Jeudi 20 février 2025, SMART PATRIMOINE reçoit Gérard Bekerman (Président, Afer) , Kelly Hebert (Directrice Générale France, BeLux et Responsable mondial du développement de l'offre durable, M&G; Investments) et Thomas Camart (Président, C-First)
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles mais l'émission qui décrypte également
00:15avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine, une
00:19émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur BeSmart4Change, sur les réseaux
00:23sociaux de BeSmart4Change et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:28les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord
00:32avec Investir Responsable, le rendez-vous dédié à l'investissement durable aux responsables
00:36de Smart Patrimoine et en l'occurrence nous nous demanderons quel est l'avenir de l'investissement
00:40durable alors que Donald Trump a été élu aux Etats-Unis et qu'il n'a pas caché son
00:47envie de reculer sur un certain nombre de sujets en matière d'investissement responsable,
00:52nous en parlerons dans un instant avec Kelly Hébert, directrice générale France Bellux
00:56mais aussi responsable mondiale du développement de l'offre durable chez M&G Investment, ce
01:01sera la première partie de l'émission. Nous enchaînerons ensuite avec un enjeu patrimoine
01:06consacré à l'assurance-vie et notamment au taux de l'affaire en 2024, nous aurons
01:12le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine en duplex Gérard Beckerman, président
01:17de l'affaire avec qui nous évoquerons la thématique assurance-vie vis-à-vis des
01:23investisseurs particuliers en 2024 et puis pour finir nous aurons le plaisir de recevoir
01:27dans l'œil de l'expert Thomas Camart, le président de Safe First sur le plateau de
01:31Smart Patrimoine avec qui nous ferons un point sur la stratégie en matière de produits
01:35structurés en 2025. On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:43Quel avenir pour l'investissement durable aux responsables dans les années à venir,
01:48c'est la thématique qui va nous animer aujourd'hui en lien notamment avec l'élection de Donald
01:52Trump aux Etats-Unis, qui est d'ailleurs sorti des accords de Paris quelques jours
01:57après son élection, qui ne cache pas son envie de relancer l'économie américaine
02:01en lien notamment avec l'industrie pétrolière. Qu'en est-il de l'investissement durable
02:07dans les prochains mois ou les prochaines années ? Une question que nous allons aborder
02:10aujourd'hui avec Kelly Hébert. Bonjour Kelly Hébert.
02:12Bonjour.
02:13Vous êtes directrice générale France mais aussi Belux et également responsable mondial
02:16du développement de l'offre durable chez M&G Investment. Peut-être une question très
02:21large pour commencer. Comment est-ce qu'on aborde ce début d'année en matière d'investissement
02:26durable avec autant de changements en si peu de temps, que ce soit en lien avec l'élection
02:30de Donald Trump aux Etats-Unis, qui effectivement donne plus que l'impression, montre qu'il
02:35a envie de reculer sur un certain nombre de sujets. Avant ça, des sociétés de gestion
02:39qui étaient sorties de l'Alliance Net Zéro en anticipation de la politique de Donald
02:43Trump. On a l'impression que l'investissement durable n'a plus le vent en poupe au niveau
02:47politique en tout cas.
