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Mercredi 12 février 2025, SMART IMPACT reçoit Cécile Flament (Cofondatrice, Tribee) , Antoine Nogier (fondateur, Sun’Agri) et Chamaï Winograd (Directeur Marketing, BeeOdiversity)

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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Smart Impact, l'émission de celles et ceux
00:11qui font de la transformation environnementale et sociétale un axe fort de leur stratégie
00:16et voici notre sommaire.
00:18Mon invité, c'est Chamaï Vinograd, directeur marketing de Bio-University qui propose un
00:23outil de mesure de la biodiversité grâce à l'analyse du pollen collecté par les
00:28abeilles.
00:29Dans le zoom de ce Smart Impact, on parlera d'agri-voltaïsme, on verra pourquoi c'est
00:34l'une des solutions à la crise agricole, à la fois en termes de décarbonation mais
00:37aussi de hausse de rendement et puis dans notre rubrique start-up, je vous présenterai
00:43Tribi, c'est une cagnotte en ligne qui permet de reverser 5% des montants des cadeaux à
00:48une association.
00:49Voilà pour les titres, c'est parti, c'est Smart Impact.
00:52L'invité de Smart Impact, c'est Chamaï Vinograd, bonjour, bienvenue, vous êtes
01:04le directeur marketing de Bio-University, entreprise née en Belgique il y a une douzaine
01:09d'années.
01:10J'ai lu en préparant l'émission, solution de surveillance et d'assainissement de l'environnement
01:15sauf que derrière, il y a une idée assez géniale, racontez-moi.
01:18Alors Bio-University, c'est née effectivement il y a 12 ans en Belgique avec deux co-fondateurs,
01:23un scientifique et puis un entrepreneur qui mène Guyenne, qui a fait ses recherches notamment
01:27sur les causes de mortalité des abeilles à l'époque et qui est accompagné par Michael
01:31Van Kutsen qui lui justement s'occupe plutôt du développement commercial et a développé
01:35la boîte et a accompagné notamment le développement du modèle économique.
01:39A l'origine, leur idée c'était que la biodiversité, ça peut simplement permettre
01:44aux entreprises de créer de la valeur et donc c'est vraiment notre mantra chez nous,
01:47c'est que la biodiversité, ce n'est pas un obstacle au développement économique,
01:51bien au contraire, ça peut être un atout si il est bien pensé et on réfléchit bien
01:56à la manière dont on peut faire levier sur la biodiversité pour se différencier et
02:00créer de la valeur à la fois économique, sociale et environnementale.
02:03Donc ça, c'est le principe général et puis ensuite, il y a le biodiversité, c'est
02:08le bide d'une abeille évidemment, quel rôle jouent les abeilles dans votre modèle ?
02:11J'y viens effectivement.
02:12Donc, il y a deux dimensions dans notre travail, tout d'abord l'accompagnement stratégique
02:16de vos rencontres, entités publiques et corporettes pour définir leur stratégie
02:21biodiversité, comment l'apprendre tout au long de leur chaîne de valeur et donc trouver
02:24justement des opportunités grâce à la biodiversité, réduire la pollution et j'y viens.
02:28Donc, la deuxième dimension, c'est la gestion de projets sur site et là, pour gérer des
02:33projets et concrètement gérer la gestion de ces sites et notamment de ces espaces vivants,
02:39on a besoin de données et pour écouter de la donnée, les fêtiser, c'est là que ça
02:44devient très original.
02:45Exactement.
02:46Donc, on va s'appuyer sur le comportement naturel des abeilles domestiques qui en fait
02:50pollinisent, donc vont butiner des fleurs, des petites fleurs vide-abeilles et lorsqu'elles
02:55reviennent avec ce pollen qui va contenir concrètement l'ADN de toutes les plantes
02:59qu'elles ont pollinisées et qu'elles vont également accumuler tous les polluants malheureusement,
03:04mais ce qui va nous permettre nous, derrière en analysant tout ça, de connaître toute
03:07la palette végétale d'un site, savoir s'il y a des carences spécifiques par exemple
03:11à certains moments, s'il y a des espèces invasives qui est une cause aussi de l'effondrement
03:18malheureusement de la biodiversité et également donc détecter toute la pollution industrielle
03:22et agricole, par exemple 500 pesticides, les métaux lourds, les polluants éternels etc.
03:27Et alors, pour bien comprendre, je repars des abeilles, donc elles vous servent de vigie
03:32en quelque sorte, ensuite qu'est-ce qui se passe ? Ça permet de définir des plans d'action
03:37pour préserver cette biodiversité ?
