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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Dernière partie d'Europe 1 Soir avec Gabriel Cluzel et avec Philippe Guibert,
00:09Éric Coquerel, président de la commission des finances de l'Assemblée Nationale,
00:14député LFI de Seine-Saint-Denis, sur ces questions des 40 milliards,
00:19mais aussi sur la marche du gouvernement et les décisions qu'il prend,
00:23voilà ce qu'il dit ce matin sur TF1.
00:25Sur le papier, oui, mais justement, notamment plus tard à l'automne,
00:28parce qu'ils vont essayer de passer avec un 49-3, il y aura une motion de censure.
00:31Sauf que je m'aperçois que si le gouvernement peut faire tout ça,
00:34c'est parce que le Parti Socialiste a refusé de voter la motion de censure.
00:37Alors, est-ce que le Parti Socialiste voudra, comme M. Hollande le dit,
00:41laisser le gouvernement, laisser M. Macron épuiser le pays avec cette politique sur 2027 ?
00:46C'est eux qui ont la réponse.
00:47Donc c'est un appel que vous lancez à Socialiste Censure avec nous dès maintenant ?
00:49Ça fait longtemps qu'on le dit.
00:50Là, nous, on dit qu'on est prêt déjà à déposer une motion de censure
00:52si toute la gauche est prête à le voter.
00:54Ah, mais la voilà, la motion de censure dont on a dit que ça n'arriverait plus.
00:59Et M. Chenul a dit encore ce matin également sur Europe 1 et sur CNews.
01:04Philippe Guibert, donc finalement...
01:06On n'a pas de majorité pour faire les réformes qu'on évoquait avec Nicolas Baverez.
01:11C'est ça la réalité politique qu'on peut évidemment gripper, mais c'est un fait.
01:14Mais dans ce cas-là, pourquoi est-ce que la classe politique ne se dit pas
01:17« Bon, ben finalement, on est quand même dans une mouille, c'est pas possible,
01:21donc on va essayer de se serrer les coudes. »
01:23Parce qu'ils pensent trop aux pauvres élections.
01:24Mais parce qu'on pense aux élections, voilà.
01:26Et pourquoi est-ce qu'on pense aux élections ?
01:28Parce qu'elles arrivent.
01:28Oui, pas seulement, mais c'est parce qu'on est dans un système où on fait carrière.
01:37On fait carrière politique.
01:39Et donc, quand on n'a plus de carrière, qu'est-ce qu'il va devenir M. Coquerel ?
01:42Si jamais il n'est plus président de la commission des finances et député LFIC,
01:45s'il va devenir après ? Il va aller dans le privé ?
01:47Après, il va travailler ? Il va faire quoi ?
01:48Je crains que les silues aient réservé une circonscription tellement embêtante
01:51qu'ils ne risquent pas grand-chose en cas de dissolution.
01:54C'est ça, mais c'est du placement.
01:56Donc, il y a aussi du carriérisme.
02:00Gabriel Cluzel, qu'est-ce qui se passe dans ce pays pour que finalement,
02:03les gens pensent à eux-mêmes plutôt que, je crois que c'est M. Baverez qui l'a dit tout à l'heure,
02:08mais c'est faire nation.
02:10C'est-à-dire qu'on ne sait plus ça.
02:11On ne sait plus faire ça.
02:12Moi, je suis très frappée par la médiocrité globalement du personnel politique
02:18tel qu'on le voit aujourd'hui.
02:21Mais vous savez, même le gouvernement, il est dans une situation,
02:24et Nicolas Baverez le disait très bien,
02:25il n'avance pas, il essaie de rester.
02:27Je disais, c'est Mme Dubarry sur l'échafaud qui dit encore une minute,
02:30M. le bureau, pardon,
02:31vous savez, sur le cheval mécanique dans les rodéos aux Etats-Unis,
02:35pour rester dans le thème évoqué.
02:36On essaie de rester dessus, mais en réalité, on n'avance pas.
02:38Mécanique ou pas, parce qu'il y a aussi ça sur les vachettes.