02:48Oui, complètement. Et ça marque un gros recul et c'est clairement une mauvaise nouvelle,
02:56l'élection de Trump. Mais ça reste à nuancer. C'est-à-dire qu'en fait, ça va marquer un
03:05contre-temps et un ralentissement du développement des enjeux climatiques. En fait, si on regarde
03:14ce qui s'est passé notamment sous son premier mandat, finalement, il y a eu beaucoup d'initiatives
03:21qui ont pris jour entre 2016 et 2020. Dans ces grandes initiatives et qui touchent notamment
03:28l'industrie financière, il y a le Climate Action 100+, qui sont les plus gros investisseurs
03:34dans le monde, qui se regroupent autour des 100 plus gros émetteurs, donc principalement
03:40des industriels en termes d'émissions carbone, et qui font un travail d'engagement pour
03:44essayer de leur faire changer leur trajectoire carbone. Cette initiative a pris jour sous
03:51le premier mandat de Trump. Une deuxième initiative qui est aujourd'hui très utilisée
03:56par toutes les entreprises, notamment cotées en bourse, c'est le SBTI, le Science-Based
04:01Target, qui est le fait que les entreprises acceptent une vérification externe de réduction
04:07de leurs objectifs CO2. Ça a pris jour en 2015, mais beaucoup de sociétés, notamment
04:13américaines, ont accepté de jouer le jeu sous le premier mandat de Trump. Il y a un
04:18peu de provocation derrière tout ça, il faudra voir ce qui se passe réellement dans
04:22la pratique. Économiquement aussi, il y a eu des résultats très concrets pour la
04:29transition énergétique lors de son premier mandat. Son premier mandat, le solaire a été
04:34en très forte croissance, plus de 30%. L'éolien, c'est plus de 70% de croissance entre 2016
04:39et 2020, et les ventes de voitures électriques ont doublé sous son premier mandat. À l'heure
04:44actuelle, pour les voitures électriques, on ne se fait pas trop de soucis quand on
04:47voit l'un de ses plus proches soutiens. En revanche, sur l'éolien, il a quand même
04:51eu des paroles assez dures. Sur le fait de relancer l'industrie pétrolière avec son
04:57fameux « drill baby drill », là aussi, on comprend un peu la tendance. Et puis,
05:01Donald Trump, concrètement, est sorti des accords de Paris. Ça montre qu'il peut
05:06aller plus loin qu'il l'avait fait lors de son premier mandat aujourd'hui.
05:09C'est vrai. Si je reviens sur le « drill baby drill » qui terrifie un peu tout le
05:15monde, je viendrais le nuancer également avec le fait qu'on n'a pas un président
05:20qui va décider de l'offre mondiale du pétrole. Et très clairement, il va dépendre de la
05:27demande du pétrole et le prix du baril va dépendre de la demande mondiale. Donc, ce
05:32n'est pas Trump qui va décider tout seul sur ce sujet-là.
05:37Ce que vous dites, c'est qu'ils auront beau forer, s'il n'y a pas plus de demandes,
05:40ça ne servira pas à grand-chose. Et économiquement, globalement, ça n'aura pas de sens, c'est
05:44ça ?
05:45Exactement.
05:46Donc, il faut espérer que ça vienne d'ailleurs des Etats-Unis ?
05:47Oui. Et entre-temps, il faut regarder surtout… On a en face de nous un commerçant. Donc,
05:54il va regarder ce qui se passe économiquement. J'ai nuancé la trajectoire de Trump sur
06:00les enjeux climatiques par son premier mandat. Mais maintenant, si on s'intéresse à ce
06:03qui pourrait se passer sur ce deuxième mandat et jusqu'où il pourrait aller en termes
06:09de ralentissement sur ces sujets climatiques, encore une fois, la première chose à regarder,
06:15c'est l'IRA. C'est l'Inflation Reduction Act qui a été voté sous Biden en 2022 par
06:20les deux chambres. C'est un plan de 500 milliards pour booster les investissements
06:26en infrastructures et en technologies vertes. Si on regarde comment ce programme est déployé,
06:32c'est déjà des centaines de milliards d'investissements concrets, des créations
06:36d'infrastructures et d'emplois qui viennent déjà booster la croissance. Donc, revenir
06:42là-dessus, pour Trump, ça serait tuer des emplois et peut-être venir toucher à des
06:46points de croissance. Si ce plan, actuellement, a créé des emplois, principalement dans les
06:53États républicains. 80% des infrastructures qui ont été créées sous l'IRA sont dans
06:59des États républicains, avec notamment le Texas qui en a beaucoup profité et qui, je
07:04crois, a la moitié du parc éolien américain. Donc, pour Trump, l'enjeu est tout à fait
07:11politique lié à l'IRA. En plus, c'est inscrit dans le code fiscal américain pour
07:1610 ans. Il serait obligé de faire passer un vote à la Chambre, au Congrès, pour pouvoir
07:22revenir en arrière. Donc, en termes de probabilité, pas trop d'inquiétude.
