François Hollande, ancien président de la République et député PS de Corrèze, était l’invité de BFM Politique ce dimanche 9 février.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00BFM Politique, Guillaume Darrey.
00:03Vous êtes bien sur BFM Politique, merci d'être avec nous. Notre invité exceptionnel aujourd'hui, l'ancien président de la République,
00:09François Hollande, redevenu député de la Corrèze. Bonjour monsieur le président.
00:13Merci d'être avec nous. A mes côtés aujourd'hui pour vous interroger, Anne Saurat-Dubois du service
00:17politique de BFM et Jules Péquenard de La Tribune. Dimanche, notre partenaire. Alors monsieur le président,
00:23Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, a fait savoir qu'il souhaitait
00:28remettre en cause le droit du sol sur l'ensemble
00:32du territoire français, ou en tout cas ouvrir le débat sur cette question. Est-ce que vous y êtes favorable, oui ou non ?
00:40Chacun connaît la situation politique.
00:43Chacun sait combien nous sommes devant des incertitudes
00:47et puis aussi des risques. Est-ce que le pays a besoin
00:52de cacophonie, de confusion, ou est-ce qu'il a besoin de stabilité et d'action ?
00:58C'est ça qu'on attend d'un ministre de l'Intérieur.
01:00La stabilité parce qu'on a cette volonté de suivre une politique, j'imagine, pendant un certain temps, et puis
01:08d'action parce qu'il y a des mesures à prendre. Quand on est ministre de l'Intérieur, il y a suffisamment
01:13d'élastes, d'insécurité ou de
01:16choses à régler dans le pays. Alors est-ce qu'on a besoin de lancer des grands débats dont on nous dit qu'ils sont pour
01:222027 ? 2027, c'est l'élection présidentielle. C'est de la cacophonie pour vous ? Oui, en ce moment, c'est de la cacophonie.
01:27La preuve, c'est que le Premier ministre est obligé de corriger le ministre de l'Intérieur, lequel est corrigé par...
01:33Le ministre de la Justice également.
01:35Le ministre de la Justice, mais écoutez,
01:37il y a un moment où ils sont maintenant, avec un budget, qu'ils travaillent et qu'ils mènent leur politique.
01:44Mais sur le principe...
01:45Ils seront jugés par les Français le moment venu.
01:47Ouvrir un débat sur le droit du sol, oui ou non ?
01:49Mais il a été ouvert depuis longtemps,
01:52pas simplement par la droite, par l'extrême droite.
01:55Est-ce qu'il y a eu, depuis
01:591889, parce que le droit du sol, ça date de 1889, ça veut dire que lorsqu'un enfant naît en France,
02:08il peut devenir français
02:10s'il est resté suffisamment longtemps dans notre pays, à sa majorité,
02:1518 ans.
02:16Cette règle, elle vaut, elle a été modifiée à la marge, mais elle vaut depuis donc un siècle et demi.
02:23Elle a été mise en cause une fois, c'était pendant
02:28l'Occupation. Elle a été corrigée à la marge par Charles Pasquois, en 1993, où il fallait manifester sa volonté.
02:36Donc est-ce qu'aujourd'hui, c'est le sujet principal ?
02:39Non, ce n'est pas le sujet.
02:41Est-ce qu'il faut le restreindre encore davantage, ce droit du sol ?
02:43Mais le restreindre de quelle manière ?
02:45En considérant qu'il faut une manifestation de volonté ?
02:49Ça a été, je l'ai dit,
02:51à un moment évoqué,
02:53mis en forme d'une loi, c'était la loi Pasquois.
02:57C'était finalement abandonné en 1998.
03:00Est-ce que ça a changé quoi que ce soit ?
03:02C'est un débat dangereux pour vous ?
03:04Non, c'est un débat inutile.
03:06Il y a des règles qui existent dans notre pays,
03:08qui sont des règles républicaines,
03:10qui ont permis à des générations
03:12de s'intégrer dans notre pays,
03:14à notre République d'être confortée.
03:17Qu'est-ce que demande d'ailleurs l'extrême droite ?
03:19L'extrême droite, ce n'est pas une modification à la marge.
03:21C'est de revenir, à ce moment-là,
03:23au droit du sang.
03:25C'est ça la grande différence.
03:27C'est-à-dire, est-ce que c'est le droit du sang
03:29qu'on est français parce qu'on a des parents français ?
03:31Ou est-ce que c'est le droit du sol ?
03:33On est français parce qu'on est né en France,
03:35qu'on a passé du temps,
03:37au moins 5 ans,
03:39à partir de l'âge de 11 ans en France,
03:41et qu'on a toutes les conditions
03:43qui permettent le droit du sang.
03:45Le droit du sang ou le droit du sol ?
03:47Le droit du sol fait partie des principes fondamentaux
03:49de la République.
03:51J'ajoute que lorsqu'il y a eu une tentative
03:53de modifier le droit du sol, encore en 2023,
03:55ça a été annulé par le Conseil constitutionnel.
03:57Précisément, vous parliez du Rassemblement national.
03:59Est-ce que c'est un sujet
04:01qu'on peut laisser au Rassemblement national ?
04:03Le Rassemblement national,
04:05il évoque un référendum, lui.
04:07Monsieur Rotaillot,
04:09il est forcément dépassé.
04:11Gérald Darmanin également.
04:13Il est dépassé par M. Darmanin et par l'extrême droite
04:15parce que ça va toujours plus loin.
04:17Un référendum aujourd'hui
04:19sur la question de la nationalité
04:21n'est pas possible.
04:23L'article 11 de la Constitution
04:25fait que vous ne pouvez pas
04:27consulter les Français.
04:29Ça pourrait être mis au débat dans le cadre d'une élection présidentielle.
04:31Non, ça peut être mis au débat dans le cadre d'une élection présidentielle.
04:33Il faut changer à ce moment-là
04:35le président ou la présidente élue
04:37changerait à ce moment-là
04:39la Constitution pour faire un référendum.
04:41Vous voyez les conditions ?
04:43Est-ce qu'on a besoin
04:45aujourd'hui, je parle aujourd'hui,
04:47au moment de l'élection présidentielle,
04:49j'imagine que tous ces sujets-là seront sur la table
04:51de la part de l'extrême droite, de la part de la droite.
04:53Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c'est tabou,
04:55on laisse ça à l'extrême droite, 11 millions d'électeurs
04:57et on dit, on ne garde pas, on n'ouvre pas ce débat.
04:59Le sujet du droit du sol n'appartient pas
05:01au Rassemblement national, dit Gérald Darmanin.
05:03En ce moment, le Rassemblement national
05:05n'est pas au pouvoir.
05:07En ce moment, il y a suffisamment de sujets
05:09à traiter, y compris sur les questions
05:11d'immigration, de sécurité.
05:13Mais pas le droit du sol.
05:15Et le droit du sol, s'il est évoqué,
05:17il ne sera pas évoqué
05:19par la gauche, il ne sera pas évoqué,
05:21j'imagine, par le centre.
05:23Enfin, je veux le croire.
05:25Il sera sûrement évoqué, comme il l'est
05:27par toutes les extrêmes droites
05:29en Europe, il sera sans doute évoqué
05:31au moment de l'élection présidentielle.
05:33Le sujet du droit du sol est abordé, vous le savez pourquoi,
05:35c'est à cause de la situation extrêmement difficile à Mayotte
05:37dont le droit du sol a été restreint
05:39Alors...
