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Mercredi 19 février 2025, SMART PATRIMOINE reçoit Guillaume Cousseran (Administrateur, France Invest) , Antoine Fraysse-Soulier (Responsable de l'analyse de Marchés, eToro France) , Sébastien Roca (directeur général, Cedrus & Partners) et Xavier Gérard (Président, Gérant associé, Optigestion)

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles mais l'émission qui décrypte également
00:15avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine, une
00:19émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bsmart4Change, sur les réseaux
00:23sociaux de Bsmart4Change et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:27les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous commencerons avec l'écho
00:32des cryptos, une catégorie dans laquelle nous nous demanderons quel est le bilan que
00:36l'on peut faire vis-à-vis des ETF cryptos qui ont été lancés début 2024, nous en
00:41parlerons dans un instant avec Antoine Fraisse-Soulier, responsable de l'analyse des marchés chez
00:47Itoro, quel bilan peut-on faire de ces ETF cryptos et quel intérêt pour l'investisseur
00:52particulier de se positionner sur des ETF cryptos, ce sera la première partie de cette
00:56émission. Nous enchaînerons ensuite avec enjeux patrimoine, un enjeu patrimoine consacré
01:01à l'investissement dans le non coté pour les particuliers, à la lumière d'une étude
01:05publiée en début d'année par l'AMF qui met notamment en avant des performances disparates
01:12en matière d'investissement non coté et parfois un poids des frais selon certains
01:16véhicules d'investissement. Lorsque l'on parle des particuliers, nous en parlerons
01:20avec Guillaume Cousserand, administrateur de France Invest mais aussi avec Sébastien
01:23Broca, directeur général de Cedrus & Partners. Et puis enfin, dans la dernière partie de
01:28l'émission, dans l'œil de l'expert, nous reviendrons sur les différentes manières
01:31d'investir sur la thématique intelligence artificielle avec Xavier Gérard, président
01:36et gérant associé de OptiGestion. On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:45Quel bilan pour cette première année des ETF cryptos lancés aux Etats-Unis, acceptés
01:51par la SEC, il y a à peu près un an, en début d'année 2024. Voilà la question
01:58qui va nous animer aujourd'hui dans l'éco des cryptos. Et pour en parler, nous avons
02:01le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Antoine Fraisse-Soulier.
02:05Bonjour Antoine Fraisse-Soulier.
02:06Bonjour Nicolas.
02:07Vous êtes responsable de l'analyse des marchés chez eToro. Et alors, je le disais
02:11en introduction, il y a un an, on a vu cette possibilité pour les ETF cryptos d'être
02:18lancés et on a vu d'ailleurs un certain nombre de grands noms de la finance traditionnelle
02:21lancer leurs ETF cryptos. Janvier, février même 2025, quel bilan peut-on tirer de cette
02:27première année ? D'abord peut-être en tant que l'appétence des investisseurs
02:31et puis peut-être en volume ou en valeur également ?
02:33Oui, alors effectivement, c'était janvier 2024 comme on l'avait dit, on a eu le lancement
02:39des premiers ETF cryptos aux Etats-Unis. Il faut bien faire la différence. On avait
02:43déjà eu des ETF cryptos au Canada en 2021 mais effectivement l'engouement a pris aux
02:47Etats-Unis puisqu'évidemment on a quand même un réservoir d'investisseurs énorme.
02:53Et au bout d'un an, on peut dire que l'appétence a été assez importante puisqu'aujourd'hui
02:57les encours des ETF cryptos aux Etats-Unis, c'est plus de 110 milliards de dollars d'encours
03:03et le premier ETF crypto, c'est l'ETF de BlackRock, l'iShares, Bitcoin. C'est 56 milliards
03:13d'encours. BlackRock a à peu près la moitié des encours des ETF cryptos. Ensuite, on va
03:20retrouver Fidelity qui est le numéro 2 à 20 milliards et Grayscale aussi qui est à
03:2420 milliards. Mais en tout, il y a 11 émetteurs d'ETF Bitcoin et on peut dire que c'est
03:31un franc succès pour plusieurs raisons évidemment mais l'engouement est bel et bien là.
