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Jeudi 3 octobre 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Géraldine Métifeux (Associée fondatrice, Alter Egale) , Kim Nguyen (Président, Kermit) et Michel Guillaud (Président, France Conso Banque)

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles mais l'émission qui décrypte également
00:15avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine, une
00:20émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur BeSmart4Change, sur les réseaux
00:23sociaux de BeSmart4Change et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:28les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord
00:32avec Investir Responsable, le rendez-vous dédié à l'investissement durable aux responsables
00:36de Smart Patrimoine et en l'occurrence nous nous demanderons ensemble comment investir
00:40durable sur toute la chaîne, c'est-à-dire aller au-delà du simple produit financier
00:45affichant effectivement une certaine durabilité mais se demander comment mettre en place une
00:49stratégie d'investissement durable sur toute la chaîne d'investissement. Pour cela nous
00:52aurons le plaisir de recevoir dans un instant Kim Henguyen, le président de Kermit. Nous
00:56enchaînerons ensuite avec Enjeu patrimoine, un enjeu patrimoine consacré aux comptes
01:01courants rémunérés, on en a vu fleurir certains depuis quelques mois. Est-ce un argument
01:06commercial ? Est-ce une réelle opportunité pour les épargnants ? Nous en parlerons dans
01:11un instant avec Michel Guillot, le président de France Consobank et puis enfin dans la
01:15dernière partie de l'émission, dans l'œil de l'expert, nous retrouverons Géraldine
01:19Métifeu, associée gérante conseil en gestion de patrimoine chez Alter Egal qui reviendra
01:23sur les évolutions à venir peut-être sur la prochaine loi de finances et notamment
01:28les éventuelles augmentations d'impôts. Nous en parlerons donc dans la troisième
01:32partie de l'émission. On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:40Et c'est parti pour Investir Responsable, le rendez-vous dédié à l'investissement
01:44durable ou responsable de Smart Patrimoine et en l'occurrence nous allons tenter de
01:47comprendre ensemble comment et pourquoi faire attention à toute la chaîne d'investissement
01:52lorsque l'on veut mettre en place une stratégie d'investissement durable ou responsable.
01:56Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine, Kimène
01:59Guyenne. Bonjour Kimène Guyenne. Bonjour Nicolas. Bienvenue sur le plateau de Smart
02:02Patrimoine, vous êtes président de Kermit. Alors l'investissement durable est devenu
02:07un argument d'investissement à part entière, une volonté d'investissement de la part
02:11d'un certain nombre d'épargnants mais une question subsiste, il y a le produit
02:17d'investissement choisi et il y a toute la chaîne qui amène à choisir ce produit
02:21d'investissement, pourquoi est-ce qu'il faut s'intéresser à cette chaîne aussi
02:24et pas simplement à cette ligne dans notre portefeuille ? C'est vrai qu'on se concentre
02:29beaucoup sur les produits qui sont la partie immergée de l'iceberg, on parle des labels
02:32ISR, vous en parlez beaucoup sur ce plateau et on oublie que pour en arriver là, effectivement
02:36un épargnant passe par un certain nombre d'intermédiaires que ce soit des banques,
02:39les banques privées, ses conseils, les assureurs et on se pose moins la question de ces gens-là,
02:43est-ce que ces gens-là quelque part s'appliquent aussi les règles que nous on cherche à imposer
02:48dans les entreprises dans lesquelles on investit ? D'autres termes, est-ce que l'assureur
02:52il s'applique des règles de RSE, de responsabilité sociale, les mêmes que celles qu'on peut
02:56attendre dans celles qu'on cherche dans les entreprises dans lesquelles on investit ?
02:59Et je pense que c'est un sujet qui n'est pas tellement abordé finalement parce qu'on
03:02se concentre vraiment sur le bout de la chaîne et qu'il faudrait se poser quand même la
03:05question des intermédiaires et de la qualité des intermédiaires qu'on choisit. Pourquoi ?
03:08Parce que pour une raison évidente de cohérence, c'est-à-dire que, j'ai un exemple bête
03:12mais j'investis à travers une banque dans des fonds qui interdisent les énergies fossiles
03:17mais ma banque finance de son côté énormément d'industrie fossile, on arrive un peu à
03:21neutraliser ce que je cherche à faire.
03:23C'est la question, c'est-à-dire qu'en fait on a, mettons, un fonds d'investissement
03:27dans lequel un particulier peut investir, un certain nombre de lignes dans le fonds
03:31d'investissement, il y a des analyses, il y a des labels, il y a des vérifications et
03:35il y a des règles à respecter et ce que vous dites c'est qu'il faudrait appliquer ces
03:39règles-là à tous les acteurs de la chaîne qui m'ont permis d'avoir accès à ce fonds
03:43infini.
03:44Tout à fait.
03:45Mais prenons l'exemple, mes valeurs c'est peut-être l'égalité homme-femme, je cherche
03:49des fonds qui prônent l'égalité homme-femme, j'en trouve des fonds thématiques, des fonds
03:52labellisés, ça en trouve aujourd'hui mais la société de gestion qui me les propose,
03:56la banque qui me les propose, ils sont en majorité masculins, ça arrive souvent.
03:59D'accord.
04:00Voilà, donc pourquoi ? Est-ce qu'il y a une cohérence dans mon action ou est-ce qu'il
04:02ne faudrait pas que je me penche un peu sur cette question-là pour être cohérent sur
04:06la totalité de ma chaîne d'investissement ?
