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00:00Yann Moix que je salue, bonjour Yann !
00:04Bonjour Pascal !
00:05Aux éditions Grasset, vous publiez Apnée, puisqu'on est effectivement dans un livre
00:10sous l'eau, et c'est un livre à la fois sous l'eau et en alexandrins qui traverse
00:16le siècle.
00:17Mais quel est exactement le concept de cet ovni élytéraire que vous avez écrit ?
00:23L'idée c'est que le XXe siècle se continuerait quelque part, comme s'il passait loin de
00:28se diluer et de se détruire à tout jamais, existait dans un recoin du cosmos.
00:33Plutôt que de l'imaginer dans une galaxie perdue ou dans un univers parallèle, j'ai
00:38choisi de réitérer le XXe siècle de manière subaquatique, c'est-à-dire dans les océans.
00:43Toutes les épisodes microscopiques et macroscopiques qu'on a vécu entre 1900 et 2000 sont là
00:49quelque part en train de se dérouler pour toujours, en s'enroulant sur eux-mêmes
00:54et en se réitérant jusqu'à l'infinité des temps.
00:58Mais c'est un travail de titan parce que c'est en alexandrins, c'est aussi un exercice
01:02de style, c'est quelque chose, j'imagine, qu'on ne fait qu'une fois dans sa vie parce
01:06que vous aimez la littérature, vous aimez écrire, ça vous a mis sans doute beaucoup
01:09de temps parce qu'on n'écrit pas cela comme ça.
01:12Donc pourquoi ?
01:13D'abord parce que je trouve que la langue classique, la langue française classique,
01:18quelles que soient ses modalités en alexandrins, en vers, en syllabes, etc. est d'une puissance
01:24de feu inouïe.
01:25Je n'ai jamais trouvé rien de mieux que le langage classique pour dire la modernité.
01:30Tous les problèmes qu'on a aujourd'hui ne peuvent pas se dire mieux que dans une belle
01:35langue classique, celle de Racine, celle de Bossuet, celle de Lamartine.
01:42C'est dans cette langue-là qu'on arrive à dire le réel.
01:46Pas du tout dans le langage atrophié d'aujourd'hui, pas du tout dans l'avant-gardisme, non.
01:51La langue classique a une puissance de feu phénoménale, il s'agit de la réveiller.
01:58Et finalement, on pense la réveiller en la secouant, en la mutilant, en crânant avec,
02:04mais elle est beaucoup plus forte que nous.
02:06Et la seule manière de dire le réel avec toutes ces nuances, ces complexités, etc.
02:10c'est de ne pas faire le malin avec les mots.
02:12Ils sont là à notre disposition, ils sont très très très puissants et ils ne demandent
02:17qu'une chose, qu'on s'en serve.
02:19Malheureusement, on s'en serve de moins en moins, et en s'en servant moins, on désigne
02:24de moins en moins bien les choses, donc on discerne de moins en moins bien les problèmes.
02:28Vincent Trimolet de Villers, que vous écoutez parfois sur Europe 1 et qui travaille au Figaro,
02:33me racontait vendredi dernier que Jacques Julliard, qui est l'éditorialiste extrêmement
02:38connu, remarquable, très intelligent et qui produit de l'intelligence, régulièrement
02:45ne lisait pas Chateaubriand, il écrivait Chateaubriand, il recopiait Chateaubriand
02:51pour que sa main, pour que son cerveau prenne le rythme de Chateaubriand et de cette littérature.
02:59C'est étonnant comme anecdote.
03:00Je suis assez clément sur la personne de Jacques Julliard, donc je ne vais pas m'y
03:03éterniser, mais ce n'est pas le débat.
03:06Mais je vois ce qu'il peut faire, quand on a 20 ans, et Proust l'a fait, ce qui est
03:11bien c'est de pasticher les auteurs qu'on admire.
03:14Pourquoi ? Pour s'en débarrasser, parce que sinon ils nous étouffent.
03:18Donc en fait, il faut faire du skénotique derrière eux, mais à un moment donné il
03:22faut lâcher la manette pour se retrouver seul avec soi-même.