03:39Exactement, l'idée c'est de collecter effectivement de la donnée sur site et cette donnée, c'est
03:44de l'interpréter grâce à nos équipes scientifiques, donc on a des écologues, des ingénieurs
03:47agronomes, une expertise scientifique pour analyser tout ça et derrière en rendre compte
03:56à nos clients qui vont pouvoir engager les parties prenantes, les différentes parties
03:59prenantes au niveau d'un territoire et pouvoir comme ça mener des plans d'action, concrètement
04:03planter telles espèces à tel moment pour gérer son espace vert par exemple avec des
04:11entretiens particuliers à certaines périodes de l'année pour optimiser justement la régénération
04:15de la biodiversité au milieu de la pollution.
04:16Ça veut dire que vos principaux clients sont quoi ? D'abord des collectivités locales ?
04:20Pas seulement.
04:21Pas seulement, on a concrètement trois types de clients, on va avoir dans un premier temps
04:27des acteurs économiques pour qui le vivant, la biodiversité est concrètement au cœur
04:32de leur business model, on va parler par exemple de l'agriculture, des producteurs
04:36et gestionnaires d'eau, donc pour eux ils ont un intérêt à protéger leur ressource
04:42principale pour pérenniser leur activité, ensuite on va avoir des acteurs économiques
04:47qui eux ont un impact sur la biodiversité, donc là l'idée ça va être d'être neutre
04:50voire positif en termes d'impact sur la biodiversité, on va accompagner des industriels, des acteurs
04:55de l'immobilier, on adresse de manière générale vraiment tous les pans de l'économie et
05:00enfin effectivement les collectivités territoriales et les entités publiques qui elles m'envoient
05:05un intérêt de simplement sociétal à protéger la nature et pouvoir faire bénéficier nos
05:13concitoyens d'un environnement qui soit sain.
05:15Je voudrais rappeler un constat qui malheureusement est assez désastreux sur la chute de la biodiversité
05:24planétaire, c'est le WWF qui nous donne ces chiffres, 60% des populations d'animaux
05:30sauvages perdus en 40 ans, c'est une question très générale mais est-ce qu'on peut inverser
05:38cette tendance d'après vous, est-ce que vous vous voyez, parce que là vous avez une
05:41douzaine d'années d'expérience, le fait d'avoir redonné de la biodiversité à des
05:47territoires ou à des espaces ?
05:49Il faut savoir effectivement que c'est possible, finalement ça ne coûte vraiment pas cher
05:53de le faire et ça nécessite justement de petites actions, ce qui est intéressant c'est
05:56qu'on est présent aujourd'hui sur 25 pays, 4 continents, à travers 140 projets par exemple
06:02sur l'année 2024 et on voit au fur et à mesure quand nos clients prennent justement
06:08des actions concrètes sur le terrain, réaménager une zone naturelle, diminuer l'utilisation
06:14de pesticides, c'est que très rapidement la nature reprend ses droits et on voit des
06:19espèces revenir, des espèces d'oiseaux, des poissons reprendre le cours de leur vie
06:24normale et simplement avec des petites actions et parfois on commence par le végétal et
06:28justement ça a des effets, on enclenche en fait un effet cascade avec un cercle vertueux
06:34qui va permettre le retour de ces espèces.
06:35Je ne suis pas assez connaisseur mais le périmètre d'action d'une abeille, je vous pose la question
06:43pour savoir si cette solution elle est valable sur des petites, des grandes surfaces ?
06:47Alors on a plusieurs solutions de mesures de la biodiversité, on a parlé du biomonitoring
06:52qui s'appuie sur le comportement des abeilles domestiques, donc il faut savoir qu'une abeille
06:56domestique elle va rayonner à 1,5 km autour de sa ruche et ça couvre une large surface
07:00de 700 hectares, donc ce qu'on appelle en fait c'est de la biodiversité à l'échelle
07:06du territoire, du paysage.
07:07Ensuite on travaille actuellement sur une autre solution, cette fois en s'appuyant sur les
07:11abeilles sauvages qui va restreindre ce cercle à 40 hectares, concrètement elles pollinisent
07:16et elles vont nicher à 350 mètres concrètement autour de leur nid parce qu'elles ne suivent
07:23pas forcément et la plupart du temps pas justement en ruche, elles ont un autre comportement,
07:27on appelle ça des abeilles solitaires souvent pour l'essentiel d'entraînement.
