Lundi 17 mars 2025, retrouvez Thomas Breuzard (Directeur permaentreprise, norsys & Coprésident, B Lab France), Nicolas Chabanne (fondateur, C'est qui le patron ?!), Maylis Cartigny (Directrice Pôle recherche, Prophil) et Béatrice Delpech (Directrice Générale adjointe, Enercoop) dans 4GOOD, une émission présentée par Alix Nguyen.
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00:00Bienvenue dans « For Good », l'émission dédiée à la transformation de votre entreprise.
00:28Un rendez-vous concret grâce au partage d'expériences de pionniers du business à impact.
00:33Comme toujours, Thomas Brezard est là. Salut Thomas.
00:36Bonjour Alexia.
00:37Je rappelle que tu es directeur permanent entreprise de Norsis et coprésident du mouvement Bicorp en France.
00:43Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Nicolas Chaban, fondateur de Séquil Patron.
00:48Bonjour Nicolas, bienvenue.
00:49Bonjour, bonjour.
00:50Maëlys Kartini, directrice du pôle recherche de Profil est avec nous également.
00:54Bonjour.
00:55Bonjour, et Béatrice Delpech, directrice générale adjointe d'Enercop.
00:59Bonjour.
01:00Bienvenue, bienvenue à tous les trois.
01:02Face à des crises climatiques, sociales et économiques qui prennent de l'ampleur,
01:06les entreprises sont amenées à repenser leur modèle de gouvernance et de répartition de la valeur.
01:12Partager équitablement le pouvoir de décision, les profits et les responsabilités
01:17n'est plus seulement un enjeu d'éthique mais une stratégie de résilience.
01:21Comment le partage de la valeur et du pouvoir peut-il améliorer
01:25la robustesse des entreprises face aux crises ?
01:27C'est le thème de notre débat.
01:29Et comme à chaque fois, il y aura le top et flop,
01:32les initiatives qui réussissent et celles qui peinent à évoluer.
01:36Et bien sûr, vous ne repartirez pas sans outils.
01:39Dans le goût de tout nous, nous parlerons du petit manuel du partage du pouvoir en entreprise
01:43de Laurence Ruffin.
01:45Maëlys nous dévoilera quelques pratiques concrètes pour le mettre en application.
01:50C'est parti pour une nouvelle émission.
01:57Et Thomas, on commence avec ton édito.
01:59Tu te demandes si les entreprises sont vouées à partager ou à disparaître ?
02:04Alors c'est un petit peu fordé comme ça,
02:06mais pour commencer, j'aimerais filer une petite métaphore aujourd'hui.
02:09Imaginez une entreprise comme un navire en pleine tempête.
02:12Certains membres de l'équipage détiennent tout le pouvoir,
02:15détiennent aussi les butins qui sont collectés par le navire,
02:18tandis que les autres rames s'envoient, s'engouvernaillent.
02:20À votre avis, quel résultat se passerait-il en pleine tempête dans ce bateau ?
02:24Et si à l'inverse, chaque membre de l'équipage détenait un rôle clair,
02:28avait son mot à dire dans les décisions, dans les orientations, dans la façon de naviguer ?
02:32Un intérêt commun à vaincre la tempête, aussi parce que les butins seraient partagés.
02:35Que se passerait-il ?
02:37Cette métaphore, je trouve, illustre bien l'enjeu d'aujourd'hui,
02:39apporter de la stabilité et de la résilience en partageant valeur et le pouvoir,
02:43quand bien même cela peut paraître un peu contre-intuitif.
02:45Et alors justement, qu'en est-il dans les entreprises ?
02:47Alors, passons dans le monde de l'entreprise désormais,
02:49dans un monde bouleversé et assez bouleversant d'ailleurs pour les entreprises.
02:52C'est-à-dire que du partage, à mon sens, n'est plus tant un simple débat philosophique,
02:56ça tend à devenir une nécessité.
02:58Pourtant, certains dirigeants considèrent encore que le partage
03:01est un certain luxe réservé à des entreprises un peu utopiques
03:05ou à certaines structures atypiques.
03:07Est-ce que c'est vraiment le cas ?
03:09Je pense que si on regarde la réalité en face,
03:11aucune entreprise aujourd'hui n'échappe au bouleversement actuel.
03:14Entre les contraintes climatiques grandissantes,
03:16les attentes croissantes aussi des consommateurs,
03:18Nicolas en parlera je pense un peu aujourd'hui,
03:20la quête de sens des salariés ou les pressions réglementaires qui s'intensifient,
03:23le modèle traditionnel basé sur des gouvernances verticales
03:26et une répartition très inégale de la richesse se heurtent à ses propres limites.
03:29Prenons un chiffre, par exemple dans le baromètre empreinte humaine de 2023
03:33où 71% des salariés déclaraient que leur travail manquait de sens.
03:37Cela dit bien qu'on manque de partage dans les idéaux de l'entreprise
03:41et dans le sens que l'on donne au travail.
03:43Pourtant, une étude menée par Profil, dont Maylis pourra nous parler,
03:46révèle que les entreprises qui aujourd'hui ont des modèles de gouvernance
03:49beaucoup plus partagés sont plus performantes sur le long terme.
03:52Pourquoi ? Parce qu'elles renforcent l'engagement, la loyauté des équipes,
03:56mais aussi la capacité d'innovation parce que de plus larges parts des équipes
04:00peuvent contribuer à l'évolution de l'entreprise.
04:02Tout le monde dans le même bateau.
04:04Est-ce que tu as un premier exemple pour illustrer ce que semblent dire ces chiffres ?
04:08Eh bien oui, à tout hasard prenons la marque C'est qui le patron ?
04:11qu'a créé Nicolas, connu pour son engagement envers une rémunération
04:14beaucoup plus juste des producteurs.
04:16En plus d'être la marque nouvelle la plus vendue depuis 10 ans
04:20selon une étude de Nielsen, C'est qui le patron ?
04:23Cette marque portée par les consommateurs et par Nicolas
04:26figure cette année dans le palmarès en 2024 des marques
04:29qui ont le plus progressé en vente.
04:31Son fondateur, Nicolas, a récemment décidé en plus de ça
04:34de céder la totalité des actions à une fondation
04:37dont l'unique objet est le soutien aux producteurs.
04:40Initiative qui vise à rendre inaliénable la mission de l'entreprise.
04:44A l'inverse, des organisations qui concentrent pouvoir et richesse
04:47entre quelques mains pourtant restent largement majoritaires.
04:50Et alors pourquoi dans ce cas la majorité des entreprises
04:53ne font-elles pas comme Nicolas Chabannes ?
04:55Eh bien parce qu'il faut savoir modifier son rapport à l'argent
04:58et ça c'est encore un petit peu compliqué aussi parce que le changement fait peur.
05:01Partager le pouvoir et la valeur, c'est accepter de ne plus tout contrôler,
05:04de remettre en question des habitudes bien ancrées,
05:06parfois même héritées de décennies de pratiques
05:08de gouvernance et managériales très rigides.
05:10Ensuite parce que le court-termisme est encore roi dans le monde économique.
05:13Tant que les marchés financiers et une partie des investisseurs
05:16exigeront des rendements immédiats à deux chiffres,
05:19il sera sans doute difficile de convaincre les grandes entreprises
05:21notamment d'adopter des modèles différents
05:25qui favorisent peut-être une meilleure pérennité et viabilité à long terme.
05:29Enfin parce qu'il existe une croyance je pense profondément ancrée
05:32selon laquelle le leadership doit être centralisé
05:35et c'est ce qui garantit l'efficacité des organisations.
05:37Selon toi, pour combien de temps ces résistances pourront-elles tenir ?
05:42Dans une économie où l'information est de plus en plus accessible,
05:45où les crises sociales couvrent, où la régulation tend à se renforcer,
05:48je pense que ces modèles basés sur l'accaparement du pouvoir et de la richesse
05:51pourraient devenir des reliques du passé.
05:53Regardons les récents tourments qu'ont pu connaître de grands groupes
05:55qui annonçaient en même temps et de façon très malheureuse
05:57des dividendes records et des plans de licenciement aux salariés.
06:00Tout ça n'a plus de sens.
06:01Donc partage du pouvoir et de la valeur,
06:03ce n'est pas tant une lubie de quelques robins des bois de l'entrepreneuriat,
06:06c'est bien, je pense, un modèle qui tend à devenir une nouvelle norme.
06:09Alors quels sont les modèles les plus innovants ?
06:11Peut-on convaincre des actionnaires d'aller vers ces nouveaux modèles ?
06:14Est-ce qu'il faut réinventer la structure même de nos entreprises
06:17et surtout comment les traduire en actions concrètes ?
06:19C'est l'objet de notre émission du jour.
06:21Oui, c'est ce qu'on va voir plus en détail dans notre débat.
06:23Maintenant, je m'adresse à vous, chers invités.
06:25Qu'est-ce qui vous fait dire que les entreprises n'ont plus d'autre choix ?
06:30Qui veut commencer ?
06:33Je ne suis pas très galant, vous voulez commencer ?
06:37En fait, je viens de dire un gros truc de bomber,
06:41sur la galanterie, on m'aurait dit au bureau,
06:44mais pourquoi tu t'occupes tellement de ça ?
06:47En plus, ce n'est que du direct, c'est bien,
06:50je suis en train de faire une bonne introduction.
06:53Non, il n'y a pas de choix parce qu'il y en a,
06:57quand on se ramène au bon sens,
06:59à la bienveillance de ce qu'on appelle, nous, les consommateurs,
07:04on arrive à la fin d'un tour de magie.
07:06Pendant 50 ans, il y avait des entreprises
07:09qui prenaient l'argent de tout le monde,
07:11notre argent à nous, consommateurs,
07:13pour en faire des choses qui ne sont pas très utiles,
07:15ni à notre niveau, ni au monde.
07:18Et ce rapport-là, il est en train d'exploser.
07:22Nous, on est l'expression d'une partie de cette réalité,
07:24mais il y en a bien d'autres.
07:27Quand on ramène l'équation à,
07:29qu'est-ce que je vends en tant que consommateur ?
07:31Où va mon argent ? A quoi il sert ?
07:33Évidemment, on a envie de tracer le fait
07:36que derrière un acte d'achat, il y a des conséquences positives.
07:38Donc, les entreprises qui voudront imaginer
07:41que ça peut tenir comme ça tient depuis 40 ans,
07:44elles vont un jour disparaître,
07:47puisque, on le dira tout à l'heure,
07:49mais on a fait, nous, un petit schéma simple,
07:51vous faisiez une image,
07:53imaginez demain, dans tous les secteurs d'activité,
07:56dans l'assurance, dans l'alimentaire, dans la banque,
08:00imaginez des entreprises qui,
08:02quand vous amenez votre argent,
08:04tracent chaque centime de cet acte d'achat
08:06ou de cet achat de services,
08:08pour en faire des conséquences positives,
08:10en payant bien les salariés,
08:11qui eux-mêmes peuvent acheter à une entreprise
08:12qui paye bien les salariés.
08:14Ce chemin vertueux qu'on tracerait de cet argent,
08:17qui, rappelons-le, est quand même dans nos poches,
08:19il ne vient pas d'une planète lointaine,
08:21il est dans nos poches de consommateurs,
08:23le 1er janvier.
08:24Eh bien, si on avait dans chaque secteur
08:26une entreprise qui nous assure
08:28que notre argent fait du bien au monde qui nous entoure
08:31et à nous-mêmes à la fin,
08:33je pense qu'elle deviendrait naturellement
08:35toute leader de leur secteur.
