce que moi, on m'a dit que l'Allemagne,
00:26:07c'était un cauchemar de bureaucratie,
00:26:09de lenteur et d'incapacité à décider.
00:26:11C'est un cauchemar de bureaucratie.
00:26:13Mais malgré tout, c'est quand même plus efficace.
00:26:17Aussi parce que c'est plus élitiste.
00:26:19C'est-à-dire que le système Max Planck
00:26:21est un système qui est fait pour l'élite.
00:26:23Et ça produit effectivement de la science.
00:26:26Mais il est clair que nous, pour faire un laboratoire,
00:26:29on met des années.
00:26:30Or, bien entendu, si vous accrochez un sujet de science
00:26:34qui est vraiment de la science très actuelle,
00:26:36et que vous mettez des années,
00:26:38vous n'arrivez pas à bout.
00:26:39Prenez l'exemple, on a eu l'exemple du vaccin Covid,
00:26:42qui est un très bon exemple,
00:26:44dans lequel les Anglais, les Américains, les Allemands,
00:26:47les Russes et les Chinois ont produit quelque chose.
00:26:50À une vitesse faramilaire.
00:26:52Très rapidement.
00:26:53Il est bien évident que pour produire un vaccin,
00:26:55fut-il meilleur, mais dix années après l'épidémie,
00:26:59ça n'a plus le même type d'intérêt.
00:27:01On est une machine lente parce qu'on est
00:27:03ce qu'on doit appeler un machin.
00:27:05Donc là, vous êtes dans le noir.
00:27:07En gros, vous dites qu'on ne va pas réagir.
00:27:10Surtout, écoutez, si on compare évidemment
00:27:12la dynamique d'Elon Musk et la conquête de Mars,
00:27:17il y aura conquête ou pas conquête de Mars,
00:27:19mais il y a la volonté de conquérir Mars.
00:27:21Et nous, nous, on discute pour savoir
00:27:23si on a baissé l'âge de la retraite, etc.
00:27:25Ce n'est pas la même dynamique.
00:27:26Mais pardon, est-ce que la conquête de Mars,
00:27:28ce n'est pas un truc d'enfant gâté
00:27:30dont tout le monde se contrefous ?
00:27:31Non, pas du tout.
00:27:32Ça vous fait rêver ?
00:27:33Peu importe.
00:27:34Bien sûr, ce qui me fait rêver, c'est que
00:27:36l'Amérique renoue avec son histoire.
00:27:38C'était la conquête de l'Ouest,
00:27:40puis la conquête spatiale,
00:27:41et aujourd'hui, la conquête de Mars.
00:27:42C'est d'autant plus beau que c'est inutile.
00:27:44Non, non.
00:27:45On découvre qu'on ne connaît pas
00:27:47des dizaines, des milliers de plantes,
00:27:50d'animaux...
00:27:51Il faut des mythes, il faut des projets,
00:27:52il faut de l'irrationnel,
00:27:53il faut du bon Dieu partout.
00:27:54Tu mets deux doigts sur un problème très important.
00:27:56C'est vrai que dans le domaine de la science,
00:27:58on peut se dire que d'une certaine manière,
00:28:00ça ne sert à rien.
00:28:01Je veux dire, par la preuve du vaccin,
00:28:03on peut très bien se dire
00:28:04que ce n'est pas la peine de faire une recherche
00:28:06sur le vaccin du Covid,
00:28:07puisque d'autres pays le feront.
00:28:08Donc, toute découverte scientifique
00:28:10devient mondialisable.
00:28:12Donc, bien entendu, on pourrait se dire
00:28:13zéro argent pour la recherche,
00:28:15puisque d'autres feront la découverte.
00:28:17Sauf qu'il y a de l'argent derrière.
00:28:19Il y a du gain, il y a de l'ignorance.
00:28:20Alors, il y a de l'argent, il y a du gain, etc.
00:28:22Mais, il y a aussi le fait que
00:28:25vous ne comptez pas de la même manière
00:28:27dans le monde
00:28:28si vous êtes un pays qui produit des inventions
00:28:31et si vous êtes un produit qui...
00:28:34C'est l'Afrique qui attend les inventions d'ailleurs.
00:28:37Oui, c'est le Panama,
00:28:38dont on peut bouffer le canal.
00:28:40Vous cessez d'être un grand pays.
00:28:41Pour en avoir 150 parachutistes,
00:28:42c'était terminé, le Panama.
00:28:45Célile Benaza.
00:28:46Pour revenir sur ce que vous commenciez à dire,
00:28:48il n'y a pas de grandes inventions françaises,
00:28:50effectivement, depuis l'époque de Gaulle.
00:28:52Certes, mais il y a des inventeurs français.
00:28:54Et le problème, c'est qu'ils sont ailleurs.
00:28:56La Silicon Valley, il y a des Français qui réussissent.
00:28:59Il y a des boîtes, des start-up
00:29:01qui ont parfaitement réussi
00:29:02dans la recherche médicale.
00:29:03Il y a des tas d'endroits dans le monde
00:29:04où, en fait, c'est une question de système.
00:29:07C'est tout le sujet de l'intervention
00:29:09du patron de Michelin,
00:29:10dont j'ai oublié le nom,
00:29:11très récente,
00:29:13qui explique à quel point
00:29:15le cadre économique qu'on lui donne,
00:29:17les institutions, les règlements,
00:29:19sont plus des bâtons dans les roues
00:29:21qu'une aide dynamique.
00:29:23Il y a des cas.
00:29:24Il faudrait citer juste un cas personnel.
00:29:27Je connais, j'ai connu il n'y a pas longtemps,
00:29:30un jeune qui était un ami de mon fils
00:29:32qui était au CNRS,
00:29:34chercheur au CNRS,
00:29:35qui gagnait 2 000 balles par mois.
00:29:37Il est parti aux US,
00:29:39il a gagné 20 000 tout de suite.
00:29:40Et maintenant, il a 200 000 ou 2 millions,
00:29:42je ne sais pas.
00:29:43Parce que maintenant, c'est un grand patron
00:29:45de la recherche américaine.
00:29:47Il est parti de 20 000 à 200 000,
00:29:49à 2 millions en 5 ans.
00:29:52Autrement dit, ce qui peut nous donner de l'espoir,
00:29:54c'est que ce n'est pas le génie français qui manque.
00:29:56C'est le système.
00:29:57C'est le système qui bride, qui inhibe, qui exporte.
00:30:01Depuis des décennies, on exporte des cerveaux
00:30:03tandis qu'on importe des parasites.
00:30:05Il faudrait peut-être inverser la tendance.
00:30:07Ce sont des start-up françaises,
00:30:08mais elles se font racheter par les américains.
00:30:10Oui, bien sûr.
00:30:11Je me souviens d'un start-upper
00:30:13qui disait pourquoi on va aux Etats-Unis,
00:30:15c'est que je vais monter une boîte,
00:30:17elle fonctionne formidable,
00:30:19elle va pouvoir grandir,
00:30:20elle ne fonctionne pas,
00:30:22en quelques semaines, je la ferme.
