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00:00C'est intéressant quand même cette insulte « sale chienne ».
00:02La chienne, en gros, c'est quoi ? C'est l'animal qui enchaîne les gestations jusqu'à très tard,
00:08qui n'a pas de mâle assigné, si ce n'est peut-être éventuellement son humain de référence.
00:11C'est celle qui ne se respecte pas, entre guillemets, et qui vraiment enchaîne les partenaires.
00:16Alors que le chien, dans l'insulte, par exemple, je ne sais pas, être en chien, sale chien,
00:21le chien, en fait, c'est celui qui est frustré, c'est celui qui n'a pas assez de conquêtes,
00:26en fait, c'est celui qui ne baisse pas.
00:28Donc, c'est assez intéressant de voir que la chienne, c'est celle qui baisse trop, en fin de compte,
00:32et le chien, c'est celui qui ne baisse pas assez.
00:34C'est quand même intéressant quand même que, finalement, le fait de féminiser cette insulte,
00:40ça lui donne un sens juste radicalement opposé.
00:43L'insulte « chienne » n'a pas fait encore complètement l'objet d'une appropriation féministe.
00:48C'est le cas dans sa version anglo-saxonne « bitch ».
00:52« Bitch », c'est quand même un terme qui, lui, a été récupéré,
00:55approprié, je dirais, plutôt que récupéré par les féministes,
00:59mais aussi par les musiciennes, même par les drag queens.
01:01Enfin, je veux dire, le terme « bitch », c'est un terme, aujourd'hui, d'empowerment, on va dire.
01:06« Chienne », en français, pas tout à fait, en fait.
01:10On n'y est pas encore complètement chienne, ça reste quand même une insulte très sexuelle
01:16qui n'a pas encore tout à fait fait l'objet d'une quelconque forme d'empowerment, quoi.