05:41Jules, justement, excuse-moi,
05:43je me permets cette question, c'est que justement
05:45il y a une proposition de loi qui a été votée
05:47cette semaine, une proposition de loi LR,
05:49qui restreint encore les conditions d'acquisition
05:51de la nationalité française à Mayotte.
05:53J'ai regardé, vous n'étiez pas dans l'hémicycle, je crois,
05:55ce jour-là, donc vous n'avez pas voté
05:57pour ou contre, est-ce que ça veut dire que vous étiez favorable
05:59à cette restriction du droit du sol à Mayotte ?
06:01Non, je pense que ça fait
06:03partie là aussi de l'agitation.
06:05Il y a eu, il y a encore
06:07quelques mois, il y a eu un texte
06:09qui a été voté, une loi
06:11qui a été prise sur le droit du sol
06:13à Mayotte, c'est vrai que c'est un cas particulier
06:15et donc il y avait déjà eu
06:17une correction législative
06:19mais pourquoi revenir tous les ans
06:21sur ces sujets-là ?
06:23Il y a eu un texte, voyons comment il est appliqué,
06:25s'il est tout à fait récent
06:27et puis après on verra s'il peut être
06:29restreint ou élargi,
06:31nous verrons bien, mais pour Mayotte c'est un cas
06:33très particulier. Et ce nouveau texte, vous auriez voté contre
06:35si vous aviez été présent à l'Assemblée nationale ?
06:37Mais oui, bien sûr, je trouvais que c'était un texte inutile.
06:39Très concrètement, cette question aussi
06:41de modification de la Constitution, question courte
06:43sur la modification de l'article 11,
06:45pour ou contre, pour faire des référendums
06:47plus larges sur la question de l'immigration ?
06:49Je suis contre
06:51toute modification de l'article 11,
06:53pourquoi ? Parce que si
06:55le général De Gaulle
06:57a voulu qu'il y ait un
06:59champ restreint du référendum
07:01par la voie de l'article 11,
07:03c'est bien parce qu'il avait
07:05conscience, et ses successeurs ensuite,
07:07j'en étais, qu'on ne peut pas tout mettre
07:09par référendum, parce qu'il y a
07:11des sujets qui peuvent mettre l'abolition
07:13de la peine de mort aussi. Le champ de l'article 11
07:15a été modifié depuis la présence du référendum.
07:17Il a été élargi aux questions économiques et sociales
07:19et environnementales. Pourquoi on ne peut pas tout mettre
07:21en référendum ? Parce qu'il y a un autre article
07:23qui prévoit la révision de la Constitution.
07:25On va revenir sur cette question du référendum
07:27dans un instant. Plus largement,
07:29François Bayrou a dit qu'il faut un sujet plus large que la seule
07:31question du droit du sol. Il faut
07:33un débat autour du fait de savoir
07:35qu'est-ce qu'être français ? Est-ce qu'il
07:37faut un nouveau débat sur l'identité nationale ?
07:39Est-ce que vous êtes pour ?
07:41Mais j'y reviens.
07:43Nous sommes dans une situation politique
07:45économique, financière
07:47quand même délicate.
07:49Ouvrir des débats, il faut ouvrir des débats.
07:51S'il y a un débat, j'y participerai.
07:53Mais est-ce que le Premier ministre
07:55ne doit pas se dire qu'il y a mieux à faire
07:57que d'ouvrir des débats et à agir ?
07:59Il y a à prendre des décisions,
08:01y compris sur les questions,
08:03je l'ai dit, d'immigration.
08:05Il y a à prendre des décisions.
08:07Il y a des OQTF
08:09qui ne sont pas appliquées.
08:11Il y a des règles qui ne sont pas forcément
08:13souhaitables. Il y a des décisions
08:15à prendre. Grand débat sur quoi ?
08:17L'identité nationale ? Il y a déjà eu un grand débat sur l'identité nationale.
08:19Au temps de Nicolas Sarkozy.
08:21Est-ce que ça a produit quelque chose ?
08:23Il y avait même un musée
08:25qui devait être fait sur l'identité nationale.
08:27Ça a produit quelque chose.
08:29Ce musée n'a jamais été ouvert.
08:31Donc, cessons d'agiter comme ça.
08:33Parce que quoi ? Parce qu'on craint quoi ?
08:35On craint l'extrême droite.
08:37Pour lutter contre l'extrême droite,
08:39il ne faut pas aller sur son terrain.
08:41Il faut essayer de répondre
08:43aux problèmes, aux difficultés qu'ont les Français.
08:45Vous diriez que François Bayrou court après l'extrême droite ?
08:47Je pense que quand il a utilisé le mot
08:49« submersion », je crois qu'il avait
08:51peut-être cette idée à l'esprit.
08:53Mais là, en l'occurrence, qu'est-ce qu'il dit ?
08:55Il dit ouvrir un débat, soyons sincères.
08:57Il dit ouvrir un débat
08:59parce qu'il n'est pas satisfait
09:01de l'initiative qu'a prise M. Rotaillot,
09:03son ministre de l'Intérieur, par rapport au droit du sol.
09:05Puis après, il dit qu'il faut ouvrir un débat plus large
09:07parce que son ministre de la Justice
09:09lui a aussi infligé un certain nombre
09:11de propositions.
09:13Je le comprends, il est dans cette contradiction
09:15d'une majorité qui est un peu, même largement,
09:17incohérente, et il dit que pour dépasser tout ça,
09:19faisons un grand débat.
09:21Les Français n'ont pas besoin d'un grand débat en ce moment.
09:23Il a ses propres frondeurs, c'est ça ?
09:25Là, il a des membres
09:27de son gouvernement qui tirent
09:29à Hu et à Dia.
09:31Pour trouver la bonne direction, c'est pas si simple.
09:33Quand vous voyez qu'un socialiste,
09:35Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste,
09:37dit que le débat sur l'identité nationale
09:39n'est pas tabou, qu'est-ce que vous lui répondez ?
09:41Je comprends
09:43qu'il ait pu dire
09:45si il y a un débat, nous y participerons.
09:47Si il y a un débat, chacun doit y participer.
09:49Est-ce que c'est la bonne
09:51formule identité nationale ?
09:53C'est une vieille histoire.
09:55Le premier qui a utilisé
09:57ce mot, il n'avait pas pris
09:59cette formule. C'était
10:01Ferdinand Braudel, le grand historien,
10:03qui cherchait à savoir ce que ça veut dire
10:05ce sentiment d'appartenance.
10:07Qu'est-ce que nous sommes, nous, la nation française ?
10:09À quoi nous appartenons ?
10:11Il avait dit que c'est l'identité
10:13de la France qu'il faut définir.
10:15Il avait dit que c'est quoi être français ?
10:17C'est être héritier du passé
10:19et porteur d'une grande espérance.
10:21C'est ça, être français.
10:23C'est appartenir
10:25à cette communauté de destin.
10:27On sait d'où on vient
10:29et on va fixer ensemble où on veut aller.
10:31C'est assez simple.
10:33J'ai pratiquement fait le débat devant vous.
10:35C'était un débat plus rapide
10:37que François Bayrou l'imagine.
10:39Les Français, parfois, se prononcent
10:41lors de référendums. C'est le choix
10:43de la tribune que nous avons fait avec Jules Pécnard
10:45puisque cette question d'un possible référendum
10:47revient au cœur de l'actualité
10:49d'après les informations de La Tribune Dimanche.
10:51Emmanuel Macron agite à nouveau
10:53l'idée d'un potentiel référendum.
