Avec Christelle Morançais, présidente de la région Pays-de-la-Loire et vice-présidente d'Horizons
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00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:06— Il est 8 h 34. Merci d'être avec nous. Notre invitée ce matin, Christelle Morancé, présidente de la région des Pays de la Loire,
00:13vice-présidente d'Horizon, le parti d'Edouard Philippe. Christelle Morancé, bonjour. — Bonjour, Jean-Jacques Bourdin.
00:18— Merci d'être avec nous. C'est une première ici, avec moi dans tous les cas. Et je suis très heureux de vous recevoir parce qu'on a beaucoup parlé de vous.
00:26Vous êtes très discrète dans les médias. Je pense que c'est un choix. — Oui, c'est un choix. Un choix assumé.
00:32— Assumé. On a beaucoup parlé de vous à l'occasion. C'était en décembre. Vous aviez réduit le budget de votre région. Je vais y revenir.
00:43Je rappelle que vous avez succédé à Bruno Retailleau. — Oui, octobre 2017.
00:48— « Elle représente la politique du vide », a dit Bruno Retailleau. Non, c'est méchant, ça.
00:55— Je ne sais pas si c'est vraiment... — C'est vrai ou pas ? — Est-ce que c'est vraiment les mots de Bruno Retailleau ?
00:59Je sais pas si c'est la politique du vide. — Vous entendez bien avec lui ? — Avec Bruno, oui, je m'entends très bien.
01:04— Très bien. — Je l'ai régulièrement au téléphone. C'est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'estime, a beaucoup d'amitié.
01:11Et je trouve qu'il fait, à la tête du ministère de l'Intérieur, un excellent travail. Et il le sait, puisque moi, depuis 2022, je lui dis
01:19« Bruno, tu devrais être ministre de l'Intérieur ». J'étais pour la coalition avec le gouvernement actuel. Et je suis ravie qu'il le fasse aujourd'hui.
01:27— Vous avez failli entrer au gouvernement. On vous l'a proposé, Castel Maroncé ?
01:31— Alors mon nom sort systématiquement dans chaque remaniement depuis quelques temps. Mais on me l'a proposé une seule fois.
01:37C'était en septembre. Et c'est Michel Barnier qui me l'a proposé. — Qui vous l'avait proposé. Vous avez refusé. Pourquoi ?
01:42— Oui, j'ai refusé. Je l'ai toujours dit. Moi, je suis à la tête de la région des Pays de la Loire, une très belle région.
01:47Et je prends plaisir dans mon mandat. Et j'ai pas de plan de carrière. C'est pas une faim en soi, pour moi, d'être ministre.
01:54Et j'ai encore plein plein de choses à faire dans ma région. — Bien. Un mot. Vous étiez LR. Vous avez quitté LR pour aller rejoindre Édouard Philippe.
02:03Entre Bruno Rotailleux et Laurent Wauquiez, qui préférez-vous ? — Je me doutais que vous alliez me poser la question.
02:09— C'est pas l'interrogation principale de tous les Français. Je vous le dis tout de suite. Vous le savez. — J'imagine.
02:14— Mais bon. Mais je vous la pose. — Non, mais je connais bien les deux hommes. Ils ont une expérience, beaucoup d'amitié pour l'un et l'autre.
02:24Après, forcément, moi, j'ai des sentiments plus différents avec Bruno, parce que voilà, il m'a fait confiance en octobre 2017.
02:32Encore une fois, il fait un travail extraordinaire. Maintenant, c'est une élection qui concerne les adhérents LR. Et je ne suis plus adhérente LR.
02:38— Bon, d'accord. Bon, Bruno Rotailleux, qui a décidé de passer encore à la vitesse supérieure sur le terrain de l'insécurité,
02:47il va présenter tout à l'heure un grand plan en désignant 25 villes de sécurité renforcée. Il a choisi 25 grandes villes,
02:57dont la ville de Nantes. Parmi ces 25 villes, la ville de Nantes est devenue une ville dangereuse. Christelle Morancé.
03:05— Écoutez, la présidente de région que je suis est triste et désabusée de voir la situation, en effet, de Nantes. C'est la capitale régionale.
03:15Et moi, je suis régulièrement... D'hiver et de l'insécurité permanente dans cette ville. Et donc il faut agir. Il y a une élection municipale l'année prochaine.
