• il y a 10 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, nous sommes ravis de vous retrouver pour cette nouvelle édition de 180 minutes info dans un instant de l'analyse.
00:00:06 Le journal bien sûr de Mathieu Deveze. Nous serons à l'Assemblée Nationale également cet après-midi avec la traditionnelle séance de questions au gouvernement.
00:00:14 Tout cela après l'éphéméride du jour. C'est parti.
00:00:16 Détendez-vous devant votre programme avec Stressless, des fauteuils, des canapés et des chaises au design norvégien et au confort unique.
00:00:26 [Musique]
00:00:30 Chers amis, bonjour. Nous célébrons aujourd'hui la fête de Sainte Béatrice d'Ornacieux que l'on connaît aussi sous le prénom de Béatrix.
00:00:38 Nous sommes au XIIIe siècle dans le Dauphiné. C'est dans un château de la région que naît Béatrice vers 1260.
00:00:46 Alors qu'elle n'est âgée que de 13 ans, elle devient religieuse dans une chartreuse située non loin de Grenoble.
00:00:52 Elle y mène une vie très dure, retirée du monde, mais elle se montre très entreprenante.
00:00:58 C'est ainsi que vers 1300, elle fonde une autre chartreuse située à Aimeux.
00:01:03 Les conditions de vie y sont toujours aussi difficiles.
00:01:06 C'est dans le dénuement le plus complet que Béatrice se livre à la prière et à la dévotion pour la croix du Christ.
00:01:14 On rapporte qu'à plusieurs reprises, Béatrice connaît des extases mystiques.
00:01:18 On la représente souvent en train de s'enfoncer un clou dans la main pour rappeler à quel point
00:01:24 elle voulait partager les souffrances subies par Jésus lors de sa Passion.
00:01:29 En ce 13 février, elle est l'objet d'une vénération toute particulière chez les chartreux.
00:01:35 Et voici pour finir un extrait d'une prière composée par Saint Bruno, le fondateur de l'Ordre.
00:01:42 Ô Dieu, convertis-nous des vices aux vertus et de l'ignorance à la connaissance de toi.
00:01:49 C'est tout pour aujourd'hui. À demain, chers amis. Ciao !
00:01:53 Détendez-vous, confortablement installés.
00:01:58 C'était votre programme avec les fauteuils et canapés Stressless.
00:02:03 Et nous voici pour un premier rappel de l'actualité de ce mardi.
00:02:06 On va commencer, Mathieu, avec la manifestation, la mobilisation des producteurs de lait.
00:02:10 Ils étaient ce matin devant l'Assemblée nationale.
00:02:12 Ils sont une centaine à s'être mobilisés et ils alertent notamment sur leurs conditions de travail
00:02:17 et leurs rémunérations parmi les slogans ce matin "Le lait équitable" ou encore "Le problème, ce sont les prix".
00:02:24 À l'origine du mouvement, l'association des producteurs de lait indépendant.
00:02:28 Et cet après-midi, ils vont distribuer gratuitement du lait sous la tour Eiffel.
00:02:32 Et puis cette question, bien sûr, qui est toujours d'actualité.
00:02:34 Les agriculteurs vont-ils reprendre le chemin du blocage ?
00:02:38 Ils se disent prêts, oui, à repartir à l'action.
00:02:41 Ce sont les mots d'Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA.
00:02:44 Interrogé ce matin chez nos confrères de TF1, il a mis la pression sur le gouvernement.
00:02:48 Il faut aller plus vite dans les mesures déjà annoncées,
00:02:51 alors qu'une nouvelle réunion est prévue cet après-midi avec le Premier ministre.
00:02:55 Écoutez Arnaud Rousseau.
00:02:57 On attend d'abord qu'ils mettent en exerce ce qu'on a fait depuis trois semaines,
00:03:00 c'est-à-dire la volonté de produire pour nourrir, la réhabilitation de la place de l'agriculture française,
00:03:05 la fierté que nous avons de produire une alimentation de qualité.
00:03:10 Mais ce n'est pas exactement ce que fait le gouvernement ?
00:03:13 Non, on n'est pas dans le bon rythme, je l'ai dit depuis deux jours.
00:03:16 L'intérêt de cette rencontre avec le Premier ministre, c'est de pouvoir faire le point,
00:03:19 puisqu'on est à mi-chemin après l'annonce des mesures d'urgence
00:03:22 et le salon de l'agriculture qui aura lieu dans 11 jours maintenant,
00:03:25 et qui est un rendez-vous important.
00:03:27 L'intérêt de ce rendez-vous, c'est de faire le point et, encore une fois,
00:03:30 de pouvoir travailler des mesures très concrètes qui changeront la vie des agriculteurs dans leur ferme.
00:03:34 Enfin, malgré les annonces du gouvernement,
00:03:37 certains agriculteurs ne décollèrent pas face à la réalité du terrain.
00:03:40 Ils ont retrouvé leur maison et leur ferme, mais aussi les nombreuses difficultés du quotidien.
00:03:45 Nous sommes partis à la rencontre d'un agriculteur dans l'Essonne.
00:03:48 Il pointe notamment la question des revenus et l'importation des produits ukrainiens.
00:03:52 Un reportage de Chloé Tarka et Sacha Robin.
00:03:55 Pour Thierry, comme pour beaucoup d'agriculteurs, vivre de ce métier devient de plus en plus difficile.
00:04:02 Et les annonces du gouvernement n'y ont rien changé.
00:04:05 Quand Gabriel Attal dit "je vais mettre l'agriculture au-dessus de tout",
00:04:08 il avait déjà dit ça à l'éducation, il avait déjà dit ça à d'autres secteurs.
00:04:12 En fait, à un moment donné, on ne peut pas en mettre tout au-dessus de tout.
00:04:15 Donc, si on veut vraiment mettre l'agriculture au-dessus de tout,
00:04:17 il va falloir se poser concrètement la question des revenus.
00:04:20 Dans son exploitation de 250 hectares, Thierry peine à être rentable,
00:04:24 y compris du côté de sa production bio.
00:04:27 Il propose, selon lui, une politique qui, pour l'instant, ne répond pas aux besoins réels des agriculteurs.
00:04:32 La stratégie de montée en gamme de l'agriculture française,
00:04:36 qui avait été souhaitée par le gouvernement,
00:04:38 c'est d'inciter les agriculteurs à faire de la conversion vers l'agriculture biologique.
00:04:41 Donc, en fait, ça a apporté beaucoup de produits sur le marché,
00:04:45 et en fait, il n'y a pas le marché en face pour ces produits.
00:04:48 Une situation aggravée par la guerre en Ukraine et la chute des prix du blé.
00:04:52 Pour nous, l'agriculteur, l'impact est direct, et sur toutes les filières.
00:04:56 Aujourd'hui, on se retrouve dans une situation qui est conjoncturelle, mais qui est très difficile.
00:05:01 Malgré les annonces du gouvernement, pour Thierry, le compte n'y est pas.
00:05:05 Pour lui, c'est bien une façon globale de voir l'agriculture qui pose problème
00:05:09 et qui ne rémunère plus ses agriculteurs.
00:05:12 Autre sujet, cette semaine, les vols de voitures qui sont repartis à la hausse l'année dernière.
00:05:16 Une augmentation de plus de 11%.
00:05:18 Par rapport à 2022, les voitures volées sont souvent écoulées en France.
00:05:22 Elles sont parfois découpées pour nourrir le marché des pièces détachées
00:05:26 ou alors acheminées à l'étranger par les grands ports français.
00:05:29 On pense notamment à Marseille ou Le Havre.
00:05:31 Les précisions avec ce sujet de Maxime Legay.
00:05:34 Le phénomène des vols de voitures n'en finit plus d'accélérer.
00:05:39 Sur l'année 2023, plus de 70 000 déclarations de vol ont été effectuées,
00:05:44 soit une augmentation de 11,1% en un an.
00:05:48 Une tendance inquiétante et qui interpelle.
00:05:50 Parmi les véhicules les plus prisés, on retrouve la Renault Clio 4 avec 2378 vols,
00:05:56 la Peugeot 3002 avec 1181 vols
00:05:59 ou encore la Toyota RAV4 5 avec 1151 déclarations de vol.
00:06:04 À la manœuvre, des réseaux criminels internationaux qui opèrent la plupart du temps sans effraction.
00:06:09 Un simple piratage du système électronique du véhicule leur permet d'en prendre le contrôle
00:06:14 avant de les revendre à l'étranger.
00:06:16 Destination particulièrement concernée, la Côte d'Ivoire et le Togo
00:06:20 où les véhicules, une fois volés, sont affrétés via des conteneurs.
00:06:24 Les départements les plus touchés par ces vols sont le Val d'Oise, la Seine-Saint-Denis et les Bouches-du-Rhône.
00:06:29 Les établissements scolaires de l'agglomération de Libourne en Gironde
00:06:36 connaissent un regain de tension et ce depuis le mois de septembre dernier.
00:06:39 Agressions, bagarres, trafics en tout genre,
00:06:42 les professeurs et les élèves tirent la sonnette d'alarme et veulent être entendus
00:06:46 par le rectorat. Un reportage de Jérôme Rampenoux et Antoine Estève.
00:06:50 Des menaces de viol, des insultes, des bousculades,
00:06:53 les témoignages de violence dans les collèges et les lycées de Libourne
00:06:56 se multiplient depuis la rentrée de septembre dernier.
00:06:58 Les gens qui parlent mal, c'est vrai, il y a beaucoup plus de tensions entre profs et élèves.
00:07:02 Les élèves, on respecte moins les profs.
00:07:04 On a une génération assez perturbante, beaucoup d'insultes, de bagarres, etc.
00:07:10 D'autres élèves dénoncent des actes de racisme de plus en plus fréquents.
00:07:14 Il y a un élève peut-être du lycée ou je ne sais pas,
00:07:18 qui a envoyé une lettre qui disait qu'il allait saigner à mort les Arabes.
00:07:23 Moi, ça m'a particulièrement touché.
00:07:25 Les autres élèves de différentes couleurs, on va dire blanches,
00:07:28 ils vont plus être gentils avec eux que les Noirs, les Arabes.
00:07:33 Parce que les Noirs et les Arabes, on est des personnes violentes, selon eux.
00:07:37 Les enseignants plaident pour une baisse du nombre d'élèves dans chaque classe
00:07:40 et surtout une prise en charge éducative forte pour les jeunes les plus agités.
00:07:44 Beaucoup de professeurs affirment travailler avec une angoisse permanente dans leur classe.
00:07:47 Il y en a qui ont peur d'aller travailler.
00:07:49 Oui, parce qu'ils ne savent pas ce qui peut se passer.
00:07:51 On a des élèves qui, d'un instant à l'autre, parce qu'ils n'ont pas bien compris un truc
00:07:55 ou ils ont interprété une réponse de l'enseignant,
00:07:58 ils mettent une claque, ils se lèvent, ils secouent la table,
00:08:02 ils balancent un truc dans la figure de l'enseignant.
00:08:04 Bien sûr, ce sont des choses qui sont de plus en plus fréquentes.
00:08:06 Les élèves ont également alerté leurs établissements
00:08:08 en évoquant des bagarres à l'extérieur des collèges et des lycées sur fond de trafic de drogue.
00:08:12 L'actualité sociale à présent, il y aura donc bien une grève des contrôleurs de la SNCF.
00:08:17 Elle est prévue le week-end du départ en vacances.
00:08:20 Et lors d'une réunion hier soir, les deux syndicats majoritaires des chefs de bord
00:08:24 ont maintenu leur appel à la grève.
00:08:26 Un préavis déposé par Sudrail et la CGT à partir de jeudi soir et jusqu'à lundi.
00:08:31 Ce matin sur RTL, le PDG de la SNCF a appelé les contrôleurs à réfléchir
00:08:35 et à bien prendre la dimension des concessions faites par la direction.
00:08:39 On l'écoute.
00:08:40 Je rappelle que depuis trois ans, on a augmenté la masse salariale de 500 millions d'euros par an,
00:08:45 soit 1 milliard et demi, soit 20%.
00:08:47 Dans les contrôleurs comme les autres cheminots, leur rémunération mensuelle moyenne,
00:08:51 elle a augmenté de 20% en trois ans, ce qui est beaucoup plus que l'inflation.
00:08:54 Deuxièmement, il y a déjà eu un conflit social en fin 2022.
00:08:57 En décembre de 2022, on se souvient.
00:08:59 J'étais là, il y a eu un accord.
00:09:00 Et dans cet accord, il y a eu des mesures spécifiques pour la matière de rémunération.
00:09:03 Ce qui fait que depuis deux ans, la rémunération moyenne des contrôleurs, des chefs de bord,
00:09:07 elle a augmenté de 500 euros par mois.
00:09:10 Enfin, sachez que la flèche de Notre-Dame est de nouveau visible dans le ciel de Paris.
00:09:15 Et pour la première fois depuis l'incendie, le sommet de l'aiguille surmonté d'un coq
00:09:19 est apparu au sommet de la cathédrale.
00:09:22 Le démontage de l'échafaudage autour de la flèche a débuté.
00:09:25 C'était il y a quelques jours.
00:09:26 La réouverture de la cathédrale est prévue le 8 décembre.
00:09:29 Les investigations judiciaires sur l'origine de l'incendie, elles, se poursuivent.
00:09:34 Merci Mathieu.
00:09:35 Je vous dis à tout à l'heure pour un prochain rendez-vous de l'actualité.
00:09:38 Dans un instant, on va commenter cette actualité.
00:09:40 A commencer par ce sondage qui montre que l'écrasante majorité,
00:09:44 une écrasante majorité de Français, souhaite, en effet,
00:09:47 que soit instaurée la fin du droit du sol pour Mayotte.
00:09:50 Et dans une certaine mesure, pour l'ensemble du territoire français.
00:09:53 On le commente tout à l'heure.
00:09:55 De retour avec la suite de 180 minutes info.
00:10:01 Nous recevons aujourd'hui Olga Giverny, députée Renaissance de Lins.
00:10:05 Bonjour, merci d'être avec nous dans un instant.
00:10:07 Karim Abrik, également chroniqueuse CNews, devrait nous rejoindre.
00:10:10 On va évidemment beaucoup évoquer le débat autour du droit du sol
00:10:13 qui devrait, en toute logique, être omniprésent à l'Assemblée nationale.
00:10:17 Vous le savez, dès 15h, il y aura la traditionnelle séance de questions au gouvernement.
00:10:20 Après cette proposition choc de Gérald Darmanin pour Mayotte,
00:10:24 et qui ne passe pas à gauche.
00:10:26 On va tout de suite prendre la teneur, d'ailleurs, de l'ambiance qui règne,
00:10:29 de l'atmosphère aux abords du Palais Bourbon avec vous, Elodie Huchard.
00:10:32 Cette question éminente rebondit, en fait, après la séquence sur le débat sur la loi immigration.
00:10:40 Donc, évidemment, chacun va vouloir s'en emparer à sa manière.
00:10:44 C'est un petit peu ça qui va se passer cet après-midi, j'imagine.
00:10:46 Oui, exactement, Nelly. On a maintenant la liste définitive des questions
00:10:51 auxquelles vont devoir répondre les membres du gouvernement.
00:10:54 Il y a notamment trois questions sur Mayotte.
00:10:56 La première sera posée par Marine Le Pen. Elle est présidente de Groupe.
00:10:59 Donc, c'est Gabriella Tall qui lui répondra.
00:11:01 Ensuite, une question posée par Estelle Youssoupha, qui est elle-même députée de Mayotte.
00:11:06 Et puis, une question aussi de LFI.
00:11:08 Donc, vous voyez que, forcément, ce thème va beaucoup compter au moment des QAG.
00:11:12 Et puis, c'est forcément une séance un petit peu particulière
00:11:14 puisqu'il y a neuf nouveaux membres à l'Assemblée nationale.
00:11:17 Ces anciens ministres, parmi lesquels Elisabeth Borne, Olivier Dussaud, Clément Beaune
00:11:20 ou bien encore Olivier Véran, qui font leur retour ou leur arrivée en tant que députée.
00:11:25 Et puis, surtout, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'Elisabeth Borne,
00:11:28 elle a eu droit à un accueil un petit peu particulier ce matin en réunion de Groupe.
00:11:32 Elle a été ovationnée à plusieurs reprises.
00:11:34 Elle a pris la parole. Ce n'est pas une députée comme les autres, évidemment.
00:11:37 Vous l'imaginez, elle a parlé de l'importance, notamment, de rester unie dans la majorité.
00:11:42 Selon elle, c'est un rempart contre les extrêmes.
00:11:45 Elle promet qu'elle sera pleinement investie, dit-elle, à une députée assiduée.
00:11:49 Puis, elle est revenue aussi sur l'importance d'aller chercher le compromis texte par texte.
00:11:53 Et puis, on va avoir aussi, aujourd'hui, les premières réponses au gouvernement,
00:11:56 notamment de Nicole Belloubet, nouvelle ministre de l'Éducation.
00:11:58 Elle sera interrogée, notamment, sur sa vision de l'école.
00:12:01 Oui, et puis, on n'oublie pas, évidemment, l'actualité, la disparition de Robert Ballinter,
00:12:06 qui a beaucoup ému. En principe, ça devrait donner lieu à un hommage dès le début de la séance.
00:12:11 Exactement, Nelly, il y aura un hommage.
00:12:14 Alors, comme on le voit souvent au début des questions au gouvernement,
00:12:17 c'est Yael Brune-Pivet, la présidente de l'Assemblée, qui dira un mot.
00:12:20 Ensuite, il y aura une minute de silence.
00:12:22 Et d'ailleurs, ici, au Palais Bourbon, il y a aussi une petite exposition
00:12:25 qui a été mise en place, notamment, pour tous les visiteurs,
00:12:27 où on peut voir le livre de Robert Ballinter, son histoire.
00:12:30 Et puis, on a aussi un document assez exclusif et assez rare.
00:12:33 C'est la feuille qu'il avait avec le décompte des votes au moment où a été aboli la peine de mort.
00:12:37 Merci beaucoup, Élodie.
00:12:38 On se dit à tout à l'heure, dès 15h, pour la séance de questions au gouvernement.
00:12:42 Olga Givernet, ça donne aussi lieu à un sondage, cette proposition de Gérald Darmanin,
00:12:47 dont on ne sait pas encore quand elle sera validée,
00:12:50 parce qu'on a bien compris qu'il fallait que ça passe aussi par Emmanuel Macron
00:12:53 pour une révision constitutionnelle.
00:12:55 Regardez ce que ça donne.
00:12:56 Quand on sonde les Français sur la suppression du droit du sol pour l'île de Mayotte,
00:13:00 qui pose problème en ce moment,
00:13:02 73% des sondés disent oui, il faut procéder à cette mesure radicale pour Mayotte,
00:13:10 en raison de la proximité de l'archipel des Comores.
00:13:13 Quand on interroge les Français, parce qu'évidemment, on a ouvert un peu la boîte de Pandore,
00:13:17 que ce soit au RN ou au LR, chacun y est allé aussi de sa proposition,
00:13:21 et a dit pourquoi pas le supprimer pour l'ensemble du territoire,
00:13:24 est-ce que c'est conforme, là aussi, aux attentes des Français ?
00:13:27 Alors, là aussi, il y a une écrasante majorité,
00:13:29 mais c'est un petit peu moins que pour la situation, la poudrière que représente Mayotte aujourd'hui.
00:13:33 Est-ce que ça vous surprend quand vous voyez ces ratios, d'ores et déjà ?
00:13:37 Écoutez, moi, quand j'entends la situation de Mayotte qui nous est rapportée,
00:13:40 c'est une situation très critique.