10:55Ce n'est pas la première fois qu'il le fait
10:57depuis son élection en 2017.
10:59Selon nos informations,
11:01il envisage de faire un référendum
11:03sur une question qui touche au quotidien
11:05des Français. Il a des conseils
11:07qui le laissent envisager
11:09qu'il pourrait le faire sur une question plus large.
11:11Vous, qu'en pensez-vous ?
11:13Il n'y a pas eu de référendum depuis 2005.
11:15Est-ce que vous pensez
11:17que les Français devraient être consultés à nouveau
11:19via référendum ?
11:21Et sur quelle question ?
11:23J'ai été président de la République.
11:25Être président de la République, ce n'est pas utiliser tous les articles
11:27de la Constitution.
11:29Il a déjà utilisé l'article 12, la dissolution.
11:31Il se dit, tiens, finalement, ça n'a pas marché
11:33l'article 12. Ah oui, ça n'a pas marché.
11:35Alors on va prendre l'article 11.
11:37L'article 11, c'est le référendum.
11:39Mais il peut y avoir un sujet
11:41qui le justifie. Par exemple, si on pense
11:43à la fin de vie, puisque ça
11:45crée
11:47des débats,
11:49des peurs.
11:51Ça peut être un sujet de référendum, selon vous ?
11:53Ça peut être un sujet qui, à mon avis,
11:55donnera une large majorité.
11:57Mais on ne peut pas préjuger de ce que vont être
11:59les votes des Français.
12:01Donc, il peut y avoir des sujets.
12:03Mais ce n'est pas l'idée de faire un référendum.
12:05Pour un référendum, il faut avoir une question à régler.
12:07Et quand je dis une question, ce n'est pas une question
12:09ouverte à référendum.
12:11Quand vous pensez de tel ou tel sujet,
12:13est-ce que vous approuvez un projet
12:15de loi ou une proposition
12:17de loi ? Est-ce que vous êtes
12:19d'accord pour que ce texte-là
12:21devienne la loi de la République ?
12:23C'est ça un référendum.
12:25Ce n'est pas un QCM.
12:27Ce n'est pas un QCM, mais les Français
12:29disent qu'ils aimeraient
12:31être consultés davantage.
12:33Mais si il y a une Constitution,
12:35c'est bien qu'elle a prévu des modes
12:37de consultation. Vous pouvez faire
12:39une convention citoyenne.
12:41Il en a fait quelques-unes.
12:43Pourquoi pas tirer au sort ? Il en a fait même
12:45sur le droit de mourir dans la dignité.
12:47Donc vous pouvez faire
12:49une convention citoyenne. Vous pouvez
12:51faire un grand débat. Il a fait
12:53un grand débat après
12:55les gilets jaunes. Et si vous décidez d'un référendum,
12:57ça, c'est autre chose. Pourquoi vous n'aviez pas
12:59fait de référendum, vous ?
13:01Il y avait des sujets pour lesquels
13:03j'ai réfléchi.
13:05Est-ce que sur le mariage pour tous,
13:07il fallait faire un référendum ?
13:09Je ne crois pas. Pourquoi ?
13:11Parce qu'il y a un Parlement.
13:13Un Parlement, ça sert à faire la loi
13:15et à trouver des écritures
13:17qui sont suffisamment
13:19intelligentes, suffisamment réfléchies
13:21pour que ça puisse durer,
13:23ce qui s'est d'ailleurs produit. Si j'avais fait
13:25un référendum, il y aurait eu une bataille
13:27très dure dans le pays, on se rappelle.
13:29Il y en a eu une, de toute façon.
13:31On les a conclues. Je ne pensais pas
13:33que c'était souhaitable.
13:35On m'avait proposé de faire un référendum.
13:37Il aurait été approuvé
13:39très largement.
13:41Je pensais que ce n'était pas forcément souhaitable
13:43parce que ça aurait mis une partie de la population
13:45en incompréhension.
13:47Voilà pourquoi je ne suis pas toujours
13:49prêt à choisir un référendum.
13:51Mais il peut y avoir un sujet,
13:53j'en ai évoqué un, la fin de vie,
13:55parce que c'est un sujet de société
13:57qui ne clivera pas énormément.
13:59Il peut y avoir un sujet européen,
14:01ça peut arriver.
14:03Si on devait aller,
14:05ce n'est pas du tout exclu, vers une défense
14:07européenne, compte tenu
14:09de ce qu'est le climat international.
14:11Si on devait s'engager, la France,
14:13dans une intégration plus forte,
14:15ça, ça justifie un référendum.
14:17Justement, pour modifier les règles, ça peut être par référendum
14:19ou par la loi. Il y en a un qui veut,
14:21on le citait, modifier beaucoup de choses,
14:23c'est Bruno Rotaillot. Soutenu par le gouvernement,
14:25il veut par exemple rétablir le délit
14:27de séjour irrégulier qui avait été supprimé
14:29quand vous étiez à l'Elysée.
14:31Qu'est-ce que vous en pensez ?
14:33S'il le supprimait, c'est parce qu'il avait été introduit
14:35et qu'il n'avait rien donné
14:37en termes de lutte contre l'immigration
14:39irrégulière et qu'il avait
14:41mis les prisons dans une
14:43situation impossible. Parce que,
14:45quand vous faites un délit, c'est pour
14:47que l'étranger qui rentrait en situation
14:49irrégulière soit condamné.
14:51S'il est condamné, c'est pour qu'il aille
14:53en prison, ce n'est pas simplement pour qu'il aille en amende.
14:55Donc, à un moment,
14:57vous mettez un certain nombre d'individus
14:59dans les prisons sans que ça ait des effets.
15:01Vaut mieux, lorsque
15:03un étranger est en situation irrégulière,
15:05donc qu'il est, à ce moment-là,
15:07astreint à une obligation
15:09de quitter le territoire, il faut qu'il quitte le territoire.
15:11La meilleure façon de lutter
15:13contre l'immigration irrégulière, ce n'est pas
15:15de créer des délits, c'est de faire
15:17en sorte que ceux qui n'ont pas vocation
15:19à rester en France puissent
15:21sortir de France et être
15:23conduits. Mais quand Bruno Rotailleau dit que
15:25la règle et la loi ne protègent plus les Français
15:27aujourd'hui et qu'il faut la changer, il prend
15:29l'exemple de cet influenceur algérien
15:31d'Oallem qui a été libéré.
15:33Est-ce qu'aujourd'hui, la loi ne protège plus les Français
15:35comme le dit Bruno Rotailleau ?
15:37Bruno Rotailleau, il faut qu'il connaisse la loi.
15:39Ça me peine de le dire.
15:41Parce que, pour le cas dont vous parlez,
15:43ce personnage,
15:45influenceur, devait être expulsé.
15:47Il était
15:49avec un titre de séjour régulier.
15:51Donc, il ne pouvait pas
15:53être sous au QTF.
15:55Bref, l'obligation de quitter le territoire,
15:57c'est pour un étranger en situation irrégulière.
15:59Donc, il aurait fallu
16:01prendre un arrêté d'expulsion.
16:03Simple.
16:05Ça n'a pas été fait.
16:07Donc, forcément, un tribunal annule
16:09une procédure puisque le ministre de l'Intérieur
16:11a choisi un moyen
16:13qui n'était pas le bon.
16:15Appliquez la loi.
16:17Ne changez pas la loi. Vous l'avez mal appliquée.