03:25C'est vrai, quand on commence, on imite, c'est vrai pour n'importe quel métier,
03:28qu'on soit footballeur, journaliste, saxophoniste, guitariste, journaliste, peintre.
03:32L'alexandrin, c'est une spécificité française, personne n'a jamais écrit en
03:36alexandrin dans les joueurs de la littérature, ou même les grecs n'écrivaient pas.
03:41C'est un mot de syllabe chez les grecs, il faudrait vérifier, je ne suis pas un spécialiste
03:44de la Grèce antique, il se trouve qu'en tout cas les lettres de noblesse de l'alexandrin
03:48sont le privilège de la littérature française, coupure ou non à l'hémistiche, moi j'ai
03:53choisi de ne pas le faire, donc c'est de l'alexandrin moderne, c'est-à-dire qu'il
03:56n'y a pas de coupure.
03:57On rappelle ce qu'est un hémistiche.
03:58C'est au bout de six syllabes.
03:59Et c'est le 17e siècle, avant il n'y a pas d'alexandrin, on n'écrit pas en alexandrin
04:05dans la littérature française.
04:06C'est l'alexandrin, c'est Corneille, et parfois Molière, alors vous traversez donc
04:12le siècle, parfois des sujets importants, parfois des sujets artistiques, et je vais
04:17lire un passage par exemple pour vous donner la couleur du livre, Jens Dine est là, devant
04:21nous, mort, l'air satisfait, le siphonostome, je crois que je le dis mal, le siphonostome,
04:28oui c'est un poisson, alors ça je ne savais pas ce qu'était un siphonostome, qui passe,
04:34ne lui fait aucune impression particulière, bonne ou mauvaise, tout doucement une couronne
04:40de serriante se pose sans aucun poids, sur son front rempli de pets, un flux de poids
04:47dissimule à présent sa dépouille, une espèce de cigalon affreux s'approche et la tristesse
04:52du spectacle en est aggravée, derrière un tas de ferraille fumerait, si nous n'étions
04:57pas sous l'eau, la porche qui maintenant préoccupe une armada de doripes, puis une
05:03huppe se fait sur le crâne, désormais sans esprit du jeune mort, une offure a entrepris
05:09de s'annexer à sa chevelure vaseuse, une source jaillie d'une poche gazeuse, etc.
05:15Il y a d'ailleurs tout un chapitre qui peut intéresser nos éditeurs, c'est que pendant
05:20une trentaine de pages, je liste tous les mots d'aujourd'hui, M-A-U-X, du XXIe siècle,
05:25toute la société d'aujourd'hui en alexandrins, donc non seulement je parle du XXe siècle,
05:30mais les deux personnages principaux, c'est-à-dire ma compagne de l'époque et moi, on se dit
05:34est-ce qu'on va revenir à la surface ? On liste toutes les raisons pour lesquelles
05:37on est mieux sous l'eau.
05:38C'est pour vous dire qu'on peut très bien parler d'aujourd'hui avec une forme
05:42a priori désuète.
05:43Pour James Dean, ce que peu de gens savent, c'est qu'en fait il était en plein chagrin
05:47d'amour, il avait été conduit par Ursula Andrés, donc il avait décidé de se calmer
05:51les nerfs en faisant une petite pointe de vitesse.
05:55Effectivement qu'il lui aura été fatal.
05:57Vous avez écrit ce livre quand ?
05:58J'ai commencé en 2017, pensant que j'allais l'écrire en un mois, et puis finalement
06:03j'ai mis cinq ans parce qu'on ne peut pas écrire en alexandrin toute la journée.
06:06Ça va, parce qu'on est en 2025, vous avez dit ma compagne de l'époque, ça avait été
06:10l'année dernière.
06:11Ah non, non, pardon.
06:12Il change encore de compagne.
06:14C'est vrai que vous êtes très pointilleux sur ce genre de dossier.
06:16Mais bien évidemment, parce que je suis attentif comme les gens, le public a entendu compagne
06:22de l'époque et se dit encore...
06:24J'ai mon cher Pascal, la chance et le privilège d'avoir retrouvé...
