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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Et je suis toujours dans ce studio avec Paul Melun, avec Jules Torres, merci d'être là.
00:09Merci Pascal.
00:10Je voudrais qu'on revienne sur, allez, le petit fait du jour qui va mettre en perspective l'intervention d'Emmanuel Macron.
00:16Donc ce soir à la télévision, première intervention depuis un bon mois maintenant, puisqu'il y a le sommet sur l'intelligence artificielle qui commence demain à Paris.
00:25Eh bien, Emmanuel Macron a eu une idée ce matin en se réveillant.
00:28Il s'est dit, tiens, si je publie sur mon compte Instagram des deepfakes de ma personne.
00:33Ça donne ça.
00:35Moi je fais cette petite vidéo pour essayer de vous remonter le moral.
00:38C'est quand même une dinguerie, tu vois.
00:39Mon dieu.
00:40Je prends ensuite tous les cheveux qui restent sur le côté droit.
00:43La techno est une culture à part entière.
00:45Et tu vois à quel point t'as haine ce soir.
00:48N'hésite pas à t'abonner pour plus de vidéos.
00:51Bisous mes petits loups.
00:53Bien joué.
00:54C'est assez bien fait.
00:55Ça m'a plutôt fait rire.
00:56Mais plus sérieusement, avec l'intelligence artificielle, on peut faire de très grandes choses.
00:59Changer la santé, l'énergie, la vie dans notre société.
01:02Et donc la France et l'Europe doivent être au cœur de cette révolution pour saisir toutes leurs chances.
01:05Et pour pousser aussi les principes qui sont les nôtres.
01:07Ce en quoi nous croyons.
01:08C'est le but de ce sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle.
01:11C'est dès demain à Paris.
01:12Alors je compte sur vous.
01:13Voilà Emmanuel Macron.
01:15Alors le deepfake, j'explique.
01:17Pour ceux qui ne connaissent pas.
01:18Ah voilà.
01:19Bon, expliquez les ulterestes.
01:20Bah non, allez-y.
01:21Vous étiez lancés.
01:22Il s'agit de mettre le visage d'une personne sur un autre corps.
01:26Et là, en l'occurrence, c'était plutôt des scènes assez amusantes.
01:29Il reproduit sa voix.
01:30Et parfois, ça donne quand même des images.
01:32C'est très troublant.
01:33Il y a terrifiant, troublant.
01:35Et parfois, c'est quand même des prouesses technologiques qu'il faut saluer.
01:39Alors moi, je ne sais pas tout à fait comment me placer sur cette diffusion par le président de la République.
01:44Tout le monde n'a parlé que de ça aujourd'hui, Jean-Thoraz.
01:46Bien sûr, mais on a le droit d'être un homme nuancé.
01:49C'est-à-dire qu'il y a d'un côté, en effet, une prouesse technologique.
01:54Quelque chose dont on ne peut se départir.
01:57C'est-à-dire que l'intelligence artificielle, qu'on le veuille ou non,
02:00occupera le monde politique dans les 50 prochaines années.
02:05C'est l'un des sujets, je pense, les plus importants des 5 prochaines années.
02:10Et pour le coup, Emmanuel Macron, on peut lui attribuer le fait qu'il a placé la France à un bon niveau.
02:15On est sans doute les premiers sur la question de l'intelligence artificielle en Europe.
02:19C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ce sommet international...
02:21Je suis un peu surprise là, Jules Thoraz, parce qu'on est très très en retard, en fait.
02:24Emmanuel Macron l'a reconnu lui-même.
02:26On est vraiment largué.
02:28Et les sommes qui sont engagées par rapport aux Etats-Unis, on est grave à la ramasse.
02:33Si vous me laissez finir, justement, on est les premiers en Europe.
02:36On est le pays le mieux placé.
02:38Et face aux géants américains et chinois,
02:41Emmanuel Macron a plutôt raison d'essayer d'accélérer sur ce sujet qui relève de la souveraineté française, européenne.
02:49Donc oui, nous avons des retards, notamment sur la question des moyens.
02:52Quand Microsoft met 100 milliards, nous, notre première entreprise d'IA, on en met 1 milliard.
02:56Donc on voit bien qu'on est à la rue.
02:58Mais sur le territoire et le continent européen, on est largement en avance.
03:02Et c'est la raison pour laquelle demain, le sommet international n'a pas lieu à Bruxelles,
03:06il n'a pas lieu à Berlin, il n'a pas lieu à Rome, il a lieu à Paris.
03:10Et sur les deepfakes, je continue.
03:16Imagine-t-on le général de Gaulle, le chef de l'État ?
03:22Mais je vous ai dit, ce soir, je suis nuancé.
03:25Je suis Paul Melun, ce soir.
03:28Et sur les deepfakes, je termine.
03:31Il y a quand même un sujet sur la fonction présidentielle.
03:34Est-ce que c'est au Président de la République de donner ce genre de vidéo ?