03:38On parle d'ETF Bitcoin essentiellement parce qu'il y a d'autres ETF cryptos qui ont été
03:43lancés mais aujourd'hui, le cœur de l'investissement, c'est l'ETF Bitcoin.
03:47Oui, tout à fait. Il n'y a qu'un seul autre ETF crypto, c'est l'ETF Ethereum qui a été
03:51lancé. Pour le coup, l'engouement est beaucoup moindre mais c'est vraiment l'ETF Bitcoin.
03:57C'est vraiment celui-ci qui est le plus plébiscité par les Américains.
04:04Comment on explique cet attrait pour ces ETF cryptos ? Ceux qui voulaient investir en
04:11crypto avaient déjà investi en crypto avant. Ils n'avaient pas forcément attendu les ETF
04:14Bitcoin pour se lancer et pourtant, on sent que quand il y a un pont entre finances traditionnelles
04:19et cryptos actifs ou notamment Bitcoin, il y a une demande des investisseurs. Comment
04:24est-ce qu'on l'explique ?
04:25Effectivement, pour plusieurs raisons. C'est-à-dire que les ETF offrent plusieurs avantages,
04:32notamment une accessibilité peut-être un peu plus simple puisqu'un ETF, il faut rappeler
04:37ce que c'est, c'est un fonds indiciel coté. C'est une cotation comme une action. C'est
04:43assez simple à acheter. Contrairement à une crypto où il faut aller sur une blockchain
04:46ou un broker un petit peu compliqué pour le commun des mortels. Ensuite, il y a la
04:52sécurité. Effectivement, lorsque vous achetez un ETF, c'est un marché régulier, réglementé
04:58et vous n'avez pas besoin de stocker vos cryptos sur une clé privée où vous pouvez
05:04avoir le fameux wallet qui peut être numérique ou en physique. Mais si vous perdez cette
05:11clé où on vous vole vos données, vous n'avez plus vos cryptos. Là, vous avez l'ETF
05:16qui est sur un marché sécurisé. Il y a le côté réglementé qui rassure.
05:23C'est un produit financier réglementé, même s'il est adossé à Bitcoin.
05:30Oui, tout à fait. C'est exactement ça. C'est émis sur le Chicago Mercantile Exchange,
05:35le CME. C'est cette place de cotation qui émet les ETF Bitcoin. Ce n'est pas coté
05:43en continu parce que les crypto-monnaies sont cotées 24 heures sur 24, 7 jours sur
05:477, ce qui peut créer aussi de la volatilité. Et là, pour le coup, c'est des marchés
05:52qui ferment à des heures précises et il y a aussi moins de volatilité peut-être
05:56sur les ETF Bitcoin. Et le dernier point, et pas des moindres, c'est que vous pouvez
06:01intégrer ce produit ETF dans des comptes. Aux Etats-Unis, ça va être comme type PEA,
06:10mais aux Etats-Unis, c'est équivalent au PEA. Vous pouvez entrer ça dans des plans
06:15de retraite et c'est ce que font les Américains. Ils sont en train d'institutionnaliser finalement
06:19l'intégration du Bitcoin via ces ETF dans des comptes qui sont, comme on dirait en France,
06:27donc « bon père de famille ».
06:30Là, on parle essentiellement des Etats-Unis parce qu'aujourd'hui, l'investisseur
06:33français ne peut pas investir dans des ETF cryptos sur le sol français.
06:36Voilà, exactement. En Europe, on n'a pas la possibilité d'investir dans des ETF
06:44cryptos. Ce n'est pas autorisé. Il n'y a que les professionnels de la finance qui
06:50peuvent, donc c'est les sociétés de gestion qui peuvent acheter des ETF cryptos. Mais
06:54l'engouement est beaucoup moindre évidemment qu'aux Etats-Unis. Donc en France, on ne
06:58peut pas acheter des ETF cryptos.