08:36Nous, on l'a fait à petite échelle
08:38et c'est devenu la marque nouvelle la plus vendue
08:40en 10 ans, ce qui est fou.
08:41Le monde économique n'a pas créé une marque en France
08:43qui se vend plus que celle-là.
08:45Pas parce qu'elle est la moins chère,
08:46parce qu'elle est solidaire.
08:47Donc, on voit cette inversion qui arrive
08:49et pour finir, par défaut,
08:52tout le monde se disait pendant des années
08:54non, le prix le plus bas, c'est la seule boussole,
08:56ça marchera toujours comme ça.
08:59Un jour, je me rappelle avoir dit au patron
09:01de Grande Surface,
09:03pourquoi vous érigez cette règle
09:05comme une fatalité définitive ?
09:07Il n'y a pas de produit qui nous assure
09:10qu'en les achetant dans vos rayons,
09:12on provoque quelque chose vraiment de bien,
09:15notamment chez les producteurs.
09:16Mettez-les et on refera les comptes.
09:18Apparaît la petite brique de lait
09:19dans les conditions qu'on connaît,
09:21il n'y a pas de force de vente,
09:22pas de grande campagne de pub à la télé.
09:24Elle devient la brique de lait la plus vendue,
09:26les Deborbio le plus vendu.
09:27Et là, récemment,
09:29cette aventure de consommateur
09:30est dans les dix marques,
09:32toutes marques confondues,
09:33pas celles qui étaient récemment arrivées.
09:35C'est les plus grosses ventes
09:37parmi les dix marques avec Tropicana, Red Bull.
09:39Donc, le bon sens, la bienveillance
09:42qu'on a tous, quand on la rassemble
09:45et qu'on lui permet de s'exprimer,
09:47ça devient de grands succès.
09:49On va essayer de faire en sorte
09:50que ça se généralise.
09:52Yatrice, même question,
09:54pourquoi les entreprises n'ont plus le choix ?
09:56Spontanément, j'aurais envie
09:57de donner des réponses
09:58qui sont d'ordre un peu philosophique,
10:00très avec la crise démocratique,
10:03sociale et climatique qu'on connaît.
10:05Mais si on veut donner des raisons
10:06très, très pragmatiques,
10:07il y en a aussi.
10:08Pour moi, ce ne sont pas les meilleures,
10:09mais elles existent.
10:10Je dirais qu'il y a une raison
10:11liée à la pérennité des entreprises.
10:12Si on regarde le taux de pérennité
10:14des entreprises,
10:15celles qui ont les meilleurs
10:16taux de pérennité,
10:17c'est les coopératives
10:18qui, historiquement,
10:19par leur ADN,
10:20partagent le plus
10:21ces questions de partage
10:22du pouvoir et de la valeur.
10:23Le taux de pérennité
10:24des coopératives à 5 ans
10:25est de 79 %,
10:27contre 61 %
10:28pour les autres entreprises.
10:30Ça, c'est les chiffres de l'INSEE.
10:32C'est un argument très concret,
10:33encore une fois.
10:34Je ne considère pas
10:35que ce soit le meilleur
10:36des arguments,
10:37mais c'est un argument
10:38qui fait poids.
10:39Et peut-être un deuxième argument
10:40autour de ce que disait Thomas
10:41dans son édito,
10:42l'intérêt des salariés.
10:43En fait, les salariés
10:44sont en recherche de sens.
10:45Les salariés vivent
10:47dans leur actualité,
10:49leur réalité.
10:50Ils sont de plus en plus nombreux
10:51à avoir des préoccupations
10:52écologiques, notamment.
10:54Et on sait bien
10:55que si on confie le pouvoir
10:56de prendre des décisions
10:57à des salariés,
10:58ils font des choix
11:00qui sont moins climaticides.
11:02Ils décident moins
11:03d'aller délocaliser.
11:04Ils décident moins
11:05d'aller faire des forages
11:06en Arctique.
11:07Ils font des choix
11:08plus responsables.
11:09Et si on leur donne
11:10la possibilité
11:11de participer
11:12aux choix de gouvernance,
11:13ils sont aussi plus investis
11:14dans leur entreprise.
11:15Ils sont plus investis
11:16dans leur entreprise.
11:17Ils y passent.
11:18Ils y mettent de l'énergie,
11:19du cœur,
11:20et ça fait avancer
11:21les entreprises.
11:22Donc, encore une fois,
11:23je ne suis pas certaine
11:24que ce soit la meilleure
11:25des raisons pour le faire.
11:26Mais je suis, en revanche,
11:27tout à fait convaincue
11:28que ça crée
11:29un engagement des salariés
11:30qui est tout à fait différent.
11:31Mélisse,
11:32nous de la fin
11:33pour cette séquence.
11:34Sur la pérennité,
11:35et du coup,
11:36vu que Béatrice
11:37nous a donné
11:38le côté plutôt coopératif,
11:39je vais aller plutôt
11:40du côté fondation actionnaire
11:41dont a été évoqué
11:42dans l'édito.
11:43Donc, les fondations actionnaires,
11:44c'est des entreprises
11:45qui sont détenues
11:46par des fondations.
11:47Nicolas Chaman vient d'annoncer
11:48qu'il transmettait
11:49son entreprise
11:50à une fondation
11:51qui deviendra actionnaire.
11:52Et en fait,
11:53c'est un modèle
11:54qui existe depuis
11:55très très longtemps
11:56dans d'autres pays.
11:57Ça fait à peine
11:58depuis 2008,
11:59donc à peine 20 ans
12:00que ça existe en France.
12:01Et on a du recul
12:02sur des entreprises
12:03qui sont détenues
12:04depuis 10, 20,
12:0530, 40, 50 ans.
12:06Des grandes entreprises
12:07au Danemark,
12:08en Allemagne,
12:09en Suisse.
12:10Et en fait,
12:11il n'y a pas beaucoup de gens
12:12qui ont fait des études
12:13sur le recul qu'on a
12:14sur la détention
12:15de ces entreprises
12:16par des fondations.
12:17Il y a une personne
12:18au Danemark
12:19qui s'appelle Stine Thomsen
12:20et qui a fait une étude
12:21qui date déjà
12:22d'il y a
12:23depuis 10, 15 ans,
12:242017,
12:25et voire même
12:26un peu avant
12:27des premiers résultats
12:28qui montrait
12:29que les entreprises
12:30qui étaient détenues
12:31par des fondations
12:32au Danemark,
12:33c'est-à-dire 70%
12:34de la capitalisation
12:35boursière danoise,
12:36donc ce n'est pas n'importe quoi,
12:37c'est des nouveaux nordiques,
12:38c'est la plus grosse capitalisation
12:39boursière européenne,
12:40plus que l'AMH,
12:41qui crée encore
12:42des emplois en France,
12:43et que ces entreprises
12:44étaient 30% plus résilientes
12:45que leurs homologues.
12:48Et donc ça,
12:49c'est des entreprises
12:50qui ont été transmises.
12:51Il y a Lego,
12:52Carlsberg,
12:53de vos nordiques
12:54qui ont été transmises
12:5550, 60, 70 ans.
12:57Donc en fait,
12:58ils ont vu qu'à la mesure
12:59de toutes ces crises,
13:00c'était des entreprises
13:01qui étaient plus résilientes.
13:02Et donc,
13:03suite au Covid,
13:04suite à toutes les crises
13:05qui, enfin voilà,
13:06on voit toutes les crises
13:07qui se développent,
13:08je pense que petit à petit,
13:09les entreprises
13:10n'auront pas d'autre choix
13:11que d'essayer de trouver
13:12des chemins
13:13entre le profit
13:14et le non-profit
13:15pour pouvoir justement
13:16réinventer la parole
13:17qui est donnée
13:18aux salariés
13:19pour les engager
13:20et aussi la circularité
13:21des profits
13:22pour pouvoir aligner
13:23toute la chaîne de valeur.
13:24On va développer
13:25plus en détail
13:26dans notre débat.
13:27Retenez-vous,
13:28on passe au top et au flop.
13:34Et c'est l'heure
13:35du top et du flop.
13:36Thomas,
13:37quel est ton top ?
13:38Alors le top,
13:39on va prendre un cas assez connu
13:40dans l'univers
13:41de l'entreprise engagée,
13:42c'est Patagonia,
13:43cette marque de vêtements
13:44notamment pour
13:45les sports de montagne,
13:46pour l'exploration.
13:47En 2022,
13:48son fondateur a décidé
13:49de léguer quasi 100%
13:50du capital de l'entreprise
13:51à une fondation
13:52de droit américain
13:53qui aujourd'hui
13:55perçoit l'ensemble
13:56des bénéfices de l'entreprise.
13:57On parle quand même
13:58d'une centaine de millions
13:59d'euros par an,
14:00ce n'est quand même pas anodin
14:01et qui,
14:02ce faisant,
14:03redistribue l'intégralité
14:04des bénéfices à des actions
14:05qui préservent la planète
14:06puisque c'est l'engagement
14:07fort de l'entreprise
14:08depuis toujours.
14:09L'entreprise fonctionne
14:11de façon très transparente
14:12qui prône l'autonomie
14:13des équipes.
14:14On est bien dans les sujets
14:15qu'on évoque depuis tout à l'heure.
14:16Je reste surtout concentré
14:17sur les résultats
14:18de l'entreprise.
14:19En 2023,
14:20Patagonia,
14:21c'est près d'un milliard
14:22et demi de chiffre d'affaires.
14:23On ne parle pas d'une petite
14:24PME familiale
14:25qui prouve aussi
14:26que l'engagement
14:27peut être source
14:28de pérennité économique.
14:29La fidélité des salariés
14:30est exceptionnelle.
14:31Ils ont un taux de turnover
14:32extrêmement faible
14:33et puis la marque,
14:34elle est très aimée
14:35de ses clients.
14:36Ils ont une capacité
14:37d'innovation aujourd'hui
14:38et l'innovation sur le marché
14:39reste très forte
14:40et de plus en plus suivie.
14:41Donc l'entreprise
14:42poursuit son développement.
14:43Voilà un exemple
14:44qui montre que
14:45le partage du pouvoir
14:46et de la valeur
14:47peut être source
14:48de pérennité
14:49et de performance économique.
14:50Et maintenant à vous,
14:51chers invités.
14:52Est-ce que vous avez
14:53un ou des exemples
14:54de réussite à partager ?
14:55Moi, j'ai un gros coup de cœur
14:56en top.
14:57Mon top,
14:58ce sera Duralex.
14:59Vous vous rappelez
15:00les verres de la cantine
15:01où on regarde son âge au fond ?
15:02Duralex a été placé
15:04en redressement judiciaire
15:05en avril 2024
15:06suite à différents choix
15:07assez contestables
15:08de directions successives,
15:10de délocalisations, etc.
15:12Suite aussi un peu
15:13à des difficultés
15:14après le Covid,
15:15la pression de la concurrence chinoise
15:18notamment.
15:19Et les salariés ont repris
15:20leur entreprise en scope.
15:21Donc en avril,
15:22ils sont placés
15:23en redressement judiciaire
15:24et quelques mois plus tard,
15:25ils font une coopérative.
15:26Il y a plus de la moitié
15:27des salariés
15:28qui décident de prendre le risque
15:29d'investir dans cette coopérative
15:31et donc ils ont relancé
15:33comme ça leur entreprise.
15:35Ça cartonne.
