François Bayrou est sous le feu des critiques après des révélations sur des abus sexuels au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, près de Pau, où ses enfants ont étudié et sa femme a enseigné le catéchisme. Ministre de l'Éducation au moment de la première plainte, il assure n'avoir "jamais eu la moindre information" sur l'affaire. Ce samedi 15 février, le Premier ministre rencontrera neuf victimes de cette affaire à la mairie de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques.
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00:00Oui, cette affaire est sordide et gravissime, d'abord la vérité, la seule vérité, c'est celle des victimes, il n'y en a pas d'autres.
00:10On a connu des victimes qui racontaient leur vérité et qui ne s'habituaient pas dans leur vie.
00:14Non, on ne connaît pas des victimes d'agressions sexuelles qui racontent, non.
00:17Présumé.
00:18La seule vérité est celle des victimes.
00:21On ne ment jamais.
00:22Et c'est important, pas dans ces conditions-là.
00:25Mesurons quand même qu'on est sur une période qui va de 1960 à 2010.
00:32Alors, on peut expliquer que François Bayrou était responsable de 1960 à 2010.
00:37Moi, je pense qu'on a des victimes, on ne les connaît pas toutes et on ne les connaîtra probablement jamais toutes.
00:43Parce qu'il y en a de plus en plus.
00:44Eh oui.
00:45Mais on les connaîtra.
00:46Et vous avez deux volets, vous avez un volet qui est, c'est ainsi qu'on l'appelle le volet, on va dire, pédagogique,
00:53c'est-à-dire, on frappe les enfants pour qu'ils apprennent.
00:58En tout cas, il y a un témoignage d'une personne qui a tenu l'oppose.
01:00Et un volet de perversion qui est celle de l'agression sexuelle.
01:03Avec d'autres témoignages et pas de condamnations.
01:04Oui, bien sûr, mais je ne dis pas que l'une est.
01:06Je dis simplement que c'est ça, la situation.
01:09François Bayrou, de mon point de vue, doit s'expliquer le plus clairement possible sur cette affaire.
01:16Et une des difficultés, et vous l'avez rappelé, c'est que cette clarté, on ne l'a pas entendue à l'Assemblée.
01:23Pour autant, aujourd'hui, c'est bien qu'il aille voir les victimes.
01:26Il aurait pu le faire plus tôt.
01:27Il aurait pu le faire plus tôt.
01:28Avant de s'exprimer devant les députés.
01:29Mais on peut lui faire un procès.
01:31Mais est-ce que, à l'époque, il était maire de Pau en 1960 ?
01:37Est-ce qu'il était député en 1960 ?
01:39Les premières plaintes remontent à janvier 2024.
01:41Les plaintes les plus récentes, ça date de janvier 2024.
01:43C'est l'ensemble du dispositif judiciaire qui se met en place.
01:48Mais, à ce moment-là, on pourrait très bien demander,
01:50est-ce que Jacques Lang, qui était son prédécesseur au ministère de l'Éducation nationale, était au courant ?
01:53On pourrait très bien demander, est-ce que M. Labarrel était maire de Pau ?
01:56La vérité, c'est que tous les élus qui ont été dans cette région,
01:59tous les élus qui ont été dans cette région entre 1950 et 1990, personne n'a rien dit.
02:03Ce qui me frappe dans cette affaire, c'est que, quand on interroge les uns et les autres,
02:05tout le monde se dit, bah oui, tout le monde est au courant.
02:07Et personne n'a rien dit.
02:08Mais c'est qui tout le monde ?
02:09Chacun a mis un mouchoir sur sa conscience.
02:14Pour arriver plus de 50 ans plus tard, 100 ans plus tard,
02:18je pense qu'il faut aller très très vite, très très loin sur le sujet.
02:22Il y a eu une enquête.
02:23Je ne crois pas qu'une commission d'enquête de l'Assemblée nationale fera mieux qu'un juge d'instruction.
02:27En revanche, il faut donner les moyens au juge d'instruction de conduire rapidement son enquête.