03:25J'espère que les Nantais réagiront et apporteront aussi une alternance, parce qu'aujourd'hui, ce n'est pas possible.
03:33— C'est une ville dangereuse. — Oui, c'est une ville aujourd'hui dangereuse. On est dans les territoires de l'Ouest.
03:37C'est plutôt des territoires apaisés, où il fait bon vivre. Moi, la région, c'est une région où les gens viennent s'installer
03:44avec une vraie poussée démographique. Mais à Nantes, dans le centre-ville, voilà, il y a des agressions, il y a des faits divers régulièrement.
03:51Et donc il est grand, grand temps d'agir. — Alors Bruno Rotailleau, donc, annonce... Je vais pas entrer dans tous les détails,
03:56parce qu'on ne les a pas encore. Il va en parler tout à l'heure. Il annonce des opérations, approfondissement des opérations place nette,
04:05les fameuses opérations place nette, mobilisation de tous les services, services juridiques, services de police, de gendarmerie,
04:12utilisation de drones, enfin utilisation des CRS, des gendarmes mobiles, du RAID, du GIGN. Il veut lutter contre les trafics
04:19de stupéfiants dans une région comme les Pays de la Loire. Le trafic de stupéfiants, c'est une préoccupation permanente, j'imagine, pour vous.
04:27— Oui, bien évidemment, mais sur l'ensemble du territoire français, et que ce soit d'ailleurs dans les territoires urbains,
04:33mais également les territoires ruraux. Donc c'est un vrai fléau. Il faut agir. Mais vous évoquez... Enfin là, le plan de Bruno Rotailleau,
04:41il a entièrement raison. L'enjeu de la sécurité est essentiel pour nos concitoyens. Maintenant, moi, j'ai eu l'occasion,
04:48en tant que présidente de région, d'être la collègue d'un soir d'une nuit des policiers. Je l'ai fait sur Le Mans, je l'ai fait sur Nantes,
04:55en totale discrétion. Et les policiers font un travail extraordinaire. Les gendarmes font un travail extraordinaire. Maintenant,
05:01ce qu'il faut, c'est que la justice, elle, suive. Les personnes sont arrêtées. Mais derrière, la justice ne suit pas.
05:06Et donc je pense que c'est le niveau pénal qui doit être mis en place en France, parce que...
05:12— Bon. Justement, au niveau pénal, parlons-en. Parlons-en. Quels sont les projets d'Edouard Philippe, puisque vous êtes vice-présidente d'Horizon ?
05:21Edouard Philippe... Edouard Philippe pense à la présidentielle. Non seulement il pense, mais il est candidat à la présidentielle de 2027.
05:29Alors quelles sont ses solutions ? — En effet, il est candidat en 2027. Je le soutiens. C'est pour ça que j'ai rejoint le parti Horizon.
05:37Edouard Philippe, c'est un homme politique qui travaille, qui voit sur du moyen long terme. Et aujourd'hui, on est en train de bâtir le projet.
05:46Donc je suis pas venue sur l'antenne pour présenter le projet d'Edouard Philippe. — Vous savez pas ce qu'il va faire en matière de sécurité ?
05:51— Si. On est en train de le travailler. Mais je suis pas venue sur votre plateau pour présenter son programme. — Non, mais est-ce qu'il y a des mesures fortes qui sont prévues ?
05:58— Il y aura forcément un programme massif qui va bousculer. Mais ce que fait Edouard Philippe... — Un programme massif. Mais tout le monde dit ça.
06:08— Oui, mais chaque chose en son temps. Vous savez, Edouard Philippe, il passe du temps aussi avec les Français. Il est sur le terrain.
06:15C'est le seul homme politique aujourd'hui qui signe l'ensemble de la France et d'écouter. Vous savez, moi, j'aime beaucoup cette expression
06:21« petite bouche, grandes oreilles ». Là, on est dans cette partie-là. Il y a aussi les secrétaires nationaux, qui font un travail donc avec le Polidé sur chacune des thématiques.
06:29Et puis viendra le temps du programme. Mais chaque chose en son temps... — Mais il va casser les codes en matière de lutte contre l'insécurité ou pas ?
06:35— Mais sur pas mal de sujets. Bien évidemment sur la sécurité, sur l'éducation, sur l'économie. — Parce qu'on a l'impression pour le moment...
