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00:00– Baromètre du Cevipof sur la confiance en la vie politique qui vient d'être publié,
00:03en tout cas qui montre que les indicateurs en France
00:05se sont énormément dégradés cette année.
00:07Et la France, les Français sont beaucoup plus pessimistes
00:09vis-à-vis de leur classe politique que leurs voisins italiens, allemands et irlandais.
00:13Alors on a beaucoup parlé ces derniers mois de la crise politique,
00:16même de crise des institutions, est-ce que la crise de la confiance
00:18c'est quelque chose dont on parle assez ?
00:20– La crise de la confiance elle est pour la plupart des institutions,
00:23à part quelques-unes.
00:24Bien sûr, les institutions politiques et donc le monde politique.
00:28Mais aussi, par exemple, moi qui suis un spécialiste de l'école,
00:31la crise de confiance dans notre école est tout aussi considérable.
00:34La crise de confiance dans les entreprises,
00:36la crise de confiance en université, à part peut-être l'armée,
00:40et aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas dans le passé,
00:42l'effort de l'ordre, la police nationale, la gendarmerie,
00:46je pense aujourd'hui qu'il y a une défiance sur les institutions.
00:50Il y a une défiance aussi sur les institutions de notre justice.
00:53Et que tout ça est très, très, très grave.
00:55Et qu'il faut en effet, peut-être tous collectivement,
00:59et en disant tous collectivement, j'englobe aussi les journalistes,
01:02nous réfléchissons dans la manière dont nous abordons les choses
01:05à cette crise de confiance.
01:06C'est pour cela que parler de l'élection présidentielle matin,
01:09midi et soir, alors qu'elle est prévue pour 2027,
01:13et alors qu'il y aura d'autres élections,
01:14par exemple les élections municipales,
01:16qui adressent autant les Françaises et les Français
01:19que l'élection présidentielle,
01:20c'est peut-être aussi contribuer à cette défiance
01:23où nous avons, je crois, collectivement, les élites,
01:26les universitaires, les philosophes, les politiques, les journalistes,
01:30tous peut-être fait en sorte qu'il y ait une défiance généralisée.
01:33Et celle-ci est extrêmement grave.
01:34Donc je pense qu'il est nécessaire un petit peu de calmer le jeu,
01:39de se dire que chaque sujet mérite d'être traité au fond.
01:42C'est pour cela que quand on parle d'élection présidentielle,
01:44moi je dis, qu'est-ce qu'on va dire aux Français ?
01:47Quelles sont les priorités ? Quels sont les débats ?
01:50Commençons par les débats et peut-être que nous réintéresserons
01:53à la politique si on en fait toujours une guerre entre des écuries,
01:58dans une vision très personnalisée de la politique.
02:03Vous faites des comparaisons avec les autres pays d'Europe.
02:06Mais dans les autres pays d'Europe,
02:07les élections sont beaucoup moins personnifiées.
02:10D'abord, il n'y a pas l'élection présidentielle.
02:12Quand je regarde les résultats des élections en Espagne,
02:15qui est voisine du département que je représente au Sénat,
02:18je peux dire que les visages des parlementaires élus
02:21n'apparaissent jamais à la télévision le soir.
02:23Les partis politiques et le nombre d'élus,
02:25il n'y a aucun visage qui apparaît.
02:27Parce qu'avant tout, ce sont les blocs politiques,
02:30c'est-à-dire les idées, les affrontements qui peuvent exister,
02:32les convictions des uns et des autres qui sont prises en compte,
02:35et pas les personnalités.
02:36On a trop personnifié la vie politique française.
02:39Et quand on personnifie, on présente des hommes et des femmes
02:43avec tous les défauts parce que ce ne sont que des hommes et des femmes.
02:46Il est grand temps de revenir aux idées.
02:48C'est peut-être un peu un vœu pieux que je suis en train d'exercer.
02:51Mais je pense que c'est certainement la solution.
02:52Et regardons ce qui se passe ailleurs, en Europe,
02:55et on voit bien que la personnification, ça peut être la pire des choses.
02:58On le voit bien d'ailleurs aux États-Unis.