00:30:24Et je ne vais pas avoir à expliquer aux salariés
00:30:27que je ne sais quoi.
00:30:28Je la ferme parce que ça n'a pas marché,
00:30:30et j'avance.
00:30:31Et c'est sûr qu'à l'aune des règles fiscales,
00:30:36sociales en Europe,
00:30:38personne ne peut faire ça.
00:30:39Donc on n'a pas cet avantage déterminant.
00:30:43Et moi, pardon,
00:30:45il me semble que ce n'est pas là-dessus
00:30:47qu'il faut qu'on se batte.
00:30:48Est-ce qu'il y a un méga dans la salle ?
00:30:51Est-ce qu'il y aurait un Trump dans la salle ?
00:30:54Est-ce qu'on ne peut pas attaquer le truc sur un autre angle ?
00:30:59La manière suivante.
00:31:01Y a-t-il quelqu'un en Europe
00:31:04qui raisonne en consolider ?
00:31:06Consolider au sens comptable du terme.
00:31:09La consolidation comptable,
00:31:11ça consiste à partir de comptabilité
00:31:13de sociétés différentes
00:31:15et à éliminer les contraires,
00:31:17tout ce qui s'annule.
00:31:19Et de faire quelque chose de consolidé
00:31:21qui donne une vision dans le sens.
00:31:23Hésitez pas à marquer votre micro,
00:31:24parce que je vais en entendre parler.
00:31:25Ah bon, d'accord.
00:31:26Mais y a-t-il quelqu'un
00:31:28qui raisonne en consolider européen ?
00:31:30Je dirais malheureusement non.
00:31:32Y a beaucoup de souverainistes,
00:31:35ce que je regrette personnellement énormément
00:31:38parce que c'est une non-voix,
00:31:40c'est un non-futur,
00:31:42mais malheureusement aujourd'hui,
00:31:44la protestation anti-européenne qui est justifiée,
00:31:46elle conduit à ça, c'est-à-dire à rien du tout.
00:31:48Voilà, à mon avis, c'est le drame.
00:31:51Il faut pas attendre malheureusement
00:31:53un sauveur providentiel
00:31:55qui arriverait à rassembler les européens
00:31:58et à faire que l'Europe redevienne grande.
00:32:00Parce que je pense qu'en fait,
00:32:02nous souffrons de trois handicaps majeurs
00:32:04en Europe pour faire ce qu'essaye de faire Trump.
00:32:06Le premier handicap, c'est la puissance économique.
00:32:08C'est évident qu'on n'a pas l'énergie,
00:32:10on n'a pas le dollar,
00:32:12on n'a pas l'industrie qui permet de le faire aujourd'hui.
00:32:14On a énormément perdu en industrie.
00:32:16C'est un motif d'affaires pour parler de consolidés supérieurs.
00:32:18On a plus de gens qu'aux Etats-Unis.
00:32:20Non, le PIB, le PIB européen.
00:32:22Le PIB anglais n'est pas supérieur au PIB anglais ?
00:32:25Non, mais les Etats-Unis ont un PIB,
00:32:28ils augmentent de 3,5%.
00:32:30Je crois que cette année, nous on va faire 0,5%.
00:32:32Bon, donc ça fait déjà plusieurs années
00:32:34que le PIB européen et le PIB américain
00:32:36sont complètement... sont très divergents.
00:32:38Et il y a des raisons à ça.
00:32:40Et ça, c'est le premier handicap majeur.
00:32:42Le deuxième handicap, pour moi,
00:32:44il a été abordé, c'est la question de la gouvernance.
00:32:46On a un système de gouvernance en Europe
00:32:48qui ne permet pas, à mon sens,
00:32:50de revenir à une Europe grande.
00:32:52Tout simplement parce que nos institutions
00:32:54ne sont pas suffisamment démocratiques,
00:32:56parce qu'on a un petit peu oublié, même beaucoup,
00:32:58le principe de subsidiarité qui présidait
00:33:00au départ à l'Union européenne,
00:33:02parce qu'il y a les venteurs, effectivement,
00:33:04administratifs, qui sont dramatiques.
00:33:06Mais je crois que ce qui nous pénalise davantage,
00:33:08ce qui nous empêchera, sur le long terme,
00:33:10d'arriver à avoir une Europe grande,
00:33:12c'est un handicap de valeurs.
00:33:14Trump s'appuie sur des valeurs qui sont fortes,
00:33:16qui sont partagées aux États-Unis.
00:33:18C'est la liberté, c'est le libéralisme économique,
00:33:20c'est la religion.
00:33:22Et en Europe, on n'a pas ça.
00:33:24On n'a pas un système de valeurs partagées
00:33:26dans tous les pays de l'Union européenne.
00:33:28On n'est pas arrivé à se mettre d'accord
00:33:30sur les racines chrétiennes de l'Europe.
00:33:32On n'est pas arrivé à se mettre d'accord
00:33:34sur les questions centrales comme l'immigration,
00:33:36comme l'énergie.
00:33:38On voit bien les divergences entre la France et l'Allemagne.
00:33:40C'est un système de valeurs partagées en Europe.
00:33:42Moi, à mon avis, je peux souscrire
00:33:44entièrement à ce qui vient d'être dit,
00:33:46mais il faut ajouter aussi la liberté d'expression
00:33:48et d'opinion totale.
00:33:50Ça, c'est fondamental.
00:33:52En Europe, nous avons perdu cette liberté
00:33:54depuis belle lurette pour cause de moraline.
00:33:56Mais la moraline,
00:33:58elle existe aussi aux États-Unis.
00:34:00Elle est en train d'être chassée par Trump.
00:34:02Notre boulot numéro un en Europe,
00:34:04c'est de chasser la moraline aussi
00:34:06pour retrouver la pleine liberté
00:34:08d'opinion et d'expression,
00:34:10sans limite.
00:34:12Je vais vous faire des propositions.
00:34:14Vas-y Cyril.
00:34:16Sur les valeurs, je ne suis pas totalement convaincu.
00:34:18Il me semble quand même qu'évidemment,
00:34:20il y a des choses qui nous opposent entre nous en Europe,
00:34:22mais vis-à-vis du reste du monde,
00:34:24on a quand même un socle commun
00:34:26à la fois de douceur
00:34:28de vivre européenne avec nos états-providence,
00:34:30nos sociales démocraties,
00:34:32et puis d'être le monde libre
00:34:34et le monde de la culture.
00:34:36On est le gardien du patrimoine culturel de l'humanité.
00:34:38C'est le berceau de toute la culture.
00:34:40C'est là que tout est né.
00:34:42Et je pense que là-dessus,
00:34:44on a quand même un point commun
00:34:46qui fait qu'on peut retrouver une coalition.
00:34:48Maintenant, le fait qu'on soit divisé sur l'immigration,
00:34:50par exemple. Mais dans chaque pays,
00:34:52jusqu'à présent, on était divisé sur l'immigration
00:34:54et impuissant et paralysé.