15:36Ils ont reçu
15:37un soutien assez vaste.
15:39Ils ont des bons de commande
15:41qui pleuvent.
15:42Et je pense que c'est vraiment
15:44un exemple très inspirant
15:46Duralex.
15:47Oui.
15:48Moi, je réagirais aussi
15:49sur ce qu'a dit Thomas.
15:50Donc Patagonia,
15:51qui est un super communicant.
15:53L'éternel exemple.
15:54Oui, c'est ça.
15:55Et donc il y a deux ans…
15:56On n'en parle pas, je crois.
15:57Oui, et puis partout où on va,
15:59où nous, on va parler
16:00par exemple des fondations actionnaires
16:01ou d'autres sujets,
16:02partage, pouvoir, valeur,
16:03on voit que Patagonia,
16:04les gens ont connu
16:05le modèle de fondation actionnaire
16:06par ça.
16:07Mais en fait,
16:08comme je l'ai dit tout à l'heure,
16:09ça existe depuis très longtemps
16:10dans d'autres pays.
16:11On parle de Rolex, etc.
16:12Et puis surtout en France,
16:13depuis 2008.
16:14Donc le premier,
16:15c'était Pierre Fabre.
16:16En fait, je pense que
16:17personne ne sait,
16:18très peu de gens savent
16:19qu'à plus de 80%,
16:20Pierre Fabre est détenu
16:21par une fondation actionnaire
16:22et du coup,
16:23réinvestit des profits
16:25dans la recherche
16:26et dans d'autres programmes.
16:28Et j'aurais aussi envie de dire,
16:29les tops,
16:30c'est quand même aussi
16:31la trentaine,
16:32voire je pense un peu plus maintenant,
16:3330-40 entreprises
16:34qui, comme Nicolas
16:35et comme d'autres,
16:36ont déjà transmis
16:37tout ou partie
16:38de leur capital.
16:39Et ça,
16:40il y a des Léa Nature,
16:41il y a des Monin,
16:42il y a des entreprises
16:43qui ne sont pas négligeables,
16:45qui avaient moins la force
16:46de frappe de communication
16:48que Patagonia,
16:49mais qui en fait,
16:50font des choses super
16:51avec tout ça.
16:52Oui, Patagonia,
16:53Léa Nature,
16:54il y a vraiment des exemples
16:56et des éclaireurs.
16:58Mais moi,
16:59je vous parle d'une
17:00toute petite aventure
17:01qui est en train de naître,
17:03mais qui est très symbolique.
17:05Ça s'appelle Cruiser,
17:07ça va arriver.
17:08C'est un jeune Français
17:09qui part aux Etats-Unis,
17:11qui fait Berkeley là-bas
17:12avec une bourse,
17:13qui revient,
17:14il a un diplôme
17:15pour rentrer à peu près
17:16où il veut
17:17et gagner beaucoup d'argent.
17:18Et il vient nous voir au bureau
17:19et il me dit,
17:20voilà,
17:21moi j'aimerais dans la musique
17:22faire la même chose.
17:23Je sais qui est le patron.
17:24Il me cite une phrase,
17:251% des artistes dans le monde
17:27captent 96% de la richesse
17:30produite par le monde musical.
17:32C'est impossible.
17:33Donc sur ce modèle-là,
17:34j'abandonne effectivement
17:35mes droits,
17:36mon rêve éventuel
17:37d'entrepreneur
17:38devenant très riche.
17:39Je veux partager
17:41un projet collectif
17:42et voilà comment
17:43une application
17:44qui va redonner,
17:45partager de la valeur.
17:46C'est très très ingénieux
17:47et c'est ludique.
17:48Après,
17:49il y a de la gamification
17:50des choses que je ne maîtrise pas.
17:51C'est pour bien vous l'expliquer,
17:52mais voilà.
17:53Donc la nouvelle génération
17:54qui peut faire le choix
17:55d'aller gagner beaucoup d'argent
17:56dans une boîte
17:57avec un diplôme important,
18:00dit,
18:01je me départis de cette partie
18:02de capitalisation
18:03pour faire un projet
18:04qui me rend heureux
18:06en partageant.
18:07Donc,
18:08la nouvelle génération,
18:09on en a parlé tout à l'heure,
18:10elle n'est pas forcément...
18:12Vous disiez
18:13que ce n'était pas forcément
18:14tous les plus jeunes
18:15qui étaient comme ça.
18:16Non, pas là.
18:17Mais franchement,
18:18j'ai espoir que ça change.
18:21On se disait tout à l'heure
18:22pourquoi,
18:23mais parce qu'on n'a pas le choix.
18:24Franchement,
18:25sans faire...
18:26On sait très bien
18:27que ça ne peut pas continuer
18:28comme ça.
18:29Et quand on va jusqu'à...
18:30J'ai vu Fabrice Bonifait ici.
18:32J'ai vu quand vous avez
18:34la connexion
18:35à la limite naturelle
18:38de cette planète
18:39à produire de la richesse.
18:41Et si on n'en tient pas compte,
18:43on va dans un mur énorme.
18:46Donc,
18:47le réveil,
18:48il est chez les consommateurs
18:50très clair.
18:51Et je pense que les entreprises
18:53savent qu'elles ne peuvent pas
18:54continuer comme ça
18:55parce que ça va s'arrêter.
18:56Le modèle actuel va s'arrêter.
18:58Donc, on voit même
18:59des gens très cyniques
19:00qui nous disent
19:01comment on peut faire.
19:02C'est comme ça qu'après sont arrivées
19:03les entreprises de partage.
19:04Allez,
19:05on passe au flop.
19:06Et Thomas,
19:07tu nous parles de WeWork.
19:08Alors là,
19:09on va parler d'un échec
19:10assez retentissant
19:11puisqu'il a terminé en faillite.
19:12C'est l'exemple de cette entreprise
19:14fondée,
19:15dirigée par un type
19:16qui s'appelle Adam Neumann,
19:17qui était le PDG
19:18qui a exercé un contrôle très fort
19:20dans une logique de management
19:21qui aujourd'hui est assez connue
19:23pour être toxique,
19:24qui a concentré beaucoup,
19:25beaucoup de pouvoir.
19:26Avec un exemple,
19:27c'est qu'il détenait
19:2865% des droits de vote
19:29alors qu'il était minoritaire
19:30dans le capital.
19:31Donc, il avait organisé
19:32l'entreprise
19:33pour lui-même avoir
19:34un maximum de pouvoir
19:35entre ses mains.
19:36Voilà,
19:37avec le résultat final
19:38qu'on connaît,
19:39mais surtout avec une entreprise
19:40qui a connu une valorisation
19:41boursière
19:42de 47 milliards de dollars
19:43en 2019,
19:44mais basée sur
19:45une bulle spéculative,
19:46un modèle économique
19:47qui n'était pas réellement viable,
19:48mais des actionnaires satisfaits
19:49parce qu'ils voyaient
19:50les gros sous arriver
19:51dans la façon
19:52dont était développée
19:53cette entreprise.
19:54Finalement,
19:55en 2019,
19:56l'introduction en bourse
19:57est avortée.
19:58Adam Neumann sort
19:59avec un parachute doré
20:00d'un milliard sept,
20:01mais licencié en même temps
20:022400 personnes.
20:03Alors, à savoir,
20:04à voir quelle est
20:05la notion de réussite
20:06qu'on a envie de servir.
20:07Et finalement,
20:08faillite de WeWork
20:09en 2023.
20:10Voilà un exemple
20:11d'une gouvernance
20:12très peu partagée
20:13et d'une façon
20:14de partager la valeur
20:15qui est concentrée
20:16que sur les détenteurs
20:17du capital,
20:18qui montre bien
20:19que ça ne marche pas.
20:20Même question,
20:21je m'adresse à vous.
20:22Est-ce que vous avez
20:23identifié des flops
20:24à nous partager ?
20:25Des chèques
20:26Est-ce qu'on peut faire
20:27un espoir de flop ?
20:28Tout est permis,
20:29Béatrice.
20:30J'aurais un espoir
20:31de flop.
20:32Pour moi,
20:33c'est un flop,
20:34mais c'est encore
20:35une réussite économique.
20:36Mais pour moi,
20:37c'est Total,
20:38le flop,
20:39le contre-exemple
20:40absolu en termes
20:41de partage
20:42de la valeur
20:43et du pouvoir.
20:44Total est devenu
20:45Total Energy,
20:46a lancé une grosse
20:47campagne de greenwashing
20:48en essayant
20:49de donner à voir
20:50qu'ils investissaient
20:51dans les énergies vertes.
20:52Et ça s'accompagne
20:53de suppressions
20:54d'emplois assez massives.
20:55Il y a des mandats
20:56en Tanzanie,
20:57en Antarctique
20:58qui sont des projets
20:59qui s'appuient
21:00sur de l'appropriation
21:01de terres,
21:02de la violation
21:03de droits humains.
21:04On est vraiment
21:05à l'inverse
21:06de ce qu'il faut faire.
21:07Pour l'instant,
21:08c'est encore
21:09une réussite économique,
21:10mais c'est tellement
21:11précisément à l'inverse
21:12de ce qu'on veut faire
21:13et sans parler
21:14sur le partage
21:15de la valeur,
21:16sans parler
21:17de l'échelle
21:18des salaires.
21:19Il y a eu une grosse
21:20campagne de communication
21:21pour expliquer
21:22que le salaire minimum
21:23chez Total
21:24a été augmenté
21:25de 10%.
21:26On est pour moi
21:27dans le contre-exemple absolu.
21:28Je ne sais pas
21:29si ça correspond vraiment
21:30à la définition
21:31d'un flop,
21:32mais à mon avis,
21:33dans le monde de demain,
21:34ça devrait être un flop.
21:35C'est un flop qui marche.
21:36C'est-à-dire que c'est
21:37un gros flop.
21:38Mais je vais quand même
21:39rebondir là-dessus.
21:40Je ne vais pas citer
21:41de noms
21:42et je ne vais pas
21:43trop préciser les choses.
21:44Mais en tant que consommateur,
21:45on aurait été,
21:46je pense,
21:47tous dans le même cas,
21:48à part la personne
21:49dont je vais parler.
21:50Il y a un représentant
21:51de Total,
21:52directeur régional
21:53de la bienveillance
21:54et qui a la question
21:55« Et vous, alors,
21:56chez Total,
21:57la bienveillance,
21:58qu'est-ce que ça
21:59vous inspire ? »
22:00Publiquement,
22:01il est dans une salle
22:02de conférence,
22:03ce monsieur dit
22:04« Sur cette question,
22:05je passe mon tour. »
22:06Alors l'interlocuteur
22:07lui dit « Non,
22:08précisez quand même.
22:09Vous avez bien
22:10une position sur la bienveillance. »
22:11« Non, non, non.
22:12Pour reprendre ces termes,
22:13je suis ceinture blanche
22:14de bienveillance pour moi. »
22:15Et en off,
22:16il va m'expliquer
22:17« Moi, j'y suis allé
22:18de façon très bienveillante
22:19puis vous me demandez
22:20comment vous pouvez
22:21dire un truc pareil
22:22en public en étant
22:23chez Total. »
22:24Je ne comprenais pas.
22:25Et il m'a expliqué
22:26que la bienveillance,
22:27c'était un peu
22:28une sorte de gros bullshit
22:29qu'il ne fallait pas
22:30en tenir compte,
22:31qu'il y avait d'autres
22:32choses à faire que ça.