07:27Ça, c'est pour, effectivement, l'IRA. Mais alors, sur d'autres thématiques, en
07:33fait, on a quand même l'impression, même si de nombreux experts nous disent, par exemple
07:38sur un autre sujet, sur les droits de douane, qu'il y a, effectivement, les déclarations,
07:42la négociation, puis la réalité et que, finalement, la réalité n'est pas si différente
07:45de celle qui était avant le début des déclarations. Mais quand même, ça donne un contexte, ça
07:49donne un cadre pour des professionnels de l'investissement sur les entreprises à choisir,
07:54sur celles qui vont potentiellement bénéficier ou non de décisions politiques, qui changent
07:58un petit peu la donne. Oui, absolument. Ce qu'on va voir sous ce
08:02deuxième mandat, c'est clairement, notamment sur les sociétés américaines, potentiellement
08:06une volonté de moins travailler en collaboration. Donc, tout le travail d'engagement qui est
08:11fait par les gérants, notamment actifs, comme nous pouvons l'être chez MNJ Investment,
08:15on peut s'attendre à avoir des entreprises qui ont moins envie d'échanger avec nous
08:20de ce côté-là, qui refusent, par exemple, d'avoir une vérification externe de leur
08:25trajectoire carbone. Donc, de ce côté-là, on peut clairement s'attendre à un recul.
08:28Encore une fois, les sociétés américaines qui sont cotées, parce que c'est principalement
08:32elles qui seront concernées et qui pourront faire un peu de clientélisme avec Trump,
08:38ont une base d'investisseurs qui est mondiale. Et il va y avoir un vrai décalage avec les
08:44attentes qu'elles vont pouvoir retrouver de leurs investisseurs européens. En Europe,
08:49je pense qu'on a une chance de pouvoir marquer un leadership très clair sur le durable et
08:54on ne voit pour l'instant aucune société, aucun gouvernement qui va faire marche arrière
08:59sur l'EIG. Donc, le fait que les sociétés cotées aient une base très diversifiée
09:04d'investisseurs, ça devrait quand même limiter la capacité de certaines entreprises américaines
09:08à faire complètement marche arrière sur ces sujets-là. Et encore une fois, aux Etats-Unis,
09:13vous avez aussi des Etats qui ont marqué une différence très nette avec les volontés
09:19de Trump, comme la Californie.
09:21Ça veut dire que, si je comprends bien, au-delà du politique et au-delà de la déclaration
09:27politique, il y a une base quand même, il y a une tendance qui n'est pas remise en
09:30cause sur le durable, si on regarde à l'échelle mondiale, c'est ce que vous nous dites aujourd'hui ?
09:33Je pense que l'élan économique surpassera largement les ambitions politiques de Trump.
09:41Et encore une fois, Trump est élu pour 4 ans, la tendance de décarbonation est sur
09:46plusieurs décennies. Beaucoup de sociétés et de gouvernements ont des ambitions net
09:51zéro d'ici 2050. Donc, on va avoir un ralentissement sûrement pendant 4 ans, mais ça ne change
09:56pas la tendance très long terme qui est en place.
09:59Quel impact pour les investisseurs particuliers ? Est-ce qu'il faut regarder avec encore
10:03plus de précision leurs investissements ? Est-ce qu'il faut freiner un petit peu pendant
10:084 ans ? Est-ce qu'il faut au contraire redoubler d'engagement sur ces sujets pour contrebalancer
10:12la politique des États-Unis ?
10:13C'est une très bonne question. Le cadre gouvernemental sera très clairement moins important et
10:19moins solide, notamment sur les sociétés américaines. Donc, il va falloir doubler
10:24de vigilance et transférer la responsabilité complètement sur le privé et donc les entreprises.