06:42On a l'impression qu'il y a pas grand-chose derrière lui. — Ah si, je vous promets qu'il y a beaucoup de choses. Vous l'avez dit tout à l'heure,
06:48je viens d'un autre parti. J'ai rejoint Horizon il y a un an. Et je peux vous dire que c'est un parti où ça travaille, où encore une fois,
06:55l'ensemble des élus, l'ensemble des commissions, la société civile, des intellectuels sont en train de proposer, bâtir un projet qui sera massif.
07:04— Bon. Parce que comment vous a surnommé la méchante de droite ? Moi, j'ai vu ça. Vous avez vu ça ? Ça vous fait sourire.
07:10— J'ai vu tous les noms. Donc toutes les caricatures ont été faites sur moi. — La tâche chère des pays de la loi. Moi, j'ai tout vu. Moi aussi, j'ai tout vu, Christelle Morencé.
07:19Il faut dire que vous avez décidé en décembre dernier de réduire de 82 millions d'euros le budget de votre région. Et vous avez choisi certains secteurs.
07:32Économie dans la culture. Économie, le sport. Pourquoi ? — Moi, j'ai décidé de m'attaquer à la dette publique. Quand, à l'époque,
07:43Michel Barnier évoque la situation de la France et qu'il demande aux collectivités de faire un effort, je fais pas partie des élus qui râlent et qui disent
07:52« C'est pas mon problème ». C'est notre responsabilité. On est dans un pays avec 3 300 milliards de dettes. Réduire la dette, nous le devons
07:59à nos enfants. C'est une question de responsabilité. Puis au sein de la région, eh bien les recettes baissent pour 2024. Et puis les prévisions pour 2025
08:09ne sont pas bonnes. Donc comme n'importe quel chef d'entreprise, comme n'importe quelle famille, quand les recettes baissent, eh bien on fait des économies
08:16et on fait des efforts. Et c'est ce que j'ai fait au sein de la région. Et le choix qui était devant moi, c'est vous avez soit l'investissement,
08:22soit le fonctionnement. Et le fonctionnement, ce sont les subventions et j'ai souhaité me focaliser, me concentrer sur les compétences de la région. Et donc tout ce qui est
08:30des subventions, qui est du quotidien, eh bien j'ai décidé de les couper sur la culture mais pas que sur l'ensemble des subventions pour maintenir un haut niveau
08:38d'investissement parce que c'est préparer l'avenir. Investir dans un lycée, c'est investir dans les 10 générations à venir. Investir dans des rames de train,
08:46c'est la mobilité du quotidien et c'est les compétences de la région. Donc j'assume de faire des choix et d'assumer ces choix totalement.
08:54— Oui, de couper et de couper dans ce qui ne fonctionne pas très bien quoi, si j'ai bien compris. Dans ce qui est superflu. C'est le superflu.
09:03— Oui, puis la subvention, moi je vais vous dire, j'ai pris ligne à ligne de ce budget. D'ailleurs je me suis retroussé les manches et j'ai dit on va regarder
09:10ligne à ligne. Et aujourd'hui, je le dis, on est shooté à la dépense publique. C'est-à-dire que les subventions, tout le monde pense que c'est acquis à vie.
09:19Alors vous avez des associations... — Mais comment des associations ? Vous avez pu recenser le nombre d'associations dans votre région ?
09:25— J'ai pas le chiffre. Mais vous en avez partout. Un moment, qu'on intervienne... — Il y a 800 000 associations en France.
09:30— Mais oui. Mais qu'on intervienne pour donner un petit coup d'accélérateur au démarrage, mais c'est pas acquis à vie. Moi, vous voyez, j'ai un club ETI.
09:37Club ETI, des entreprises à taille intermédiaire dans la région. Je les ai accompagnées sur les 3 premières années, c'est-à-dire au démarrage.
09:44La deuxième année, un petit peu moins. Et après, ça roule tout seul. Mais c'est qu'aujourd'hui, vous avez des structures qui ne vivent
09:51que par la subvention publique. Et donc il y a d'autres modèles. Et nous n'avons plus les moyens aujourd'hui de pouvoir agir sur tous les sujets.
09:58On doit se recentrer sur nos compétences. Et ça, c'est un enjeu important pour l'ensemble des collectivités, d'ailleurs.