16:19Faites en sorte que quand un étranger,
16:21en l'occurrence un influenceur,
16:23dit des choses qui ne sont pas acceptables,
16:25peut présenter un danger,
16:27il doit être expulsé.
16:29Il existe une disposition dans la loi
16:31qui prévoit qu'il peut y avoir
16:33un arrêté d'expulsion en urgence absolue.
16:35Même sans consultation
16:37d'une commission. Là, en l'occurrence,
16:39il faut consulter une commission si on prend un arrêté
16:41d'expulsion. Donc, les procédures existent.
16:43On ne va pas accuser les tribunaux
16:45de faire respecter
16:47les procédures. – Vous donnez un point à l'Algérie, là ?
16:49– Pas du tout à l'Algérie.
16:51Elle aurait dû accepter,
16:53de toute façon, son ressortissant. Elle est coupable
16:55de ce point de vue-là. Mais,
16:57là, ce n'est pas un tribunal algérien qui a annulé
16:59la procédure. C'est un tribunal français.
17:01– En attendant, Bruno Retailleau. – Une question sur Bruno Retailleau.
17:03– Oui, en attendant, il a fait un bond
17:05dans les sondages sur les personnalités
17:07politiques préférées des Français.
17:09Comment vous voyez l'objet politique
17:11Retailleau aujourd'hui ? Vous le voyez comme un candidat sérieux ?
17:13Par exemple, pour 2027, ça peut être le candidat qui peut
17:15rassembler la droite, selon votre
17:17œil d'observateur aiguisé de la politique.
17:19Est-ce qu'il a cette épaisseur pour devenir président ?
17:21– C'est vrai que c'était un objet.
17:23Un objet politique.
17:25– Vous avez compris.
17:27– Oui, j'ai compris.
17:29Il est ministre de l'Intérieur,
17:31qu'il s'occupe de son ministère.
17:33S'il a des ambitions, écoutez,
17:35elles sont légitimes. C'est dans son parti
17:37que ça doit se régler.
17:39– Elles sont légitimes. – Oui, une ambition est toujours légitime.
17:41S'il veut aller jusqu'en 2027
17:43pour être candidat à l'élection présidentielle,
17:45ce n'est pas moi qui vais l'empêcher.
17:47– Est-ce que vous voyez l'épaisseur d'un futur président ?
17:49– Écoutez, il est depuis
17:51trois mois ministre de l'Intérieur.
17:53Donc, laissez-le
17:55aller quelques mois
17:57encore pour voir ce qu'il fait,
17:59si ce qu'il dit est en rapport
18:01avec ce qu'il fait, s'il applique bien la loi,
18:03s'il ne fait pas
18:05simplement des provocations
18:07verbales pour faire un certain public.
18:09Écoutez-moi, je ne vais pas le juger.
18:11Pour l'instant, ça m'est totalement étonné.
18:13– Alors, justement.
18:15– Pour savoir s'il progresse ou pas dans l'opinion.
18:17Ce qui m'intéresse, c'est qu'est-ce qu'on peut faire
18:19jusqu'en 2027 d'utile ?
18:21– François Hollande, ces hommes-là,
18:23Bruno Retailleau, Gérald Darmanin, François Bayrou,
18:25que vous critiquez, vous avez pourtant contribué
18:27à les sauver la semaine dernière en ne votant pas
18:29la motion de censure.
18:31Est-ce que quand vous voyez ces débats aujourd'hui
18:33sur le droit du sol, vous regrettez de ne pas avoir voté cette motion ?
18:35– Non, je n'ai pas voté la motion
18:37et les socialistes
18:39n'ont pas voté non plus.
18:41Pourquoi ?
18:43Parce que nous sommes conscients
18:45de l'intérêt du pays.
18:47Ce qui compte pour nous, je viens de vous le dire,
18:49c'est que le pays puisse être gouverné.
18:51C'est pas nous.
18:53Il peut être mal gouverné, mais il doit être gouverné.
18:55Il doit y avoir un budget.
18:57C'est ainsi. Donc nous sommes dans l'opposition,
18:59nous contestons ces choix,
19:01nous considérons que c'est sans doute pas le meilleur budget,
19:03c'est peut-être un des plus mauvais,
19:05mais il se trouve que nous ne voulons pas
19:07que le pays soit sans gouvernement.
19:09C'est difficile.
19:11Et sans budget, c'est impossible.
19:13– Jules, pour marier les contraires,
19:15votre groupe parlementaire va déposer
19:17une motion de censure spontanée,
19:19donc article 49.2 de la Constitution,
19:21pour concilier,
19:23on ne censure pas
19:25François Bayrou sur le budget,
19:27mais sur les valeurs,
19:29sur la submersion migratoire,
19:31nous allons déposer une motion de censure.
19:33Est-ce que vous allez la voter ?
19:35Est-ce que c'est la bonne manière de procéder ?
19:37– Est-ce que vous voterez cette motion ?
19:39– Je ne vais pas faire tomber le gouvernement,
19:41en fait, pour s'opposer à la politique gouvernementale.
19:43Pourquoi elle ne peut pas faire tomber le gouvernement ?
19:45Parce qu'elle va être rédigée de telle manière,
19:47puisque ça porte sur la politique
19:49du gouvernement
19:51en matière d'immigration
19:53et en matière surtout des mots qui ont été utilisés.
19:55– Submersion migratoire.
19:57– Et ça ne peut pas être voté par le Rassemblement national.
19:59– Et s'il la vote ?
20:01– Et bien à ce moment-là, on aura à prendre nos responsabilités
20:03de ne pas aller dans cette manœuvre
20:05qui serait celle du Rassemblement national.
20:07– Le but n'est pas de faire tomber François Bayrou ?
20:09– Le but n'est pas de faire tomber le gouvernement,
20:11c'est d'exprimer notre opposition à l'égard de sa politique.
20:13Et c'est ça qui va être d'ailleurs le déterminant
20:15de ces prochains mois.
20:17– Vous la voterez ?
20:19– C'est de faire en sorte que nous puissions
20:21faire avancer autant que possible nos propositions,
20:23ça c'est le cadre budgétaire,
20:25et par ailleurs de ne pas faire tomber
20:27les gouvernements pour les faire tomber.
20:29Pourquoi ? Parce que,
20:31à la différence peut-être de LFI
20:33ou du Rassemblement national,
20:35je ne suis pas pour qu'il y ait
20:37une élection présidentielle anticipée,
20:39je ne suis pas pour qu'il y ait un blocage,
20:41je ne suis pas pour qu'il y ait une dissolution,
20:43je suis pour que le pays soit gouverné.
20:45– Donc c'est une motion de censure mais pour pas censurer ?
20:47– Oui c'est une motion de censure pour exprimer notre désaccord.
20:49– FM TV, BFM Politique, Guillaume Darré.
20:51– Vous êtes bien sûr BFM Politique,
20:53notre invité exceptionnel aujourd'hui,
20:55l'ancien président François Hollande,
20:57député également de la Corrèze.
20:59Alors juste avant la pub,
21:01je voulais vous faire découvrir effectivement
21:03cette affiche qui a été publiée
21:05cette semaine sur le compte
21:07officiel de la France insoumise
21:09après que les socialistes, et donc vous,
21:11vous n'ayez pas voté la motion de censure
21:13contre le gouvernement Bayot.
21:15On vous y voit donc de part et d'autre
21:17d'Emmanuel Macron avec Marine Le Pen
21:19comme si effectivement
21:21vous étiez légal
21:23aux yeux de la France insoumise,
21:25du Rassemblement national et de Marine Le Pen.