04:09Ça c'est le principe, après la question c'est comment on fait parce que ce n'est
04:13pas toujours évident.
04:14C'est ça, c'est-à-dire qu'est-ce qu'on va, du coup on ne va pas aller sur tel produit
04:18durable parce que la société de gestion qui le propose n'est pas en accord avec les
04:22valeurs que moi j'ai envie de prôner lorsque je vais sur tel produit ?
04:25Je pense que c'est une question qu'il faut se poser mais déjà je pense qu'il faut
04:28avoir accès à l'information et ça ne concerne pas que la société de gestion, il y a évidemment
04:31le conseil en gestion de patrimoine, la banque privée aussi qui a des conseils, la banque
04:35elle-même, l'assureur aussi.
04:37Donc il y a toute une chaîne avec des questions de nous, ce qu'on a de plus en plus, c'est
04:40des questions des gens qui me disent oui mais moi j'aurais changé de banque, j'aurais
04:42changé d'assureur, est-ce que vous avez mieux à me proposer ?
04:44Alors je crois que la première chose là-dedans c'est de considérer que personne n'est parfait.
04:47Dans cette structure-là aujourd'hui on est dans un système de toute façon financier
04:51au final donc on peut tirer les limites très très loin, personne n'est exactement parfait,
04:54il y a des gens qui sont mieux que d'autres, ça c'est sûr.
04:56Donc ça vaut le coup de jeter un coup d'œil.
04:58La bonne nouvelle c'est qu'on a de plus en plus d'informations, d'accord, puisque
05:01la loi Pacte par exemple a imposé à tous ces acteurs, à travers leur rapport article
05:0529, de présenter leur politique d'investissement durable, ce qu'ils font en interne, comment
05:10ils traitent leurs salariés, comment ils font sur l'environnement, etc.
05:13Donc de plus en plus on a de l'information qui est disponible, alors pas toujours évidente,
05:16il faut aller la chercher, il faut la décrypter, ça c'est l'obligation réglementaire.
05:20Puis en plus on va avoir CSRD qui arrive pour les gros, quand les gros assureurs vont être
05:23soumis à CSRD, donc publication obligatoire d'une espèce de bilan extra financier qui
05:28va nous permettre aussi d'avoir des données comparables entre eux, donc tout ça c'est
05:31intéressant.
05:32Aussi voir leur gamme, quand une banque vous propose une gamme de produits, s'il y a un
05:36produit responsable et dix produits pas responsables, ça sent un peu l'arbre qui cache la forêt,
05:41le greenwashing.
05:42Le greenwashing c'est ça, d'accord.
05:43Donc on se méfie un petit peu, on a un petit peu la puce à l'oreille.
05:46Donc tout ça je dirais, même le cadre réglementaire évolue, pas toujours mis en avant, mais je
05:50pense que ça vaut la peine de faire des travaux de recherche là-dessus.
05:52Concrètement quand on est épargnant ou épargnante et qu'on veut s'assurer que toute la chaîne
05:57respecte mes valeurs, si je comprends bien ce que vous dites, on est un peu seul jusqu'à
06:01trouver un premier partenaire qui potentiellement me permette de défricher un petit peu le
06:06reste.
06:07Mais où est-ce qu'on trouve l'information ?
06:08Alors aujourd'hui il y a quand même beaucoup d'informations disponibles sur les sites
06:10internet.
06:11Les sociétés communiquent énormément.
06:12Il y a très peu de sociétés aujourd'hui qui n'a pas un onglet, qui est notre politique
06:15responsable.
06:16Après l'enjeu c'est de voir est-ce que c'est du greenwashing ou est-ce qu'il faut aller
06:21plus loin.
06:22Je dirais qu'il faut s'adresser, déjà il faut faire son petit travail personnel.
06:25Et puis après il y a au-delà du cadre réglementaire, il y a de plus en plus de labels, d'initiatives,
06:31de certificats.
06:32L'AMF propose un certificat AMF ESG pour les professionnels.
06:36Donc si votre CGP a ce certificat, on peut déjà dire que c'est quelqu'un qui n'est
06:40pas complètement incompétent dans le domaine de l'ESG.
06:42C'est quelqu'un qui a envie de ça.
06:43Si la personne adhère à des associations type les acteurs de la finance responsable,
06:47ça c'est quelqu'un qui a envie de faire avancer un petit peu les choses.
06:50Donc on a des signaux quand même forts là-dessus.
06:52Justement, Kim Enghien, vous êtes vous-même, je crois, membre des acteurs de la finance responsable.
06:57On voit de plus en plus de conseillers en gestion de patrimoine mettre en avant effectivement
07:01une volonté, une stratégie ESG.
07:03Ça veut dire que vous êtes de plus en plus nombreux aux 100 acteurs de la finance responsable.
07:06Comment est-ce qu'on s'assure que le discours est en corrélation avec les actions ?
07:12C'est une bonne question et c'est un point sur lequel on travaille.
07:15Puisque chez aux AFR, on va lancer un label pour les CGP.
07:19Donc on va avoir un label qui va identifier les CGP qui font vraiment des efforts
07:23sur un certain nombre de points et qui nous semblent importants pour nous et pour nos valeurs.
07:26Donc ça, ça sera un point de repère.
07:27Mais bon, il n'y a pas que nous, il n'y a pas que ça.
07:29Il y a vraiment des gens qui sont motivés et qui avancent,
07:32même si on est effectivement nombreux aux AFR.
07:35Il y a d'autres CGP qui font quand même des choses.
07:37Les CGP, c'est une chose à partir.