07:30Et alors pourquoi vous travaillez sur ce rétrécissement en quelque sorte ?
07:35Pour certains clients 700 hectares c'est simplement trop grand par rapport à leur rayonnement
07:41ou le besoin qu'ils ont pour récolter de la donnée au niveau de leur site, donc 40
07:45hectares on est plutôt à l'échelle d'un quartier et moins à l'échelle d'un territoire
07:49et d'une ville.
07:50Et enfin on peut également travailler sur ce qu'on appelle l'ADN environnemental, donc
07:53là on va faire des prélèvements sur site grâce à un écologue et on va pouvoir détecter
07:57au niveau de manière très localisée et quasiment au mètre carré près ce qui se passe sur
08:02un espace.
08:03Il y a une autre dimension qui me semble intéressante, c'est la mesure d'impact en fait.
08:08On est en plein débat sur la CRCRD, le bilan extra financier, le fait que les entreprises
08:14aujourd'hui les plus importantes soient tenues de publier un bilan extra financier.
08:18En matière de biodiversité on se dit souvent que c'est plus difficile d'avoir des données
08:24précises que quand il s'agit simplement de faire son bilan carbone.
08:27Est-ce que vous vous apportez des données finalement scientifiquement prouvées d'une
08:32certaine façon, qu'on peut intégrer à un bilan ?
08:33Effectivement, donc nos solutions sont à la fois très innovantes mais ça appuie sur
08:37la science et donc sont très solides, très fiables.
08:40Effectivement, comme vous le dites, la biodiversité c'est beaucoup plus complexe finalement que
08:44le carbone.
08:45On n'a pas l'équivalent tonne biodiversité, c'est très local d'un territoire à l'autre.
08:49La réalité est différente, c'est pas parce qu'on a beaucoup d'espèces que c'est forcément
08:52un bon signe.
08:53Donc il faut toujours réinterpréter malgré toutes ces données et donc c'est très compliqué
08:56aujourd'hui pour les gens qui font du reporting extra financier de fournir de la donnée qui
09:02ait du sens et surtout l'interpréter et la transcrire en termes d'action sur le terrain.
09:06Donc nous, effectivement, c'est notre travail de fournir ces données qui se rentrent dans
09:10les cadres justement de l'ESRS 4, de l'ACSRD ou encore l'ATNFD ou encore SBTN qui est en
09:18cours et on alimente justement ces reporting pour permettre, encore une fois, nous derrière,
09:21au-delà de la donnée, c'est vraiment permettre de l'action et donc permettre à ces grandes
09:26organisations de prendre des actions concrètes sur le terrain.
09:28Comme vous dites, SBTN c'est en cours, c'est-à-dire donc basé sur la science, c'est-à-dire
09:31c'est une labellisation, une certification que vous êtes en train d'obtenir, c'est-à-dire ?
09:36Ah non, le SBTN c'est l'équivalent biodiversité ou nature de SBTI qui était un framework
09:42en fait justement de reporting pour le carbone et qui est décliné et qui est donc, c'est
09:48simplement qui s'appuie sur de la donnée scientifique et encore une fois l'idée c'est
09:51de fournir une donnée qui soit solide, concrète et qui ait une convergence aussi des outils
09:58scientifiques ou de reporting pour derrière permettre une meilleure action.
10:01Je vois qu'on parle des polluants pour terminer, vous le dites, grâce aux abeilles, on détecte
10:08un certain nombre de polluants mais ça peut être très vaste les polluants, à quel point
10:14de précision on peut dire il y a tel et tel polluant dans la zone ?
10:18On identifie les polluants et on arrive à mesurer leur concentration.
10:21Donc on peut savoir par exemple, si je prends l'exemple de la pollution agricole, donc
10:27on va pouvoir mesurer plus de 500 molécules aujourd'hui de pesticides et on va savoir
10:32si ces pesticides sont par exemple internés et bannis dans l'Union Européenne, on pourra
10:36savoir également la concentration, savoir s'il est au-dessus ou en-dessous des seuils
10:40réglementaires.
10:41Et donc l'idée après, une fois qu'on a détecté ça, c'est de travailler avec les parties
10:44prenantes et les agriculteurs pour trouver des alternatives et pourquoi pas s'orienter
10:48sur des pratiques plus vertueuses en termes environnementaux et notamment aller vers l'agriculture
10:55régénératrice.