07:00Dernier sujet, Antoine Fressoulier, en lien avec ces ETF Bitcoin, depuis l'élection
07:07de Donald Trump ou en tout cas depuis que l'on sait que Donald Trump va être président
07:11des Etats-Unis, le Bitcoin s'en félicite, le marché des cryptos s'en félicite mais
07:17surtout Bitcoin. Comment investir en 2025, mettons en 2025, via des ETF Bitcoin dans
07:26un contexte peut-être un peu plus porteur aux Etats-Unis pour le marché crypto ?
07:30C'est vrai que quand on regarde l'évolution du cours du Bitcoin, on a quand même une
07:34évolution qui est assez impressionnante puisque le Bitcoin valait encore 25 000 dollars début
07:40janvier 2024, il y a un an, et ça vaut 100 000 donc c'est quand même une performance
07:45qui est assez impressionnante.
07:46En un an.
07:47En un an. Et qu'est-ce qui pourrait finalement augmenter, enfin poursuivre cette trajectoire
07:53de hausse, c'est qu'effectivement le prochain step dont on parle, c'est que le Bitcoin
07:58devient une réserve nationale de valeur aux Etats-Unis, c'est-à-dire que potentiellement
08:02par exemple la réserve fédérale américaine ou le trésor pourraient acheter du Bitcoin
08:07pour les mettre dans ces réserves, donc on se demande comment, ils pourraient y mettre
08:11de la dette par exemple ou vendre des réserves stratégiques d'or, donc ça c'est en pourparler.
08:16Et ça c'est plausible ?
08:17Ça c'est tout à fait plausible, avec Donald Trump au pouvoir, il a nommé une taxe forte
08:23d'ailleurs pour arriver à ces fins-là, donc ça va prendre probablement du temps
08:28évidemment, mais on pourrait arriver à cela, donc effectivement si ça s'est voté, ça
08:33pourrait permettre au Bitcoin de poursuivre sa trajectoire à la hausse.
08:36Dans un pays qui n'était pas si enclin au crypto-monnaie que ça, il y a encore un an ou deux,
08:41donc ça fait un changement, un petit peu de parallèle.
08:43Ou même il y a encore trois mois, mais effectivement on voit que d'ailleurs le changement, c'est
08:50le président de l'ASSEC, c'est le gendarme de la bourse américain, il a démissionné
08:54et finalement c'est un pro-crypto, Paul Atkins, qui est de nouveau président de l'ASSEC,
08:59donc on voit que les choses bougent au plus haut niveau.
09:04Merci beaucoup Antoine Fressoullier de nous avoir accompagné dans la première partie
09:07de Smart Patrimoine, je rappelle que vous êtes responsable de l'analyse des marchés
09:10chez eToro, merci beaucoup.
09:11Merci.
09:12Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
09:18Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine, nous allons tenter de comprendre
09:21ensemble quelle stratégie mettre en place lorsque l'on veut investir dans le non-coté
09:25à la lumière d'une étude menée par l'AMF justement sur les performances des fonds non-cotés
09:32à destination des particuliers.
09:34Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir deux experts du sujet sur le plateau de Smart Patrimoine.
09:38Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Sébastien Roca.
09:41Bonjour Sébastien Roca.
09:42Bonjour.
09:43Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine, vous êtes directeur général de Cedrus & Partners
09:46et à vos côtés nous avons le plaisir d'accueillir également Guillaume Cousserand.
09:49Bonjour Guillaume Cousserand.
09:50Bonjour.
09:51Vous êtes administrateur de France Invest.
09:53Alors on va commencer avec vous Guillaume Cousserand, peut-être un mot sur l'étude
09:56de l'AMF, une étude qui se veut exhaustive hors fonds immobiliers, précisons-le tout de suite.