02:40Oui, je vois le mécanique, mais c'est vrai qu'il n'y en a pas mécaniques.
02:44Donc, il envoie des clins d'œil.
02:45Pourtant, il envoyait des clins d'œil à la gauche.
02:47L'Etat nazi, c'est quoi ?
02:49Cette loi, elle sert à quoi ?
02:51Vous croyez vraiment que c'est une conviction profonde de M. Béroud ?
02:55Il ne l'a jamais eue, donc c'est bien pour envoyer un...
02:58Il récupère, attendez, il récupère une loi qui était là avant qu'il arrive.
03:04Non, mais il n'est pas obligé de la traiter de cette façon-là.
03:08De quoi ? De la scindée en deux ?
03:10Pardon, mais la scindée en deux, vous savez que c'est une façon...
03:12On ne va pas nous prendre pour des lapins de six semaines.
03:15La scindée en deux, de façon co-comitante, en fait, c'est la politique de Ponce Pilate.
03:21On peut le dire clairement.
03:23C'est-à-dire que, oui, on fait une loi sur les soins palliatifs qui n'est pas...
03:27Pardon ?
03:28C'est de saison, si j'ose dire.
03:28Oui, oui, c'est de saison, vous avez raison.
03:30C'est la semaine où jamais.
03:30Ponce Pilate.
03:33Oui, on va faire une loi sur les soins palliatifs.
03:35On ne va pas la mélanger à la loi sur l'euthanasie.
03:37Mais en réalité, comme elles sont votées en même temps, on ne se laisse pas le temps
03:40de développer la loi sur les soins palliatifs pour voir ce que cela donne.
03:44Même les gens favorables à l'euthanasie devraient se dire ça.
03:47On en revient à l'argent.
03:48Et on en revient à l'argent.
03:50Ça n'inquiète personne que les mutuelles soient pour...
03:50Parce que les soins palliatifs, on n'a pas d'argent pour ça.
03:53Oui, oui, putain.
03:54Je crois que c'est plus perverse que ça.
03:56Dans l'idée de François Bayrou, c'est qu'il pense que la loi sur les soins palliatifs sera votée
04:02et que celle sur la fin de vie ne le sera pas.
04:05Je crois que c'est ça le calcul politique et parlementaire,
04:09en se disant que la loi qui est sortie de la commission des lois sur l'euthanasie
04:13ou sur la fin de vie ne sera pas votée en l'État.
04:17Je crois que son calcul est là.
04:18Mais de manière générale, on peut faire toutes les critiques qu'on veut contre ce gouvernement.
04:23Moi, je veux bien.
04:24Enfin, on peut en faire bien sûr et critiquer son immobilisme.
04:27Mais je ne vois pas aujourd'hui comment faire tellement autrement et qu'il y a la solution de rechange.
04:34Que faire autrement que de quoi ?
04:36Je vous rappelle quand même que Michel Barnier...
04:38Que faire autrement que de quoi ? Je n'ai pas compris.
04:40Que d'essayer avec ce gouvernement.
04:41Parce qu'il n'y a pas de gouvernement alternatif.
04:44Donc, la censure est une mauvaise idée, c'est ce que vous dites.
04:47Je crois, parce que Michel Barnier est quand même tombé.
04:50Souvenez-vous, c'était le 4 décembre dernier.
04:54Sur une mesure de non-indexation des pensions de retraite pendant 6 mois.
04:59Et la gauche, avec le RN au grand complet,
05:02l'a voté cette censure sur cette mesure que Barnier ne voulait pas retirer.
05:07Vous vous rendez compte, ce n'était pas baisser les pensions de retraite.
05:09C'est juste qu'elle progresse moins vite pendant 6 mois.
05:12Donc, si on n'a pas une majorité pour prendre une mesure de cette nature,
05:16parce que tout le monde pense aux élections, comme on le disait,
05:19parce que les retraités sont l'électorat absolument décisif désormais
05:24dans notre pays compte tenu de son vieillissement,
05:26eh bien, on ne fera pas grand-chose.