07:39Mais il faut pas oublier les banques, les banques privées, la banque privée aussi.
07:42Qu'est-ce qu'ils proposent en termes de mandat ?
07:44Est-ce qu'ils proposent des alternatives ?
07:47Est-ce que c'est un produit parmi d'autres ?
07:48Donc il y a tout un tas de questions à se poser.
07:50Malheureusement, aujourd'hui, je pense que comme on le disait au début,
07:53c'est la partie un peu orpheline de la réflexion.
07:57Et on n'a pas encore eu tous les éléments.
07:59Et ce n'est pas évident pour le particulier de s'y retrouver.
08:01Mais la bonne nouvelle, c'est que ça avance,
08:03que ce soit par le cadre réglementaire ou le cadre volontaire.
08:05Il y a des choses qui se font.
08:06Et on peut aller trouver aujourd'hui l'information sur Internet.
08:08Donc là, là-dessus, on avance.
08:10Ça peut être un argument marketing aussi, l'ESG.
08:14Justement, ce que vous disiez, quand il y a un fonds ESG,
08:16parmi dix fonds qui ne le sont pas,
08:18on peut se laisser tromper par un argument marketing ?
08:21Bien sûr. Je pense que c'est le grand enjeu.
08:23Aujourd'hui, on parle du greenwashing, du greenwashing de compétences,
08:25même aujourd'hui, sur des sujets.
08:28Dès qu'il y a un sujet, la biodiversité, ça devient un sujet.
08:30On va faire un fonds de biodiversité.
08:32Donc là, c'est une logique d'opportunité.
08:34La question, c'est quelle est l'envie réelle ?
08:37Qu'est-ce qui pousse vraiment la structure à faire ça derrière ?
08:40Est-ce que c'est un choix marketing et commercial ?
08:42Ou est-ce que c'est un vrai choix de conviction ?
08:44Et donc là, c'est là où il faut aller voir un petit peu au-delà des apparences
08:46pour essayer de s'y retrouver.
08:47Le greenwashing de compétences, c'est quoi ?
08:48C'est mettre en avant des compétences d'investissement durable
08:51qu'on n'a pas réellement ?
08:53Sur la biodiversité, c'est un sujet qui est technique et scientifique,
08:55qui est assez fort.
08:56Par exemple, typiquement, tout le monde ne peut pas se vanter demain
08:59d'être un spécialiste de la biodiversité.
09:01Malheureusement, quand il y a des opportunités,
09:03il y a des fonds qui se créent assez rapidement.
09:05Je parle des fonds, mais il y a aussi des gens qui vont se réclamer
09:07ce type de compétences et qui vont se mettre en avant
09:09alors qu'il faut être spécialiste.
09:11Pareil sur l'énergie.
09:12Quand on descend très loin sur la décarbonation,
09:14il faut quand même être ingénieur.
09:16Nous, on reste des modestes financiers.
09:18C'est ce que j'allais dire.
09:19Ce n'est pas le métier du conseiller en gestion de patrimoine
09:21ou du banquier privé de devenir ingénieur
09:23ou de devenir un expert en biodiversité.
09:25Ça, c'est aussi un signe.
09:26Est-ce que ces gens sont bien accompagnés ?
09:28Est-ce qu'ils sont adossés avec des grosses structures,
09:30avec des ingénieurs spécialisés sur ce sujet ?
09:34Tout ça, c'est des signaux forts qui, il me semble,
09:36voulaient participer à la cohérence de la démarche
09:38du placement financier.
09:39Il faut qu'on arrête de se positionner uniquement
09:41sur le produit qui est là à la fin,
09:43mais qu'on se pose la question de tout l'écosystème.
09:45Et ça fera bouger les choses.
09:47Si on rentre dans le concret et on finira là-dessus,
09:49ça veut dire quoi ?
09:50Qu'on commence par trouver le bon conseil
09:52avant d'aller chercher les bons produits ?
09:53Et ce bon conseil, on le trouve en regardant les associations,
09:56en regardant les sites Internet,
09:58en analysant éventuellement les partenaires du conseil ?
10:01Oui, je pense que c'est ça.
10:03C'est la démarche du conseiller.
10:05Après, il ne faut pas se leurrer non plus.
10:07On a tous des besoins différents,
10:08on a tous des appétences différentes
10:09et qu'il faut rencontrer les gens.
10:10Mais je pense qu'il y a un travail en amont à faire.
10:12Après, on ne va pas se leurrer non plus,
10:13on ne va pas changer les choses à 90 degrés.
10:15Tout le monde n'est pas capable de changer de banque
10:16du jour au lendemain, de switcher tout son épargne.
10:18On a tous des besoins d'emprunts, etc.
10:20Mais je pense qu'on a un effort à faire là-dessus,
10:22à plus juste se reposer sur nos partenaires habituels
10:25et se poser la question,
10:26est-ce que nos partenaires sont cohérents avec nos valeurs ?
10:28Est-ce qu'il ne faut pas qu'on fasse évoluer les choses
10:30s'ils ne le sont pas, soit en changeant,
10:31soit en leur posant des questions ?
10:33Merci beaucoup, Kim Nguyen,
10:35de nous avoir accompagné dans la première partie
10:36de Smart Patrimoine.
10:37Je rappelle que vous êtes président de Kermit.
10:39Quant à nous, on se retrouve tout de suite
10:40dans Enjeu Patrimoine.
10:46Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine,
10:49un enjeu patrimoine consacré aux comptes courants rémunérés.