10:02Sur ces fonds qui investissent dans le non-coté à destination des particuliers.
10:08On retrouve des FIP, des FCPI, mais aussi des fonds actions ouverts à des clients non-professionnels.
10:12Et alors si on doit retenir deux choses de cette étude, mais peut-être que vous avez retenu autre chose,
10:17c'est notamment un niveau de performance qui n'est pas forcément équivalent à celui qu'on pouvait connaître
10:22vis-à-vis de fonds professionnels dans les dernières années.
10:25Ce qui peut-être peut lever une certaine confusion qu'ont pu faire un certain nombre de professionnels
10:32de l'investissement entre les performances du Private Equity destinées à des professionnels
10:37et les performances du Private Equity destinées à des non-professionnels.
10:40Et il y a également un autre élément dans l'étude dont on parlera peut-être également avec vous Sébastien Rocca,
10:44qui est le niveau de frais d'un certain nombre de véhicules qui permettent d'investir dans le Private Equity
10:47qui viennent grever un petit peu la performance.
10:50Mais tout d'abord Guillaume Cousserand, première question.
10:52En termes de performance au global, on se rend compte qu'on n'est pas aux alentours des 15%
10:58comme on avait pu l'entendre il y a quelques années quand on regardait les historiques dédiés aux professionnels pour le coup.
11:04Alors je crois qu'il y a quelques petits rappels quand même à faire sur exactement de quels fonds on parle,
11:09en particulier dans l'étude de l'AMF, qui tout d'abord adresse à la fois les fonds de non-cotés
11:15qui ont été proposés à la clientèle privée depuis la loi PAC, depuis que c'est devenu possible par la réglementation française.
11:21Mais aussi les fonds de défiscalisation ou fonds fiscaux, FIP, FCPI, qui existent depuis une vingtaine d'années.
11:27Les fameux fonds ISF dont on parlait il y a une dizaine d'années.
11:30Ils n'ont pas la même structure, on ne parle pas de la même chose.
11:33Donc déjà je pense qu'il faut faire une première distinction entre fonds fiscaux et les vrais fonds de non-cotés
11:38qui sont disponibles depuis 3-4 ans aujourd'hui en France et dont l'étude montre d'ailleurs qu'ils n'ont pas du tout la même performance.
11:43Bien sûr, on est plutôt d'ailleurs sur des taux de rendement médian négatifs
11:47pour ce que vous appelez les fonds fiscaux qui sont donc les FIP et les FCPI, si je ne dis pas de bêtises.
11:50Avec des taux de rendement pour des fonds actions ouverts à des clients non professionnels, on parle de taux de rendement médian.
11:56Alors à 5 ans on est à 5,2% et à 10 ans on est à 6,2% exactement.
12:00Voilà, mais après il faut voir aussi exactement de quoi on parle.
12:04Les sous-jacents entre les fonds professionnels que vous mentionnez tout à l'heure et ces fonds de non-cotés ne sont pas les mêmes.
12:09D'ailleurs j'insiste bien, ce sont des fonds de non-cotés qui sont offerts aujourd'hui aux clients privés
12:13où vous avez du capital d'investissement, de la dette privée, de l'infrastructure, des fonds de fonds, du co-investissement.
12:19Alors que les fonds réservés aux professionnels sont des fonds purs, en général, de capital d'investissement uniquement.
12:24D'accord, donc quels sont ?
12:25Les sous-jacents ne sont pas les mêmes. On a que des actions d'un côté et un panier, je dirais, d'autres instruments offerts aujourd'hui aux particuliers.
12:33Et puis ensuite la structure n'est pas la même.
12:35Vous avez d'un côté pour les professionnels des fonds optimisés, sans liquidité, fermés, avec des appels de fonds progressifs, des distributions.
12:42Alors que pour l'essentiel aujourd'hui, pour les clients privés, vous avez des fonds evergreen
12:46qui sont des fonds semi-liquides avec une poche de liquidité qui vient diluer la performance.
