Des couches compostables par l’industrie ou qui peuvent servir à la production de biogaz, c’est l’idée de la start-up Mundao.
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00:00Smart Ideas, notre rubrique start-up, notre invité est avec nous en duplex de Bordeaux,
00:11Stéphanie Mazet, la co-fondatrice de Mundao, bonjour, vous l'avez créé en 2015 avec
00:18votre mari Étienne Mazet, et avec quelle idée, racontez-moi ?
00:21L'idée c'était de développer et de commercialiser la première couche bébé compostable industriellement
00:28avec l'idée de faire de la couche bébé non plus un déchet mais une ressource et
00:33de pouvoir valoriser ce déchet qui est plein de matières organiques et qui aujourd'hui
00:37est enfoui ou incinéré, donc l'idée c'est de le sortir des ordures ménagères pour
00:40aller faire du compost ou du biogaz via le compostage industriel ou la méthanisation.
00:44Bon alors il y a l'idée et puis ensuite il y a la réalisation, combien d'années
00:49de recherche et développement, vous en êtes où ?
00:51Oui tout à fait, comme vous dites on est parti de l'idée et on a mis en place tout
00:56un processus de R&D avec un réseau de partenaires, des ingénieurs, l'université, des industriels,
01:02notre fabricant de couches et pendant 5 ans on a essayé des choses, on a travaillé à
01:07l'éco-conception de notre couche, c'est-à-dire remplacer les matériaux pétro-sourcés par
01:12des matériaux bio-sourcés et compostables industriellement, donc ça c'était une partie
01:16du travail, la R&D technique et puis ensuite il y a une partie de R&D plus opérationnelle
01:21pour mettre en place des filières d'utilisation et de valorisation de notre couche et là
01:26on travaille avec des territoires, avec des communes, avec des villes, des agglos, des
01:30métropoles pour proposer nos couches dans les crèches municipales, également quelques
01:35crèches privées et on construit toute la filière de valorisation qui va permettre
01:39de trier la couche, de la collecter et ensuite de l'amener sur les plateformes de compostage
01:44industriel pour faire aujourd'hui le compost qui est produit et qui retourne au sol.
01:51Qu'on comprenne l'enjeu principal, ça représente quoi cette montagne de déchets ?
01:56Alors vous, vous essayez de faire en sorte, on a bien compris, que ce ne soit plus des déchets,
01:59mais cette montagne de déchets, des couches jetables ?
02:03Alors les couches bébés, c'est à peu près 6% des ordures ménagères, c'est-à-dire 500 000 tonnes
02:09de déchets par an en France, 500 000 tonnes et ça appartient à la catégorie des textiles
02:16sanitaires à usage unique, donc des produits d'hygiène jetables, tout plastique et aujourd'hui
02:21ces déchets sont enfouis ou incinérés. Il faut savoir également que c'est la catégorie de déchets
02:25qui augmente le plus aujourd'hui. On a des solutions pour les biodéchets, on a des solutions pour le
02:31recyclage des plastiques, des cartons, etc. Mais les textiles sanitaires à usage unique
02:36aujourd'hui n'ont pas de solution de valorisation. Donc sortir les couches bébés, ça permet de
02:40trouver une solution à 6% des déchets, donc avec un seul produit, l'impact est vraiment
02:45significatif. Donc c'est un levier majeur et donc cette logique, vous avez commencé à l'expliquer,
02:50il faut créer une filière en fait, c'est ce que vous avez dû faire, parce qu'il n'y avait pas
02:54de filière de récupération des couches usagées. Malheureusement non, ça n'existait pas, donc
03:00c'est vraiment le travail qu'on a mené avec nos premiers clients, les territoires pionniers qui
03:04ont utilisé Popotin, puisque c'est le nom de notre couche, donc dans les villes de Bordeaux,
03:09dans les villes de Lyon, dans les villes de Poitiers, on a travaillé en mettant en place,
03:14avec les crèches municipales, donc l'utilisation de la couche dans les crèches. En crèche, ça n'implique
03:20pas un grand changement en fait, les professionnels doivent juste trier la couche dans une deuxième
03:23poubelle, donc il y a une deuxième poubelle dans les salles de change pour les couches
03:27compostables et ensuite le collecteur vient récupérer ces poubelles de couches compostables
03:33triées et usagées. Et on monte ces réseaux de collecte avec des acteurs de la collecte locaux,
03:39que ce soit des entreprises, des associations, des entreprises d'insertion comme la Croix-Rouge
03:44Insertion par exemple, et ensuite on a identifié et monté des partenariats avec des acteurs de la
03:51valorisation, donc qui compostent déjà par exemple les biodéchets, les bouts de stations d'épuration,
03:55et eux, ils vont mettre en place le processus de compostage pour avoir un compost de qualité
04:01qui puisse retourner au sol. Ça veut dire que vous n'avez que des clients B2B ou alors des
04:06particuliers, des jeunes couples qui viennent d'avoir un enfant peuvent acheter votre couche
04:10compostable ? Alors le B2C c'est la prochaine étape, aujourd'hui on est vraiment en déploiement
04:15auprès des crèches municipales et des crèches privées, on a quelques clients de gros groupes
04:19de crèches privées et on a commencé par les crèches parce qu'en quelque sorte il y a beaucoup
04:23de couches usagées au même endroit donc ça a facilité les collectes et donc on a commencé
04:28par ce B2B et l'utilisation en crèche publique pour ensuite mettre les filières de valorisation.
04:34La prochaine étape comme vous l'avez dit ce sont les familles puisque 85% du déchet couche est dans
04:39les familles donc pour avoir un vrai impact sur les ordures ménagères en fond ou incinérée il faut
04:43aller chercher ce gisement donc ça c'est l'étape sur laquelle on est en train de travailler pour
04:47proposer les couches aux particuliers et imaginer de la collecte en point d'apport volontaire comme
04:52par exemple cela est en train de se mettre en place avec les biodéchets dans la plupart des
04:56villes françaises. Mais l'impact significatif sera auprès des familles. On l'a bien compris,
05:01merci beaucoup Stéphanie Mazet et bon vent à Mundao. Voilà c'est la fin de ce Smart Impact,
05:06merci à toutes et à tous de nous suivre et de votre fidélité. Abyss Smart for Change, salut !