03:38Normalement, c'est réservé à TikTok.
03:40Est-ce qu'on imagine le général de Gaulle, Georges Compidou, Giscard, n'importe qui, publier ce genre de choses ?
03:45Il y a beaucoup de choses qui n'existaient pas avec Emmanuel Macron fait.
03:48Voilà, c'est cette question-là.
03:50Est-ce qu'on peut conclure ?
03:52J'ai déjà parlé.
03:54J'ai déjà parlé, c'est possible dans cette émission.
03:57Monsieur Torres et Monsieur Melun sont priés de bien vouloir s'arrêter, s'il vous plaît.
04:01C'est un petit cadeau.
04:05Maintenant, la sanction tombera.
04:08C'est une voix d'hôtesse de l'air qui a résonné.
04:11On va bouffer notre ceinture.
04:13C'est formidable.
04:15Je suis surpris.
04:17Blague à part.
04:19C'est un deepfake.
04:21J'ai vu ces vidéos, j'ai trouvé ça amusant.
04:25Et je trouve qu'aujourd'hui, que le Président de la République est un peu d'auto-dérision.
04:29Ça révèle le directeur de la rédaction.
04:31Qu'on embrasse.
04:33Et qu'il nous écoute.
04:35J'ai trouvé que ces vidéos étaient plutôt amusantes.
04:39Je trouve que l'auto-dérision est quelque chose de formidable.
04:42Et que ce n'est pas une preuve de se rabaisser.
04:45Ce n'est pas dégrader la fonction que d'avoir de l'auto-dérision.
04:49Vu l'actualité en France.
04:51On a une petite fille qui a été assassinée dans des circonstances épouvantables.
04:55On a des débats.
04:57Emmanuel Macron publie une vidéo.
04:59Je m'interroge franchement.
05:01Je pense que les Français se posent aussi la question.
05:03Pour autant, on a le droit d'avoir de l'humour.
05:05Les chefs de l'État, ce n'est pas Paul Melin.
05:07Ce n'est pas Pascal Delassalle.
05:09Est-ce que je peux aligner trois mots ?
05:13Je vais aligner plus de trois mots.
05:15Je trouve ça plutôt amusant.
05:17C'est une bonne façon d'accrocher les spectateurs.
05:21Les utilisateurs des réseaux sociaux.
05:23Vous regardez ces plaisanteries, ces deepfakes pendant quelques minutes.
05:26Ils vous expliquent que l'IA, c'est majeur, c'est central pour la santé.
05:30Pour la réflexion sur les services publics.
05:32Ils reprennent très vite son sérieux.
05:34Ils s'amusent de tout ça.
05:36Ils remettent un certain nombre de deepfakes qui sont assez bien faits.
05:38Et qui d'ailleurs sont assez pédagogiques.
05:40Ils ont une vertu pédagogique.
05:42Il y a plein de gens qui vont regarder des vidéos ou des photos.
05:46Il y avait eu le Pape en doudoune.
05:48Ou Barack Obama qui était en train d'étreindre Donald Trump dans les bras.
05:52Quand on regardait ça sur les réseaux sociaux,
05:54le public pas très averti aurait pu se dire que c'est une vraie photo.
05:56Pas non plus.
05:58Je pense que c'est important.
06:00Et ensuite, c'est juste une accroche.
06:02C'est comme dans un bon papier écrit dans le journal du dimanche.
06:04On commence par une attaque pour aller chercher nos lecteurs.
06:08C'est vrai que j'ai une très belle plume.
06:10On commence et on ouvre son papier.
06:12Et après on dit des choses intéressantes.
06:14Je pense que c'est la stratégie de cette vidéo.
06:16Et que ça marche bien.
06:18Et le vrai sujet, c'est pas les deepfakes.
06:20On trouve ça plutôt drôle autour de la table, j'espère.
06:22C'est l'IA derrière et les enjeux de l'IA.
06:24Sur deepfake, attendez.
06:26Emmanuel Macron qui critiquait les deepfakes
06:28lors de la campagne présidentielle de 2022.
06:30Il a pu laisser parler Pascal.
06:32Mais s'il te reste, il est insupportable.
06:34Je vais le ressortir en arme.
06:36Vite, ressortez le petit jingle.
06:382 millions 6, ça c'est les vues sur Insta.
06:42Et quasiment 3 millions sur X.
06:44C'est pas parce que ça marche, Paul, que c'est bien.
06:48Si jamais notre ami le Président de la République s'était mis devant une caméra
06:50et avait expliqué les enjeux de l'IA pendant une heure,
06:52je suis pas sûr qu'il y aurait autant de gens qui auraient regardé.
06:54Ça permet d'entrer en matière sur un sujet
06:56qui est crucial, qui est fondamental.
06:58Un enjeu de souveraineté.
07:00Et là, c'était un peu ce que disait Pascal.
07:02On est quand même en Europe et singulièrement en France
07:04à la traîne sur ces sujets-là.
07:06Il y a aussi des talents en France.