12:51Ce n'est pas d'appel de fonds, pas de distribution, donc ce n'est pas du tout la même structuration.
12:55C'était justement une de mes questions avant de passer la parole à Sébastien Roca.
12:58Est-ce que lorsque l'on veut apporter de la liquidité dans un actif illiquide, il faut s'attendre à ce que la performance diminue mécaniquement ?
13:05Surtout quand le régulateur, l'AMF, vous impose d'avoir une poche minimum de liquidité, de trésorerie,
13:10qui travaille, comme vous le savez, à des taux plutôt faibles, donc vient diluer la performance.
13:15Mais finalement, la liquidité a un prix qui s'illustre par cette petite dilution de performance.
13:21Mais après, une fois de plus, il faut regarder la structuration de chaque produit, chaque véhicule, pour comprendre quelle est l'espérance de rendement.
13:28Sébastien Roca, je suis allé directement sur le sujet performance avec Guillaume Cousserand.
13:31Je voudrais revenir un tout petit peu en arrière avec vous.
13:35Si l'AMF s'intéresse au fond non coté à destination des particuliers, c'est parce qu'on sent un engouement quand même assez conséquent des particuliers,
13:42mais aussi des intermédiaires ou des professionnels d'investissement.
13:45Pour ce type d'investissement, cette étude, qu'est-ce qu'elle évoque pour vous chez Cedrus & Partners ?
13:52Effectivement, on voit qu'il y a de la performance quand même.
13:54On voit par contre qu'il faut savoir où on met les pieds, y aller parfois avec un petit peu de prudence, ne pas y aller de manière complètement aveuglée.
14:00C'est sûr. C'est ce que disait Guillaume.
14:02C'est vrai que depuis 2015, quand il y a eu la loi Macron qui a autorisé des produits de prêt equity dans l'assurance vie,
14:09ensuite il y a eu la loi PAC, puis la loi Industrie Verte l'année dernière, ça aide.
14:13C'est un engouement aussi pour la classe d'actifs.
14:16On peut voir dans l'étude le stock de non coté détenu par les clients qui sont non professionnels.
14:23C'est à la fois les fonds fiscaux, mais aussi les nouveaux produits.
14:25Il y a à peu près 19 milliards d'euros de stock.
14:27Par contre, pour l'assurance vie, depuis 2017, il y avait seulement 600 millions d'euros de stock.
14:34Aujourd'hui, on est à 7 milliards.
14:35Ça a fait x10 en 7 ans, mais ça n'a pas été linéaire.
14:38C'est en train de s'accélérer, justement, par l'État qui met ça en place.
14:43Ce qu'on peut voir pour les particuliers, c'est qu'effectivement, il y a énormément de disparités de performances.
14:50Il faut être capable d'analyser différents produits.
14:54Aujourd'hui, il y a beaucoup de gestions qui ont fait pas mal d'innovations,
14:58parce qu'il faut avoir des supports d'investissement qui sont disponibles et aussi référencés au sein de l'assurance vie française.
15:04Maintenant, c'est beaucoup plus disponible.
15:06Les réseaux de distribution sont davantage prêts.
15:08Les réseaux bancaires, les conseillères de gestion de patrimoine connaissent la classe d'actifs.
15:12Il faut continuer à faire de la pédagogie.
15:14C'est pour ça que c'est important que France Invest vienne le faire,
15:17parce qu'il y a beaucoup de choses différentes dans le non-côté.
15:21On parle de private equity, de dettes privées, d'infrastructures.
15:24Par rapport au contexte de marché, quelle est la bonne classe d'actifs au bon moment ?
15:29Pour les particuliers, il faut aussi être capable de choisir le bon support au bon moment.
15:34Chez Cedrus, notre recommandation, c'est plutôt de dire…
15:37C'est ça, comment on fait quand on a conscience qu'il faut aller regarder un peu plus dans le détail,
15:42dans une classe d'actifs qui est très large et avec des réalités bien différentes ?
