Xavier Melki, maire de Franconville : «On ne s'intéresse pas assez aux familles qui subissent la délinquance», sur CNEWS
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00:00Alors, nous, on a la chance dans le Val-d'Ouest, pour le coup, d'avoir un préfet qui est proactif.
00:04Mais ce n'est pas le juge.
00:06Le préfet, il fait comme nous.
00:08Et quand il y a une décision de justice, c'est compliqué.
00:10Là, aujourd'hui, moi, à Franconville, j'ai toujours des émeutiers de 2023 qui sont dans leurs logements sociaux,
00:15dont certains ont été condamnés à la prison ferme.
00:19Donc, vous avez des individus qui ont brûlé, cassé pendant les émeutes,
00:24qui ont été condamnés à combien de prison ferme ?
00:2730 mois.
00:2830 mois de prison ferme et qui bénéficient d'un logement social,
00:31donc qui bénéficie de la solidarité nationale.
00:34Et qu'est-ce que la justice vous dit quand vous...
00:36Pour l'instant, elle ne dit rien parce qu'on n'a que des reports, et des reports, et des reports.
00:40À Franconville, j'ai fait le choix d'avoir un agent municipal,
00:44donc encore de l'argent public, qui s'occupe de ça,
00:47qui constitue les dossiers, qui travaille avec un avocat que la ville paye,
00:52parce qu'il y a le fameux RGPD, donc on ne peut ni donner les noms, ni donner les adresses,
00:56donc on saisit les bailleurs sociaux en disant « rapprochez-vous de notre avocat, lui a le dossier ».
01:01Et puis, c'est reporté, on en a un, ça fait 3 ou 4e report devant la justice.
01:05Donc, on a quelques délibérés qui vont arriver.
01:07Alors, il y a eu à un moment donné un expulsé, peut-être un mois ou deux après les émeutes,
01:12mais c'est parce qu'il n'avait pas payé ses loyers depuis déjà pas mal de temps
01:15et que l'ordonnance d'expulsion avait déjà été rendue.
01:18Rien à voir avec la délinquance.
01:19Ça veut dire que la justice privilégie, de fait, les délinquants aux 90% de familles, 95% de familles qui se comportent bien
01:32et qui subissent la présence de ces délinquants comme voisins ?
01:35Je pense qu'on ne s'intéresse pas assez aux familles qui subissent la délinquance
01:39et aux gens qui attendent un logement social.
01:41Et effectivement, tout est sclérosé.
01:44Parce que vous avez des familles qui attendent des HLM et qui ne posent pas de problème.
01:47Exactement.
01:48Expliquez-nous.
01:50Je vais prendre l'exemple.
01:52Beaucoup de mères reçoivent leurs habitants et vous avez un couple qui vit dans le parc privé en location.
02:00Ils ont deux enfants, scolarisés sur la commune, tout se passe bien.
02:03Jusqu'à ce que le couple décide de se séparer.
02:05Et puis, ils viennent nous voir en disant
02:08« On ne va pas, en plus du divorce, faire subir à nos enfants un déménagement,
02:12un changement de ville, un changement d'école.
02:14Est-ce qu'on peut avoir des logements sociaux, s'il vous plaît ? »
02:17Et on leur dit quoi ?
02:18« Non, parce qu'en fait, j'ai toujours les émeutiers qui sont dedans et je n'arrive pas à les faire partir. »
02:23Voilà ce qu'on vit tous les jours.
02:25Et un autre exemple, vous avez des gens dans des immeubles qui viennent vous voir en disant
02:29« On n'en peut plus de cette famille parce qu'il y a les clients, les fournisseurs, le contrôle d'accès.
02:35Et c'est comme ça que ça fonctionne. »
02:36Et tout le monde le sait.