10:53On a vu fleurir ces derniers mois,
10:55notamment sur des solutions digitales,
10:56des propositions de comptes courants rémunérés,
10:58avec parfois des rémunérations,
11:00donc des dépôts assez attractifs.
11:03S'agit-il de stratégies marketing
11:05ou faut-il y voir une réelle opportunité pour les épargnants ?
11:08La question est posée tout de suite à Michel Guillot.
11:10Bonjour Michel Guillot.
11:11Bonjour à vous.
11:12Merci de nous recevoir sur ce plateau ce matin.
11:15Merci à vous d'être avec nous.
11:16Vous êtes président de France Conso Bank.
11:19Alors, on ne va pas forcément citer les solutions
11:20qui proposent aujourd'hui des comptes courants rémunérés,
11:22mais ça permet de poser cette question, effectivement.
11:25On a des livrets réglementés qui proposent des rémunérations,
11:28on a des investissements qui proposent des intérêts
11:32face à un risque pris par les investisseurs
11:34et on a cette idée aussi d'avoir des dépôts,
11:36des comptes courants qui pourraient être rémunérés par les banques.
11:40Ça se fait assez peu en France, Michel Guillot, j'ai l'impression.
11:44Est-ce qu'on est dans un objectif marketing
11:48ou est-ce que peut-être on est en train de voir
11:50une nouvelle manière d'aborder le sujet des dépôts en France ?
11:53Alors, ce qu'il faut comprendre, si vous voulez,
11:55c'est un petit peu le poids de la tradition dans ce domaine-là,
11:57puisqu'en 1966, quand naît la banque moderne,
12:01l'État interdit la rémunération des dépôts.
12:03D'accord.
12:04Donc, à l'époque, les choses ne sont pas adaptes.
12:05Au moins, c'est clair.
12:06C'est interdit.
12:07Alors, avant 1966, si vous voulez, le problème ne se posait pas
12:09puisqu'en fait, très peu de Français avaient un compte courant.
12:12À partir de 1966, les pouvoirs publics
12:15encouragent les banques à aller rechercher des dépôts.
12:18Donc, on passe dans un autre univers,
12:20on passe dans un univers où on parle de course au guichet
12:23pour justement drainer de nouveaux clients
12:25et trouver les dépôts correspondants pour les banques.
12:28Et donc là, effectivement, la rémunération aurait pu être un moyen,
12:31sauf que c'est interdit par l'État, donc on ne peut pas le faire.
12:33Voilà. Alors là, à l'époque, pour nous,
12:35en tout cas, la lecture qu'on en fait,
12:37c'est qu'on est dans une époque du ni-ni,
12:39ni rémunération des comptes courants,
12:41ni facturation des services qui vont avec les comptes courants.
12:44Au début.
12:45Au début.
12:46Alors ça, je dirais que la politique du ni-ni a assez bien marché
12:48jusqu'aux alentours des années 2000,
12:51où effectivement, on était à l'époque,
12:53alors là, on croit rêver, mais je dirais que
12:55tout était gratuit, sauf exception, d'accord ?
12:58Alors qu'au jour d'aujourd'hui, on voit bien,
13:00en tout cas, on peut le constater tous les jours,
13:02c'est exactement l'inverse.
13:03Tout est payant, sauf exception.
13:05D'accord.
13:06En tout cas, cette époque de ni-ni a vécu quand même assez bien
13:09jusqu'aux alentours des années 2000.
13:11Aux alentours des années 2000, ce qui s'est passé,
13:13il s'est passé plusieurs choses.
13:15Il y a eu une concentration accélérée du système bancaire.
13:19On est passé d'un système très éclaté,
13:21où il y avait des centaines de banques,
13:23à un système où, finalement, sont apparus
13:25sept grands groupes bancaires,
13:27qui sont les grands groupes bancaires qu'on connaît au jour d'aujourd'hui.
13:30Je ne peux pas retracer tout ce qui s'est passé,
13:32mais qu'on songe quand même à l'absorption
13:34de l'ex-crédit d'Ionais par le Crédit Rical,
13:38du Crédit du Nord par la Société Générale, etc.
13:41Donc ça donne des grands groupes bancaires.
13:45Un inconvénient de notre point de vue,
13:47c'est qu'on insiste quand même à la naissance d'un oligopole
13:50qui n'a aucune raison, si vous voulez,
13:52de se remettre en cause, par exemple,
13:54sur le sujet de la rémunération des comptes courants.
13:56Mais alors aujourd'hui, c'est autorisé ?
13:58Aujourd'hui, c'est autorisé depuis 2005,
14:01sachant que dans l'intervalle,
14:03toutes les banques ont mis en place une tarification des services.
14:06Et nous, on met vraiment en parallèle, si vous voulez,
14:09la rémunération des comptes courants
14:11et la politique tarifaire des banques.
14:13Parce que ce qu'on dit, si vous voulez,
14:15c'est qu'il faut être cohérent au niveau de la politique financière
14:18menée par les banques.
14:19Soit on dit qu'on pratique des prix de marché pour tout,
14:22donc pour les services associés aux comptes courants.
14:25Mais dans ce cas-là,
14:26pourquoi est-ce que les banques ne rémunèrent pas les comptes courants ?
14:29Surtout qu'il faut savoir quand même que les comptes courants,
14:31ce n'est pas quelque chose de marginal.
14:32Ça pèse à peu près 500 à 600 milliards d'encours.
14:35Et qui plus c'est ?
14:37500 à 600 milliards de dépôts sur des comptes courants en France
14:40par des Français dans des banques françaises.
14:41C'est ce que vous nous dites.