22:33Donc vous voyez,
22:34je crois que c'est
22:35un représentant
22:36très isolé.
22:37Vous le mettez
22:38aux 1.068 millions
22:39de Français,
22:40la proportion de gens
22:41qui peuvent penser
22:42comme ça,
22:43elle est tellement petite.
22:44Et on voit
22:45tout un système
22:46qui a mis dans
22:47des postes clés
22:48des gens seuls
22:49capables d'avoir
22:50ce type d'idées.
22:51Et c'est là où
22:52la masse,
22:53encore une fois
22:54de bon sens
22:55qu'on incarne,
22:56elle va rattraper
22:57cette absurdité
22:58qui ne peut pas tenir.
22:59Surtout qu'encore une fois,
23:00il n'y a pas
23:01un stylo,
23:02ni un bureau,
23:03ni une porte-fenêtre
23:04de la plus grande
23:05tour de Total
23:06qui n'est pas
23:07le résultat du fait
23:08qu'à un moment donné,
23:09humblement,
23:10on ait amené
23:11un peu notre argent
23:12vers nous,
23:13les consommateurs
23:14et les citoyens.
23:15Donc ça paraît
23:16parfois un peu
23:17caricatural cette idée.
23:18Je crois que tout le monde
23:19est mûr là.
23:20L'argent dans nos poches,
23:21ça c'est quand même
23:22le moteur
23:23de tout l'ensemble
23:24du monde économique
23:25et donc politique.
23:26Et je pense que ça va bouger
23:27parce que ce monsieur-là,
23:28il ne peut pas rester
23:29dans sa position.
23:30Voilà,
23:31j'espère que monsieur,
23:32si vous nous regardez,
23:33il peut venir vous voir,
23:34vous parler,
23:35vous expliquer
23:36à quel point la bienveillance
23:37ça peut être
23:38un enrichissement personnel
23:39et pour l'entreprise.
23:40Voilà,
23:41on se tient à votre disposition.
23:42Et c'est d'autant plus
23:43dommageable dans le cas
23:44d'une entreprise comme celle-ci
23:45qu'on a besoin
23:46qu'elle contribue
23:47et qu'elle accélère la transition
23:48parce qu'elle adresse en plus
23:49à s'alimenter en énergie,
23:50pouvoir se déplacer.
23:51Et si une entreprise
23:52comme Total
23:53engagait ses moyens,
23:54son ingéniosité
23:55au service de cette transition,
23:56ça démultiplierait aussi
23:57la capacité d'acteurs historiques,
23:58je pense dans l'énergie
23:59comme Enercop,
24:00à servir d'autant mieux
24:01les besoins des citoyens
24:02que nous sommes tous,
24:03des consommateurs
24:04comme le dit beaucoup Nicolas.
24:05Donc,
24:06très très important
24:07que des entreprises
24:08comme celle-ci
24:09aillent peut-être plus
24:10vers des modalités
24:11par exemple de gouvernance
24:12où les parties prenantes,
24:13donc ça peut être des citoyens,
24:14des acteurs du territoire,
24:15etc.,
24:16puissent davantage contribuer
24:17aux orientations stratégiques.
24:18Les moyens qu'ils ont
24:19sont absolument vitaux
24:20pour nous permettre
24:21d'engager une transition.
24:22Là, c'est à peu près certain
24:23que les citoyens,
24:24par exemple,
24:25les salariés,
24:26notamment chez Total,
24:27j'imagine que les salariés
24:28chez Total, comme moi,
24:29ils sont préoccupés
24:30par les règlements climatiques.
24:31Ils habitent dans
24:32la même société que moi.
24:33Je pense que s'ils avaient
24:34voix au chapitre,
24:35ils ne choisiraient pas
24:36d'investir massivement
24:37dans le fossile.
24:38Ils ne choisiraient pas
24:39un dirigeant comme ça.
24:40C'est-à-dire que,
24:41pardon avant de...
24:42Moi, je pourrais dire
24:43ce que vous dites,
24:44mais il faut se rendre compte
24:45très concrètement,
24:46quand tu es un directeur
24:47régional et que tu prends
24:48ce profil-là,
24:49c'est-à-dire qu'il y a
24:50quand même un choix
24:51tout à fait délibéré
24:52de mettre quelqu'un
24:53d'assez insensible
24:54à ce qui est un moteur
24:55tellement naturel
24:56et, encore une fois,
24:57de bon sens
24:58chez tout le monde.
24:59C'est un choix extraordinaire.
25:00On ne peut pas devenir
25:01complice, nous,
25:02avec notre argent,
25:03de ces conséquences.
25:04On nous rend complices
25:05de quelque chose
25:06dont on n'a pas
25:07spécialement envie.
25:08Mais c'est extraordinaire
25:09de voir que ces profils-là
25:10sont quand même
25:11les moyens
25:12pour nous permettre
25:13et dirigent
25:14des grandes entreprises.
25:15Mais c'est là où, en fait,
25:16il y a une question
25:17vraiment d'alignement
25:18entre, peut-être,
25:19une structure de gouvernance
25:20parce que là,
25:21on a parlé aussi
25:22de modèles
25:23qui pouvaient favoriser
25:24le partage du pouvoir
25:25et de la valeur,
25:26mais aussi toujours
25:27du facteur humain
25:28qu'il y a derrière.
25:29Et moi, j'avais un...
25:30Parce que vous disiez
25:31tout à l'heure,
25:32ça m'a fait penser
25:33à un flop intéressant
25:34qui est que,
25:35en plus,
25:36dans un secteur
25:37qui est quand même
25:38hautement citoyen,
25:39le secteur des médias.
25:40Je ne sais pas
25:41si vous êtes au courant,
25:42mais Mediapart est détenue
25:43par un fonds de dotation.
25:44Tout le montage
25:45est sur Internet.
25:46Vous pouvez voir,
25:47c'est un montage
25:48très intéressant,
25:49100 %.
25:50Et ils ont pris ce modèle,
25:51en fait,
25:52à l'origine,
25:53ils ont été inspirés
25:54par le Guardian
25:55qui, lui-même,
25:56avait fait ça
25:57dans son pays.
25:58Et donc,
25:59ils ont créé
26:00toute une structure originale
26:01avec pas mal
26:02de gardes fous
26:03pour que c'est lié
26:04au secteur des médias.
26:05Et suite à ça,
26:06en fait,
26:07qui est une annonce
26:08qui a fait grand bruit
26:09et qui a permis
26:10de montrer
26:11qu'il y avait plein
26:12de bienveillance
26:13ou plein de bonnes intentions
26:14et peut-être,
26:15qui, du coup,
26:16alignerait davantage
26:17les consommateurs
26:18et avoir peut-être
26:19plus de performances
26:20ou de résultats.
26:21Certains en ont profité
26:22pour faire des annonces
26:23dans le même secteur
26:24de la création
26:25d'un fonds de dotation.
26:26On donne 2, 3 %,
26:27voire même,
26:28on essaye de laver des dettes
26:29et je ne parle pas forcément
26:30de journaux de droite.
26:31Voilà,
26:32je ne fais pas de pub
26:33pour un bord
26:34ou un autre.
26:35Mais voilà,
26:36il y a quand même
26:37des engouements aussi,
26:38parfois,
26:39pour ce type de modèle,
26:40d'indépendance
26:41qui favorise
26:42certaines redistributions,
26:43pouvoirs, valeurs,
26:44mais qui, derrière,
26:45le facteur humain
26:46joue quand même
26:47toujours encore
26:48de manière très importante
26:49parce qu'on met
26:50des gens toujours
26:51avec du pouvoir,
26:52avec du bagout
26:53et qui ne sont pas
26:54forcément contrôlables
26:55non plus derrière.
26:56Je ne sais pas
26:57si j'ai le temps
26:58de dire un mot
26:59sur la question de la presse.
27:00Moi, on passe au débat.
27:01Là, il y a quand même
27:02un enjeu très fort en plus
27:03qui est l'enjeu
27:04de l'indépendance
27:05de la presse
27:06qui, aujourd'hui,
27:07devrait nous préoccuper
27:08collectivement
27:09de certaines.
27:10J'en profite pour dire
27:11qu'à Enercop,
27:12avec d'autres,
27:13on vient de constituer
27:14une société coopérative
27:15d'intérêt collectif
27:16qui s'appelle Copmedia
27:17et qui est destinée
27:18à soutenir l'indépendance
27:19de la presse
27:20avec des médias
27:21comme Mediapart,
27:22comme Vers le Média,
27:23comme Reporters,
27:24différents magazines
27:25qui ont trouvé
27:26un modèle économique
27:27qui garantit
27:28leur indépendance
27:29et l'idée,
27:30c'est de bien pouvoir
27:31soutenir
27:32cette presse indépendante.
27:33Objectivement,
27:34je pense que dans les prochains mois,
27:35on va avoir un besoin
27:36très criant
27:37d'avoir une presse indépendante
27:38qui peut continuer
27:39à s'exprimer
27:40et à diffuser
27:41de l'information
27:42qui ne soit pas
27:43de la fake news.
27:44Et c'est là où,
27:45justement,
27:46Mediapart,
27:47avec un montage
27:48qui permet
27:49d'éviter les conflits d'intérêt,
27:50a créé quelque chose
27:51d'un peu équivalent,
27:52le fonds pour la presse libre
27:53et qui, du coup,
27:54grâce à des remontées
27:55de dividendes
27:56maîtrisées,
27:57bien évidemment,
27:58pour ne pas mettre en danger
27:59le groupe,
28:00permet de financer
28:01aussi par des appels
28:02à projets
28:03des médias indépendants
28:04et de garantir
28:05cette presse libre.
28:06Merci beaucoup.
28:07Les crises sont désormais
28:08une constante
28:09dans le monde
28:10des entreprises.
28:11Dans ce contexte,
28:12la question de la résilience
28:13prend toute son importance.
28:14La robustesse
28:15d'une entreprise
28:16ne passe-t-elle pas aussi
28:17par des choix
28:18dans la gestion
28:19du pouvoir
28:20et de la valeur
28:21en interne ?
28:22C'est le thème
28:23de ce débat.
28:24Et Maëlys,
28:25j'aimerais
28:26qu'on commence
28:27avec vous
28:28par du concret.
28:29Quels sont
28:30les freins
28:31psychologiques
28:32ou en termes
28:33d'organisation
28:34qui peuvent
28:35être
28:36les plus
28:37courants
28:38que vous observez
28:39chez les entreprises
28:40qui hésitent
28:41à partager
28:42la valeur
28:43et le pouvoir ?
28:44Déjà,
28:45le premier,
28:46mais je pense
28:47que je laisserai
28:48mes amis
28:49SCOP
28:50et SIC
28:51en parler,
28:52c'est souvent
28:53le préjugé
28:54qu'on va aller
28:55moins vite
28:56parce qu'on partage
28:57le pouvoir
28:58et la décision.
28:59J'avais rencontré
29:00Laurence Ruffin
29:01qui est
29:02vice-présidente
29:03de la Confédération
29:04Générale
29:05des SCOP.
29:06On a fait
29:07une présentation
29:08en novembre
29:09dernier
29:10et elle disait
29:11qu'elle a une SCOP
29:12et qu'elle considère
29:13que dans la discussion
29:14ils gagnent du temps
29:15sur la motivation
29:16des salariés
29:17en aval.
29:18Donc,
29:19il y a pas mal
29:20de préjugés.