00:34:56Et les choses changent. Je pense que les choses vont changer.
00:34:58La montée des mouvements populistes,
00:35:00même au Parlement européen,
00:35:02fait qu'il suffira d'un renversement de majorité
00:35:04pour que tout soit possible,
00:35:06y compris se défendre contre l'immigration,
00:35:08se défendre contre les États-Unis.
00:35:10On t'a mis un vrai bras de fer contre la Chine et les États-Unis.
00:35:12Le réflexe républicain
00:35:14va s'inverser.
00:35:16Voilà.
00:35:18Et contre l'ultra-gauche.
00:35:20Et je pense que ça, c'est un phénomène
00:35:22dont on parlait un petit peu tout à l'heure.
00:35:24Ce qui est en train de se passer,
00:35:26c'est que l'union sacrée
00:35:28contre la droite
00:35:30va changer, est en train de s'inverser.
00:35:32C'est une union sacrée
00:35:34contre le totalitarisme de gauche,
00:35:36contre l'ultra-gauche, mondialiste,
00:35:38antisémite et tout ce qu'on veut.
00:35:40Je pense aussi qu'il y a quand même un événement
00:35:42intéressant du point de vue
00:35:44de la problématique de la division.
00:35:46C'est qu'à mon avis,
00:35:48les populations européennes
00:35:50sont plus un accord qu'elles n'ont jamais été.
00:35:52Il y a eu une époque
00:35:54où les populations étaient hostiles.
00:35:56La guerre, la France, l'Allemagne, etc.
00:35:58Aujourd'hui,
00:36:00bien sûr, les dirigeants ne sont pas
00:36:02d'accord entre eux,
00:36:04mais aussi ne sont pas d'accord avec leur population.
00:36:06Je pense que globalement,
00:36:08la population européenne,
00:36:10sur un grand nombre de points,
00:36:12est assez un accord.
00:36:14Si vous prenez la sécurité, l'immigration,
00:36:16même vis-à-vis des Etats-Unis,
00:36:18on va s'apercevoir
00:36:20qu'il n'y a pas
00:36:22tellement de désaccords.
00:36:24Je pense que les populations européennes,
00:36:26si on reprend la question du méga,
00:36:28ne seraient pas hostiles
00:36:30à une de grandes ambitions européennes
00:36:32sur des projets de
00:36:34technologie.
00:36:36Il y a plein de sujets. L'intelligence artificielle,
00:36:38le numérique, les biotechnologies.
00:36:40Il y a plein de sujets.
00:36:42L'énergie, les transports, etc.
00:36:44Ça ne marche pas.
00:36:46Mais les populations elles-mêmes
00:36:48ne seraient pas hostiles à cela.
00:36:50Il n'y a qu'un clivage autour de la table.
00:36:52Là, vous pensez en gros
00:36:54que les Européens ont des valeurs communes,
00:36:56que c'est un socle assez fort
00:36:58pour l'utiliser comme base
00:37:00et se propulser dans le futur.
00:37:02Vous pensez en gros que c'est un peu dispersé.
00:37:04Non, personne n'a parlé
00:37:06de rapport Draghi.
00:37:08C'est inouï, ça.
00:37:10C'est l'avenir, ça.
00:37:12C'est la réponse à la question.
00:37:14Qui a lu le rapport Draghi ?
00:37:16Il est trop long.
00:37:18J'ai lu le résumé du rapport Draghi
00:37:20avec quand même un crayon.
00:37:22C'est quand même un constat d'abord,
00:37:24d'achat et d'échec
00:37:26sur tous les domaines d'innovation majeurs.
00:37:28Malheureusement, c'est un ratage.
00:37:30Vous pensez que c'est une bonne base ?
00:37:32Je pense que c'est une excellente base.
00:37:34Ça consiste à dire
00:37:36qu'il faut qu'on se retrousse
00:37:38les manches aujourd'hui.
00:37:40Nous avons des intérêts communs.
00:37:42Nous avons notre meilleur ami
00:37:44qui nous tape dessus
00:37:46et qui va nous exploiter jusqu'à la lie.
00:37:48C'est aujourd'hui ou jamais.
00:37:50Un des chantiers qui pourraient être intéressants
00:37:52c'est la fameuse défense européenne
00:37:54dont on parle sans trop y croire.
00:37:56Jusqu'à présent, l'obstacle
00:37:58c'était les États-Unis et l'OTAN.
00:38:00C'est-à-dire que les Polonais préféraient
00:38:02acheter des armes aux Américains
00:38:04parce qu'ils ne croyaient pas du tout à la défense.
00:38:06Si Trump fait monter les enchères,
00:38:08les prix et qu'il devient plus intéressant
00:38:10pour les Européens de construire
00:38:12une défense européenne et d'acheter
00:38:14des armements européens,
00:38:16ça pourrait être la construction
00:38:18d'un premier chantier qui pourrait
00:38:20vous faire réagir à quelques propositions.
00:38:22Elles sont un peu en vrac,
00:38:24mais je voudrais vous, par exemple,
00:38:26repasser à l'Europe des cercles.
00:38:28C'est-à-dire des pays s'unissent
00:38:30et on n'attend pas l'unanimité impossible
00:38:32mais l'Allemagne, l'Angleterre
00:38:34ou je ne sais quoi, 4-5 pays
00:38:36font un projet, ils le montent ensemble,
00:38:38c'est pour eux et les autres
00:38:40s'ils veulent, ils viendront de s'y greffer
00:38:42mais ce sera sous d'autres conditions.
00:38:44Ça s'appelle les coopérations renforcées.
00:38:46Et ça marche ?
00:38:48Oui, c'est un exemple.
00:38:50C'est d'ailleurs la seule réussite européenne
00:38:52dont on puisse parler
00:38:54parce qu'on cherchait
00:38:56quelque chose qui fonctionne
00:38:58formidablement, c'est Airbus.
00:39:00Je pense que c'est une bonne formule
00:39:02pour sortir du monolithisme
00:39:04et de la bureaucratie.
00:39:06Des rassemblements volontaires
00:39:08sur des thèmes précis et d'avenir, c'est pas mal.
00:39:10Il y a un concurrent de Boeing
00:39:12très efficace, ça marche très bien.
00:39:14D'autant que Boeing est en déconstruction
00:39:16il y en a un qui est en rempart 2
00:39:18et qui produit à fond
00:39:20et l'autre qui n'y arrive pas,
00:39:22ça c'est une très belle opportunité.
00:39:24Oui c'est vrai, les chinois y arrivent.
00:39:26Après, justement, deuxième sujet.
00:39:28Arrêtez de se faire plumer.
00:39:30J'ai envie de dire, arrêtez d'être un herbivore
00:39:32dans un monde de carnivores.
00:39:34Arrêtez d'ouvrir les frontières
00:39:36à ceux qui nous ont pillés
00:39:38et à ceux qui essayent de nous vendre
00:39:40de la camelote dont on a vendu la technologie.
