Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00Codaf, qui est le comité départemental antifraude.
00:00:05C'est grâce à une réunion du Codaf.
00:00:07Les Codaf se réunissent en tant que de besoin
00:00:10sous la double responsabilité, sous la double présidence
00:00:14des préfets et des procureurs de la République.
00:00:18Et vous avez, dans le tour de table,
00:00:20de 5 à 10 services de l'Etat
00:00:24pour essayer vraiment de cribler,
00:00:27mais de passer à un tamis très, très fin,
00:00:30notamment des commerces.
00:00:31On l'a vu tout à l'heure dans la place Saint-Bruno.
00:00:34Il y a eu des Codaf qui ont été tenus.
00:00:38Le Codaf, d'ailleurs, lorsque on s'est rencontrés
00:00:40tout à l'heure devant le bar associatif
00:00:44qui avait donné lieu au lancer de grenades,
00:00:46un Codaf, récemment, avait détecté des trafics.
00:00:50Et il y avait une procédure de fermeture
00:00:53de ce bar associatif.
00:00:55Ca sert à ça. Ce matin, on sait très, très bien
00:00:58qu'autour de cette place Saint-Bruno,
00:01:01il y a des commerces qui peuvent être engagés
00:01:03dans le blanchiment.
00:01:05Voilà. Et donc, pour que ces commerces-là
00:01:07puissent être stoppés, il faut des preuves.
00:01:09Il faut donc qu'on associe pas seulement
00:01:11les forces de police ou de gendarmerie,
00:01:13mais qu'on associe la DGFIP,
00:01:15la Direction générale des finances publiques départementales,
00:01:18les douanes, etc., pour nous donner des preuves.
00:01:22Et à partir des preuves, la préfecture
00:01:24peut fermer les commerces.
00:01:26On peut engager un certain nombre
00:01:29de pistes de travail et de procédures,
00:01:32y compris, d'ailleurs, et ça, c'est très important,
00:01:35ce que nous ferons de plus en plus,
00:01:36des enquêtes patrimoniales pour voir
00:01:37si des biens qui sont mal acquis
00:01:39ne peuvent pas être, dans un premier temps,
00:01:40saisis et ensuite confisqués.
00:01:43La confiscation, c'est l'aspect, ensuite, judiciaire.
00:01:48Donc, c'est vraiment...
00:01:49La destruction de ces écosystèmes
00:01:52passera par tous les instruments de l'Etat.
00:01:54Y compris, je le dis, une large utilisation
00:01:57de la police des étrangers,
00:01:59parce qu'on sait parfaitement que,
00:02:01dans un certain nombre de ces commerces,
00:02:03il y a du travail illicite,
00:02:05il y a du travail clandestin, il y a des filières.
00:02:08Et ce que je veux dire,
00:02:10c'est que, dans les interpellations de la police,
00:02:12par exemple, dans l'espace sur lequel
00:02:14nous sommes allés ce matin, la Place Saint-Bruno,
00:02:1741% de ces interpellations de la délinquance
00:02:21concernent des étrangers.
00:02:23Donc, c'est aussi la police des étrangers
00:02:25que nous allons mobiliser.
00:02:26C'est vraiment l'ensemble des instruments et de leviers
00:02:30qu'a l'Etat que nous allons mobiliser
00:02:33pour pouvoir avoir des résultats,
00:02:35parce que nous voulons déposséder les trafiquants
00:02:38de leur patrimoine.
00:02:40Et ça, je pense que c'est quelque chose de fondamental.
00:02:43Voilà ce que je voulais vous présenter.
00:02:45Vous voyez que c'est une stratégie intégrale.
00:02:48C'est une approche qui est globale.
00:02:51Il n'y a pas une mesure qui soit la panacée.
00:02:55Il n'y a pas de miracle.
00:02:56Mais si on avance de façon obstinée,
00:02:59très combative, mais très méthodique,
00:03:01en alignant tout ce dont l'espace,
00:03:04en tout cas, toutes les armes dont l'Etat dispose,
00:03:07alors nous aurons des résultats.
00:03:09Et nous allons commencer.
00:03:11J'ai une vingtaine de villes
00:03:14qui sont les plus concernées,
00:03:16comme Grenoble et d'autres en France.
00:03:18Et cette méthode, nous allons l'appliquer
00:03:21partout en France.
00:03:22Elle donnera lieu à un certain nombre de moyens,
00:03:25y compris en termes de forces de sécurité,
00:03:26qui pourront être, je vous l'ai indiqué ce matin,
00:03:29il y a une vingtaine d'enquêteurs
00:03:31qui enquêtent sur le café associatif.
00:03:3410 enquêteurs du CRU d'ici, locaux,
00:03:37s'ajoutent d'autres enquêteurs de Lyon
00:03:40et des enquêteurs de notre unité centrale nationale.
00:03:43On a aussi un certain nombre d'offices centraux
00:03:46auprès de la Gendarmerie nationale,
00:03:48auprès de la police nationale.
00:03:50C'est donc tout cet éventail de moyens
00:03:53que nous allons mobiliser avec un objectif
00:03:55et avec une priorité,
00:03:57c'est lutter contre la criminalité organisée.
00:04:02Je suis prêt à répondre à vos questions.
00:04:09L'opération Place Net visait à donner un coup de poing.
00:04:14Et c'est très utile.
00:04:15Et nous allons conserver dans le dispositif
00:04:19et notamment sur la 2e dimension sécuritaire,
00:04:22on va conserver ce point-là.
00:04:24Mais c'est en même temps,
00:04:26puisque sur l'opération Place Net,
00:04:29elle date d'il y a un peu plus d'un an,
00:04:30on a fait ce qu'on appelle un retour d'expérience
00:04:32et on a bien vu que ce qui fonctionnait le mieux,
00:04:35c'est lorsque l'opération était très méticuleusement,
00:04:39très méthodiquement préparée avec l'autorité judiciaire,
00:04:43que nous pouvions avoir des résultats
00:04:44dans la durée parce qu'on peut démanteler des réseaux.
00:04:49Mais pour ça, il faut un travail préalable,
00:04:53un travail de renseignement et ensuite un travail d'enquête.
00:04:56Et puis ensuite,
00:04:57il y a l'opération un peu plus coup de poing.
00:05:00Après, il faut aussi qu'au-delà de cette opération-là,
00:05:04on s'attaque à l'écosystème.
00:05:07On a affaire à des filières crapuleuses,
00:05:10mais on a affaire criminelles,
00:05:13mais on a affaire aussi à des filières
00:05:15qui sont très organisées sur le plan économique.
00:05:19Et si on veut les déstabiliser, il faut qu'on déstabilise,
00:05:22on ébranle leur fondement, leur base économique
00:05:26en allant chercher les patrimoines,
00:05:28en allant faire des enquêtes de patrimoine
00:05:30pour obtenir la saisie des biens,
00:05:34pour faire en sorte, par exemple, sur le blanchiment,
00:05:36on va cribler les commerces.
00:05:39Il faut m'expliquer,
00:05:41on m'a expliqué ce matin dans une boucherie,
00:05:43comment peut-on avoir dans une boucherie 800 clients par jour.
00:05:48Peut-être qu'il y a des grandes boucheries parisiennes,
00:05:50mais c'est intéressant d'avoir, vous voyez,
00:05:52le rapport numérique
00:05:56faisable ou pas dans un commerce à un instant T.
00:06:00Comment, parfois, dans certains commerces,
00:06:02ils peuvent afficher des chiffres d'affaires
00:06:04de plusieurs millions d'euros
00:06:07de vente au détail,
00:06:09dans des communes moyennes ou même dans des grandes communes.
00:06:11Ca veut dire qu'il y a un delta
00:06:13entre le chiffre d'affaires réel
00:06:15et le chiffre d'affaires déclaré.
00:06:17Et le delta, c'est le blanchiment.
00:06:20C'est tout ce travail-là.
00:06:21Et y compris pour fermer des établissements,
00:06:25on ne se fermera aucune porte.
00:06:27On a entendu tout à l'heure,
00:06:29il s'agissait d'un commerce de pâtisserie,
00:06:32la direction des services vétérinaires.
00:06:34Il y avait aussi un problème dans une boucherie
00:06:37où il y avait, là encore, un problème
00:06:40qui concernait, justement, la pratique
00:06:43et qui concernait la santé publique.
00:06:45On s'autorise à fermer un établissement douteux
00:06:49par d'autres moyens que des moyens frontaux.
00:06:51Parfois, quand on n'a pas...
00:06:53Comment dirais-je ? On a la preuve sur une dimension,
00:06:57pas sur l'autre, mais on commence par une dimension
00:06:59et on va remonter l'ensemble des indices
00:07:02qui nous permettront d'arriver jusque à la conclusion
00:07:06qu'il y a, par exemple, blanchiment.
00:07:08M. le ministre, vous dirigez la lutte
00:07:11contre l'arco-trafique comme une des priorités.
00:07:13On en prend par la lettre.
00:07:15Je me préserve avec vous, M. le ministre.
00:07:17On souhaite bien organiser le calendrier parlementaire.
00:07:20Maintenant, au Parlement, tout d'abord,
00:07:22la loi, la réforme électorale sur Allemand-Marseille,
00:07:26là où vous dirigez l'arco-trafique en priorité,
00:07:29est-ce que ça vous pose un problème, cette réorganisation ?
00:07:31J'ai vu cette information.
00:07:33Elle n'a pas été, pour l'instant, confirmée.
00:07:35Je le dis et je le redis.
00:07:37Je pense que ce qui est prioritaire aujourd'hui,
00:07:41compte tenu du constat que je fais, que vous faites aussi,
00:07:44c'est le texte qui a été voté au Sénat.
00:07:49C'est le texte, la lutte contre la criminalité organisée.
00:07:53Après un calendrier parlementaire,
00:07:54je sais ce que c'est comme ancien parlementaire,
00:07:57mais il faut...
00:07:59Le plus vite on ira sur ce texte-là,
00:08:01et le mieux ça vaudra.
00:08:02On a besoin d'un certain nombre d'armes.
00:08:06J'ai parlé tout à l'heure de la réorganisation de l'Etat,
00:08:08comment on a réorganisé l'Etat sur le terrorisme,
00:08:11sur la filière judiciaire, au ministère de l'Intérieur,
00:08:14avec un nouvel Etat-major.
00:08:16J'aurais pu aussi...
00:08:17J'ai pu parler, par exemple, des pouvoirs.
00:08:19On était sur les commerces.
00:08:20Mais les préfets, dans ce texte-là,
00:08:23auront des pouvoirs pour fermer plus facilement
00:08:26un certain nombre de commerces.
00:08:28Il y a des polices spéciales,
00:08:30notamment vis-à-vis des débits de boissons.