21:27François Hollande, comment vous avez réagi
21:29quand vous avez vu cette affiche ?
21:31Est-ce que ça vous a blessé ?
21:33– Non, je ne suis pas blessé
21:35par les attaques
21:37de la France insoumise.
21:39Je suis en revanche blessé pour eux.
21:41Parce que c'est terrible quand on est
21:43soi-disant de gauche
21:45de mettre en rapport l'extrême droite
21:47et une autre partie de la gauche
21:49qu'on l'aime ou qu'on l'aime pas.
21:51Il y a des règles dans la vie.
21:53Il y a des règles qui sont dans la République.
21:55On ne confond pas l'extrême droite
21:57avec les partis républicains.
21:59Ensuite,
22:01elle a une signification au-delà
22:03de cette disqualification.
22:05Elle a une signification
22:07qui est de dire, voilà, il faut que
22:09le président de la République, Emmanuel Macron, s'en aille.
22:11Et donc, ceux qui s'empêchent
22:13qu'il s'en aille, on les met
22:15devant le tribunal populaire.
22:17Eh bien non, moi je ne suis pas pour
22:19qu'il y ait une élection présidentielle avant l'heure.
22:21Déjà, on parle suffisamment de l'élection présidentielle,
22:23elle est en 2027.
22:25Et dans l'état du pays, on veut faire un blocage,
22:27une interruption du fonctionnement
22:29des pouvoirs publics et faire que
22:31la seule solution serait de faire partir
22:33l'actuel président.
22:35Ce serait un précédent d'ailleurs assez grave.
22:37Ça voudrait dire qu'on élit un président
22:39et puis au cours du mandat, il peut s'en aller.
22:41Mais là, le sujet, ce n'est pas qu'Emmanuel Macron,
22:43c'est quand même vous. Quand vous voyez cette photo,
22:45c'est quand même du jamais vu dans l'histoire de la gauche.
22:47Est-ce que vous demandez des excuses
22:49à la France insoumise et à Jean-Luc Mélenchon ?
22:51Je lui demande rien.
22:53Je constate simplement
22:55que le mouvement La France insoumise
22:57et Jean-Luc Mélenchon
22:59se sont mis hors-jeu, d'une certaine façon.
23:01Hors-jeu, c'est-à-dire ?
23:03Hors-jeu de la possibilité
23:05de conduire la gauche un jour.
23:07Et ce qui d'ailleurs donne
23:09aux partis socialistes et à d'autres
23:11la responsabilité d'avoir
23:13cet objectif.
23:15François Hollande, quand vous dites hors-jeu,
23:17est-ce que ça veut dire qu'à vos yeux, la France insoumise
23:19ne fait pas partie de ce qu'on appelle l'arc répugnant ?
23:21Ah non, je n'ai pas dit ça.
23:23Je parle de ce qu'est la possibilité
23:25pour la gauche de gagner.
23:27Je pense que tout candidat de la France insoumise
23:29ne peut pas arriver au second tour
23:31d'une élection.
23:33Et ne peut pas gagner, même face à l'extrême droite.
23:35Ça me peine de le dire, même face à l'extrême droite.
23:37Jean-Luc Mélenchon l'a fait en 2017.
23:39Qu'est-ce qui a changé ?
23:41Il n'est pas arrivé au deuxième tour.
23:43Il est quasi arrivé à la qualification.
23:45Vous êtes formidable.
23:47Vous êtes quasiment arrivé au deuxième tour,
23:49mais vous n'y êtes pas.
23:51Il y a quelque chose qui a changé aussi
23:53dans les pourcentages qu'il a recueillis.
23:55Depuis 2022,
23:57il y a eu une façon de faire
23:59de la politique,
24:01une manière de regarder
24:03le corps électoral pour
24:05non pas ce qu'il est,
24:07c'est-à-dire autour de
24:09de l'universalisme, un citoyen
24:11en vote un autre. Il y a toujours cette logique
24:13de la discrimination,
24:15de l'essentialisme, de l'insoumission,
24:17etc. Donc voilà, ils se sont mis
24:19devant cette impossibilité.
24:21Écoutez,
24:23à l'autre gauche,
24:25il y a toujours eu deux gauches en France,
24:27à l'autre gauche, la gauche réformiste,
24:29la gauche qui a vocation
24:31à porter les idéaux républicains,
24:33d'avoir son candidat
24:35ou sa candidate le moment venu
24:37et d'emporter éventuellement
24:39la victoire de l'élection présidentielle.
24:41Ce candidat, ça peut être vous.
24:43Vous me voyez venir.
24:45Oui, je vous ai vu venir même avant que vous n'ayez commencé à parler.
24:47Non, c'est pas...
24:49Si je mettais ça sur un compte personnel...
24:51Mais est-ce que vous l'excluez ?
24:53Non, mais je ne veux surtout pas...
24:55Je ne vous ai dit que je ne prépare pas 2027.
24:57Je fais en sorte que la France,
24:59jusqu'en 2027, puisse être stabilisée.
25:01Là, vous actez une rupture
25:03avec Jean-Luc Mélenchon.
25:05Ce n'est pas nous qui actons la rupture, vous l'avez bien remarqué.
25:07C'est ce qui vient de se produire.
25:09Et d'une manière générale, Jean-Luc Mélenchon
25:11et la France insoumise disent
25:13nous aurons un candidat à l'élection présidentielle.
25:15Nous aurons un candidat à l'élection présidentielle pour 2027.
25:17Ils disent nous aurons des candidats aux élections municipales
25:19contre les socialistes
25:21et éventuellement contre les écologistes.
25:23Bon, c'est leur droit.
25:25Donc ça veut dire qu'ils se sont eux-mêmes mis de côté.
25:27Eux estiment que c'est vous qui l'abctez
25:29en ne renversant pas François Bayrou.
25:31Mais ils peuvent dire tout ce qu'ils veulent.
25:33Nous, nous faisons en sorte
25:35de servir l'intérêt du pays.
25:37Et on a le droit de le faire. On est autonome.
25:39Il y a une alliance électorale qui s'est produite
25:41en 2024 pour éviter l'extrême droite.
25:43Donc vous avez bénéficié ?
25:45Je ne sais pas si on a bénéficié.
25:47Elle tient encore cette alliance électorale ?
25:49Aujourd'hui, il y a une autonomie
25:51qui a été prise
25:53par Jean-Luc Mélenchon
25:55et par la France insoumise
25:57en annonçant qu'ils allaient être
25:59candidats à l'élection présidentielle
26:01et une autonomie qui est prise par le Parti socialiste
26:03de décider de ne pas censurer le gouvernement.
26:05Non pas parce qu'on l'approuverait.
26:07On ne l'approuve pas.
26:09Mais parce que si on le censurait, il n'y avait pas de budget.
26:11Si il n'y avait pas de budget, les Français
26:13en seraient les premières victimes.
26:15Donc à partir de maintenant, est-ce que cette alliance tient toujours ?
26:17Par exemple, pour les prochaines élections
26:19municipales ?
26:21Je vous ai répondu. Pour les prochaines élections
26:23municipales, la France insoumise
26:25va planter des listes partout.
26:27Voilà.
26:29Nous, les socialistes, les écologistes,
26:31les communistes, ferons les listes séparées.
26:33L'alliance électorale du nouveau Front populaire
26:35soviétique ne tient plus ?
26:37La prochaine élection, c'est une élection présidentielle.