00:39:42Est-ce que ça c'est pas un truc
00:39:44qui est assez simple à mettre en place ?
00:39:46C'est évident. Par exemple,
00:39:48sur les règles de l'OMC,
00:39:50on est les seuls en Europe à les respecter aujourd'hui.
00:39:52Sur tout ce qui concerne
00:39:54le Green Deal, l'écologie,
00:39:56on est les seuls à respecter les règles.
00:39:58L'automobile verte,
00:40:00l'automobile électrique,
00:40:02on est en train de tuer notre industrie automobile,
00:40:04clairement en Europe, alors que déjà
00:40:06les chinois c'est fini chez eux
00:40:08et les américains, on a entendu ce qu'a dit Trump.
00:40:10Donc voilà, on est d'une naïveté confondante.
00:40:12Arrêtez...
00:40:14Arrêtez de se faire absorber les données
00:40:16par les GAFAM.
00:40:18Qu'est-ce que ça veut dire ? Fin de l'anonymat.
00:40:20C'est fini, il n'y a plus du tout d'anonymat.
00:40:22Vous voulez tenir sur l'anonymat
00:40:24dehors de l'Europe. Il n'y a plus de Facebook.
00:40:26Il n'y a plus d'Instagram.
00:40:28Plus personne ne peut s'inscrire
00:40:30sans avoir prouvé son identité,
00:40:32un certificat,
00:40:34une carte d'identité, un lieu de vie
00:40:36et une carte bleue.
00:40:38Est-ce que ça c'est pas un truc pour retrouver
00:40:40un peu de contrôle ?
00:40:42Moi je suis méfiant là-dessus.
00:40:44Moi j'ai pas d'idée sur la question.
00:40:46Oui mais parce que ça va contre vous.
00:40:48Ça va contre vous sur la grande liberté
00:40:50sans contrôle.
00:40:52Moi je propose exactement le contraire.
00:40:54Attention, oui, on a un
00:40:56ex-commissaire qui fait beaucoup parler
00:40:58de lui sur ce sujet-là.
00:41:00Je pense que l'avenir n'est quand même pas
00:41:02au flicage,
00:41:04à la réglementation
00:41:06et à l'empêchement
00:41:08d'innover.
00:41:10Mais Jacques, pourquoi il y aurait-il un monde dans lequel
00:41:12quand on va acheter quelque chose,
00:41:14on doit présenter une pièce d'identité et une CB
00:41:16et un monde dans lequel on peut s'appeler
00:41:18BDR55, menacer les gens
00:41:20de mort et s'en tirer
00:41:22sans aucune
00:41:24punition ? Au nom de quoi
00:41:26le monde virtuel serait-il
00:41:28hors la loi ? Expliquez-moi.
00:41:30Moi demain j'insulte quelqu'un dans la rue,
00:41:32le type il m'attrape, il m'amène au commissariat,
00:41:34il va falloir que je lui déballe mes papiers.
00:41:36Non, c'est défensif ça.
00:41:38Moi je préférerais d'abord qu'on
00:41:40commence par innover, avoir des
00:41:42entrepreneurs, etc.
00:41:44Une fois qu'on pose problème, on réglemente.
00:41:46Mais on commence pas par réglementer. C'est comme ça
00:41:48que l'Europe, d'ailleurs, c'est suicidée.
00:41:50Oui, bien sûr.
00:41:52Je dirais précisément parce que c'est virtuel,
00:41:54parce qu'il n'y a pas de passage à l'acte derrière.
00:41:56On est derrière un écran,
00:41:58on exprime les opinions qu'on veut et puis
00:42:00dans la mesure où ça ne porte pas trop
00:42:02à conséquence, on peut considérer qu'on laisse la liberté
00:42:04d'expression. Le problème, c'est quand
00:42:06ça porte à conséquence, c'est-à-dire si on laisse
00:42:08fleurir des discours djihadistes, par exemple,
00:42:10sans restriction, et qu'à l'arrivée
00:42:12on a des gens qui se font égorger dans la rue,
00:42:14là, ça pose un problème.
00:42:16Je pense que la liberté
00:42:18d'expression, ça ne peut marcher que dans une société
00:42:20relativement homogène.
00:42:22Peut-être que les États-Unis arrivent
00:42:24grâce à ça, c'est-à-dire du néo-nazi américain
00:42:26au, j'imagine, au
00:42:28mormon ou au salif lafiste,
00:42:30ils se sentent quand même tous américains.
00:42:32J'ai l'impression, c'est peut-être
00:42:34une faute, mais
00:42:36j'ai l'impression qu'il y a quand même quelque chose
00:42:38de patriotique aux États-Unis qui fait que
00:42:40on peut laisser les gens s'exprimer comme ils veulent
00:42:42et c'est tout l'honneur des États-Unis
00:42:44de protéger en son sein des gens
00:42:46qui théorisent sa destruction. En Europe,
00:42:48parce qu'on n'a plus du tout une population
00:42:50européenne et homogène,
00:42:52ça pose un énorme problème.
00:42:54Et je dirais que, pour revenir au thème
00:42:56de la question,
00:42:58Make Europe Great Again,
00:43:00je pense que le meilleur service qu'on pourrait rendre
00:43:02aux Européens et même au reste du monde,
00:43:04c'est que l'Europe reste européenne, d'abord.
00:43:06Protège ses frontières de l'invasion migratoire,
00:43:08du grand remplacement, ça, ça me paraît être...
00:43:10Et organise la remigration,
00:43:12parce que ça ne suffit pas
00:43:14d'arrêter le flux.
00:43:16Tel qu'on est aujourd'hui,
00:43:18dans
00:43:20quelques années,
00:43:22dans quelques dizaines d'années, nous serons
00:43:24minoritaires sur nos propres sols.
00:43:26Donc ça veut dire qu'il ne suffit pas d'arrêter
00:43:28le flux, il faut organiser
00:43:30le retour.
00:43:32C'est le cas des États-Unis,
00:43:34où les WASPs...
00:43:36Ça ne se compare pas.
00:43:38Tout le monde parle espagnol.
00:43:40Moi, j'échange leurs immigrants
00:43:42contre les nôtres, il n'y a pas de problème.
00:43:44Il n'y a pas de problème de religion, notamment.
00:43:46Ce n'est pas du tout le même problème.
00:43:48C'était quand même un des sujets du premier mandat de Trump,
00:43:50il a mis les pieds dans le plat sur le fait que...
00:43:52Comment dire...
00:43:54Je ne trouve plus mes mots.
00:43:56Le fait que les Blancs risquaient
00:43:58de devenir minoritaires aux États-Unis.
00:44:00Et le déclin des WASPs, ce qui est d'ailleurs la thèse du livre
00:44:02de Todd, qui est un peu étonnant, qui dit
00:44:04que l'Amérique part en déconfiture
00:44:06parce que les Blancs perdent de l'influence.