00:13:42 Mayotte a une triple crise, que ce soit au niveau immigration, de la sécurité et de l'eau.
00:13:49 Donc, c'est un gros point noir qu'il faut prendre en compte.
00:13:53 Elisabeth Borne l'a pris en ayant été déjà sur un déplacement en 2023.
00:13:59 Il faut savoir aussi que Mayotte a un droit spécifique depuis 2018,
00:14:04 depuis la loi Asile, où il est possible de déroger aux droits français.
00:14:09 On a en tête quand même que la République est unie et indivisible,
00:14:13 mais effectivement, sur les territoires d'outre-mer,
00:14:15 on voit bien qu'il y a des situations critiques, voire très critiques,
00:14:19 aggravées par notamment le dérèglement climatique.
00:14:22 Ce sont des territoires qui sont très fragiles.
00:14:24 Donc, moi, je pense que les Français doivent avoir une attitude bienveillante,
00:14:29 évidemment, par rapport à ces territoires, de prendre en compte ces difficultés
00:14:33 et de trouver la meilleure solution et de pouvoir les accompagner.
00:14:36 Donc, une révision constitutionnelle, effectivement, aujourd'hui, ce sera un constitutionnel,
00:14:40 une révision constitutionnelle mérite un débat,
00:14:43 qu'on puisse voir quel est l'impact que ça peut avoir, cette question du droit de l'intérieur.
00:14:48 La faisabilité aussi.
00:14:49 Parce qu'aujourd'hui, on n'avait pas forcément prévu que Mayotte ait ce programme migratoire
00:14:55 aggravé sur son sol.
00:14:57 Donc, je crois que les débats seront les bienvenus,
00:15:00 tout en prenant en compte les témoignages,
00:15:02 notamment de la députée de Mayotte, qui est très impliquée
00:15:06 et qui nous relait des témoignages toujours assez inquiétants.
00:15:10 Donc, je crois que ce sera l'occasion de le faire.
00:15:13 Je tiens juste à rappeler qu'il y a une commission d'inquiète en ce moment
00:15:16 sur les risques naturels dans les territoires d'outre-mer,
00:15:19 donc de manière plus large.
00:15:20 Mais nous avons pris la mesure de ce qui se passait dans nos territoires d'outre-mer.
00:15:26 Pourtant, il a son lot de détracteurs.
00:15:28 Gérald Darmanin, dès qu'il a annoncé ça, évidemment,
00:15:31 beaucoup s'en sont émus, en criant à une forme d'injustice.
00:15:36 Regardez ce qu'il leur répond.
00:15:38 Et je vais vous faire commenter cette phrase.
00:15:40 En gros, il nous dit, il faudrait peut-être que les beaux esprits parisiens,
00:15:43 qu'il entend depuis quelques jours maintenant critiquer cette décision sur le droit du sol,
00:15:47 sortent du périphérique et aillent à Mayotte.
00:15:50 Il a raison, c'est facile de pousser des cris d'or frais
00:15:53 quand on est confortablement installé en France, métropolitaine,
00:15:58 au nom de principes humanistes, sans tenir compte du terrain,
00:16:01 comme vous le décrivez d'ailleurs à l'instant.
00:16:03 D'autant plus que lui-même revient de Mayotte.
00:16:05 Il est parti avec Marie Guévenon pour reprendre le pouls de la situation.
00:16:10 Et lorsqu'il vient avec ces phrases très fortes,
00:16:15 où il y a besoin de prendre des décisions fortes,
00:16:17 moi je peux le comprendre, je peux l'entendre.
00:16:19 Donc on doit prendre, encore une fois, la situation très au sérieux dans les débats.
00:16:23 Peut-être éviter les prises de position trop faciles, trop rapides,
00:16:27 au service de dogmes ou de positions partisanes.
00:16:32 Là, on a besoin aussi que toute la France et la République
00:16:35 soient derrière ces territoires d'outre-mer pour prendre les bonnes décisions.
00:16:39 D'une certaine manière, ça relance aussi tout le débat autour de la loi immigration
00:16:43 qui a été désaussée par le Conseil constitutionnel.
00:16:46 Ça c'est peut-être un peu l'invité de dernière minute.
00:16:48 J'imagine que ce n'était pas au programme du gouvernement.
00:16:50 Le droit du sol n'était déjà pas au programme de la loi immigration
00:16:53 sur laquelle on a débattu.
00:16:55 Là, en l'occurrence, on prévoit plutôt une loi constitutionnelle
00:16:58 sur plusieurs sujets.
00:17:00 Et Gérald Darmanin annonce qu'il veut pouvoir mettre ce sujet dans la discussion.
00:17:04 Et de savoir, j'ai cru comprendre qu'il y avait plusieurs propositions,
00:17:08 soit directement on va le voter en Congrès,
00:17:10 soit il le propose aussi au référendum.
00:17:13 Je pense que c'est intéressant aussi de se poser la question,
00:17:15 quelle est la meilleure manière de soumettre la question aux Français
00:17:20 via leurs représentants ou via cette possibilité du référendum ?
00:17:23 Vous ne croyez pas si bien dire, parce que d'une certaine manière,
00:17:26 ça a donné du grain à moudre à vos opposants,
00:17:29 aux Républicains en particulier, vous voyez, je veux en venir.
00:17:32 Après la censure d'une grande partie de cette loi,
00:17:34 les Républicains, un peu revigorés par l'actualité de Mayotte,
00:17:38 veulent soumettre aussi plusieurs mesures qui ont été retoquées
00:17:41 sur un référendum d'initiative partagée, bien sûr.
00:17:44 C'est une procédure qui, vous allez le voir dans ce très bon sujet
00:17:47 de Solène Boulan, assez didactique, n'a jamais abouti jusqu'ici.
00:17:52 Inscrit dans la Constitution depuis 2008,
00:17:56 le référendum d'initiative partagée, le RIP,
00:17:59 propose aux Français de voter eux-mêmes un texte de loi.
00:18:02 Une procédure qui n'a pas encore été couronnée de succès,
00:18:05 car les conditions pour que ce référendum aboutisse
00:18:08 sont particulièrement exigeantes.
00:18:10 Avant d'être présenté aux Français, le projet doit d'abord être validé
00:18:14 par l'Assemblée nationale et le Sénat.
00:18:16 Pour cela, il doit réunir 185 parlementaires,
00:18:20 soit un cinquième des votants.
00:18:22 Avec 133 sénateurs et 62 députés,
00:18:25 qui ont pratiquement tous voté le texte sur l'immigration en décembre,
00:18:29 les Républicains devraient être en mesure de surmonter ce premier obstacle.
00:18:33 Deuxième étape, le passage devant le Conseil constitutionnel,
00:18:37 où les sages s'assurent de la constitutionnalité du texte,
00:18:40 c'est-à-dire de sa conformité avec la Constitution.
00:18:43 Là encore, LR espère passer cette étape,
00:18:46 étant persuadés que leur proposition de loi
00:18:49 entre bien dans le domaine référendaire.
00:18:51 Une fois cette deuxième étape franchie,
00:18:53 les citoyens français auront 9 mois pour apporter leur soutien
00:18:57 à la proposition de loi.
00:18:59 Le texte doit réunir 10% du corps électoral,
00:19:02 soit près de 5 millions de personnes,
00:19:04 avant qu'un référendum ne soit organisé.
00:19:07 Un seul référendum a été autorisé par le Conseil constitutionnel.
00:19:11 Il visait à contester la privatisation d'Aéroports de Paris.
00:19:15 C'était en 2020.
00:19:16 Le projet n'avait alors réuni qu'1,1 million de soutien
00:19:20 au terme des 9 mois de collecte,
00:19:22 bien loin des 4,8 millions de citoyens requis
00:19:24 pour faire aboutir la procédure.
00:19:27 - Alors, vous voyez, il y a quand même un certain nombre d'obstacles
00:19:29 avant que ça arrive, puisqu'il y a en gros 3 barrages.
00:19:32 Regardez les réactions que ça suscite
00:19:34 chez Éric Ciotti et Bruno Retailleau,
00:19:36 puisqu'on parlait des LR.
00:19:38 Éric Ciotti qui nous dit "Pour la première fois,
00:19:40 les Français pourront être consultés sur l'immigration".
00:19:43 Il met déjà ça au futur, comme si c'était quelque chose d'acquis.
00:19:46 Il faut voir encore.
00:19:47 "Il est temps, dit-il, de redonner la parole
00:19:49 à nos compatriotes sur ce sujet."
00:19:50 Et Bruno Retailleau, donc toujours pour les LR,
00:19:53 le sénateur qui nous dit, qui rend chéri,
00:19:55 qui dit jamais "Les Français n'ont été interrogés
00:19:57 sur un sujet aussi structurant, qui a autant bouleversé la société".
00:20:01 "Seul référendum peut s'imposer au Conseil constitutionnel."
00:20:05 Karima Brick nous a rejoint.
00:20:07 Bonjour, Karima.
00:20:08 - Bonjour.
00:20:09 - On voit mal, on imagine mal, en effet,
00:20:11 le Conseil constitutionnel,
00:20:12 elle est à rebours d'une volonté populaire
00:20:14 qui serait forte et assumée et affirmée.
00:20:16 - Oui, mais on a vu quand même que dans le cas des référendums,
00:20:19 à quel point, effectivement, ça peut être assez complexe.
00:20:22 On voit que LR, dans ce cas-ci, ça a été une véritable gifle,
00:20:25 ce qui s'était produit avec le projet de loi immigration.
00:20:28 On tente de montrer qu'on peut encore faire quelque chose,
00:20:31 qu'on est vraiment à l'écoute du peuple français,
00:20:33 mais on voit quand même qu'il y a plusieurs étapes.
00:20:36 Mais oui, le référendum, je pense qu'on aurait intérêt
00:20:39 à remettre ça au devant de la scène,
00:20:41 se dire que le peuple peut se réapproprier
00:20:44 les grandes questions de ce siècle,
00:20:46 les grandes questions qui les préoccupent.
00:20:48 Mais dans ce cas-ci, on voit quand même,
00:20:50 on essaie d'acheter un peu de temps,
00:20:52 parce que ça a été une véritable gifle pour les LR,
00:20:55 quand justement 50 % de la loi avait été retoquée.
00:20:58 - À force de pousser, ça va finir par intervenir.
00:21:00 Olga Giverney, il y a un moment où on ne pourra pas
00:21:02 occulter complètement la question et la balayer
00:21:04 d'un revers de la main. Le quinquennat dure encore
00:21:06 quelques années, a priori.
00:21:08 - La question de quoi? Du référendum?
00:21:10 - Du référendum qu'on n'a jamais activé depuis longtemps
00:21:12 dans ce pays.
00:21:14 - Effectivement. On a parlé de différents sujets.
00:21:16 On a parlé de la fin de vie, on a parlé de l'immigration.
00:21:18 Donc oui, il faut pouvoir l'organiser
00:21:20 et à ce moment-là qu'elle puisse être aussi proposée
00:21:23 par le président de la République et le gouvernement.
00:21:25 - Il a dit lui-même qu'il était favorable,
00:21:27 mais sans dire à quel moment il allait...
00:21:29 - Voilà, parce que l'initiative partagée a ses propres
00:21:31 conditions pour pouvoir s'appliquer,
00:21:33 alors que dans d'autres circonstances, il pourrait
00:21:35 s'appliquer sous d'autres conditions.
00:21:37 Donc là, il y a un intérêt à regarder la question de très près.
00:21:41 - Yvan Riaufollet, là également. Bonjour Yvan.
00:21:43 On parlait évidemment de cette proposition de dernière minute,
00:21:45 de référendum d'initiative partagée, DLR.
00:21:48 C'est une belle carte à jouer pour pousser le gouvernement
00:21:52 dans ses retranchements après la séquence désastreuse
00:21:55 du Conseil constitutionnel ?
00:21:57 - Cela vient rappeler d'une manière assez habile
00:21:59 que le projet de loi sur l'immigration
00:22:01 qui avait été amendé par la droite
00:22:03 est un projet de loi qui a accouché d'une souris.
00:22:05 Cela avait été dit, mais précisément la droite
00:22:07 avait voulu durcir ce projet de loi
00:22:09 en y mettant notamment ces genres de considérations.
00:22:11 Et donc, bien sûr, aujourd'hui, le droit du sol
00:22:13 n'est pas un tabou. Il est considéré comme étant un tabou
00:22:15 par la majorité présidentielle et par la gauche.
00:22:17 Il ne l'est pas, il ne l'a jamais été.
00:22:19 C'est simplement une automaticité de nationalité
00:22:22 qui demande justement à être remise en question
00:22:25 dans la mesure où l'on voit bien aujourd'hui
00:22:27 que toute une partie d'une société française
00:22:29 issue de l'immigration ne se reconnaît plus
00:22:31 comme étant française alors qu'elle porte
00:22:33 la nationalité française. Donc il faut bien s'interroger
00:22:35 de savoir si ces Français dits de papier
00:22:37 se reconnaissent français ou se reconnaissent
00:22:39 comme étant étrangers. Ils se reconnaissent souvent
00:22:41 comme étant étrangers puisqu'ils se présentent
00:22:43 eux-mêmes souvent comme étant ou marocains
00:22:45 ou algériens ou tunisiens et désignant
00:22:47 les autres comme étant des Français.
00:22:49 Donc il y a bien un problème objectif.
00:22:51 Je ne mets pas...
00:22:53 Ce n'est pas une question de valeur
00:22:55 que je mets autour de cela. Donc il faut bien entendu
00:22:57 que les Français se prononcent, puisqu'on voit bien
00:22:59 que ni les juges, ni les élites,
00:23:01 ni les représentants officiels
00:23:03 ne veulent entendre par ces...
00:23:05 J'ai entendu par exemple Éric Woerth,
00:23:07 qui a rejoint la majorité, nous dire
00:23:09 qu'on n'avait pas suffisamment
00:23:11 réfléchi à ce problème. Enfin,
00:23:13 on se moque du monde. Cela fait 20 ans que
00:23:15 nous sommes quelques-uns, j'en fais partie,
00:23:17 à dire que maintenant, aujourd'hui, ce droit du sol
00:23:19 ne sert plus à rien dans la mesure où
00:23:21 il plaque une identité
00:23:23 comme étant une violence identitaire pour certains
00:23:25 qui d'ailleurs se réagissent
00:23:27 avec violence quand il s'agit
00:23:29 de se réclamer de l'État
00:23:31 ou de se détacher de l'État français.
00:23:33 - Alors on va rappeler juste ce sondage.
00:23:35 65% disent qu'il faut remettre en cause
00:23:37 le droit du sol
00:23:39 en métropole, enfin sur l'ensemble du territoire
00:23:41 et dans les régions vertes.
00:23:43 73% quand il s'agit
00:23:45 de Mayotte. C'est-à-dire que les Français ont quand même
00:23:47 compris l'urgence de cette île en ce
00:23:49 moment, d'une certaine manière. - Et peut-être
00:23:51 de voir comment une mise en place à Mayotte
00:23:53 peut répondre à un certain
00:23:55 problème qui, effectivement, pourrait amener
00:23:57 à une discussion... - Je ne suis pas sûre que ça endigue le problème
00:23:59 en France après, mais...
00:24:01 - Qui pourrait élargir
00:24:03 le problème, ou la question
00:24:05 en France. Donc je pense qu'il faut rester
00:24:07 très ouvert sur ces questions-là,
00:24:09 voir d'abord la priorité
00:24:11 qui doit être donnée à Mayotte,
00:24:13 éviter peut-être de
00:24:15 paralyser le débat
00:24:17 autour en ayant une question
00:24:19 trop élargie, mais vraiment de pouvoir
00:24:21 avoir Mayotte en... - Ah oui, parce que depuis le début, on nous dit
00:24:23 sur l'immigration, et c'est le reproche
00:24:25 qui a été fait au RN notamment, quelles questions vous poseriez ?
00:24:27 Comme si c'était quelque chose qui nécessitait
00:24:29 plusieurs volets et qu'on ne pouvait pas trancher par oui
00:24:31 ou par non sur la maîtrise de l'immigration,
00:24:33 carrément. - Bien oui, mais dans un référendum,
00:24:35 il peut y avoir, par exemple,
00:24:37 trois grandes questions,
00:24:39 ou trois sous-questions. - Oui, c'est pas impossible
00:24:41 à mettre en place. - Exactement. Donc après,
00:24:43 c'est assez simple, si c'est sur
00:24:45 la question du droit du sol,
00:24:47 on peut la faire assez clairement,
00:24:49 oui, non, est-ce que ça doit
00:24:51 être étendu, oui, non.
00:24:53 Sur la question des quotas,
00:24:55 je pense qu'il y a quand même moyen de
00:24:57 s'entendre sur des questions assez précises.
00:24:59 - Rapidement, Yvon, si vous voulez compléter. - Mais il ne faut pas trouver
00:25:01 dans le piège, malgré tout, qui a été tendu par le
00:25:03 gouvernement, de dire qu'il allait supprimer le droit
00:25:05 du sol à Mayotte pour faire passer subrepticement
00:25:07 l'abolition des
00:25:09 visas territoriaux, parce que pendant
00:25:11 que l'on discute d'un vrai
00:25:13 sujet, qui est celui du droit du sol,
00:25:15 le gouvernement a décidé, ex abrupto,
00:25:17 de supprimer ces visas territoriaux
00:25:19 qui permettent dès à présent, puisqu'il y a eu déjà 50
00:25:21 familles issues de l'Afrique
00:25:23 qui sont venues rejoindre la métropole, qui permettent
00:25:25 aujourd'hui de disperser
00:25:27 sur le métropole les demandeurs d'asile.
00:25:29 - Allez, je vous propose de marquer une petite
00:25:31 pause, on retrouve Mathieu Devez pour le journal
00:25:33 dans quelques instants, et puis on parlera des agriculteurs
00:25:35 qui aussi n'ont pas dit leur dernier mot, vous verrez.
00:25:37 De retour avec Mathieu Devez,
00:25:43 aux commandes du journal, il y aura bien une grève des contrôleurs
00:25:45 SNCF ce week-end de vacances scolaires.
00:25:47 - Tout à fait, lors d'une réunion hier soir,
00:25:49 les deux syndicats majoritaires des chefs
00:25:51 de bord ont maintenu leur appel à la grève.
00:25:53 Un préavis déposé par Sudrail
00:25:55 et la CGT à partir de
00:25:57 jeudi soir et jusqu'à lundi, et ce matin
00:25:59 le PDG de la SNCF a appelé
00:26:01 les contrôleurs à bien prendre la dimension
00:26:03 des concessions faites par la direction.
00:26:05 Les précisions d'Éric Derry de Matel.
00:26:07 - Une grève totalement
00:26:09 injustifiée, disait ce matin le président
00:26:11 de la SNCF. Et faire
00:26:13 un récime, Jean-Pierre Farandou avait reçu
00:26:15 la semaine dernière les syndicats. Il
00:26:17 leur a rappelé ce qui avait été fait.
00:26:19 Hausse des salaires de 20% en 3 ans,
00:26:21 une prime de 400 euros qui sera versée
00:26:23 en mars, 3000 promotions
00:26:25 internes et 1000 CDI qui seront
00:26:27 créées. Mais les contrôleurs de la SNCF
00:26:29 estiment que cela ne suffit pas.
00:26:31 Leur revendication est simple, ils
00:26:33 exigent deux contrôleurs par rame
00:26:35 tout de suite et non pas en 2025.