10:03— Ce sera un enjeu important. Et ce sera un des axes majeurs, j'imagine, de la politique conduite par Edouard Philippe.
10:09— Oui, bien évidemment. La dette. — La réduction de la dette publique et la réduction des dépenses. Réduire les dépenses publiques.
10:18— Mais c'est pas le tout de le dire. Il faut agir, parce que ça fait 50 ans... Jean-Jacques Bourdin, ça fait 50 ans qu'on n'a pas un budget à l'équilibre.
10:27Et tous les politiques, qu'ils soient de droite, de gauche ou en même temps, la solution, c'est quoi ? C'est le recours aux taxes, aux impôts.
10:36Donc on met la poussière sous le tapis. Et par contre, il n'y a jamais eu de vraie réduction de la dépense publique. Regardez le budget.
10:44En France, tout le monde est content parce qu'il y a un budget qui a été adopté. Mais on a un budget...
10:50— Et vous ne plaît pas, ce budget-là ? — Mais un budget catastrophique. Catastrophique. — Vous ne l'auriez pas voté, alors ? Vous l'auriez voté ou pas ?
10:58Qu'est-ce qui est catastrophique ? — Écoutez, on se dit qu'il vaut mieux avoir un mauvais budget que pas du tout de budget.
11:03Mais entre la peste et le choléra... Mais il y a un moment... Est-ce qu'on va avoir une réponse...
11:06— Vous auriez voté le budget si vous aviez été député ? — Je ne suis pas député. Mais c'est un budget...
11:14— Non, mais c'est un budget très mauvais. — Ne fuyez pas ma question. — Non, mais je me serais battue pour que ce budget ne soit pas celui-ci.
11:20— Ça, j'ai bien compris. Mais vous ne l'auriez pas voté, alors, s'il est catastrophique ?
11:25— Écoutez, de ne pas avoir de budget, c'est plus catastrophique. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, moi, quand je vois ce budget,
11:30que tout le monde se félicite de ce budget, ça me rend triste. Ça me rend vraiment triste. Mais oui, parce qu'aujourd'hui,
11:35on voit encore plus d'impôts au moment où nos entreprises ont besoin de compétitivité. Donc la facilité, vous savez, c'est d'augmenter les impôts.
11:42Ce n'est pas un problème. Vous n'avez pas les chefs d'entreprise devant l'hôtel de région. Par contre, moi, ce que j'ai fait,
11:46eh oui, ça demande un peu plus de courage. Et puis vous avez des gens qui râlent. Mais quand vous prenez des décisions,
11:51eh bien vous avez des contents et des mécontents. Mais encore une fois, la dette, ça doit être de notre responsabilité collective
11:57et pas uniquement des mots. Il faut agir. — Alors j'ai vu que dans le budget, l'État a autorisé les régions à prélever une taxe mobilité.
12:05— Encore une taxe. — Encore une taxe payée par les entreprises. — Exactement.
12:09— Exactement. Vous, vous avez dit « Dans ma région, il n'est pas question ». Pas question de taxer les entreprises pour la mobilité,
12:16c'est-à-dire la mobilité – je comprends pas – pour financer les transports régionaux, c'est ça ?
12:21— Oui. Alors cette taxe, elle existe déjà. Les versements en mobilité, elle est prélevée notamment par les métropoles.
12:26— Il s'agissait d'augmenter encore. — Non. Elle est prélevée uniquement par les métropoles et les agglomérations.
12:31Et là, c'est dire les régions ont la possibilité de lever encore une fois un impôt supplémentaire. Je dis non parce qu'encore une fois,
12:38ce budget qui vient d'être voté, c'est encore des taxes pour nos entreprises. Faut juste regarder la situation actuelle.
12:44On a aujourd'hui en France le taux d'imposition le plus élevé d'Europe, que ce soit pour nos entreprises mais également pour les particuliers.
12:53Et on est face... On est dans une situation aujourd'hui où nos entreprises ont besoin de plus de compétitivité.
13:00Le monde n'est pas uniquement... On a l'impression que nos parlementaires vivent dans une bulle. Le monde va de plus en plus vite.
13:06Vous avez les États-Unis, vous avez la Chine avec une vraie volonté, avec des mouvements, avec notamment l'intelligence artificielle,
13:13le numérique, la robotique. Comment on fait pour que nos entreprises soient plus compétitives ? Et c'est pas avec plus d'impôts.
