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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec Philippe Brun, député PS de l'Eure et fondateur de l'École de l'engagement.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec Philippe Brun, député PS de l'Eure et fondateur de l'École de l'engagement.
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00:00Bonjour Lucie, bonjour à tous, bonjour Philippe Brun.
00:06Bonjour.
00:06Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:09Trois blessés par balle, une personne renversée entre la vie et la mort sur fond de narcotrafic à Rennes.
00:15Pourquoi les élus, les forces de l'ordre paraissent si impuissants dans ces affaires ?
00:20Il faut comprendre qu'aujourd'hui le narcotrafic c'est une véritable entreprise de 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires
00:25avec plus de 200 000 personnes qui en vivent.
00:27Il faut se rendre compte aujourd'hui que dans notre pays, il y a plus de gens qui vivent de la drogue que de gens qui travaillent dans le groupe La Poste.
00:33C'est donc une filière, des filières qu'il faut aujourd'hui démanteler en mobilisant les pouvoirs publics.
00:38Il y a une loi qu'on a adoptée à l'Assemblée nationale qui est à l'initiative d'un sénateur socialiste, Jérôme Durin.
00:43Il y a un accord qui a été trouvé avec le Sénat et on l'adoptera.
00:45Est-ce qu'elle va assez loin ?
00:46Elle va en tout cas, elle donne des moyens parce qu'elle permet de créer un parquet national antidrogue
00:50qui va justement mener les enquêtes, les investigations et disposer d'un certain nombre de pouvoirs pour démanteler ces filières.
00:57L'enjeu est important. Il y a des morts, il y a des familles qui sont désœuvrées, il y a des quartiers entiers dont il faut reprendre le contrôle aujourd'hui.
01:05Donc nous avons bon espoir que nous puissions enfin régler ce problème.
01:08La maire socialiste de Rennes réclame ce matin beaucoup plus de renforts policiers que ce soit sur le terrain ou en enquête.
01:13Est-ce que c'est ça aussi la solution ?
01:15Oui, bien sûr. Il y a un déficit de moyens consacrés à la drogue.
01:18Aujourd'hui, la police se disperse sur de nombreuses missions et les effectifs de toute façon ne sont pas suffisants.
01:25On connaît aujourd'hui l'ampleur du phénomène. Il faut des enquêteurs, il faut des interceptions, il faut mettre un coup de filet de manière maintenant extrêmement sérieuse.
01:33Les opérations place nette menées par Gérald Darmanin quand il était ministre de l'Intérieur, ça n'a pas fonctionné.
01:38Il faut une nouvelle méthode. Ce nouveau parquet que nous créons dans la loi proposée par le sénateur Jérôme Durin,
01:42et nous avons bon espoir de pouvoir enfin démanquer Cécilière.
01:45Philippe Brun, le budget 2026 est le grand chantier du moment.
01:49Vous êtes vice-président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale.
01:52Est-ce que vous partagez l'objectif donné par le Premier ministre de 40 milliards d'euros d'économie ?
01:58En tout cas, la situation budgétaire n'est pas très transparente au stade où nous nous parlons.
02:02C'est-à-dire ?
02:02Le chiffre des 40 milliards ne sont pas tellement d'où il sort.
02:05On a parlé de 40, on a parlé de 50.
02:07Oui, l'année dernière, il manquait 60 milliards dans leur budget.
02:09Ce que je constate aujourd'hui, c'est qu'il peut manquer d'ailleurs bien davantage,
02:13puisque quand on regarde les recettes, vous savez qu'elles tombent tous les mois sur le compte de l'État,
02:17elles sont moins importantes que ce que le gouvernement avait prévu.
02:20Ce que nous disons en tout cas, c'est que pour rétablir les finances publiques,
02:22il faut le faire dans la durée, pour ne pas casser l'emploi, pour ne pas casser l'économie,
02:27parce que la commande publique nourrit aujourd'hui nos entreprises
02:31et elle permet au pays d'investir et d'avancer.
02:33Est-ce qu'on peut le faire sans augmenter les impôts, comme le promet le gouvernement ?
02:36Non, c'est impossible.
02:36Il faut évidemment mettre à contribution les traits très aisés de ce pays.
02:40Je rassure tout le monde, personne ne propose d'augmenter les impôts
02:43pour les classes moyennes et les classes populaires.
02:44Le risque, avec la proposition du gouvernement,
02:47quand on va faire des économies aussi brutales,
02:49c'est de frapper finalement les plus pauvres de ce pays.
02:51On l'avait vu dans le budget proposé par M. Bayrou
02:54et que nous avons réussi à faire modifier,
02:55les franchises médicales, des remboursements des médicaments,
02:59ça veut dire aussi des indexations des retraites,
03:01nous n'y sommes pas favorables.