00:26:37 Et ils veulent une hausse de salaire
00:26:39 entre 150 et 200 euros bruts
00:26:41 par mois. Pour le moment,
00:26:43 le préavis est maintenu par la CGT et Sudrail
00:26:45 avec en plus un collectif
00:26:47 de 3700 contrôleurs
00:26:49 présents sur Facebook qui peut tout bloquer
00:26:51 sans passer par la base.
00:26:53 Les contrôleurs ont beaucoup de pouvoirs,
00:26:55 ils contrôlent certes les billets
00:26:57 mais ils assurent aussi la sécurité
00:26:59 à bord. Ils donnent le départ du train
00:27:01 après avoir vérifié que les portes sont
00:27:03 bien fermées. Donc sans contrôleur,
00:27:05 pas de train, d'où la crainte
00:27:07 d'une grosse pagaille dès
00:27:09 vendredi dans les gares.
00:27:11 Et selon les syndicats des contrôleurs,
00:27:13 la direction refuse d'avancer
00:27:15 le moindre chiffre, elle refuse même
00:27:17 d'envisager l'idée d'augmenter
00:27:19 leurs primes de travail. Leur revendication
00:27:21 c'est plusieurs centaines d'euros
00:27:23 mensuels. Écoutez ce délégué
00:27:25 syndical Force Ouvrière.
00:27:27 Notre PDG parle de responsabilité
00:27:29 mais elle est à tous les niveaux. Aujourd'hui, nous,
00:27:31 on estime que nos revendications ne sont pas
00:27:33 suffisamment tendues et qu'il
00:27:35 faudrait mettre un sacré coup de collier.
00:27:37 Je me permettrais juste de vous rappeler quand même
00:27:39 que l'entreprise a fait 2,4 milliards
00:27:41 de profits en 2023, record
00:27:43 historique. Donc je pense que les moyens
00:27:45 y sont. Il faut tient à avoir
00:27:47 la volonté. On va parler
00:27:49 de l'éducation et des établissements scolaires
00:27:51 de l'agglomération de Libourne, c'est en Gironde,
00:27:53 qui connaissent un regain de tension depuis le mois de septembre.
00:27:55 Aggression, bagarre, trafic en tout genre,
00:27:57 les professeurs et les élèves tirent la sonnette
00:27:59 d'alarme et veulent être entendus
00:28:01 par le rectorat. Un reportage de Jérôme Rampenoux
00:28:03 et Antoine Estève.
00:28:05 Des menaces de viol, des insultes,
00:28:07 des bousculades, les témoignages de violence
00:28:09 dans les collèges et les lycées de Libourne se multiplient
00:28:11 depuis la rentrée de septembre dernier.
00:28:13 Les gens qui parlent mal, ouais c'est vrai,
00:28:15 il y a beaucoup plus de tensions entre profs et élèves.
00:28:17 On respecte moins les profs.
00:28:19 On a une génération assez perturbante,
00:28:21 beaucoup d'insultes,
00:28:23 de bagarres, etc.
00:28:25 D'autres élèves dénoncent des actes
00:28:27 de racisme de plus en plus fréquents.
00:28:29 Il y a un élève, peut-être
00:28:31 du lycée ou je ne sais pas,
00:28:33 qui a envoyé une lettre qui disait
00:28:35 qu'il allait saigner à mort
00:28:37 les Arabes. Moi ça m'a
00:28:39 particulièrement touché. Les autres élèves de différentes
00:28:41 couleurs, on va dire blanches,
00:28:43 ils vont plus être gentils
00:28:45 avec eux, plus trop que les
00:28:47 Noirs, les Arabes, parce que les Noirs et les Arabes,
00:28:49 on est des personnes violentes, selon eux.
00:28:51 Les enseignants plaident pour une baisse
00:28:53 du nombre d'élèves dans chaque classe et surtout
00:28:55 une prise en charge éducative forte
00:28:57 pour les jeunes les plus agités. Beaucoup de professeurs
00:28:59 affirment travailler avec une angoisse permanente
00:29:01 dans leur classe.
00:29:02 Les élèves qui ont peur d'aller travailler, oui,
00:29:04 parce qu'ils ne savent pas ce qui peut se passer.
00:29:06 On a des élèves qui, d'un instant à l'autre,
00:29:08 parce qu'ils n'ont pas bien compris un truc
00:29:10 ou ils ont interprété une réponse
00:29:12 de l'enseignant, ils mettent
00:29:14 une claque, ils se lèvent, ils secouent à table,
00:29:16 ils balancent un truc dans la figure de l'enseignant,
00:29:18 bien sûr, c'est des choses qui sont de plus en plus fréquentes.
00:29:20 D'autres élèves ont également alerté
00:29:22 leurs établissements en évoquant des bagarres à l'extérieur
00:29:24 des collèges et des lycées sur fond de trafic
00:29:26 de drogue. On va beaucoup en parler cet
00:29:28 après-midi de la colère des agriculteurs et même en Espagne,
00:29:30 elle ne retombe pas. Depuis ce matin,
00:29:32 ils ont bloqué les deux principales liaisons
00:29:34 entre l'Espagne et la France. Plusieurs
00:29:36 opérations escargots sont prévues sur
00:29:38 les axes majeurs de la circulation en
00:29:40 Catalogne et on rejoint tout de suite sur place
00:29:42 la figueresse Jean-Luc Thomas et
00:29:44 Nathan Thémine. Bonjour messieurs les agriculteurs
00:29:46 espagnols. Se mobilisent-ils pour
00:29:48 les mêmes raisons que les agriculteurs
00:29:50 français ?
00:29:52 Eh bien
00:29:54 oui Mathieu, ce sont les mêmes raisons.
00:29:56 A la fois, eh bien,
00:29:58 il y a trop de charges,
00:30:00 il y a trop de paperasauris,
00:30:02 également, il y a
00:30:04 trop de...
00:30:06 En fait, il y a
00:30:08 trop de
00:30:10 concurrence déloyale, pardon,
00:30:12 et vous l'avez
00:30:14 peut-être vu
00:30:16 ce matin, c'est que
00:30:18 ici, en fait, il y a
00:30:20 en tout près de
00:30:22 300 agriculteurs, il y a
00:30:24 200, 250
00:30:26 tracteurs et ils bloquent
00:30:28 cette autoroute
00:30:30 AP7 qui est une des autoroutes
00:30:32 principales de
00:30:34 l'Espagne et de la Catalogne.
00:30:36 Et puis, quand vous disiez qu'il y avait également
00:30:38 les mêmes mots
00:30:40 que les agriculteurs français,
00:30:42 il y a également les mêmes
00:30:44 slogans et vous allez voir,
00:30:46 Nathan va vous montrer
00:30:48 "la nostra fin",
00:30:50 "la vostra femme",
00:30:52 ce sont des slogans que l'on a vus
00:30:54 en France
00:30:56 qui veulent dire tout simplement
00:30:58 "notre fin, ce sera
00:31:00 votre fin", F-A-I-M.
00:31:02 Donc vous voyez qu'il y a une
00:31:04 mobilisation importante,
00:31:06 on a tout à l'heure discuté avec des
00:31:08 agriculteurs et entre autres avec
00:31:10 le principal
00:31:12 syndicat qui est
00:31:14 ici avec les agriculteurs,
00:31:16 et bien ils nous disaient qu'ils sont là aujourd'hui,
00:31:18 ils sont là demain et
00:31:20 on verra peut-être pour la suite
00:31:22 ce qui est sûr, c'est qu'il y a
00:31:24 une forte mobilisation.
00:31:26 - Merci beaucoup Jean-Luc Thomas.
00:31:28 On va parler de ce plan crédible
00:31:30 à présent pour épargner les civils à
00:31:32 RAF1, Mathieu. - Tout à fait, c'est ce qu'a réclamé
00:31:34 Joe Biden aux forces israéliennes,
00:31:36 c'était lors de sa rencontre hier
00:31:38 avec le roi de Jordanie à la Maison Blanche.
00:31:40 Écoutez.
00:31:42 - Comme le roi et moi-même en avons
00:31:44 discuté aujourd'hui, les Etats-Unis
00:31:46 travaillent à un accord sur les
00:31:48 otages entre Israël et le Hamas
00:31:50 qui apporterait une période immédiate
00:31:52 et durable de calme et de bien à Gaza
00:31:54 pendant au moins six semaines, ce qui nous
00:31:56 permettrait ensuite de prendre le temps de construire
00:31:58 quelque chose de plus durable.
00:32:00 Au cours du mois dernier, j'ai eu des entretiens
00:32:02 avec le Premier ministre Netanyahou,
00:32:04 ainsi qu'avec les dirigeants de l'Egypte et du Qatar
00:32:06 afin de poursuivre ces efforts.
00:32:08 - Et puis on n'oublie pas
00:32:10 l'hommage à Robert Badinter.
00:32:12 Les magistrats eux aussi lui ont rendu
00:32:14 hommage à Paris devant le palais de justice
00:32:16 de la capitale. Et puis on
00:32:18 rappelle tout à l'heure, ça fera aussi l'objet
00:32:20 d'une minute de silence dans l'hémicycle. Merci
00:32:22 Mathieu. A tout à l'heure, 15h, gros
00:32:24 journal avec vous, ou pas
00:32:26 d'ailleurs, pour cause de questions
00:32:28 au gouvernement. On retourne aux invités
00:32:30 pour parler de la colère agricole. A tout de suite.
00:32:32 De retour avec nos invités, Karima Bricolle,
00:32:38 Gagy Vernet et Yvan Rigofold m'accompagnent
00:32:40 cet après-midi. On va parler de
00:32:42 la levée des blocages des agriculteurs.
00:32:44 Ça ne veut pas dire que leur mouvement
00:32:46 a forcément pris fin. Vous le savez,
00:32:48 cet après-midi, il y aura une rencontre à Matignon
00:32:50 avec Gabriel Attal pour la FNSEA et les Jeunes
00:32:52 agriculteurs. D'ailleurs, on va en parler dans un instant
00:32:54 avec Thomas Bonnet. Mais avant cela, eh bien,
00:32:56 il continue à mettre la pression à l'image des producteurs
00:32:58 de lait qui se mobilisent, qui manifestent
00:33:00 aujourd'hui à Paris. Pas long, d'ailleurs,
00:33:02 des fenêtres de l'Assemblée nationale, puisqu'ils sont
00:33:04 arrivés aux Invalides. Solène Boulan,
00:33:06 vous accompagnez ce cortège. Racontez-nous.
00:33:08 Oui, tout à fait, Nelly. Eh bien, on est toujours
00:33:12 sur la route. On avance tranquillement
00:33:14 là, avec Jean-Laurent Costacini. On est en tête
00:33:16 de cortège. Derrière nous,
00:33:18 des agriculteurs en tracteur
00:33:20 et en voiture venus de toute
00:33:22 la France. Voilà, Normandie,
00:33:24 Bretagne, Pays de la Loire. Ils sont
00:33:26 environ une centaine à être
00:33:28 venus se rassembler
00:33:30 aujourd'hui. On va arriver
00:33:32 à la Tour Eiffel dans une petite
00:33:34 dizaine de minutes. Et ce qu'ils demandent,
00:33:36 eh bien, ce sont des vrais
00:33:38 annonces sur les prix et les revenus
00:33:40 car ces producteurs, ils sont
00:33:42 indépendants. Ils ne se sentent
00:33:44 donc pas représentés
00:33:46 par les syndicats agricoles
00:33:48 majoritaires. Donc, voilà, ce qu'ils demandent, c'est
00:33:50 une revalorisation du prix
00:33:52 de ventre du litre de lait
00:33:54 actuellement à 44 centimes.
00:33:56 Ils en demandent 56.
00:33:58 Et le symbole,
00:34:00 eh bien, de cette
00:34:02 manifestation, c'est cette brique de lait.
00:34:04 Cette brique, donc, de lait
00:34:06 équitable. Elle est vendue
00:34:08 environ 56 centimes
00:34:10 par les producteurs pour un prix global
00:34:12 d'un euro 29 environ en magasin.
00:34:14 C'est ce qu'ils demandent pour pouvoir
00:34:16 dégager un salaire suffisant
00:34:18 pour payer
00:34:20 leur coût de production et se dégager
00:34:22 un salaire décent.
00:34:24 - Merci beaucoup Solène pour ces images.
00:34:26 Si d'ailleurs qu'il y a Jean-Laurent Constantin qui
00:34:28 vous accompagne. Yvan Rioufol,
00:34:30 si l'on en croit aussi Arnaud Rousseau
00:34:32 qui dirige la FNSEA,
00:34:34 c'est vrai que la patience des agriculteurs,
00:34:36 là, c'en est une illustration, mais ils ne sont pas les seuls,
00:34:38 la patience des agriculteurs a ses limites.
00:34:40 Certes, il devrait y avoir
00:34:42 des annonces avant le Salon de l'Agriculture
00:34:44 pour tenter de tempérer un peu la colère,
00:34:46 mais ce n'est pas un chèque en blanc qu'on donne au gouvernement
00:34:48 aujourd'hui. On a bien compris ce message.
00:34:50 Et puis surtout, il y a un risque qui est
00:34:52 illustré par cette manifestation, c'est une
00:34:54 perte de contrôle des syndicats eux-mêmes.
00:34:56 Là, c'est une manifestation hors syndicats
00:34:58 qui ressemble beaucoup d'ailleurs à ce qu'avaient pu être
00:35:00 les Gilets jaunes, qui était également une manifestation,
00:35:02 une révolte hors syndicales, qui avait
00:35:04 d'ailleurs mal tourné. Et là, on se rend compte,
00:35:06 on devine que la base
00:35:08 de ceux qui ont soutenu
00:35:10 la FNSEA, les jeunes agriculteurs
00:35:12 ou même la coordination rurale, se
00:35:14 sent trahi par les concessions trop rapidement
00:35:16 acceptées, en tout cas par la FNSEA,
00:35:18 qui a joué, dans le fond, si je me fais l'interprète
00:35:20 un peu de ce que je crois comprendre de la base,
00:35:22 qui a joué le jeu du système en place.
00:35:24 Et c'est, or, c'est le système en place qui est
00:35:26 aujourd'hui contesté par une partie
00:35:28 de ces agriculteurs, et singulièrement aussi
00:35:30 par la coordination rurale, qui d'ailleurs n'a pas été
00:35:32 invitée aujourd'hui à rencontrer le Premier
00:35:34 ministre. Donc il y a une ségrégation
00:35:36 qui risque d'aggraver les choses. Moi, je mets en garde
00:35:38 effectivement contre une irritation
00:35:40 et contre une trahison de ces
00:35:42 agriculteurs qui pourraient rejeter en effet
00:35:44 les structures syndicales au profit
00:35:46 d'actions beaucoup plus spontanées.
00:35:48 En tout cas, il reste que les agriculteurs,
00:35:50 même s'ils sont très minoritaires
00:35:52 en France, 1%, 1,1%,
00:35:54 1,5%,
00:35:56 sont très majoritaires dans la
00:35:58 manière, dans
00:36:00 leurs revendications, qui sont des
00:36:02 revendications qui puisent dans des sentiments
00:36:04 de protection, de souveraineté,
00:36:06 d'enracinement, de bon sens,
00:36:08 de réalisme, enfin tout ce que la politique
00:36:10 aujourd'hui semble découvrir, mais on apprend
00:36:12 en même temps que le nouveau gouvernement
00:36:14 soutient l'effort de 15
00:36:16 ministres, dont une dizaine de ministres sont des ministres
00:36:18 parisiens ou de la région parisienne, donc
00:36:20 avec une accentuation de cette coupure
00:36:22 colossale entre le sommet et la base.
00:36:24 - Olga Givernet, il ne faudrait pas que ce qu'on a vu
00:36:26 il y a deux semaines dans les rues, parce qu'effectivement
00:36:28 il y a un peu de fatigue qui est passée par là,
00:36:30 ils sont rentrés, certains avaient besoin aussi de s'occuper
00:36:32 de leur exploitation, parce que personne ne pouvait
00:36:34 prendre le relais, c'est bien normal, mais il ne faudrait pas
00:36:36 que ce soit un prélude à une mobilisation encore plus grande
00:36:38 qui là deviendrait quand même
00:36:40 problématique à gérer pour vous,
00:36:42 on vous tiendra
00:36:44 comptable et responsable de ce qui va se passer
00:36:46 dans les prochaines semaines quand même. - Dans les prochaines
00:36:48 semaines et en tout cas jusqu'au salon de l'agriculture
00:36:50 puisque c'était en fait la date
00:36:52 qui était donnée pour avoir pu avancer
00:36:54 sur les différentes
00:36:56 propositions. Moi je tiens à dire que
00:36:58 depuis la fin de ce mouvement,
00:37:00 d'abord au niveau de l'Europe,
00:37:02 et dites-moi si je me trompe, mais je crois que la question
00:37:04 d'Azha Cher a été suspendue,
00:37:06 donc il y a eu une crise en compte.
00:37:08 - Ça a été acté aujourd'hui, il me semble. - Exactement,
00:37:10 il y a eu une crise en compte des difficultés
00:37:12 que l'imposition de 4% de l'Azha Cher
00:37:14 puisse être suspendue.
00:37:18 En plus, il doit y avoir ces propositions
00:37:20 nationales, il y a également une demande
00:37:22 que les préfectures, moi dans l'un c'est déjà
00:37:24 fait avec une rencontre
00:37:26 des agriculteurs, nous avons nous-mêmes une rencontre
00:37:28 des parlementaires vendredi,
00:37:30 donc en fait il faut que ça puisse se décliner
00:37:32 sur le terrain. Maintenant ce que je vois avec
00:37:34 cette mobilisation, qui est sur la filière
00:37:36 laitière, en dehors des
00:37:38 syndicats, c'est qu'on
00:37:40 rappelle ce qui a déjà été dit, chaque filière
00:37:42 a ses problématiques différentes.
00:37:44 Et donc la question c'est, est-ce que chaque filière
00:37:46 va ensuite défiler dans les rues
00:37:48 revendiquant ?
00:37:50 Pourquoi pas, mais je veux dire, je pense qu'on
00:37:52 est capable de faire la part des choses. - Pour vous ça ne fait pas avancer suffisamment
00:37:54 les choses. - On peut faire la part des choses
00:37:56 en tout cas sur les différentes revendications.
00:37:58 - Alors on va rejoindre Thomas Bonnet,
00:38:00 qui sera devant Matignon
00:38:02 au moment de la rencontre entre la FNSE
00:38:04 et les jeunes agriculteurs, et donc Gabriel Attal,
00:38:06 qu'est-ce qu'il peut leur dire pour tenir
00:38:08 jusqu'aux annonces promises par Marc Fesneau ?
00:38:10 Je ne suis pas sûre qu'ils nous entendent Thomas.
00:38:12 - Si, je vous entends Nelly, je vous entends.
00:38:16 C'est juste que Gabriel Attal sort à l'instant pour
00:38:18 assister aux questions d'actualité du
00:38:20 gouvernement à l'Assemblée Nationale.
00:38:22 Gabriel Attal va devoir rassurer
00:38:24 les agriculteurs qu'il va recevoir, les présidents
00:38:26 à la fois de la FNSE et des jeunes agriculteurs,
00:38:28 parce qu'il y a un certain nombre de critiques
00:38:30 qui émanent sur la méthode
00:38:32 plus que sur le fond, parce que les
00:38:34 barrages et les blocages ont été levés
00:38:36 au début du mois de février, on est à
00:38:38 mi-parcours maintenant avant l'ouverture
00:38:40 du Salon de l'Agriculture d'ici
00:38:42 moins de deux semaines, et ce que l'on entend
00:38:44 notamment dans les propos d'Arnaud Rousseau,
00:38:46 c'est un problème de calendrier, de méthode,
00:38:48 il estime par exemple qu'il n'y a pas encore eu de réunion
00:38:50 pour commencer à avancer
00:38:52 sur un certain nombre de mesures.