06:26Se voit qu'il change de femme sans arrêt, qu'elle est séducteure !
06:30C'est terminé, et je vais même vous dire que j'ai eu la chance et le privilège de
06:33faire une rencontre au moins aussi importante que la vôtre.
06:36Je considère que j'ai l'équivalent de votre compagne dans ma vie, parce que je sais, vous
06:40savez qu'elle m'avait fait forte impression votre compagne, j'ai peut-être trouvé encore
06:44mieux que la vôtre.
06:45Mais il n'y a pas de débats, le mieux, elle ne vous avait rien dit.
06:49Je vous taquine mon cher Pascal, je suis fidèle et amoureux.
06:53Et vous êtes amoureux ?
06:54Oui, fidèle !
06:55Et c'est quoi l'amour ?
06:56L'amour c'est donner à quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose que l'on n'a pas.
07:00C'est gay !
07:04C'est Lacan qui disait ça.
07:06J'essaie de donner à quelqu'un qui en veut quelque chose que je ne savais pas posséder.
07:12Mais ce n'est pas une révélation quand même, vous avez aimé avant ?
07:16Un peu quand même, il m'est arrivé de faire fausse route.
07:21Puisque vous parlez, si j'ose dire, de ça, vous êtes une cible aujourd'hui.
07:25Vous êtes très attaquée.
07:27La Une de Libération m'a surpris et même choqué.
07:31Parce qu'on sort de témoignages anciens, de phrases que vous avez dites dans ce fameux documentaire.
07:39Ce n'est pas un documentaire, c'est un film de fiction.
07:41Oui, vous avez raison d'ailleurs.
07:43C'est un film de fiction qui était le film que vous écriviez avec Gérard Depardieu lorsque vous êtes parti en Corée.
07:51Des gens vous en veulent.
07:53Alors moi je pense que j'ai deux ou trois raisons pour lesquelles ils vous en veulent.
07:57D'abord vous avez dit des choses sur les femmes qui n'ont pas plu, à la bien-pensance.
08:03Puisque vous avez dit que les femmes au-dessus de 25 ans m'intéressent moins.
08:06J'avais dit femmes de 50 et si vous voulez, je m'étais fait à l'époque complètement piégé par une journaliste d'un journal que je ne vais pas nommer,
08:15à laquelle je m'étais confié et j'avais considéré que c'était une malédiction,
08:20parce que j'étais bloqué dans un processus psychanalytique par rapport à la mère,
08:24de ne pas pouvoir sortir avec des femmes de plus de 50 ans.
08:26Et je m'en plaignais auprès de cette femme.
08:28Et ça s'est transformé en les femmes de 50 ans sont invisibles. Voilà le sujet.
08:32Et comme ensuite je n'ai pas voulu aller me présenter des excuses pendant toute ma vie, j'ai dit ok allez hop j'assume.
08:37Mais vous avez parfaitement raison, ça c'est une des premières raisons.
08:40La deuxième raison c'est que vous intervenez souvent sur Europe 1, sur C8,
08:44et que dans le milieu culturel, intellectuel, c'est perçu quasiment comme, je ne sais pas comment dire,
08:52c'est une trahison, un outrage de parler sur ces chaînes-là.
08:56Oui les gens ne supportent pas qu'un intellectuel et un écrivain ne soient pas de gauche.
09:01C'est quelque chose qui est insupportable à leur épiderme.
09:04Il se trouve que non seulement je ne me sens pas obligé d'être de gauche,
09:09qu'il y a une droite que j'ai toujours estimée qui est la droite gaullienne, parfois gaulliste,
09:13qui est une droite propre, et qui nous permet d'évacuer deux cancers,
09:17celui de l'extrême droite fâchisante d'un côté, et de l'extrême gauche tout aussi fâchisante de l'autre.
09:24Car longtemps Pascal, je n'ai pas établi de symétrie entre l'extrême gauche et l'extrême droite,
09:28mais depuis quelque temps, c'est fait.
09:30Sauf, si vous me permettez, que l'extrême gauche fâchisante existe aujourd'hui,
09:34l'extrême droite fâchisante, je ne la vois pas.