10:56On a des exemples par exemple où, je ne sais pas, on avait un projet en Alsace où sur
11:02trois ans, on a diminué l'utilisation de 25 pesticides différents à mon set concrètement
11:08et surtout en étant en-dessous des seuils réglementaires, donc d'utiliser simplement
11:13ces outils parce que parfois, malheureusement, il n'y a pas le choix, mais de les faire
11:17de manière beaucoup plus raisonnée et de manière beaucoup plus respectueuse de l'environnement,
11:21ce qui est meilleur pour l'environnement, forcément la biodiversité, mais aussi pour
11:24les gens qui manipulent aussi ces produits.
11:25Évidemment.
11:26Merci beaucoup Chamay Vinograd et à bientôt sur Be Smart For Change.
11:29On passe tout de suite à notre Zoom sur l'agrivoltaïsme.
11:32Dans le Zoom de ce Smart Impact, on parle d'agrivoltaïsme avec Antoine Nogier.
11:45Bonjour.
11:46Bonjour.
11:47Bienvenue.
11:48Vous êtes le président de Sun Agri.
11:49On va commencer par être très pédago et vous allez nous réexpliquer ce qu'est l'agrivoltaïsme.
11:54L'agrivoltaïsme, en quelques mots, c'est un outil agricole.
11:57Ça consiste en une solution qui va faire de la protection climatique des cultures ou
12:03des élevages.
12:04C'est une solution qui sera située au-dessus de champs et qui va apporter de l'ombrage
12:11et piloter le microclimat.
12:13Vous avez noté que pour l'instant, je n'ai pas parlé d'électricité.
12:16En fait, il se trouve qu'en pilotant le microclimat, on va utiliser aussi des panneaux solaires
12:23pour produire de l'électricité.
12:25Mais j'ai insisté d'abord sur le fait que ça soit un outil agricole parce que le premier
12:32objectif, c'est d'apporter de l'impact à l'activité agricole et des services directs.
12:36Oui.
12:37Alors, on va parler des deux.
12:38On va parler effectivement de l'aspect protecteur et puis évidemment de cette électricité
12:45produite et puis de rendement d'une manière générale.
12:47Pourquoi c'est utile pour rendre une agriculture plus résiliente face au changement climatique ?
12:54Je veux bien que vous m'expliquiez ça.
12:55Alors, le changement climatique, il a des impacts désastreux.
13:00On l'a vu ces dernières années, on est dans les pires récoltes qu'on ait jamais
13:04vues depuis plus de 50 ans.
13:05Et en fait, il fait que le vivant n'est plus capable de s'adapter dans les extrêmes,
13:10les extrêmes en moins et les extrêmes en plus.
13:13Il y a soit trop d'eau, soit pas assez, soit trop de chaleur, soit un gel tardif.
13:18Et donc en fait, qu'est-ce qu'on va faire avec l'agribolitéisme ?
13:21On va réguler, adapter, piloter le microclimat et le protéger des extrêmes.
13:27C'est un peu comme vous et moi, quand on a trop chaud ou quand le climat ne nous va
13:31pas, on marche avec nos jambes et on se déplace pour aller dans un endroit qui nous est plus
13:35favorable, soit plus ensoleillé, soit de l'ombre, soit une protection.
13:39La plante, elle ne peut pas faire ça et en fait, les agressions climatiques qu'elle
13:43subit aujourd'hui font que ça lui fait baisser son rendement, ça fait que ses rendements
13:47s'effondrent, c'est ce qu'on mesure aujourd'hui.
13:48Donc, imaginons, ça peut avoir un effet bouclier contre les hausses de température
13:53par exemple ?
13:54Alors, ça va.
13:55Et typiquement, pendant les hausses de température et les canicules, on va la protéger.
13:58Donc les panneaux vont être complètement fermés par exemple ?
14:01Les panneaux vont être fermés et vont apporter un maximum d'ombrage et ce faisant, on va
14:05lui éviter de transpirer abondamment comme vous et moi, on le ferait en plein soleil.
14:09Et puis à l'inverse, quand la plante a besoin de faire de la photosynthèse, on va l'éclairer
14:13et on va lui passer le rayonnement.
14:16Alors là, c'est surtout sur la technologie que nous développons qui est celle d'un pilotage
14:20intelligent de l'ombrage.
14:21Donc, vos panneaux vont s'ouvrir ?
14:23Nos panneaux vont s'ouvrir un peu comme une persienne dans un bureau.
14:26Vous l'ouvrez, vous la fermez selon vos besoins et là, en fait, on le pilote selon les besoins
14:30de la plante et on arrive à améliorer le rendement.
