Françoise Degois - "Condamnation Nicolas Sarkozy : Aucun politique n'est à l'abri" - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:00Françoise, j'ai des souvenirs là qui remontent.

00:05Moi à mon époque il y en avait peu évidemment, on voyageait peu, mais tous mes enfants sont partis évidemment.

00:11On partait en bus, les parents étaient un peu effrayés par l'idée de laisser leurs enfants partir dans un bus.

00:17Le coup de tonnerre avec la condamnation définitive de Nicolas Sarkozy.

00:23Alors, trois ans de prison, la condamnation, dont un an ferme et l'ancien président est donc placé sous bracelet électronique.

00:30C'est une première évidemment pour un président français.

00:33D'abord c'est une première, une condamnation ferme pour corruption et trafic d'influence, ça déjà c'est une première.

00:39Et c'est une première ô combien humiliante pour Nicolas Sarkozy qui est littéralement écroué à domicile.

00:45En quelque sorte puisque c'est le principe du bracelet électronique.

00:48Il ne faut pas s'imaginer, si vous nous écoutez, que le bracelet électronique c'est une sorte de club med amélioré.

00:54C'est-à-dire c'est de la prison qui ne dit pas son nom.

00:56Non non, quand vous êtes sous bracelet électronique, vous êtes emprisonné chez vous avec des horaires très contraignants.

01:03Généralement vous avez l'obligation d'être chez vous de 18h au minimum à 7h du matin.

01:09Ce n'est pas le club med, je vous le disais, vous êtes la majorité du temps à domicile

01:12et vous devez demander une autorisation pour des événements extérieurs.

01:16Des conférences par exemple ou bien des signatures de livres.

01:19En ce qui concerne Nicolas Sarkozy, il devra donc demander l'autorisation au juge, au JAP,

01:24c'est-à-dire au juge de l'application des peines.

01:26C'est une humiliation car même s'il s'y attendait, Nicolas Sarkozy,

01:29en fait personne n'est préparé à cette privation de liberté quand elle vous tombe dessus.

01:34D'autant que le ciel s'assombrit encore plus pour lui puisque à partir du début janvier s'ouvre un procès encore plus lourd.

01:42Cette fois-ci pour le financement de sa campagne dans le volet libyen, la campagne de 2007.

01:47Et c'est un procès pour lequel il risque avec l'ensemble des chefs d'accusation qui sont portés contre lui jusqu'à 10 ans de prison.

01:55Donc vous voyez, bracelet électronique, fin d'année et puis l'épreuve judiciaire qui recommence avec cette fois-ci la campagne de 2007.

02:03C'est donc un coup très dur pour l'ancien président.

02:06Il appréciera certainement ce matin les défenseurs qui dénoncent cette décision au nom de la violation des droits de la défense.

02:14Les défenseurs auxquels on a envie de répondre et d'ailleurs je répondrai j'imagine à Elisabeth Lévy tout à l'heure.

02:19Bien sûr que peut-être ou pas violation, la cour européenne des droits de l'homme le dira puisque Nicolas Sarkozy se pourvoit devant cette cour européenne.

02:27Mais enfin la cour européenne n'efface pas le jugement.

02:30Écoutez, ça n'efface pas le jugement et puis simplement on a envie de dire quand on est président de la République qu'on a un devoir d'exemplarité.

02:36Surtout Nicolas Sarkozy qui a fait toute sa campagne et son ascension au pouvoir en tant que premier flic de France sur la question de l'ordre,

02:44sur la question des peines qui doivent être exécutées et sur la fameuse question de tout nettoyer au Karcher.

02:50C'est une humiliation parce qu'il y a aussi une humiliation politique Jean-Jacques, c'est ce que je veux dire par là.

02:55Parce que Nicolas Sarkozy pendant des années a été, si vous voulez, la personne qu'il fallait aller saluer, le grand Mamamouchi dont on devait recevoir l'ancion.

03:05Ça, cet astre, il s'est un peu écrouillé.

03:08– Dites-moi, c'est aussi un avertissement à toute la classe politique ?

03:11– Oui, oui, c'est un avertissement parce que d'abord on ne peut pas être et avoir été.

03:14Sarkozy a été un grand influenceur, le dernier président de droite à avoir gagné.

03:18Mais son astre s'est éteint et puis ça veut dire aussi de la part de la justice qu'il n'y a plus de vache sacrée.

03:24Ça n'existe pas. Aucun politique n'est donc désormais à l'abri d'une décision.

03:28On l'avait vu avec Jérôme Cahuzac, on l'avait vu avec les Balkany, on l'avait vu avec Claude Guéant.

03:32Maintenant on voit avec Nicolas Sarkozy et, à mon avis, je dis ça, je dis rien,

03:37cette décision doit résonner sérieusement aux oreilles d'une certaine Marine Le Pen qui elle…

03:42– Oui.

03:43– Marine Le Pen qui attend sa décision de justice en mars.

03:45– Dites-moi, d'une certaine Marine Le Pen et d'un certain François Bayrou aussi ?

03:49– Ah oui mais François…

03:50– Il y a eu l'appel ?

03:51– Il y a eu l'appel mais François Bayrou c'est moins grave que Marine Le Pen puisque François Bayrou n'était pas…

03:57– Il est sous le coup d'une décision de justice.

03:59– Je suis d'accord avec vous.

04:00Donc ça veut dire que les juges finalement bousculent tout, il n'y a plus de vache sacrée,

04:04il n'y a plus de statut qui vous empêche.

04:06– Oui, mais c'est heureux ou pas ?

04:07Dites-nous, 0 826 300 300, qu'en pensez-vous ?

04:10C'est heureux ou pas ?

04:11Allez, vous réagissez, 7h47.

Françoise Degois - "Condamnation Nicolas Sarkozy : Aucun politique n'est à l'abri"

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