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00:00Europe 1, 11h-13h, Pascal Praud et vous.
00:07À 11h03, c'est l'information de la matinée, Owen Hell, le principal suspect dans le meurtre de Louise Ozan, est passé aux aveux.
00:16Vous l'avez entendu à l'instant, déclaration du procureur de la République d'Evry dans un communiqué ce matin.
00:21Le procureur tiendra une conférence de presse à 18h.
00:24Owen Hell vit chez ses parents à 400 mètres de la maison de Louise.
00:28Selon les enquêteurs, il aurait été pris de colère après une partie de jeu vidéo.
00:32Évidemment, il faut rester très prudent.
00:34Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a exprimé sa compassion profonde envers la famille de Louise.
00:39Le corps de Louise avait été retrouvé dans la nuit de vendredi à samedi dans un bois à longs jumeaux dans l'Essonne,
00:44à quelques centaines de mètres de son collège.
00:47Alors nous allons beaucoup en parler, notamment avec le général François Daoust,
00:50ancien directeur de l'Institut de Recherche en Criminologie de la Gendarmerie Nationale.
00:55Bonjour monsieur.
00:56Bonjour monsieur.
00:57Je disais tout à l'heure que ce que j'entends depuis 24h, 48h, ce sont des témoignages de Français
01:05qui sont dans la sidération, dans l'incompréhension, dans l'incrédulité
01:12et qui posent une question toute simple, pourquoi ? Pourquoi ?
01:15Et puis Guillaume Dominguez est avec nous, journaliste européen
01:18et qui va nous donner les dernières informations Guillaume, c'est à vous.
01:21Bonjour Pascal, bonjour à tous.
01:22C'est bien, c'est l'information de la matinée, on l'a appris un petit peu après 9h.
01:27C'est ONL qui est passé aux aveux, ça a été confirmé par le parquet d'Evry.
01:32Alors ce sont pour l'instant des aveux assez timides.
01:36Il a reconnu simplement avoir commis les faits.
01:40Ce qui lui est reproché c'est donc d'avoir poignardé à de multiples reprises
01:44cette jeune fille vendredi après-midi à la sortie du collège.
01:47Pour l'instant on ne sait pas bien ce qui s'est passé,
01:49il y a très peu d'éléments d'informations sur le déroulé des faits.
01:52Comment est-ce qu'il l'a rencontré ? Comment est-ce qu'il est rentré en contact avec elle ?
01:56Pourquoi il a cette poussée de colère ? Pourquoi est-ce qu'il s'en prend à elle ?
02:01Pour l'instant tous ces détails-là n'ont pas été définis.
02:04Il y a cet après-midi, vous l'avez dit, cette conférence de presse du procureur de la République d'Evry
02:09qui devrait normalement exposer plus en détail tous ces faits-là.
02:13Ce qu'on peut dire à l'heure actuelle d'ONL, ce jeune homme de 23 ans
02:17qui a été interpellé lundi soir à 20 heures,
02:20c'est que c'est un garçon qui, selon les premiers éléments qui nous sont parvenus, n'a pas d'emploi.
02:25Il vivait chez ses parents.
02:27C'est visiblement un garçon qui est décrit comme une personne très violente
02:32qui avait l'habitude notamment de passer à tabasser sa petite sœur.
02:35C'était quelqu'un d'assez instable avec le profil d'un jeune homme perdu qui n'avait pas d'emploi.
02:42Il y a également cet élément assez important sur son profil,
02:48c'est qu'il est connu des services de police pour vol avec violence.
02:52Pour l'instant, c'est à peu près tout ce qu'on peut dire sur son profil.
02:56Plusieurs faits ont permis aux enquêteurs de remonter jusqu'à lui,
03:01notamment son ADN présente sur les mains de la victime.
03:06Il y a également plusieurs éléments qui ont permis aux enquêteurs de confondre l'individu.
03:13Ses parents qui avaient été placés en garde à vue avec sa petite copine
03:17avaient des versions des faits qui ne concordaient pas,
03:22notamment sur son emploi du temps.
03:25Il a été démontré que sa mère avait tenté de le couvrir
03:30en expliquant qu'il était resté à la maison toute la journée
03:34et visiblement l'enquête démontre le contraire.
03:37Il y a surtout ces images de caméras de surveillance
03:41sur lesquelles il a été reconnu par un voisin et par sa petite sœur
03:44qui a expliqué aux enquêteurs qu'elle reconnaissait sa tenue vestimentaire,
03:49une doudoune noire et une casquette dont on a beaucoup parlé.
03:52Ce sont tous ces éléments qui ont permis aux enquêteurs de remonter jusqu'à lui.
03:56La piste du crime sexuel a également été écartée.
04:00La piste du crime frauduleux ou de vol mobile de ce type.
04:07Ce qui est retenu c'est presque le crime gratuit.
04:13C'est horrible de le dire tel que je le dis là.
04:17C'était un geste de furie lié à cette séquence de jeu vidéo.
04:23C'est bien cela ?
04:25C'est l'hypothèse actuellement qui est retenue par les enquêteurs
04:30quand on regarde les résultats d'autopsie.
04:33Il n'y a pas de sévices sexuels.
04:36Les enquêteurs ont également expliqué que les vêtements de la jeune fille
04:40n'avaient pas été arrachés.
04:42Effectivement, d'un premier abord, la piste d'un crime sexuel a été écartée.
04:48Ensuite, on a retrouvé ses affaires personnelles avec le corps de la victime, son téléphone notamment.
04:53La piste d'un crime crapuleux peut aussi être mis de côté.
04:59Il y a effectivement ces éléments qui remontent.