26:39Il n'y a aucune alliance.
26:41Pour se parler franchement, François Hollande,
26:43le NFP est mort.
26:45Le nouveau Front populaire
26:47vit encore au terme,
26:49puisqu'il a produit une alliance électorale
26:51et avec des députés. Ensuite, nous sommes
26:53dans des logiques d'autonomie
26:55jusqu'à l'élection présidentielle de 2027.
26:57Donc, c'est fini ?
26:59Je vous ai dit, nous sommes dans une logique d'autonomie
27:01jusqu'en 2027.
27:03Stand-by. Ces deux gauches, on sent
27:05qu'elles sont totalement irréconciliables.
27:07Est-ce que vous diriez aujourd'hui que ces deux gauches sont irréconciliables ?
27:09Il y aura deux candidats
27:11à l'élection présidentielle, peut-être plusieurs d'ailleurs,
27:13mais je souhaite qu'il n'y en ait que deux
27:15à gauche.
27:17Les électeurs ne sont pas irréconciliables
27:19parce que c'est ça le point fondamental.
27:21Bien sûr qu'il y a une difficulté
27:23de pouvoir aujourd'hui travailler ensemble
27:25quand vous êtes caricaturés,
27:27comme ça a été le cas, et quand il y a
27:29des invectives qui tombent,
27:31et quand il y a une espèce de brutalité
27:33qui a déjà été dénoncée
27:35dans ces épisodes.
27:37Mais les électeurs, qu'est-ce qu'ils souhaitent ?
27:39Ils souhaitent que la gauche puisse avancer
27:41avec un programme, ils souhaitent qu'il y ait
27:43un jour une victoire. Et d'ailleurs, toutes les victoires
27:45à l'élection présidentielle dans la Vème République,
27:47celle de François Mitterrand, comme la mienne,
27:49eh bien, la gauche est partie séparée.
27:51Moi, je rappelle, en 2012,
27:53j'avais été candidat, j'ai fait
27:5528% au premier tour, Jean-Luc Mélenchon
27:57a fait 12%, et François Mitterrand,
27:5981%, il avait fait 26%,
28:01et les communistes avaient fait 15%.
28:03Pour votre réponse courte, Olivier Faure
28:05va se représenter à la tête du PS.
28:07Question courte, réponse courte, est-ce que c'est
28:09le meilleur candidat pour être premier secrétaire ?
28:11Il n'y a pas encore de date de congrès,
28:13quand il y aura un congrès, je vous répondrai.
28:15La réponse n'est pas oui. On va donner la parole
28:17aux Français, c'est ce qu'on aime faire dans cette émission.
28:19Regardez ce Français
28:21qui va vous interpeller.
28:23C'est Mathieu, il a 36 ans, il a un taxi
28:25en Seine-et-Marne, et il a une question très
28:27précise à vous proposer. Regardez, je vous propose de l'écouter.
28:29Bonjour, monsieur Hollande.
28:31Vous avez des avantages inhérents
28:33à votre précédente fonction de président.
28:35Seriez-vous prêt, au vu de la situation
28:37désastreuse de l'économie française,
28:39de montrer l'exemple et d'y renoncer ?
28:41Merci.
28:43Alors, c'est un certain nombre d'avantages,
28:45par exemple des bureaux, des personnes
28:47qui travaillent avec vous, ça a été réduit à trois personnes au bout de
28:49cinq ans. Président,
28:51ancien Premier ministre, c'est 2,8 millions d'euros
28:53par an. Est-ce que vous êtes prêt à renoncer à ces avantages ?
28:55Alors, j'ai pris les devants par rapport à
28:57la question de Mathieu, puisque quand j'étais président,
28:59j'ai d'abord réduit
29:01d'un tiers le salaire
29:03et l'indemnité, donc, du président de la République.
29:05Premier point. Deuxième point,
29:07j'ai pris un décret qui
29:09réduit de moitié les moyens
29:11des anciens présidents de la République.
29:13Troisièmement, j'ai décidé de ne pas
29:15siéger au Conseil constitutionnel et de perdre
29:17la rémunération qui va avec.
29:19Enfin, et je comprends,
29:21on se dit, mais pourquoi il y a
29:23des officiers de sécurité qui sont
29:25beaucoup du président ? Alors là, je réponds
29:27très clairement, c'est
29:29moins parce que j'ai été ancien président
29:31que parce que le ministère
29:33de l'Intérieur considère depuis
29:35maintenant sept ans que je peux être
29:37menacé compte tenu de ce qui a
29:39été mon rôle au moment des
29:41attentats. Moi, je ne réclame rien
29:43de ce point de vue. Si on veut réduire
29:45ma protection, elle est lourde.
29:47Et vivre, ce n'est pas
29:49toujours simple. Je la respecte parce que
29:51c'est les conditions qui m'ont été données
29:53et le risque qui est éventuellement
29:55couru. Et quant aux anciens premiers
29:57ministres, là, ça ne m'appartient pas de le dire,
29:59mais il y a sans doute dans le
30:01temps des choses à revoir. Moi, j'avais
30:03fait en sorte que les anciens présidents ne puissent pas
30:05garder toute leur vie,
30:07leurs moyens.
30:09Réduisent le boîtier chaque fois.
30:11Une question de Jules Péknard sur
30:13l'ancien président. Voilà, concernant
30:15un autre ancien président, votre prédécesseur Nicolas Sarkozy
30:17s'est vu poser un bracelet électronique
30:19dans le cadre de
30:21l'affaire des écoutes. C'est inédit
30:23pour un ancien président.
30:25Vous vous êtes combattu
30:27électoralement. Est-ce que, néanmoins,
30:29vous avez... Est-ce que vous éprouvez
30:31une forme de compassion pour Nicolas Sarkozy aujourd'hui ?
30:33Oui, c'est une épreuve.
30:35La justice est passée.
30:37Il y a encore, je pense,
30:39un recours qu'il espère porter.
30:41Mais je trouve que sa réaction d'hier
30:43à travers un communiqué
30:45a été digne.
30:47Il annonce qu'il va se retirer des affaires
30:49publiques un temps.
30:51Les mots qu'il a utilisés sont des mots
30:53où il ne mettait pas en cause la justice,
30:55mais prenait un certain nombre
30:57de précautions, de comportements,
30:59et je trouvais que c'était digne.
31:01Vous avez des relations apaisées aujourd'hui avec Nicolas Sarkozy ?
31:03Oui, j'ai des relations...
31:05Voyons pas, très régulièrement.
31:07Mais chaque fois que je le vois,
31:09oui, nous parlons.
31:11Et quand la situation du pays est à ce point
31:13grave, lourde,
31:15je trouve que... Nous ne sommes que
31:17deux anciens présidents en vie.
31:19D'où ma question.
31:21Donc je trouve que c'est assez légitime de se parler.
31:23François Hollande, comment vous qualifieriez
31:25vos relations avec l'actuel président de la République,
31:27Emmanuel Macron ?
31:29Quel adjectif ?
31:31Distante, parce que je n'ai pas de rapport du tout
31:33ou très rare avec Emmanuel Macron.
31:35Vous le regrettez ?
31:37Chaque fois que je suis
31:39consulté, je me rends bien sûr
31:41à l'Élysée. C'est assez rare,
31:43voire même exceptionnel.
31:45Et chaque fois que je lui dis quelque chose,
31:47je ne m'en tiens pas compte.
31:49Vous voyez, ça réduit l'intérêt de la conversation.