03:02Donc nous, nous proposons qu'on regarde finalement les dépenses structurelles
03:06qu'on peut modifier.
03:07On ne va pas chercher 40 milliards juste sur les plus riches ?
03:10En tout cas, il faut nous, nous proposons une taxation différentielle
03:13sur les très hauts patrimoines financiers
03:15qui aujourd'hui sont exemptés d'efforts depuis qu'Emmanuel Macron
03:18a supprimé l'impôt sur la fortune.
03:20Cette taxe qui est proposée par un économiste américain,
03:22enfin français qui vit aux Etats-Unis,
03:24qui s'appelle Gabriel Zuckman,
03:25permettrait d'amener à 15 milliards d'euros,
03:28si l'on reprend des hypothèses plus réalistes,
03:3010 milliards d'euros dans les caisses.
03:31Ensuite, nous disons qu'il faut faire un travail
03:33sur la dépense publique de manière générale,
03:36notamment sur le maquis d'aide aujourd'hui
03:38et de niches fiscales pour un certain nombre
03:40de très grandes entreprises.
03:41Donc vous allez dans le sens de la ministre des Comptes publics
03:44sur les niches fiscales ?
03:45Évidemment, aujourd'hui il y a un problème.
03:47Prenez par exemple le crédit impôt recherche.
03:49Quand il y a à peu près une dizaine d'années,
03:51il coûtait 2 milliards d'euros par an.
03:53Aujourd'hui, il coûte 8 milliards
03:54et on n'a jamais eu aussi peu de recherche privée dans notre pays.
03:57Sanofi augmente aujourd'hui son crédit impôt recherche.
03:59Donc c'est l'État qui finance ses chercheurs
04:01et ferme en même temps des centres de recherche.
04:03Il y a effectivement aujourd'hui des effets d'aubaine
04:05qu'il faut combattre.
04:07Donc oui, travaillons sur l'ensemble de ces sujets.
04:09S'attaquer aux arrêts maladies, c'est une bonne idée ?
04:11Il faut regarder les choses de manière très précise.
04:14Ce que nous disons, c'est qu'il faut que les arrêts maladies
04:15soient évidemment financés.
04:17Ils ont beaucoup augmenté.
04:18C'était 4 milliards seulement en 2002.
04:22Aujourd'hui, les arrêts maladies, c'est 18 milliards d'euros par an.
04:25Il faut se poser toutes les questions.
04:26Que se passe-t-il aujourd'hui dans le monde du travail
04:28pour que les gens s'arrêtent et soient dans un tel mal-être ?
04:31Que se passe-t-il au niveau de la santé de manière générale ?
04:33L'exposition à un certain nombre de facteurs de pénibilité ?
04:36Il faut regarder tous les sujets.
04:38Et moi, je pense que sur ces 18 milliards,
04:40une grande répartie, ce n'est pas l'abus ou la fraude,
04:43mais c'est plutôt, je crois, un problème dans les conditions de travail.
04:45On sait que la dernière fois, Philippe Brun,
04:46vous avez négocié un accord de non-censure avec François Bayrou.
04:49Le PS peut-il censurer le gouvernement pour le budget 2026 ?
04:53En tout cas, ce qu'il faut, nous disons depuis le début,
04:55l'objectif, c'est qu'un budget soit adopté.
04:58La censure, c'est finalement un échec de négociation entre deux parties.
05:02Et vous avez confiance en François Bayrou pour négocier ?
05:04En tout cas, il a perdu assez nettement notre confiance
05:07compte tenu de ses déclarations sur la retraite.
05:09Il avait dit qu'il ouvrait un conclave où qu'une question ne serait tabou,
05:12où la question de l'âge pourrait être posée.
05:13Et il a de lui-même renié sa parole,
05:16parole devant les syndicats, parole devant les Français,
05:19parole devant les parlementaires à l'Assemblée nationale.
05:21Donc oui, nous sommes effectivement dans le trouble aujourd'hui.
05:24Parce que si nous revenons négocier,
05:26quelles sont les garanties finalement que le gouvernement appliquera
05:29ce qu'il nous a promis ?
05:30Parce qu'il n'a déjà pas respecté ses promesses la dernière fois.
05:33On en vient au congrès du Parti Socialiste.
05:35Le journal Le Monde vient de vous consacrer un portrait.
05:37Philippe Brun se rêve en éléphant.
05:39Est-ce qu'on a devant nous le prochain premier secrétaire du Parti Socialiste ?
05:43Je ne le sais pas.
05:43En tout cas, vous savez qu'il y a une discussion importante.
05:47Je crois pouvoir être un premier secrétaire de mission
05:49qui remette le Parti au travail
05:51et surtout retrouve les ouvriers et les employés que nous avons perdu.