05:03Il est décrit comme un jeune homme accro aux jeux vidéo
05:06qui passe plusieurs heures par jour à jouer notamment à des jeux de guerre.
05:10Ce serait, semble-t-il, un acte de violence gratuite.
05:16C'est-à-dire que selon certaines déclarations,
05:19et c'est en cela qu'il faut être extrêmement prudent aujourd'hui,
05:22selon certaines déclarations, il aurait passé une partie de son après-midi à jouer.
05:26Il aurait subi des défaites sur ses jeux vidéo en ligne.
05:31Et c'est à la suite de ça qu'il serait sorti de chez lui
05:34et qu'il s'en serait pris à cette jeune fille.
05:37Pourquoi, encore une fois, on n'a pas encore ces éléments-là ?
05:40Mais effectivement, c'est une piste qui semble privilégiée par les enquêteurs.
05:44Alors, je le disais tout à l'heure, le général François Daoust est avec nous.
05:48C'est l'ancien directeur de l'Institut de Recherche en Criminologie.
05:51Avant de parler, peut-être, de cette enquête, une ou deux remarques.
05:54Aujourd'hui, cette enquête est allée assez vite.
05:57Et elle est allée vite, visiblement, parce qu'il y avait des caméras de surveillance
06:02et parce qu'il y avait l'ADN.
06:04Et je faisais le parallèle avec l'affaire Grégory, il y a plus de 40 ans.
06:07A l'époque, il n'y avait pas d'ADN.
06:09A l'époque, il n'y avait pas de caméras de surveillance.
06:11Et on ne sait toujours pas qui a tué le petit Grégory.
06:14Et on voit bien combien le travail des enquêteurs aujourd'hui est facilité
06:18avec notamment ces caméras de surveillance qui sont parfois mises en question.
06:23Certains maires ne veulent pas qu'il y ait des caméras de surveillance.
06:26On voit qu'elles sont efficaces.
06:27Et puis l'ADN est arrivé également.
06:29Tout à fait.
06:30Les progrès de la police technique et scientifique dans tous les domaines de la science
06:34ont fait faire un bond à l'enquête.
06:37C'est-à-dire que l'enquête, telle qu'elle est connue traditionnellement,
06:41les premiers instants, l'environnement, les premiers témoignages
06:44sont toujours très importants.
06:46Et les louper, c'est se priver autant d'éléments
06:49qui vont venir, après, plus tard, confronter des témoignages ou autres.
06:53Mais parallèlement, on a tout ce qui est la police scientifique.
06:57Donc ces nouvelles traces que sont l'ADN,
07:00avec une petite difficulté concernant l'ADN,
07:03c'est que c'est devenu tellement puissant.
07:05Maintenant, il suffit d'une cellule ou deux, parfois, pour avoir un profil.
07:09Et là, on n'est plus comme l'ADN dans les années 90
07:11où c'était une marque très très forte
07:14où il y avait besoin de beaucoup d'ADN
07:17pour pouvoir retirer le profil.
07:19Et on sait que des transferts multiples peuvent avoir lieu,
07:22ce qui fait que c'est à la fois la puissance de la technique,
07:26mais la faiblesse, c'est que ça peut être un ADN
07:29qui est venu là par hasard.
07:31On n'est pas dans ce cas là, ici.
07:33La deuxième chose, c'est l'explosion du numérique,
07:36à tout point de vue, que ce soit par les images de vidéoprotection
07:40ou que ce soit par la téléphonie.
07:42Donc, on a maintenant sur une scène, quelle qu'elle soit,
07:45plus de traces numériques que de traces classiques.
07:48Souvenez-vous l'affaire Lina, on n'a aucune trace
07:51sur les lieux de sa disparition.
07:53Ce qui permet de remonter jusqu'à son meurtrier
07:57et jusqu'à elle, ce sont toutes les traces numériques,
08:00que ce soit du véhicule par la carte SIM de la géolocalisation
08:05et que ce soit par le bornage téléphonique.
08:08Donc, on voit que ce sont des moyens
08:10mis à la disposition des enquêteurs
08:12qui viennent aider à résoudre plus rapidement des enquêtes.
08:17Là où ce serait extraordinaire,
08:19c'est qu'on ait une capacité d'anticiper
08:22que le crime ne soit pas réalisé
08:24pour pouvoir intervenir plus vite.
08:26Ça peut arriver parfois quand on a
08:28des centres de supervision urbain très réactifs,
08:31mais qui sont témoins de quelque chose
08:34et qui permettent d'avoir une intervention rapide.
08:36Mais tant qu'on aura cette espèce de dogmatisme
08:42qui ne veut pas que l'on mette comme logiciel
08:46tout événement anormal qui attire l'attention
08:50et qui enregistre automatiquement ce qui se passe
08:53et qui avertisse un opérateur du centre de supervision urbain,
08:57eh bien, on n'y arrivera pas.
08:59Il est 11h11, on va marquer une pause.
09:01Vous allez pouvoir évidemment nous interroger,
09:03pourquoi pas interroger évidemment notre invité
09:06qui a d'ailleurs écrit avec Jacques Pradel
09:08« Police technique et scientifique, le choc du futur »
09:12et puis s'interroger évidemment sur la personnalité,
09:15qu'est-ce qui fait qu'on puisse passer à l'acte,
09:18même si on sait bien que ces réponses-là
09:21ne sont jamais aussi précises qu'on aimerait qu'elles soient.
09:26Comment expliquer l'inexplicable ?
09:28Il est 11h12, à tout de suite.
09:29Vous pouvez réagir au 01-80-20-39-21.
09:33Il est 11h12, vous écoutez Pascale Proévou sur Europe 1.

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