10:29Et donc, ça va être un travail MNJ Investment, tous les gérants d'actifs, de bien communiquer
10:35le plus clairement possible, d'offrir de la mesurabilité sur ces sujets-là aussi
10:39pour pouvoir donner de la confiance aux investisseurs et notamment aux particuliers qui ont envie
10:43de, pour la grande majorité d'entre eux, juste de continuer cette trajectoire durable
10:51dans le temps.
10:52Donc, moralité, renseignez-vous plus que jamais quand vous faites de l'investissement
10:55durable puisqu'effectivement, le cadre politique ne fera pas tout en 2025, 2026 ou 2027.
11:00Non, et d'ailleurs, on le voit dans la pratique. Chez MNJ Investment, on a des stratégies
11:04sur les accords de Paris, des fonds actions, un fonds Europe, un fonds global et très
11:08clairement, depuis même l'élection de Trump, on n'a jamais eu autant de demandes
11:11sur ces stratégies-là. Alors, évidemment, elles fonctionnent en termes de performance,
11:16ça reste le nerf de la guerre, mais on n'a jamais eu autant de demandes de clients que
11:21ce soit des institutions publiques par des appels d'offres, nos partenaires bancaires
11:27assureurs. Donc, en Europe, je pense que la trajectoire durable, les enjeux climatiques
11:33restent très fortement inscrits dans la croissance future.
11:39Merci beaucoup, Kelly Hébert, de nous avoir accompagné dans Investir Responsable.
11:43Je rappelle que vous êtes directrice générale France, mais aussi BELUX et responsable mondial
11:47du développement de l'offre durable chez MNJ Investment.
11:49Merci beaucoup et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeux Patrimoine.
11:53Retour sur les stratégies d'assurance-vie en 2024. Quel a été l'engouement pour
12:03l'assurance-vie en matière de collecte ? Quelles ont été les performances, notamment
12:08en matière de fonds euros et en particulier la performance du fonds euro de l'affaire ?
12:15Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir en duplex Gérard Baeckerman, le président
12:19de l'affaire. Bonjour Gérard Baeckerman.
12:21Bonjour.
12:22Merci d'être avec nous à distance dans Smart Patrimoine, l'affaire qu'on ne présente
12:28plus, mais que je présente quand même rapidement, l'association d'épargnants avec 748 000
12:34adhérents, si je ne dis pas de bêtises, Gérard Baeckerman.
12:37Vous avez dévoilé il y a un mois à présent le taux de rendement de votre fonds en euros
12:41de 2,51% net de frais de gestion en progression par rapport à l'année dernière.
12:49Un mot peut-être sur, je rentre dans le vif du sujet tout de suite, sur la performance,
12:53mais un mot peut-être sur ce taux de rendement du fonds euro.
12:58On retrouve du coup de la performance sur les fonds euros sur les dernières années,
13:03Gérard Baeckerman ?
13:04À l'affaire, c'est certain.
13:05Vous savez, l'affaire a été pendant près d'un demi-siècle le leader, l'étendard
13:11en matière de rémunération des fonds en euros pour une seule raison, c'est ce que
13:15nous avions mis très peu de côté, on appelle ça la provision pour participation aux bénéfices,
13:23et que nous avions toujours distribué 100% des résultats.
13:27Donc, nous étions placés parmi les premiers, et souvent d'ailleurs le premier.
13:33Bon, on a eu une petite faiblesse ces derniers temps, qu'on est en train de vite rattraper
13:39pour redevenir dans le peloton de tête, donc les fonds en euros sont une épargne qui est
13:45bien rémunérée aujourd'hui, mais à l'affaire, on rémunère de manière, je dirais, naturelle.
13:52C'est très facile pour une compagnie d'assurance, que nous ne sommes pas, nous nous sommes plutôt
13:56une compagnie d'assurés, c'est très facile que de donner des photos, faux FAUX, c'est-à-dire
14:03on va puiser sur les réserves, on va réaliser des plus-values sur certains actifs.