29:21Et sinon,
29:22côté fondation
29:23actionnaire,
29:24vu qu'on en parlait
29:25tout à l'heure,
29:26on observe
29:27avant de partager
29:28le pouvoir,
29:29il y a d'abord
29:30un partage
29:31de valeurs,
29:32il y a d'abord
29:33un partage
29:34de part
29:35qui doit être donnée,
29:36donc de part sociale
29:37de l'entreprise.
29:38Et ce qui est compliqué,
29:39donc,
29:40Thomas en a parlé tout à l'heure,
29:41c'est le rapport à l'argent.
29:42Déjà,
29:43c'est quand même compliqué
29:44de se déposséder.
29:45La dépossession,
29:46c'est un terme
29:47qui est très très important.
29:48Se déposséder
29:49de dividendes
29:50et se déposséder
29:51de quelque chose
29:52qu'on a parfois acquis,
29:53qu'on considère
29:54en fait nous appartenir.
29:55Mais est-ce que l'entreprise
29:56appartient aux dirigeants ?
29:57C'est une bonne question
29:58et beaucoup de gens
29:59qui ont donné des parts
30:00à des fondations actionnaires
30:01considèrent que non.
30:03Qu'elle appartient
30:04à ses salariés.
30:05Les scopes
30:06le démontrent bien.
30:07Et ensuite,
30:08du coup,
30:09la dépossession
30:10de part sociale
30:11entraîne ensuite
30:12nécessairement
30:13une dépossession du pouvoir.
30:14Et c'est là
30:15où avoir
30:16un organisme
30:17non lucratif
30:18qui puisse décider
30:19et qui en fait
30:20n'appartient à personne
30:21engage quelque chose
30:22de tellement nouveau
30:23aussi
30:24qu'une espèce
30:25de vide
30:26quelque part
30:27qu'il faut aussi prévoir
30:28parce que,
30:29voilà,
30:30qui sera dans les instances
30:31où il y aura
30:32une dépossession
30:33de part sociale
30:34?
30:35Est-ce qu'on organise
30:36ces nouvelles structures
30:37qui sont des modèles hybrides
30:38à créer,
30:39à construire ?
30:40Il y a un pas
30:41à sauter
30:42et sortir de toute façon
30:43de notre capitalisme
30:44tel qu'on le connaît,
30:45tel que vous le disiez
30:46tout à l'heure.
30:47Il y a de toute façon
30:48un pas à sauter
30:49et des décisions
30:50et un courage
30:51à avoir de la part
30:52des dirigeants
30:53qui est complexe
30:54sur les deux volets.
30:55Mais bon,
30:56nous l'avons fait
30:57chez Norsys
30:58de créer une fondation
30:59qui est actionnaire
31:00et on a dû se convaincre
31:01nous-mêmes
31:02donc ce n'était pas
31:03assez difficile
31:04puisqu'on souhaitait le faire.
31:05Mais l'avantage que ça a
31:06c'est que ça nous aide
31:07à innover
31:08pour des raisons
31:09que je pourrais détailler ensuite.
31:10Ça protège l'entreprise
31:11parce qu'elle est
31:12moins facilement
31:13transmissible
31:14à d'autres
31:15déteneurs du capital.
31:16C'est une part
31:17qui est inaliénable,
31:18celle que l'on donne
31:19au fond
31:20qui détient ensuite.
31:21Ça nous aide aussi
31:22à rencontrer des acteurs
31:23de l'intérêt général
31:24dans l'univers du numérique
31:25qui est le nôtre
31:26pour identifier des sujets
31:27que l'on pourrait explorer
31:28à l'avenir.
31:29On peut garder
31:30une partie conséquente
31:31que l'on réinjecte
31:32directement dans l'entreprise
31:33dans la mesure
31:34où l'on souhaite
31:35pouvoir développer
31:36des projets
31:37qui ne sont pas forcément
31:38des projets d'intérêt général.
31:39Exactement.
31:40Il y a une richesse
31:41qui est autre
31:42mais comme dans beaucoup
31:43d'autres...
31:44On le voit même
31:45avec tout l'extra financier
31:46et la CSRD qui se développent
31:47on a du mal à mesurer
31:48la richesse
31:49qui n'est pas financière.
31:50C'est une mesure
31:51qui est autre.
31:52Elle est moins commensurable
31:53donc c'est là où il y a
31:54des levées de boucliers
31:55parce que c'est moins intangible
31:56moins palpable
31:57même si apparemment
31:58on ne sait pas
31:59combien de dollars
32:00on a accumulé
32:01mais plutôt des liens
32:02qu'on a créés.
32:03Et surtout,
32:04voilà Thomas,
32:05ce que vous dites
32:06montre bien aussi
32:07donc ça on le voit
32:08dans la pratique
32:09de la dépossession
32:10des fondations actionnaires
32:11c'est que les dirigeants
32:12souvent déjà mettent
32:13un peu de temps
32:14au début ils trouvent
32:15l'idée assez séduisante
32:16parce que ça correspond
32:17à un idéal éthique
32:18mettent souvent du temps
32:19à cheminer pour pouvoir donner
32:20et puis il y a des sujets
32:21familiaux aussi.
32:22Je crois Nicolas
32:23que vous avez des enfants
32:24peut-être que vous avez dû
32:25en parler.
32:26Il y a des sujets familiaux
32:27parce qu'on ne peut pas
32:28déshériter ses enfants
32:29il y a ce qu'on appelle
32:30une réserve héréditaire
32:31donc il y a toute une concertation
32:32à avoir si jamais
32:33on veut pouvoir donner
32:34une part significative
32:35et donc souvent en fait
32:36les dirigeants ils vont
32:37et je pense que c'est
32:38une façon sage de le faire
32:39et assez sensée
32:40petit à petit
32:41ils commencent d'abord
32:42à créer
32:43ils donnent 1%
32:442%
32:455%
32:46et sachant que
32:47et ça aussi
32:48des modèles nordiques
32:49et autres
32:50nous ont montré
32:51que c'était possible
32:52on peut décorréler
32:53les pouvoirs économiques
32:54des pouvoirs politiques
32:55c'est-à-dire on peut associer
32:56certaines actions
32:57des dividendes qui remontent
32:58pour financer des actions
32:59d'intérêt général
33:00des droits de vote
33:01et ça Patagonia l'a fait
33:02par exemple
33:03pour pouvoir
33:04donner le pouvoir
33:05à ceux qui savent décider
33:06pour pouvoir donner
33:07l'argent
33:08à des ONG
33:09en faveur de la terre
33:10qui est le seul actionnaire
33:11donc il y a vraiment
33:12un chemin comme ça aussi
33:13pour pouvoir
33:14pas non plus
33:15sauter dans un grand vide
33:16mais pour pouvoir
33:17essayer de dessiner
33:18un paysage
33:19et construire un horizon
33:20et un futur désirable
33:21comme disent souvent
33:22les gens
33:23et c'est ça
33:25Nicolas toujours
33:26pour être concret
33:27votre modèle repose
33:28sur une gouvernance
33:29où les consommateurs
33:30participent aux décisions
33:31donc quels enseignements
33:32tirez-vous
33:33de cette approche
33:34en termes de performance
33:35et de résilience ?
33:36Alors nous on essaie
33:37moi j'essaie
33:38alors c'est compliqué
33:39parce que d'un choix
33:40c'est dur de dire aux autres
33:41vous devriez faire pareil
33:42c'est le seul modèle possible
33:43c'est compliqué
33:44quand on fait
33:45une fondation actionnaire
33:46normalement on devrait
33:47le faire dans l'intimité
33:48de ses choix
33:49en faire une communication
33:50c'est pas simple non plus
33:51parce que
33:52maintenant
33:53c'est un modèle
33:54qui est très complexe
33:55mais on a décidé
33:56on ne le fait pas pour ça
33:57d'ailleurs
33:58on ne le fait pas pour ça
33:59mais à la fin
34:00on nous en parle
34:01et là bon
34:02nous on a décidé
34:03de tout expliquer
34:04quand CQ Patron
34:05a été créé
34:06pour vous raconter l'histoire
34:07il n'y avait pas
34:08la fondation actionnaire
34:09il y avait une coopérative
34:10qui est toujours la patronne
34:11il y avait deux structures
34:12où il y a de l'actionnariat
34:13qui basculent
34:14en fondation actionnaire
34:15mais pendant 6-8 ans
34:16c'était bien
34:17le choix très personnel
34:18intime
34:19il faut en parler
34:20si c'est
34:21une posture technique
34:22ça ne marchera pas
34:23parce que
34:24côté consommateur
34:25il faut que tu sentes
34:26que c'est une réalité
34:27au-delà de la structure
34:28c'est pas 3%
34:29vite fait
34:30pour faire
34:31un peu de cosmétique
34:32donc moi
34:33pendant 8 ans
34:34je ne m'en suis même
34:35pas rendu compte
34:36c'est un jour
34:37un journaliste
34:38qui avait un peu creusé
34:39qui m'a dit
34:40vous vous rendez compte
34:41vous pouvez appuyer
34:42sur un bouton chaque année
34:43et récupérer
34:44des milliers d'euros
34:45moi j'avais automatisé
34:46donc je ne le faisais
34:47évidemment pas
34:48et je n'avais même pas
34:49à faire
34:50une mise
34:51notamment vers le fond
34:52de soutien au producteur
34:53de disposition des fonds
34:54mais tout s'est éclairé
34:55quand on m'a dit
34:56attention
34:57ton choix
34:58il est clair
34:59on le connait
35:00mais le jour
35:01où tu disparais
35:02tes enfants
35:03qu'est-ce qui va se passer
35:04est-ce qu'à un moment donné
35:05ça ne va pas
35:06se retrouver
35:07dans les mains
35:08d'autres gens
35:09avec un nouvel actionnariat
35:10qui va décider
35:11que le producteur
35:12ne doit plus gagner autant
35:13on enlève quelques centimes
35:14pour faire des bénéfices
35:15pour des mauvaises raisons
35:16finalement
35:17en réalité le pouvoir
35:18était encore concentré
35:19en fait
35:20oui alors
35:21il était
35:22par nature
35:23et c'est intéressant
35:24c'est là où l'intention
35:25elle peut être
35:26beaucoup plus intéressante
35:27même que le structurel
35:28moi j'avais tellement
35:29intimement
35:30ça à l'esprit
35:31que j'avais fait en sorte
35:32d'ailleurs même
35:33que la COP
35:34soit la patronne
35:35elle avait un droit de veto
35:36surtout on avait fait en sorte
35:37que ce soit déjà balisé
35:38mais ce n'était pas ça
35:39le plus important
35:40c'était que moralement
35:41tous ceux qui étaient
35:42avec nous
35:43aux autres consommateurs
35:44dans l'histoire
35:45ils pouvaient à tout moment
35:46en étant à l'intérieur
35:47des comptes
35:48du fonctionnement
35:49sur les réseaux sociaux
35:50dire stop
35:51les amis
35:52ça marche pas
35:53comme on pensait
35:54c'est qui le patron
35:55c'est plus étonnant
35:56ou bizarre
35:57qu'on l'imaginait
35:58donc on débranche la prise
35:59il faut à un moment donné
36:00se déposséder de l'idée
36:01quand on est dirigeant
36:02que
36:03on a cette capacité
36:04un peu d'expertise
36:05qui malgré tout
36:06au final fait
36:07qu'on doit réfléchir
36:08au nom de tous
36:09pour le bien-être
36:10de tous
36:11enfin arrêtez
36:12il faut mettre
36:13des gens dans les réunions
36:14des gens comme nous
36:15dans une relation
36:16qui est beaucoup
36:17plus horizontale
36:18et égalitaire
36:19avec quelqu'un
36:20qui va le lever la main
36:21en face d'un grand patron
36:22de Carrefour
36:23de Leclerc
36:24ou de Danone
36:25en disant
36:26ah bonjour monsieur
36:27moi je suis
36:28comptable à Brest
36:29ou infirmière
36:30à Tourcoing
36:31comme les sociétats
36:32de la COP
36:33ce que vous dites
36:34là monsieur
36:35la grande marque
36:36ou le distributeur
36:37nous on n'est pas d'accord
36:38avec ça
36:39nous les consommateurs
36:40mais vous faites quoi madame
36:41vous êtes qui
36:42moi je suis consommatrice
36:43d'ailleurs je vais dans
36:44vos magasins
36:45je vais à tel endroit
36:46faire mes courses
36:47et nous on veut
36:48que notre argent
36:49il aille au producteur
36:50à un autre endroit
36:51on voit bien
36:52que cette voie là
36:53elle réveille
36:54le petit arrangement
36:55d'entrepreneurs
36:56qui à la façon
36:57de usual suspect
36:58vous connaissez le film
36:59il y a Kayser Sosé
37:00dans usual suspect
37:01il y a une espèce
37:02d'entité comme ça
37:03on ne sait pas
37:04qui dirige
37:05on ne sait pas
37:06il y a quelqu'un
37:07qui bloque tout
37:08mais en fait
37:09on ne sait pas
37:10qui c'est
37:11et là
37:12quand tu mets
37:13des vrais gens
37:14dans les réunions
37:15dans les décisions
37:16tout change
37:17tout change
37:18mais il y a un vrai sujet
37:19aussi de personnalité
37:20c'est souvent ça
37:21les entreprises
37:22quand elles sont créées
37:23suivent des entrepreneurs
37:24des idées
37:25des charismes
37:26et pour justement
37:27pouvoir créer
37:28une continuité
37:29avec une structure
37:30inviter les vrais gens
37:31etc.