31:51Alors ce soir, il s'exprimera chez nos confrères
31:53de France 2 lors d'une interview.
31:55Qu'est-ce que vous attendez de lui
31:57dans la situation dans laquelle le pays se trouve ?
31:59Qu'est-ce que vous attendez qu'il dise ?
32:01Alors c'est sur l'intelligence artificielle.
32:03Mais je pense qu'il y aura des questions, évidemment,
32:05sur la situation internationale.
32:07Et à ce point grave...
32:09On va y venir dans un instant.
32:11Que le rôle du président,
32:13quelle que soit son impopularité ou ses difficultés,
32:15ou son absence de majorité,
32:17que le rôle du président
32:19est très important
32:21dans ce contexte.
32:23Parce qu'il est
32:25représentant d'un grand pays, de la France,
32:27d'autres, vous m'interrogez sur ce qu'est
32:29la France, qu'est-ce que d'être français.
32:31La France, elle compte dans le monde.
32:33Par son histoire, par sa géographie,
32:35par sa défense, par sa politique extérieure,
32:37elle compte.
32:39Elle compte encore.
32:41Donc il est important que le chef de l'État
32:43porte un certain nombre de principes
32:45dans la politique internationale.
32:47Le principe du droit, le principe du respect,
32:49le principe de la démocratie,
32:51le principe de l'intangibilité
32:53des frontières, ça compte.
32:55Il est le chef des armées.
32:57Il y aura sûrement, au niveau européen,
32:59des initiatives à prendre.
33:01Sur les compétences du président de la République,
33:03il peut les exercer, même dans cette
33:05situation intérieure compliquée.
33:07François Hollande, est-ce que parfois
33:09vous vous dites que vous avez
33:11une petite part de responsabilité dans tout ça ?
33:13Je ne veux pas dire que vous l'avez engendré,
33:15Emmanuel Macron, mais vous l'avez recruté
33:17comme secrétaire général adjoint.
33:19Vous l'avez nommé comme ministre de l'économie.
33:21Est-ce que, quand vous vous voyez aujourd'hui à la tête de l'État,
33:23parfois, vous le regrettez d'avoir fait tout ça ?
33:25Je n'imaginais pas que ça se produirait.
33:27Je vous fais la confidence si vous voulez,
33:29mais enfin, elle vous paraît évidente.
33:31Je ne pensais pas que,
33:33prenant un conseiller,
33:35pensant qu'il avait les compétences pour être
33:37ministre, il se présenterait
33:39contre moi,
33:41m'empêchant.
33:43Je ne pensais pas qu'il aurait
33:45cette volonté de
33:47dépasser ce qu'il avait
33:49quand même porté, notamment
33:51les idées que j'exprimais
33:53au nom de la gauche en 2012.
33:55Donc voilà, je
33:57prends en compte ce qu'il a fait après,
33:59mais je n'avais pas voulu
34:01qu'il puisse, si c'est ça
34:03votre question, arriver jusque-là.
34:05François Hollande, vous évoquiez évidemment la situation
34:07internationale qui est particulièrement présente
34:09actuellement dans l'actualité.
34:11Ces derniers jours, Donald Trump a créé
34:13on peut dire la stupeur au niveau international
34:15et une forme de sidération en annonçant
34:17que les États-Unis pourraient prendre le contrôle
34:19de la bande de Gaza et qu'il avait même l'intention
34:21d'en faire la Riviera, la côte d'Azur
34:23du Moyen-Orient
34:25en transférant les habitants
34:27provisoirement, a-t-il précisé, ensuite vers l'Égypte
34:29ou la Jordanie. Est-ce qu'il faut prendre
34:31oui ou non, Donald Trump, au sérieux ?
34:33Oui et non.
34:35Oui, au sens où
34:37c'est une méthode.
34:39Non, parce que ce qu'il dit
34:41ne va pas nécessairement le faire
34:43sous cette forme. Je m'explique.
34:45Quand il dit
34:47nous allons, nous les Américains,
34:49prendre le contrôle de Gaza
34:51et évacuer tous les Palestiniens.
34:53C'est une sidération,
34:55vous avez employé le mot,
34:57une provocation. Vous pensez que c'est de la provocation ou qu'il le pense ?
34:59Non, ce qu'il cherche
35:01c'est qu'après cette sidération
35:03nous puissions accepter
35:05une autre solution. Et c'est ce qui est en train
35:07exactement de se produire.
35:09Il fait cette déclaration
35:11et il revient en arrière en disant
35:13non, non, l'armée américaine ne va pas occuper Gaza
35:15et c'est maintenant, aujourd'hui même,
35:17le Premier ministre israélien
35:19Netanyahou, qui dit non, non,
35:21ça ne va pas être les Etats-Unis, c'est nous
35:23qui allons le faire. On va
35:25enlever les Gazaouis
35:27de Gaza, ils vont être
35:29accueillis en dégâts. C'est ça l'objectif, la finalité ?
35:31La finalité c'est de faire en sorte
35:33que la menace
35:35et la menace d'une action
35:37qui paraît invraisemblable
35:39vous amène à négocier.
35:41C'est une méthode visiblement héritée
35:43de les tractations immobilières.
35:45Je dis que votre appartement ne vaut rien
35:47alors vous êtes quand même surpris
35:49et donc je vous l'achète dix
35:51et vous êtes content. On sourit parce que
35:53Donald Trump a justement fait sa fortune
35:55dans l'immobilier. Il applique
35:57ces méthodes qui sont
35:59du monde des affaires
36:01dans la pire des exceptions
36:03pour créer cette situation.
36:05Et il a fait la même chose pour le Groenland
36:07en disant je vais reprendre le Groenland.
36:09Le Danemark dit quand même ça nous appartient.
36:11Ah bah donc je vais prendre
36:13les terres rares de la Groenland.
36:15On va en reparler dans un instant.
36:17Zelensky c'est la même chose.
36:19Si tu veux que je te soutienne, tu me donnes
36:21tes terres rares en Ukraine. C'est ce que vient
36:23d'accepter Zelensky.
36:25Question d'Anne-Sophie Dubois sur qui est Donald Trump
36:27parce que vous aviez quand même échangé avec lui.
36:29Oui peu de temps après sa première élection en 2016
36:31vous avez échangé avec lui.
36:33Qu'est-ce que vous vous êtes dit,
36:35qu'est-ce que vous avez perçu de lui
36:37et est-ce que
36:39d'une certaine façon
36:41vous pourriez répondre à ceux qui se demandent
36:43parce qu'il y a même eu une étude
36:45mentale sur lui et s'il est fou
36:47ou non. Non.
36:49Je n'ai jamais accepté qu'on
36:51prenne ces termes-là. Il y a certains de ses opposants
36:53qui l'ont demandé de se soumettre
36:55à des tests psychologiques.
36:57Il a des objectifs.
36:59Il peut les mener
37:01d'une manière folle
37:03mais il a des objectifs.
37:05Si on regarde l'objectif aujourd'hui
37:07la cible c'est nous.
37:09Nous les Européens. C'est-à-dire
37:11qu'il considère que les excédents
37:13commerciaux, c'est-à-dire que nous vendons plus
37:15aux Etats-Unis que nous n'achetons de produits américains.
37:17C'est inadmissible.
37:19Donc il va nous infliger des droits de douane
37:21importants et il va nous demander
37:23de renoncer
37:25à un certain nombre de positions
37:27que nous pouvons avoir. Est-ce que la France
37:29doit ou peut se dresser contre
37:31Donald Trump ? Oui.