14:42Exactement.
14:43Et surtout, ce qu'il faut savoir, si vous voulez,
14:45c'est que contrairement à ce que disent les banques,
14:47c'est que ce sont des dépôts stables.
14:48Alors évidemment, d'un point de vue microéconomique,
14:51il y a une grande instabilité.
14:52Mais au niveau macro-financier, on a une très grande stabilité.
14:55Donc ce sont vraiment des dépôts très importants.
14:58Ce qu'il faut savoir aussi,
14:59c'est donc que les banques ont cette ressource gratuite
15:02et que c'est totalement anormal.
15:04Dans un monde libéral où on fait payer tous les services,
15:06pourquoi ce service que les consommateurs rendent aux banques,
15:10lui, n'est pas rémunéré ?
15:11Pour nous, c'est un peu l'arnaque du siècle
15:13parce qu'on a 500 milliards pas rémunérés.
15:16Alors on peut rapprocher ça en termes de coûts.
15:18Alors quand je parle de coûts, pas pour les banques,
15:20mais pour les consommateurs.
15:21Ce qu'il faut savoir, c'est que les banques,
15:23quand elles ont besoin de ressources,
15:24elles s'adressent à la Banque Centrale Européenne.
15:27Un taux en général actuellement entre 3 et 4 %,
15:30je crois qu'on est dans les 360.
15:32Ça veut dire, si vous voulez,
15:33que les banques font un hold-up tous les ans
15:35de 500 milliards x 3 % pour faire court,
15:38d'environ 15 milliards d'euros.
15:40Mais si je vous suis, M.Legault,
15:42et pour revenir à ma question de départ,
15:43ça veut dire que les comptes courants rémunérés
15:46ne sont pas une généralité en France.
15:49Aucun grand groupe bancaire actuellement,
15:51soyons clairs, ne rémunère les comptes courants.
15:53Et alors quand on voit des solutions digitales
15:55proposer des comptes courants rémunérés,
15:56avec parfois des rémunérations qui peuvent aller jusqu'à 4 %,
15:59il faut y voir quoi ?
16:00Il faut y voir une stratégie commerciale
16:01ou il faut y voir une nouvelle manière d'aborder la banque ?
16:05Alors soyons clairs, ça concerne en général
16:07des banques marginales, entre guillemets,
16:09des banques qui veulent conquérir des parts de marché.
16:12Pour conquérir des parts de marché,
16:13vous pouvez faire, soit selon la méthode traditionnelle,
16:16faire du parrainage et donner 100, 150, 200, 300 euros
16:20à chaque ouverture de compte.
16:21Ça peut être une politique.
16:23C'est la politique des banques en ligne
16:25où vous pouvez faire un coup marketing
16:27en disant, oula, youpi, chez nous,
16:29contrairement à la concurrence,
16:30les comptes sont rémunérés.
16:31Donc c'est un moyen d'attirer les clients, quelque part.
16:33Voilà, c'est pur marketing,
16:34parce que quand on regarde le détail,
16:36alors là, par contre,
16:38je dirais que les choses deviennent un petit peu inquiétantes
16:41parce qu'il y a toujours moult conditions à remplir
16:44avec des plafonds de rémunération,
16:47des planchers,
16:49des conditions de fonctionnement du compte
16:51qui font que même ceux qui seraient éligibles,
16:54au final, ne touchent rien ou pas grand-chose.
16:56D'accord.
16:57Donc là-dessus, si vous voulez, pour nous,
16:58oui, c'est un peu du marketing
17:01et du gadget commercial.
17:04Pourtant, si je me base sur ce que vous nous disiez avant
17:06et sur votre regret de voir que les comptes courants
17:09ne sont pas rémunérés en France,
17:11gros regret,
17:14c'est vrai qu'est-ce que c'est une spécificité française ?
17:17Est-ce que dans d'autres pays,
17:18on a accès à des comptes courants rémunérés ?
17:22Alors, aux Etats-Unis et en Europe,
17:24oui, il y a quand même un certain nombre de pays
17:26qui permettent d'offrir,
17:28enfin, qui offrent la possibilité d'avoir des comptes rémunérés.
17:30Et qui sont des comptes courants, des comptes de dépôt.
17:32Oui, qui sont des comptes de dépôt.
17:34Comme je le disais il y a quelques minutes,
17:35en France, il y a le poids de la tradition
17:37et ce fameux interdit qui remonte à 1966.
17:40D'accord.
17:41Sur lequel les banques se sont arc-boutées
17:43pendant très très longtemps.
17:44Alors, malgré le changement législatif intervenu en 2005,
17:48aucun grand groupe bancaire
17:50ne rémunère les comptes courants actuellement.
17:52Ce qui, de notre point de vue, est totalement anormal
17:55dans un monde où, en fait,
17:57les banques présentent toujours la rémunération des services
17:59comme la contrepartie, en termes de prix de marché,
18:03des services en question.
18:04Mais est-ce que, alors, je reviens sur ces solutions plus jeunes,
18:08ce que vous appelez effectivement des solutions marginales
18:10qui proposent des comptes courants rémunérés.
18:12Est-ce que ça peut amener un changement d'approche sur le sujet ?
18:15Ou ça reste effectivement trop marginal,
18:18comme vous nous le dites à l'heure actuelle,
18:20pour imaginer que potentiellement demain
18:22on voit des comptes courants rémunérés fleurir ?
18:24Nous ce qu'on pense, si vous voulez,
18:25c'est que tant qu'on sera dans un oligopole,
18:27les banques, c'est un monde oligopolistique,
18:29les banques n'ont aucune raison de se tirer une balle dans le pied.