00:08:32Par exemple, le fameux café associatif,
00:08:34il est dans cette catégorie-là.
00:08:38Voilà, le préfet aura ce pouvoir-là.
00:08:40Un autre pouvoir qu'aura le préfet,
00:08:41on en parlait tout à l'heure, avec les bailleurs sociaux.
00:08:44Et la dame qui représentait un bailleur social me disait,
00:08:46pour nous, c'est difficile,
00:08:48quand quelqu'un était condamné pour trafic de drogue,
00:08:50il habite, il est dans un logement social,
00:08:52de l'exclure.
00:08:53Ce pouvoir-là, il sera remis entre les mains du préfet,
00:08:59qui se substituera au bailleur social
00:09:02et qui pourra, justement, enlever de l'immeuble
00:09:05des personnes qui pourrissent,
00:09:07qui empoisonnent toute la vie de la barre d'immeubles.
00:09:09Voilà.
00:09:11Y compris, d'ailleurs, un autre pouvoir, un autre exemple.
00:09:14Le préfet pourra faire en sorte que un individu
00:09:17qui était condamné pour trafic ne puisse pas réapparaître
00:09:20autour de son point de ville, le moindre des choses.
00:09:23Donc ce texte, il est attendu.
00:09:25Il est très, très attendu,
00:09:27aussi bien par les magistrats
00:09:30que par les forces de sécurité intérieures.
00:09:32Ce texte-là va nous donner de nouveaux moyens
00:09:34pour qu'on ait des résultats.
00:09:36Parce qu'aujourd'hui, je le dis comme je le pense,
00:09:38on ne lutte pas à armes égales
00:09:41avec le narcotrafic et la criminalité organisée.
00:09:45On obtient des résultats.
00:09:47Toutes les semaines, on fait des saisies,
00:09:48mais c'est pas suffisant.
00:09:49Il faut passer à l'échelle supérieure.
00:09:52Et pour passer à l'échelle supérieure,
00:09:54c'est un changement de stratégie total.
00:09:56On va changer de cadre.
00:09:57C'est ce que j'expliquais en prenant le parallèle
00:10:00avec la lutte contre le terrorisme, madame.
00:10:02...
00:10:09Non, mais il faut s'enlever de la tête cette idée.
00:10:12Moi, je suis pas Superman.
00:10:14J'ai une volonté implacable.
00:10:17Et y compris avec les difficultés politiques du moment,
00:10:20puisque nous n'avons pas de majorité à l'Assemblée nationale,
00:10:24eh bien, malgré cela, moi, je suis au service
00:10:27de l'ordre public pour les Français.
00:10:28Parce que vous le voyez désormais
00:10:30dans toutes les études d'opinion,
00:10:34désormais, les Français,
00:10:36ça fait partie de leur toute 1re priorité
00:10:38après le pouvoir d'achat, c'est la demande de sécurité.
00:10:41Donc moi, j'ai cet objectif-là.
00:10:44Mais penser un seul instant que demain, en France,
00:10:47on pourrait tout maîtriser,
00:10:49qu'il n'y aurait aucun délit, aucun crime,
00:10:52jamais je ne le dirai parce que c'est impossible
00:10:54dans aucun pays du monde.
00:10:56En revanche, ce que je sais,
00:10:58c'est qu'on peut obtenir des résultats.
00:11:00Il faut qu'on arrête cette hyper-violence
00:11:02et il faut qu'on ait des résultats.
00:11:03On a des résultats, souvent.
00:11:06On comique peut-être mal.
00:11:07Nos policiers, nos gendarmes nous donnent des résultats.
00:11:10Les saisies de drogue, hier encore.
00:11:12Mais ces saisies sont peu souvent médiatisées.
00:11:16Mais très franchement, avec la nouvelle approche,
00:11:20avec les nouveaux outils législatifs
00:11:23qui nous seront donnés,
00:11:24croyez-moi, nous aurons des résultats.
00:11:26Bien sûr, j'ai vu Eric Piolle, c'est le maire.
00:11:28Lorsque je me rends dans une commune,
00:11:31je ne regarde pas l'étiquette du maire.
00:11:33Il y a un accueil qu'on dit républicain.
00:11:35On a des divergences.
00:11:37Je plaide, moi, pour le continuum de sécurité.
00:11:39Je plaide pour qu'il y ait des polices municipales
00:11:42qui soient armées.
00:11:43Je plaide pour qu'il y ait des caméras
00:11:45de vidéosurveillance en grand nombre.
00:11:48Donc on a échangé, voilà.
00:11:50On a échangé sur nos désaccords.
00:11:52Comme on dit dans le langage diplomatique,
00:11:55l'entretien a été direct, franc.
00:11:58Mais j'en suis ressorti vivant, et lui aussi, je crois.
00:12:02Mais voyez bien que...
00:12:03Oh, oh, oh... Oui, oui.
00:12:05Il confirme, vous voyez ce que...
00:12:08Ce qui est important, c'est que ce combat-là,
00:12:11quand je dis que c'est un combat national,
00:12:14il doit supposer une forme d'unité nationale.
00:12:17C'est ce que le Sénat nous a donné.
00:12:18J'espère qu'à l'Assemblée nationale,
00:12:19ce sera peut-être plus difficile.
00:12:21Mais je crois que ça transcende le clivage droite-gauche.
00:12:24Après, on a des différences, bien sûr.
00:12:25On a des parcours différents.
00:12:27On a des convictions qui sont différentes.
00:12:29Moi, ce que je veux, je veux servir les Français
00:12:31et je veux que, concrètement, on puisse apporter un espoir.
00:12:35Et je pense qu'il y a un espoir.
00:12:37Je pense qu'en faisant différemment,
00:12:38avec des nouveaux outils juridiques,
00:12:40on va gagner cette bataille.
00:12:42Oui, madame.
00:12:44Voilà. Attention.
00:12:47Bruno Retailleau, donc, en conférence de presse
00:12:50à la préfecture de l'Isère,
00:12:52qui est venu préciser un peu le propos
00:12:54et puis, surtout, insister sur ce texte au Sénat
00:12:57qui va permettre de renforcer l'arsenal législatif
00:13:00contre le narcotrafic.
00:13:02Quel est mot très...
00:13:04Il a le sens de la formule, Bruno Retailleau, bien sûr.
00:13:05Mais aujourd'hui, il est venu avec d'autres mots encore plus frappants.
00:13:08Il parle de déferlante, de tsunami blanc, de submersion,
00:13:11un autre terme qui, lui, reprend son compte
00:13:13en ce qui concerne le trafic de drogue.
00:13:15Et puis, surtout, qu'il fait ce constat.
00:13:16Aujourd'hui, on ne lutte pas à armes égales
00:13:19avec le narcotrafic.
00:13:20Donc, il va falloir s'y atteler.
00:13:22Petit tacle au passage, quand même.
00:13:24Je ne sais pas si vous l'avez interprété comme ça, Raphaël Stainville,
00:13:26aux opérations place-tête,
00:13:28parce qu'il dit que les opérations coup de poing, c'est bien,
00:13:30mais il faut s'inscrire dans la durée,
00:13:32ce qui veut dire que ça ne suffisait pas.
00:13:33En tout cas, l'action a trouvé ses limites, visiblement.
00:13:36Et donc, il nous a déroulé en trois grands points
00:13:39le panorama des champs d'action,
00:13:42c'est-à-dire le judiciaire, bien sûr,
00:13:43via le démantèlement des filières,
00:13:46grâce à un renseignement renforcé.
00:13:48Ça existe, mais visiblement,
00:13:49on va trouver peut-être d'autres moyens de le faire.
00:13:51Le sécuritaire, mieux contrôler l'espace public,
00:13:54bon, ça, c'est quand même la mission première des policiers,
00:13:56s'il tentait qu'ils puissent rentrer
00:13:57dans tous les territoires de la République aujourd'hui.
00:14:00Et puis, administratif,
00:14:01et c'est là que le Sénat donne des outils.
00:14:03Beaucoup de questions un peu pratiques
00:14:05sur la notion de blanchiment, de bien mal acquis,
00:14:09c'est là-dessus aussi qu'on l'attendait.
00:14:11Qu'est-ce qui vous a frappé, vous, aujourd'hui ?
00:14:13Bien évidemment, et c'est un peu la marque de fabrique de Bruno Ottaio,
00:14:18on sent une volonté, une énergie, un discours très ordonné.
00:14:23Pour autant, au-delà des mots,
00:14:25on peut se poser quand même la question,
00:14:27lorsque Bruno Ottaio dit qu'il faut passer à la vitesse supérieure,
00:14:31si cette avalanche de propositions,
00:14:33cette doctrine qui semble très très nette,
00:14:35est quelque chose de nouveau.
00:14:37Ou plutôt, on devrait peut-être même s'interroger,
00:14:40puisque tous les moyens existent déjà,
00:14:42ils sont déjà sur la table,
00:14:43pourquoi ça ne serait pas déjà fait ?
00:14:45Pourquoi ce n'est pas déjà effectif ?
00:14:46Surtout quand il dit qu'il faut contrôler la voirie, les transports,
00:14:50faire des fouilles dans les caves et les parties communes des immeubles.
00:14:52Pardon, mais c'est ce que les policiers
00:14:54devraient être en mesure de faire chaque jour, toute l'année, partout.
00:14:57Mais ce n'est pas possible.
00:14:59Oui.
00:15:00Ce qui est nouveau, mais ce qui n'est pas encore effectif,
00:15:03c'est cette volonté d'avoir un parquet spécial
00:15:07qui permettrait d'avoir une spécialisation
00:15:11qui conduirait à être certainement beaucoup plus ferme,
00:15:14beaucoup plus efficace dans le...
00:15:16Et là-dessus, il y a deux, trois choses d'intérêt.
00:15:18Mais Céline, sur l'aspect global, à provenir à la matière.
00:15:21Moi, je vous raconterai ce que j'ai vécu au Mureau,
00:15:23où j'ai été directrice de cabinet dans cette ville.
00:15:26On était dans les années 2000, qui étaient extrêmement agitées.
00:15:29Et notamment, c'était le moment où le câble s'installait.
00:15:33Eh bien, pour faire passer le câble,
00:15:35l'agent du câble téléphonait à la mairie,
00:15:39qui téléphonait à des relais dans les quartiers
00:15:42pour que les gens qui faisaient du trafic, qui occupaient les caves,
00:15:46parce qu'en fait, c'est dans les caves que ça passait,
00:15:48daignent laisser venir l'agent sans le frapper,
00:15:54ou voire pire, parce qu'il y a eu des incidents extrêmement violents
00:15:58avec des gens dans les années 2000 qui sont allés comme ça.