13:18Et je l'assume, il n'y aura pas de versement de mobilité pour les entreprises dans la région des pays de la loi.
13:25— Dans la région des pays de la loi. — Je fais des économies. Je fais pas plus d'impôts.
13:28— Comment réduire la dette ? En travaillant plus ? En travaillant plus longtemps ? Je ne sais pas, moi.
13:35En introduisant une part de capitalisation dans notre système de retraite ?
13:39— Il y a deux niveaux. D'abord, oui, vous l'avez dit, il faut travailler plus.
13:43— Et comment ? Alors c'est-à-dire ? — Il ne faut pas que ça soit un sujet...
13:46— On revient sur les 35 heures ? — Sur les 35 heures, je pense que c'est un sujet qui doit être mis sur la table avec les syndicats,
13:51que ce soit patronaux ou salariés. Peut-être de travailler branche par branche, de travailler avec l'ensemble des acteurs pour avoir un accord.
14:01— Travailler 37, 38 heures par semaine ? — Voilà. Même pourquoi pas 39. Vous voyez...
14:06— 39 heures par semaine. C'est l'idée d'Édouard Philippe, ça.
14:10— C'est pas l'idée d'Édouard Philippe. C'est juste de regarder... Vous savez, c'est Christelle Morrencet qui s'y exprime aujourd'hui.
14:15C'est pas Édouard Philippe. Vous vous posez d'inviter Édouard Philippe. Comme ça, vous aurez les propositions d'Édouard Philippe.
14:21Mais si vous regardez les pays européens... Je vais prendre un exemple. L'Italie. Moi, j'ai une entreprise dans la région qui vient de fermer, qui faisait des chaussures.
14:30Et aujourd'hui, justement, par la difficulté, la compétitivité des entreprises, elle me dit qu'aujourd'hui, c'est plus facile d'aller fabriquer en Italie par le temps de travail.
14:41Ils sont à plus de 40 heures par les charges qui sont pas aussi élevées. Et donc il y a une réflexion à avoir. Et donc aujourd'hui, oui, moi, je me dis les 35 heures, il faut les mettre sur la table.
14:50Après, quelles sont les économies ? Comment on fait ? Il y a un travail plus. Ça, c'est évident. Et puis il faut s'attaquer au volet social sur trois niveaux.
14:59La retraite, les indemnités chômage et la santé. Parce qu'aujourd'hui, on a un modèle social plus en vie du monde.
15:09Mais comment on fait pour préserver ce modèle social ? Eh bien, pour préserver ce modèle social, il faut le réformer en profondeur.
15:16Il faut le dire aux Français. Parce que sinon, à force de continuer comme ça, ce qui va se passer, c'est qu'en France, pour aller vous faire soigner,
15:23il faudra sortir votre carte bleue, comme ça se fait aux États-Unis. Et moi, c'est pas ce que j'ai envie pour mon pays.
15:27Donc il faut s'attaquer sur ces trois niveaux. Sur les retraites, le sujet qui est remis...
15:32— Un peu de capitalisation ? — Oui. Je pense que ça sera parti.
15:36— C'est ce que propose d'ailleurs... Hier, j'avais le président de la CPME. C'est ce qu'il propose.
15:41— Oui. Mais moi, je suis très favorable. Il y a aussi l'indexation du départ à la retraite en fonction de l'âge de vie aussi,
15:51parce qu'aujourd'hui, on vit beaucoup plus longtemps. Vous avez le sujet des indemnités chômage. Mais je pense que là, vous voyez,
15:59c'est un scandale. Et aujourd'hui, il faut la reprendre et arrêter des indemnisations aussi longues et là aussi s'adapter...
16:07— Réduire l'indemnisation du chômage. — Oui, puis s'adapter en fonction de la conjoncture.
16:11C'est-à-dire que quand vous avez un taux de chômage très bas, eh bien la durée est plus faible.
16:16Et quand vous avez un taux de chômage plus haut, elle est un peu plus longue.
16:18— C'est de la rigueur. Vous promettez la rigueur. — Oui, c'est de la rigueur.
16:21Mais c'est pas que de la rigueur et puis de l'austérité. Vous savez, moi, on m'a dit que c'était un budget d'austérité.