05:28Nous ne racontons pas d'histoire.
05:29Et donc, on peut critiquer M. Bayrou.
05:31Moi, j'aimerais aussi qu'il soit beaucoup moins immobile
05:34et beaucoup plus à l'initiative.
05:35Mais j'attends de voir la coalition des oppositions
05:39aussitôt qu'il y aura une mesure impopulaire.
05:41C'est ça, la réalité.
05:42Moi, je vais reprendre une parole de Pierre de Villeneau.
05:46C'est qu'il me semble que M. Barnier et M. Bayrou,
05:48qui ont leur côté sympathique,
05:51chacun, moi, je ne remets pas en doute une part de sincérité chez eux,
05:55mais ils ont un gros problème,
05:56c'est qu'ils continuent de faire partie du vieux monde.
05:58Vous voyez ?
05:59Et vous savez très bien, moi, je ne suis pas retraitée,
06:03je ne vais pas défendre les retraités,
06:05mais simplement, mettez-vous dans la peau des retraités aujourd'hui,
06:09qui ont joué les règles du jeu,
06:12en bonne et due forme,
06:14et auxquelles on explique aujourd'hui
06:16que finalement, les règles du jeu ont changé.
06:18Ce serait possible si on avait tout épuisé avant,
06:20mais on en parlait.
06:22Les dépenses publiques sont pléthoriques,
06:24il y a du recasage dans des agences
06:26qui peinent à prouver leur utilité.
06:29La politique de l'immigration.
06:31À force de dire que tel milliard, ça ne représente rien,
06:34on arrive à une somme de milliards
06:35qui n'est pas complètement nulle.
06:37Et le coût de l'immigration,
06:41tous ces sujets, en réalité,
06:43n'ont pas été explorés.
06:46C'est tellement facile de taper sur la tête des retraités.
06:50C'est des gens, ils sont solvables,
06:51on sait où les trouver,
06:52ils ont une adresse,
06:53ils ont cotisé tout ça,
06:54et en plus on dit,
06:54vous n'êtes pas gentil quand même,
06:56vous pourriez quand même mettre un peu plus la main au portefeuille.
06:58Comme le disait tout à l'heure Nicolas Baverez,
07:01il a parfaitement raison,
07:02si on continue comme ça,
07:04ça sera sous tutelle du FMI,
07:06de la BCE,
07:07et de l'Union Européenne.
07:09Et à ce moment-là,
07:10ça ne sera pas de la désindexation des pensions de retraite,
07:13ça sera une diminution des pensions de retraite
07:15de 15 ou 20%,
07:16et même chose pour les fonctionnaires,
07:18et à peu près pour toutes les prestations sociales.
07:20Et à ce moment-là,
07:21je vous prie de croire que ça fera autrement plus mal
07:24qu'un effort qu'on peut demander aujourd'hui,
07:27et qu'on est capable de demander aujourd'hui.
07:29Vous disiez, Pierre, qu'il faut faire France,
07:31qu'on ne sait plus faire France.
07:33Je pense que les actifs doivent travailler plus,
07:35et puis que les inactifs doivent contribuer à l'effort,
07:39et qu'on ne peut pas faire peser tous les efforts sur les actifs.
07:43Et donc, pour faire payer,
07:44il faut que tout le monde y mette un peu du ciel,
07:47sinon on aura le FMI et la BCE.
07:48Les inactifs dans notre pays ne sont pas que les retraités, pardon.
07:51C'est la grande majorité.
07:53Non, non, mais il y a un certain nombre de gens
07:55auxquels on n'ose pas toucher.
08:00Et donc, encore une fois,
08:01ce ne serait audible que si on avait exploré
08:05toutes les pistes d'économie par ailleurs,
08:07elles sont loin d'avoir été explorées.
08:09J'ai un scoop.
08:10On ne vous mettra pas d'accord ce soir.
08:13Donc, on arrête là.
08:14Mais vous reviendrez,
08:15parce qu'on vous aime sur Europe 1.
08:17Merci Gabriel Cluzel.
08:18Merci Philippe Guibet.