37:32il y a quand même
37:33quelque chose
37:34à prévoir
37:35une montée
37:36en compétence
37:37des personnes
37:38et justement
37:39ne pas avoir
37:40une seule structure
37:41une personne morale
37:42typiquement une fondation
37:43qui deviennent habité
37:44et donc ça
37:45c'est vrai
37:46c'est-à-dire qu'il faut
37:47avoir
37:48c'est pas très vendeur
37:49de dire ça
37:50mais il faut aussi
37:51se rendre compte
37:52que l'ultra système
37:53de la coop
37:54absolue
37:55ultra partagée
37:56à un point extrême
37:57enlève un peu
37:58de l'agilité
37:59nécessaire
38:00qu'il faut
38:01notamment
38:02à l'entrepreneur
38:03et l'équipe
38:04c'est compliqué
38:05d'expliquer ça
38:06c'est-à-dire que
38:07nous chez Secky le patron
38:08à tout moment
38:09il y a une force
38:10collective
38:11qui peut débrancher
38:12notre aventure
38:13si elle part pas
38:14d'un processus
38:15perméable
38:16et le rôle de chacun
38:17c'est important
38:18que c'est une pression
38:19morale même
38:20au-delà du structurel
38:21ça peut débrancher
38:22l'aventure
38:23instantanément
38:24si c'est pas
38:25ce qu'on avait prévu
38:26collectivement
38:27mais l'équipe
38:28il faut qu'elle puisse
38:29travailler
38:30et là
38:31il faut aménager
38:32plutôt que de la décision
38:33au début
38:34on faisait 30 décisions
38:35par jour
38:36les gens ont dit
38:37ouais on est super content
38:38mais bon
38:39on a un petit peu une vie
38:40c'est un peu compliqué
38:41de tout décider
38:42collectivement
38:43on en fait une référence
38:44pour que tout le monde
38:45le valide
38:46et après on dit à tout le monde
38:47ok on va là
38:48on est d'accord
38:49et on appuie sur un bouton
38:50en fait on fait valider
38:51des décisions
38:52plutôt que de les co-construire
38:53toutes au point zéro
38:54et on a affiné
38:55comme ça deux trois choses
38:56mais le plus important
38:57c'est que chacun
38:58se sent
38:59dans un rôle
39:00qui est pas spectateur
39:01de Secky le patron
39:02une marque
39:03bien faite
39:04par du marketing
39:05pour faire vendre des produits
39:06qu'il y a des producteurs
39:07c'est ma marque
39:08je peux en tant que consommateur
39:09arriver dans un magasin
39:10et dire au directeur
39:11mettez ces produits
39:12parce que c'est nous
39:13les consommateurs
39:14qui avons créé ça
39:15nous
39:16c'est pas eux
39:17ils ont créé ça pour nous
39:18tout cette petite relation
39:19et pour finir
39:20il y a des start-up
39:21que je vois
39:22j'essaie de les aider
39:23alors il y a des dirigeants
39:24qui arrivent
39:25vous en mettez 100
39:26et je leur dis
39:27bon
39:28vous êtes sur des trucs
39:29partage notamment
39:30je ne citerai pas de nom
39:31mais vous faites du partage
39:32arrêtez avec votre modèle
39:34l'investisseur
39:35je vais essayer de garder
39:36quand j'aurai de l'argent
39:37j'essaierai d'en faire d'autres trucs
39:39dès le départ
39:40dites que vous partagez la valeur
39:41dites-le à tous ceux
39:42qui vont acheter
39:43dites à celui
39:44qui est en face
39:45si tu m'aides
39:46en bouche à oreille
39:47par des actions
39:48à vendre ces produits
39:49ça va aller
39:50à tel endroit
39:51moi j'aurai un salaire
39:52et je suis heureux
39:53c'est important
39:54ils gardent tous
39:55le modèle
39:56à l'ancienne
39:57de l'entreprise
39:58malgré tout
39:59même quand c'est des start-up
40:00avec des bonnes intentions
40:01et à la fin
40:02il y en a combien
40:03qui arrivent ?
40:04parce qu'au bout d'un moment
40:05il vaut mieux
40:06avoir un salaire
40:07une belle aventure
40:08sécurisé
40:09et le soutien
40:10du plus bel associé
40:11du monde
40:12qui s'appelle
40:13nous tous
40:14consommateurs
40:15que d'être dans
40:16l'obstination
40:17d'un modèle
40:18à l'ancienne
40:19qui fait que tu te bats
40:20pendant 3 ans
40:21et tu n'arrives
40:22même pas à en vivre
40:23donc c'est
40:24une mentalité
40:25et des convictions
40:26fortes
40:27si au départ
40:28les dirigeants
40:29ou ceux qui
40:30créent l'étincelle
40:31n'ont pas réellement
40:32cette volonté
40:33que ça se passe comme ça
40:34ça ne marchera pas
40:35parce que la masse
40:36de gens
40:37qui va rejoindre l'aventure
40:38ne sera pas
40:39une petite dissonance
40:40et ça ne fonctionnera pas
40:41donc c'est très intime
40:42la relation au partage
40:43et ce n'est pas forcé
40:44et ce n'est pas
40:45une stratégie
40:46d'entreprise
40:47Béatrice
40:48chez Enercop
40:49les sociétaires
40:50ont un rôle décisionnaire
40:51quelle difficulté
40:52est-ce que vous avez rencontré
40:53dans la mise en place
40:54d'un tel modèle
40:55de gouvernance ?
40:56Alors déjà
40:57nous on est
40:58structurellement
40:59dans une idée
41:00de partage
41:01parce qu'on est
41:02une coopérative
41:03et on n'est pas
41:04n'importe quelle
41:05forme de coopérative
41:06on est une société
41:07coopérative
41:08d'intérêt collectif
41:09une SIC
41:10une SIC
41:11schématiquement
41:12c'est une SCOP
41:13avec non pas
41:14un petit truc en plus
41:15comme dirait Artus
41:16mais deux petits trucs en plus
41:17la première chose
41:18c'est qu'on poursuit
41:19un but d'intérêt collectif
41:20et la deuxième chose
41:21c'est que
41:22on associe
41:23là où une SCOP
41:24associe ses salariés
41:25une SIC
41:26elle associe
41:27toutes ses parties prenantes
41:28donc dans
41:29les sociétaires
41:30d'Enercop
41:31il va y avoir
41:32les salariés d'Enercop
41:33mais il va y avoir
41:34aussi les clients d'Enercop
41:35mais aussi
41:36les producteurs
41:37mais encore
41:38les partenaires
41:39avec lesquels
41:40on monte des projets
41:41les collectivités
41:42territoriales
41:43avec lesquelles
41:44on monte des projets
41:45toutes les parties
41:46prenantes sont
41:47à la gouvernance
41:48de la coopérative
41:49donc ça veut dire
41:50qu'on dirige
41:51ensemble
41:52ce qu'on a envie
41:53de faire
41:54et ça
41:55donc ça
41:56on a envie de dire
41:57c'est statutaire
41:58et statut
41:59fait pas vertu
42:00on le sait bien
42:01donc du coup
42:02il faut s'appliquer
42:03à le faire vivre
42:04ensuite dans
42:05l'organisation quotidienne
42:06on est en gouvernance
42:07partagée
42:08l'équipe salariée
42:09on fonctionne
42:10sur le modèle
42:11de la gouvernance partagée
42:12donc on a
42:13des raisons d'être
42:14et des périmètres
42:15et chacun est associé
42:16aux prises de décisions
42:17donc il y a beaucoup
42:18de co-construction
42:19il n'y a pas que
42:20de la co-construction
42:21il y a aussi
42:22des phases d'information
42:23de consultation
42:24etc.
42:25mais beaucoup
42:26de co-construction
42:27globalement
42:28on prend à peu près
42:29jamais de décision
42:30par vote
42:31on prend des décisions
42:32en faisant de la gestion
42:33par objection
42:34ce qui est
42:35une adhésion
42:36beaucoup plus forte
42:37à la décision
42:38qui est prise
42:39puisqu'en fait
42:40la décision
42:41elle est prise
42:42quand tout le monde
42:43peut vivre avec
42:44donc ça permet
42:45d'avoir
42:46une adhésion
42:47assez importante
42:48ça passe par
42:49on a
42:50si je vais
42:51strictement
42:52sur l'équipe salariée
42:53ça passe par
42:54un encadrement
42:55assez important
42:56de l'échelle
42:57des salaires
42:58parce que
42:59chez Enercop
43:00les salaires
43:01vont de 1 à 3
43:02et on a
43:03un salaire
43:05et puis
43:06si j'élargis un peu
43:07le scope au delà
43:08de l'équipe salariée
43:09je vais aller
43:10dans un projet
43:11très concret
43:12par exemple
43:13on essaye
43:14de développer
43:15un modèle
43:16de gouvernance
43:17de l'énergie
43:18assez original
43:19qu'on appelle
43:20les communautés énergétiques
43:21c'est à dire
43:22que ce qu'on essaye
43:23de privilégier
43:24c'est des endroits
43:25où on va associer
43:26dans un territoire donné
43:27par exemple
43:28la commune
43:29ou la collectivité
43:30qui est intéressée
43:31par de la fourniture
43:32d'électricité renouvelable
43:33on va s'intéresser
43:34à ok
43:35donc on va installer
43:36des éoliennes
43:37ou des panneaux photovoltaïques
43:38on va les mettre où
43:39pour faire quoi
43:40ça va alimenter qui
43:41qu'est-ce qu'on va faire du surplus
43:42à qui on va le revendre
43:43pour faire quoi
43:44etc.