14:33C'est valable pour tout type de culture, plus efficace pour certaines ? Qu'est-ce
14:38qu'on peut en dire ?
14:39Alors, en théorie, c'est valable pour tous les types de cultures, en réalité, c'est
14:42beaucoup plus efficace pour certaines et puis pour certains lieux.
14:46On n'aura pas les mêmes effets si on se met en Normandie ou si on se met dans le sud
14:51de la France.
14:52Sans surprise, dans le sud de la France, les impacts sont beaucoup plus efficaces.
14:57On va aussi s'intéresser, nous, on s'est d'abord intéressé surtout aux cultures
15:02pérennes, dont tout ce qui se plante pour 30 à 50 ans.
15:05Alors là, je vais penser à la viticulture, par exemple.
15:07Viticulture, arboriculture.
15:10Tout simplement parce qu'il s'agit d'éviter que l'arbre meure et qu'on soit obligé
15:14de le replanter tous les 5 ans, sinon il n'y a pas d'activité agricole qui tienne
15:17à ce rythme-là.
15:18Et donc, sur les grandes cultures type céréales, on va être un peu plus, on va être efficace
15:26surtout quand il n'y a pas d'irrigation.
15:28On va être plutôt une alternative à l'irrigation.
15:30Sur les plantes pérennes, même sur les cultures irriguées, on va avoir des impacts
15:34très importants parce que c'est des plantes qui fabriquent des fruits et qui ont un processus
15:40plus complexe.
15:41Et on va pouvoir vraiment piloter la quantité et la qualité de fruits.
15:45Je vais pousser le curseur.
15:46Est-ce que ça veut dire que dans certaines régions, je pense par exemple effectivement
15:50dans le sud, les Pyrénées-Orientales, les régions qui ont été le plus frappées par
15:54la séchesse, ça peut permettre, on va rester sur la viticulture, à ces activités de
16:00perdurer ? C'est-à-dire que sans les solutions d'agrivoltaïsme, à terme, plus ou moins
16:04court ou moyen terme, il n'y aurait plus de viticulture ?
16:07Alors, c'est très exactement ça.
16:11C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les études prospectives montrent que la viticulture risque
16:15de disparaître assez rapidement et on voit d'ailleurs que des exploitations sont dans
16:19des situations impossibles avec des chutes de rendement qui sont épouvantables.
16:22Alors, avec cette solution, on arrive à rehausser le rendement, on va jusqu'à 60%.
16:28Là, on ne parle pas de production d'électricité, on parle du rendement des vignes.
16:32Du rendement des vignes, absolument.
16:33Par rapport à la même parcelle à côté, en plein soleil.
16:36Et vous voyez qu'avec plus 60%, on se remet dans une zone de rentabilité, de profitabilité
16:42pour l'agriculteur et ça lui permet de continuer de faire du vin comme avant.
16:46Alors, j'aime bien dire qu'on est des mainteneurs de terroir, on maintient le terroir en fait.
16:53Ça peut sembler paradoxal parce qu'on construit une infrastructure qui prend de la place,
17:01qui se voit.
17:02Et puis qui change aussi le visuel de ces terroirs quand même.
17:05Absolument, mais on maintient le raisin et on maintient surtout l'agriculteur.
17:09Mais on ne pourrait pas planter d'autres types de vignes, des vignes plus résistantes
17:15à la chaleur ? Vous voyez ce que je veux dire, il y a peut-être des alternatives.
17:18Alors, le changement climatique, ce n'est pas qu'une question de moyenne qui se déplace.
17:23Dans ce cas-là, il suffit de regarder 500 km au sud et de regarder ce qui se plante
17:27et de le planter ici.
17:29Le changement climatique, c'est surtout une modification très profonde de la dispersion
17:33du climat, de la variabilité du climat qui fait que vous avez des agressions sur les
17:39bords si je puis dire, dans les plus et dans les moins, dans les extrêmes, qui fait que
17:43vous n'êtes plus capable de subsister.
17:45Et donc, ce n'est pas qu'en mettant des cépages plus résistants qu'on va réussir
17:52à s'adapter.
17:53Ce n'est pas suffisant.
17:54Il faut dorénavant des systèmes de protection climatique agrivoltaïque ou pas agrivoltaïque
17:59d'ailleurs.
18:00Alors, cerise sur le gâteau, j'allais dire, on produit de l'électricité, ça rapporte
18:05quoi ? Alors évidemment, ça va dépendre de la taille de l'exploitation, du nombre
18:09de panneaux, etc.