00:38:54 Alors du côté du gouvernement, il va falloir les rassurer,
00:38:56 ça va être l'objet notamment de cette
00:38:58 réunion cet après-midi autour de Gabriel Attal,
00:39:00 mais aussi du ministre de l'Agriculture
00:39:02 Marc Fesneau, le même ministre qui hier
00:39:04 à notre micro défendait justement
00:39:06 son calendrier en disant
00:39:08 que le gouvernement fera plus en un mois
00:39:10 qu'il l'a été fait en 30 ans,
00:39:12 à voir si le message va être
00:39:14 entendu, on le saura assez vite finalement parce que
00:39:16 ce soir la FNSEA et les jeunes
00:39:18 agriculteurs organiseront un
00:39:20 point presse et on verra à cette occasion
00:39:22 s'ils ont été convaincus par
00:39:24 la méthodologie telle qu'elle va être présentée
00:39:26 par Gabriel Attal. Notez aussi
00:39:28 que demain à l'Elysée, Emmanuel Macron
00:39:30 va recevoir d'autres syndicats agricoles,
00:39:32 la Confédération paysanne et la Coordination
00:39:34 Rurale, avant de recevoir les autres
00:39:36 dans le courant de la semaine prochaine, du côté
00:39:38 de l'Elysée, on dit que c'est tout à fait normal
00:39:40 en prévision du Salon de l'Agriculture,
00:39:42 vu le contexte, on imagine que ces réunions
00:39:44 vont être particulières, surtout que
00:39:46 la FNSEA a promis un
00:39:48 accueil particulier pour le président
00:39:50 de la République si ces revendications
00:39:52 n'avaient pas été entendues.
00:39:53 Merci beaucoup Thomas Bonnet,
00:39:55 on se retrouvera à cette occasion. Merci Olga Givernais
00:39:57 et Yvan d'avoir répondu à notre
00:39:59 invitation, Karima vous restez avec nous, deuxième
00:40:01 plateau à suivre et on sera évidemment à la Somme nationale,
00:40:03 séance de questions au gouvernement.
00:40:05 Il est pratiquement 15h à la seconde,
00:40:09 180 minutes info, la suite
00:40:11 avec le journal de Mathieu Devesse, rebonjour Mathieu.
00:40:13 On commence avec la grève des contrôleurs
00:40:15 SNCF qui se précise pour ce week-end de départ
00:40:17 en vacances. Oui, 60 à 95%
00:40:19 des contrôleurs se sont
00:40:21 déclarés grévistes, un préavis déposé
00:40:23 par Sudrail et la CGT à partir
00:40:25 de jeudi soir et jusqu'à lundi et ce
00:40:27 matin, le PDG de la SNCF
00:40:29 a appelé les contrôleurs à bien prendre
00:40:31 la dimension des concessions faites
00:40:33 par la direction, on l'écoute.
00:40:35 Je rappelle que depuis 3 ans
00:40:37 on a augmenté la masse salariale
00:40:39 de 500 millions d'euros par an, soit
00:40:41 1 milliard et demi, soit 20%,
00:40:43 dont les contrôleurs comme les autres cheminots, leur émunération
00:40:45 mensuelle moyenne, elle a
00:40:47 augmenté de 20% en 3 ans, ce qui est
00:40:49 beaucoup plus que l'inflation. Deuxièmement, il y a déjà
00:40:51 eu un conflit social en fin 2022,
00:40:53 en décembre de 2022, on se souvient.
00:40:55 Il y a eu un accord et dans cet accord, il y a eu des mesures
00:40:57 spécifiques pour eux en matière de rémunération,
00:40:59 ce qui fait que depuis 2 ans, la rémunération
00:41:01 moyenne des contrôleurs, des chefs de bord,
00:41:03 elle a augmenté de 500 euros
00:41:05 par mois. On reparle des
00:41:07 vols de voitures qui sont repartis à la hausse
00:41:09 l'année dernière. Une augmentation de plus de
00:41:11 11% par rapport à 2022
00:41:13 et à la manœuvre des réseaux criminels
00:41:15 internationaux, les précisions de Maxime
00:41:17 Legay. Le
00:41:19 phénomène des vols de voitures n'en
00:41:21 finit plus d'accélérer.
00:41:23 Sur l'année 2023, plus de
00:41:25 70 000 déclarations de vol ont été
00:41:27 effectuées, soit une augmentation
00:41:29 de 11,1% en un an.
00:41:31 Une tendance inquiétante et qui
00:41:33 interpelle, parmi les véhicules les
00:41:35 plus prisés, on retrouve la Renault
00:41:37 Clio 4 avec 2378
00:41:39 vols, la Peugeot 3002
00:41:41 avec 1181 vols
00:41:43 ou encore la Toyota RAV4
00:41:45 5 avec 1151
00:41:47 déclarations de vol. A la manœuvre
00:41:49 des réseaux criminels internationaux, qui
00:41:51 perd la plupart du temps sans effraction,
00:41:53 un simple piratage du système
00:41:55 électronique du véhicule leur permet d'en
00:41:57 prendre le contrôle avant de les revendre
00:41:59 à l'étranger. Destination
00:42:01 particulièrement concernée, la Côte
00:42:03 d'Ivoire et le Togo où les véhicules,
00:42:05 une fois volés, sont affrétés via des
00:42:07 conteneurs. Les départements les plus
00:42:09 touchés par ces vols sont le Val d'Oise,
00:42:11 la Seine-Saint-Denis et les Bouches-du-Rhône.
00:42:13 Et puis
00:42:15 une condamnation, un individu
00:42:17 a écopé de six mois de prison avec sursis
00:42:19 pour avoir agressé un médecin à Nice.
00:42:21 Les faits remontent au mois d'août
00:42:23 dernier. Le médecin généraliste de Nice
00:42:25 avait donc été violemment agressé alors
00:42:27 qu'il effectuait une visite à domicile
00:42:29 pour contrôler l'arrêt maladie
00:42:31 d'un patient. Augustin Donadieu.
00:42:33 Son visage, tuméfié par
00:42:35 la violence des coups, avait marqué
00:42:37 au-delà même de la Côte d'Azur.
00:42:39 En août dernier,
00:42:41 le docteur Jean-Yves Olivier, 80 ans, est
00:42:43 roué de coups par un patient dont il estime
00:42:45 que l'arrêt maladie est injustifié.
00:42:47 Six mois plus tard,
00:42:49 la justice s'est prononcée. Le prévenu
00:42:51 ne mettra pas les pieds en prison.
00:42:53 Il a été condamné pour violence aggravée
00:42:55 à six mois d'emprisonnement avec sursis
00:42:57 probatoire de trois ans et 4 500
00:42:59 euros d'amende de préjudice.
00:43:01 Une décision qui n'est pas à la hauteur
00:43:03 pour le médecin.
00:43:05 - Six mois, je trouve que c'était un petit peu léger
00:43:07 parce que je pense que les faits étaient quand même assez graves.
00:43:09 J'ai quand même risqué ma vie.
00:43:11 L'acharnement de l'individu était tel
00:43:13 que je croyais qu'il voulait me tuer, carrément.
00:43:15 Et si j'étais tombé par exemple dans l'escalier,
00:43:17 compte tenu de mon état physique,
00:43:19 je pouvais rester sur le carreau, c'est évident.
00:43:21 - Jean-Yves Olivier aura dû attendre six mois
00:43:23 pour connaître la décision du tribunal de Nice.
00:43:25 Un délai bien trop long pour ce médecin rescapé.
00:43:27 - Je trouve qu'avoir attendu six mois
00:43:29 pour ce jugement, c'était...
00:43:31 Je vois pas pourquoi il fallait attendre six mois, quoi.
00:43:33 Vu que c'était une affaire très, très simple
00:43:35 avec témoin. Mais enfin, bon, la justice
00:43:37 est assez lente, nous le voyons, voilà.
00:43:39 - Une expertise psychologique
00:43:41 qui a été mise en place par le tribunal
00:43:43 de Nice. - C'est ça, c'est ça.
00:43:45 - Une expertise psychologique de l'agresseur
00:43:47 a conclu à une altération du discernement
00:43:49 et des troubles dépressifs. Il a l'obligation
00:43:51 de poursuivre des soins psychiatriques.
00:43:53 Le médecin octogénaire, lui, a repris
00:43:55 le travail dans son cabinet,
00:43:57 dorénavant équipé d'une caméra de surveillance.
00:43:59 - À moins de six mois désormais
00:44:01 des Jeux olympiques de Paris,
00:44:03 une inquiétude monte vis-à-vis
00:44:05 des balcons donnant sur la scène.
00:44:07 Certains professionnels alertent
00:44:09 les autorités sur les risques d'accident.
00:44:11 Reportage à Paris de Bamba Gueye,
00:44:13 Florian Paume, Adrien Spiteri.
00:44:15 - Depuis ce balcon,
00:44:17 la vue sur la scène est splendide.
00:44:19 - A tout le Felfel qui sentit.
00:44:21 - Cet Italien est propriétaire
00:44:23 de cet appartement situé en face
00:44:25 de l'île Saint-Louis.
00:44:27 Lui et sa femme seront aux premières loges
00:44:29 pour assister à la cérémonie d'ouverture
00:44:31 des Jeux olympiques et visiblement,
00:44:33 ils ne seront pas seuls.
00:44:35 - Nous serons ici, invitant quelques amis
00:44:37 qui sont déjà manifestés,
00:44:39 intéressés à venir nous rejoindre
00:44:41 pour admirer la scène et la cérémonie.
00:44:43 - A une centaine de mètres de là,
00:44:45 un autre logement bénéficie
00:44:47 des mêmes avantages.
00:44:49 Mais sa locataire est moins confiante.
00:44:51 Elle doute de la solidité
00:44:53 de certains balcons avoisinants.
00:44:55 - C'est quand même un immeuble parisien,
00:44:57 donc là c'est un balcon qui est quand même
00:44:59 assez solide.
00:45:01 Mais c'est vrai que sur certains balcons,
00:45:03 il y a seulement des petites...
00:45:05 Enfin, il y a certains balcons,
00:45:07 c'est pas facile.
00:45:09 - Des balcons surchargés et qui pourraient céder ?
00:45:11 C'est également la crainte de ce professionnel
00:45:13 en immobilier.
00:45:15 Il a alerté la préfecture sur les risques
00:45:17 d'effondrement.
00:45:19 - Ce qui va poser problème, c'est l'utilisation
00:45:21 excessive ou anormale, l'agglomération
00:45:23 des personnes sur les balcons
00:45:25 qui vont générer une surcharge de plancher
00:45:27 et des appuis plus importants sur les gardes-corps.
00:45:29 - Si on se met à plusieurs, ici,
00:45:31 3, 4, 5 personnes, d'avoir un risque de chute.
00:45:33 - Olivier appelle les propriétaires
00:45:35 d'immeubles à faire vérifier les façades
00:45:37 et la bonne tenue des gardes-corps.
00:45:39 - Voici qui conclut votre journal. Merci beaucoup.
00:45:43 Mathieu, on se retrouve aux alentours de 16h,
00:45:45 bien sûr, pour un nouveau rendez-vous de l'actualité.
00:45:47 Je vais vous présenter les invités qui vont m'accompagner
00:45:49 cet après-midi pour commenter
00:45:51 l'actualité. On accueille Fanta Berrette.
00:45:53 Et bonjour. - Bonjour. - Je rappelle que vous êtes députée
00:45:55 Renaissance de Paris. À vos côtés,
00:45:57 Adrien Clouet, qui est député LFI
00:45:59 de Haute-Garonne. Merci beaucoup d'avoir répondu à notre invitation.
00:46:01 À vos côtés, Amaury Brelet.
00:46:03 Bonjour, Amaury. - Bonjour, Nelly. - Vous êtes journaliste
00:46:05 chez Valeurs Actuelles, Karima Brigues sur RST,
00:46:07 chroniqueuse CNews, et Caroline Pillas,
00:46:09 proféditorialiste, nous a rejoints également.
00:46:11 Dans un instant, on sera à l'Assemblée
00:46:13 avec un certain nombre de questions, vous allez le voir,
00:46:15 qui portent sur la proposition-choc de
00:46:17 Gérald Darmanin à propos du
00:46:19 droit du sol à Mayotte. Ce débat,
00:46:21 il devrait en toute logique être omniprésent aujourd'hui
00:46:23 dans l'hémicycle.
00:46:25 Ça ne passe pas à gauche. Vous aurez sans doute
00:46:27 l'occasion de le rappeler dans un instant.
00:46:29 Et regardez, quand même, ça donne lieu à ce sondage
00:46:31 qu'on a convoqué
00:46:33 concernant la suppression
00:46:35 du droit du sol, à proprement parler, pour Mayotte.
00:46:37 Voici ce qu'en pensent
00:46:39 les sondés. 73% disent
00:46:41 oui, au fond,
00:46:43 il faut en arriver à cela
00:46:45 parce que la situation, aujourd'hui,
00:46:47 peut-être l'impose. Quand on pose la question
00:46:49 sur une extension
00:46:51 éventuelle, parce que plusieurs oppositions
00:46:53 à droite l'ont réclamée,
00:46:55 concernant l'ensemble du territoire français,
00:46:57 là, dans une moindre
00:46:59 mesure, on l'approuve
00:47:01 également, mais à 65%.
00:47:03 Donc, voilà.
00:47:05 Ça, c'est le résultat, le rendu
00:47:07 d'un premier sondage Fanta-Beretté.
00:47:09 Visiblement,
00:47:11 il y a un certain nombre de Français qui sont en phase, aujourd'hui,
00:47:13 avec la proposition de Gérald
00:47:15 de Darmanin. En ce qui concerne Mayotte,
00:47:17 d'ailleurs, il a eu des propos
00:47:19 assez durs à l'encontre de ses détracteurs
00:47:21 quand il dit "moi, j'aimerais voir
00:47:23 ceux qui sont à Paris,
00:47:25 les beaux esprits parisiens, là, qui s'offusquent
00:47:27 et qui critiquent cette demande,
00:47:29 eh bien, qu'ils aillent à Mayotte.
00:47:31 Est-ce que c'est votre avis, également ?
00:47:33 - Écoutez, oui, c'est-à-dire que
00:47:35 effectivement,
00:47:37 il y a ces beaux esprits, mais il y a la situation sur place.
00:47:39 Cette situation sur place, elle nous a été
00:47:41 de nombreuses fois rappelée,
00:47:43 d'ailleurs, par les élus
00:47:45 de Mahoré, donc, notamment
00:47:47 Estelle Youssoupha, lors du premier
00:47:49 plan, en fait, qui avait vocation, justement,
00:47:51 à aménager
00:47:53 un petit peu, et en tout cas,
00:47:55 à renforcer la sécurité à Mayotte.
00:47:57 Il s'avère qu'on a des résultats, qu'on a eu des contraintes
00:47:59 administratives et qu'aujourd'hui, il faut aller
00:48:01 plus loin. Sur la question, effectivement,
00:48:03 en lien avec la proposition de
00:48:05 M. Darmanin, nous, on en a
00:48:07 discuté avec nos collègues,
00:48:09 effectivement, c'est tombé dans le débat public,
00:48:11 donc, on discute tous. Ça rappelle aussi
00:48:13 un petit peu tout ce qui s'est passé pendant la loi
00:48:15 immigration, donc, effectivement,
00:48:17 ça coince un peu,
00:48:19 mais l'idée, c'est d'apporter des solutions
00:48:21 solides. Il s'avère qu'aujourd'hui,
00:48:23 les maoris ne peuvent pas vivre,
00:48:25 ils sont empêchés dans leur vie. On voit,
00:48:27 on a tous en tête ces images d'un certain
00:48:29 nombre de personnes qui ne peuvent plus sortir le soir,
00:48:31 des enseignants qui ont peur d'aller enseigner,
00:48:33 donc, il faut régler la situation.
00:48:35 Est-ce que cette mesure
00:48:37 à elle seule sera
00:48:39 la solution ? Je ne pense pas,
00:48:41 mais en tout cas, elle contribuera
00:48:43 et participera dans les années à venir
00:48:45 à faire en sorte de faire
00:48:47 de la rétention et de faire
00:48:49 d'arrêter les appels d'air.
00:48:51 - Rien que, il y a quand même en plus un certain nombre d'obstacles
00:48:53 constitutionnels,
00:48:55 la partie n'est pas du tout gagnée
00:48:57 pour Gérald Darmanin aujourd'hui. - Et encore heureux,
00:48:59 puisque, dans le cas d'espèces
00:49:01 qu'on regarde ici, c'est la question maoresse.
00:49:03 Qu'est-ce qui se passe ?
00:49:05 Ce qu'annonce M. Darmanin,
00:49:07 c'est une vaste sémisterie. Depuis 2018,
00:49:09 d'ores et déjà, le droit du sol est restreint à Mayotte.
00:49:11 Ça veut dire que si jamais vous avez un enfant à Mayotte,
00:49:13 il faut qu'il prouve, à partir de ses 13 ans,
00:49:15 que ses parents ont eu 3 mois de séjour
00:49:17 régulier. Concrètement, ça revient à dire
00:49:19 que quasiment 100% des personnes
00:49:21 issues des Comores, puisque c'est de elles dont on parle ici,
00:49:23 n'ont pas le droit du sol
00:49:25 applicable à leurs enfants. Quel a été l'effet de cette
00:49:27 révision 2018 ? Rien.
00:49:29 Il y a plus de gens qui viennent, alors qu'on a durci
00:49:31 le droit du sol, tout simplement parce que c'est pas la
00:49:33 motivation. Personne ne quitte les Comores en se disant
00:49:35 "Chouette, dans 13, 14, 15, 16 ans,
00:49:37 mon enfant, hypothétiquement, aura la nécessité française."
00:49:39 - Donc, ce que vous nous dites, c'est qu'il n'y aura pas d'effet dissuasif, en fait.
00:49:41 - De toute façon, on voit que ce n'est pas le cas.
00:49:43 Le reste, c'est de la pensée magique. Ils l'ont fait, ça ne fonctionne pas.
00:49:45 Les gens partent parce qu'il y a un problème
00:49:47 d'accès aux soins, parce qu'ils cherchent une bonne éducation
00:49:49 pour les enfants, etc. Et c'est ça, l'enjeu.
00:49:51 C'est l'écart de richesse
00:49:53 entre Mayotte et les Comores. C'est de A à 15.
00:49:55 Et vous avez 70 kilomètres seulement qui séparent
00:49:57 les deux territoires. Donc, tant qu'on s'attaquera pas
00:49:59 à résorber cet écart de richesse, on pourra
00:50:01 monter tous les murs qu'on veut, ça ne fonctionnera pas.
00:50:03 - Amoré Bollé nous dit, en fait,
00:50:05 c'est pas la solution adéquate
00:50:07 aujourd'hui pour endiguer cet afflux,
00:50:09 ça ne changera rien au problème.
00:50:11 - Ce qui est vrai. Le problème, il est d'abord politique.
00:50:13 Il s'appelle Azali Assoumani, qui est le président des Comores.
00:50:15 Et qui est un homme qui, depuis des années,
00:50:17 refuse d'empêcher
00:50:19 les habitants de son archipel de rejoindre Mayotte.
00:50:21 Et qui, tout en touchant d'ailleurs
00:50:23 l'aide au développement
00:50:25 qui se chiffre en millions d'euros
00:50:27 que verse la France depuis des années.