00:16:00Donc, voilà la réalité de ces territoires-là.
00:16:03Quand... Et tu as raison, Raphaël, de dire...
00:16:06On ne montre pas de blanche en tout, quoi.
00:16:08Oui, je comprends l'étonnement de Raphaël,
00:16:11parce qu'effectivement, quand on entend ce que dit Bruno Retailleau,
00:16:13on dit, mais enfin, comment ça n'existait pas déjà ?
00:16:17Et pourtant, ce qu'il dit est vrai, c'est-à-dire remettez-vous dans le réel.
00:16:21Quand vous avez du clientélisme, vous faites du clientélisme,
00:16:25non seulement avec les barbus, mais aussi avec les trafiquants de drogue,
00:16:29parce que c'est eux qui font vivre certains quartiers.
00:16:32C'est eux qui vont vous amener des gens à qui ils disent,
00:16:35toi, tu vas voter et toute ta famille va voter pour machin.
00:16:39Donc, les liens sur les territoires, ils sont pervers, ils sont tordus.
00:16:45Et reprendre tout ça en main et faire en sorte que toutes les informations
00:16:50soient croisées, ça semble une évidence, ça ne l'est pas.
00:16:54Et en plus, il y a même des choses qui vous l'interdisent,
00:16:56de croiser des fichiers.
00:16:57Donc, contrairement à ce qu'on croit, ça peut avoir l'air très profil bas.
00:17:02Et en fait, c'est probablement comme ça que réellement,
00:17:05quand on le met en place, on change la donne sur le terrain,
00:17:07plus qu'avec des grandes annonces pétaradantes.
00:17:10Najwa, il a évoqué la loi qui vise une spécialisation de la chaîne judiciaire.
00:17:16À propos de ce fameux PNACO, je n'aime pas trop les acronymes,
00:17:19c'est le Parquet national anti-criminalité organisé.
00:17:23Il y a quelque chose de très important, et là, je fais appel à l'avocate que vous êtes.
00:17:26Évidemment, c'est du bon sens.
00:17:28Il n'est pas question de faire juger de grands criminels
00:17:31qui ont des ramifications et des relais extérieurs
00:17:34par des jurés populaires, parce qu'ils seraient exposés directement.
00:17:37On finirait comme l'Italie.
00:17:39Et il faut aussi protéger les magistrats.
00:17:42Donc ça, évidemment, ça va dans le bon sens,
00:17:44mais on attend de les voir naître, déjà, ces tribunaux dédiés.
00:17:47Oui, ce parquet dédié, je pense que ça aurait du sens,
00:17:51parce qu'il faut aussi des magistrats qui soient spécialisés en la matière,
00:17:57qui aient aussi une connaissance sur cette forme de criminalité organisée.
00:18:05Alors moi, je me réjouis, je vais vous dire pourquoi,
00:18:06parce que le ministre de l'Intérieur parle de ce rapport d'enquête sénatoriale.
00:18:12Ce rapport d'enquête sénatoriale, il faut le rappeler quand même,
00:18:15il date de mai 2024.
00:18:17Moi, je l'ai lu attentivement, ce rapport, et je me suis dit,
00:18:19mais à quand une application concrète de ce rapport ?
00:18:25On y est aujourd'hui.
00:18:27C'est-à-dire qu'enfin, on va pouvoir concrétiser,
00:18:32je l'espère, en tous les cas, avec les moyens qui vont avec,
00:18:35les mesures qui ont été dégagées par cette commission d'enquête sénatoriale.
00:18:42Alors moi, ce qui m'interpelle, et puis il a raison,
00:18:47le ministre, c'est qu'il parle de tsunami, des ferlins de submersion,
00:18:51donc c'est des mots très forts,
00:18:54mais qui, en fait, sont symptomatiques de ce qui se passe réellement sur le terrain.
00:19:00Quand il parle de corruption des agents publics, c'est bien réel.
00:19:04Moi, j'étais en audience, il y a quelques mois,
00:19:08sur une affaire de trafic de stupéfiants.
00:19:10Quelle a été ma stupéfaction ?
00:19:13De voir à la barre des agents de police,
00:19:20à la barre, mais pas du côté, je vais dire, des témoins, etc.
00:19:25Ils étaient accusés, ils étaient prévenus.
00:19:29Mais vous voyez, il y a quand même un tabou autour de ces questions,
00:19:31parce que c'est une question que j'ai déjà posée, évidemment, sur le plateau,
00:19:33nos invités ne sont pas jugés perturbateurs,
00:19:36mais dès que vous interrogez les syndicats, tout de suite,
00:19:38il y a une levée de bouclier, non, mais il ne faut pas jeter l'opprobre,
00:19:41comme si c'était quelque chose d'assez marginal.
00:19:42Moi, j'aimerais bien comprendre si la corruption en France
00:19:46et dans le milieu carcéral, c'est quelque chose de marginal,
00:19:49parce qu'on ne veut pas déranger, parce qu'on veut protéger la corporation,
00:19:52et parce que chacun est fondé à avoir ses motivations,
00:19:55ou est-ce que c'est quelque chose de beaucoup plus tentaculaire
00:19:58que ce qu'on nous dit réellement ?
00:20:00Non, moi, je ne pense pas que ce soit au regard...
00:20:02Chacun aura son avis, bien sûr.
00:20:04...au regard de ce que je constate.
00:20:05Je ne pense pas que ce soit tentaculaire,
00:20:08mais, vous voyez, ça se déploie.
00:20:11La corruption, progressivement, elle s'impose,
00:20:15et donc, si on n'agit pas maintenant, vous voyez, le ministre le disait,
00:20:19les moyens sont énormes.
00:20:20Donc, ça touche les agents pénitentiaires, ça touche la police judiciaire,
00:20:25ça touche aussi certains magistrats.
00:20:27Oui, bien sûr.
00:20:29Et donc, on ne peut pas l'ignorer.
00:20:30D'accord, alors, en deux mots, comment on lutte contre la corruption ?
00:20:32Parce qu'il y a les salaires, mais on ne va pas doubler,
00:20:35voire tripler les salaires des agents en question pour y remédier.
00:20:38Non, mais d'abord, lorsque les magistrats marseillais
00:20:42avaient été interrogés par cette commission d'enquête,
00:20:44déjà, à l'époque, ils reconnaissaient que cette question de la corruption,
00:20:47à défaut d'avoir une ampleur qui la rendait incontrôlable,
00:20:53était déjà très présente.
00:20:56Le ministre de l'Intérieur, ces dernières semaines, ces derniers mois,
00:20:59a reconnu que cette corruption, aujourd'hui, était un sujet
00:21:02comme s'il y en avait encore franchi un cap.
00:21:05Après, il y a un certain nombre de choses qui peuvent être faites
00:21:08de manière très effective.
00:21:10Alors, bien sûr, on peut faire en sorte que les fonctionnaires,
00:21:13notamment s'agissant de la fonction publique, soient mieux rémunérés.
00:21:17Mais il y a déjà, avant même de penser à la rémunération de ces fonctionnaires,
00:21:20sachant qu'on n'a pas d'argent,
00:21:21il y a un screening qui peut être fait de la même manière.
00:21:25Et ça a été évoqué, d'ailleurs, par Bruno Retailleau, de la même manière.
00:21:29De la même manière que le travail qui a été effectué avant les JO olympiques,
00:21:31sur tout le personnel de sécurité qui devait...
00:21:33Les 1 million de personnes qui devaient être recrutées,
00:21:37ils ont été screedés par tous les services.
00:21:38On peut faire exactement la même chose sur les agents de l'État.
00:21:41Mais après, une fois qu'ils sont en place et qu'ils sont corrompus,
00:21:43qu'est-ce que vous allez faire ?
00:21:44Parce que...
00:21:45Mais alors qu'ils sont corrompus et que c'est avéré, je pense qu'on peut...
00:21:49Ils reçoivent du cash, ils reçoivent de l'argent liquide.
00:21:51Ce n'est pas quelque chose qui transite dans leur compte.
00:21:53Alors, on peut se rendre compte du changement de niveau de vie.
00:21:55Je crois que ça avait été évoqué, d'ailleurs.
00:21:56Quand vous avez un niveau de vie qui devient différent.
00:21:58Ce qui est très intéressant, c'est qu'il y a des associations
00:22:00qui ont travaillé là-dessus.
00:22:02Notamment, elle n'est pas la seule, mais Crime Alt,
00:22:04qui est une association qui a regardé ce qui s'était passé en Italie
00:22:09pour combattre, justement, la mafia et les trafiquants de drogue.
00:22:13Et il y a un angle qui est extrêmement intéressant.
00:22:16C'est que si, par exemple, vous avez un train de vie ou des possessions
00:22:20dont on ne peut pas savoir d'où elles viennent,
00:22:23eh bien, ce n'est pas à l'État de prouver et de justifier.
00:22:26Si vous êtes incapable de le justifier, c'est une saisie automatique.
00:22:30Voilà. Ça, c'est du concret.
00:22:32Et cette saisie automatique-là, aujourd'hui en France,
00:22:35elle n'existe pas encore.
00:22:36Elle existe en Italie.
00:22:38Ça a beaucoup cassé les reins parce qu'il y a des calculs.
00:22:41Vous avez le petit trafiquant ou l'homme de main qui dit
00:22:45« Ce n'est pas grave, je garde tout cet argent, je vais en prison.
00:22:48J'y reste peut-être trois ans, mais ça en vaut la peine. »
00:22:51Alors, je voulais juste quand même qu'on revienne,
00:22:53parce que c'était une des questions qui lui a été posée cet après-midi,
00:22:56sur ses relations avec Éric Piolle, parce qu'il était à ses côtés ce matin.
00:22:58On sait que, bon, voilà, ces deux hommes,
00:23:00pratiquement tous les opposent en matière de sécurité.
00:23:03Et tant mieux.
00:23:05En tout cas, dans l'affichage.
00:23:06Je vous propose d'écouter la réponse de Bruno Retaillez il y a quelques instants.
00:23:12Bien sûr, j'ai vu Éric Piolle, c'est le maire.
00:23:14Lorsque je me rends dans une commune,
00:23:16je ne regarde pas l'étiquette du maire.
00:23:19Il y a un accueil qu'on dit républicain.
00:23:21On a des divergences.
00:23:23Je plaide, moi, pour le continuum de sécurité.
00:23:25Je plaide pour qu'il y ait des polices municipales qui soient armées.
00:23:28Je plaide pour qu'il y ait des caméras de vidéosurveillance
00:23:32en grand nombre.
00:23:34Donc, on a échangé, voilà.
00:23:36On a échangé sur nos désaccords.