00:44:08De toute manière, il y a des quartiers entiers
00:44:10de New York, où toutes les pubs sont en...
00:44:12Ça fait longtemps. Toutes les pubs sont
00:44:14en espagnol, où les gens ne parlent qu'espagnol.
00:44:16Vous allez à Miami, il y a certains endroits
00:44:18où les gens ne parlent pas anglais.
00:44:20Mais littéralement.
00:44:22Ils vont à l'école en espagnol.
00:44:24C'est pas très grave parce que la culture est très proche,
00:44:26finalement.
00:44:28En Suisse, on parle 4 gangues
00:44:30différentes, ça n'empêche pas les Suisses de se sentir Suisses.
00:44:32Voilà. C'est pas un problème de gangue.
00:44:34Je crois quand même que cette idéologie...
00:44:36Ce sera le mot de la fin.
00:44:38Cette idéologie n'est pas le fait des migrants.
00:44:40Ce sont des Blancs
00:44:42qui répandent essentiellement
00:44:44cette idéologie-là.
00:44:46C'est ce que dit Jared Taylor.
00:44:48C'est exactement ça.
00:44:50C'est-à-dire ?
00:44:52Le problème des Blancs vient
00:44:54des Blancs.
00:44:56Ça vient pas des immigrants.
00:44:58Ça vient pas des méchants de l'extérieur.
00:45:00Ça vient de nous, d'abord.
00:45:02Nous sommes maso par naissance.
00:45:04C'est vrai que d'où ils viennent,
00:45:06on n'est pas aussi généreux, loin de là.
00:45:08Et pas aussi antiracistes.
00:45:10On est les seuls dans l'espèce humaine
00:45:12à être maso à ce point.
00:45:14Allez messieurs, on embraye, en ayant un peu
00:45:16débordé, mais je compte sur votre brièveté
00:45:18et votre coup de gueule et vos coups de cœur.
00:45:20Donc on se retrouve
00:45:22dans quelques secondes pour Coup de gueule, coup de cœur.
00:45:24Et c'est Yves Christian qui commence.
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00:45:30dans la boutique
00:45:32de votre chaîne sur tvl.fr
00:45:44On commence par un coup de gueule, on finira par un coup de cœur.
00:45:46Si je me rappelle bien, c'est
00:45:48votre ire,
00:45:50votre colère.
00:45:52C'est une colère encore modérée.
00:45:54Mais peut-être que cela fait
00:45:56du bien pour les gens qui nous écoutent
00:45:58et qui sont plutôt d'une sensibilité
00:46:00de droite. J'ai trouvé que l'attaque
00:46:02de Wauquiez sur les
00:46:04brigades de défense de la biodiversité
00:46:06était
00:46:08maladroite. Et je souscris
00:46:10à la réplique
00:46:12du jeune Hugo Clément.
00:46:14Parce que je crois que...
00:46:16Qu'est-ce qu'il a dit, peut-être, Wauquiez ?
00:46:18Eh bien, il a attaqué... Vous savez qu'il y a une sorte de
00:46:20brigade de la biodiversité.
00:46:22Alors, comme tout ce qu'on fait en France,
00:46:24c'est un système de flicage
00:46:26qui peut être désagréable,
00:46:28notamment vis-à-vis des agriculteurs.
00:46:30Les agriculteurs protestent contre cela.
00:46:32Mais je crois
00:46:34quand même que globalement,
00:46:36la défense de la biodiversité
00:46:38est quelque chose
00:46:40de tellement important
00:46:42qu'à mon avis, il ne faut pas
00:46:44le nuire.
00:46:46Et pour vous, c'est un marqueur
00:46:48d'une sorte d'obsolescence de Wauquiez ?
00:46:50Obsolescence,
00:46:52je ne sais pas. Mais enfin, je crois qu'il y a
00:46:54en politique une forme de réflexe conditionné
00:46:56qui fait que les gens
00:46:58attrapent un wagon en se disant,
00:47:00par exemple, si je prends celui-ci de wagon,
00:47:02j'aurai de mon côté des agriculteurs.
00:47:04Et peut-être,
00:47:06les aura-t-il de son côté.
00:47:08Pour un temps. Mais je crois aussi que
00:47:10la grande politique, c'est d'être un petit peu
00:47:12à distance
00:47:14de l'intérêt immédiat.
00:47:16La question de Wauquiez, c'est qu'il est
00:47:18en course pour les présidentielles
00:47:20et qu'il a du mal à exister.
00:47:22Il n'est pas le seul, bien sûr.
00:47:24Ok, ça c'était votre coup de gueule.
00:47:26Et vous avez un coup de cœur, je crois,
00:47:28sur un livre sur l'intelligence artificielle.
00:47:30Sujet qu'on aurait pu aborder
00:47:32pendant Méga, parce qu'il y a eu des
00:47:34changements récents qui vont
00:47:36dans le sens de... On en reparlera.
00:47:38Oui, un petit livre
00:47:40de Stefano Vach, qui est un Italien,
00:47:42qui s'appelle Artificielle Intelligence,
00:47:44qui est paru aux éditions de la Nouvelle
00:47:46Librairie, qui est intéressant
00:47:48parce qu'il donne
00:47:50à réfléchir. Et moi, j'aime bien quand
00:47:52on a affaire à des gens qui n'ont pas un point de vue
00:47:54tout à fait automatique.
00:47:56Je pense que dans nos
00:47:58milieux, beaucoup de gens sont plutôt
00:48:00technophobes que technophiles
00:48:02et plutôt craintifs par rapport à
00:48:04l'intelligence artificielle, par rapport au
00:48:06transhumanisme. Et cet
00:48:08Italien a un point de vue
00:48:10distancié par rapport à cela
00:48:12et
00:48:14il nous invite à considérer
00:48:16les choses sous l'angle fondamental,
00:48:18notamment si
00:48:20on le mettait en rapport par rapport
00:48:22aux origines de la philosophie, de la
00:48:24philosophie grecque, mais aussi sur
00:48:26le plan pratique, car
00:48:28il est assez clair,
00:48:30et moi, je souscris à cette analyse,
00:48:32que si on devait chercher à limiter
00:48:34l'impact
00:48:36des technologies,
00:48:38l'intelligence artificielle, mais ça vaut aussi pour
00:48:40le transhumanisme, et bien ça
00:48:42nuirait essentiellement
00:48:44aux pays qui chercheraient
00:48:46à limiter cela. C'est-à-dire, une fois
00:48:48encore, à l'Europe, parce que, bien entendu,
00:48:50personne d'autre que les pays européens
00:48:52ne chercherait à limiter la technologie.
00:48:54Donc, je trouve que c'est un petit livre salutaire
00:48:56et qui donne à réfléchir.
00:48:58– Vous rappelez le titre du livre et l'auteur ?
00:49:00– Oui, c'est Artificial Intelligence.
00:49:02L'auteur, c'est Stéphano
00:49:04Vergi,
00:49:06et c'est aux éditions de la Nouvelle Librairie.
00:49:08– Très bien.