09:36Si vous le voyez à travers Marine Le Pen ou Jordan Bardella, je ne partage pas cet avis.
09:40Je ne vois pas dans ces deux leaders du Rassemblement National,
09:44d'ailleurs pour tout vous dire, je voudrais qu'on m'explique précisément ce qu'est l'extrême droite aujourd'hui,
09:48puisque tout le monde est d'extrême droite, de Donald Trump à CNews en passant par Marine Le Pen,
09:53pour certains en tout cas.
09:54En revanche, je vois bien que du côté de la France insoumise,
09:58il y a une tendance, effectivement, à une radicalisation du propos.
10:01Il y a non seulement une radicalisation, mais je considère aujourd'hui que Jean-Luc Mélenchon
10:06est une sorte d'épigone de Jacques Doriot,
10:09et que la presse de gauche se transforme volontiers en Je suis partout
10:15et en un journal collaborationniste qui s'appelait Opilory,
10:18et dont la fonction sociale est de dénoncer des gens.
10:21Et je pense que l'antisémitisme aujourd'hui est du côté de LFI,
10:26et je pense que ce qu'on appelait le fascisme des années 30 est aujourd'hui du côté de LFI.
10:31Je me méfie de ces gens qui, sous couvert de défendre une forme d'antisionisme
10:38qui pourrait être compréhensible, et qu'il l'était encore il y a 20 ans,
10:42ne font en fait que l'apologie d'une forme d'antisémitisme larvé,
10:46et qui n'est plus du tout l'apanage de l'extrême droite.
10:48Et vous faites référence évidemment à la Une de Libération ce week-end,
10:51les gros dégueulasses, entre guillemets, qui vous visaient vous,
10:55et Gérard Depardieu avec une double page qui rapportait des propos
11:00que vous auriez tenus dans ce film de fiction.
11:02Alors, est-ce qu'on peut les écouter ces propos, ou est-ce que ça vous ennuie de les écouter ?
11:06Non, ça m'ennuie. D'abord, c'est dans les mains de mon avocat.
11:08La seule chose que je vais vous dire, parce que c'est Jérémy Assous qui s'occupe de ça,
11:12et je pense qu'on a des choses peut-être plus intelligentes à dire que de relayer ce genre de choses,
11:16c'est que...
11:17Vous entendre quand même, parce que je sais que ça peut choquer ces propos.
11:19Moi, j'ai des jeunes gens ce matin qui m'ont dit qu'ils sont choqués d'entendre ces propos.
11:25Puisque vous m'acculez à ça, je ne peux pas vraiment m'en échapper,
11:30je vais vous dire une chose, deux choses.
11:33La première, c'est que ce n'était pas une caméra cachée.
11:36Je joue dans mon propre film, donc je sais que je suis filmé,
11:40puisque c'est censé être montré un jour.
11:42Donc ça, c'est par exemple ce qu'on va entendre là, ce sont des dialogues de fiction.
11:47C'est le dialogue de mon film.
11:48C'est comme si vous aviez volé en 1973 des rushs à Bertrand Blier,
11:54et dire « Regardez ce qu'on dit de Vert et de Pardieu ! »
11:57Mais non, ce n'est pas une caméra cachée, ce n'est pas des choses qui ont été filmées à mon insu.
12:02Il y a deux techniciens qui me filment avec Gérard dans mon film de fiction,
12:08qui s'appelle « 70 ».
12:11Mais pour l'heure, c'est Jérémy Assous qui est sur le coup.
12:15Écoutons ce passage, parce que c'est bien que vous donniez votre version,
12:18parce qu'il y a des gens qui pensent effectivement que c'est...
12:19Mais ils pensent qu'ils volent, Pascal !
12:20Mais non, il faut que vous rectifiez, parce que moi je vous connais un peu,
12:23je n'ai pas envie qu'on pense...
12:24Pascal, on me vole un film, d'accord ?
12:26De fiction, écrit.
12:28Un film de fiction, qui était censé sortir au cinéma.
12:32Film de fiction.
