L'avocat pénaliste, Vincent de la Morandière, a parlé a abordé le sujet de la violence entre gangs rivaux lors de son intervention sur le plateau de Soir Info : «Éduquer un mineur qui a des problèmes de délinquance, c'est aider à éviter de le maintenir dans la délinquance».
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00:00 - On peut rien vous cacher. - Non parce que vous faites l'ombre de la tête quand vous n'êtes pas d'accord, pourquoi je le vois ?
00:03 - Effectivement, je ne suis pas très à l'aise avec ces pétitions de principe.
00:09 Alors, la première chose c'est que la justice pénale des mineurs, elle fonctionne avec une réalité qui peut déplaire à certains.
00:17 C'est qu'on ne traite pas un mineur de 13 ans comme on traite un mineur de 16 ans,
00:21 comme on traite un adulte de 18 ans mais qui reste un jeune adulte,
00:25 et comme on traite un délinquant chevronné qui en a 30 ou 40.
00:29 C'est la première chose. En fait, la règle de base c'est qu'il faut regarder qui on juge.
00:34 - L'enfant de 13 ans n'est pas l'enfant de 13 ans d'il y a 40 ans.
00:38 - Après, la deuxième chose c'est qu'on considère, la justice pénale des mineurs considère que tout mineur
00:45 qui est confronté à sa propre responsabilité et sa responsabilité pénale,
00:50 est aussi par certains côtés, et là c'est quelque chose de positif à mon sens,
00:56 considéré comme victime de ses propres agissements. C'est-à-dire qu'il faut l'aider à sortir de lui-même,
01:01 sortir d'une structure pathologique, d'une vie pathologique qui le pousse à commettre des infractions.
01:08 Donc ça c'est la deuxième chose. Et je pense qu'aucun d'entre nous ne serait prêt à renoncer.
01:13 Pourquoi ? Parce que c'est aussi une question d'investissement sur l'avenir.
01:18 Éduquer un mineur qui a des problèmes de délinquance, c'est aider à éviter de le maintenir
01:24 ou de le rester s'enfermer dans la délinquance. Après, il y a un troisième phénomène,
01:29 et à mon avis que vous négligez, vous dites que c'est de plus en plus violent, de plus en plus jeune, etc.
01:40 Moi j'ai défendu un homme de 62 ans, qui n'avait passé que 17 ans de sa vie en dehors de la prison.
01:48 Vous voyez, 17 ans. Tout le reste, il l'avait passé en prison, il avait commis des faits extrêmement graves,
01:54 extrêmement répréhensibles. Il avait pris en otage un policier qu'il avait fini par tuer, on va être clair,
02:01 parce qu'il considérait que cramer pour cramer, autant essayer de faire disparaître l'épreuve.
02:06 Et donc c'est vraiment quelque chose d'extrêmement grave. Mais ce jeune, cet homme qui était vieux maintenant,
02:13 avait menti sur son âge, la première fois quand il avait 12 ans, pour pouvoir aller en prison.
02:20 C'est-à-dire qu'en fait, pour pouvoir avoir la reconnaissance effectivement du groupe,
02:25 et pour pouvoir passer pour un dur, etc., il avait été obligé de mentir sur son âge auprès de la justice,
02:34 en prétendant être né un an avant, pour avoir plus de 13 ans et pour pouvoir aller en prison.
02:43 Et donc en fait, se pose la question, et moi je vais finir là-dessus, dans la question éducative,
02:49 face aux très jeunes délinquants, de l'absurdité, effectivement, qui peut régner dans l'esprit et dans la vie de ces groupes-là.
02:59 Et j'aimerais savoir par quoi vous proposez de remplacer, on sait qu'ils suivent des logiques délinquentancielles absurdes,
03:08 et qu'est-ce que vous proposez à ces jeunes lâches ?
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