14:09Nous, à l'affaire, c'est beaucoup plus naturel, on donne ce qu'on peut, on donne ce qu'on peut,
14:14et on donne tout ce qu'on peut.
14:17Donc nous sommes satisfaits de cette évolution du taux, puisqu'on est passé de 2,22 à 2,51.
14:25C'est une bonne performance.
14:27Un mot peut-être sur la collecte en 2024, de quel ordre a-t-elle été au sein de l'affaire ?
14:36Est-ce que les Français ont une fois encore été séduits par l'assurance vie, et plus particulièrement
14:41par les fonds euros, dans un contexte de hausse des taux, Gérard Bécartman ?
14:46Puisque vous parlez des Français, je crois que c'est beaucoup plus intéressant de s'intéresser
14:50à la collecte nationale.
14:51D'abord, notre collecte, elle est bonne, mais il y a deux manières de voir la collecte.
14:55Il y a soit la collecte en termes humains, le nombre de femmes, d'hommes, de jeunes qui ont adhéré.
15:02Sachez que tous les quarts d'heure, un Français adhère à l'affaire.
15:05Et puis il y a la collecte en termes de milliards d'euros.
15:09Là aussi, nous sommes sur la bonne pente.
15:13Et au niveau national, c'est très intéressant ce qui se passe.
15:16Nous avons un encours d'assurance vie qui dépasse dorénavant 1900 milliards d'euros.
15:241900 milliards d'euros, c'est les 4-5e de notre PIB, et donc de notre dette publique.
15:35Donc c'est un encours extrêmement important qui signifie quoi ?
15:40Qui signifie que cet argent qui est en assurance vie, qui est le fruit de notre travail,
15:46qui est le fruit d'un revenu qui n'est pas consommé,
15:51eh bien, il doit être respecté par les élus de la République
15:55et l'affaire entend maintenir le cap en matière de défense du statut juridique fiscal de l'assurance vie.
16:04On va en reparler.
16:06Et la bonne nouvelle cette année, c'est que les entrées sont très largement supérieures aux sorties.
16:14Les sorties, c'est quoi ?
16:15Ce sont des retraits pour faire face à toutes sortes d'aléas de la vie,
16:21la santé, l'éducation, les enfants, les impôts, la retraite.
16:25Eh bien, une fois qu'on a fait la somme de toutes ces sorties,
16:29nous avons un excédent qui doit être d'une trentaine de milliards d'euros en 2024,
16:36soit de très bons résultats pour l'ensemble de l'assurance vie française.
16:42De très bons résultats pour l'ensemble de l'assurance vie française.
16:44L'affaire en particulier qui renoue du coup avec des performances,
16:48vous nous l'avez dit, peut-être après un moment un tout petit peu plus compliqué.
16:51Qu'est-ce que ça nous dit pour 2025 en matière de stratégie d'investissement ?
16:56Est-ce que l'assurance vie, est-ce que le fonds en euros, de manière plus spécifique,
16:59continue à être porté, continue à être une solution d'investissement pour les Français ?
17:04Gérard Bécquerman.
17:06Vous savez, le fonds en euros, nous l'avons défendu, bec et rongle,
17:12à un moment, il y a 4-5 ans, où de grandes compagnies d'assurance boudaient le fonds en euros
17:20et mettaient l'accent presque exclusivement sur les unités de compte,
17:25c'est-à-dire sur des opportunités financières dont le risque est supporté par les épargnants.
17:31Pas nous. Pourquoi pas nous ?
17:33Parce que nous avons toujours estimé que le fonds en euros, qui apporte la garantie,
17:38la sécurité de l'épargne dans le temps, devait être promu, préservé et même développé.
17:46Et donc on a eu le courage, lorsque les taux n'arrêtaient pas de descendre,
17:50Souvenez-vous, il y a une époque où les taux étaient même négatifs,
17:53quand on achetait des emprunts allemands, des Bund, on pouvait les acquérir à moins quelque chose.