00:23:38Comme on dit dans le langage diplomatique,
00:23:40l'entretien a été direct, franc.
00:23:43Mais j'en suis ressorti vivant, et lui aussi, je crois.
00:23:46Donc, voilà.
00:23:47Mais voyez bien que...
00:23:49Oui, oui.
00:23:51Il confirme, vous voyez ce que...
00:23:52Mais je crois que ça transcende le clivage droite-gauche.
00:23:55Après, on a des différences, bien sûr.
00:23:57On a des parcours différents.
00:23:58On a des convictions qui sont différentes.
00:24:01Moi, ce que je veux, je veux servir les Français,
00:24:03et je veux que, concrètement, on puisse apporter un espoir.
00:24:07Et je pense qu'il y a un espoir.
00:24:08Je pense qu'en faisant différemment,
00:24:10avec des nouveaux outils juridiques,
00:24:12on va gagner cette bataille.
00:24:14En quelques secondes, il répond sans répondre.
00:24:16Il tourne autour.
00:24:18D'abord, il fait preuve quand même un petit peu d'humour.
00:24:19Change franc.
00:24:21Mais là où il a raison, c'est qu'effectivement,
00:24:22la question de sécurité,
00:24:24ce n'est pas une affaire de droite ou de gauche.
00:24:26Ceux qui sont en première ligne,
00:24:28c'est ceux qui vivent cette insécurité.
00:24:30Et on ne leur demande pas
00:24:31s'ils ont leur carte au Républicain ou au Parti socialiste.
00:24:34Ils sont en première ligne.
00:24:35Ils souffrent de cette insécurité.
00:24:36Ils attendent des réponses fortes
00:24:38de leur maire et du ministre de l'Intérieur.
00:24:40Alors, vu le respect du protocole,
00:24:42quand on voit le cirque qui est devenu la politique,
00:24:44qu'est-ce que ça fait du bien ?
00:24:46D'avoir quelqu'un qui se tient
00:24:48et qui respecte les autres.
00:24:50Merci beaucoup.
00:24:52De toute façon, mesdames, vous allez rester avec moi pour la dernière heure.
00:24:54Raphaël, merci d'avoir été parmi nous cet après-midi.
00:24:56On va marquer une petite pause.
00:24:58C'est l'heure de l'hebdo de l'écho.
00:25:00Et puis, on reviendra bien sûr avec le journal.
00:25:01Il y a beaucoup d'informations ce vendredi après-midi.
00:25:04On prendra aussi des nouvelles de la santé du Pape,
00:25:06puisque vous savez qu'il est hospitalisé
00:25:07pour des problèmes de bronchite.
00:25:09Donc, évidemment, à 88 ans,
00:25:11ça soulève un tout petit peu d'inquiétude.
00:25:13Augustin Donatio sera avec nous tout de suite.
00:25:16Au revoir.
00:25:19Nous revoici pour la suite et presque fin de 180 minutes info
00:25:23avec Augustin Donatio pour le journal.
00:25:24Rebonjour, Augustin.
00:25:26On va parler d'un entretien qui a accordé à CNews
00:25:29l'ancien ministre du Logement, Guillaume Casvariant,
00:25:32où il défend la fin du maintien à vie dans les logements sociaux.
00:25:35Oui, le député de Réloir a déposé une proposition de loi
00:25:38pour renforcer le contrôle des résidents d'HLM,
00:25:41une volonté de justice sociale pour permettre
00:25:43aux 2 millions de Français dans l'attente de logement social
00:25:46d'y avoir accès.
00:25:48Les détails avec Mickaël Dos Santos.
00:25:53C'est l'une des problématiques des logements sociaux.
00:25:55Guillaume Casvariant veut y mettre fin.
00:25:58Avec sa proposition de loi, l'ancien ministre du Logement
00:26:01souhaite que les résidents ne s'installent pas à vie dans les HLM.
00:26:04J'ai toujours défendu que le logement social
00:26:06n'était pas une fin en soi,
00:26:08mais une étape potentielle dans un parcours de vie.
00:26:10Aujourd'hui, la France compte près de 5,5 millions de HLM.
00:26:14Pourtant, 2 millions de personnes sont sur liste d'attente.
00:26:17Pour y remédier, le député propose plusieurs solutions
00:26:20au-delà de la construction de nouveaux logements.
00:26:23La première, encadrer davantage les revenus des résidents.
00:26:26En cas de dépassement de 100% du plafond des ressources,
00:26:30plutôt que d'attendre un dépassement de 120% du plafond,
00:26:33le résident paie un surloyer.
00:26:35S'il dépasse de manière durable pendant 2 ans le plafond de 120%,
00:26:39il est accompagné à déménager.
00:26:41Pour une famille de 4 personnes,
00:26:43ce plafond correspond à 81 150 euros à Paris.
00:26:46Il baisse drastiquement dans les autres régions métropolitaines
00:26:50hors Île-de-France.
00:26:51Hormis cette mesure, Guillaume Casbarian veut également
00:26:54permettre aux bailleurs sociaux de contrôler le patrimoine des résidents.
00:26:57Aujourd'hui, il est possible de bénéficier d'un logement social
00:27:00et d'avoir hérité d'un appartement ou d'un bien immobilier significatif.
00:27:04Selon le député, toutes ces mesures ont pour objectif
00:27:07de permettre plus de mobilité dans le parc des logements sociaux.
00:27:11Autrement dit, plus de justice sociale.
00:27:15La lutte contre le narcotrafic, c'était l'objet du déplacement
00:27:18de Bruno Retailleau cet après-midi, notamment à Grenoble.
00:27:21Vous l'avez longuement entendu en direct sur notre antenne.
00:27:24D'ailleurs, cette victoire contre le narcotrafic,
00:27:26assure le ministre de l'Intérieur, nous l'obtiendrons.
00:27:29Et ça passera notamment par la création
00:27:31de ce fameux parquet national anticriminalité organisé.
00:27:34Je vous propose d'écouter cet extrait.
00:27:36Dans le terrorisme, nous avions créé, il y a dix ans,
00:27:39un parquet national dédié, un parquet national antiterroriste.
00:27:42Il y aura un parquet national anticriminalité organisé,
00:27:46un PNACO, y compris jusque à des cours qui seront spécifiques.
00:27:51Il est hors de question de faire juger les narcotrafiquants
00:27:54par des jurys populaires, qui pourraient être sous la menace,
00:27:56justement, de mort de ces mafias.
00:28:00Et de même, d'ailleurs, sur les juges d'application des peines.
00:28:03Toute la filière judiciaire sera spécialisée.
00:28:06Dans le reste de l'actualité, Israël attend la libération
00:28:09de trois otages du Hamas demain, si tout va bien.
00:28:12Ce sera le sixième échange de prisonniers
00:28:14depuis le 19 janvier dernier.
00:28:17Oui, après plusieurs jours d'incertitude,
00:28:19les noms ont été dévoilés aujourd'hui.
00:28:20On va prendre la direction de Tel Aviv où on vous retrouve,
00:28:22Olivier Benkemoun, vous êtes avec Olivier Gangloff.
00:28:25On connaît donc les otages qui vont retrouver la liberté demain.
00:28:28Qui sont-ils ?
00:28:32Oui, ça sera 497 jours.
00:28:35Ils sont en détention, ces trois otages,
00:28:38qui ont une double nationalité, tous.
00:28:40Il y en a un qui est israélo-argentin,
00:28:42l'autre qui est israélo-russe,
00:28:43et le troisième qui est israélo-américain.
00:28:44Il s'agit donc d'Alexandre Tropanov, 29 ans.
00:28:48Alors, tous les trois ont été enlevés au kiboutz de Niros.
00:28:52Lui, son père a été assassiné.
00:28:54Il a été enlevé avec sa mère et sa grand-mère et sa petite amie.
00:28:57Elles, elles ont été libérées.
00:28:58Alexandre Tropanov, donc, qui est russe.
00:29:00Yair Horn, 46 ans, enlevé avec son frère cadet Etan.
00:29:03Eux, ils sont d'origine argentine.
00:29:06Il n'y a pas de nouvelles de son frère,
00:29:07mais lui sera libéré demain.
00:29:09Et puis, Sagi Dekelchen, 36 ans, papa de deux petites-filles.
00:29:12Sa femme était enceinte de 7 mois,
00:29:14donc il ne connaît pas son dernier enfant.
00:29:17Il ne l'a pas vu.
00:29:18Il est américain.
00:29:20Alors, ça tombe bien qu'on ait un américain,
00:29:21parce que le secrétaire d'Etat américain
00:29:23est en visite ce week-end aux Etats-Unis.
00:29:26Donc, c'est un point très important.
00:29:28Et puis, vous le savez, Donald Trump a frappé fort du poing sur la table
00:29:31en disant que si tous les otages ne sont pas libérés,
00:29:35eh bien, le feu de l'enfer s'abattra sur le Hamas.
00:29:37Alors, tous les otages ne seront pas libérés.
00:29:39Il n'y en aura que 3 demain.
00:29:41D'ailleurs, il y a une petite controverse.
00:29:42En Israël, la droite, les anciens ministres de droite,
00:29:47les députés de droite estiment qu'il aurait fallu profiter
00:29:50de cet élan de la force et du soutien
00:29:53de la plus grande puissance au monde
00:29:54pour exiger la libération de tous les otages.
00:29:58Benhamin Netanyahou, son gouvernement,
00:30:00et puis les députés qui le suivent,
00:30:02pensent qu'il faut simplement respecter l'accord
00:30:05avant de passer à la 2e phase.
00:30:07Si on fait un calcul tout à fait juste,
00:30:10après la libération de ces 3 otages,
00:30:13il en restera 6 vivants à libérer,
00:30:15donc pour les 2 week-ends prochains.
00:30:17Ensuite, est-ce que les corps des 8 autres,
00:30:20parce qu'on sait déjà qu'il y a 8 corps
00:30:21qui vont devoir sortir de cette bande de Gaza,
00:30:24seront livrés ? Comment ils seront livrés ?
00:30:25C'est une autre question qui stresse et terrorise
00:30:30même parfois les Israéliens.
00:30:32Merci beaucoup Olivier pour toutes ces précisions.
00:30:34Remercie aussi Olivier Gangloff
00:30:36qui est en tournage avec vous en Israël.
00:30:38Enfin, sachez que l'auteur de l'attaque à la voiture bélique
00:30:41qui a frappé Munich hier aurait bien agi
00:30:43pour des motifs religieux et islamistes
00:30:45selon les autorités allemandes.
00:30:46Le responsable de la police locale
00:30:48a fait état ce matin d'une orientation islamiste
00:30:51et une motivation religieuse de l'auteur présumé de l'attaque,
00:30:53un jeune afghan de 24 ans dont la demande d'asile
00:30:56a été rejetée par l'Allemagne.