43:45les entreprises du coin
43:46qui pourraient bénéficier
43:47de l'énergie ainsi produite
43:48donc on met autour de la table
43:49vraiment toutes les parties prenantes
43:50et ce dont on s'aperçoit
43:51c'est que
43:52ces communautés énergétiques
43:53citoyennes
43:54elles créent
43:55des retombées locales
43:56très conséquentes
43:57et ça c'est pas que moi
43:58qui le dis
43:59il y a un réseau
44:00en France
44:01qui s'appelle
44:03dans une communauté énergétique
44:04citoyenne
44:05il y a 2,50 euros
44:06de retombées locales
44:07ce qui n'est pas le cas
44:08dans les projets de production
44:09qui sont développés
44:10en dehors de ce système
44:11et pourquoi
44:12c'est le cas
44:13dans ce système là
44:14parce que
44:15les gens autour de la table
44:16ils vont avoir à coeur
44:17de dire
44:18on veut faire travailler
44:19des artisans locaux par exemple
44:20on veut aller
44:21se fournir
44:22avec des producteurs locaux
44:23on veut
44:24et donc du coup
44:25ça crée des retombées directes
44:26on appelle les gens
44:27au capitaux
44:28de nos organisations
44:29mais on les appelle aussi
44:30à la gouvernance
44:31on se contente pas
44:32de leur dire
44:33investissez votre argent
44:34on leur dit
44:35venez vous asseoir
44:36avec nous autour de la table
44:37et décidez ce dont
44:38vous avez besoin
44:39qu'est-ce que vous avez
44:40envie de faire
44:41pour faire quoi
44:42donc du coup
44:43pour répondre à la question
44:44finalement
44:45quels problèmes ça pose
44:46ça pose des problèmes
44:47d'abord déjà
44:48nous on est une très grosse coopérative
44:49parce que d'abord
44:50on est un réseau de coopératives
44:51on est aujourd'hui
44:5211 SIC
44:53et MERCOP
44:54on sera 13
44:55à la fin de l'année
44:56on compte
44:57plus de 60 000 sociétaires
44:58ce qui fait de nous
44:59la plus grosse société coopérative
45:00d'intérêt collectif
45:0160 000 sociétaires
45:02c'est beaucoup de monde
45:03donc animer un réseau
45:04de 60 000 personnes
45:05c'est du travail
45:06c'est sûr
45:07ça veut dire
45:08qu'il faut avoir
45:09une attention permanente
45:10de se dire
45:11comment est-ce qu'on embarque
45:12avec nous nos sociétaires
45:13comment est-ce qu'on fait en sorte
45:14qu'ils ne décrochent pas
45:15surtout que nous en plus
45:16on est sur un sujet
45:17qui est un sujet ultra technique
45:18globalement les gens
45:19si on ne bosse pas
45:20dans le domaine de l'énergie
45:21on ne comprend rien
45:22on ne va pas se mentir
45:23c'est un marché super complexe
45:24donc comment est-ce qu'on fait
45:25pour continuer
45:26à garder ces gens
45:27qui sont venus
45:28pour un projet
45:29qui allait les incapaciter
45:30sur ce sujet-là
45:31qui avaient envie
45:32de mettre leur bille là-dedans
45:33comment est-ce qu'on fait
45:34pour les emmener avec nous
45:35et bien c'est du travail
45:36c'est une attention permanente
45:37mais juste sur
45:38embarquer toutes
45:39les parties prenantes
45:40il y a quelque chose
45:41que je trouve intéressant
45:42c'est donc
45:43il y a énormément de personnes
45:44de la chaîne de valeur
45:45qui arrivent à créer
45:46des communautés
45:47mais on parle de plus en plus
45:48et c'est justement là
45:49où les crises écologiques
45:50c'est de là
45:51que les crises écologiques
45:52viennent
45:53c'est-à-dire qu'on a cru
45:54que la nature était gratuite
45:55et de plus en plus
45:56on voit
45:57enfin on commence à voir
45:58ce qui n'était pas visibilisé
45:59jusqu'ici
46:00qui est la nature
46:01en tant que telle
46:02après on peut lui donner
46:03pas mal d'autres noms
46:04en fonction du business
46:05dans lequel on est
46:06le sol
46:07la biodiversité
46:08etc etc
46:09et c'est là
46:10où je trouve que c'est intéressant
46:11d'associer des modèles
46:12comme les cycles
46:13les scopes
46:14qui sont beaucoup
46:15autour des communautés
46:16autour des hommes
46:17et autour des salariés
46:18mais aussi avec
46:19des modèles
46:20comme par exemple
46:21des fondations lectionnaires
46:22ou d'autres administrateurs
46:23qui puissent représenter
46:24des parties prenantes
46:27encore autres
46:28et qui font qu'on visibilise
46:29encore moins.
46:30Nous on a effectivement
46:31pris la décision
46:32d'intégrer
46:33des représentants
46:34de la nature
46:35dans l'actionnariat
46:36le conseil d'administration
46:37et nos autres instances
46:38de gouvernance
46:39mais ce qui se dégage bien
46:40je trouve là
46:41c'est que
46:42qu'on soit
46:43SIC
46:44fondation actionnaire
46:45une marque créée
46:46par les consommateurs
46:47la clé c'est de trouver
46:48un juste équilibre
46:49entre une contribution
46:50de ceux qui
46:51sont dans la filière
46:52et dans l'écosystème
46:53de l'entreprise
46:54et de laisser quand même
46:55la capacité à ceux
46:56qui doivent en assurer
46:57le pilotage
46:58d'être à la manœuvre
46:59sans tout le temps
47:00concerter
47:01sinon ça devient
47:02sans doute
47:03beaucoup trop lourd
47:04et ça on peut y arriver
47:05de plein de façons différentes
47:06et quand on y arrive
47:07c'est là que ça devient
47:08très riche
47:09peut-être pour faire
47:10une transition
47:11à l'X
47:12sur la deuxième séquence
47:13pour ce débat
47:14sur la robustance
47:15on va dire
47:16c'est-à-dire la convergence
47:17entre robustesse
47:18et résilience
47:19c'est que toutes ces
47:20mécaniques là
47:21elles aident l'entreprise
47:22à mieux percevoir
47:23les attentes
47:24des différentes parties prenantes
47:25pas juste en les sondant
47:26de la tour
47:27de la défense
47:28mais plutôt en les réunissant
47:29régulièrement
47:30pour capter des signaux
47:31orienter ses décisions
47:32orienter ses projets
47:33et parfois les faire même
47:34contribuer à ces décisions
47:35donc peut-être qu'on peut
47:36essayer là
47:37d'aller creuser
47:38dans ce temps qui nous reste
47:39en quoi vous
47:40ça vous a aidé
47:41dans vos organisations
47:42à être plus agile
47:43face à des contextes
47:44qui sont hyper mouvants
47:45quand j'entends
47:46c'est juste
47:47de le présenter comme ça
47:48mais là c'est vraiment
47:49un témoignage
47:50de ce que nous
47:51on vit
47:52on a
47:53dès le départ
47:54on n'a jamais eu
47:55l'impression
47:56d'être une équipe
47:57opérationnelle
47:58qui faisait un projet
47:59et qui allait
48:00le présenter aux autres
48:01c'est hyper important
48:02parce que
48:03je me rappelle
48:04du tout premier jour
48:05moi j'étais tout seul
48:06au départ
48:07Laurent Pasquier est venu
48:08et puis il y a
48:09la troisième personne
48:10qui arrive
48:11c'est un ami de Laurent
48:12alors on se connait pas
48:13et on lui dit
48:14ben voilà
48:15on va créer
48:16une marque à nous
48:17les consommateurs
48:18donc voilà
48:19comment ça va fonctionner
48:20il faut se bouger
48:21les produits
48:22il faut faire
48:23il faut se bouger
48:24les producteurs
48:25ils sont vraiment
48:26en galère
48:27quand il rentre chez lui
48:28je l'ai su après
48:29il dit à son épouse
48:30il a pas dit
48:31tiens j'ai rencontré
48:32tu sais Laurent
48:33il y a une start-up
48:34qui se monte
48:35ça va être des produits
48:36co-construits
48:37et puis on verra
48:38si on les achète ou pas
48:39et il a dit à sa femme
48:40écoute on a une marque
48:41à nous les consommateurs
48:42donc
48:43qu'est-ce qu'on en fait ?
48:44mais ce millimètre là
48:45ce petit millimètre
48:46de départ
48:47qui peut faire
48:48100 kilomètres
48:49à l'arrivée
48:50il aligne clairement
48:51le fait que
48:52les produits ici
48:53sont au milieu
48:54de tous ceux
48:55qui vont
48:56consommer
48:57et participer
48:58parce que
48:59ce qui fait
49:00que ça avance pas plus vite
49:01c'est que dès que
49:02tu te retrouves
49:03même en face
49:04de la plus vertueuse
49:05des structures
49:06mais qu'on te met
49:07dans une position
49:08de consommateur à l'ancienne
49:09un peu poussard
49:10qui regarde
49:11et qui décide
49:12ou pas
49:13d'y aller
49:14ou pas
49:15c'est pas la même chose
49:16que lorsqu'on te dit
49:17bon on débraye la mécanique
49:18on a pas les moyens
49:19que d'autres ont
49:20on est fort
49:21il faut lâcher
49:22prise dès le départ
49:23sur la notion de
49:24on est des dirigeants
49:25on vous organise
49:26un truc collectif
49:27vous allez voir
49:28ça va être super
49:29c'est déjà trop
49:30c'est déjà
49:31quelque chose
49:32qui ne fait pas
49:33voilà
49:34parce que nous on a
49:35effectivement
49:36il y a 15 000 sociétaires
49:37dans la COP
49:38il y a 16 millions d'acheteurs
49:39mais il y a bien plus
49:40que 15 000 personnes
49:41les gens vont dans les magasins
49:42on gueule les directeurs
49:43c'est leur marque
49:44et c'est notre marque à tous
49:45mais c'est la leur
49:46autant que la nôtre
49:47et donc
49:48c'est pas
49:49nous l'équipe
49:50on fait quelque chose
49:51pour une masse de gens
49:52qui nous ressembleraient
49:53on est au milieu de tous
49:54en train de faire
49:55chacun un autre niveau
49:56une part de ce mouvement
49:57la fameuse murmuration
49:58qu'on décrit souvent
49:59ou pour en redire un mot
50:00et pour finir
50:01tu te rends compte
50:02qu'un jour
50:03on nous a dit
50:04c'était un journaliste
50:05du Times
50:06qui était venu
50:07faire un article
50:08sur ses petits patrons
50:09très libéral
50:10enfin
50:11il était dans un truc dur
50:12il me demandait
50:13des clés
50:14à l'ancienne
50:15un peu business
50:16comment vous expliquez
50:17que ça marche autant
50:18128 millions de produits
50:19il n'y a pas de commerciaux
50:20dans les magasins
50:21et un sociétaire
50:22m'a dit
50:23tu vois
50:24face à ces questions
50:25on n'a pas notre recette
50:26tu peux répondre à ça
50:27c'est là où l'image
50:28de la murmuration
50:29a été donnée
50:30par un sociétaire
50:31elle est géniale
50:32dans la nature
50:33il y a
50:34des grands vols
50:35des tourneaux
50:36ou des bancs de poissons
50:37que vous voyez comme ça
50:38dans des volutes parfaites
50:39en un instant
50:40créer des mouvements
50:41collectifs fabuleux
50:42les scientifiques
50:43ont montré
50:44qu'il n'y avait pas
50:45un oiseau leader
50:46qui impulsait
50:47à ses milliers d'individus
50:48ce mouvement fabuleux
50:49il y a une intelligence
50:50collective
50:51qui s'empare du groupe
50:52et qui fait faire
50:53à ce groupe
50:54ce qu'aucun individu
50:55n'aurait réussi
50:56à lui faire faire
50:57donc ce moment
50:58un peu de lâcher prise
50:59où il n'y a plus
51:00de rigidité
51:01plus de repère
51:02qui te ramène
51:03dans un rôle de
51:04j'achète ou pas ?