12:33Je joue comme dans « La Chèvre », je joue Pierre Richard,
12:35et Gérard Depardieu, je joue Gérard Depardieu.
12:37Donc on exagère tout.
12:38On filme 24 heures sur 24.
12:41Au montage, on regarde ce qu'on garde, ce qu'on ne garde pas.
12:43Je suis étonné, petit 1, qu'ils aient sorti ça,
12:46alors qu'il y a 100 fois pire dans le film,
12:48mais écrit, assumé.
12:50Et 2, qu'ils nous fassent croire que c'est filmé à la dérobée,
12:54alors que je sais, Gérard, on a des micros !
12:57On a des micros !
12:58Écoutons cette séquence, et vous allez pouvoir réagir.
13:01C'est des femmes abîmées, c'est des femmes qui ne ressentent rien,
13:04donc il faut cogner.
13:05Alors elle est maintenant avec un mec encore pire, une fiotte, une vraie fiotte.
13:08Il y a tous les pédés qui ne se voient pas.
13:11C'est une gueule de saloperie.
13:13Est-ce qu'il y a son voix ?
13:14Tout se voit sur les jeunes.
13:17Il est très joli.
13:20Je renvoie effectivement,
13:22parce que si ça intéresse certains,
13:25ils pourront aller sur les réseaux sociaux,
13:27écouter davantage.
13:28Pourquoi j'interromps ?
13:29Parce qu'on entend, c'est plutôt chuchoté,
13:32et je ne suis pas sûr que l'auditeur qui nous écoute comprenne.
13:36Ce n'est pas que je n'assume ou que je n'assume pas,
13:38c'est que j'assume à 1000%.
13:391000% ! Mais Pascal !
13:411000% !
13:42C'est important que vous puissiez le dire.
13:43Simplement aujourd'hui, vous êtes, je le répète, une cible.
13:46Gérard Depardieu aussi est une cible.
13:48Et alors ?
13:50Je trouve que d'abord, Gérard Depardieu est un immense comédien.
13:53Mais bien sûr, et moi c'est un immense écrivain.
13:55Donc vous voyez bien aussi le point commun qu'il y a.
13:58Il y a une haine.
13:59Une haine du talent.
14:00Une haine du génie.
14:01Regardez, je sors un livre en alexandrin.
14:03J'ai mis 5 ans à le faire et il fait 300 pages.
14:06Il préfère aller voir ce que j'ai dit en 2018
14:08pensant que je ne l'assume pas
14:09parce qu'il pensait que c'était filmé à la dérobée.
14:12Deuxième chose, je fais une revue littéraire extrêmement pointue.
14:16Jamais Libé n'en parlera.
14:17Ils ont vu les rushs.
14:19Il y a dans ce film de 2h30 que j'ai réalisé
14:21des passages époustouflants.
14:24On voit Gérard Depardieu dans la campagne nord-coréenne
14:27en train de parler de Jean Carmet.
14:29On voit Gérard Depardieu parler d'agriculture
14:31avec des paysans qui n'ont jamais été filmés de leur vie.
14:34On voit Pionniang Lavi la nuit,
14:36ce qui est interdit de filmer.
14:38On voit, à un moment donné,
14:39on offre un skateboard au ministre de la culture
14:41qui remet le skateboard à Kim Jong-un.
14:43Il y a des passages extravagants.
14:44Et pourquoi on ne les voit pas ce film ?
14:46Parce que ça ne les intéresse pas.
14:47Non mais ce film il est où ?
14:48Parce qu'on me l'a volé.
14:49Mon producteur Anthony Dufour,
14:51qui va avoir un procès au mois de mai bientôt,
14:55dans quelques semaines,
14:56m'a volé mon film,
14:58sur lequel j'étais en train de monter.
15:01Et pour pouvoir utiliser 50 secondes de Gérard
15:05en train soi-disant de dire des horreurs sur une enfance
15:07qu'il n'a jamais fait,
15:08il a cassé le film,
15:10il a détruit le film,
15:12pour en fait produire à la place,
15:14parce qu'il a vu que Gérard avait des problèmes juridiques,
15:16un documentaire pour complément d'enquête.