00:50:29 Et la France aurait tout intérêt, le gouvernement français
00:50:31 aurait tout intérêt à maintenir
00:50:33 la pression sur cet homme
00:50:35 qui, d'ailleurs, piétine allègrement la démocratie
00:50:37 de son pays depuis des années.
00:50:39 Engager un bras de fer pour le forcer diplomatiquement
00:50:41 et politiquement à enfin
00:50:43 empêcher les habitants de son archipel
00:50:45 de rallier Mayotte. C'est là le problème,
00:50:47 il est politique. - Il y a une impuissance
00:50:49 notable, car Olympe Pilat sera
00:50:51 à endiguer le problème.
00:50:53 Et de toute façon, cette question, maintenant,
00:50:55 paraît faire ricocher. Elle va s'inviter dans
00:50:57 le débat national. Ça donne du grain à moudre aux oppositions
00:50:59 à droite. - Forcément. Et depuis un moment,
00:51:01 quand vous parlez d'immigration, de flux migratoires,
00:51:03 en dehors de la question
00:51:05 des Mahorais qui vivent une insécurité
00:51:07 plus une crise de l'eau
00:51:09 catastrophique et dramatique, on a l'impression qu'on découvre
00:51:11 tout ça. Mais il y a 9 mois, quand M. Darmanin
00:51:13 a été sur place, c'était quand même
00:51:15 un exercice, en partie, de communication,
00:51:17 même si beaucoup de Mahorais se sont formés,
00:51:19 réunis en milice, pour
00:51:21 essayer, justement, de vivre un peu
00:51:23 librement. Parce que, vous le rappelez tous,
00:51:25 ces gens, lorsqu'ils sortent de chez eux,
00:51:27 ont un risque sur deux de se faire
00:51:29 agresser. Leurs enfants, qui prennent les cars
00:51:31 pour aller à l'école, sont pris
00:51:33 pour cible par les délinquants,
00:51:35 les gangrivaux. C'est infernal. Vivre
00:51:37 comme cela, on n'imagine même pas
00:51:39 la réalité a dépassé la fiction.
00:51:41 Donc, ils veulent des mesures qui soient
00:51:43 pérennes. Effectivement, c'est une question
00:51:45 politique. Mais je trouve que la proposition
00:51:47 de M. Darmanin va dans le bon sens.
00:51:49 C'est déjà une première proposition
00:51:51 à cette population qui est au bout du rouleau.
00:51:53 Et moi, comme je le dis depuis
00:51:55 le début, malheureusement,
00:51:57 de ce qui se passe chez les
00:51:59 Mahorais, si cela continue,
00:52:01 si les problèmes ne sont pas pris réellement
00:52:03 à bras-le-corps vis-à-vis de la population
00:52:05 qui est en souffrance, qui est en littérale
00:52:07 détresse, cela va se terminer
00:52:09 potentiellement en guerre civile. Et ça n'est
00:52:11 pas ce qu'on veut, puisque ce sont des Français.
00:52:13 Il faut quand même le rappeler. - Oui, mais ce que vous dit
00:52:15 Adrien Clouet, et Karima, peut-être que vous allez
00:52:17 répondre aussi, c'est, au fond,
00:52:19 déjà, le simple fait
00:52:21 que ce soit mis en place, on n'y est pas encore,
00:52:23 donc ça prendra un certain temps, c'est que ça ne
00:52:25 réglera pas la question de fond.
00:52:27 C'est-à-dire que vous pourrez mettre toutes les barrières
00:52:29 sur l'obtention
00:52:31 de la nationalité. Il y aura
00:52:33 toujours cette volonté d'un avenir
00:52:35 meilleur sur un territoire qui offre
00:52:37 plus de services publics, déjà, pour commencer.
00:52:39 - Oui, il y a cet aspect-là,
00:52:41 mais il y a quand même plusieurs mesures à avoir.
00:52:43 On a parlé de la Constitution, est-ce qu'elle permet
00:52:45 certaines choses? Elle permet, dans des
00:52:47 circonstances exceptionnelles
00:52:49 et aussi en fonction des caractéristiques
00:52:51 particulières d'un lieu,
00:52:53 de faire des changements, et c'est ce qui a permis
00:52:55 il y a quelques années, on disait,
00:52:57 d'endurcir sur la question d'obtenir
00:52:59 effectivement la citoyenneté
00:53:01 française dans quelques années,
00:53:03 le séjour de trois mois régulier
00:53:05 qui a été, disons, allongé.
00:53:07 On voit quand même qu'il y a des dispositions,
00:53:09 que la Constitution permet quand même de faire
00:53:11 certaines choses. Dans ce cas-ci, il faut quand même
00:53:13 écouter les citoyens
00:53:15 de Mayotte. On parle ici
00:53:17 qu'il y a une personne sur deux à Mayotte
00:53:19 qui est étrangère. - Je vous coupe. On va prendre une question
00:53:21 qui a trait à ça. C'est Marine Le Pen qui la pose
00:53:23 pour l'ORN.
00:53:25 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:27 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:29 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:31 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:33 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:35 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:37 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:39 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:41 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:43 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:45 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:47 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:49 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:51 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:53 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:55 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:57 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:53:59 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:01 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:03 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:05 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:07 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:09 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:11 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:13 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:15 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:17 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:19 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:21 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:23 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:25 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:27 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:29 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:31 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:33 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:35 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:37 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:39 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:41 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:43 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:45 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:47 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:49 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:51 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:53 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:55 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:57 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:54:59 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:55:01 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:55:03 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:55:05 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:55:07 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:55:11 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:55:21 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:55:31 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:55:33 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:55:39 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:55:41 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:55:43 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:55:45 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:55:47 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:56:03 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:56:05 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:56:11 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:56:15 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:56:45 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:57:01 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:03 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:05 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:57:09 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:11 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:13 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:57:19 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:21 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:23 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:25 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:27 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:57:39 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:41 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:43 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:45 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:47 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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00:57:51 - Je vais la poser pour la question de la loi.
00:57:53 - Je vais la poser pour la question de la loi.
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01:01:21 - Quelles sont les solutions pérennes pour améliorer le sort des maorais ?
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01:02:27 - Quelles sont les solutions pérennes pour améliorer le sort des maorais ?
01:02:29 - La position de Gérald Darmanin est la bonne.
01:02:31 - Merci beaucoup.
01:02:33 - Merci beaucoup.
01:02:35 - On va marquer une courte pause un petit peu plus tard.
01:02:37 - On nous dit de rester de manière à ne pas rater les prochaines questions.
01:02:39 - On nous dit de rester de manière à ne pas rater les prochaines questions.
01:02:41 - Même question sur la réponse de Gabriel Attal.
01:02:43 - Même question sur la réponse de Gabriel Attal.
01:02:45 - Il nous dit quand même que la moitié des personnes qui sont à Mayotte sont en situation irrégulière aujourd'hui.
01:02:47 - Il nous dit quand même que la moitié des personnes qui sont à Mayotte sont en situation irrégulière aujourd'hui.
01:02:49 - Il nous dit quand même que la moitié des personnes qui sont à Mayotte sont en situation irrégulière aujourd'hui.
01:02:51 - La moitié des personnes étrangères, il a dit.
01:02:53 - La moitié des personnes étrangères, il a dit.
01:02:55 - Donc un quart des personnes en situation irrégulière.
01:02:57 - Oui tout à fait.
01:02:59 - Mais parce qu'on a exactement ce qu'on a mentionné.
01:03:01 - Ça reste une poudrière donc vous en comptez.
01:03:03 - La situation est intenable.
01:03:05 - Vous avez des gens qui sont à 70 bornes, c'est quand même à côté,
01:03:07 - Et qui viennent en nombre parce que la vie est meilleure à Mayotte.
01:03:09 - En tout cas c'est comme ça qu'ils l'imaginent.
01:03:11 - Et là ce qu'on nous propose de faire, c'est de faire avec monsieur Darmanin,
01:03:13 - De dire on va faire exactement comme sous monsieur Hollande,
01:03:15 - Qui a fait exactement pareil que sous monsieur Sarkozy,
01:03:17 - C'est à dire on va mettre en place un arsenal de répression
01:03:19 - Qui vise à dissuader par le droit les personnes de venir.
01:03:21 - Mais ça ne fonctionne pas, on est dans la pure pensée magique.
01:03:23 - Ça ne marche pas, ça fait 15 ans qu'on a cette même politique.
01:03:25 - Et qu'on se dit qu'on va réussir à renvoyer les gens à la mer,
01:03:27 - Leur retirer les titres de séjour, limiter...
01:03:29 - Mais en fait les gens ne viennent pas pour ça.
01:03:31 - Vous régulerez tout le monde.
01:03:33 - Les gens ne viennent pas pour ça.
01:03:35 - D'ailleurs l'exemple qui était donné à l'instant est criant.
01:03:37 - Les gens viennent de la région des Grands Lacs,
01:03:39 - Parce qu'aujourd'hui il y a des massacres de masse qui y ont lieu.
01:03:41 - Donc Mayotte est le point le plus proche pour plein de gens,
01:03:43 - Pour venir essayer de déposer une demande d'asile ou autre.
01:03:45 - Donc qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:03:47 - Le premier point qu'il faut faire c'est faire en sorte que les gens n'aient pas besoin de partir de chez eux.
01:03:49 - Et là la politique étrangère de la France elle est en jeu.
01:03:51 - Dans la région des Grands Lacs, dans les régions qui sont totalement déstabilisées,
01:03:53 - Où la France ne fait rien.
01:03:55 - Dans les politiques de coopération scientifique, culturelle, économique et technique avec les comores.
01:03:57 - Parce qu'il va bien falloir que le niveau de vie monte aux comores,
01:03:59 - Pour que les gens n'aient pas à partir de chez eux.
01:04:01 - Il y a deux minutes que l'aide française au développement est détournée par les gouvernements...
01:04:03 - C'est pour ça que je parle de coopération scientifique, technique et culturelle, parce que c'est le moyen par lequel vous êtes certain qu'en coopération...
01:04:15 - Vous voulez la supprimer ?
01:04:17 - Non je ne veux absolument pas la supprimer.
01:04:19 - Mais c'est ce type de coopération, par exemple scientifique, avec des diplômes, des formations, etc.
01:04:21 - Permet d'éviter qu'il y ait de l'argent qui circule et qui disparaisse.
01:04:23 - C'est pour ça que c'est une manière de faire qui monte les niveaux de vie,
01:04:25 - Et notamment l'indicateur de développement humain.
01:04:27 - Donc c'est ça premièrement.
01:04:29 - Et deuxièmement, une bonne partie des maoris et des maoris n'ont pas attendu les dernières années.
01:04:31 - Ils se mobilisent parce qu'à Mayotte il n'y a pas d'eau un jour sur deux.
01:04:33 - Ça ce n'est pas parce qu'il y a des personnes comoriennes arrivées qu'il n'y a pas d'eau.
01:04:35 - Parce qu'il y a deux retenues collinaires, que l'île vit à 95% de l'eau de pluie, et qu'on le sait depuis 15 ans et que rien n'est fait.
01:04:37 - Ça c'est des démarches d'investissement qui n'ont jamais eu lieu depuis 15 ans.
01:04:39 - Pourquoi bien sûr que population n'arrange les choses non plus ?
01:04:41 - Parce que quand on doit se partager peu d'eau à beaucoup de personnes...
01:04:43 - En fait si, parce que ces gens ne sont pas reliés au réseau d'eau.
01:04:45 - Les gens qui arrivent, puisqu'ils vivent dans des camps.
01:04:47 - Donc leur arrivée n'a pour le coup que très peu d'impact sur la ponction en eau qui est réalisée.
01:05:01 - La ponction en eau c'est les gens qui sont rattachés à l'assainissement.
01:05:03 - Mais donc un impact sur leur vie et la salubrité ?
01:05:05 - Bien sûr, il y a un impact sur la vie de tout le monde.
01:05:07 - Donc ça n'améliore pas leur quotidien ?
01:05:09 - Non mais donc il faut un plan d'investissement général pour les maoraises et les maoris.
01:05:11 - Amandou Brelaye, tiens pour lui répondre.
01:05:13 - Gabriel Attal, là où il a raison, c'est qu'on parvient très bien à Mayotte, en tout cas à défaut de la métropole, à expulser les clandestins.
01:05:19 - Il y a un taux d'expulsion en 2022 qui est de 76%. Donc ça marche.
01:05:23 - Le problème c'est qu'ils repartent à Mayotte, voire en Afrique, et ils reviennent quelques mois plus tard.
01:05:29 - Il y a 15 km d'écart je crois.
01:05:31 - Il suffit d'un bateau pour faire la traversée.
01:05:33 - Donc le problème c'est évidemment ce président comme rien auquel il faut tordre le bras.
01:05:37 - Il faut couper toutes les aides au développement immédiatement.
01:05:40 - Il faut même essayer d'empêcher si possible tous les transferts d'argent de la diaspora vers les communes.
01:05:46 - Donc c'est ce truc, l'aide arrive dans les bonnes mains.
01:05:48 - Exactement.
01:05:50 - L'argent de la diaspora c'est l'argent de la diaspora, on ne peut pas toucher à l'argent de la diaspora.
01:05:56 - Bien sûr que si, il faut utiliser tous les moyens politiques et diplomatiques pour faire couver le président.
01:06:00 - Ça fait le duvol quoi, on peut le faire mais c'est pas le duvol.
01:06:02 - C'est pas duvol.
01:06:04 - On ne peut pas laisser faire ça, évidemment.
01:06:06 - Mais pas du tout, c'est ce que font les Etats-Unis dans beaucoup de régions du monde.
01:06:10 - C'est ce qu'ils font notamment dans le cas du conflit en Ukraine, c'est un moyen possible.
01:06:14 - D'ailleurs ça marche bien.
01:06:16 - Mais l'idée c'est évidemment de faire plier ce président qui refuse absolument d'empêcher les habitants de rejoindre Mayotte.
01:06:22 - Sans ça on n'arrivera à rien, c'est évident.
01:06:25 - Alors Caroline, là ça devient un peu un problème inexplicable.
01:06:28 - Parce que ni on peut supprimer l'aide au développement, visiblement,
01:06:32 - Ni on peut accueillir tout le monde dans des bonnes conditions.
01:06:35 - Et certains nous disent, le droit du sol, vous avez beau le supprimer, ça ne fonctionnera pas forcément.
01:06:40 - Il faudra avoir un retour d'expérience, mais pour l'instant c'est un peu difficile.
01:06:43 - Exactement, mais c'est un jour sans fin.
01:06:45 - Moi je pense à ces citoyens qui n'arrivent pas à vivre.
01:06:47 - Je ne théorise pas, on est sur un plateau, t'es lié.
01:06:49 - Je sais que le Yaka Faucon est facile, mais ces gens n'arrivent pas à vivre.
01:06:52 - Une question en direct d'Estelle Youssoufa également, qui porte sur son île.
01:06:55 - ... de famille, énième victime de la violence aveugle qui ravage notre île.
01:07:00 - Mayotte qui réclame à corps et à cri la sécurité.
01:07:03 - Mayotte qui réclame son droit à vivre.
01:07:07 - Je veux vous rappeler ici que l'article 2 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 dispose que les droits naturels et imprescriptibles de l'homme sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression.
01:07:23 - Qui se soucie de notre droit à la sûreté, à la sécurité à Mayotte ?
01:07:29 - Nous, vos concitoyens, risquons notre vie en allant à l'école, en allant faire nos courses, en allant à l'hôpital, en allant travailler.
01:07:38 - Nous sommes prisonniers chez nous, nos enfants vont à l'école sous protection de la gendarmerie, quand les cours ne sont pas annulés à cause des émeutes comme c'est le cas aujourd'hui.
01:07:49 - Parlons de la liberté de circulation qui est elle aussi protégée par la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.
01:07:57 - À Mayotte, nous ne circulons plus, ni le jour ni la nuit, par crainte des embuscades, des bandes violentes qui ravagent, qui pillent, qui détruisent et incendient des quartiers entiers, qui sèment la mort à coups de machettes.
01:08:10 - Je vous le dis ici, trop, c'est trop, c'est invivable.
01:08:14 - Mayotte entame son 22ème jour de blocage. L'île est toujours paralysée par le mouvement social légitime qui demande la paix et la sécurité à Mayotte.
01:08:24 - Mayotte qui attend votre enquête.
01:08:27 - Nous voici de retour pour la suite de 180 minutes info, le journal avec vous Mathieu, on va parler de cette minute de silence bien sûr qui a eu lieu à l'Assemblée, c'était il y a environ une heure, en hommage à Robert Madinfer.
01:08:38 - Et selon Yael Bronepivet, il semblait immortel, la présidente de l'Assemblée salue, je cite, son souci d'une pleine justice, l'ancien garde des Sceaux est mort vendredi dernier à l'âge de 95 ans, et un hommage national lui sera rendu demain devant le ministère de la Justice.
01:08:53 - L'actualité vous l'aurez compris, c'est les questions au gouvernement en ce moment à l'Assemblée nationale et Marine Le Pen a d'ailleurs interpellé le Premier ministre à cette occasion.
01:09:01 - La présidente des députés du Rassemblement national dénonce l'enfer sur place à Mayotte, elle demande quelle grande nation laisserait une immigration illégale prospérer de façon totalement incontrôlée.
01:09:13 - Et écoutez la réponse de Gabriel Attal.
01:09:15 - Et face à la crise migratoire, Madame Le Pen ne vous en déplaise, nous répondons aussi présent. Nous agissons sans trembler, sans refuser aucune mesure a priori.
01:09:27 - Nous avons réalisé des investissements comme aucun autre gouvernement précédemment, aucune autre majorité, des avions de surveillance, des drones, les députés de l'asile font systématiquement l'objet de décisions d'éloignement.
01:09:37 - Je veux être très clair sur ce sujet là, tous les députés de l'asile devront être renvoyés dans leur pays d'origine.
01:09:44 - Depuis 5 ans, ce sont plus de 110 000 personnes qui ont été expulsées de Mayotte, ce sont des faits, ce sont des actes.
01:09:51 - Autre sujet d'actualité, les producteurs de lait manifestent contre le gouvernement entre l'Assemblée nationale et la Tour Eiffel en ce moment.
01:10:00 - Ils sont une centaine à s'être mobilisés et ils alertent notamment sur leurs conditions de travail et leurs rémunérations.
01:10:06 - Parmi les slogans "voyez le lait équitable" ou encore "le problème ce sont les prix", sur place Solène Boulan et Jean-Laurent Constantini.
01:10:14 - On ne parle pas assez de prix, on ne parle pas assez de revenus, voilà ce que martèlent les producteurs de lait indépendants rassemblés ce mardi à Paris.
01:10:23 - Eux qui ne se sentent pas représentés par les gros syndicats agricoles, les annonces du gouvernement ne sont pas à la hauteur, affirment-ils.
01:10:31 - Eux qui demandent une revalorisation du prix du litre de lait actuellement fixé à 44 centimes, ils en demandent 56, 12 centimes qui font la différence à la fin du mois.
01:10:41 - Comme l'explique le président de l'association des producteurs de lait indépendants. Nous l'avons interrogé, écoutez-le.
01:10:47 - Quand l'écart entre le coût de production et le prix payé dépasse 10 centimes, ça devient vraiment catastrophique et très critique pour les producteurs.
01:10:56 - C'est-à-dire que là il n'y a plus de salaire mais il y a aussi des dettes qui s'accumulent.
01:11:01 - En fin de cortège ce sont 2000 de ces briques de lait qui ont été distribuées aux passants.
01:11:06 - Un lait équitable vendu à 56 centimes le litre pour un prix total d'environ 1,29€ en magasin.