51:05non
51:06c'est est-ce que je
51:07suis une partie
51:08de l'histoire ou pas ?
51:09et ce petit
51:10millimètre de départ
51:11il est très important
51:12parce que si Payon
51:13reproduit
51:14c'est qu'il est patron
51:15ils ne l'ont pas fait
51:16de cette façon-là
51:17ça n'a pas fonctionné
51:18de la même manière
51:19il reste une minute
51:20d'émission
51:21est-ce que vous voulez
51:22clôturer en rebondissant
51:23et puis plus globalement ?
51:24ça va être difficile
51:25de faire mieux
51:26que le vol
51:27des étourneaux
51:28la question c'était
51:29la résilience
51:30ouais
51:31moi j'ai l'impression
51:32qu'on construit
51:33partout tout le temps
51:34mais c'est notre
51:35ADN maintenant
51:36c'est notre identité
51:37donc c'est pas
51:38un point d'arrivée
51:39c'est un chemin permanent
51:40donc on se fait
51:41par exemple
51:42nous on a eu
51:43des questions
51:44au moment où
51:45on avait
51:46des questions
51:47au moment où
51:48on a grandi
51:49au début
51:50il y avait deux salariés
51:51à Enercop
51:52et puis maintenant
51:53on est à peu près
51:54deux cents
51:55dans tout le réseau
51:56forcément quand on va
51:57chercher des nouvelles personnes
51:58des compétences très pointues
51:59c'est des gens
52:00qui ne sont pas forcément
52:01acculturés à ces manières
52:02de faire
52:03et donc il y a
52:04un enjeu de formation
52:05et donc on forme
52:06les équipes salariées
52:07et on forme nos sociétaires
52:08aussi
52:09et on leur propose
52:10en permanence
52:11des temps
52:12d'idéation
52:13d'échange
52:14de construction collective
52:16On passe à notre
52:17dernière séquence
52:18c'est le Good to Know
52:25Et c'est bientôt
52:26la fin de cette émission
52:27il nous reste
52:28un peu de temps
52:29pour mettre en lumière
52:30un outil déterminant
52:31Maëlys
52:32vous nous parlez
52:33du petit manuel
52:34du partage du pouvoir
52:35en entreprise
52:36de Laurence Ruffin
52:37Quelle bonne pratique
52:38retenez-vous ?
52:39Alors oui
52:40j'ai évoqué Laurence Ruffin
52:41tout à l'heure
52:42parce que c'est vrai
52:43qu'être à la table
52:44c'est vrai que
52:45Béatrice et Nicolas
52:46me fait penser
52:47à Laurence Ruffin
52:48qui est vice-présidente
52:49de la Confédération
52:50Générale des Scopes
52:51et des SIC
52:52et des SIC
52:53pardon
52:54c'est un raccourci
52:55j'ai eu la chance
52:56de faire une conférence
52:57avec elle au mois
52:58de novembre dernier
52:59justement sur le sujet
53:00de gouvernance
53:01et partage de la valeur
53:02et à ce moment-là
53:03elle sortait
53:04sur le site
53:05de la fondation
53:06Jean Jaurès
53:07un petit manuel
53:08du partage du pouvoir
53:09en entreprise
53:10et ça se lit très rapidement
53:11c'est 15 pages
53:12où en fait
53:13partager le pouvoir
53:14c'est quelque chose
53:15qui est vertueux
53:16donc à la fois
53:17comme on l'a évoqué
53:18plusieurs fois
53:19pour le pas
53:20pour la participation
53:21citoyenne
53:22économique
53:23en fait la démocratie
53:24économique en entreprise
53:25est favorable
53:26au développement
53:27de la citoyenneté
53:28politique
53:29en France
53:30donc en fait
53:31elle a écrit ça en novembre
53:32à l'aune de tous les événements
53:33qui se sont passés
53:34cet été
53:35voilà
53:36la dissolution
53:37de l'Assemblée Nationale
53:38la montée
53:39des libéralismes
53:40etc etc
53:41et donc
53:42elle
53:43prend du recul
53:44sur toutes ces pratiques là
53:45enfin sur tout ce contexte là
53:46et donne
53:47quelques manières
53:48de pouvoir
53:49développer
53:50ces pratiques
53:51de pouvoir
53:52en entreprise
53:53donc par exemple
53:54déjà
53:55on peut changer
53:56une entreprise
53:57en scope
53:58ou en SIC
53:59même quand on est
54:00une SA
54:01basique
54:02on peut donner
54:03voilà une fondation actionnaire
54:04ça c'est mon
54:05c'est mon apport
54:06on peut aussi
54:07essayer petit à petit
54:08de créer en fait
54:09des nouvelles instances
54:10qui permettent
54:11d'avoir d'abord
54:12peut-être de manière consultative
54:13comme par exemple
54:14devenir entreprise à mission
54:15ça c'est aussi mon apport
54:16on peut
54:17sinon créer
54:18voilà petit à petit
54:19elle parle de bicamérisme
54:20d'une sociologue
54:21qui s'appelle
54:22Isabelle Ferreira
54:23donc c'est à dire
54:24créer des instances
54:25qui permettent petit à petit
54:26de faire des contrepoids
54:27en fait au capital
54:28en mettant en place
54:29des instances
54:30qui donnent la parole
54:31au travail
54:32à la parole au travail
54:33ou à la nature
54:34ou autre comme on évoquait
54:35donc arriver peut-être
54:36même d'un bicamérisme
54:37à un pluricamérisme
54:38et
54:39donner la parole
54:40donner la parole
54:41au salarié
54:42mais ça vous l'avez quand même
54:43beaucoup évoqué
54:44puis j'ajouterai aussi
54:45que peut-être sur
54:46partager le pouvoir
54:47et la valeur
54:48on pourrait presque
54:49en faire un diagramme
54:50avec voilà
54:51des modèles
54:52qui sont plus ou moins
54:53dans l'un ou dans l'autre
54:54et côté partager la valeur
54:55on peut aussi
54:56commencer par ça
54:57sans forcément
54:58tout de suite partager
54:59le pouvoir aussi
55:00par exemple
55:01commencer par des mécanismes
55:02d'intéressement
55:03un dividende sociétal
55:04comme la Maïf
55:05ce genre de choses
55:06donc en fait je pense
55:07qu'il y a pas mal de manières
55:08dans l'un ou dans l'autre
55:09d'associer
55:10davantage les salariés
55:11d'autres parties prenantes
55:12et répartir la valeur
55:14pour
55:15développer
55:16même la démocratie
55:17politique
55:18Merci Maïs
55:19simple et efficace
55:20je rajoute
55:21parce que pour
55:22s'inspirer efficacement
55:23puisqu'on est dans les outils
55:24on a donc
55:25le travail
55:26qu'a mené le cabinet
55:27profil sur
55:28les fondations actionnaires
55:29qui était la première étude
55:30européenne
55:31qui est déjà sortie
55:32il y a plusieurs années
55:33mais qui est en libre accès
55:34donc on peut inviter
55:35ceux qui nous regarderont
55:36à aller la consulter
55:37moi je m'en suis beaucoup
55:38je suis actionnaire de Nord6
55:39il y a plein de façons de faire
55:40en termes de
55:41nombre de parts que l'on cède
55:42en termes de fonctionnement
55:43en termes de gouvernance
55:44et ce que je trouve
55:45très intéressant
55:46en termes de valeur ajoutée
55:47aujourd'hui dans notre fonctionnement
55:48c'est le fait qu'aujourd'hui
55:49par ce mécanisme là
55:50et par d'autres
55:51notamment par le fait
55:52d'intégrer dans les organes
55:53de gouvernance
55:54des parties externes
55:55c'est la force
55:56que ça nous amène
55:57en termes d'idées nouvelles
55:58de se confronter
55:59à la vie des nouvelles générations
56:00donc aujourd'hui
56:01on essaie d'avoir un moins de 30 ans
56:02dans tous nos organes de gouvernance
56:03d'avoir la parité
56:04femmes hommes
56:06par définition
56:07les femmes sont sous-représentées
56:08en termes d'origine
56:09d'avoir aussi
56:10parfois des représentants
56:11de la société civile
56:12des ONG par exemple
56:13des gens de notre filière
56:14qui offrent
56:15sur un numérique responsable
56:16tout ça fait
56:17ce que sera Nord6 demain
56:18et autant que possible
56:19fait que Nord6
56:20sera une entreprise
56:21de services numériques
56:22qui seront utiles
56:23pour les humains
56:24et qui préservent la planète
56:25rapidement
56:2630 secondes Jacques
56:27le partage d'informations
56:28aussi au sein
56:29de l'équipe
56:30on se rend compte
56:31que
56:32le bon sens
56:33de n'importe
56:34quel membre
56:35de l'équipe
56:36ou la bienveillance
56:37vaut pas moins
56:38que celui d'un dirigeant
56:39ou d'un encadrant
56:40et vraiment
56:41rendre horizontal
56:42ce rapport
56:43de l'équipe
56:44aux enjeux
56:45et aux valeurs
56:46il faut
56:47rendre un peu
56:48moins vertical
56:49les choses
56:50moi je pense que
56:51c'est ce qui fait
56:52qu'un maximum
56:53de gens vont
56:54adhérer aux valeurs
56:55parce qu'ils vont
56:56se reconnaître
56:57dans les récepteurs
56:58je vais mettre
56:59un gros plus sain
57:00sur le petit manuel
57:01de partage du pouvoir
57:02de Laurence Ruffin
57:03qui est vraiment
57:04très bien fichue
57:05dans ce petit manuel
57:06c'est qu'elle tisse deux fils
57:07elle tisse un fil
57:08qui est un fil
57:09d'analyse sociopolitique
57:10et un fil
57:11qui est beaucoup plus concret
57:12qui est son expérience
57:13de dirigeante
57:14d'une scop
57:15et elle arrive
57:16à montrer de manière
57:17très convaincante
57:18comment
57:19le partage du pouvoir
57:20c'est un outil
57:21de transformation sociale
57:22bien au delà
57:23de l'entreprise
57:24c'est un outil
57:25très puissant
57:26et je pense
57:27dont on va avoir
57:28beaucoup besoin
57:29dans les prochains mois
57:30qui s'annoncent
57:31merci beaucoup
57:32merci à la directrice
57:33de l'EPH
57:34directrice générale
57:35adjointe d'Enercop
57:36merci à Nicolas Chaban
57:37fondateur de Séquil Patron
57:38et Mylis Cartine
57:39directrice du pôle recherche
57:40de Profil
57:41merci à toi Thomas
57:42bien sûr
57:43on se dit
57:44au mois prochain
57:45merci à vous
57:46de nous avoir suivis
57:47sur Be Smart for Change
57:48merci