15:19Donc en fait vous faites les valseuses.
15:21On vous vole les roches des valseuses.
15:23Et ensuite,
15:24on fait accroire à la population française
15:26que ce sont des dialogues réels et réalistes
15:29dans un documentaire.
15:30Ce n'est pas le cas.
15:32On vous vole des dialogues de fiction.
15:33Et vous étiez amis avec ce producteur, j'imagine, au départ ?
15:35Oui, parce que j'ai fait avec lui un film sur Calais
15:37qui s'est très bien passé.
15:39Il a payé les billets de Gérard à les miens
15:41pour aller à Pyongyang.
15:44Et on a des tractations contractuelles pendant deux ans.
15:47Et puis au dernier moment,
15:49en piétine, il ne veut plus que j'aille en salle de montage.
15:52J'ai compris pourquoi après.
15:53Il s'était réservé
15:55pour sortir une horreur sur Gérard
15:57et non pas le film en lui-même.
15:58Bon, Gérard Depardieu...
15:59Il y aura un procès bientôt, évidemment, parce que ça est grave.
16:01Surtout que je vous le redis en face, Pascal,
16:03parce qu'on est quand même sur Europe 1.
16:05On ne dit pas n'importe quoi.
16:06Gérard Depardieu n'a jamais dit ça sur La Fillette.
16:08Et vous savez que ça fait un an et demi
16:10qu'on réclame les rushs.
16:11Et tout ce qui se passe dans l'Ebay, etc.,
16:13c'est juste un écran de fumée
16:15parce qu'ils ne veulent toujours pas nous montrer les rushs.
16:18Et l'ARCOM est invisible.
16:19Et les rushs, bientôt,
16:20ils vont avoir une astreinte de 10 000 euros par jour.
16:22On va enfin pouvoir prouver
16:24que Gérard n'a jamais dit ça sur une enfant.
16:26C'est gravissime parce que France Télévisions est dans le coup.
16:29Bon, Gérard Depardieu, je disais que c'est un immense comédien,
16:31que pour le moment, il doit bénéficier
16:33de la présomption d'innocence pour le moins,
16:35et qu'effectivement, aujourd'hui,
16:37dans Libération,
16:39il est traité, insulté,
16:41avec ce titre, chacun...
16:43Je veux dire une chose, Pascal.
16:44On est à 2 millimètres d'une guerre mondiale.
16:46Vous avez ce matin fait une excellente émission
16:48sur des propos du vice-président des Etats-Unis.
16:50L'Europe est en crise.
16:51Il y a des guerres partout.
16:52En Ukraine, au Yémen.
16:54On va prendre le Groenland.
16:56Vous croyez que
16:58la presse sonore,
17:00en allant chercher des scènes
17:02de 2018,
17:04out of the blue,
17:06je ne suis pas en représentation électorale en ce moment,
17:08je sors un livre en alexandrin,
17:10quelle est cette presse
17:12qui se transforme en
17:14« Je suis partout » et en « Gringoire » à gauche ?
17:16Et je peux vous dire une chose,
17:18je crois que Libération s'est tirée une balle dans le pied,
17:20parce qu'il y a beaucoup de gens qui ne m'aiment pas,
17:22et j'ai été extrêmement choqué.
17:24Des ministres m'ont appelé,
17:26des éditorialistes m'ont appelé, vous m'avez appelé pour me dire
17:28qu'est-ce qui est en train de devenir Libération ?
17:30Mais ce n'est pas nouveau, effectivement,
17:32et moi j'ai souvent posé la question à Denis Oliven,
17:34qui dirige
17:36Libération, mais qui prend
17:38de la distance en disant qu'il n'est pas d'accord
17:40avec l'éditorialisation
17:42de ses propres journalistes.
17:44Vous avez pu en tout cas vous expliquer, je rappelle votre bouquin,
17:46Yann Moix, « Apnée Grasset »,
17:48« Séché Grasset ».
17:50Merci beaucoup Yann Moix,
17:52on est peut-être un peu en retard,
17:54et on va pouvoir écouter Laurent Tessier.
17:56A tout de suite.