00:30:57Dans l'attaque, je vous le rappelle,
00:30:5836 personnes ont été blessées dont 2 très grièvement.
00:31:01Le gouvernement est accusé de laxisme sur la sécurité par l'opposition.
00:31:06Merci beaucoup. Voilà qui est très complet.
00:31:08On se retrouve tout à l'heure pour un bref résumé de l'actualité à nouveau.
00:31:11Céline Pinard est restée parmi nous. Merci d'être là.
00:31:13Najwa El Haïté également.
00:31:15Tandis qu'on accueille Fabrice Hakoun
00:31:17qui est essayiste et entrepreneur. Bonjour Fabrice.
00:31:19Et Driss Ghali. Bienvenue.
00:31:21Vous êtes essayiste vous-même.
00:31:24Beaucoup de sujets à vous soumettre cet après-midi.
00:31:26On va parler de cet individu.
00:31:27Il s'appelle Adrien Guillal, alias Abu Oussama Al-Faranzi.
00:31:32C'est l'un des plus hauts responsables encore en vie de Daesh.
00:31:36Et figurez-vous qu'il pourrait revenir en France.
00:31:39Sa famille a demandé d'ailleurs à la Cour administrative d'Appel de Paris
00:31:42de le rapatrier, affirmant qu'il est aujourd'hui menacé.
00:31:45On ne parle pas du perdreau de l'année.
00:31:47On va voir d'ailleurs son pédigré, son profil dans le sujet qui suit.
00:31:51Parmi ses faits d'armes les plus notoires,
00:31:53celui d'avoir prêté sa voix à la revendication audio
00:31:57de l'attentat de Nice en 2016,
00:32:00qui nous a tous frappés d'effroi et endeuillés profondément la France.
00:32:04Regardez les faits et les enjeux aussi avec Marine Sabourin.
00:32:07La France peut-elle être contre un tarapatrié,
00:32:10un djihadiste français parti en Syrie ?
00:32:12La Cour administrative de Paris va devoir trancher sur la question
00:32:15dans les prochaines semaines avec le cas d'Adrien Guillal,
00:32:18alias Abu Oussama Al-Faranzi.
00:32:20Jusque-là, la France est uniquement procédée
00:32:22au rapatriement d'enfants et de femmes entre 2022 et 2023,
00:32:26car aucune loi ne l'oblige à rapatrier un ressortissant sur son sol.
00:32:29La politique française a toujours été de refuser le rapatriement
00:32:33de ces djihadistes qui ont pris les armes contre la France
00:32:36et qui doivent être jugés sur place.
00:32:38Ces dernières années, la famille du terroriste a demandé
00:32:40à plusieurs reprises son retour en France,
00:32:42mais le tribunal administratif s'était déclaré incompétent.
00:32:45C'est une décision de l'Etat, une décision souveraine.
00:32:49Il appartient au gouvernement français de décider
00:32:52qui il veut voir revenir ou pas.
00:32:54Mais le juge administratif pourrait s'appuyer sur un article
00:32:57de la Cour européenne des droits de l'homme.
00:32:59Nul ne peut être expulsé, par voie de mesures individuelles
00:33:02ou collectives, du territoire de l'Etat dont il est le ressortissant.
00:33:05Cela signifie que le djihadiste ne pourra être refusé sur notre sol
00:33:08s'il revient sur le territoire par ses propres moyens.
00:33:12Il sera toutefois très certainement jugé.
00:33:14En 2022, la CEDH avait condamné la France
00:33:16pour ne pas avoir étudié de manière appropriée
00:33:19les demandes de rapatriement de familles de djihadistes
00:33:22bloquées en Syrie.
00:33:24Je vais commencer avec vous.
00:33:26Évidemment, la perspective d'un jugement
00:33:29et sans doute d'une mise hors d'état de nuire de cet individu
00:33:32sera là sur la table, mais néanmoins, en la matière,
00:33:35nous sommes toujours soumis, en tant qu'Etat français,
00:33:39aux dictates, si je puis dire, de la CEDH.
00:33:41Et c'est là que le bas blesse dans beaucoup d'affaires.
00:33:44Pour une boutade, il nous faudrait un Trump
00:33:46parce qu'il nous sortirait de la CEDH en deux heures.
00:33:50Tout à fait.
00:33:51La souveraineté, c'est une volonté politique.
00:33:54L'indépendance, la volonté de dire oui ou non quand on en a envie.
00:33:57Alors, maintenant, si on est un peu malin,
00:34:01et je pense que l'époque demande qu'on soit malin et agile,
00:34:05pas trop dogmatique,
00:34:07tel qu'il y a un coup à jouer à conditionner son retour
00:34:10à un vrai repentir et qu'il serve de publicité
00:34:13contre le djihad.
00:34:14La France l'a fait en Algérie pendant la guerre civile.
00:34:17Il n'y avait pas que des tortionnaires dans l'armée française.
00:34:19Il y avait des gens très intelligents, très humanistes
00:34:21qui disaient aux gars du FLN, sortez, vous passez à la radio,
00:34:24maintenant il y a la télé et les réseaux sociaux,
00:34:26et vous dites, le FLN, c'est pas bon, nous avons été maltraités,
00:34:30la France, c'est génial.
00:34:31Et là, vous avez du matériel de propagande
00:34:33pour les banlieues pour dire, les gars, n'allez pas au djihad,
00:34:35c'est pas l'aventure.
00:34:36Certes.
00:34:38Mais une fois que vous lui avez fait dire ça...
00:34:40Ils vont en prison.
00:34:41Ils vont en prison.
00:34:42Mais s'il y a un aspect de...
00:34:45Comme ça se passe souvent en l'espèce,
00:34:48quand vous avez un repenti,
00:34:49ça veut dire qu'il y a un deal judiciaire aussi, normalement.
00:34:52Donc ça veut dire sans doute une peine à moindrie.
00:34:54C'est comme ça que ça se passe, en Italie notamment,
00:34:56avec les repentis de la drogue.
00:34:59Donc, est-ce que vous réglez foncièrement le problème ?
00:35:01Je comprends l'intention première.
00:35:03Et l'argument, ça peut être effectivement un effet repoussoir
00:35:06pour ceux qui seraient candidats au retour,
00:35:08mais vous n'avez pas totalement non plus réglé le problème.
00:35:10C'est une piste de réflexion.
00:35:11Qu'en pensez-vous, Céline, puis peut-être Fabrice Hakoun et Najwa, bien sûr ?
00:35:15Le souci, c'est que se repentir d'argent mal gagné,
00:35:19surtout quand on pense en profiter, finalement, c'est assez facile.
00:35:23Se repentir d'une adhésion profonde à ce type de combat,
00:35:27c'est un peu plus compliqué.
00:35:28On a vu d'ailleurs à quel point, par exemple, les nazis,
00:35:32quand on les retrouvait des fois, mais 40 ans après leur engagement,
00:35:35c'était le même discours qui revenait
00:35:38dès que leurs interlocuteurs les mettaient en confiance.
00:35:40Donc, dans ces adhésions aussi profondes,
00:35:43vous avez du mal à faire revenir les gens.
00:35:45Ça, c'est la première chose.
00:35:46La deuxième chose, c'est qu'à user de propagande,
00:35:51vous êtes toujours à la merci aussi du énième retournement de votre objet,
00:35:56qui, s'il vous a cédé peut-être facilement et dans une telle fragilité
00:36:00que s'il vous a cédé à vous, il pourra recraquer dans l'autre sens.
00:36:03Non, la vraie question derrière, et c'est la question qui est posée,
00:36:07elle est posée aussi dans l'ensauvagement de notre pays,
00:36:10c'est que sont prêts à faire nos politiques pour nous protéger
00:36:15et pour protéger la France ?
00:36:17Et aujourd'hui, on va le savoir parce qu'on a une justice qui est défaillante.
00:36:23Réellement, elle est défaillante en interne, on l'a vu avec les derniers épisodes,
00:36:29on le voit avec un certain nombre de condamnations qui sont juste hallucinantes.
00:36:33Et aujourd'hui, si le juge administratif veut forcer la main de l'État
00:36:37pour rapatrier un fou furieux comme ça, honnêtement, l'homme politique
00:36:43qui sera un vrai démocrate sera celui qui, aujourd'hui, va mettre des barrières à la justice
00:36:49et qui, aujourd'hui, va mettre sur la table la sortie de la CODH.
00:36:52Fabrice Hakouni, il y a plusieurs aspects parce qu'on n'en a pas parlé,
00:36:56mais ces hommes-là, ces individus-là, pratiquent aussi à merveille la taquilla,
00:37:01c'est-à-dire qu'ils peuvent vous dire ce que vous avez envie d'entendre
00:37:04et puis le lendemain, de toute façon, continuer à prêter allégeance ou envoyer des messages subliminaux.
00:37:10Et puis, le deuxième aspect, c'est qu'on a aussi un autre cas d'espèce,
00:37:13c'est, vous savez, le frère d'un des terroristes du Bataclan qui n'est pas expulsable,
00:37:17c'est-à-dire qu'à terme, si on élargit un peu la problématique au-delà de cet individu, ce Adrien Guillal,
00:37:23vous allez avoir beaucoup de cas comme ça qui vont se reproduire à l'avenir,
00:37:27donc il va falloir régler la question et poser un cadre très clair.
00:37:30– Vous savez, ce n'est pas pour rien que j'ai écrit sur les lumières et sur la philosophie des lumières,
00:37:36en fait, il y a une problématique autour des droits humains aujourd'hui,
00:37:40on instrumentalise les droits de l'homme au détriment des citoyens et des populations,
00:37:45c'est-à-dire, on vit dans un univers romantique,
00:37:47on se croit globalement entre fin 18e, début 19e,
00:37:52où on était obsédé par les droits de la défense, par exemple,
00:37:56c'est fini, il faut revoir cette définition qu'on a des droits de la défense,
00:37:58parce que les droits de la défense, c'est d'accord, à une époque où on opprimait,
00:38:01en fait, les gens qui n'avaient même pas le moindre droit à se défendre,
00:38:03mais aujourd'hui, quand les droits de la défense viennent prendre le pas
00:38:06sur les droits des victimes, il faut bien qu'on se repose la question
00:38:09de sur quelle philosophie fondamentale on base la construction de la société,
00:38:15donc il faut revoir le pacte social dans ce pays,
00:38:17il faut revoir le pacte social en Europe, la cour européenne des droits de l'homme
00:38:21qui est aujourd'hui au détriment des droits des citoyens européens
00:38:25qui vont prendre le risque de voir leurs enfants mourir.