07:08Il y a aussi des choses à relever.
07:10Que l'on soit dans l'idée de relever ce challenge
07:12et d'être les meilleurs en termes d'IA
07:14sur les centres de collecte de données par exemple,
07:16sur un cloud souverain européen,
07:18Macron sur les deepfakes, s'il vous plaît.
07:20C'était dans Variety,
07:22ce 9 octobre, à propos des deepfakes,
07:24Emmanuel Macron dit que ça déstabilise
07:26les gens, ça peut désinformer,
07:28ça peut perturber nos démocraties.
07:30C'est quelque chose qu'il faut réglementer.
07:32Emmanuel Macron qui propose d'imposer
07:34une mention sur ce qui a été produit avec une IA.
07:36Et après il publie une vidéo
07:38sur les deepfakes.
07:40C'est une vertu pédagogique, c'est pour montrer
07:42que c'était cool et voilà tout ce qu'on peut faire avec l'IA.
07:44Je ne savais pas que Sophie Prima, la porte-parole
07:46du gouvernement était dans le studio.
07:48La réalité quand même,
07:50c'est qu'au-delà
07:52de cette question des deepfakes,
07:54au-delà de cette question de l'IA,
07:56pardonnez-moi, mais c'est la communication
07:58d'Emmanuel Macron, qui depuis
08:00ces dernières semaines...
08:02Il est au fond du trou dans les sondages !
08:04Dans le baromètre des personnalités
08:06qu'on a fait dans le JDD il y a deux semaines, il est à 79%
08:08d'impopularité, c'est son record
08:10depuis 2017. Donc la question,
08:12c'est quelle communication pour les deux prochaines années ?
08:14Et vu qu'on s'apparente quand même...
08:16Non, les gens ne s'en fichent pas de la communication.
08:18D'ailleurs, vous venez de louer une vidéo
08:20qui a fait 2,6 millions en disant que c'était super.
08:22Si vous m'aviez laissé parler, vous auriez vu que je parlais
08:24surtout à propos de l'IA et des enjeux de l'IA.
08:26Je vous ai laissé parler.
08:28Monsieur Torres et monsieur Mollin sont
08:30priés de bien vouloir s'arrêter, s'il vous plaît.
08:32Donc, la question, c'est comment
08:34on termine cette fin de règne
08:36d'Emmanuel Macron et comment on fait pour qu'elle
08:38ne soit pas interminable ? Et avec
08:40ce genre de vidéo, avec cette communication
08:42pardonnez-moi, mais un peu bas de gamme,
08:44on arrive à de nombreuses critiques
08:46auprès du Président de la République.
08:48Alors oui, cette vidéo va fonctionner
08:50chez les jeunes, elle va être
08:52appréciée par un certain nombre de personnalités.
08:54En revanche, je ne suis pas sûr que
08:56mon grand-père, par exemple, Alain,
08:58il goûte...
09:00Je ne crois pas qu'il goûte
09:02de cette vidéo.
09:04Peut-être que...
09:06On ne va pas résumer toute la séquence sur l'IA.
09:08On ne va pas résumer toute la séquence sur l'IA
09:10à une communication sur Instagram.
09:12La communication sur Instagram, c'est un
09:14petit élément. Le vrai élément, c'est
09:16qu'est-ce qu'on fait pour être souverain en matière
09:18d'IA ? Comment est-ce qu'on fait pour ne pas devenir une colonie
09:20numérique sino-américaine ?
09:22C'est tous ces enjeux-là. Et est-ce que
09:24recevoir Elon Musk est une bonne idée ? Moi, je pense que oui.
09:26C'est tout ce travail-là qu'il va falloir réfléchir.
09:28Et ça, c'est le sommet de l'IA.
09:30Et c'est une bonne façon de l'annoncer. Sinon, on n'en parlerait pas
09:32ce soir s'il n'avait pas fait ses deepfakes.
09:34Peut-être que dans un certain nombre
09:36de foyers français, de gens qui
09:38regardent les réseaux sociaux, on ne se soucierait pas
09:40de ce sujet crucial de l'IA s'il n'y avait pas eu cette communication.
09:42C'est un bon pari
09:44et que c'est plutôt habile.
09:46Bruno Bonnel, qui est secrétaire général pour l'investissement en charge
09:48de France 2030, sera mon invité dans ce
09:50studio juste après le journal de 20h.
09:52On va lui demander des
09:54précisions. Et puis, je voudrais qu'on parle
09:56juste après le journal permanent
09:58de l'affaire Merwan Benlazar,
10:00qui ne sera plus sur
10:02France Télévisions mais sur France Inter.
10:04Malgré la polémique et les accusations
10:06d'islamisme, Rachid Haddati a tranché.
10:08On va en parler dans un tout petit instant.
10:10Il y a des tweets qui ont été exhumés
10:12qui sèment le trouble.
10:14Jules Taurez et Paul Melun, c'est tout de suite sur Europe 1.