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00:00Il est 7h45, vous écoutez ici Roussillon, bientôt plus de responsabilités pour les
00:04infirmiers et infirmières.
00:05C'était dans la nuit de lundi à mardi, les députés ont voté à l'unanimité une
00:10proposition de loi pour changer les missions des infirmiers.
00:13Qu'est-ce que ça va changer finalement concrètement pour les infirmiers et pour les patients aussi ?
00:17On en parle avec votre invitée, Simon Kolbock.
00:19Bonjour Émilie Goudel-Clau, vous êtes infirmière libérale à Perpignan et vous êtes aussi
00:24la responsable dans les Pyrénées-Orientales de la Fédération Nationale des Infirmiers,
00:28c'est le syndicat majoritaire.
00:29Déjà cette réforme, c'était une demande de votre part, vous l'attendiez.
00:33Oui, ça fait plus de deux ans qu'on travaille sur ce chantier et on l'attendait et on est
00:38très heureux qu'elle ait été approuvée à l'unanimité.
00:41Pour quelles raisons ? Qu'est-ce que ça va changer pour vous d'abord en tant que soignante ?
00:44Disons qu'il y a la refonte du métier et les compétences des infirmiers vont pouvoir
00:50être étendues, donc ça va nous permettre de mettre en lumière ces compétences-là
00:55au point de vue professionnel, ça va nous permettre aussi de mettre en place des missions
01:00dans un cadre légal qui jusqu'à présent ne l'était pas.
01:04C'est-à-dire qu'on met noir sur blanc des actes médicaux que vous n'aviez pas le droit
01:09de faire mais que vous faisiez quand même parce que vous y étiez bien obligé de par
01:12le manque de médecins notamment.
01:14Alors disons que jusqu'à présent on a un rôle propre qui nous est dévolu et on agit
01:22uniquement sur prescription médicale et depuis peu en fait nous avons aussi le droit
01:26de faire de la vaccination, dont la prescription de la vaccination dans le cadre de consultations
01:32infirmières.
01:33Donc là le texte justement parle de consultations infirmières, c'est vraiment important de
01:37mettre des mots là-dedans.
01:38Alors justement, ça veut dire quoi consultation infirmière ? On s'est tous posé la question.
01:41Est-ce que ça veut dire qu'on pourra aller voir une infirmière comme on va voir un médecin
01:44aujourd'hui ?
01:45C'est-à-dire qu'on a déjà un accès direct aux infirmiers.
01:47C'est pour ça ? Qu'est-ce que ça va changer par rapport à une consultation chez un médecin ?
01:50Est-ce que ce sera la même chose ?
01:51Non, pas du tout.
01:52On n'est pas des médecins, on est des infirmiers, on est complémentaires, on travaille tous
01:56ensemble autour du patient.
01:58Donc là, ça va permettre un exercice coordonné et aussi peut-être de dégager du temps médical
02:03qui est restreint à ce jour.
02:04Donc là, nous avons un accès direct via la vaccination.
02:09Donc cette consultation de vaccination que nous faisons, elle nous permet justement de
02:13voir où en est le patient sur le calendrier vaccinal, on prescrit le vaccin, le patient
02:18le récupère et on revient pour lui faire l'injection.
02:21Très concrètement, pour un renouvellement d'ordonnance aussi, on pourra aller vous
02:24voir ?
02:25Non, pas du tout.
02:26C'est toujours chez le médecin qu'il faudra aller ?
02:27Non, ça sera vraiment dans un cadre qui sera écrit noir sur blanc, donc ça ne sera pas
02:31une consultation médicale, ça sera quelque chose de complémentaire.
02:34Très concrètement aussi, vous pourrez prescrire davantage ? Pour qu'on comprenne bien, qu'est-ce
02:39qu'aujourd'hui un infirmier peut prescrire ? Qu'est-ce qu'il pourrait prescrire si
02:43ce projet de loi va au bout ?
02:44Là par exemple, à ce jour, on fait un pansement chez un patient, on peut prescrire des dispositifs
02:49médicaux de pansement, on peut prescrire chez un patient qui est diabétique un renouvellement
02:53de matériel pour les soins de diabète, on peut prescrire le vaccin, ce que je vous disais
02:57tout à l'heure.