15:47Comment on met en place une stratégie ? Quelles sont les questions qu'on se pose ?
15:50Déjà, il faut être capable d'analyser les supports d'investissement.
15:54Le marché du non-côté, c'est un marché un peu plus opaque.
15:56Ce n'est pas comme les marchés côtés. L'accès à l'information est plus difficile.
16:00Analyser les fonds d'investissement, ça veut dire analyser le track record des gérants,
16:04analyser les performances qui ont été faites par les différentes transactions.
16:08Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir accès à cette information-là.
16:11Quand on investit en assurances-vie, on a accès à cette information-là ?
16:13C'est difficile pour les particuliers.
16:15C'est vrai qu'il vaut mieux déléguer ça à des professionnels
16:18qui vont faire l'allocation au travers d'un véhicule FCPR, qui peut être Evergreen,
16:23qui va faire l'allocation pour le client particulier,
16:25mais aussi pour le conseiller en gestion de patrimoine.
16:27Donc, faire l'allocation entre les différentes cases d'actifs
16:30et aussi déléguer à des professionnels qui vont être capables de trouver le bon gérant
16:33qui va être premier quartile.
16:35Parce que c'est vrai qu'il y a une grosse différence entre les premiers quartiles et la moyenne de marché.
16:39L'historique, c'est à peu près 5% d'écart.
16:41Sur un horizon de 10 ans, ça fait des écarts qui sont assez importants.
16:44Droits d'entrée, frais de gestion annuels sont aussi des éléments mis en avant par l'étude de l'AMF.
16:52On peut aller jusqu'à 2, voire 3% par an.
16:55Est-ce que ça vient aussi expliquer le fait que ça grève les performances
16:59comme sur d'autres types de produits financiers, mais là, en l'occurrence, sur le non-coté ?
17:05Il y a deux choses qui grèvent les performances.
17:07La première, c'est ce que disait Guillaume, c'est que pour les clients professionnels,
17:12c'est des appels de capitaux progressifs.
17:14Déjà, si on met un seul appel de capital, ça veut dire qu'il va y avoir une poche de cash.
17:18Ça, ça va venir gréver la performance.
17:19Pour un petit exemple de comparaison…
17:21Ça veut dire que laisser aux particuliers la possibilité de pouvoir retirer l'intégralité de son capital quand ils le souhaitent.
17:26Ce sont des valorisations qui sont souvent bimensuelles ou mensuelles.
17:29C'est toutes les deux semaines qu'il peut sortir.
17:31Mais en contrepartie, l'AMF demande d'avoir au moins 30% de liquidité dans le portefeuille.
17:34Aujourd'hui, on connaît les taux à 3%.
17:36Ça fait que 30% du portefeuille sont à 3%.
17:38Le reste, c'est du produit non-coté qui est à plus de 10%.
17:41En moyenne, ça fait des portefeuilles qui tournent à peu près à 8% de performance.
17:45Si on a un fonds pour les particuliers qui a appel de capitaux progressifs,
17:49ça va plutôt être autour de 10 à 12%.
17:50Donc, c'est vrai que s'il y a appel de capitaux progressifs, on optimise le TRI potentiel.
17:54Par contre, c'est vrai qu'il y a une structure de frais qui va être plus importante.
17:57Pourquoi ? Parce qu'un ticket dans un fonds institutionnel de private equity, c'est au moins 5 millions d'euros.
18:02Le particulier, il a quelques dizaines de milliers d'euros, peut-être centaines de milliers d'euros.
18:05Donc, il n'a pas accès à ça.
18:06Le fait d'encapsuler ces fonds professionnels et le rendre accessible au retail,
18:10ça demande un travail de structuration qui coûte de l'argent,
18:13mais aussi un travail d'animation des réseaux de distribution,
18:16que ce soit les assureurs, les CGP, les multifamilies office.