01:11:13 - Un juste prix selon ces producteurs qui couvrent leur coût de production et qui leur permet surtout d'assurer une marge de manœuvre suffisante pour assurer leur fin de mois.
01:11:23 - Et dans le reste de l'actualité, les vols de voitures sont repartis à la hausse l'année dernière.
01:11:28 - Une augmentation de plus de 11% par rapport à 2022 et à la manœuvre des réseaux criminels internationaux.
01:11:34 - Les précisions de Maxime Legay.
01:11:36 - Le phénomène des vols de voitures n'en finit plus d'accélérer.
01:11:41 - Sur l'année 2023, plus de 70 000 déclarations de vol ont été effectuées, soit une augmentation de 11,1% en un an.
01:11:50 - Une tendance inquiétante et qui interpelle.
01:11:52 - Parmi les véhicules les plus prisés, on retrouve la Renault Clio 4 avec 2378 vols, la Peugeot 3002 avec 1181 vols
01:12:01 - Ou encore la Toyota RAV4 5 avec 1151 déclarations de vol.
01:12:06 - A la manœuvre des réseaux criminels internationaux qui opèrent la plupart du temps sans effraction.
01:12:11 - Un simple piratage du système électronique du véhicule leur permet d'en prendre le contrôle avant de les revendre à l'étranger.
01:12:18 - Destination particulièrement concernée, la Côte d'Ivoire et le Togo où les véhicules, une fois volés, sont affrétés via des conteneurs.
01:12:26 - Les départements les plus touchés par ces vols sont le Val d'Oise, la Seine-Saint-Denis et les Bouches-du-Rhône.
01:12:32 - Enfin, il demande un plan crédible pour épargner les civils à RAFA.
01:12:37 - Effectivement, c'est ce qu'a réclamé Joe Biden aux forces israéliennes.
01:12:40 - C'était lors de sa rencontre hier avec le roi de Jordanie à la Maison-Blanche. Écoutez.
01:12:45 - Comme le roi et moi-même en avons discuté aujourd'hui, les États-Unis travaillent à un accord sur les otages entre Israël et le Hamas,
01:12:55 qui apporterait une période immédiate et durable de calme et de bien à Gaza pendant au moins six semaines,
01:13:00 ce qui nous permettrait ensuite de prendre le temps de construire quelque chose de plus durable.
01:13:05 En cours du mois dernier, j'ai eu des entretiens avec le premier ministre Netanyahou, ainsi qu'avec les dirigeants de l'Égypte et du Qatar, afin de poursuivre ces efforts.
01:13:14 - Voici pour l'essentiel de l'actualité. Autour de cette table, toujours Caroline Pilastre, éditorialiste, Karim Abric, chroniqueuse pour CNews.
01:13:22 On accueille Guillaume Perrot. Bonjour, Guillaume. - Bonjour.
01:13:24 - Je rappelle que vous êtes rédacteur en chef au Figaro et à vos côtés Ludovic Mendès. Bienvenue à vous également.
01:13:28 Vous êtes députée de Moselle et porte-parole de Renaissance. Qui a dit "Je ne suis pas Papendiaïe" ?
01:13:35 - La nouvelle ministre de l'Éducation nationale. - Allez, c'est parti. On va l'écouter, Nicole Brunon.
01:13:39 - J'ai beaucoup d'amitié pour Papendiaïe. Je ne suis pas Papendiaïe parce que nous sommes chacun forgés avec nos propres convictions.
01:13:48 Et il se trouve que moi, j'ai pour l'école l'ambition à la fois de l'existence de règles, du respect de ces règles, du respect des enseignants.
01:13:59 Et ça, j'y crois infiniment et depuis longtemps.
01:14:02 - Cette femme de gauche, quand même, qui donne le ton, elle va devoir s'aligner sur la politique du retour à l'autorité, tel que la souhaite Gabriel Attal.
01:14:10 En est-elle elle-même convaincue ? Il va y avoir une petite mise à l'épreuve dans les prochaines semaines.
01:14:15 - Emmanuel Macron a fait preuve d'une certaine désinvolture en choisissant Mme Belloubet parce qu'en 2016, dans un article de revue,
01:14:24 elle avait exposé ses principes, ses préconisations sur l'éducation. Elle avait traité le rétablissement de l'autorité de, je cite, "faribole".
01:14:33 Et même chose pour l'expérimentation du port de l'uniforme. Alors pourquoi il a fait ce choix a priori étrange, a priori incohérent par rapport au discours d'Attal ?
01:14:43 C'est parce qu'entre-temps, il y a eu évidemment l'affaire de... - Amélie Houdet-Castellar.
01:14:48 - ...qu'il s'agissait de renouer avec les professeurs réputés en majorité de gauche. Ce qui est toujours vrai, mais moins net que il y a 30 ans aujourd'hui.
01:14:57 Et du coup, on a cette situation assez étrange d'une ministre qui est chapeautée, puisqu'on a choisi comme directeur de cabinet un ancien conseiller d'Emmanuel Macron à l'Élysée.
01:15:07 Il n'est pas le premier à avoir fait ce choix. Sarkozy avait l'habitude de faire la même chose avec les ministres dont il n'était pas tout à fait sûr
01:15:13 qu'il voulait faire un coup politique. Il leur mettait un haut fonctionnaire sûr comme directeur de cabinet. Mais c'est quand même...
01:15:19 Tout ça donne une impression, si vous voulez, de coup marketing à court terme, à courte vue. On vit au jour le jour.
01:15:25 - Oui. Elle a une légitimité indéniable d'un point de vue, comment dire, éducatif, puisqu'elle a été elle-même enseignante, elle a été à la tête d'un rectorat.
01:15:37 Simplement, il va falloir qu'il y ait une forme de cohérence. On ne peut pas, en fonction et au gré des ministres, changer complètement de politique.
01:15:43 Il va falloir qu'elle s'adapte. C'est à elle de se mettre dans les chaussons de Gabriel Attal aujourd'hui.
01:15:46 - Le cap a été donné par le président de la République et par le Premier ministre, donc la ministre de l'Éducation nationale, madame Belloubet.
01:15:52 C'est qu'elle va avoir un défi à relever sur l'autorité. Il y a une expérimentation en cours sur l'uniforme. Après, il y a une diversité qui s'exprime.
01:15:59 Il y a une diversité par rapport à la personne qu'elle est, par rapport à son histoire. Elle n'est pas Papelle Ndiaye, elle n'est pas non plus Gabrielle Attal, elle n'est pas non plus Jean-Michel Blanquer.
01:16:07 Et ça, il faut qu'on le prenne en considération à 100%. Elle apportera les choses peut-être différemment.
01:16:11 Peut-être que la méthode sera différente et on l'espère aussi, parce que pour certains, ça a été parfois compliqué.
01:16:17 C'est ce qui a été remonté par le terrain. Que ce soit d'ailleurs des ministres de gauche comme de droite, qu'on soit clair, c'est assez rare que l'Éducation nationale soit quand même un ministère très apaisé
01:16:26 et qu'on n'ait pas de problème à relever au sein de ce ministère. Donc, elle a un gros travail à faire, mais elle connaît très bien les arcanes de l'Éducation nationale.
01:16:33 Et ce n'est pas négligeable, parce que ça reste quand même un ministère assez compliqué, où il n'y a pas vraiment de chef, parce que chacun est un peu libre d'agir comme il l'entend.
01:16:41 En tout cas, elle en comprend le fonctionnement.
01:16:42 Donc, la réalité, c'est qu'elle va être à l'écoute. Et je crois qu'on a besoin de ça aussi, ce que nous demandent aussi les parents d'élèves, comme les syndicats d'ailleurs.
01:16:48 - Et de fait, vous allez voir, et vous le savez déjà, elle a du pain sur la planche, que ce soit sur le niveau des élèves, on l'a vu avec les récents baromètres comparatifs avec le reste du monde,
01:16:57 le harcèlement, pas plus tard qu'hier, on a appris qu'à l'issue d'une enquête, un élève en moyenne par classe était victime de harcèlement dans le système scolaire français.
01:17:08 La violence aussi à l'endroit du corps enseignant, c'est ce qu'on va voir à travers ce reportage qui a été tourné par une de nos équipes à Libourne, en Gironde.
01:17:16 Jérôme Rampenoud, Antoine Estève.
01:17:18 - Des menaces de viol, des insultes, des bousculades, les témoignages de violence dans les collèges et les lycées de Libourne se multiplient depuis la rentrée de septembre dernier.
01:17:26 - Les gens qui parlent mal, ouais, c'est vrai. Il y a beaucoup plus de tensions entre profs et élèves. Les élèves, on respecte moins les profs.
01:17:32 - On a une génération assez perturbante, beaucoup d'insultes, de bagarres, etc.
01:17:38 - D'autres élèves dénoncent des actes de racisme de plus en plus fréquents.
01:17:42 - Il y a un élève peut-être du lycée ou je ne sais pas, qui a envoyé une lettre qui disait qu'il allait saigner à mort les Arabes.
01:17:52 - Moi, ça m'a particulièrement touché.
01:17:54 - Les autres élèves de différentes couleurs, on va dire blanches, ils vont plus être gentils avec eux que les Noirs, les Arabes et tout.
01:18:02 - Les Noirs et les Arabes, on est des personnes violentes, selon eux.
01:18:05 - Les enseignants plaident pour une baisse du nombre d'élèves dans chaque classe et surtout une prise en charge éducative forte pour les jeunes les plus agités.
01:18:12 - Beaucoup de professeurs affirment travailler avec une angoisse permanente dans leur classe.
01:18:16 - Il y en a qui ont peur d'aller travailler, oui, parce qu'ils ne savent pas ce qui peut se passer.
01:18:19 - On a des élèves qui, d'un instant à l'autre, parce qu'ils n'ont pas bien compris un truc ou ils ont interprété une réponse de l'enseignant,
01:18:26 - ils mettent une claque, ils se lèvent, ils secouent la table, ils balancent un truc dans la figure de l'enseignant.
01:18:32 - Bien sûr, ce sont des choses qui sont de plus en plus fréquentes.
01:18:34 - D'autres élèves ont également alerté leurs établissements en évoquant des bagarres à l'extérieur des collèges et des lycées sur fond de trafic de drogue.
01:18:41 - Il y a plusieurs problématiques qui sont soulevées dans ce reportage, Karima.
01:18:44 - Il y a la violence de la société, la violence des adultes dont on voit qu'elle est perméable maintenant avec les plus jeunes,
01:18:50 - et puis aussi l'éducation parentale, parce que quand on s'en prend aux profs, l'éducation c'est les parents, l'école c'est l'instruction,
01:18:56 - ce n'est pas à eux de faire la police nécessairement, ça veut dire qu'il va falloir remettre un peu l'accent sur les parents aujourd'hui.
01:19:03 - Il y a ça ici, on parlait de ce choc des savoirs, mais aussi la question du choc du retour de l'autorité, c'est un grave problème en ce moment,
01:19:10 - donc on voit la violence en effet. On a vu aussi que dans plusieurs établissements, il y avait des professeurs qui craignaient d'enseigner certaines matières,
01:19:17 - c'est un vrai enjeu. Donc quand on parle de la ministre de l'Éducation, quel sera son discours aussi là-dessus?
01:19:22 - Bon, on sait, on est revenu sur cet exemple quand il y a eu l'affaire Mila, cette jeune qui avait critiqué l'islam, qui avait eu des menaces de mort par la suite,
01:19:32 - et la ministre de l'Éducation actuelle qui avait dit à l'époque que l'insulte à la religion, c'était une atteinte à la liberté de conscience, c'était grave.
01:19:41 - Bon, il y a de l'eau qui a poulé sous les ponts peut-être depuis ce temps-là, quelle est sa position actuellement?
01:19:46 - Mais sur la question de la laïcité, sur l'entrisme religieux, sur ces pressions communautaristes, communautaires, il y a un vrai sujet aussi.
01:19:53 - Et donc cette violence qu'on retrouve à l'école, ces pressions qu'on peut retrouver, ça se répercute aussi en effet sur les professeurs,
01:20:01 - donc quelle sera la réponse, est-ce qu'il y aura une fermeté là-dessus? Ça me reste à voir.
01:20:05 - Eh bien, vous ne croyez pas si bien dire, parce qu'à l'instant elle a été interpellée, Nicole Béloubet, sur ces questions dans l'hémicycle,
01:20:10 - et je vous propose d'écouter la réponse de la nouvelle ministre de l'Éducation.
01:20:12 - Je souhaite vraiment porter haut la protection de nos personnels enseignants, notamment celles des chefs d'établissement,
01:20:20 - qui tous les jours luttent pour faire vivre les principes de la République dans notre école.
01:20:25 - Parmi ces principes, ceux de la laïcité, auxquels je suis profondément attachée, et depuis longtemps,
01:20:31 - car il s'agit vraiment de la réussite de la mixité, et de la réussite de notre République en général.
01:20:36 - Est-ce que c'est la bonne personne, au bon moment, Caroline Pilastre, pour s'atteler à ce chantier?
01:20:42 - Selon M. Macron, oui, effectivement, il faut parler de cap, moi je ne vois pas où M. Macron veut en venir avec ce gouvernement.
01:20:48 - Honnêtement, je le rappelle, me concernant, je trouve que c'est une fin de règne, parce que je ne remets pas en question les capacités de cette ministre,
01:20:56 - et je lui laisse le bénéfice du doute. Mais rappelons quand même que précédemment, il y a eu M. Blanquer, il y a eu M. Papendiaï, il y a eu M. Attal,
01:21:04 - il y a eu la polémique que nous connaissons récemment avec l'ancienne ministre, et je pense qu'elle a été nommée à ce poste,
01:21:10 - surtout pour tempérer la polémique, pour faire plaisir, donner des gages aux syndicats, essentiellement de gauche.
01:21:17 - Je lui souhaite de réussir dans cette mission, car, vous le disiez tous, l'éducation nationale, comme l'orégalien en règle générale,
01:21:24 - est dans une situation assez catastrophique dans notre pays. Et moi, je pense aussi à tous ces enseignants qui, effectivement,
01:21:30 - ne peuvent pas parler de sujets tels le colonialisme ou la Shoah, enseigner aussi la laïcité sans avoir peur pour leur peau.
01:21:37 - Pardonnez-moi, mais on se rappelle tous, une fois de plus, de Samuel Paty, et moi, je comprends en fait ces professeurs qui vont travailler avec la boule au ventre,
01:21:45 - et dans cette situation, je serai exactement comme eux. Il faut qu'ils soient constamment soutenus par l'éducation nationale, par leur hiérarchie.
01:21:55 - Et c'est ce que beaucoup vous disent. Ils vous disent "Nous, on aimerait pouvoir, quelle que soit, une fois de plus, notre sensibilité politique,
01:22:01 - qui n'a pas à rentrer en ligne de compte, mais on ne se sent pas vraiment épaulés, et donc on a peur pour nous, et on a peur, par extension, pour nos familles."
01:22:08 - Donc la réponse, à mon avis, et surtout celle-là, dans les prochaines années à venir.
01:22:13 - On verra si elle arrive en tout cas à insuffler quelque chose de cet ordre d'ici les prochaines semaines, on va vite la voir à l'œuvre.
01:22:20 - Je vous propose de changer de thème complètement. C'est quelque chose qui commence à interpeller au niveau de la sécurité à Paris, à moins de 6 mois maintenant de l'échéance des JO.
01:22:28 - Il y a cette inquiétude qui monte vis-à-vis des balcons, vous savez, qu'ils donnent sur la scène.
01:22:32 - Tous ceux qui voudront regarder le passage de la cérémonie d'ouverture depuis leur balcon, et qui sans doute inviteront des amis à les rejoindre,
01:22:40 - parce que c'est quand même un spot incroyable et imprenable sur les barques.
01:22:45 - Mais certains professionnels alertent désormais sur les risques d'accident de ces immeubles qui sont parfois anciens,
01:22:50 - dont les balcons n'ont pas forcément été refaits ou ne sont pas conformes.
01:22:54 - Regardez ce reportage qui a été tourné par nos équipes avec Bamba Gueye, Florian Paume et Adrien Spiteri.
01:22:59 Depuis ce balcon, la vue sur la scène est splendide.
01:23:04 - Cet Italien est propriétaire de cet appartement situé en face de l'île Saint-Louis.
01:23:10 - Lui et sa femme seront aux premières loges pour assister à la cérémonie d'ouverture des JO.
01:23:15 - Et visiblement, ils ne seront pas seuls.
01:23:19 - Ils seront ici, invitant quelques amis qui sont déjà manifestés intéressés à venir nous rejoindre pour admirer la scène et la cérémonie.
01:23:28 A une centaine de mètres de là, un autre logement bénéficie des mêmes avantages.
01:23:34 Mais sa locataire est moins confiante. Elle doute de la solidité de certains balcons avoisinants.
01:23:39 - C'est quand même un immeuble parisien, donc là c'est un balcon qui est quand même assez solide.
01:23:44 - Mais c'est vrai que sur certains balcons, il y a seulement des petites... Enfin, il y a certains balcons, c'est vrai, qui sont plus fragiles.
01:23:51 Des balcons surchargés et qui pourraient céder ?
01:23:54 C'est également la crainte de ce professionnel en immobilier. Il a alerté la préfecture sur les risques d'effondrement.
01:24:00 - Ce qui va poser problème, c'est l'utilisation excessive ou anormale, l'agglomération des personnes sur les balcons,
01:24:06 qui vont générer une surcharge de plancher et des appuis plus importants sur les gardes-corps.
01:24:11 - Si on se met à plusieurs, ici, 3, 4, 5 personnes, d'avoir un risque de chute.
01:24:17 Olivier appelle les propriétaires d'immeubles à faire vérifier les façades et la bonne tenue des gardes-corps.
01:24:23 - Ludovic Mendes, c'est vrai qu'on ne pense pas, quand on pense sécurité à l'occasion des JO,
01:24:28 on ne pense pas instantanément à ces problématiques-là. On nous a surtout alerté sur la résurgence du terrorisme à cette occasion.
01:24:34 Mais il y a un vrai problème, là, de sécurité. Le parcours est très long.
01:24:38 Que peuvent faire les pouvoirs publics, soit pour inciter, soit pour obliger à faire attention ?
01:24:46 Est-ce qu'il faut faire un audit général de nos façades d'immeubles sur ce parcours ?
01:24:50 - Je crois qu'on va avoir du mal à le faire d'ici les JO, parce qu'il y a beaucoup d'appartements concernés.
01:24:54 Je rappelle que c'est à la charge des copropriétaires, l'entretien des balcons et des terrasses.
01:24:58 Ce n'est pas simplement le propriétaire du bâtiment, parce que ça fait partie aussi de la façade.
01:25:02 Il y a de la sécurité pour l'ensemble des copropriétaires ou des locataires.
01:25:05 Donc, normalement, on doit être tous vigilants. C'est sûr qu'un balcon de 2 m², si on se met à 20 m² dessus,
01:25:10 il y a un risque qui est exceptionnel. Il faut réfléchir avant de...
01:25:13 - Donc, c'est à chacun de faire preuve de discernement, en fait ?
01:25:15 - Non seulement, c'est à chacun de faire preuve de discernement.
01:25:17 On ne doit pas toujours demander à l'État de faire à la place des autres.
01:25:20 Rappelez les règles que c'est la responsabilité des colocataires.
01:25:22 Et surtout, quand on voit qu'il y a des risques, qu'il y a déjà des fissures,
01:25:25 qu'on est sur un balcon qui a les gardes-cœurs qui sont un peu branlants,
01:25:30 il faut faire attention à ne pas prendre de risques du tout avec ça.