16:25C'est juste un budget de responsabilité. Et vous savez, il faut faire confiance aussi aux Français, au bon sens des Français.
16:31— Bien. Édouard Philippe sera donc candidat à la présidentielle en 2027. Mais il n'est pas candidat unique de la droite et du centre.
16:38Alors comment faire ? Une primaire ?
16:40— Eh bien moi, à ma connaissance, il y a un seul candidat aujourd'hui déclaré. C'est Édouard Philippe.
16:45— Non, non, non. Xavier Bertrand aussi. — J'ai pas entendu Xavier Bertrand dire qu'il était candidat.
16:48— Mais si, il est candidat. Mais bien sûr que si. Mais oui, il est candidat.
16:52— Et il y en a d'autres qui sont potentiellement candidats. Vous le savez bien.
16:55— Potentiellement. Mais aujourd'hui, pour moi, il y avait qu'Édouard Philippe qui était déclaré candidat.
16:58Après, ce qui est sûr, c'est qu'il faut un seul candidat, que ce soit LR ou...
17:03— Comment le choisir ?
17:04— Comment le choisir ? Moi, je suis pas favorable à une primaire. Vous savez, je suis une ancienne LR.
17:09Donc on a été un peu marqué au fer rouge par les primaires. Aujourd'hui, celui qui travaille, celui qui va sur le terrain
17:18à la rencontre des Français et qui propose un projet, c'est Édouard Philippe. Donc moi, je soutiens pleinement Édouard Philippe.
17:26Et puis on verra à ce moment-là. Mais vous savez, qui parle aujourd'hui des primaires, des présidentielles à part les politiques
17:33et sur les plateaux de radio ou de télévision ? C'est demander aux Français. C'est pas leur priorité.
17:38Et je pense qu'ils en ont aussi un petit peu marre qu'on leur parle matin, midi et soir des présidentielles
17:43et qu'on ne s'occupe pas d'eux.
17:44— Et que vous disent les Français ? Que vous disent-ils dans votre région ?
17:48— Les Français, ils veulent qu'on s'occupe d'eux. Il y a un sujet qui me marque énormément.
17:52Ce sont les 11 millions d'électeurs qui ont voté pour le RN. Donc sur les plateaux de télé le dimanche,
17:57tout le monde est avec beaucoup d'émotion. Et puis le lendemain, on fait comme si rien n'était.
18:01Et ces 11 millions d'électeurs, c'est qui ? Ce sont qui ? Ce sont des gens qui ont voté Nicolas Sarkozy en 2007,
18:08qui ont voté François Hollande en 2012 et certainement Emmanuel Macron en 2017.
18:13Ils ont tout essayé et rien ne change pour eux. Et moi, je les ai rencontrés.
18:16Ce sont des gens issus de l'immigration et qui me disent « Voyez, maman, c'est cette école.
18:20On y a grandi, on n'y met plus nos enfants. Faute de mixité sociale, on les met dans les écoles privées du centre-ville. »
18:25Ce sont des salariés dans les usines d'industrie agroalimentaire qui se lèvent à 4 heures du matin
18:30et quand ils poussent leur caddie, eh bien ils se disent « Mais comment on va finir la fin du mois ? »
18:34Ou une femme de ménage qui n'est pas à 35 heures qui fait 40, 40 heures voire plus,
18:38et que l'hiver dernier, elle chauffe à 17 parce qu'elle ne peut pas financer sa facture d'électricité.
18:44Donc il y a un moment, les Français, ils veulent qu'on s'occupe d'eux et qu'on arrête d'avoir ces politiques
18:48qui pensent qu'à eux, plutôt que l'intérêt général. Et c'est ça la réponse qu'on doit leur apporter.
18:52Des réponses du quotidien et valoriser le travail.
18:55La classe politique vous déçoit, Christelle Mansé ?
18:58Moi, je me suis engagée. Vous savez, j'ai fait autre chose avant de faire de la politique.
19:01Vous avez travaillé dans l'immobilier, notamment.
19:03Oui, et puis je ferai peut-être autre chose après.
19:05Moi aussi, je me suis engagée en politique, c'est pour agir.
19:08C'est pour apporter des mesures concrètes.
19:11Ce n'est pas pour de la notoriété ou de la petite personne que je suis.
19:16C'est vraiment pour apporter des solutions concrètes.