18:33C'est pour ça que nous, là-dessus, au niveau de France ConsoBank,
18:35très clairement, on suggère un changement législatif
18:39avec une obligation pour les banques de rémunérer les comptes courants.
18:42Parce que si on n'introduit pas cette rémunération obligatoire,
18:45les banques n'ont aucune raison de le faire
18:47hormis un titre de gadget marketing et commercial.
18:51Et toujours dans cette idée d'associer
18:54rémunération du compte courant et tarifs pratiqués.
18:57Oui, parce que pour nous, les deux vont de pair.
19:00Par exemple, la solution de 66 nous convenait très bien.
19:03La politique du ni-ni, ni rémunération des comptes,
19:06ni tarification des services,
19:08nous on trouvait que c'était assez équilibré.
19:10Bon, on est maintenant dans une relation déséquilibrée.
19:14Pourquoi ? Parce que, comme je le disais,
19:15les banques ont fusionné,
19:17on est dans un cadre oligopolistique
19:19qui fait que les banques jouent du rapport de force
19:21qu'elles peuvent avoir avec leurs clients
19:23et donc elles n'ont aucune raison de rémunérer les comptes courants
19:26alors même qu'elles tarifient au prix fort leurs services.
19:29Donc là, il y a un rapport de force à modifier
19:32et ça ne peut être fait que via le législateur à ce niveau-là.
19:36Merci beaucoup Michel Guillot de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
19:39Je rappelle que vous êtes président de France Consobank.
19:41Merci beaucoup.
19:42Vous en prie.
19:43Et quand à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
19:47Et nous finissons cette émission avec l'œil de l'expert.
19:51Nous allons revenir sur le sujet d'une éventuelle évolution de la fiscalité
19:55avec notamment la prochaine loi de finances actuellement en discussion
19:58et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine
20:01Géraldine Métifeux.
20:02Bonjour Géraldine Métifeux.
20:03Bonjour Nicolas.
20:04Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
20:05Vous êtes associée gérante, conseil en gestion de patrimoine au sein du cabinet Alter Egal.
20:10Et alors, la question que tout le monde se pose,
20:13c'est que va-t-il advenir de notre fiscalité pour cette fin d'année 2024 et surtout en 2025
20:19avec d'abord un contexte, un contexte politique post-législatif avec un nouveau gouvernement.
20:24Un contexte qui amène un certain nombre de questions.
20:26C'est vrai qu'on s'était quand même pas mal habitué à cette stabilité fiscale
20:30qui n'était pas très habituelle en France.
20:32Souvenez-vous, sous Sarkozy, sous Hollande,
20:34on avait un nombre de lois de finances rectificatives considérables.
20:36Bien sûr.
20:37Et finalement, dans des places d'autant que Tim Macroniste,
20:40c'était pas inconfortable d'avoir cet an tranquille.
20:42Et on s'en félicitait, on aimait effectivement cette stabilité fiscale.
20:46C'était simple, j'ai un peu moins de boulot sur cette partie-là,
20:48mais c'était confortable et agréable.
20:50Cette année, nouveau gouvernement, vous l'avez dit, déficit français abyssal.
20:54Et comme toujours en France, on est quand même vachement plus doué pour chercher des impôts.
20:58Que des économies.
20:59Que des économies.
21:00Et comme chacun le sait, augmenter les impôts, ça a toujours réduit le déficit.
21:03Je pense que les 40 dernières années nous le démontrent.
21:05On va pouvoir regarder ça ensemble un petit peu.
21:07Alors, la nouveauté aussi de ce gouvernement,
21:09c'est qu'on est presque dans un régime parlementaire en ce sens qui va dépendre du Parlement.
21:13Sachant que le gouvernement est un peu bancal, c'est-à-dire qu'il n'a pas de majorité.
21:16Loin s'en faut.
21:17Il a une grosse minorité.
21:18Mais enfin, dans cette minorité, tout le monde n'est pas d'accord.
21:20Ce que je vous propose tout simplement aujourd'hui, Nicolas,
21:23c'est de faire un petit tour des possibilités d'évolution fiscale.
21:27Vous aurez bien entendu que par évolution, il faut tendre hausse.
21:29Bien sûr.
21:31Donc, on va voir un peu comment ça fonctionne.
21:33Et on peut commencer par celui qui va nous concerner un peu plus.
21:36Enfin, un peu plus tous, surtout.
21:37Les impôts sur les particuliers.
21:38Exactement.
21:39Sur les impôts sur les particuliers, on pense à quoi en premier ?
21:41L'impôt sur le revenu.
21:42Eh oui.
21:43Bravo.
21:44Alors, on n'est pas si nombreux à le payer,
21:45mais finalement, quand on le paye, on trouve qu'il est un petit peu lourd.
21:47Pour ceux qui ont un peu plus gagné leur vie que les dernières qui n'ont pas réajusté leur taux,
21:50ils le savent, puisqu'ils ont encore un peu plus d'impôts à payer.
21:52Donc, on va voir comment ça fonctionne.
21:53Et on va commencer par celui qui va nous concerner un peu plus.
21:55Pour ceux qui ont un peu plus gagné leur vie que les dernières qui n'ont pas réajusté leur taux,
21:58ils le savent, puisqu'ils ont encore un peu plus d'impôts à payer jusqu'à la fin de l'année.
22:01Et à mon avis, ce n'est pas fini.