37:33Même le Canada. Parce qu'à un moment
37:35il a évoqué le Canada
37:37comme le cinquantaine de métas américain.
37:39Vous imaginez. Donc l'intangibilité
37:41des frontières, il n'en avait plus rien à faire.
37:43Mais les Canadiens ont dit
37:45nous allons résister.
37:47Nous allons mettre des droits de douane nous aussi très importants.
37:49Il a reculé. Il comprend.
37:51Et c'est pour ça que l'analogie avec Poutine est
37:53tout à fait justifiée. Ca fait partie
37:55de ses personnages. L'un dans une démocratie
37:57si tant est qu'elle reste une démocratie.
37:59L'autre dans un pays autoritaire.
38:01Ils ne comprennent que les rapports de force.
38:03Donc pour les Européens et pour les Français
38:05il faut être fort. Et donc vous dites
38:07la France doit ou la France peut ?
38:09La France doit et peut. Se dresser
38:11contre Donald. Mais oui. On peut
38:13parce qu'au niveau européen si nous savons
38:15convaincre nos partenaires
38:17on peut mettre des droits de douane.
38:19On peut faire des contrôles sur les
38:21activités d'Elon Musk, sur les
38:23GAFA. Et c'est tout l'enjeu
38:25de l'intelligence artificielle.
38:27L'intelligence artificielle c'est à la fois
38:29un facteur considérable
38:31de progrès et un risque.
38:33Le progrès à nous de le mettre en œuvre
38:35notamment dans l'éducation et avec
38:37l'accès à toutes les données. Le risque
38:39c'est d'être contrôlé par d'autres
38:41d'avoir une intelligence artificielle qui viennent des
38:43Etats-Unis ou à Chine.
38:45On a une capacité à monter
38:47en puissance sur l'intelligence artificielle
38:49en France et en Europe.
38:51Si le président de la République va dans cette direction
38:53je le soutiendrai.
38:55Et sur le plan européen il faut mettre
38:57des contrôles. Et c'est ce que d'ailleurs
38:59pourquoi les géants du net ont soutenu
39:01Donald Trump parce qu'il leur dit
39:03moi je vais abattre tous les contrôles
39:05de la commission européenne. Vous évoquiez
39:07la question de Vladimir Poutine.
39:09Le président Zelensky dit qu'il est prêt
39:11à échanger et à négocier avec
39:13Vladimir Poutine. Est-ce que la France
39:15est-ce que le président de la République doivent reprendre
39:17le dialogue avec Vladimir Poutine ? Non.
39:19Non.
39:21Il peut y avoir
39:23de négociations que s'il y a
39:25le président ukrainien
39:27Zelensky avec
39:29Vladimir Poutine, le président russe
39:31et éventuellement
39:33l'Europe et les Etats-Unis à la table.
39:35Ça c'est possible. S'il y a une base
39:37de négociations. Mais aller discuter
39:39avec Poutine sans avoir
39:41l'avis de Zelensky
39:43et sans la présence de Zelensky, c'est tout simplement
39:45inacceptable. Il dit qu'il est prêt lui.
39:47Qui est prêt ? Le président Zelensky
39:49dit qu'il est prêt à avoir de nouveau un dialogue direct.
39:51Si lui-même va négocier
39:53avec Poutine, soutenons-le
39:55et faisons en sorte qu'il ne soit pas
39:57écrasé par
39:59la pression russe, mais
40:01nous ne pouvons rien faire sans que
40:03Zelensky lui-même et les Ukrainiens
40:05soient à la table et soient conscients
40:07que ce qui est en cause c'est pas simplement
40:09eux, c'est nous. Parce que
40:11si l'Ukraine perdait ses territoires, si
40:13l'Ukraine n'avait plus les moyens de se défendre,
40:15ne pensez pas que la Russie s'arrêtera en chemin.
40:17François Hollande, je vous propose
40:19de regarder ces photos. Je vais vous faire choisir
40:21entre deux personnalités. Regardez sur l'écran
40:23qui est derrière moi. Est-ce que vous êtes
40:25plutôt Jean-Luc Mélenchon
40:27ou Bernard Arnault ?
40:29Il a dit Jean-Luc Mélenchon qu'il était, je cite,
40:31immoral d'être milliardaire.
40:33On se rappelle que dans votre campagne de 2012,
40:35vous aviez dit mon adversaire c'est le monde de la finance.
40:37Plutôt Jean-Luc Mélenchon ou Bernard Arnault ?
40:39Vous avez des terribles moyens,
40:41même dans les commissariats,
40:43ça se fait pas des choses comme ça.
40:45Vous pouvez pas dire vous voulez celui-là
40:47ou celui-là.
40:49Il se trouve qu'ils sont dans
40:51des responsabilités différentes.
40:53Jean-Luc Mélenchon est dans la vie politique,
40:55je le connais, et j'en connais
40:57à la fois les qualités,
40:59et les défauts, ils sont
41:01innombrables. Et surtout la ligne politique
41:03qui est contestable. Bernard Arnault,
41:05bien sûr que je vois
41:07l'influence qu'il a, la place qu'il a,
41:09mais je vois aussi
41:11qu'il était avec
41:13Donald Trump, bon, je trouve
41:15que c'était peut-être aller trop loin,
41:17et il a aussi
41:19réussi à créer des emplois en France,
41:21et donc ce qui compte pour moi,
41:23c'est qu'il paye des impôts.
41:25Alors que pour Mélenchon, ça ne suffira pas.
41:27Alors justement, et la dernière, regardez,
41:29est-ce que vous êtes plutôt Éric Piolle ou Bruno Rotailleau ?
41:31Le maire de Grenoble propose de faire passer
41:33des tests anti-drogue aux députés et aux sénateurs.
41:35Est-ce que vous seriez prêt, vous en tant que député,
41:37à vous soumettre à ces tests anti-drogue ?
41:39Vraiment, on est dans le commissariat,
41:41c'est bien ce que je pensais. Je ne crains rien,
41:43en tout cas, voilà.
41:45Je ne suis pas sûr, là aussi,
41:47pourquoi tout de suite aller
41:49toucher les politiques,
41:51je dis, peut-être pour eux,
41:53valeur d'exemple.
41:55Je pense en tout cas qu'il faut faire des tests partout.
41:57Il y a encore eu des accidents.
41:59Les chauffeurs de bus, par exemple.
42:01Et même tous les chauffeurs,
42:03en l'occurrence maintenant,
42:05je vois beaucoup de policiers en ce moment,
42:07ils me disent, les contrôles,
42:09avant c'était l'alcoolémie, ça reste,
42:11c'est beaucoup les stupéfiants.
42:13Mais pour les parlementaires ?
42:15Qu'ils s'autocontrôlent,
42:17ce serait déjà pas mal.
42:19Mais peut-être les journalistes aussi,
42:21à un moment, il n'y a pas de raison.
42:23Mais en tout cas, ce matin,
42:25n'ayez aucune crainte, j'étais dans un état
42:27qui était normalement naturel.
42:29Merci beaucoup monsieur le Président.
42:31Merci beaucoup François Hollande d'avoir été notre invité exceptionnel sur BFM.
42:33Merci Guillaume.
42:35Merci Anne, merci Jules.
42:37Vous restez bien sûr sur BFM TV dans un instant.
42:39Cette affaire suivante avec Dominique Rizet et Philippe Godin.
42:41A très vite.