19:18Et c'est ce que j'ai fait au sein de ma région, notamment avec ce budget.
19:21Et je vis les choses avec passion et détermination.
19:24Et je pense que c'est ce qu'ils attendent aussi, les Français,
19:27et qu'on ait du courage et de dire la vérité.
19:30Richard Ferrand, candidat à la présidence du Conseil constitutionnel, vous soutenez ?
19:34Je n'ai pas d'avis.
19:36Non, vous n'avez pas d'avis.
19:37Non, pas d'avis. Mais là encore, c'est pas...
19:39Vous voyez, on vient de parler de sujets...
19:41Oui, mais on vient de parler...
19:42Moi, ce qui m'intéresse, c'est le quotidien.
19:44Mais je suis d'accord.
19:45Je suis une femme politique qui met ses bottes
19:47et qui sillonne l'ensemble de la région et qui fait du terrain.
19:49C'est là la réalité du terrain.
19:51Puisque vous voulez parler de concret, moi, je voudrais parler des PME.
19:54Puisque vous défendez les PME.
19:56Toutes les entreprises.
19:59Oui, non, mais d'accord, toutes les entreprises.
20:01Mais il n'y a pas une distorsion, quand même, en France,
20:03entre les très grandes entreprises et les PME ?
20:06Je veux dire, par là, est-ce qu'il n'y a pas une manière de favoriser,
20:10c'est très français, les très grandes entreprises aux dépens des PME ?
20:13Moi, on doit soutenir toutes nos entreprises, quelles qu'elles soient.
20:16Vous savez, là encore, quand vous voyez les auditions à l'Assemblée nationale,
20:21j'ai honte à ma France, la semaine dernière,
20:23le patron de Renault, comment il a été considéré, traité à l'Assemblée nationale.
20:29Mais nos grands patrons, quels qu'ils soient,
20:31ou nos entreprises, quelles qu'elles soient,
20:33mais on doit les féliciter, les encourager.
20:36Aujourd'hui, les entreprises, c'est elles qui créent l'emploi.
20:39Et quand j'entends ce qu'on peut dire sur nos entreprises,
20:41eh bien, je ne suis pas d'accord.
20:43Les entreprises, c'est ce qui crée la croissance,
20:45c'est ce qui crée toute l'énergie, les emplois,
20:47l'activité, le dynamisme dans un territoire.
20:50Vous savez, sans entreprises, il n'y a pas d'emploi.
20:52Et s'il n'y a pas d'emploi, vous n'avez pas de crèche,
20:54vous n'avez pas d'école, vous n'avez pas de petit commerce.
20:56C'est un territoire qui se meurt.
20:58Donc arrêtons de taper sur nos entreprises.
21:00Encourageons-les, soyons fiers de nos entreprises.
21:02– Christelle Morin, je voulais terminer avec ce qui est majeur,
21:05finalement, dans le monde et dans l'actualité.
21:07Actuellement, c'est la guerre en Ukraine,
21:11c'est la situation internationale.
21:13La géopolitique est en train de bouger.
21:16Plus que jamais, les grandes puissances sont en train de s'arranger
21:19sur le dos de l'Ukraine et sur le dos de l'Europe.
21:22Christelle Morin, c'est comme ça que vous le recevez ?
21:25C'est comme ça l'initiative de Trump qui veut rencontrer Poutine,
21:28probablement en Arabie Saoudite,
21:30et qui finalement veut négocier la paix en Ukraine,
21:32sans l'Ukraine et sans l'Europe ?
21:34– Oui, c'est extrêmement inquiétant.
21:36Mais au niveau mondial, aujourd'hui, depuis quelques temps,
21:39en effet, il y a une inquiétude très forte.
21:41Et l'Europe doit être beaucoup plus forte, justement, sur ces enjeux-là.
21:45– Mais l'Europe, que peut-elle faire aujourd'hui ?
21:47– Mais là, c'est de la responsabilité de l'ensemble des dirigeants européens.
21:52L'Europe doit être beaucoup plus forte,
21:54notamment vis-à-vis des États-Unis, vis-à-vis de la Chine.
21:57C'est sur les questions politiques, mais pas que.
22:00On le voit, cette semaine, il y avait le sujet de l'intelligence artificielle.