00:49:10Merci beaucoup, ça fait envie.
00:49:12Comme je n'ai pas noté, je vais vous le demander après l'émission,
00:49:14ce titre, Cyril Benhazard,
00:49:16vous avez un coup de gueule.
00:49:18– Oui, mais avant de commencer, coup de cœur et coup de gueule,
00:49:20je voudrais juste dire que le mot
00:49:22biodiversité, qui est un terme technique
00:49:24pas très joli, a remplacé les deux
00:49:26beaux mots qui laissent un peu rêveurs, qui sont la faune
00:49:28et la flore. Et je trouve ça dommage,
00:49:30ça veut dire exactement la même chose.
00:49:32Biodiversité, pardonnez-moi,
00:49:34implique que les espèces
00:49:36arrêtent de disparaître. Parce qu'on peut
00:49:38toujours parler de faune et de flore, mais quand il y a
00:49:4080% de moineaux,
00:49:42me semble-t-il, à Paris,
00:49:44maintenant qu'il n'y a ne serait-ce
00:49:46que 30 ans…
00:49:48– Pour la connotation…
00:49:50– Il ne peut y avoir que des cafards et que des mouches
00:49:52et que des moustiques parmi les insectes,
00:49:54et tous les autres auraient pu disparaître.
00:49:56– On dirait encore la faune et la flore ?
00:49:58– Il y aurait encore une faune.
00:50:00– Je vous ai corrigé.
00:50:02– C'est juste un avis comme ça qui ne compte pas beaucoup.
00:50:04– Allez-y.
00:50:06– C'est un peu délicat d'appeler ça un coup de cœur.
00:50:08Ça m'arrive souvent, mais là particulièrement aujourd'hui,
00:50:10parce que je voudrais parler des
00:50:12déclarations de Trump sur le déplacement des gaz à huile.
00:50:14Il a envisagé…
00:50:16Alors, ce n'est pas très clair, parce que lui-même,
00:50:18je ne crois pas qu'il soit très clair dans son propos.
00:50:20On l'a entendu, on avait l'impression
00:50:22que le promoteur immobilier
00:50:24renaissait sous le président.
00:50:26Il voit un formidable
00:50:28terrain en bord de mer et il se dit
00:50:30qu'il y a de quoi faire quelque chose de formidable.
00:50:32Et donc, il dit, le temps de finir
00:50:34le nettoyage
00:50:36et de reconstruire, on pourrait déplacer
00:50:38et demander, il disait, je vais demander
00:50:40aux Égyptiens et aux Jordaniens de prendre
00:50:42leur part de Palestiniens. Il parlait d'un million cinq cent mille personnes.
00:50:44Alors, ça lève un tabou
00:50:46énorme, ça. Parce que
00:50:48c'est un peu dans la tête de beaucoup
00:50:50de monde sans jamais être exprimé. Parce que là,
00:50:52on se croit revenu sous Staline.
00:50:54On va déporter des populations entières
00:50:56pour arranger les affaires et l'avenir
00:50:58de la région. Mais je trouve
00:51:00que, dans sa façon de faire,
00:51:02il annonce
00:51:04toujours quelque chose de dramatique pour ses adversaires
00:51:06et puis ensuite, il rétrocède,
00:51:08il discute,
00:51:10il accepte des compromis
00:51:12et au final, les autres se disent, finalement,
00:51:14c'est pas si mal, on a échappé au pire.
00:51:16Mais je pense que derrière ça, il y a l'idée d'impliquer
00:51:18d'autres acteurs de la région
00:51:20dans la résolution du problème palestinien,
00:51:22au lieu de toujours dire le problème Israélo-Palestinien.
00:51:24– C'est vrai qu'il n'implique pas beaucoup les palestiniens là-dedans.
00:51:26– Non, c'est vrai.
00:51:28– Il se demande des autorisations des Égyptiens, mais pas des palestiniens.
00:51:30Égyptiens et Jordaniens qui ont dit non.
00:51:32– Évidemment, ils vont se dire non. Personne n'en veut des palestiniens.
00:51:34Ils ont mis un bazar terrible
00:51:36à chaque fois qu'ils ont été accueillis quelque part. Plus personne
00:51:38n'en veut. Évidemment, les palestiniens
00:51:40n'en veulent pas non plus. Mais je pense qu'il peut y avoir
00:51:42comme ça une piste de réflexion
00:51:44en impliquant les acteurs
00:51:46et puis une façon
00:51:48un peu rusée de peut-être diviser les palestiniens,
00:51:50de les séparer du Hamas, parce que maintenant,
00:51:52c'est ça le problème. Pour éradiquer le Hamas,
00:51:54il faut le séparer des populations.
00:51:56Et peut-être de réorganiser
00:51:58la Palestine autrement. D'ailleurs, c'était
00:52:00le projet de Jabotinsky qui était
00:52:02une figure de la droite, pas israélienne
00:52:04parce que c'était dans les années 30, mais de la droite
00:52:06sioniste opposée à Ben Gurion.
00:52:08Sa théorie, c'était le mur de fer.
00:52:10On pousse les palestiniens de l'autre côté du Jourdain
00:52:12et on construit un mur de fer et on est tranquille.
00:52:14– Alors ça, c'était votre coup de cœur.
00:52:16– C'était mon coup de cœur. – Et votre coup de gueule.
00:52:18– Mon coup de gueule, c'est les réactions médiatiques,
00:52:20les réactions politiques et surtout venant
00:52:22de la gauche,
00:52:24à la suite de l'affaire Elias.
00:52:26C'est ce jeune garçon qui a été tué d'un coup de couteau
00:52:28pour se faire voler son portable.
00:52:30C'est une affaire qui ressemble à beaucoup d'autres.
00:52:32C'est un truc récurrent, un schéma
00:52:34qu'on connaît bien, qui revient souvent,
00:52:36avec toujours les mêmes ingrédients. On a des racailles,
00:52:38on a un couteau et on a un petit blanc qui perd la vie
00:52:40à la fin. C'est toujours pareil.
00:52:42Évidemment, la question
00:52:44ethnique ou culturelle n'est jamais
00:52:46évoquée. Jamais. On parle des jeunes,
00:52:48on parle des individus, on parle des primo-délinquants,
00:52:50on a toutes sortes de mots,
00:52:52mais jamais on ne vient sur cette dimension qui peut
00:52:54quand même peut-être expliquer des choses.
00:52:56Parce qu'aux cultures sont attachées des mœurs,
00:52:58l'arabe et le couteau, ça a longtemps
00:53:00été considéré comme un cliché raciste.
00:53:02On se rend compte aujourd'hui que ça cache aussi
00:53:04une réalité. Et surtout,
00:53:06les réactions de la gauche, je pense notamment
00:53:08au maire du 14e arrondissement,
00:53:10Karine Petit, qui a expliqué
00:53:12que ça fait longtemps que le problème se posait,
00:53:14que les gens se plaignaient de raquettes des jeunes.