18:10Mais ça peut représenter quelle part du chiffre d'affaires peut-être d'une exploitation
18:14?
18:15Alors, c'est difficile à dire.
18:17Déjà, ils ne vont plus payer leur électricité puisqu'ils la produisent ?
18:21Alors, souvent, s'ils peuvent la consommer, c'est très bien.
18:25Souvent, elle est réinjectée parce qu'elle est en quantité beaucoup trop abondante pour
18:31un simple usage.
18:32Ça correspond à plusieurs centaines de foyers.
18:33Le rendement à peu près d'une installation, le rendement financier d'une installation
18:39puisque c'est un investissement, ça va être de 7% à peu près par an sur une durée
18:44de 30 ans.
18:45Donc, c'est un bon investissement.
18:46Évidemment, on encourage toujours que ce soit l'agriculteur qui porte l'investissement
18:52et qui puisse le faire.
18:53On va l'accompagner pour cela.
18:54S'il ne le peut pas, on va lui trouver des co-investisseurs et trouver même des mécanismes
18:59qui vont lui permettre de petit à petit se reluer et augmenter ses revenus.
19:04Ces revenus peuvent constituer à la fin, à partir de 15-20 ans, un complément très
19:11utile à la retraite qui va potentiellement augmenter sensiblement la retraite parce que
19:15la dette a été remboursée.
19:18Il y a de la dette pour ces projets.
19:20Et puis, quand la dette est remboursée, c'est là où ça commence à être…
19:24Donc, la partie rendement électrique, c'est plutôt un investissement de long terme, si
19:28je comprends bien.
19:29C'est un investissement de long terme.
19:30Et la partie protection des cultures, là, c'est rapide.
19:34Les effets sont immédiats ou quasi-immédiats.
19:36Le temps que les arbres ou que les plantes ou que les animaux soient mis sous la parcelle,
19:42c'est très rapide.
19:43Effectivement.
19:44Mais par contre, on protège son exploitation sur le long terme.
19:47Oui, évidemment.
19:48On est où la France en matière d'agrivoltaïsme ? Est-ce qu'on est pionnier ? Est-ce qu'on
19:54est en retard par rapport à d'autres pays du sud de l'Europe qui ont peut-être été
19:57confrontés à ces difficultés plus avant nous ?
20:00Alors, on est pionnier.
20:01C'est un terme d'ailleurs qui est français, qui est devenu mondial, mais qui a été inventé
20:04en France.
20:05C'est nous qui l'avons inventé avec l'INRA, il y a une quinzaine d'années.
20:07On a conduit, il y a une quinzaine d'années, avec l'INRA, des travaux de recherche fondamentale
20:11qui ont permis de faire émerger cette filière.
20:13Donc, on a une vraie longueur d'avance dans cette intelligence artificielle.
20:17Parce que ce que je n'ai pas dit, c'est que pour piloter, il faut de l'intelligence artificielle,
20:21il faut de la tech.
20:22C'est de l'agri-tech, de l'IA en dose importante, avec beaucoup de collecte de
20:30data qui permettent d'améliorer les modèles.
20:32Donc, on est vraiment en plein dans des technologies nouvelles au service de l'agriculture.
20:37Oui, avec une forme d'automatisation, c'est-à-dire que l'agriculteur n'est pas obligé d'être
20:41en permanence à vérifier quelle température, quel ensoleillement, etc.
20:44Les persiennes, comme vous dites, se règlent un peu automatiquement, si je comprends bien.
20:49Absolument.
20:50D'abord, son pilotage n'est pas forcément évident, il est complexe, donc on ne peut
20:57pas l'inventer.
20:58Et puis, il s'agit aussi de libérer du temps et de la pénibilité à l'agriculteur.
21:04C'est un des vrais sujets pour la génération qui vient.
21:06Il nous reste une minute trente.
21:07Je crois que le premier baromètre de l'agri-voltaïsme a été publié cette année.
21:12Quelle principale leçon on en tire ?
21:13Alors, il va être publié dans quelques jours.
21:16Il sera publié au moment du Salon de l'agriculture.
21:19Et les enseignements, je ne peux pas vous les donner parce que je ne les connais pas
21:22encore.
21:23Vous n'avez pas un petit scoop pour nous ?
21:25Non, je ne les ai pas encore.
21:26Ce qui est sûr, c'est que c'est un levier de protection, on l'a bien compris.