22:04Mais ça, c'est un sujet crucial pour le monde économique,
22:09pour l'ensemble des pays aujourd'hui.
22:11Et donc, c'est l'Europe qui doit s'en saisir.
22:14Si je prends le sujet, aussi, de l'automobile,
22:17l'Europe, aujourd'hui, met une norme arrêt, en 2035, des voitures thermiques.
22:22Mais il n'y a pas de stratégie derrière.
22:24Donc, il faut une Europe plus forte. Je suis une pro-européenne.
22:26– Il faut repousser ce délai ?
22:27– Mais ce n'est pas de repousser le délai.
22:29Quand on applique une loi, c'est d'avoir une vraie stratégie derrière.
22:32Et aujourd'hui, l'Europe, ça ne doit pas être des normes ou de l'individualisme
22:36par rapport aux sujets que vous évoquiez, notamment politiques.
22:40Je pense que l'Europe doit être beaucoup plus forte,
22:43plutôt qu'aujourd'hui, de jouer individuelle, pays par pays.
22:46– D'une certaine manière, êtes-vous admiratif de Donald Trump et d'Elon Musk,
22:49qui ont une façon de déréguler, qui dérégulent,
22:53et qui ont une autre façon de concevoir le monde.
22:56Trump, qui vient de l'immobilier, qui, finalement, passe des deals.
23:02En permanence, là, il est en train de passer un deal.
23:04À propos de l'Ukraine, il se dit, je vais récupérer les terres rares,
23:08parce que j'ai investi beaucoup d'argent en Ukraine,
23:10pour défendre l'Ukraine face aux Russes, je vais essayer de récupérer ma mise.
23:15– Mais le binôme, ce que j'ai appelé comme ça Trump-Musk,
23:19il doit aujourd'hui, en France, nous poser question.
23:22C'est-à-dire que ce binôme, pourquoi ça a marché ?
23:25Parce que Trump, quand il s'associe à Musk,
23:29il apporte aussi une part de rêve, de fierté américaine.
23:33Musk, moi j'ai dit, il est génial. – Oui, vous l'avez dit.
23:37– L'entrepreneur, il est génial.
23:39Parce qu'aujourd'hui, on rêverait tous d'avoir un Musk français.
23:43Réseaux sociaux, voitures électriques, vous avez Starlink, il veut emmener.
23:49Il veut dire que les Américains seront les premiers à marcher sur Mars.
23:53Eh bien voilà, nous on a envie de porter aussi la fierté française.
23:56Et c'est l'authenticité qui a pu être portée par Trump.
23:59– Vous avez une forme d'admiration pour ces deux hommes ?
24:01– Mais ce n'est pas de l'admiration, c'est juste...
24:03– Ce n'est pas de l'admiration, c'est oui. C'est quoi ?
24:05– C'est l'authenticité, discours de vérité, et puis agir.
24:09Et puis montrer que c'est possible.
24:11Et en France, on a perdu cette combativité, cette envie d'y croire.
24:15Cette envie de croire que tout est possible.
24:18On a les meilleurs ingénieurs.
24:20Mais maintenant, soyons, voilà, offensifs.
24:23Moi, c'est ce qui m'interpelle.
24:25Voyez, Trump, il a fait 30 décrets en quelques jours.
24:29Il va super vite. Et donc nous, on doit pouvoir le faire.
24:32– Dernière question, ultime question.
24:34Est-ce qu'Emmanuel Macron vous a considérablement déçu ?
24:38– Moi, je ne suis pas une macroniste.
24:40– Non, mais d'accord.
24:42– Oui, parce qu'il a suscité de l'espoir.
24:46Et derrière, ça ne suit pas des faits.
24:48Et je pense que c'est malheureusement souvent...
24:51– C'est un échec ?
24:53– Mais comme beaucoup de présidents de la République...
24:55– Oui, mais est-ce que c'est un échec ?
24:57– Il y a beaucoup de promesses, mais derrière, c'est pas suivi des faits.
24:59Et aujourd'hui... – C'est un échec ?
25:01– Arrêtons les paroles, mais soyons dans les actes.
25:03– C'est un échec ? – Oui, c'est un échec.
25:05C'est un échec.
25:07– Merci Christelle Morancé d'être venue nous voir ce matin
25:09sur l'antenne de Sud Radio.
25:11Après 9h, vous retrouverez Patrick Roger.