00:53:16Ces deux-là avaient déjà été impliqués
00:53:18dans des vols avec extorsion.
00:53:20Et selon ses termes, elle avait dit
00:53:22on a fait des réunions, on a mis des mots sur les choses,
00:53:24on a mis en place des mesures éducatives,
00:53:26et puis ça n'a pas suffi.
00:53:28Et puis,
00:53:30une deuxième déclaration encore, qui est encore plus
00:53:32gênante,
00:53:34elle dit finalement
00:53:36il va y avoir un jeune mort et deux jeunes
00:53:38en prison. C'est-à-dire que c'est une façon de mettre
00:53:40dans le même sac la violence des jeunes en général,
00:53:42comme si c'était les jeunes en général.
00:53:44Moi je connais beaucoup de jeunes de 14 ans,
00:53:46jamais, jamais, ils ne prendraient un couteau pour le planter
00:53:48dans un de leurs camarades.
00:53:50Donc, cette façon
00:53:52d'excusistes,
00:53:54d'évoquer les problèmes sociaux,
00:53:56les problèmes familiaux, toutes sortes de problèmes,
00:53:58sauf peut-être le problème ethnique et culturel,
00:54:00qui quand même est comme l'éléphant dans la pièce,
00:54:02ça c'est un excusisme.
00:54:04Et le pompon,
00:54:06ça a été la mairie de Paris ce matin qui a déclaré
00:54:08qu'il fallait peut-être réglementer
00:54:10la vente des couteaux dans les armureries.
00:54:12C'est-à-dire que maintenant, c'est la faute des couteaux.
00:54:14Les armuriers vendent beaucoup trop de couteaux,
00:54:16il faut arrêter ça,
00:54:18et puis ça réglera le problème.
00:54:20Je pense qu'il y a un autre problème
00:54:22qui peut être envisagé, c'est peut-être la remigration,
00:54:24notamment de ces jeunes-là.
00:54:26Il y a une loi que personne n'a évoquée d'ailleurs,
00:54:28parce qu'on fait toujours l'inventaire de toutes les mesures pénales
00:54:30qu'on aurait dû mettre en place
00:54:32et qu'on n'a pas eu le temps de mettre en place et qu'on ne peut pas.
00:54:34Il y en a une,
00:54:36c'est qu'un jeune
00:54:38né de parents
00:54:40étrangers
00:54:42demande sa nationalité française
00:54:44au moment de sa majorité.
00:54:46Et c'est dans les faits accordés automatiquement,
00:54:48il faudrait peut-être revenir sur cette homo-thomaciticité,
00:54:50revenir sur le parcours délinquant
00:54:52et criminel, et dire là, non, là, il y a un problème.
00:54:54Décidément, tu n'as pas compris
00:54:56ce qu'est être français.
00:54:58Être français, ça n'est pas poignarder son petit camarade.
00:55:00Tu retournes du tuyau.
00:55:02– Ce n'est pas les trafics, ce n'est pas tout ça.
00:55:04Merci beaucoup Cyril. Jacques-Georges,
00:55:06vous avez un coup de gueule et un coup de cœur.
00:55:08– Cœur, gueule ?
00:55:10– On peut commencer par le coup de gueule,
00:55:12mais ça vient d'être
00:55:14excellemment dit.
00:55:16– Vous allez faire plus court parce que
00:55:18c'est beaucoup plus long.
00:55:20– Mais simplement,
00:55:22il y a une disproportion quand même absolument
00:55:24inouïe entre l'énormité
00:55:26du phénomène, sa répétitivité
00:55:28monotone, etc.,
00:55:30et les réponses qu'on lit dans les journaux.
00:55:32C'est quelque chose d'incroyable.
00:55:34Vous regardez YouTube et vous regardez,
00:55:36réduire l'excuse de minorité.
00:55:38Faut-il construire un petit peu plus
00:55:40de prison ?
00:55:42Faut-il un petit peu plus de sévérité ?
00:55:44Mais personne ne dit la peine
00:55:46de mort. On rétablit
00:55:48la peine de mort, oui ou non ?
00:55:50Est-ce qu'on parle de
00:55:52remigration, oui ou non ?
00:55:54Est-ce que cette composition
00:55:56de la société,
00:55:58elle est intouchable
00:56:00ou non ? Est-ce qu'on est
00:56:02multiculturel pour toujours
00:56:04ou non ? Personne ne pose
00:56:06des vraies questions. On en est à la vente
00:56:08de couteaux, à l'interdiction de la vente de couteaux.
00:56:10C'est pour dire à quel point on est
00:56:12complètement à côté de la plaque
00:56:14et il y a de quoi être désespéré. Alors ça vraiment, c'est un motif
00:56:16de désespoir. Mais il y en a plein d'autres.
00:56:18D'ailleurs les coups de gueule, moi j'en ai tous les jours.
00:56:20J'en ai 50 par jour. Quand je regarde
00:56:22par exemple la situation des finances
00:56:24publiques françaises et puis le débat à l'heure actuelle
00:56:26sur le budget, je dirais
00:56:28de toute façon, je ne vois pas comment
00:56:30avec 50 milliards d'intérêts
00:56:32aujourd'hui, 70 demain,
00:56:34on va pouvoir
00:56:36simplement ne pas être étouffé.
00:56:38On va être étouffé
00:56:40et alors les souverainistes, moi je trouve
00:56:42absolument magnifique les souverainistes qui disent
00:56:44bon, alors finalement il n'y a qu'une seule solution
00:56:46c'est le Frexit. Parce que
00:56:48avec le Frexit on va se retrouver
00:56:50libre et on va retrouver une
00:56:52autonomie simplement
00:56:54sans la
00:56:56BCE, on est
00:56:58l'Argentine. Alors là c'est
00:57:00la mort garantie. Là je peux vous dire que c'est
00:57:02la mort garantie.
00:57:04Merci beaucoup. Donc ça c'était votre coup de gueule.
00:57:06Vous multiplez le coup de gueule.
00:57:08Moi j'adore les coups de coeur aussi.
00:57:10Le coup de coeur, alors
00:57:12c'est un petit peu...
00:57:14Ça ne me permettait pas de faire l'unanimité.
00:57:16Moi j'aime beaucoup
00:57:18Mosque. Je dois dire que
00:57:20Elon Musk me plaît encore
00:57:22plus que Trump, c'est pour vous dire à quel point je suis
00:57:24malpensant. Vraiment.
00:57:26Bon alors il est allé, il a fait
00:57:28un discours, une intervention
00:57:30en vidéo au
00:57:32congrès de l'alternative
00:57:34de Halle du 25 janvier.
00:57:36Ça c'est l'AFD, c'est un mouvement
00:57:38qui est considéré comme très à droite en Allemagne.
00:57:40Absolument, oui.
00:57:42C'est plus à droite que le RN.
00:57:44Alors qu'est-ce que vous pensez qu'il y a ?
00:57:46Je vais faire quelques citations
00:57:48qui personnellement me vont très très bien parce que je suis
00:57:50un patriote européen.