00:38:29On pense d'un homme qui a revendiqué la mort de plus de 80 personnes.
00:38:32Donc on a un problème de philosophie, vous savez, moi je dis toujours,
00:38:35c'est qu'un idéal, une philosophie, en fait, il y a toujours l'esprit et la lettre,
00:38:41et quand on distingue la lettre et l'esprit, la loi devient un corps sans âme.
00:38:47Najwa, un mot de réaction sur cette affaire,
00:38:49et ce qu'on pourra faire de cet individu concrètement,
00:38:52une fois aussi qu'il aura purgé sa peine,
00:38:54parce qu'au même temps va-t-il réellement...
00:38:58Pour une fois, je vais me débarquer de Fabrice Hakoun,
00:39:00parce que je ne parlerai pas des droits de la défense,
00:39:03et le droit de la défense, ça fait partie d'un état de droit.
00:39:06Donc le nœud du problème, ce n'est pas le droit de la défense,
00:39:10c'est la loi, c'est la cour européenne des droits de l'homme.
00:39:14Comme vous le disiez très justement, à un moment,
00:39:16s'il y a la volonté politique sur ce volet-là de s'y soustraire,
00:39:20et bien il faut s'y soustraire.
00:39:23Mais parler de remettre en cause les droits de la défense,
00:39:26je pense que c'est même un discours hyper dangereux.
00:39:29Voilà, dans un état de droit.
00:39:31Par contre, faire évoluer...
00:39:33Non, non, mais par contre, faire évoluer la loi,
00:39:36et également faire le choix de dire,
00:39:39bah non, là, concernant ce volet-là,
00:39:42on n'accepte pas d'appliquer la directive européenne
00:39:46qui fait qu'on est obligé de rapatrier des gens dangereux
00:39:50et qui ont été fortement impliqués...
00:39:54Qu'est-ce qu'on risque concrètement ?
00:39:56On va être épargné, on va avoir une amende, et voilà.
00:39:58Il vaut mieux pas se réveiller et être condamné.
00:40:01On va pas être commis au banc des nations parce qu'on n'a pas...
00:40:03Il vaut mieux être condamné et faire ce qu'on veut.
00:40:05Et puis, juste pour prendre un peu la défense de Fabrice,
00:40:07ça ne remet pas du tout en question la notion de se reconcentrer
00:40:09ou peut-être d'améliorer le droit des victimes.
00:40:11Ça, c'est un vaste sujet.
00:40:13On verra la lumière de cette affaire sur un mètre.
00:40:15Non, mais là-dessus...
00:40:17Très vite, s'il vous plaît, on a un autre sujet à faire.
00:40:20J'y réponds.
00:40:22Là-dessus, si on veut mettre au cœur le droit de la victime,
00:40:25il va falloir réformer notre droit pénal.
00:40:28C'est ce qu'on est en train de dire.
00:40:30Effectivement.
00:40:32On a aujourd'hui un droit pénal qui favorise les coupables
00:40:35au détriment des victimes.
00:40:37Et on vient de le voir, la lettre des parents d'Elias.
00:40:40Il faut la lire, parce que ce qu'elle dit de façon très claire,
00:40:43c'est qu'en fait, on donne de fausses punitions.
00:40:45Le contrôle judiciaire, tout ça, c'est du pipeau.
00:40:48On ne peut pas être tout à fait complet aujourd'hui dans cette émission
00:40:50si on ne parle pas de cet homme de 38 ans
00:40:52qui est soupçonné d'avoir attaqué et grèvent blessé une femme
00:40:55et son fils avec un couteau, hier à Lucey, tout près de Chartres,
00:40:59où on va vous retrouver, mon cher Corentin Alonso.
00:41:02Ces victimes ont été agressées dans un old immeuble.
00:41:05On en connaît un peu plus, on en sait un petit peu plus
00:41:07sur le déroulement des faits.
00:41:18Un peu avant 17h, hier, pour une raison inconnue,
00:41:21un homme de 38 ans, de nationalité marocaine,
00:41:24est parvenu à s'introduire dans l'immeuble qui se situe juste derrière moi.
00:41:28Une fois à l'intérieur, il a sonné au rez-de-chaussée
00:41:31chez une dame de 66 ans.
00:41:33Il lui a adressé un coup de couteau dans le ventre.
00:41:36Son fils de 42 ans a essayé de s'interposer.
00:41:39Il a également reçu un coup de couteau dans le thorax.
00:41:42Le suspect est connu dans le quartier pour des problèmes psychologiques
00:41:46et pour des problèmes de violence.
00:41:48Il a été interpellé dans un immeuble juste à côté où vit sa mère.
00:41:52Pour les voisins, c'est évidemment le choc, la stupéfaction.
00:41:55Ici, dans ce petit immeuble, tout le monde se connaît.
00:41:58Il y a une douzaine de logements et nous avons croisé
00:42:01une voisine et amie des deux victimes qui étaient sous le choc.
00:42:04Encore presque au bord des larbres, elle nous a confié.
00:42:07Quand vous découvrez votre voisin gisant en sang dans le hall de votre immeuble,
00:42:11c'est très difficile à vivre.
00:42:13Pour le moment, les deux victimes sont toujours hospitalisées.
00:42:15Leur pronostic vital est toujours engagé.
00:42:17Merci beaucoup Corentin pour ces premières précisions.
00:42:19On va aller plus loin sur l'individu lui-même,
00:42:21sur son profil à la fois judiciaire et administratif.
00:42:24Avec vous, Sabrina Birlin-Bouillet.
00:42:26On va le voir tout de suite ce que l'on sait de ce suspect.
00:42:28C'est un Marocain de 38 ans qui est en France depuis 2002.
00:42:31Il est déjà connu des services de police.
00:42:33Il a été condamné à de nombreuses reprises,
00:42:35notamment pour des faits de trafic de stupéfiants,
00:42:37de violence, de port d'armes, de rébellion
00:42:39et de violence sur personne dépositaire de l'autorité publique.
00:42:42Il avait été déclaré irresponsable pénalement
00:42:45dans une autre affaire de violence en 2020.
00:42:47Il était donc hospitalisé sous contrainte.
00:42:49Suite à ces faits, la préfecture d'Eure-et-Loire
00:42:51avait décidé de ne pas renouveler sa carte de résident.
00:42:55Sauf que depuis le mois d'octobre 2024,
00:42:57il bénéficiait tout de même d'une autorisation
00:42:59de séjour provisoire de 6 mois qui était en cours de délivrance.
00:43:03Nous avons contacté la préfecture d'Eure-et-Loire
00:43:06pour leur demander s'il aurait pu être placé sous le statut d'OQTF
00:43:10et ils nous répondent que non puisqu'il était interné psychiatrement.
00:43:15Donc il y a une nécessité de soins, ce qui interdit le statut d'OQTF.
00:43:20On marche sur la tête, comme dit une émission célèbre
00:43:23de nos amis d'Europe 1.
00:43:25Mais Driss Ghali, là, il y a une espèce de vide juridique
00:43:27et de toute façon, il a bon dos le trouble psychiatrique
00:43:30parce que forcément, ça laisse un interstice
00:43:32dans lequel on peut s'immiscer facilement.
00:43:34Ils sont tous fous, mais ils n'attaquent jamais les trafiquants de drogue.
00:43:38Je n'entends jamais un...
00:43:40Personne ne va...
00:43:42Non, ça serait bien, ça nous débarrasserait certains.
00:43:44Poignarder un patron du trafic de drogue à Marseille
00:43:47ou... C'est toujours les mêmes qui sont attaqués.
00:43:50Bon, je vais mettre les pieds dans le plat.
00:43:52Normalement, c'est un citoyen marocain, c'est un problème du Maroc.
00:43:55Mon pays d'origine, mon pays...
00:43:57Mais le bon sens n'a pas de passeport.
00:44:00C'est un problème marocain.
00:44:02Mais on ne peut pas lui délivrer d'OQTF.
00:44:03Comment vous trouvez la parade pour le renvoyer dans son pays
00:44:06s'il n'y a pas le papier officiel ?
00:44:08Voilà, c'est le manque toujours.
00:44:10Au fait, la lâcheté de nos élites politiques
00:44:12se cache derrière la technicité, la préciosité
00:44:15des mesures judiciaires.
00:44:17C'est toujours la faute des juges.
00:44:18Mais à un moment donné, le bon sens a complètement diminué.
00:44:21C'est pire que ça.
00:44:22On a des politiques qui essaient de se débarrasser
00:44:24de leurs devoirs et de leurs pouvoirs
00:44:26pour n'avoir plus que la jouissance
00:44:28des avantages qu'il y a à côté de cela.
00:44:31Parce que là, le problème, c'est un problème de souveraineté.
00:44:34Qu'ont fait les politiques pour ne plus avoir à s'enquiquiner
00:44:37avec la souveraineté ?
00:44:39Parce que c'est là où vous vous exposez.
00:44:40Si vous êtes un vrai dirigeant ou si vous êtes un profiteur
00:44:44ou quelque chose d'inutile, un parasite.
00:44:48Et aujourd'hui, finalement, l'Europe a bon dos.
00:44:51Parce que l'Europe, elle a permis de se laver les mains
00:44:54de ses responsabilités en termes de souveraineté.
00:44:57Et lâcher sa responsabilité sur qui peut rentrer dans un pays,
00:45:02qui peut y rester, qui doit en être expulsé,
00:45:05ça, on n'aurait jamais dû se dessaisir de cela.
00:45:08Et aujourd'hui, des hommes politiques responsables
00:45:11devraient claquer la porte, pas de l'Union européenne,
00:45:14mais de toutes ces structures qui sont en train de nous empêcher
00:45:18d'être un État, un vrai.
00:45:20Or, si on n'est plus une nation, on n'est plus rien,
00:45:22parce que de l'autre côté, l'Union européenne ne nous propose
00:45:25aucune organisation politique, aucune société politique.
00:45:28Parce que, à ce moment-là, moi, si j'étais le Maroc,
00:45:30j'enverrais tous les fous, maintenant.
00:45:32On se démerderait ce propre fou.
00:45:34Chaque pays renvoie ses fous.
00:45:36Et après, on sait qu'ils ne reviendront jamais.
00:45:39Le problème est réglé.
00:45:40Ça pose le problème de l'impotence.
00:45:42C'est un aller simple, en fait.
00:45:44Oui, et puis c'est l'impotence et l'impuissance.
00:45:46C'est-à-dire qu'en fait, on est dans le règne de l'impuissance.
00:45:48Pourquoi les gens se détournent des élections ?
00:45:50De toute façon, il n'y a plus aucun pouvoir.
00:45:53Le politique, en tout cas, s'est désaisi de son pouvoir.