18:19Il faut aussi les rémunérer parce que c'est eux qui font le travail auprès du client final.
18:23Et donc, cette couche de frais supplémentaires vient réduire la performance finale.
18:26Mais en termes de performance nette, ça reste quand même assez intéressant.
18:29On parle entre 8% et 12%, ce qui est plutôt pertinent dans une allocation globale.
18:35Guillaume Cousserand.
18:36Sur les frais, c'est pareil.
18:37Il faut regarder précisément quel est le produit.
18:39Vous n'aurez jamais le même niveau de frais entre un fonds direct,
18:42qui va investir directement dans des entreprises, et un fonds de fonds, par exemple.
18:45qui va lui-même investir dans des fonds et superposer des couches de commissions de gestion ou de performances.
18:51On n'a pas la même diversification, on n'a pas la même offre.
18:54Et donc, il faut comparer aussi le niveau de frais par rapport à la stratégie du sous-jacent.
18:59Est-ce qu'on est dans une gestion active, une gestion passive ?
19:01Est-ce que c'est du fonds de fonds pour vraiment faire son choix ?
19:04Mais j'ajoute qu'il faut aussi nous donner du temps,
19:06parce que tous les FCPR de non-côté offerts aux clients particuliers depuis la loi Pacte,
19:12ils ont à peine trois ans aujourd'hui d'historique en moyenne.
19:15On parle d'investissement de temps long, normalement, sur ce type d'investissement.
19:18Le capital investissement, le private equity, la performance se matérialise sur des années.
19:22On n'est pas dans la spéculation boursière et les rendements à court terme.
19:26On a déjà une performance qui se matérialise et qui est à des niveaux de 5-6%
19:31pour les vrais produits de private equity ou de non-côté.
19:34Laissez-nous encore quelques années pour montrer qu'on peut faire mieux.
19:37On finira là-dessus.
19:38Merci beaucoup Guillaume Cousserand, administrateur de France Invest.
19:40Merci également Sébastien Roca, directeur général de Cedrus & Partners.
19:43Merci à tous les deux.
19:44Merci.
19:45Quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
19:52Comment s'exposer à la thématique intelligence artificielle en 2025 ?
19:56Voilà la question qui va nous animer à présent avec Xavier Gérard,
19:59président et gérant associé d'OptiGestion.
20:01Bonjour Xavier Gérard.
20:02Bonjour.
20:03Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
20:05Si on s'intéresse encore et toujours à cette thématique d'intelligence artificielle,
20:09c'est parce qu'elle a beaucoup fait parler d'elle et même en 2024
20:12avec des performances tout à fait intéressantes.
20:14Absolument, qui vont se poursuivre en 2025.
20:18Le mouvement de l'intelligence artificielle,
20:20c'est l'un des plus gros courants d'innovation actuellement.
20:24Il y a cinq courants d'innovation.
20:26Vous avez la blockchain, vous avez l'énergie durable et son stockage,
20:31vous avez la robotique, vous avez l'ADN
20:33et vous avez l'intelligence artificielle.
20:37Actuellement, grâce notamment à l'initiative d'NVIDIA,
20:42on a un courant très fort avec, pour donner un exemple,
20:47les CAPEX, la capacité d'investissement des Microsoft et autres,
20:52qui a doublé de 2024 à 2025.
20:55D'accord.
20:56Les chiffres ont été communiqués cette semaine.
20:59On a à peu près 325 milliards de dollars de CAPEX.
21:04Ça, c'est la somme des quatre gros,
21:07donc Amazon, Microsoft, Apple.
21:15Et le quatrième.
21:16Le quatrième, je l'ai oublié.
21:21Les 325 milliards, 40% va se déployer sur NVIDIA, par exemple.
21:26D'accord.
21:27On a la confirmation que 2025, malgré l'incident DeepSea,
21:32dont on a beaucoup parlé en janvier.