01:25:33 Alors certes, c'est un coût qui n'est pas négligeable, surtout qu'on parle de façade,
01:25:36 sur Paris encore plus par rapport à d'autres territoires.
01:25:39 Mais ce n'est pas à l'État de prendre cette responsabilité.
01:25:41 Par contre, elle peut accompagner, elle peut demander à la préfecture de vérifier s'il n'y a pas des risques particuliers.
01:25:45 La ville de Paris peut prendre, parce qu'en cas d'insalubrité, c'est la ville de Paris qui est aussi en responsabilité.
01:25:50 Et je crois qu'on doit travailler de concert ville de Paris, préfecture de police de Paris.
01:25:54 Guillaume Perrault, la menace n'est peut-être pas là où on l'attend, en fait.
01:25:58 Ou pas seulement là où on l'attend.
01:26:00 Ce serait désastreux en termes d'image.
01:26:02 Je suis assez d'accord avec monsieur le député.
01:26:04 Je crois qu'il n'y a pas de base juridique qui permettrait aujourd'hui à la préfecture d'intervenir.
01:26:10 Et puis ce ne serait peut-être pas souhaitable non plus, systématiquement.
01:26:13 Donc il faut communiquer.
01:26:14 Ce qu'il faut peut-être, c'est appeler l'attention de tous les syndicats de copropriété sur leurs responsabilités juridiques
01:26:22 en cas de manquement à leurs obligations de sécurité.
01:26:25 Parce que si vous avez un procès au pénal qui vous a avéré il va après pour homicide involontaire,
01:26:29 je pense que c'est le simple menace va faire peur et pousser tout le monde à assumer ses obligations.
01:26:36 Karima, un dernier mot là-dessus, sur cette inquiétude là qu'on n'avait pas forcément vu venir.
01:26:41 Ça passera par une bonne communication et peut-être une mise en garde sur l'essuie de pénal en effet.
01:26:47 Parce que c'est peut-être la seule chose qui va faire bouger un peu les consciences.
01:26:50 C'est comme ça que j'ai fait bouger à Statoil de copropriété personnellement.
01:26:52 C'est vrai, j'ai l'impression que vous avez une petite expérience dans la nature.
01:26:54 Oui, mais en même temps c'est cette fameuse manie de toujours s'en remettre à l'état sur tous,
01:26:58 dans toutes les décisions locales, micro, c'est de la micro-gestion.
01:27:02 Je pense qu'on exagère un peu.
01:27:03 Je suis d'accord avec vous, il y a une communication qui peut être faite.
01:27:06 Cela dit, si vous êtes propriétaire de votre logement, vous connaissez la situation.
01:27:09 Si vous louez votre logement, vous pouvez avertir clairement les personnes à qui vous décidez de louer l'appartement par exemple.
01:27:17 Mais ensuite, il faut faire attention de ne pas tomber dans la micro-gestion.
01:27:20 Je pense que le discernement va donner au citoyen aussi ses responsabilités à prendre.
01:27:25 Allez, je vous propose de marquer une petite pause.
01:27:27 On retrouvera Mathieu Devesse pour un nouveau Rendez-vous de l'actualité.
01:27:29 Puis on parlera des agriculteurs qui continuent de mettre la pression sur l'exécutif à quelques jours.
01:27:34 A priori, de nouvelles annonces de Marc Fesneau.
01:27:37 C'est lui qui l'a promis, en tout cas avant le Salon de l'agriculture.
01:27:40 Parce que sinon, on sent bien que les esprits vont quelque peu s'échauffer à nouveau.
01:27:44 A tout de suite.
01:27:45 Nous sommes de retour toujours avec Ludovic Mendès, député Renaissance autour de cette table.
01:27:54 Guillaume Perrault pour Le Figaro, Karim Abric et Caroline Pilastre, éditorialiste.
01:27:58 On va parler d'agriculture.
01:28:00 Vous le savez, dix jours après la levée des blocages, Gabriel Attal retrouve cet après-midi.
01:28:04 Là, c'est imminent, dans quelques minutes.
01:28:07 A la fois les représentants de la FNSEA et les jeunes agriculteurs qui se sont accolés.
01:28:11 On a bien compris qu'ils continuaient d'exercer beaucoup de pression sur le gouvernement
01:28:15 à l'approche du Salon de l'agriculture.
01:28:17 On n'est pas dans le secret des dieux, Thomas Bonnet,
01:28:19 mais enfin bon, on imagine qu'il va falloir encore un certain nombre de gages
01:28:23 lors de la réunion qui se profile et qui précède une autre prévue avec le Président.
01:28:27 Oui, absolument.
01:28:30 On est à mi-parcours parce que cela fait quasiment 15 jours que les blocages ont été levés.
01:28:34 On est à un peu moins de deux semaines de l'ouverture du Salon de l'agriculture.
01:28:38 Les agriculteurs avaient demandé à avoir des mesures d'ici la tenue de ce Salon.
01:28:42 On est donc à mi-parcours dans un contexte particulier
01:28:45 parce qu'il y a un certain nombre de critiques qui ont émané ces dernières heures,
01:28:49 notamment de Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, qui dit que le tempo n'est pas bon.
01:28:55 Il reproche au gouvernement de ne pas avoir déployé pour le moment un certain nombre de mesures,
01:29:00 de ne pas avoir organisé des réunions pour justement commencer à parler
01:29:04 de l'application des mesures et des annonces qui ont été faites par le gouvernement ces derniers jours.
01:29:10 Du côté du gouvernement, justement, on se défend en disant que le tempo est plutôt rapide.
01:29:15 Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, disait encore hier
01:29:18 qu'on en fera plus en un mois que ce qui a été fait en 30 ans
01:29:21 et on défend donc l'application d'un certain nombre de mesures.
01:29:24 La réunion d'aujourd'hui va devoir servir à s'accorder sans doute à la fois sur la méthodologie
01:29:29 et sur un calendrier pour les annonces.
01:29:32 On verra si les représentants des syndicats agricoles auront été convaincus
01:29:36 parce qu'ils prendront la parole ce soir à l'occasion d'un point presse.
01:29:40 Et puis, vous l'avez dit, les réunions vont se poursuivre à partir de demain, déjà à l'Elysée,
01:29:44 avec deux autres syndicats agricoles qui vont être reçus par le président de la République,
01:29:49 même si du côté de l'Elysée, on estime que c'est un rendez-vous classique
01:29:53 avant le Salon de l'Agriculture. Le contexte est néanmoins très particulier cette année.
01:29:57 Si, on guettera évidemment ces prises de parole à l'issue de la rencontre grâce à vous.
01:30:01 Merci beaucoup Thomas Bonnet pour votre intervention.
01:30:03 Ludovic Mendes, en effet, va falloir être convaincant parce que les nomenclatures,
01:30:08 les listes, les promesses, ça ne va pas suffire.
01:30:12 C'est-à-dire que là, dans dix jours, si rien n'a été fait, y compris au plan de la trésorerie,
01:30:16 parce qu'on avait un agriculteur qui nous disait encore hier
01:30:18 le déblocage des aides de la PAC qui était encore dans les tuyaux,
01:30:22 ça n'a pas été fait. Les préfets se sont contentés de dresser des listes
01:30:26 de ce qui allait être fait dans les prochaines semaines.
01:30:28 Donc, il ne faut pas chercher à gagner trop de temps pour l'exécutif.
01:30:30 C'est ça la difficulté aujourd'hui ?
01:30:32 Il n'y a pas de volonté de chercher à gagner du temps, bien au contraire.
01:30:35 Sauf qu'on est sur un temps administratif et politique
01:30:37 qui n'est pas le même que celui des agriculteurs.
01:30:39 Malheureusement, on aimerait répondre aussi vite
01:30:41 et se dire que quand on appuie sur un bouton, c'est automatique.
01:30:43 Sur les aides de la PAC, il ne restait pas grand-chose à distribuer.
01:30:45 C'est aussi ça la réalité. Donc, ce qu'il est resté,
01:30:47 les préfets sont dans l'obligation de monter ces listes.
01:30:49 Parce que territoire par territoire, type d'élevage par type d'élevage,
01:30:52 par exploitation, on n'a pas les mêmes problématiques.
01:30:54 Vendredi matin, j'étais avec un éleveur laitier qui fait du lait,
01:30:58 qui fait son fromage, qui fait un peu de serrée à la côté.
01:31:00 Il me dit "Voilà, sur mon lait, il y a un problème".
01:31:02 Ce qui est une réalité, vu qu'il y a une manifestation
01:31:04 des agriculteurs laitiers sur le sujet.
01:31:07 Mais il me dit "Sur la partie céréalière,
01:31:09 ou sur la partie revente bovine, à ce moment-là,
01:31:11 il n'y a pas de difficulté".
01:31:12 Donc, il faut qu'on puisse remonter ces informations
01:31:14 bloc par bloc, c'est-à-dire territoire par territoire,
01:31:16 et puis segment par segment.
01:31:18 Un agriculteur, quand il est viticulteur,
01:31:20 quand il fait du bovin, quand il fait du lait,
01:31:22 quand il fait du céréal, il n'a pas la même problématique,
01:31:24 et il faut le prendre en considération.
01:31:25 Et malheureusement, ça je crois que c'est compliqué à expliquer.
01:31:27 Et puis on a un autre souci, c'est que les syndicats
01:31:29 entre eux ne sont pas d'accord.
01:31:30 Quand on entend le discours de la Confédération paysanne,
01:31:32 de coordination rurale, des FDSA ou des GIA,
01:31:34 ce n'est pas la même chose.
01:31:35 - Et les représentants, avec leur base, énimenté avec la base.
01:31:37 - Malheureusement, moi je l'ai vécu, on me disait "ils sont sympas à Paris,
01:31:39 mais ils ne comprennent pas tout ce qu'on fait".
01:31:41 Donc il faut qu'on puisse le faire autrement,
01:31:43 mais je rappelle que c'est un engagement devant la nation,
01:31:45 ce n'est pas simplement devant les agriculteurs,
01:31:47 parce qu'on est tous attentifs à ce qui se passe au niveau agricole,
01:31:49 parce qu'on a un impact derrière sur notre avenir à nous,
01:31:52 et quand Gabriel Attal fait ces annonces-là,
01:31:54 il le fait pour l'ensemble de la nation,
01:31:56 il a pris des garanties, il y a beaucoup de choses
01:31:58 qui ont été faites en très peu de temps,
01:32:00 d'autres arrivent, il avait annoncé un calendrier,
01:32:02 on est dans ce calendrier.
01:32:04 Je peux comprendre que les syndicats ou les responsables syndicalistes
01:32:06 aient peur, parce que la base se dit
01:32:08 "c'est des annonces, c'est de la com",
01:32:10 mais on n'est pas certain de voir la réalité
01:32:12 et les fruits de ces annonces.
01:32:14 Et là, on doit les rassurer le plus vite possible,
01:32:16 et souvent c'est avec de l'argent
01:32:18 selon les tribuchons qui est sur le compte en banque,
01:32:21 et s'il n'y est pas dans les 15 jours, là il va y avoir une difficulté.
01:32:23 - Oui, ce sera le premier test, mais Guillaume Perrault,
01:32:25 on se focalise beaucoup sur le salon de l'agriculture,
01:32:27 en réalité le vrai test ce sera après,
01:32:29 c'est-à-dire qu'il ne faut pas que tout ça reste lettres mortes,
01:32:31 et qu'une fois que le salon de l'agriculture est passé,
01:32:33 chacun rentre chez soi en n'ayant rien obtenu.
01:32:36 - Alors l'immédiat...
01:32:38 - Nous on est sur du temps immédiat.
01:32:40 - L'objectif immédiat pour le Premier ministre,
01:32:42 c'est de ne pas recevoir du purin à la porte de Versailles,
01:32:45 quand il va y aller, parce que ça ferait des images catastrophiques
01:32:48 pour lui bien sûr, et puis on le ferait tout de suite,
01:32:50 on se rappellerait Chirac en majesté,
01:32:53 qui passait des heures dans les travées
01:32:56 de ce salon de l'agriculture, et le contraste serait saisissant.
01:33:00 Mais il y a effectivement, il faut regarder au-delà
01:33:04 de cette échéance très courte du salon de l'agriculture.
01:33:08 Moi ce qui me frappe dans cette affaire, c'est un paradoxe,
01:33:10 c'est que la politique agricole commune,
01:33:12 c'est la plus ancienne,
01:33:14 et la plus intégrée des politiques européennes.
01:33:17 C'est le budget le mieux fourni de l'Union Européenne,
01:33:21 et c'est celui pour lequel la France reçoit plus qu'elle ne donne.
01:33:26 Et pourtant, les agriculteurs...
01:33:29 - Elle a mauvaise presse cette PAC.
01:33:31 - Elle a très mauvaise presse, de longue date,
01:33:33 parce qu'elle a réussi le tour de force
01:33:35 de rendre les agriculteurs dépendants d'elle,
01:33:39 de les placer en position de subventionner,
01:33:41 alors que par nature, leur travail est un métier d'indépendance et de liberté.
01:33:46 Et donc, remplir des formulaires, aller voir des guichets,
01:33:50 a quelque chose d'un peu pénible, un petit peu humiliant,
01:33:53 pour ces gens-là, c'est le paradoxe
01:33:56 dans lequel l'agriculture française se débat.
01:33:58 - Alors, un dernier mot.
01:34:00 - Un dernier mot, ce que vient de dire mon collègue à côté,
01:34:03 est totalement juste, ça veut dire qu'aujourd'hui,
01:34:05 ce qu'ils nous disent aussi sur les rassemblements,
01:34:07 quand on les voit, c'est qu'on en a marre d'être sous perfusion
01:34:09 de l'Union Européenne, ou de l'État, et d'attendre de l'État de l'argent.
01:34:12 On veut gagner notre vie, de notre travail, la vie de notre travail.
01:34:15 L'arrêté, c'est qu'on ne met pas assez la pression de notre côté,
01:34:17 au niveau des industriels et des distributeurs.
01:34:19 Alors, certains ont essayé de se défendre la semaine dernière,
01:34:21 mais l'arrêté, c'est qu'on doit mettre plus de pression
01:34:23 pour mieux gagner leur vie, et des fruits de leur travail.
01:34:25 Et pas attendre, ou payer quelqu'un, pour remplir des dossiers,
01:34:28 pour obtenir une subvention de 5 000, 10 000, 15 000 euros.
01:34:30 Et ça, c'est vraiment le débat de fond que nous avons aujourd'hui avec le Montréal.
01:34:33 - C'est la seule réalisation concrète à cette heure ?
01:34:35 La mise en place de contrôles systématiques d'inspecteurs, Caroline Pilastre ?
01:34:39 - Je ne pense pas. Il y a de la considération, effectivement,
01:34:41 comme vous le dites, financière, qui est extrêmement importante.
01:34:45 Une honneur de la guerre, c'est l'argent,
01:34:47 et ces gens travaillent en moyenne 80 heures par semaine.
01:34:50 Effectivement, ils lisent "On veut des prix", c'est un de leurs slogans,
01:34:52 plutôt que des primes, "On veut vivre dignement de notre travail".
01:34:55 Décemment, c'est logique, mais c'est une globalité.
01:34:58 Comme vous le dites, nous ne sommes pas seuls, il y a l'Union Européenne,
01:35:01 puisque c'est en train de faire boule de neige.
01:35:03 Jusqu'à présent, ça a été mis sur pause, cette mobilisation.
01:35:05 Mais elle n'est pas arrêtée, pour la majorité du secteur agricole.
01:35:09 Vous avez les Espagnols, qui sont en plein dedans, là, actuellement,
01:35:12 et qui vont rejoindre, certainement, le mouvement français,
01:35:14 et peut-être venir lors du Salon de l'Agriculture.
01:35:17 Donc, attendant de voir par la suite,
01:35:19 mais bien évidemment qu'ils ont besoin de gages,
01:35:22 dans une situation qui est très complexe pour eux.
01:35:24 Alors, je vous propose de marquer une petite pause,
01:35:26 le temps de retrouver le journal de Mathieu Deveze.
01:35:28 On commence avec l'actualité sociale, Mathieu.
01:35:30 Il y aura bien une grève des contrôleurs de la SNCF,
01:35:32 elle aura lieu ce week-end, de départ en vacances.
01:35:34 Oui, 60 à 95% des contrôleurs se sont donc déclarés grévistes,
01:35:39 un préavis déposé par Sudrail et la CGT à partir de jeudi soir,
01:35:43 et jusqu'à lundi et ce matin, le PDG de la SNCF
01:35:46 a appelé les contrôleurs à bien prendre la dimension
01:35:49 des concessions faites par la direction.
01:35:51 Les précisions d'Éric Derrida-Mathais.
01:35:53 "Totalement injustifié", disait ce matin le président de la SNCF.
01:35:57 Et faire un récime, Jean-Pierre Farandou avait reçu,
01:36:00 la semaine dernière, les syndicats.
01:36:02 Il leur a rappelé ce qui avait été fait.
01:36:04 Hausse des salaires de 20% en 3 ans,
01:36:06 une prime de 400 euros qui sera versée en mars,
01:36:09 3000 promotions internes et 1000 CDI qui seront créées.
01:36:13 Mais les contrôleurs de la SNCF estiment
01:36:15 que cela ne suffit pas.
01:36:16 Leur revendication est simple,
01:36:18 ils exigent deux contrôleurs par rame,
01:36:20 tout de suite et non pas en 2025.
01:36:22 Et ils veulent une hausse de salaire
01:36:24 entre 150 et 200 euros bruts par mois.
01:36:27 Pour le moment, le préavis est maintenu
01:36:29 par la CGT et Sudrail, avec en plus un collectif
01:36:32 de 3700 contrôleurs présents sur Facebook
01:36:35 qui peut tout bloquer sans passer par la base.
01:36:38 Les contrôleurs ont beaucoup de pouvoir,
01:36:40 ils contrôlent certes les billets,
01:36:42 mais ils assurent aussi la sécurité à bord.
01:36:45 Ils donnent le départ du train après avoir vérifié
01:36:47 que les portes sont bien fermées.
01:36:49 Donc sans contrôleur, pas de train,
01:36:51 d'où la crainte d'une grosse pagaille
01:36:53 dès vendredi dans les gares.
01:36:56 L'actualité c'est aussi cet appel à l'aide
01:36:58 des restaurateurs à Bruno Le Maire.
01:37:01 Ils souhaitent notamment renégocier avec
01:37:03 les distributeurs d'électricité les prix
01:37:05 de leur contrat.
01:37:06 Le secteur de l'hôtellerie et de la restauration
01:37:08 a enregistré 46% de défaillances d'entreprises
01:37:11 au cours de l'année écoulée.
01:37:12 Catherine Carrar est présidente du groupement
01:37:14 des hôtelleries et restaurations de France.
01:37:16 On l'écoute.
01:37:17 Avec le problème géopolitique de l'Ukraine,
01:37:21 il y a eu un phénomène de difficulté
01:37:26 pour les distributeurs d'énergie parce qu'il y avait
01:37:29 à l'époque les centrales nucléaires qui n'étaient
01:37:32 plus en capacité de produire suffisamment
01:37:35 d'électricité pour la France,
01:37:36 pour des problèmes divers et variés.
01:37:38 Et donc on s'est retrouvés entre juin 2022 et 2023
01:37:46 soumis à de la spéculation tarifaire en termes
01:37:50 de contrats d'électricité qui ont contraint
01:37:54 les professionnels, tous les professionnels
01:37:56 de tous les secteurs d'ailleurs, à renégocier
01:37:59 des contrats à des taux qui n'étaient absolument pas,
01:38:04 à des montants qui n'étaient absolument pas
01:38:06 les montants que nous connaissions jusqu'à présent.