18:00Donc les taux avaient convergé en dessous de zéro.
18:04Et malgré ça, l'affaire avait un message. Et ce message, c'était la confiance.
18:11Nous avions toujours eu confiance dans les fonds en euros et l'histoire, aujourd'hui, nous donne raison.
18:20Un mot peut-être du PER. L'affaire propose un plan épargne-retraite depuis moins longtemps, depuis 2020.
18:30Mais comment avez-vous vécu cette année 2024 sur le plan épargne-retraite, Gérard Beckerman ?
18:38Pour la première fois de son histoire, on a commencé à développer le R de l'affaire, c'est-à-dire la retraite.
18:47Les produits retraite et en particulier le PER. Nous y croyons.
18:51Et je vous fais un aveu, j'ai le sentiment qu'on y croit un peu plus que certains députés
18:57qui commencent à s'attaquer au statut juridique du PER. On pourra en reparler.
19:03Mais l'affaire est là pour s'opposer à toutes ces initiatives.
19:08On y croit. On part de zéro. Plusieurs milliers de souscripteurs ont été enregistrés en 2024.
19:18La croissance est très forte et nous sommes sur la bonne pente.
19:22C'est un complément, évidemment, comme nous partions de zéro.
19:26Ce n'est pas le grand paquebot à l'affaire. Nous avons un fonds général de 43 milliards d'euros.
19:34Nous n'en sommes pas là avec le PER. Et puis nous voulons aussi diversifier l'offre en assurance-vie.
19:40On vient de créer, c'est très bien de parler du PER, mais il ne faut pas oublier ce qu'on vient de créer.
19:48On vient de créer un nouveau contrat, Affaire Génération, qui s'adresse aux jeunes.
19:54Qui s'adresse aux jeunes qui vont prendre l'engagement de rester fidèles.
19:59C'est beau la fidélité. C'est beau et c'est même bon quand on a une prime à la fidélité au-delà d'huit ans.
20:09Et qu'est-ce qu'on va dire à tous ces jeunes qui ont entre 25 et un peu plus, 50 ans, 55 ans ?
20:15Nous allons leur dire, écoutez, comme de toute façon lorsque vous rentrez à l'affaire,
20:21il y a très peu de rachats totaux quand on est à l'affaire, on y reste.
20:28La durée moyenne de détention du contrat, elle est supérieure à 21 ans.
20:32Et là, avec Affaire Génération, nous disons, OK.
20:36Un mot peut-être, pardon Gérard Beckerman, mais alors effectivement,
20:40on a beaucoup parlé d'Affaire Génération dans cette émission déjà.
20:44Peut-être un mot sur le statut fiscal de l'assurance-vie ou sur le statut du PER.
20:48Alors vous nous avez mentionné les deux et on sent qu'à l'affaire,
20:52on s'estimait qu'il y a besoin de défendre ces fonctionnements
20:56qui semblent quand même intégrés et acquis pour un certain nombre de Français.
21:00Oui, il y a, vous savez, c'est l'assurance-vie en général qui représente, j'allais dire, une proie.
21:08Une proie pour tous ces élus de la République.
21:12Eh bien, nous allons tenter de nous y opposer comme nous l'avons toujours fait
21:18et comme nous l'avons toujours réussi d'ailleurs.
21:20Alors s'agissant du PER, je sais qu'il y a certains amendements
21:26et parfois l'initiative vient aussi de l'exécutif visant à interdire la souscription,
21:36notamment pour les mineurs.
21:38Donc ce n'est pas une bonne idée, surtout qu'on s'intéresse aux jeunes
21:43et que quand on est mineur aujourd'hui, on ne le sera pas pour l'éternité
21:47et on ne le sera pas au moment précis où nous aurons besoin de profiter de toute cette épargne.
21:54Donc nous disons, tant à l'exécutif qu'aux députés et aux sénateurs,
21:59vous avez voulu un produit retraite qui s'appelle le PER, il marche bien, c'est un bon produit,
22:07il séduit les épargnants, il ne faut pas les tromper en changeant de code de la route.