05:54Plus que Boris Vallaud, plus qu'Olivier Faure ?
05:56On est en train d'en discuter.
05:58Très clairement, ma candidature n'est pas impréalable à la discussion.
06:00Au contraire, j'ai amené avec mes amis du Nouveau Socialiste
06:03des idées nouvelles pour retrouver les ouvriers et les employés.
06:06Le Parti Socialiste a été créé pour défendre les ouvriers et les employés.
06:09Et aujourd'hui, les ouvriers et les employés votent RN ou s'abstiennent.
06:11Nous, on dit qu'il faut les retrouver.
06:13On fait des propositions sur les questions salariales,
06:15sur une ligne différente.
06:17On propose aussi de réserver des investitures dans notre parti
06:19à des profits venant des milieux populaires.
06:20On sait que vous discutez avec Nicolas Maillard-Rossignol,
06:22avec Hélène Geoffroy et même Boris Vallaud.
06:24Vous en êtes où ?
06:25Est-ce qu'il y aura un texte commun face à Olivier Faure ?
06:29Je le souhaite.
06:29Je souhaite qu'en tout cas, se rassemblent tous ceux
06:31qui, dans le parti, proposent une autre ligne.
06:34Il y a la ligne d'Olivier Faure, nous la connaissons,
06:36qui a ses qualités et ses défauts,
06:37qui est une ligne, finalement, de ce que j'appelle
06:40le socialisme de sous-traitance,
06:42c'est-à-dire qu'on se met derrière d'autres
06:43qui sont plus forts que nous.
06:44Derrière Raphaël Guzman aux Européennes,
06:46derrière les écologistes, les communistes,
06:47les écologistes aux élections municipales,
06:49les insoumis aux élections législatives.
06:50Ça, c'est fini.
06:51Il faut arrêter avec ça.
06:51Et nous pensons qu'il faut aujourd'hui une phase d'affirmation.
06:53Car la raison pour laquelle, aujourd'hui,
06:54le Rassemblement national est aussi haut,
06:56c'est que la gauche est aussi basse.
06:58Le total gauche en France, c'est même pas 28%.
06:59Ça n'a jamais été aussi bas.
07:00C'est parce que le Parti socialiste
07:01ne joue pas son rôle.
07:02Et donc, tous ceux qui veulent l'affirmation
07:04du Parti socialiste, un nouveau projet,
07:05qui parle aux gens qui travaillent dur dans ce pays,
07:07qui ne soient plus à côté de ses pompes
07:09comme il l'est aujourd'hui,
07:10je crois que tous ceux-là doivent travailler ensemble.
07:13Nous discutons avec Boris Vallaud,
07:14nous discutons avec Hélène Geoffroy,
07:16nous discutons avec Nicolas Maillard-Rossignol,
07:17et j'ai bon espoir que d'ici samedi prochain,
07:19nous trouvions le chemin d'une union.
07:20Le Congrès des écologistes devrait reconduire
07:22Marine Tondelier au poste de secrétaire nationale.
07:24C'est ma dernière question.
07:25Est-ce que vous appelez à une candidature commune
07:26de la gauche pour 2027 ?
07:28À vous entendre, ce n'est pas bien sûr ?
07:30Si, ce que nous souhaitons,
07:31c'est rassembler toute la gauche
07:33qui souhaite travailler ensemble
07:34et qui n'est pas mélenchoniste.
07:36Donc avec Marine Tondelier ?
07:37On peut travailler ensemble.
07:38Ce que nous disons d'abord,
07:39c'est qu'en préalable,
07:40il faut que le Parti socialiste ait un programme.
07:41Aujourd'hui, le Parti socialiste n'a pas de programme.
07:43D'abord, un travaillant sur un programme.
07:45Ensuite, proposons nous-mêmes un candidat.
07:46Et ce candidat, ensuite, sera chargé
07:48de discuter avec les autres partis
07:50pour trouver les moyens d'un rassemblement.
07:52Il est évident qu'il faut se rassembler.
07:53Mais avant de se rassembler,
07:54il faut travailler sur le fond.
07:56Le travail, le travail, le travail.
07:57On en a beaucoup manqué ces dernières années.
07:58Il y a un chemin entre Jean-Luc Mélenchon
08:00et Gabriel Attal ?
08:02Bien sûr, il est énorme, ce chemin.
08:04Je crois qu'aujourd'hui,
08:05les gens veulent tourner la page du macronisme.
08:07Et dans le même temps,
08:08ils veulent une gauche qui soit crédible
08:09et qui réponde à leurs aspirations.
08:11Et c'est ce que nous devons construire ensemble.
08:13On aurait mille autres questions à vous poser,
08:14mais c'est terminé.
08:14Merci beaucoup d'être passé par les 4V ce matin.