22:02Alors, à quoi on pense si on veut augmenter un peu les impôts sans que ça se voit ?
22:06On pense au gel du barème hier.
22:08On en a beaucoup parlé ces dernières semaines.
22:10Bien sûr.
22:11Ça veut dire qu'en fait, normalement, le barème, vous savez, toutes les tranches de revenus,
22:14les cinq tranches de revenus, elles évoluent.
22:16Enfin, le taux est fixe.
22:17Mais le montant pour l'atteint doit être un petit peu plus haut chaque année.
22:19En lien avec l'inflation, notamment.
22:20Voilà.
22:21Pareil exemple.
22:22Alors, c'est vrai qu'on attend une inflation à 1,5 à la fin de l'année.
22:24Mais c'est vrai que chaque année, cette tranche évolue un petit peu.
22:28Ça pourrait être un gel.
22:29D'accord.
22:30Donc, une augmentation déguisée de l'impôt.
22:32Puisqu'on sait bien qu'on cogne chaque année pour avoir une augmentation d'impôt.
22:35Donc, le but, c'est de gagner plus.
22:36Si on paye plus, ça marche moins bien.
22:37Est-ce qu'on pourrait passer dans la tranche au-dessus ?
22:39Alors, techniquement, si vous êtes en limite, vous passeriez dans la tranche au-dessus
22:43où vous auriez un peu plus de revenus.
22:45D'accord.
22:47Donc, ça veut dire que même si on ne crée pas d'impôt sur le revenu en plus, le simple
22:55gel du barème pourrait amener une augmentation d'impôt de manière automatique.
23:02Exactement.
23:03Alors, l'autre point.
23:04On connaît déjà un gel du barème parce que vous vous souvenez de cette contribution
23:08exceptionnelle sur les hauts revenus qui n'a plus tellement grand-chose d'exceptionnel
23:11parce qu'elle date de 2012.
23:12Oui, bien sûr.
23:13C'est un peu comme la vignette.
23:14On la gardait un petit peu tôt.
23:15D'ailleurs, on ne dit plus jamais exceptionnel.
23:17On dit hauts revenus.
23:18Oui, c'est ça.
23:19On a enlevé l'exceptionnel.
23:20C'est pérenne.
23:21Au bout de 14 ans, 12 ans.
23:22La réalité, c'est que ces tranches-là, elles n'ont jamais été revues.
23:24C'est 3 et 4 %.
23:25Alors, c'est vrai que c'est sur les très hauts revenus.
23:27Donc, on ne se sent pas forcément concerné.
23:28Mais enfin, dès lors qu'on est célibataire et qu'on gagne au moins 250 000 euros, on
23:32se sent très vite concerné.
23:33Et ça, ça n'a jamais été revu.
23:35Il se murmure, ce que j'ai entendu ce matin, qu'on pourrait aussi augmenter cette taxe
23:40sur les hauts revenus.
23:41Je pense que politiquement, ça passerait parce qu'il y a peu de personnes que ça
23:45concernerait.
23:46Après, sur le signal envoyé, ce n'est pas top.
23:49Alors, si c'est une taxe pour une fois, etc., magnifique.
23:51Mais enfin, je n'y crois pas beaucoup parce qu'on n'est pas très bon dans le transitoire
23:54en France.
23:55On est bien sur ce qui dure un peu longtemps.
23:56Mais on murmure notamment de la multiplier par 3.
23:58Donc, la taxe à 3, elle deviendrait à 9.
24:00D'accord.
24:01Et ce n'est plus exactement la même.
24:02Bien sûr.
24:03Je me poserai la question de la constitutionnalité parce qu'il y a quand même le Conseil constitutionnel
24:07pour Londres d'ailleurs, s'était prononcé en disant qu'il y avait un peu un plafond
24:11à ne pas limiter.
24:12Après, c'est confiscatoire.
24:13Mais enfin, c'est ce genre de mesure.
24:14Donc, c'est vrai que quand on gagne très, très bien sa vie, on peut commencer à s'inquiéter
24:17du projet de loi de finances qui sera présenté dans une dizaine de jours.
24:20Est-ce qu'on va voir en termes d'impôt sur le revenu toujours la création de nouvelles
24:23tranches comme ça a pu être le programme d'un certain nombre, et notamment, d'une
24:27formation politique ?
24:28Qui n'est pas au pouvoir.
24:29Qui aurait pu, mais qui n'est pas.
24:31Alors, c'est possible.
24:33Finalement, on pourrait éventuellement ne pas augmenter la CEHR et créer des tranches
24:38au milieu.
24:39Ça, ce serait possible, toujours dans la limite du confiscatoire décidé par le Conseil
24:43constitutionnel.
24:44Mais ce serait une option.
24:45Ce serait un peu plus progressif.
24:46Après, il reste à voir l'effet sur les finances publiques.
24:49Est-ce qu'il y a d'autres évolutions fiscales qui pourraient concerner le particulier ?
24:53Est-ce qu'on pourrait imaginer une TVA qui augmente par exemple ?
24:55On pourrait, mais je ne pense pas.
24:57Ce n'est pas à l'ordre du jour.
24:58Michel Barnier a indiqué justice fiscale, donc la TVA, ça frappe tout le monde.
25:02Je ne pense pas que ce soit à l'ordre du jour.
25:04Je pense que ce serait un très, très mauvais message à envoyer, notamment à ceux qui
25:07ont voté à l'aile gauche du Parlement.
25:09De la même façon que les prélèvements sociaux, la CSG, ce ne serait sans doute pas un très,
25:14très bon message de justice sociale envoyée, justice fiscale, pardon, envoyée en droit
25:20des concitoyens.