00:57:52Les enfants ne devraient pas être coupables
00:57:54des péchés de leurs parents et encore
00:57:56moins de leurs arrière-grands-parents.
00:57:58Ça c'est vrai pour les Allemands, c'est vrai pour tout le monde.
00:58:00C'est vrai pour les Français.
00:58:02Ça s'adresse à tous les Européens.
00:58:04Il a dit également, il est bon d'être
00:58:06fier de la culture allemande, des valeurs
00:58:08allemandes et de ne pas les perdre
00:58:10dans une sorte de multiculturalisme
00:58:12qui dilue tout.
00:58:14C'est pas mal non plus.
00:58:16Et enfin,
00:58:18l'accent est trop mis sur la culpabilité
00:58:20du passé et nous devons aller au-delà
00:58:22de cela.
00:58:24Je crois qu'effectivement,
00:58:26les horreurs de la Deuxième Guerre mondiale,
00:58:28tout le monde est d'accord,
00:58:30c'est une horreur, etc.
00:58:32Mais tous les jours, matin, midi et soir, c'est un peu trop
00:58:34et c'est contre-productif.
00:58:36Ça ne permet pas de se tourner vers l'avenir.
00:58:38C'est le problème des Allemands.
00:58:40Surtout que les Allemands ont largement expié,
00:58:42sont largement revenus et ont changé
00:58:44et ont dénazifié totalement.
00:58:46Et à côté de ça, on est moins regardant sur des gens
00:58:48qui revendiquent un djihadisme
00:58:50tout aussi meurtrier et même encore plus
00:58:52parce qu'ils en font la publicité
00:58:54et qu'ils ne regrettent rien jamais.
00:58:56– Bien sûr. – Merci beaucoup.
00:58:58Laurent Isard, vous avez un coup de gueule et un coup de cœur.
00:59:00– Alors, un petit coup de gueule à propos d'un rapport
00:59:02qui vient d'être publié de l'Office français des drogues
00:59:04et des tendances addictives.
00:59:06Il nous dit qu'on a saisi en 2024
00:59:0849 tonnes de cocaïne.
00:59:10L'essentiel arrive par le port du Havre.
00:59:12Ce n'est pas compliqué.
00:59:14Il y a très peu de contrôle.
00:59:16On contrôle quelques containers
00:59:18sur des milliers.
00:59:20Tous les jours, il y a des containers
00:59:22qui arrivent, qui arrivent, qui arrivent.
00:59:24Et les dockers, eux,
00:59:26subissent des menaces.
00:59:28Il y a des dockers qui ont été enlevés,
00:59:30qui subissent des menaces de mort,
00:59:32pour faire des contrôles
00:59:34pas trop fouillés, on va dire.
00:59:36Alors, à l'arrivée,
00:59:38on constate qu'on a
00:59:40une explosion de la consommation
00:59:42de drogues en France, que ce soit la cocaïne
00:59:44ou les autres drogues d'ailleurs.
00:59:46– La cocaïne particulièrement.
00:59:48Il y a 600 000 usagers
00:59:50réguliers aujourd'hui en France.
00:59:52Ça a doublé en un an.
00:59:54Ça a doublé en un an.
00:59:561,1 million de consommateurs occasionnels.
00:59:58Alors, tout ça va avec
01:00:00évidemment les trafics,
01:00:02le blanchiment d'argent, les règlements de comptes,
01:00:04les crimes, les victimes innocentes qui passaient par là.
01:00:06Ça arrive aussi.
01:00:08En fait, on a une société qui est en train
01:00:10de se déguîter, de se retrouver
01:00:12dans la drogue et c'est une catastrophe.
01:00:14– Autrement dit… – Ça augmente le PIB.
01:00:16– Ah oui, c'est vrai.
01:00:18– Ça augmente le PIB, voilà le côté positif.
01:00:20– Ça va être intégré maintenant, l'économie de la drogue
01:00:22dans la comptabilité européenne.
01:00:24– On peut en discuter de ça.
01:00:26Coup de gueule, coup de cœur.
01:00:28– Plutôt qu'un coup de cœur,
01:00:30un hommage.
01:00:32Un hommage à
01:00:34Mme Valérie André qui vient de nous quitter
01:00:36à l'âge respectable de 102 ans.
01:00:38– Ça fait rêver. – Oui, ça fait rêver.
01:00:40Alors Valérie André,
01:00:42elle était médecin militaire.
01:00:44Elle était la première femme en France
01:00:46à avoir été nommée officier générale.
01:00:48Elle a participé
01:00:50à de nombreuses campagnes,
01:00:52notamment en Indochine. Elle était résistante
01:00:54d'abord et puis elle a participé à des campagnes…
01:00:56– En Indochine ? – Oui, en Indochine.
01:00:58– On parle d'il y a très très longtemps.
01:01:00– En Algérie, après.
01:01:02Elle était parachutiste,
01:01:04pilote d'hélicoptère
01:01:06et elle a organisé, notamment
01:01:08en Algérie, des évacuations nombreuses
01:01:10dans des zones extrêmement dangereuses,
01:01:12avec des hélicoptères.
01:01:14Elle s'est d'ailleurs spécialisée dans tout ce qui concerne
01:01:16le sauvetage de blessés,
01:01:18militaires ou non, dans les zones sensibles.
01:01:20Elle a 4 200 heures de vol
01:01:22à son actif, 100 missions
01:01:24d'évacuation sanitaire,
01:01:26493 missions de guerre.
01:01:28C'est la femme militaire la plus décorée
01:01:30dans le monde.
01:01:32– Et elle a ouvert la voie à quantité d'autres femmes.
01:01:34– Exactement.
01:01:36Elle s'est aussi battue pour ça, après sa retraite,
01:01:38pour l'ouverture aux femmes des armées.
01:01:40On lui a rendu un bel hommage,
01:01:42il y a récemment, parce qu'il y a Lili Porte,
01:01:44d'ici les Moineaux, qui a été rebaptisée
01:01:46du nom de Valérie André, et c'est bien mérité.
01:01:48– Absolument. – Les jeunes vieilles
01:01:50avec des galères, ça a un rapport ou pas ?
01:01:52– C'était aussi une grande figure,
01:01:54elle est plus connue, on va dire.
01:01:56– Si le féminisme n'était pas de gauche,
01:01:58elle serait peut-être devenue une icône féministe.
01:02:00Mais bon,
01:02:02le nom de l'armée, ça va être difficile.
01:02:04– Peut-être l'est-elle dans certains cercles,
01:02:06il faut espérer.
01:02:08– Merci beaucoup, je vous ai trouvé très bon
01:02:10dans cette émission,
01:02:12merci de votre présence.
01:02:14Merci de ce beau livre, Jacques-Georges.
01:02:16– De mon empris.
01:02:18– On se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle émission
01:02:20avec quatre nouveaux invités,
01:02:22des sujets, des coups de gueule et des coups de cœur.
01:02:24À très vite.