00:45:56Parce que je pense que les politiques ont beaucoup plus de pouvoir,
00:45:58même ici, qu'ils en ont ailleurs.
00:45:59Mais ils se sont désaisis de ce pouvoir.
00:46:01Et on arrive à des drames comme cela.
00:46:02La France n'est plus capable de rien.
00:46:04C'est-à-dire qu'on a une problématique migratoire.
00:46:06On vous dit, par exemple, Mayotte.
00:46:07C'est un truc bête, mais Mayotte,
00:46:09avec les Comores en accord, on a déversé 150 millions.
00:46:11On vous dit non, mais on ne peut pas empêcher les migrants d'arriver.
00:46:13Comment la France, ce pays aussi puissant,
00:46:15avec une des plus grandes marines du monde,
00:46:17n'est pas capable d'empêcher quelques migrants d'arriver ?
00:46:19Sur Mayotte, on a enfin légiféré sur le droit du seuil.
00:46:23Il y a une impuissance totale des pouvoirs publics.
00:46:28Et donc, on arrive à des situations comme cela.
00:46:30On n'a plus de souveraineté. C'est ça, la réalité.
00:46:32En quelques mots, la joie est pour conclure sur ce thème.
00:46:34Avant la petite pause.
00:46:35On accepte aussi cette impuissance.
00:46:37Vous avez raison.
00:46:38C'est-à-dire que là où on découvre une faille,
00:46:40vous le disiez, une faille encore de la loi.
00:46:44Mais qui fait les lois ?
00:46:47C'est bien les parlementaires.
00:46:49Ce sont nos députés.
00:46:50C'est important de prendre ces responsabilités,
00:46:52j'ai envie de vous dire.
00:46:53Avec 80 députés et les filles...
00:46:55Oui, mais vous n'avez pas tort.
00:46:58Avec 80 députés et les filles,
00:46:59dès que vous essayez de sévir, vous avez...
00:47:00Il y a une impuissance, on ne peut rien faire
00:47:03au regard du profil de cette Assemblée nationale.
00:47:06Enfin, il y a d'autres pays qui ont voté aussi
00:47:08pour sortir de certains traités.
00:47:10Ça, c'est un peu la question tabou.
00:47:12Qu'ils leur ôtaient une forme de souveraineté.
00:47:14Et le pire, c'est que l'Allemagne,
00:47:16elle refuse de retranscrire certaines dispositions de l'UE
00:47:19en disant qu'elles sont contraires à notre Constitution.
00:47:22Elle fait respecter sa souveraineté.
00:47:24Je vous propose une petite pause.
00:47:25On va parler d'un autre cas qui est emblématique.
00:47:27Vous vous souvenez de ce médecin qui avait été...
00:47:29Tu méfiais...
00:47:30Enfin, violemment agressé par, je crois,
00:47:33le fils d'une patiente à Drancy en novembre.
00:47:36Médecin de 64 ans, il a été défiguré.
00:47:38Vous allez tomber de votre chaise.
00:47:40Si je vous donne le jugement tout de suite,
00:47:42il sera avec nous en direct. A tout de suite.
00:47:48Nous voici dans 180 Minutes Info.
00:47:49Le rendez-vous de l'actualité avec Augustin.
00:47:52Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
00:47:53on l'a longuement entendu tout à l'heure à Grenoble
00:47:55pour parler d'insécurité et de narcotrafic.
00:47:57Oui, on l'a écouté tout à l'heure.
00:47:59Une nouvelle stratégie de lutte avec notamment
00:48:01la création d'un parquet national anticriminalité organisé.
00:48:04Il a également insisté sur le démantèlement durable
00:48:07des filières de narcotrafic par différents moyens.
00:48:11L'idée, c'est de démanteler durablement les filières.
00:48:15L'idée, c'est d'avoir un travail en amont,
00:48:19notamment un travail de renseignement
00:48:22pour cibler les individus dangereux,
00:48:25pour connaître les filières
00:48:27et préparer entre les forces de sécurité intérieure
00:48:30sous l'autorité, d'ailleurs, du judiciaire,
00:48:33la judiciarisation de ces individus
00:48:36qui, lorsqu'on déclenchera des actions,
00:48:39seront bien entendu interpellés
00:48:41pour être remis à la justice.
00:48:44Un mot de la santé du pape François
00:48:45dont on sait qu'il a été hospitalisé à Rome.
00:48:48Le souverain pontife qui souffre d'une bronchite
00:48:50rapporte qu'il est âgé de 88 ans.
00:48:51Oui, problèmes de hanches, douleurs aux genoux,
00:48:53opérations, infections respiratoires.
00:48:55Le pape accumule les problèmes de santé.
00:48:57Ces derniers mois, il a été contraint
00:48:59à chaque fois de déléguer la lecture de ses homélies
00:49:01voire d'annuler ses participations à certains événements.
00:49:05Il est aujourd'hui dans un hôpital à Rome
00:49:07avec un étage spécialement aménagé
00:49:09et notamment une petite chapelle.
00:49:11A Rome, les fidèles sont évidemment inquiets
00:49:13de l'état de santé du pape.
00:49:16Oui, nous sommes très préoccupés par la santé du pape.
00:49:19Bien sûr, nous voulons qu'il vienne ici,
00:49:21qu'il se porte le mieux possible,
00:49:22qu'il puisse parler à tous les jeunes.
00:49:24Nous voulons le voir et nous voulons qu'il aille mieux.
00:49:29Il est étonnant de voir à quel point
00:49:31il a lutté contre la maladie,
00:49:33mais il continue à diriger, à prier et à prêcher.
00:49:36Je pense donc qu'il nous apprendra quelque chose
00:49:38en se battant à l'hôpital.
00:49:39Nous prions pour lui.
00:49:42Oui, je viens d'apprendre qu'il avait un problème de santé
00:49:45et j'étais très inquiète.
00:49:47Espérons qu'il se rétablisse rapidement.
00:49:49Ce serait très triste si quelque chose d'inattendu se produisait.
00:49:53Toujours dans l'actualité à l'étranger,
00:49:54Volodymyr Zelensky accuse la Russie
00:49:56d'avoir attaqué la structure de confinement
00:49:58d'une centrale nucléaire, Tchernobyl en l'occurrence,
00:50:01avec un drone explosif.
00:50:02Le Kremlin a quant à lui démenti formellement cette accusation.
00:50:05Selon les autorités ukrainiennes,
00:50:07aucune hausse des radiations n'a été constatée.
00:50:10Cet incident intervient alors que le président américain,
00:50:13Donald Trump, a rompu le statu quo
00:50:15et l'isolement par l'Occident de Vladimir Poutine.
00:50:17Une initiative qui fait craindre
00:50:19un abandon de l'Ukraine par Washington.
00:50:22Une autre image terrifiante, ça se passe au Chili.
00:50:25Une baleine à bosse, je ne sais pas si vous l'avez vu les uns et les autres,
00:50:28mais regardez ces images, c'est assez saisissant,
00:50:30qui a avalé un kayakiste.
00:50:32Je vous préviens, ça ne dure pas longtemps.
00:50:34C'est assez rapide et vous allez le voir,
00:50:36la baleine l'a recraché immédiatement.
00:50:38Alors visiblement, la pilule avait l'air un peu grosse à avaler,
00:50:41mais tout de même, ce kayakiste est allé dans la mâchoire de cette baleine.
00:50:46Surtout, je crois que c'est son père qui filme.
00:50:48Exactement, c'est son père qui a filmé ça.
00:50:50Ça s'est passé dans le détroit de Magellan, au sud du Chili.
00:50:53La vidéo est impressionnante.
00:50:55Elle a évidemment fait le tour des réseaux sociaux
00:50:57et comme vous le voyez, il est totalement indemne.
00:50:59Un miracle.
00:51:00Punta Arenas, où il fait très froid en ce moment.
00:51:02C'est peut-être pas l'endroit où on a le plus envie de se trouver.
00:51:06Et vous voyez qu'elle rôde encore autour, la baleine.
00:51:09Elle n'a pas dit son dernier mot.
00:51:10Il faut le voir pour le croire, qu'il l'aurait cru.
00:51:12Il faut pouvoir en plus regagner le rivage.
00:51:14Bref, c'était l'image sans doute de la nature la plus saisissante de la semaine.
00:51:19Merci beaucoup et je vous souhaite un excellent week-end.
00:51:22Également, pareil pour vous et aux téléspectateurs.
00:51:24Très vite parmi nous.
00:51:25Céline Pinard, Fabrice Hakoun, Najwa El Haïté, Idriss Ghali.
00:51:28Voici qui compose notre plateau cet après-midi.
00:51:31On va parler d'un jugement qui nous a tous frappés ce matin.
00:51:34Vous vous souvenez de ce médecin de 64 ans
00:51:36qui avait été défiguré à Drancy en novembre.
00:51:40On va revoir les images de son visage tuméfié.
00:51:44C'est le docteur Mohamed Oulmeki.
00:51:46Je vous préviens, il est avec nous.
00:51:47On va l'interroger dans un instant
00:51:49et je vous rappelle, son agresseur a été condamné
00:51:51à trois semaines de travaux d'intérêt général.
00:51:54Vous avez bien entendu, trois semaines et 2000 euros d'amende.
00:51:59Pour mémoire, le réquisitoire avait réclamé six mois de prison avec sursis.
00:52:05Bonjour, docteur Mohamed Oulmeki.
00:52:07Merci beaucoup de nous rejoindre.
00:52:08On vous a entendu sur l'antenne ce matin.
00:52:11Déjà, vous étiez très ému, en colère aussi.
00:52:16Votre agresseur est comme d'une peine plus que légère, maigre
00:52:20au regard de ce que vous avez subi, de la violence des couches.
00:52:22Je suis ravi de voir que votre visage a retrouvé un aspect normal, bien sûr.
00:52:26Je crois que vous avez été aussi très perturbé,
00:52:28globalement, par son attitude à l'audience.
00:52:30Racontez-nous.
00:52:32Tout à fait.
00:52:33J'ai été un petit peu...
00:52:35Parce qu'on m'a demandé si il avait exprimé des regrets.
00:52:38Au fait, pendant l'audience, il passait son temps à discuter,
00:52:43presque à rigoler avec son père.
00:52:45Et quand il est passé à la barre, il a répété de façon mécanique
00:52:51ce qu'on lui a dit de dire, en fait, sans me regarder,
00:52:54sans aucun, même pas un regard envers moi.
00:52:57J'étais assis juste derrière lui, derrière la barre,
00:52:59et il a dit oui, je lui présente mes excuses.
00:53:01Voilà.
00:53:02Comment le tribunal a-t-il...
00:53:03Ça m'a, au fond, déméchoqué.