22:13C'est comme si vous disiez aux automobilistes, maintenant vous allez pouvoir franchir les lignes blanches,
22:19maintenant vous allez vous arrêter au vert et vous allez pouvoir passer au rouge.
22:23Il faut la stabilité des règles et c'est un message que l'affaire entend défendre partout.
22:31Merci beaucoup Gérard Beckerman de nous avoir accompagné dans l'émission Smart Patrimoine
22:37pour évoquer l'assurance-vie, le PER, mais aussi l'assurance-vie pour les plus jeunes,
22:41avec notamment l'affaire Génération.
22:44Merci à vous, je rappelle que vous êtes le président de l'affaire
22:47et quant à nous on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
22:54Quelle allocation d'actifs en 2025 avec un focus notamment sur les produits structurés ?
22:59Voilà le sujet qui va à présent nous animer dans l'œil de l'expert.
23:02Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Thomas Camard.
23:06Bonjour Thomas Camard.
23:07Bonjour Nicolas, ravi d'être parmi vous.
23:08Merci d'être avec nous, vous êtes le président de Saferst.
23:11On peut peut-être commencer par rappeler ce qu'est Saferst rapidement Thomas Camard.
23:15Alors Saferst est un nouveau broker, entre guillemets, mais pas un broker de plus.
23:20C'est un broker que nous venons de créer, qui fait suite au développement et à la croissance du club et des patrimoines privés
23:27avec mes associés Maurice Julliard et Alain Kiligny.
23:29Broker en produits structurés.
23:31Broker en produits structurés avec un ADN un petit peu à part.
23:34Nous sommes 100% indépendants et nous avons un driver principal, c'est la victoire client.
23:39Et alors justement, dans ce contexte de marché de début 2025, qu'est-ce que vous regardez ?
23:47Qu'est-ce qui vous alerte ?
23:48Quelles questions vous vous posez pour mettre en place une stratégie d'allocation d'actifs en matière de produits structurés ?
23:54Alors on a eu une fin d'année 2024 qui a été quand même très dynamique et début 2025 qui est vraiment dans la continuité.
24:01Donc nous, ce qu'on regarde aujourd'hui, c'est aussi ce que nous demandent nos cabinets et les clients finaux qui demandent aux cabinets.
24:08C'est effectivement le retour vers les produits à capital garanti notamment.
24:12On a une demande assez importante.
24:14Parce que ça, il y en a toujours en ce moment, donc pourquoi ne pas en bénéficier ?
24:17Le contexte de taux fait qu'on a quand même un attrait sur ce type de produit.
24:21Alors nous, ce n'est pas notre cœur de gamme puisque nous, on est quand même plutôt sur du produit indiciel.
24:26Mais pour autant, on pense qu'aujourd'hui, on a la chance de pouvoir inscrire ces produits dans une allocation.
24:30Parce que nous, ce qui va vraiment être important, c'est d'avoir une allocation qui soit stratégique en fonction du profil et des objectifs clients.
24:38Donc effectivement, balayer un peu le spectre de l'ensemble du SRRI qui va de 1 à 7, c'est super important.
24:44Donc pour nous, on ne se refuse pas du tout à mettre du capital garanti, notamment en arbitrage ou en conquête.
24:49C'est-à-dire qu'effectivement, aujourd'hui, si on prend une 2024, je crois que c'est 146 milliards de collecte sur l'assurance vie.
24:57Ça laisse de la place pour réaliser des arbitrages, notamment de par les offres bonifiées en fonds euros que proposent les assureurs.
25:04Donc voilà, c'est vrai que pour un investisseur prudent qui n'est pas trop initié encore sur les produits structurés,
25:10ça peut être une vraie alternative de partir sur ce type de produit.
25:12Pour autant, nous, ce qu'on va regarder, c'est aussi l'ensemble du spectre du SRRI, comme je vous disais.
