Ukraine : Macron met en garde Trump contre "toute faiblesse" face à Poutine

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Avec Arlette Chabot et Guy Carlier

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Il est 8h25, 8h25, je me tourne vers vous Benjamin Gleize, Benjamin on en parle ce matin, de quoi parle-t-on ?

00:12On va continuer de parler d'Emmanuel Macron qui se rendra bien à Washington lundi pour rencontrer Donald Trump.

00:19Information confirmée par le chef de l'État lui-même hier soir lors d'un échange sur ses réseaux sociaux avec des internautes, ça a duré un peu plus d'une heure.

00:28Le chef d'État a fait part de ce qu'il comptait dire au président américain quand il sera sur place.

00:33Il dit vouloir le convaincre que sur l'Ukraine, quoi qu'il en pense, quoi qu'en pense Donald Trump, son intérêt est le même que celui des Européens.

00:41Comment compte-t-il l'en persuader ? Emmanuel Macron a sa petite idée. Écoutez, c'était donc hier soir.

00:46« Ce que je vais faire, c'est je vais lui dire, au fond, tu ne peux pas être faible face au président Poutine.

00:53Ce n'est pas toi, ce n'est pas ta marque de fabrique, ce n'est pas ton intérêt.

00:57Comment ensuite être crédible face à la Chine si tu es faible face à Poutine ?

01:00La deuxième chose, je vais lui dire, si tu laisses l'Ukraine prise, la Russie, elle sera inarrêtable pour les Européens, pour tous.

01:08Mais elle sera non seulement encore plus forte, elle continue d'investir, mais elle va récupérer l'Ukraine et son armée,

01:13qui est l'une des plus grandes d'Europe avec tous nos équipements, y compris les équipements américains.

01:17C'est une faute stratégique énorme.

01:20— Une faute stratégique énorme. Alors ce qu'ont retenu beaucoup les internautes sur les réseaux sociaux,

01:24c'est le tutoiement à l'égard de Donald Trump. Faut préciser, bien entendu, que le vouvoiement n'existe pas en anglais.

01:30— Bah évidemment. Comme ils vont parler anglais.

01:33— Non mais c'est stupide, cette remarque des internautes.

01:36— C'est surtout sur le ton. — Oui, le ton est surprenant, quand même.

01:39— C'est le ton, oui. — C'est pas ta marque de fabrique.

01:41— Bon, il va y aller... Je sais pas. Est-ce qu'il va s'exprimer comme ça face à Trump ? Je sais pas. Oui, probablement.

01:48— Oui, parce qu'au fond, Emmanuel Macron a toujours discuté avec Donald Trump en s'adaptant au ton, à la tonalité et au style de Donald Trump.

01:57Donc c'est la raison pour laquelle il y a quand même une petite connexion qui est restée entre les deux.

02:03Donc c'est tout à fait vraisemblable. Après, les Américains ont dû écouter hier en disant

02:07« Voilà ce qu'ils sont déjà prévenus de ce que va dire Emmanuel Macron à leur président ».

02:13Donc ça, c'est assez intéressant. Donc il joue la proximité. Il joue un peu aussi au Trump, quoi, le même style.

02:19— Qu'est-ce que vous en pensez, Guy ? — Oui, c'est vrai ce que dit Arlette.

02:23Ça montre d'ailleurs à quel point, finalement, ça n'a pas vraiment d'importance,

02:28puisque qu'il sache ou pas ce qu'il va dire, les Américains ont la même attitude.

02:33Donc là, il a dit ce qu'il prévoyait de dire à Trump. C'est pas une grosse surprise pour eux.

02:40— Oui, mais alors je voudrais ajouter un élément important, très important.

02:44C'est que toutes les informations qui proviennent de Russie, informations que je vous garantis confirmées,

02:50qui proviennent de Russie, disent que le peuple russe en a assez de cette guerre

02:54et que Poutine a besoin d'une paix quelle qu'elle soit, cette paix. Il a besoin.

03:00Il ne veut pas perdre la face, évidemment. Poutine, il veut triompher.

03:03Mais il a besoin, parce que les Russes n'en veulent plus. Donc ça, j'imagine que Trump le sait.

03:10Moi, j'imagine que c'est ce qu'Emmanuel Macron va dire à Trump.

03:15Attention. Regarde ce qui se passe en Russie. Enfin je ne sais pas, moi.

03:20— Oui, sans doute. Mais le shérif, qu'il y ait un nouveau shérif, comme l'a dit le vice-président américain,

03:25qui est Donald Trump, c'est vrai que le nouveau shérif, il peut faire régner l'ordre.

03:29Et l'argument d'Emmanuel Macron est assez juste, c'est-à-dire qu'il n'est pas à céder à Poutine.

03:34Il a à aider à réaliser la paix. D'ailleurs, d'un jour... Vous avez vu, les délais s'allongent, finalement.

03:41— Oui, oui. Au début, c'était 24 heures. J'arrivais pas à voir 24 heures. Maintenant, c'est 1 an.

03:45— Maintenant, c'est 1 an. Donc on voit bien que c'est pas si facile que ça.

03:48Satisfaire Poutine en lui permettant de sauver la face parce qu'il dit qu'il a gagné,

03:52bon, il faut qu'il puisse dire qu'il a gagné. Et on sait très bien qu'il n'a pas annexé totalement,

03:57ou il n'a pas conquis totalement les quatre oblastes qu'il a déjà annexés. Donc c'est compliqué.

04:02Et en même temps, bon, il faut que Donald Trump montre qu'il est le shérif aussi en Russie.

04:07— Là, pour l'instant, pour les deux, les planètes sont alignées. C'est le moment où le truc peut passer.

04:13C'est-à-dire que les deux peuvent y trouver de l'intérêt, les Russes, parce que comme vous dites,

04:18ils sont au bout du... Enfin le peuple est à la limite. Et puis Trump, parce qu'il veut démontrer tout de suite

04:24son efficacité sur le plan international. Mais ça pose maintenant un tas de problèmes logistiques derrière,

04:32l'Ukraine, etc., qui font que le délai va s'allonger. Et après, est-ce que les événements en Russie et tout ça

04:40vont pas changer la donne ? — L'Ukraine et ses ressources.

04:43Et est-ce que la frontière ne va pas être dessinée par les ressources minières de l'Ukraine ?

04:48J'attends de voir. J'attends de voir. Bien. Merci, Manon Aubry.

04:52Et notre invitée dans un instant, députée européenne, ça tombe bien, et membre de l'EFI, ça tombe bien.

04:58Sur l'antenne de Sud Radio, 8 h 30, avec Laurie Leclerc, le rappel des titres de l'actualité. Laurie.

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