01:38:09 À la page Justice, à présent, une condamnation
01:38:11 à six mois de prison avec sursis pour l'agresseur
01:38:13 d'un médecin à Nice.
01:38:14 Les faits remontent au mois d'août dernier.
01:38:16 Le médecin généraliste avait été violemment agressé
01:38:19 alors qu'il effectuait une visite à domicile
01:38:21 pour contrôler l'arrêt maladie d'un patient.
01:38:23 Les précisions avec Augustin Donadieu.
01:38:26 Son visage tuméfié par la violence des coups
01:38:29 avait marqué au-delà même de la Côte d'Azur.
01:38:32 En août dernier, le docteur Jean-Yves Olivier,
01:38:35 80 ans, est roué de coups par un patient
01:38:37 dont il estime que l'arrêt maladie est injustifié.
01:38:40 Six mois plus tard, la justice s'est prononcée.
01:38:43 Le prévenu ne mettra pas les pieds en prison.
01:38:46 Il a été condamné pour violence aggravée
01:38:48 à six mois d'emprisonnement avec sursis probatoires
01:38:50 de trois ans et 4500 euros d'amende de préjudice.
01:38:54 Une décision qui n'est pas à la hauteur pour le médecin.
01:38:57 Six mois, je trouve que c'est un petit peu léger
01:39:00 parce que je pense que les faits étaient quand même assez graves.
01:39:03 J'ai quand même risqué ma vie.
01:39:05 L'acharnement de l'individu était tel que
01:39:07 je croyais qu'il voulait me tuer, carrément.
01:39:09 Et si j'étais tombé par exemple dans l'escalier,
01:39:11 compte tenu de mon état physique,
01:39:13 je pouvais rester sur le carreau, c'est évident.
01:39:17 Jean-Yves Olivier aura dû attendre six mois
01:39:19 pour connaître la décision du tribunal de Nice.
01:39:22 Un délai bien trop long pour ce médecin rescapé.
01:39:25 Je trouve qu'avoir attendu six mois pour ce jugement,
01:39:28 je ne vois pas pourquoi il fallait attendre six mois.
01:39:30 Vu que c'est une affaire très simple, avec témoin,
01:39:33 la justice est assez lente, nous le voyons.
01:39:37 Une expertise psychologique de l'agresseur a conclu
01:39:39 à une altération du discernement et des troubles dépressifs.
01:39:42 Il a l'obligation de poursuivre des soins psychiatriques.
01:39:45 Le médecin octogénaire, lui, a repris le travail dans son cabinet,
01:39:49 dorénavant équipé d'une caméra de surveillance.
01:39:53 Et puis un mot pour vous signaler que la flèche de Notre-Dame
01:39:56 est de nouveau visible dans le ciel de Paris.
01:39:58 Tout à fait. Pour la première fois depuis l'incendie,
01:40:00 le sommet de l'aiguille surmonté d'un coq est apparu
01:40:03 au sommet de la cathédrale.
01:40:05 Le démontage de l'échafaudage autour de la flèche a débuté,
01:40:07 c'était il y a quelques jours.
01:40:09 La réouverture de la cathédrale est prévue le 8 décembre.
01:40:12 Les investigations judiciaires, elles, sur l'origine de l'incendie,
01:40:15 se poursuivent. Nelly.
01:40:17 Merci beaucoup. Excellent après-midi à vous, Mathieu.
01:40:19 On retrouve nos invités pour commenter l'actualité.
01:40:21 Et on va se rendre sans plus tarder du côté de l'Assemblée nationale.
01:40:24 On s'en doutait un petit peu, le débat autour du droit du sol
01:40:27 à Mayotte a été omniprésent à l'Assemblée au moment des questions
01:40:31 au gouvernement, avec à la fois le Rassemblement national
01:40:35 et LFI à la manœuvre pour interpeller le gouvernement
01:40:38 sur cette question.
01:40:40 Oui, exactement. D'un côté, le Rassemblement national
01:40:44 et la France insoumise qui accuse le gouvernement
01:40:46 de ne pas prendre les bonnes décisions.
01:40:48 Ils ne sont évidemment pas d'accord chacun avec les idées
01:40:51 du gouvernement. D'un côté, du côté du Rassemblement national,
01:40:54 il faut aller plus loin et étendre le droit du sol
01:40:56 à toute la métropole. Du côté de la France insoumise,
01:40:58 on estime qu'étendre le droit du sol ne changerait rien.
01:41:01 C'est Marine Le Pen qui a ouvert le bal des questions sur Mayotte
01:41:03 en expliquant que selon elle, je cite, "annoncer n'est pas faire
01:41:06 et communiquer non plus n'est pas faire".
01:41:08 Elle explique que selon elle, l'opération "on bouche ou un"
01:41:10 n'a rien changé et elle demande en plus de l'extension
01:41:13 de la fin du droit du sol, l'état d'urgence.
01:41:15 Et puis il y a eu aussi cette question d'Estelle Youssoupha.
01:41:17 C'est une députée qui vient justement de Mayotte
01:41:19 et qui a interpellé le gouvernement en disant
01:41:21 "Ceux-ci qui se soucient de notre droit à la sûreté, à la sécurité à Mayotte
01:41:25 nous risquons notre vie en allant à l'école, à l'hôpital.
01:41:28 Nous sommes prisonniers chez nous, trop c'est trop".
01:41:30 On a d'abord entendu Gabriel Attal faire une très longue réponse
01:41:34 et faire un peu le bilan finalement du gouvernement.
01:41:36 Il explique que c'est une situation qu'il ne découvre pas,
01:41:38 que si n'importe quel autre département était sous le coup
01:41:41 des mêmes événements, eh bien tout le monde ne parlerait que de ça.
01:41:44 Ce sont ses mots. Alors parmi le bilan, il est grain un certain nombre de mesures.
01:41:47 Ils ont doublé les forces de l'ordre selon lui sur place.
01:41:49 L'opération Manbouchou selon lui est une réussite.
01:41:51 Il y a eu 8 unités de force mobile en plus, plus de 60 chefs de bande arrêtés.
01:41:54 Mais on voit bien à quel point la situation à Mayotte interpelle le gouvernement.
01:41:58 Tous les groupes y compris l'opposition.
01:42:00 Et puis on a vu aussi cette polémique qui monte sur le droit du sol.
01:42:04 Gérald Darmanin qui a fait cette annonce ce week-end.
01:42:06 Le problème c'est que pour la mettre en place, il faudra forcément réviser la constitution.
01:42:10 La gauche ne veut pas cette mesure.
01:42:11 La droite, le Rassemblement National estime qu'il faut plus.
01:42:14 Finalement le gouvernement a certes fait une annonce
01:42:17 mais ce qui sur place peut séduire dans les faits.
01:42:19 Ce sera extrêmement complexe à mettre en place.
01:42:21 Merci beaucoup Elodie Huchard, Karim Abric.
01:42:24 En effet quand on écoute les voix à gauche, on dit que le droit du sol n'est absolument pas dissuasif.
01:42:31 Mais en fait ça va bien au-delà de cette simple question de légiférer sur ça.
01:42:36 Ou en tout cas de statuer sur ça.
01:42:38 C'est inextricable parce que là on est sur une poudrière qui rassemble plusieurs éléments.
01:42:43 Il y a certes l'immigration qui est incontrôlée pour ce département français.
01:42:48 Mais il y a aussi de fait la situation de paupérisation de la population qui vit déjà sur place
01:42:53 et qui n'a pas accès aux besoins essentiels.
01:42:55 Oui et habituellement on fait des lois justement pour protéger les citoyens.
01:43:01 C'est vraiment la tâche première d'un gouvernement.
01:43:03 C'est d'assurer la sécurité, d'assurer un état de droit.
01:43:06 Et en ce moment la situation, elle se retourne contre la population et contre l'état de droit même.
01:43:12 Donc quand on écoute des citoyens de Mayotte qui nous disent
01:43:17 écoutez c'est notre survie qui est en jeu, on veut quand même les écouter.
01:43:21 À un moment donné il y a une situation exceptionnelle qui se passe là-bas.
01:43:24 À Mayotte c'est exceptionnel. On voit à quel point justement la situation est incontrôlable.
01:43:30 Cela étant dit, par la Constitution, il y a quand même des moyens d'agir.
01:43:36 Quand il y a des caractéristiques particulières, notamment sur une région, c'est le cas de Mayotte.
01:43:41 Et cela étant dit, on parle de la gauche, mais quand on regarde le fameux sondage sur la question du droit du sol à Mayotte,
01:43:48 quand on regarde plus précisément par exemple pour des adhérents de la NUPES, de LFI, du Parti Socialiste,
01:43:56 c'est même plus que la moitié, c'est plus qu'un sur deux qui appuie quand même cette mesure.
01:44:00 L'électorat même de gauche ne pense pas comme ce député.
01:44:04 C'est ça. Donc vous voyez quand même que ça témoigne de cette situation exceptionnelle à Mayotte
01:44:09 et que manifestement vous avez raison, une solution ne va pas régler tout,
01:44:13 mais il faut commencer quand même à engager certaines réformes. Ça c'est fondamental.
01:44:18 Et puis Guillaume Perrault, on a vu aussi qu'on avait d'une certaine manière ouvert la boite de Pandore
01:44:21 parce que de la question mahoraise, on est passé immédiatement à la question d'une extension
01:44:26 de la suppression du droit du sol à la métropole. L'occasion était trop belle bien sûr pour les expositions.
01:44:31 C'est-à-dire que la droite avait essayé de le faire en 86.
01:44:35 Pendant la première cohabitation, il y avait eu, c'était dans le programme électoral du RPR et de l'UDEF,
01:44:40 il y a eu un projet de loi pour réformer le code de la nationalité et peut-être pas supprimer,
01:44:45 mais restreindre le droit du sol pour qu'il y ait une manifestation, une démarche du fils d'étranger
01:44:51 pour devenir français, qu'il fasse une espèce de lettre de motivation
01:44:56 et qu'il réponde à l'exigence d'assimilation. C'était ça dans le projet de loi de 86.
01:45:01 Et puis ça a disparu dans la tourmente de l'automne 86. L'affaire de Vaquet et puis les grèves de la SNCF.
01:45:07 Chirac a retiré son projet de loi et a fait une commission des sages confiée au vice-président du Conseil d'État de l'époque,
01:45:13 qui s'appelait Marceau-Lond, et c'est entré dans l'histoire sous le nom de Commission Marceau-Lond.
01:45:17 Et il n'est sorti rien de... - Mais la situation alors était encore bien différente.
01:45:21 - La situation était bien différente, mais il est évident qu'en toile de fond,
01:45:25 que Mayotte est un cas extrême et très spécifique, mais que derrière tout ça,
01:45:30 il y a la question de l'immigration et de toutes les questions que soulève l'immigration.
01:45:34 La nationalité interfère avec cette question, même si ça ne se recoupe pas à 100%.
01:45:39 Et donc, à l'occasion de Mayotte, revient sur le tapis cette question qui est un peu lancinante depuis maintenant 40 ans.
01:45:45 - A défaut de supprimer le droit du sol, on a bien compris que de toute façon,
01:45:50 il y a un certain nombre d'obstacles qu'il va falloir surmonter, si tenté qu'on veuille le faire.
01:45:54 Est-ce qu'il faut quand même restreindre les conditions d'obtention de la nationalité, selon vous ?
01:45:58 Ce qui serait peut-être d'ailleurs plus facile à mettre en oeuvre.
01:46:01 - Pour Mayotte, oui, mais pas pour le reste de l'héritoire national.
01:46:04 - Pas pour le reste du pays ? - Non, ce n'est pas l'idée.
01:46:05 - Il y a un vrai débat, vous avez vu le sondage, quand même, 65%.
01:46:08 - Bien sûr, mais à Mayotte. Et moi, pour avoir eu la chance d'y aller,
01:46:10 parce que je pense que c'est une chance d'aller faire un tour à Mayotte
01:46:12 et de découvrir cette île qui est magnifique, c'est de voir la manière dont les Français vivent sur place.
01:46:17 On a quand même des députés de gauche qui étaient contre le fait qu'on démantèle des bidonvilles.
01:46:22 Je veux dire, on ne peut pas accepter que dans un département français, on soit dans cette situation-là.
01:46:25 70% de personnes au chômage, 50% sous le seuil de pauvreté.
01:46:31 Et on n'a pas le même problème aujourd'hui à Mayotte que sur le reste du territoire métropolitain.
01:46:36 Pourquoi ? 50% de personnes issues de l'immigration, dont au moins un tiers est en situation irrégulière.
01:46:43 Nous, en France, on n'a pas 35 millions de ressortissants étrangers, dont un tiers qui est là de façon irrégulière,
01:46:50 voire même peut-être deux tiers.
01:46:51 - Il y a une augmentation, quand même, exponentielle du nombre d'entrées clandestines.
01:46:55 - Il y a une différence entre Mayotte, ce qu'il se passe à Mayotte, et ce qu'il se passe sur le reste du territoire national.
01:46:59 Et on a des spécificités. Moi, je suis député de Moselle. L'Alsace-Moselle a des lois spécifiques aussi.
01:47:04 Il y a un droit local. Pareil en Guyane. On en parle.
01:47:07 Et on a déjà restreint, d'ailleurs, le droit du sol en 2018 dans la loi dite "Colon sur l'immigration".
01:47:12 Justement sur ce sujet.
01:47:14 - Sur Mayotte. - Sur Mayotte.
01:47:16 C'est le seul territoire aussi où on a maintenu la rétention des familles avec mineurs,
01:47:20 parce qu'on en a besoin pour le travail des agents de police et du préfet.
01:47:23 - Ça n'a pas eu d'aspect dissuasif ?
01:47:26 - Non, mais on l'a maintenu quand même, parce qu'on l'a retiré.
01:47:28 Parce que dans le texte de loi, on l'a retiré sur l'ensemble des territoires.
01:47:30 Et je rappelle que dans le texte de loi proposé par le Sénat, il y avait la volonté de demander la nationalité française.
01:47:36 Chose que moi, j'ai faite, parce que j'ai dû demander au tribunal à Metz ma nationalité française.
01:47:40 Je l'ai demandé, elle n'était pas automatique, malgré ce qu'on peut croire.
01:47:42 Ce n'était pas si simple que ça.
01:47:44 - Oui, mais ça vaut aussi le coup du droit local.
01:47:46 - On a eu le débat là pour le généraliser sur l'ensemble des territoires nationaux.
01:47:49 Chose qui n'a pas été faite dans la réforme et qui a été censurée par le Conseil constitutionnel,
01:47:53 parce que c'était un cavalier législatif.
01:47:55 - Et puis il y a cette nouvelle proposition des Républicains,
01:47:57 qui eux veulent soumettre plusieurs mesures retoquées par les SAGE, dans le cadre de la loi d'immigration.
01:48:03 Un référendum d'initiative partagée.
01:48:06 Cette procédure n'a jamais abouti pour l'instant.
01:48:08 Je vous propose de regarder peut-être les propos tenus à la fois par Éric Ciotti et Bruno Retailleau.
01:48:15 Puis je vous fais réagir Caroline Pilastre.
01:48:18 Éric Ciotti pour commencer, qui nous dit "Pour la première fois, les Français pourront être consultés sur l'immigration.
01:48:23 Il est temps de redonner la parole à nos compatriotes sur ce sujet."
01:48:26 Bruno Retailleau, qui lui emboîte le pas et qui dit ceci, le sénateur républicain,
01:48:32 "Jamais les Français n'ont été interrogés sur un sujet aussi structurant,
01:48:35 qui a bouleversé la société et qui conclut seul le référendum peut s'imposer au Conseil constitutionnel."
01:48:42 En tout cas, ça devient un sujet maintenant récurrent dans le débat ambiant, dans le débat public.
01:48:48 Le référendum, on a l'impression qu'il va falloir vraiment,
01:48:52 il va falloir déployer des trésors d'imagination pour Emmanuel Macron,
01:48:56 pour botter en touche jusqu'au bout du quinquennat.
01:48:58 - Depuis les gilets jaunes et la Covid, si je puis me permettre Nelly.
01:49:00 - Il a réussi jusqu'à présent.
01:49:01 - Il a réussi jusqu'à présent. Vive le 49-3.
01:49:03 Malgré tout, c'est une question qui ferait consensus et qui dérangerait, j'en suis un vrai monsieur,
01:49:09 mais la majorité et une partie de l'opposition.
01:49:11 Parce que les Français, une fois de plus, vous l'avez rappelé Karima,
01:49:14 demandent de l'autorité et de la fermeté.
01:49:16 Et autorité ne veut pas dire autoritarisme.
01:49:19 C'est comme quand on fait un parallèle avec patriote et nationaliste.
01:49:23 Pardonnez-moi, ça n'a rien à voir.
01:49:25 En fait, les gens veulent vivre tranquillement en sécurité.
01:49:27 Mayotte est un cas particulier, on est d'accord, c'est dramatique.
01:49:30 Il faut vraiment les aider au maximum des possibilités de la métropole.
01:49:35 Malgré tout, en France, pardonnez-moi, mais la question régalienne ne va pas mieux.
01:49:40 Quand vous faites des sondages, quel que soit une fois de plus le bord politique,
01:49:43 les Français réclament plus de policiers, une justice transpartisane.
01:49:48 Donc le problème, en tout cas, est sur la table.
01:49:51 Et moi, je serai personnellement pour un référendum sur la question de l'immigration.
01:49:54 - Allez, un mot en guise de conclusion. Karima, puis Guillaume pour finir.
01:49:58 - Oui, bien sur la question du référendum, moi, je pense qu'il y a cette volonté
01:50:01 d'une réappropriation de cette démocratie aussi par les citoyens.
01:50:05 Parce qu'en ce moment, on a l'impression justement que ce soit au fil des sondages,
01:50:09 au fil même des votes, ça se répercute même dans les votes.
01:50:11 Il y a ça aujourd'hui.
01:50:13 Si vous regardez à l'Assemblée nationale maintenant,
01:50:15 les différents partis qui sont représentés, il y a eu un changement dans l'opinion.
01:50:18 Pourquoi? Parce que les citoyens, les Français réclament des choses
01:50:21 et manifestement, elles ne sont pas toujours représentées.
01:50:24 Donc d'où cette idée de référendum qui va revenir, je pense, de plus en plus sourd.
01:50:27 - 30 secondes, il vous reste 30 secondes.
01:50:29 Ça va être difficile de se soustraire à cette idée jusqu'au bout quand même, non?
01:50:33 - Le nombre de signatures qu'il est nécessaire de réunir
01:50:36 pour que ce référendum d'initiative peut être partagé ait lieu,
01:50:39 fait que l'exécutif peut espérer y échapper.
01:50:42 Mais ce qui est exact, c'est qu'il n'y a pas eu, il n'y a jamais eu de référendum de l'immigration.
01:50:48 Et surtout, le Parlement et les pouvoirs publics n'ont jamais vraiment assumé
01:50:53 avec netteté les virages qui ont eu lieu en matière d'immigration ces dernières décennies.
01:50:59 - Merci à tous d'avoir été des nôtres cet après-midi.
01:51:02 Merci, M. le député. Dans un instant, j'allais dire l'heure des livres, pas du tout.
01:51:06 Punchline, c'est Laurence Ferrari qui vous accompagne pour votre début de soirée.
01:51:09 Je vous dis à demain dès 14h pour la suite de 180 minutes. À bientôt.
01:51:13 [Musique]