02:58Mais par contre, on ne peut pas prescrire du paracétamol et c'est très contradictoire
03:02parce qu'en fait il est en vente libre en pharmacie, donc c'est des choses qui vont
03:07être étendues, on ne va pas prescrire des médicaments, il y aura des listes de médicaments
03:13qui pourront être prescrits, donc là par exemple le paracétamol, mais on ne va pas
03:16prescrire des médicaments, même si on a des connaissances en pharmacologie, ça sera
03:21vraiment des choses qui seront établies et listées.
03:23A part le Doliprane, est-ce que vous savez déjà quels médicaments vous pourriez prescrire ?
03:27Non, là pour le moment, je pense que c'est des travaux qui sont en cours.
03:30Ce qu'il y a, c'est qu'à ce jour, on a un accès direct via le bilan de prévention
03:34à des âges clés de la vie, donc on a déjà un accès direct aux infirmiers, on s'est
03:38rendu compte aussi par rapport aux certificats de décès justement pour pallier au manque
03:42de médecins que nous, nous pouvons établir des certificats de décès, donc nos compétences
03:47évoluent, on est dans un système de soins qui est de plus en plus en tension, et je
03:52pense que l'infirmière va être complémentaire au médecin, elle ne va pas le remplacer,
03:57elle va venir justement soulager du temps médical.
03:59Il est 7h48, vous écoutez Ici Roussi, on parle ce matin de l'évolution du métier
04:04d'infirmier avec notre invitée Émilie Higoux-Delclos, qui est infirmière libérale à Perpignan
04:08et responsable dans les Pyrénées-Orientales de la Fédération Nationale des Infirmiers.
04:12Vous le dites, on va être complémentaire avec les médecins, pourtant les syndicats
04:15de médecins s'inquiètent, ils expliquent que vous allez marcher sur leur plate-bande.
04:19Pas du tout, en fait cette loi elle a pour objectif de clarifier et d'étendre les compétences
04:25infirmières, on est dans un exercice de coordination avec la mise en place de différentes structures,
04:31des ESP, des MSP, des CPTS, qui permettent de mettre en place un exercice coordonné
04:36du parcours du soin du patient, donc ça, ça va être complémentaire et ça va faciliter
04:41justement et renforcer la collaboration entre les professionnels de soin de bébé.
04:44Mais si c'est pour soulager les médecins, vous allez bien les soulager en récupérant
04:48certains de leurs patients ? Non, pas du tout en fait, on va être complémentaire,
04:52nous on va pouvoir faire des recueils de données et justement être complémentaire avec eux
04:57pour leur faciliter du temps médical.
04:59Quand vous allez aux urgences par exemple, qui est-ce que vous consultez en premier ? C'est
05:03une infirmière.
05:04En fait on va faire un tri et permettre aux médecins de gagner du temps.
05:07Les députés expliquent qu'à court terme, cette réforme du métier d'infirmier, c'est
05:11aussi la seule réponse face aux déserts médicaux.
05:14Vous avez le sentiment, vous là, d'être un peu la bouche trouge mais en tout cas de
05:20pallier systématiquement un peu aux failles de notre système de soin ? C'est-à-dire
05:24qu'on va chez le patient, on est encore une des seules professions à travailler 24 heures
05:28sur 24 et à travailler 7 jours sur 7 au domicile du patient, donc nous on peut voir des fragilités
05:36chez les patients qu'on ne pourra pas voir derrière un comptoir ou dans une salle de
05:40consultation.
05:41Ça permet aussi de mettre en place des champs de prévention et donc d'améliorer la santé
05:50des patients.
05:51Vous par exemple, c'est 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 ?
05:53Alors le cabinet, pas moi particulièrement, mais on a des astreintes quand on a des perfusions,
05:59donc on peut y aller la nuit, on travaille toute l'année, Noël, Nouvel An, il n'y a
06:04pas de restrictions.
06:06Et nous, on a ce champ d'action-là qui fait qu'on est vraiment au plus près du patient
06:10tout en gardant en tête qu'on est en coordination avec les autres professionnels.
06:14Alors qui dit plus de responsabilité, dit aussi souvent meilleure rémunération.
06:18Alors des négociations sont prévues cet automne, vous n'avez pas peur de vous faire
06:22avoir pour dire les choses ? C'est-à-dire que d'abord, on va vous expliquer ce que vous
06:26devez faire en plus et puis dans un deuxième temps, on verra la grille des tarifs.