00:53:05Revenons à la sanction dont il est co-op.
00:53:07Enfin, je ne sais même pas si on peut parler de sanctions, à vrai dire.
00:53:09Comment le tribunal a-t-il pu justifier,
00:53:11dans son rendu de jugement, je ne sais pas si c'est le terme consacré,
00:53:16dans son délibéré, merci,
00:53:18ces trois semaines de travaux d'intérêt général ?
00:53:23Il disait, au fait, alors son avocat a dit,
00:53:27il n'a donné qu'un seul coup.
00:53:29Regardez dans quel état ça m'a mis avec un seul coup.
00:53:32Donc j'imagine, s'il avait donné plus de coups,
00:53:35dans quel état je serais, si j'étais encore là pour pouvoir en parler.
00:53:38Oui, j'allais dire...
00:53:40Vous allez faire appel, bien sûr, j'imagine ?
00:53:42Moi, je ne peux pas faire appel, au fait.
00:53:45Il n'y a que le parquet qui peut faire appel.
00:53:48C'est pour ça que je fais appel à vous
00:53:53pour essayer de faire le maximum
00:53:55pour voir si tout le monde trouve que ça, c'est la justice.
00:53:59J'accepte mon sort.
00:54:02Votre avocat a-t-il eu l'espoir que le parquet soit de votre côté,
00:54:04dans cette affaire ?
00:54:07Pardon, je n'ai pas entendu.
00:54:09Est-ce que votre avocat a bon espoir
00:54:11que le parquet, en effet, trouve faite cause pour vous ?
00:54:15Non, on ne pense pas.
00:54:17J'espère, à travers mon intervention sur votre chaîne,
00:54:25que si le procureur voit ça, s'il peut faire appel.
00:54:32Vous vous rendez compte ?
00:54:34Je trouve terrible, j'imagine que les invités aussi,
00:54:37que vous deviez en passer par les médias
00:54:39et la pression et l'impact médiatique
00:54:42pour pouvoir plaider votre cause aujourd'hui.
00:54:44Moi, je trouve ça assez désespérant.
00:54:47Rappelons que le motif de l'agression, en plus,
00:54:49était vraiment dérisoire et même injuste à votre égard
00:54:52parce qu'en fait, vous n'aviez rien à vous reprocher.
00:54:54Quand bien même vous auriez eu quelque chose à vous reprocher,
00:54:56évidemment, ça ne justifiait en rien ce qui vous est arrivé.
00:54:59Mais en plus, on voit là qu'il s'agissait de violence gratuite
00:55:02et tout à fait sauvage, tout à fait délibérée.
00:55:06Tout à fait.
00:55:08Et la seule préoccupation du tribunal, je peux le dire ici,
00:55:12c'était le droit de l'agresseur.
00:55:14À aucun moment on s'est penché ou on a évoqué le droit de la victime.
00:55:19C'est un jeune, c'est son premier passage à l'axe
00:55:25et donc il a dit voilà, je me suis énervé,
00:55:28donc je lui ai donné un coup.
00:55:30Restez avec nous quelques instants.
00:55:32Bien sûr, j'aurais une autre question à vous poser.
00:55:34C'est exactement ce que disait Fabrice Hakoun tout à l'heure.
00:55:36Oui, on est dans le cœur du sujet à deux titres.
00:55:38La première chose, c'est qu'on sait très bien
00:55:40que quand on condamne fermement dès le premier acte,
00:55:43vous voyez, l'argument qu'a pris le tribunal
00:55:45est précisément là qu'il y a une erreur fondamentale.
00:55:48C'est quand on condamne très fermement,
00:55:50tous les pays qui ont rétabli l'ordre l'ont fait
00:55:52en condamnant très fermement dès le premier acte.
00:55:55Donc on fait exactement l'inverse là.
00:55:57Et le deuxième élément, c'est qu'il faut absolument
00:55:58que le fait d'agresser un médecin soit un facteur aggravant.
00:56:01Absolument.
00:56:02Parce qu'il y a beaucoup de territoires
00:56:03dans lesquels les gens se plaignent.
00:56:04Il n'y a plus de médecins qui veulent s'installer là-bas.
00:56:06Il n'y a plus de secours qui interviennent, etc.
00:56:08Donc ça aurait dû doublement pousser le tribunal à être sévère.
00:56:11C'est encore plus incompréhensible.
00:56:12Qui veut réagir ? Driss, est-ce que vous entendez ?
00:56:14C'est absolument effrayant.
00:56:15C'est l'impudrice.
00:56:16Merci Driss.
00:56:17Moi, ce qui m'a choqué, c'est qu'en fait,
00:56:20quand on entend la condamnation,
00:56:22on réagit tous de la même manière sur le plateau
00:56:25parce que c'est une évidence.
00:56:26On a les yeux qui s'écarquillent et on dit
00:56:28mais ce n'est pas de la justice ça.
00:56:30C'est du mépris, c'est une violence
00:56:32qui est encore faite en plus à la justice.
00:56:34Or, une justice qui rend des arrêtés
00:56:38qui ne sont pas compréhensibles
00:56:40par la population qu'elle est censée protéger
00:56:43est une justice qui se trompe.
00:56:45Parce qu'on est dans un pouvoir régalien.
00:56:49La justice, c'est la délégation
00:56:51des lois que nous avons choisis
00:56:53de nous donner, sous lesquelles nous choisissons de vivre.
00:56:56Vous vous rendez compte qu'aujourd'hui,
00:56:58un agriculteur qui ne suit pas exactement
00:57:01les prescriptions en matière d'environnement
00:57:03peut se retrouver condamné à 3 ans de prison
00:57:05et à des amendes qui se chiffrent en dizaines de milliers d'euros
00:57:09et là, on frappe un homme,
00:57:11on porte atteinte à son intégrité physique
00:57:13et il n'y a rien.
00:57:14Driss Punajwa,
00:57:15et j'ai encore une question à poser à notre invité.
00:57:17Il faut trouver une collectivité
00:57:19pour les faire les 3 semaines, d'intérêt général.
00:57:21Non mais c'est une blague.
00:57:22C'est du foutage de gueule.
00:57:25Voilà, ça s'appelle comme ça.
00:57:27Donc nous ne sommes plus en démocratie
00:57:28parce qu'en démocratie,
00:57:29on ne se fait pas casser la gueule.
00:57:31En démocratie, quand on se fait casser la gueule,
00:57:33c'est déjà une exception
00:57:34et puis on est protégé par l'État de droit.
00:57:36On est sorti de l'État de droit.
00:57:37Donc se gargarisent les juges et tout ça.
00:57:39Et puis je lancerais un pavé dans la mare.
00:57:41Je dirais, je remporte la responsabilité.
00:57:44La justice est trop sérieuse
00:57:46pour dire qu'elle est indépendante absolument.
00:57:50Là, la justice, elle déraille complètement
00:57:52et il est temps que la population, via le politique,
00:57:54reprenne le cap de la justice,
00:57:57l'oblige à revenir sur le cap.
00:57:59Parce qu'on me dit,
00:58:01l'indépendance de la justice, c'est la démocratie.
00:58:03Si ça, c'est la démocratie,
00:58:04qu'est-ce que c'est que la tyrannie ?
00:58:05En quoi les juges sont en phase avec la population aujourd'hui ?
00:58:07Je vois un fossé qui s'est creusé en effet.
00:58:09Il y a aussi en filigrane
00:58:11cette remise en question
00:58:12du mode de recrutement des magistrats qui se pose.
00:58:14Il faut qu'ils méritent leur indépendance.
00:58:15L'indépendance, ce n'est pas pour exercer un pouvoir.
00:58:17C'est pour ne pas commettre l'injustice.
00:58:18Là, elle est commise.
00:58:22Le regard que je porte, c'est qu'en effet,
00:58:24la victime, elle n'est pas au cœur du procès pénal.
00:58:28C'est pour ça que tout à l'heure,
00:58:29je parlais de la réforme du droit pénal.
00:58:32Parce que moi, à plusieurs reprises,
00:58:34quand on est en audience pénale,
00:58:37il m'arrive de défendre aussi naturellement les victimes.
00:58:41Et les victimes me disent,
00:58:42mais on n'a même pas eu le droit à la parole, maître.
00:58:45Mais comment ça se fait ?
00:58:46Le prévenu a eu plus de temps de parole que moi.
00:58:50C'est une tribune pour eux.
00:58:51Et ils ne comprennent pas.
00:58:53Mais c'est notre système judiciaire qui est comme ça.
00:58:56Mohamed Oumeyki, vous confirmez déjà ça.
00:58:59Et puis en deux mots, comment vous allez aujourd'hui ?
00:59:01Est-ce que vous avez repris une activité normale ?
00:59:03Alors, je confirme.
00:59:05Et en fait, j'adhère à 200 % pour ça
00:59:09parce que j'espérais qu'on allait me donner
00:59:11au moins une minute ou 30 secondes
00:59:13pour que je puisse m'exprimer.
00:59:15Ça n'a été...
00:59:16Une seule fois, j'allais intervenir, on m'a dit,
00:59:18non, vous répondez par ou par non.
00:59:19Je n'ai jamais...
00:59:20On a écouté la version de l'agresseur.
00:59:22À aucun moment, on a écouté la mienne.
00:59:25Donc, pour au moins avoir...
00:59:29Je veux dire, comparer les deux versions.
00:59:32Vous allez bien aujourd'hui ?
00:59:33J'étais là, spectateur, subir et écouter.
00:59:36C'est tout ce que j'avais.
00:59:37Et sortir avec une décision comme ça.
00:59:39Merci beaucoup.
00:59:40Bon, on voit que vous allez mieux.
00:59:41Et je sais que vous avez repris du service.
00:59:43Je crois que vous étiez interrogé
00:59:44sur le maintien ou pas de votre activité.
00:59:46Merci beaucoup de ne pas renoncer
00:59:49et de ne pas rendre les armes.
00:59:50Et nous, on est là à vos côtés.
00:59:51On espère que le procureur nous entendra.
00:59:53Puisque c'est votre...
00:59:54Merci infiniment.
00:59:55Merci à tous.
00:59:56J'ai deux choses à vous dire
00:59:57avant de refermer cette émission.
00:59:58Bien sûr, le QR code qui s'affiche,
01:00:00sur lequel vous pouvez cliquer
01:00:01afin de revoir nos émissions.
01:00:03C'est toujours bien de les voir en replay.
01:00:04Merci de nous suivre, d'ailleurs,
01:00:05toujours plus nombreux.
01:00:06On est la première chaîne de France.
01:00:07Et puis, tout de suite, l'heure des livres à lundi.
01:00:08Non, à mercredi prochain, non.