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00:00C'est vrai que ces derniers mois, on a beaucoup parlé ici de crise politique, de crise des institutions.
00:05Est-ce que la crise de la confiance, c'est quelque chose qu'on a peut-être un peu aussi sous-estimé ?
00:10Je pense pas qu'on l'ait sous-estimé. Je pense que malheureusement, cette défiance vis-à-vis du monde politique, de la classe politique,
00:18elle est présente depuis un certain nombre d'années, elle est même latente.
00:23Mais il est vrai que les événements que nous avons connus tout au long de l'année 2024,
00:28en particulier cette dissolution, que les Français n'ont pas compris,
00:32mais bien évidemment l'instabilité qui a suivi la dissolution,
00:37parce que plus grave encore, le fait que notre pays n'ait pas de budget,
00:41qu'il y ait une défiance vis-à-vis d'un pays qui se retrouve sans avoir de budget,
00:47même si on a voté une loi spéciale, a très certainement aggravé cette perte de confiance
00:54et fait en sorte que les Français aujourd'hui sont extrêmement inquiets, préoccupés,
01:02et qu'ils pensent qu'aujourd'hui notre pays, en tout cas la situation politique dans notre pays,
01:07n'est pas prête malheureusement de s'arranger, de s'améliorer.
01:10Est-ce que vous, c'est une dégradation cette confiance que vous avez sentie sur le terrain,
01:13auprès des militants LR et plus largement des électeurs ?
01:16Alors je pense que, je sais pas si on devait la traduire par une perte de confiance,
01:21ce que j'ai ressenti moi sur le terrain, c'est que cette absence de budget,
01:26cette instabilité politique, institutionnelle, financière, bien évidemment,
01:31a préoccupé pendant de longues semaines nos concitoyens au premier chef.
01:36Et que forcément, cette instabilité a pu créer un climat de suspicion supplémentaire,
01:43et force est de constater que lorsqu'on voit encore ce qui se passe,
01:48plus particulièrement il faut le dire, à l'Assemblée nationale,
01:51avec les images qui sont diffusées, nos compatriotes, nos concitoyens,
01:56pensent qu'effectivement la classe politique aujourd'hui n'est pas à la hauteur des responsabilités
02:02qui doivent être les siennes, et offrent une image qui malheureusement les inquiète,
02:10mais plus encore les dégoûte je dirais.
02:12Et moi j'étais encore ce week-end avec des maralpins dans le cadre de fêtes patronales,
02:19où ils me disaient, c'est pas possible, c'est pas possible de se comporter ainsi,
02:23et c'est pas possible que la classe politique ne prenne pas conscience
02:26qu'il faut véritablement montrer qu'aujourd'hui on s'inscrit dans une trajectoire,
02:31on s'inscrit dans une trajectoire de responsabilité, de savoir où l'on veut aller,
02:36et surtout de porter des réformes.
02:39Je crois que c'est ça surtout qui aujourd'hui les inquiète,
02:41et qui forcément se traduit par un délitement de la confiance qu'ils accordent à leurs représentants politiques,
02:48mais particulièrement nationaux, parce qu'il faut encore souligner quand même
02:52que fort heureusement au niveau local, les maires continuent à avoir une cote de confiance
02:57qui est importante de la part de leurs concitoyens,
03:00tout simplement parce qu'ils savent que ces maires sont au travail,
03:03que ces maires sont bien évidemment dans la proximité, dans l'écoute,
03:07et ça c'est important de maintenir ce socle de la démocratie locale
03:11au regard de ce qui se passe au niveau parlementaire et au niveau national.
03:14On voit que 68% des Français estiment que le gouvernement actuel est légitime,
03:19un gouvernement auquel participent les LR.
03:22On a beaucoup parlé du fait que peut-être qu'il fallait en terminer avec le fait majoritaire
03:26et désormais fonctionner sur un système de coalition comme par exemple font beaucoup les Allemands,
03:33est-ce que ça veut dire que finalement parmi les électeurs c'est mal perçu, mal interprété,
03:39est-ce qu'il y a un manque de clarté avec ce type de fonctionnement ?
03:42D'abord je voudrais dire que je ne pense pas du tout que le gouvernement est illégitime,
03:46le gouvernement aujourd'hui il répond à une réalité politique
03:50qui était celle d'absence de majorité, qu'elle soit absolue et encore plus relative
03:56et donc pour que notre pays puisse continuer à fonctionner,
04:00la solution a été de trouver ce socle commun
04:04dont on peut penser qu'il n'est peut-être pas bien évidemment la solution
04:08à toutes les préoccupations de nos concitoyens
04:10mais aujourd'hui c'est quand même la seule façon d'avoir un pays qui continue à fonctionner
04:14donc il n'est pas illégitime.
04:16Après est-ce qu'on en a fini avec le fait majoritaire ?
04:19Je ne suis pas sûre que ce soit le fait majoritaire qui soit en cause.
04:22Aujourd'hui on a une assemblée nationale qui est fragmentée,
04:25fragmentée plus particulièrement depuis cette dissolution.
04:28Effectivement je pense que si des élections venaient à avoir lieu ça ne changerait pas.
04:33Me semble-t-il la physionomie de l'assemblée nationale telle qu'elle est aujourd'hui.
04:37On a 45% des français qui estiment que des élections ne changeraient rien.
04:40C'est un chiffre qui est jugé,
04:42Bono-Cottrez parle d'une anomalie par rapport à nos voisins européens.
04:45C'est pour ça que je pense qu'aujourd'hui ce qu'on a besoin avant tout pour retrouver de la confiance
04:49c'est de la stabilité et d'essayer de mettre fin à cet immobilisme qui inquiète.
04:55Alors je sais bien que ça va être compliqué compte tenu du délai
04:59dans lequel se trouve la prochaine élection présidentielle 2027.
05:03Mais il faut essayer de mettre à profit pour que l'année et demie à venir
05:07puisse montrer une trajectoire, une direction
05:10et que certaines réformes, certaines priorités puissent être identifiées
05:14parce que ce sont elles qui seront de nature à faire en sorte que nos concitoyens
05:18considèrent effectivement que tout n'est pas perdu
05:21et que dans l'attente de l'élection présidentielle qui sera l'élection reine
05:25et qui permettra de remettre les choses à plat
05:28ou en tout cas de voir ce qu'il en ressortira
05:31et qu'avant ce soit mis à profit pour justement enclencher quelques réformes
05:36mener à bien quelques priorités qui rassurent nos concitoyens.
05:40Je vous remercie Mme Estrosi-Sasson