21:32Est-ce que c'est un levier d'accompagnement de la transition des agriculteurs ? Parce
21:35que c'est un des enjeux majeurs du Salon qui ouvre le 22 février prochain.
21:38Oui, on s'aperçoit, nous, on accompagne une centaine d'agriculteurs aujourd'hui,
21:43et on s'aperçoit que tous ces agriculteurs sont très enclins à trouver différentes
21:49solutions d'adaptation ou de transition agricole.
21:54C'est un des moyens, et ça se marie très bien avec d'autres solutions.
21:58On a beaucoup d'agriculteurs bio, par exemple, pas que, mais beaucoup.
22:02L'adaptation au changement climatique, d'une certaine façon, ou la transition agricole,
22:08c'est un ensemble de solutions.
22:09Il n'y a pas que des solutions technologiques, mais c'est en couplant toutes ces solutions
22:13qu'on arrive à faire des choses assez fantastiques.
22:15Merci beaucoup Antoine Nogier, à bientôt sur BeSmart4Change, on passe tout de suite
22:20à notre rubrique Start-up.
22:23Smart Ideas, notre rubrique Start-up avec Cécile Flamand, bonjour.
22:33Bonjour Thomas.
22:34Bienvenue, vous êtes la fondatrice de Tribi, créée en 2020, avec quelle idée ?
22:37L'idée, c'est une cagnotte pour tous les événements festifs, anniversaires, mariages,
22:42naissances, pots de départ.
22:43Par contre, elle casse les codes, on voulait autre chose, et c'est une cagnotte qui est
22:46différente, qui a du cœur, parce que c'est 95% de la somme pour le cadeau, 5% pour une
22:51belle association, et c'est surtout 0% de commission.
22:53Les cagnottes classiques prennent 6% de commission, et nous, à la place, on propose de faire
22:57un don de 5%, donc le choix est vite fait.
22:59Oui, à une association, on va rentrer dans le détail.
23:02Ça a commencé par quoi ? Par une cagnotte d'anniversaire des enfants, c'est ça ? Ou
23:06vous vous êtes dit, ce n'est pas possible ?
23:08C'est exactement ça.
23:09Moi, j'ai deux enfants, ils ont invité une dizaine de copains, ils recevaient cinq
23:11ballons de foot.
23:12Alors, j'en avais déjà quatre dans le jardin.
23:13Ça me rappelle des souvenirs aussi.
23:14Vraiment.
23:15Beaucoup de cadeaux, en fait, qui finissent dans les placards, donc beaucoup d'argent
23:19dépensé pour rien.
23:20Et de matière première aussi, accessoirement, donc c'est le bilan carbone de tout ça.
23:24Exactement.
23:25Et donc, l'idée de départ, c'était une cagnotte pour les anniversaires d'écoles
23:27où l'enfant pouvait avoir un plus gros cadeau et diriger 5% de la cagnotte vers une association
23:30qui le touche le plus.
23:31Donc, ça a été lancé en plein confinement.
23:33C'est pour ça qu'on a évolué vers la suite et qu'on s'est développé pour tous
23:36les événements festifs.
23:37Alors, si vous ne prenez pas de commission, ce que j'ai bien compris, quel est le modèle
23:41économique de Tribi ? On a fait le choix d'un modèle économique
23:43solidaire parce qu'on voulait que l'intégralité des 5% de dons soient versés aux associations.
23:48Et donc, on se rémunère et on ne vit uniquement que grâce aux pourboires laissées librement
23:52par nos utilisateurs.
23:53Un pourboire.
23:54Alors, le mot est intéressant.
23:55On est dans le domaine de la restauration.
23:57Alors, est-ce que vos clients sont généreux ? Est-ce qu'ils donnent beaucoup de pourboires
24:01? Eh bien, oui.
24:02Les Français sont généreux.
24:03On le prouve tous les jours.
24:04On a 60% de nos utilisateurs qui nous laissent un pourboire.
24:06Et je trouve que ça fait du bien de montrer que les gens croient en la solidarité et
24:09en la générosité qui sont les piliers d'un monde meilleur demain.
24:12Mais, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que déjà, vous les informez de ça.
24:15C'est-à-dire, vous leur dites « Nous, pour vivre, on a besoin de vos pourboires ».
24:18C'est exactement ça.
24:19Il faut que ce soit clair.
24:20C'est expliqué en disant qu'on ne prend pas de commission.
24:23Par contre, on a des frais bancaires.
24:24On a des frais de fonctionnement.
24:25On a des salaires.
24:26On a une belle équipe.
24:27On est 7.
