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Grossiste de fruits et légumes moches : c’est la façon dont se présente Atypique. Cette start-up récupère auprès des producteurs agricoles des produits considérés comme disgracieux pour les revendre.

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00:00...
00:06-"Smartidies", avec Thibault Kibler.
00:08Bonjour. Vous êtes le cofondateur et le directeur général
00:12d'Atipic, créé avec Simon Charmet en mars 2021.
00:16Vous êtes basé à Lyon. C'était quoi, l'idée de départ ?
00:20Atipic, c'est l'idée de mon associé Simon, fils d'agriculteur
00:23dans l'Ardèche, avec un constat simple.
00:26En France, on gaspille des fruits et légumes.
00:2811 % de la production agricole est gaspillée chaque année.
00:3111 %, c'est un impact énorme du point de vue environnemental
00:35et économique. 11 % de gaspillée,
00:37c'est 11 % qui ne va pas dans les poches des producteurs.
00:40C'est un manque à gagner estimé à plus d'un milliard d'euros.
00:43C'est le combat d'Atipic, lutter contre le gaspillage alimentaire.
00:47Atipic, c'est le premier grossiste de fruits et légumes moches.
00:50Lutter contre le gaspillage alimentaire à la source.
00:54Ils ne sont pas si moches, ces fruits et légumes.
00:56qu'ils sortent du circuit de la grande distribution ?
00:59Ou du commerce en général.
01:02Effectivement, tout simplement, des normes qui ont été établies,
01:06mais qui ne sont pas des normes légales,
01:08mais des habitudes de consommation.
01:10C'est nous, consommateurs, mais c'est aussi la grande distribution.
01:14On s'est habitués à moins les acheter.
01:16Les produits qu'on vend ressemblent à ce qu'on trouve sur les marchés.
01:20C'est trop gros, trop petit, avec une tâche sur la peau.
01:23Il y a quelques produits qui sont moches, un peu biscornus,
01:26mais pas 10%, 5% de notre offre.
01:29Tout ce qu'on vend, c'est des défauts de calibre et d'esthétique minimes.
01:33Quand je vends une pomme qui fait 90 grammes,
01:37elle est trop petite, mais brillante et parfaite.
01:39Un enfant peut se régaler avec sans aucun souci.
01:42Le point de départ, c'est plutôt d'aider les producteurs, c'est ça ?
01:47A quel point vous les aidez ?
01:49Justement, le point de départ, c'est les producteurs.
01:52On a fait un sondage, on est content, récemment,
01:55chez nos producteurs pour voir ce qu'on a fait avec eux.
01:5881% des producteurs qui ont travaillé nous ont dit
02:00sauver plus de produits grâce à nous.
02:0266% ont même dit qu'ils ont changé leur méthode de récolte ou de tri
02:06pour sauver ces produits.
02:07On a un impact à la source chez les producteurs
02:10en proposant ce nouveau débouché.
02:12Je leur disais, un produit qui est gaspillé,
02:14c'est pas bien pour la planète, mais ça ne leur apporte rien.
02:18C'est une plus-value pour eux que de pouvoir vendre ces produits.
02:21Pourquoi ils ont dû changer leur méthode ?
02:23Spontanément, ils savaient reconnaître le fruit qui n'allait pas passer ?
02:27En fait, souvent, il y a deux cas de figure.
02:30Il y a les produits récoltés en plein champ,
02:32comme des carottes, des patates.
02:34Là, c'est des machines qui passent et qui récoltent tout.
02:37C'est créer des chaînes de tri à la fin.
02:40Avant, on disait qu'on ne vendait pas ces carottes.
02:42Il y a aussi des produits récoltés dans les arbres, notamment les fruits.
02:46C'était laissé sur l'arbre.
02:48Ça veut dire revoir leur propre quai des charges de récolte
02:51pour élargir leur champ de choix de produits récoltés.
02:55On est même 4 ans après quasiment la création d'Atipic.
03:01Vous en êtes où du développement ? Comment va le grossiste ?
03:04Le grossiste va bien. Il est un peu plus gros.
03:07On est assez contents. On est 30 dans les équipes.
03:09On a sauvé plus de 5 000 tonnes de fruits et légumes.
03:13On a 800 clients.
03:14On travaille avec des grands groupes de la restauration collective,
03:17comme Sodexo, New-West, etc.,
03:19avec de la restauration commerciale, comme le groupe Accor.
03:23On est dans une phase de grosse expansion.
03:25On est à Paris, Lyon, Marseille.
03:27Plein de beaux projets avec une ambition assez claire pour nous,
03:30pour 2025, c'est réussir à atteindre la rentabilité.
03:33C'est notre objectif de cette année.
03:36Qui sont vos clients ?
03:37Si nous, consommateurs, on s'est habitués à rejeter
03:40ces fruits et légumes,
03:42peut-être poussés par la grande distribution,
03:44qui vous les achète ?
03:46Vu qu'on est un grossiste, on livre les professionnels.
03:49Comme je t'expliquais avant, la restauration collective,
03:52c'est les cantines, les cantines scolaires,
03:54les cantines d'entreprise, les médicaux sociaux,
03:57tout ce qui est EHPAD et hôpitaux,
03:59et la restauration commerciale.
04:01Là, ça peut être tout type de restaurant,
04:03des traiteurs, des cafés.
04:05On fait un peu d'épicerie.
04:07On va jusqu'aux événements sportifs,
04:09livrer des grands événements, comme le marathon de Paris.
04:12On est capable d'avoir un champ de possibles assez large.
04:15On peut livrer tous les professionnels.
04:17Les fruits et légumes sont pareils,
04:19juste un peu différents, mais le goût est le même.
04:22Ca coûte moins cher ?
04:23Exactement.
04:24Vous me sentez venir là-dessus.
04:26Notre positionnement, c'est de se dire,
04:28en passant par atypique,
04:30vous faites un geste envers la planète,
04:32mais vous faites des économies.
04:34C'est pas que le coeur du projet.
04:36On se dit qu'il faut faire des économies,
04:38mais on propose à nos clients un ensemble de visuels
04:41pour communiquer sur la démarche.
04:43La démarche prend tout son sens quand nos clients
04:45luttent contre le gaspillage alimentaire,
04:47mais qu'ils puissent sensibiliser leurs convives
04:50ou les consommateurs sur le gaspillage alimentaire.
04:53On fournit des affiches qui expliquent
04:55un produit déclassé, les raisons du déclassement.
04:58Ils sont gagnants financièrement, mais aussi au travers de l'image.
05:01Merci beaucoup, Thibault, Kibler et bon vent à Atypique.
05:05C'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
05:07Merci à toutes et à tous de votre fidélité
05:09à la chaîne des audacieuses et les audacieux.
05:12A demain.
05:15SOUS-TITRAGE ST' 501

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