21:34Mais qui n'a pas duré très longtemps, d'ailleurs.
21:36Enfin, qui a mis un petit peu de doute.
21:38Il y a eu un gros impact, parce que ça a coûté un trilliard de dollars au marché.
21:41Mais a priori, nous, on avait la position de dire,
21:45on va couper la position par deux, le thème,
21:48si on nous annonce que les CAPEX sont révisés à la baisse.
21:53C'était toute une question de coûts, de l'innovation.
21:57Et en fait, les CAPEX sont maintenus.
21:59D'accord. C'était peut-être Google, le quatrième ?
22:01Pardon ?
22:02C'était peut-être Google, le quatrième ?
22:03Il y a Google, bien sûr. Alphabet, oui, bien sûr.
22:06Donc, en fait, le thème actuel, c'est de...
22:10Alors, ce qu'il faut comprendre au cœur de l'intelligence artificielle,
22:14c'est les data centers.
22:15D'accord.
22:16Les data centers, il y en a 1 000 dans le monde.
22:20Il y a eu 1 000 milliards, donc un trilliard de dollars,
22:24investis dans les data centers.
22:26On va réinvestir à peu près la même chose pour les mettre à jour.
22:30D'accord.
22:31Parce que la thématique aujourd'hui en bourse sur l'intelligence artificielle,
22:36c'est globalement NVIDIA, c'est les microprocesseurs, c'est les cartes mères.
22:40Là, ce que vous dites, c'est, il y a une autre manière de s'exposer à la thématique,
22:44c'est les data centers, il faut stocker la donnée.
22:46Voilà, en étant plus large que simplement NVIDIA.
22:49Si on fait un petit schéma du data center, si vous voulez,
22:52c'est beaucoup de machines avec des GPU.
22:57Les GPU, c'est les petites valises que fabrique NVIDIA
23:00qui sont bourrées de semi-conducteurs faits par TSMC, qui est le taïwanais.
23:06Bien sûr.
23:07Mais il faut refroidir l'espace.
23:09Donc là, on a des sociétés aux États-Unis qui sont spécialisées
23:12dans le refroidissement du data center.
23:15Il y a aussi l'électricité.
23:17Bien sûr.
23:18Il faut amener l'électricité.
23:20Donc vous avez des sociétés comme Schneider, par exemple, en Europe.
23:23Donc vous avez un écosystème du data center, si vous voulez,
23:27pour vous donner deux chiffres clés.
23:30Je ne vais pas vous donner trop de chiffres,
23:32mais la donnée sur le data center va multiplier par six
23:37dans les quelques années qui viennent.
23:39Et on va construire à peu près deux fois plus de data center.
23:43Donc ça vous donne des idées de croissance
23:46de l'ordre d'entre 14 et 20 % de chiffre d'affaires
23:52pour les acteurs qui sont concernés par les data center.
23:56C'est pour ça qu'il y a beaucoup d'investissements actuellement sur ce secteur.
24:00Et pour nous, 2024, c'était la pelle et les pioches.
24:04C'était vraiment les semi-conducteurs avec NVIDIA, TSMC, ASML en Europe.
24:11Bien sûr.
24:13Mais en 2025, on élargit un peu à l'électricité,
24:17le refroidissement du data center.
24:20Et on va commencer vers la fin d'année à regarder les fabricants de logiciels.
24:26Ceux qui vont émettre les produits d'intelligence artificielle,
24:30c'est en train de se mettre en place.
24:33C'est plutôt même une thématique.
24:352026, pour nous, ce sera les logiciels.
24:38Vous viendrez nous en reparler sur le plateau de Smart Patrimoine.
24:41Merci beaucoup, Xavier Gérard, de nous avoir accompagné dans l'émission.
24:44Je rappelle que vous êtes président et gérant associé chez OptiGestion.
24:46Merci beaucoup.
24:47Merci.
24:48Quant à nous, on se retrouve très vite sur Be Smart For Change.

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