06:30Disons que non, moi je n'ai pas peur du tout par rapport à ça, je pense que dans un premier
06:35temps, il est très important de cadrer justement la refonte du métier, nos compétences, que
06:40tout soit écrit, comme vous l'avez dit tout à l'heure, noir sur blanc.
06:42Mais on n'aurait pas pu faire évoluer les tarifs en même temps ? Je pense qu'il faut
06:45aller pas à pas, faire les choses correctement et quand tout sera bien établi, là ça fait
06:50très longtemps que la profession depuis 2009 n'a pas eu sa lettre clé qui a été augmentée,
06:54ça sera l'occasion peut-être de voir certaines choses, mais c'est sûr que ça sera fait.
06:59Vous allez demander des augmentations importantes ? Ça c'est des choses sur lesquelles on va
07:03travailler.
07:04De là à dire qu'elles sont importantes, on va demander justement que nos actes soient
07:08valorisés.
07:09Et des hausses qui seront prises en charge par la Sécu ? Est-ce que vous avez des garanties
07:12là-dessus ? Parce que c'est ce que sans doute pose comme question aussi tous ceux qui nous
07:15écoutent ce matin.
07:16Alors là je ne peux pas m'avancer pour la CPM évidemment, mais évidemment que si on
07:21fait une consultation auprès d'un patient, je ne vois pas pourquoi elle ne serait pas
07:25prise en charge.
07:26Émilie Goud, Delclos, vous êtes infirmière libérale, on voulait vous entendre aussi ce
07:30matin.
07:31Ce 12 mars, certains cabinets médicaux vont rester fermés à travers la France, des collectifs
07:37et syndicats de médecins, d'infirmiers, de pharmaciens, de paramédicaux, appellent
07:41à une journée morte pour dénoncer la hausse des violences, plus de 27% pour les violences
07:46en 2023 par rapport à 2022, ce sont les derniers chiffres dont nous disposons.
07:50Ces violences, vous les constatez vous dans les Pyrénées-Orientales ? Est-ce que vous
07:54qui êtes sur le terrain, vous les ressentez aussi parfois ?
07:56Oui, on les ressent justement parce qu'il y a une tension dans le système de santé,
08:02donc les patients veulent de l'immédiateté et souvent comme ils sont en tension eux-mêmes,
08:08c'est le débordement des émotions et c'est nous qui étons justement au lit du patient
08:12qui font face à ces difficultés.
08:14Nous, on est seul chez les patients, donc en fait on se retrouve face à cette violence,
08:20l'important c'est d'être aidé, donc il y a des services qui peuvent nous aider, c'est
08:25de déjà déclarer ces violences pour justement qu'elles soient recensées, c'est ce qui
08:28a permis justement de mettre en avant, comme vous le disiez, cette augmentation des violences.
08:33C'est aussi de faire de la prévention pour les soignants et de la prévention pour les
08:37patients.
08:38Mais vous avez un exemple, vous, personnellement, quelque chose qui vous serait arrivé ?
08:40Oui, des patients qui sont en fait en tension, là par exemple un patient qui hurle parce
08:49qu'il en a marre, parce qu'il atteint aux urgences, il sort contre avis médical et
08:56en fait, c'est pas qu'il va s'apprendre à moi directement, mais en fait je vais être
08:59le dévidoire justement de ce ras-le-bol.
09:01Merci beaucoup Émilie, vous Delclos, je rappelle que vous êtes infirmière libérale à Perpignan
09:07et que vous êtes aussi dans les Pyrénées-Orientales la responsable de la Fédération nationale
09:11des infirmiers.
09:12Bonne journée à vous !
09:13Merci !
09:14Ici Roussillon, jusqu'à 9h, ici Matin, 11 à Perpignan ce matin, c'est Sarah qui nous
09:22le dit.
09:23Son message est arrivé par WhatsApp au 04 68 35 5000, Météo également sur, oui, Facebook.
09:29Ici Roussillon, tout à fait, avec François, accueillie à 10 degrés, avec Françoise,
09:349 degrés 8, à Saurède, sous l'olivier, j'attends encore plein d'autres messages pour la météo
09:38ici dans les Pyrénées-Orientales.
09:41Une voisine qui chante, elle s'appelle Jane et les Toulousaines en écoutent comme.
09:45C'est ici Roussillon, actus locaux, musique et bonne humeur.
10:10C'est ici Roussillon, actus locaux, musique et bonne humeur.