25:17Ça, c'est la première étape. Mais ensuite, il y a d'autres stratégies.
25:20Et alors là, est-ce que vous regardez des indices en particulier, des thématiques en particulier ?
25:24Alors bien sûr, on est très attentifs à deux zones, que sont les zones US et Europe.
25:30Et bien sûr, la thématique techno sur la zone US, on regarde très attentivement.
25:34C'est vrai qu'on a eu une forte demande de la part des clients finaux auprès des cabinets.
25:38Maintenant, nous, on est très attentifs. Pourquoi ? Parce qu'on est dans un marché qui est déjà fortement valorisé.
25:43Et qu'il faut qu'on reste plutôt pertinent sur le sujet.
25:47Donc effectivement, on va regarder la techno, on regarde les financières, on regarde l'énergie, évidemment, du côté de la zone US.
25:53Mais encore une fois, dans un marché qui a été fortement valorisé.
25:56On a eu un petit rattrapage du côté de la zone euro en ce début d'année. Pourquoi ?
26:00Parce qu'on a sous-performé en 2024, spécifiquement en fin d'année 2024.
26:04Et ça, c'est le rattrapage de la zone euro, comme on peut l'entendre de la part de certains experts boursiers.
26:10C'est une thématique produit structuré également ?
26:12Sur les indices, effectivement, on a quand même des champions en Europe.
26:15Donc nous, on est très attentifs à regarder si les analystes font consensus sur le fait qu'ils auront un retour plutôt périn sur les actions européennes.
26:24Pourquoi ? Parce que ça nous permettrait pourquoi pas de retourner sur des thématiques type le luxe.
26:29Pourquoi pas l'automobile si on avait un allègement des réglementations ?
26:33Parce qu'aujourd'hui, ça a été un secteur très chahuté. Mais on n'est pas encore, à mon avis, favorables à un retour périn sur cette thématique-là.
26:40Et puis nous, on essaie aussi de créer des indices qui vont couvrir l'ensemble de la zone et sur l'ensemble des thématiques.
26:46Des indices qui sont des transatlantiques où on va prendre les meilleurs, nos champions US et les champions européens.
26:51Ça veut dire qu'on peut aller vraiment sur tout type d'actifs avec les produits structurés ?
26:54On est vraiment tout terrain sur ce type de véhicules ?
26:57Exactement. Le produit structuré, c'est vraiment une classe d'actifs qui est à part et qui connaît un dynamisme incroyable.
27:04Je crois qu'en discutant avec mes confrères, on est aux alentours de 54 milliards d'euros de collecte en 2024.
27:10Donc c'est une progression incroyable. Mais pourquoi ? Parce que ça répond à une problématique, à un objectif de nos clients.
27:16C'est aujourd'hui, je veux aller chercher de la rémunération qui va au-delà de l'actif, du taux sans risque.
27:22Je veux bien rémunérer ma prime de risque, mais pour autant, je veux me sécuriser sur des scénarios extrêmes que je n'aurais pas envisagé.
27:30Mais que nous, on envisage pour eux.
27:32Donc en gros, le produit structuré, c'est aller chercher de la volatilité qui rémunère.
27:36Donc c'est bien notre 7 quoi de transmission sur les marchés, c'est la volatilité.
27:40Puisqu'il ne faut pas oublier que dans un produit structuré, on est vendeur d'options.
27:43Et que quand on est vendeur d'options, c'est la volatilité qui paye.
27:47Et donc, je veux bien prendre ce risque et qu'il soit payé.
27:49Mais je veux me rémunérer contre une baisse des marchés de 50%.
27:52Je veux rajouter des mécanismes qui vont me protéger et être payé en fonction de ça.
27:57Merci beaucoup Thomas Camard de nous avoir accompagné dans l'œil de l'expert.
28:01Je rappelle que vous êtes président de CFIRST, merci beaucoup.
28:03Je vous en prie, merci à vous.
28:04Et quant à nous, on se retrouve très vite sur Be Smart For Change.