24:28Et que pour les faire vivre, on a besoin de votre soutien et de vos pourboires.
24:31Je crois que vous vous fêtez là.
24:33Vous venez de fêter vos 5 ans d'existence le 1er février.
24:36Quel bilan vous faites ? Vous en êtes où aujourd'hui ?
24:38Ah ben, un bilan extraordinaire.
24:40Aujourd'hui, on vient de dépasser les 2 millions d'euros versés à nos associations
24:45partenaires.
24:46Et on a vocation, à la fin d'année, d'atteindre les 5 millions.
24:48En fait, on a une vraie croissance.
24:49On sent que les gens ont besoin de sang, ont envie d'autre chose.
24:51Et aujourd'hui, on est à plus de 920 000 utilisateurs pour nos cagnottes pour tous
24:55les jours.
24:56Ça serait un sacré passage à l'échelle quand même.
24:58Si vous avez fait 2 millions en 5 ans et que vous vouliez faire 5 millions en une année,
25:02comment vous avez réussi ?
25:03Il y a une vraie viralité.
25:04On a en fait 2 participants en moyenne qui refont une cagnotte derrière.
25:06Donc, 2, 4, 8, 16.
25:08Et en fait, les gens, à chaque fois qu'on rentre dans une entreprise pour un pot de
25:10départ et qu'il y a une cagnotte Tribi qui est lancée, après, il n'y a plus aucune
25:13autre cagnotte qui rentre dans la boîte.
25:15Et inversement, pour tous les événements festifs, c'est vraiment le boucherail, la
25:18viralité qui fait qu'aujourd'hui, on est vraiment sur ces chiffres-là.
25:21Comment vous choisissez les associations partenaires ? Est-ce qu'il y en a beaucoup ? Et quels critères ?
25:27Alors, il n'y en a pas beaucoup.
25:28Alors, c'est reparti de l'ADN de Tribi avec les enfants.
25:31Donc, on a choisi des associations qui agissent pour le futur de la jeunesse sous 3 angles.
25:35Donc, environnement, santé et éducation.
25:37Et aujourd'hui, on choisit plutôt des petites assos, des moyennes assos.
25:40Les grandes assos n'ont pas besoin de nous.
25:41Et là, on a vraiment un impact pour elles.
25:43Donc, on finance des projets.
25:45Donc, elles communiquent exactement sur l'utilisation concrète des dons.
25:48Et on choisit aussi des associations locales.
25:49On est de Lille.
25:50Et donc, on a 20% d'associations qui sont sur notre territoire parce qu'on voulait aussi
25:54avoir un impact sur ce territoire.
25:55Des exemples d'actions qui ont été menées finalement grâce à ces pourboires ?
25:59Enfin non, là, c'est grâce aux dons, pour être précis.
26:02Par exemple, les Clowns de l'espoir qui est une association que vous connaissez tous
26:06qui a permis d'ouvrir des nouveaux centres, des nouveaux services dans les hôpitaux.
26:09Il y a des clowns qui peuvent intervenir pour améliorer le quotidien des enfants à l'hôpital.
26:13On a aujourd'hui pareil, des écoles.
26:16En fait, on finance plusieurs enfants scolarisés au Cambodge,
26:19des petites filles au Cambodge avec toutes à l'école.
26:21Donc, ça permet d'ouvrir plusieurs classes, d'intégrer plusieurs petites filles en plus.
26:26Donc, c'est ça qui fait vraiment du bien.
26:28On était chez Planète Urgence hier où on finance des projets de forêt sacrée au Bénin
26:32pour améliorer la biodiversité là-bas et pour créer aussi de nouveaux emplois liés à la biodiversité.
26:39Donc, à chaque fois, ça fait vraiment du bien et c'est ce qui nous amène,
26:41qui nous fait lever tous les matins.
26:43On est une entreprise à mission et notre objectif ultime, c'est de les aider au maximum.
26:47Merci beaucoup, Cécile Flamand et bon vent à Triby.
26:51Voilà une très belle idée qu'on est content d'avoir découvert et d'accompagner ici.
26:56Merci à toutes et à tous de votre fidélité à ce Smart Impact, à Be Smart for Change.
27:01Je voudrais profiter de cette fin d'émission pour remercier Marie Billa et Alexis Mathieu
27:08qui sont à la programmation et à la production, Xavier Sanchez, le réalisateur,
27:12Héloïse Merlin, l'ingénieur du son.
27:15Belle fin de journée à toutes et à tous. Salut !

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