25:21Alors, une question qui va peut-être intéresser notamment tous ceux qui nous regardent et
25:25qui réalisent des investissements.
25:26Est-ce que la flat tax pourrait être remise en cause, selon vous ?
25:29Oui.
25:30D'abord, souvenez-vous…
25:31C'est presque une certitude, j'ai l'impression.
25:33C'est presque une certitude, mais il se trouve que dans le gouvernement, il va falloir
25:37qu'il s'allie avec Minimum LR et tout le Bloc central.
25:41Et dans le Bloc central, avant la dissolution, il y avait déjà eu une discussion autour
25:45de l'augmentation de la flat tax.
25:46Je crois que ça a été avancé par le Modem.
25:48Et un certain nombre d'organismes publics, y compris à Versille, avaient considéré
25:52que ça ne tuerait pas l'attractivité de la France de passer cette flat tax, qu'on
25:55appelle PFU en flat tax, parce qu'on n'avait pas trouvé le mot français pendant quelques
25:58mois.
25:59Bien sûr, oui.
26:00Le prélèvement facteur unique, qui est composé de deux parties.
26:02La partie taxe, en elle-même, qui n'est pas très importante, entre guillemets, 12,8%,
26:06mais les prélèvements sociaux à 17,8%.
26:08Bien sûr, oui.
26:09Donc ce 12,8%, il pourrait potentiellement passer 13, 14, 15, je ne sais pas trop.
26:14Mais en tout cas, ça se murmure et ce serait possible.
26:16Et je crois que ce serait peut-être la mesure qui serait la plus facile à entendre par
26:21tout le monde, y compris par les investisseurs étrangers, qui, je vous rappelle, eux, ne
26:24payent pas les prélèvements sociaux.
26:25Donc ça resterait cool, quand même, pour eux.
26:28Effectivement.
26:29Est-ce que sur les particuliers, ou même pour les sociétés, il y a des potentielles
26:34augmentations d'impôts qui semblent plus proches d'aboutir que d'autres ?
26:39Alors là, pour le coup, je n'ai pas bien toutes les informations, mais enfin, sinon
26:42je les aurais données.
26:43En tout cas, la question, c'est que sur les particuliers, et éventuellement peut-être
26:47sur les entreprises, si ça devait changer, si l'IFI devait changer, qu'on devait avoir
26:50un ISF plus large, etc.
26:51C'est en discussion.
26:52Mais là, c'est pareil, je ne suis pas sûre que ça plaise beaucoup Bollonger du coin
26:55si la valeur de son fonds de commerce rentrait dans un impôt avec une taxe subjective.
26:58Bien sûr, oui.
26:59Je ne suis pas certaine que ce soit ça qui fasse la différence.
27:02Donc à voir si, par ailleurs, l'augmentation de la salaire chère, par exemple, viendrait
27:06compenser l'augmentation voulue sur l'ISF.
27:08Ça suffirait peut-être à contenter certains.
27:10On pourrait penser, est-ce que l'assurance vie est menacée ?
27:13Je ne pense pas, parce qu'elle a déjà été un petit peu bouleversée par l'arrivée
27:16de la flat tax.
27:17En tout cas, ces tranches ont été revues.
27:18Elles sont moins avantageuses qu'en T 2017 et c'est le placement préféré des Français.
27:23Je ne suis pas certaine que ça donnerait le bon signal.
27:25Il y a la fiscalité de l'allocation meublée qui, elle, en revanche, et ça fait très longtemps
27:30qu'on en parle, le Conseil d'État a déjà validé la fin de régimes avantageux dès
27:352024.
27:36Donc là-dessus, il n'y aura pas trop de doute.
27:37Est-ce que ça ira jusqu'à l'alignement de la fiscalité vers l'allocation nue ?
27:41Je ne sais pas.
27:42Mais en tout cas, il y a des pistes qui sont à étudier à cet égard.
27:46Vous me parliez sociétés ?
27:48Oui, très rapidement.
27:49Très rapidement.
27:50Oui, on pourrait augmenter l'impôt sur les sociétés, peut-être.
27:52Alors, soit sur les super profits, les énergéticiens, soit peut-être sur les très graisses entreprises
27:58qui auraient une taxe particulière sur des années de contribution pour la France.
28:02Ce serait envisageable aussi, bien sûr.
28:04Et très rapidement toujours, Géraldine Métifeu, qu'est-ce qu'on anticipe pour sa déclaration
28:08de revenu 2025 qui sera sur la base des revenus 2024 ?
28:11En imaginant qu'il n'y ait pas de petite rétroactivité, en tout cas en imaginant
28:13qu'il n'y ait pas d'application sur les revenus 2024, mais pour l'année 2025,
28:17on a tout intérêt à se verser des dividendes cette année plutôt qu'en 2025, le cas échéant.
28:20Je pense que là-dessus, si la flatte taxe augmente, on est tous d'accord.
28:23Si c'est un GEL du Bas-Rémière, c'est déjà trop tard.
28:26Donc, je pense qu'à part les dividendes, il n'y a pas grand-chose qu'on puisse anticiper,
28:29malheureusement, mais suite au prochain épisode.
28:31Merci beaucoup, Géraldine Métifeu, associée gérante et conseillère en gestion de patrimoine
28:33chez Alter Egal.
28:34Merci beaucoup.
28:35Et quant à nous, on se retrouve très vite sur Bismarck.
28:43– Sous-titrage ST' 501

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