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Aujourd’hui dans « Les 4 V » Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Boris Vallaud, député des Landes et Président du Groupe PS à l'Assemblée nationale.
Aujourd’hui dans « Les 4 V » Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Boris Vallaud, député des Landes et Président du Groupe PS à l'Assemblée nationale.
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00:00Bonjour Boris Vallaud, bienvenue dans les Quatre Ré, on va commencer par cette première soirée pour l'examen du budget 2025 à l'Assemblée Nationale.
00:09Déjà une question qui se pose, quand on voit que les élus du Nouveau Front Populaire ont voté en Commission des Finances pas moins de 60 milliards de hausses d'impôts supplémentaires,
00:17c'est ce que dit en tout cas le président de la Commission des Finances, est-ce qu'on va vers un enfer fiscal comme le disent certains au gouvernement ?
00:22Non, on va vers plus de justice fiscale. Au fond, qu'est-ce qui a animé les débats et les propositions qui ont été faites ?
00:28D'ailleurs soutenues dans bien des situations par le MoDem par exemple et par le groupe Lyott.
00:32Avec des alliances parfois un peu surprenantes.
00:34Oui mais avec des alliances justement avec le MoDem et avec le groupe Lyott, pour plus de justice fiscale, c'est quoi ?
00:39C'est préserver les classes populaires et les classes moyennes des efforts qui vont être demandés et faire plus et mieux contribuer les très hauts revenus,
00:47les marchés financiers et les très grandes entreprises, seules et ceux qui sont au fond des passagers clandestins de la solidarité nationale.
00:55Vous savez que le taux d'effort d'un milliardaire, le taux d'effort fiscal d'un milliardaire, est inférieur à l'effort que consente un Français qui rentre dans la première tranche de l'impôt sur le revenu.
01:04Mais 60 milliards d'euros supplémentaires, ce n'est pas juste quelques tranches qui vont être touchées.
01:08Non, ce n'est pas un concours lépine quand vous décidez de taxer les super-dividendes, que vous décidez de taxer les super-profits.
01:15En réalité, nous revenons à un niveau d'imposition qui est inférieur à ce qu'il était en 2017.
01:22Mais qui est encore le plus élevé d'Europe.
01:24La réalité, c'est que ce n'est pas nous qui avons fait les chèques sans provision que nous sommes obligés, que les Français sont obligés de rembourser aujourd'hui.
01:31C'est le gouvernement, c'est la majorité précédente, c'est Bruno Le Maire.
01:35Il manque 50 milliards de recettes fiscales qui ont été des cadeaux fiscaux jamais financés.
01:40Chaque année, et on parle des économies à faire pour 2025, mais le gouvernement ne vous parle jamais des économies qu'il y a à faire en 2026-2027.
01:48C'est la raison pour laquelle, notamment avec le Modem, a été votée la pérennisation de cet impôt exceptionnel sur les super-riches qu'a annoncé le gouvernement.
01:57Mais pour une année. Il s'agit de le faire dans la durée pour qu'il y ait de la justice et pour que l'effort soit justement partagé.
02:03Voilà la réalité. C'est au fond une mesure de justice qui n'obère pas sur le plan économique nos capacités,
02:11mais qui recentre, par exemple, le crédit d'impôt sur les PME, les TPE et les ETI, celles qui produisent de la richesse, celles qui innovent.
02:19Boris Bellot, vous êtes social-démocrate, socialiste. Vous ne vous dites pas que, justement, ça envoie un très mauvais signal pour les entreprises, pour les investisseurs, pour les marchés financiers ?
02:27De dire qu'une nouvelle fois, on va taxer, taxer, taxer en France.
02:29Mais monsieur, on ne taxe pas. On n'a pas l'obsession de l'impôt. On a l'obsession de la justice fiscale et de l'efficacité de la dépense publique.
02:35Pardon, mais quand vous supprimez des impôts pour les plus riches sans les financer, vous ne pensez pas que le sérieux budgétaire n'est pas du côté de celui qui a été ministre de l'économie ?
02:45Il faut faire des économies aussi.
02:46Quand vous vous retrouvez, il y aura aussi des économies à faire. Il y a aussi des économies en dépenses à faire.
02:51Vous savez, on a abordé la partie recette, c'est-à-dire la partie dépense. Hier soir, elle commençait également l'examen de loi de financement de la Sécurité sociale.
02:58C'est des milliards d'euros d'économies, vous l'avez évoqué tout à l'heure, sur le dos des Françaises et des Français, et des malades en particulier.
03:06Un mois avant de venir à la Sécurité sociale, justement, on sait que ce budget va se terminer par le 49-3. Au final, il n'y a pas de majorité absolue.
03:12Pour quand ? C'est toute la question. Certains plaident pour laisser les débats se poursuivre le plus longtemps possible, notamment Michel Barnier est plutôt sur cette ligne.
03:18D'autres disent au contraire, on sait qu'il y aura le 49-3, autant abréger les souffrances le plus vite possible.
03:23D'abord, dans la situation actuelle, le pouvoir n'est ni à l'Élysée ni à Matignon, il est au Parlement. Et le Parlement travaille, c'est lui qui fait la loi, c'est lui qui consent à l'impôt.
03:34Nous essayons de le faire de la façon la plus juste possible, en étalant les efforts, en les répartissant justement, en demandant à ceux qui peuvent encore consentir des efforts de le faire.
03:43Je souhaite, et je crois que c'est le souhait des ministres en charge, et je pense peut-être du Premier ministre, que les débats aillent au plus loin dans l'hémicycle.
03:52Il faut qu'il y ait un changement sur le fond de la politique, puisque le gouvernement et Emmanuel Macron ont été sanctionnés, il faut qu'il y ait un changement sur la forme.
03:58Et donc que l'on prenne le temps d'un débat démocratique, qui est nécessaire à la compréhension de ce qui se passe et aux propositions que faisons les uns et les autres.
04:06Justement, vous pensez pouvoir négocier avec Michel Barnier pour que dans le texte qui ira au 49-3, il y ait certains amendements qui soient intégrés ?
04:13Mais nous nous battrons à toute force pour qu'il y ait plus de justice dans ce budget.
04:17Mais nous commencerons de le faire dans le cadre des discussions à l'Assemblée nationale, avec un certain nombre d'autres groupes.
04:28Je vous le dis, la pérennisation de l'impôt sur les super-riches a été votée avec le Modem, avec Lyott.
04:36C'est-à-dire que je crois qu'il y a la possibilité, sur un certain nombre de mesures, de trouver des majorités républicaines à l'Assemblée nationale.
04:42Ce sera ensuite au gouvernement, s'il décide d'aller au 49-3, d'en tenir compte.
04:47Je crois que c'est important.
04:48Boris Vallaud, vous le disiez également au début de l'examen du budget de la Sécurité sociale.
04:51Hier, en commission, la première passe d'armes a eu lieu sur les retraites, avec la gauche qui a déposé plusieurs amendements pour tenter, d'une manière ou d'une autre,
04:57de supprimer la réforme de 2023, c'est-à-dire le passage de l'âge légal à 64 ans.
05:01Pour l'instant, ils ont tous été rejetés.
05:04Ce n'est pas une forme d'échec, justement, de trouver une majorité contre cette réforme des retraites, aujourd'hui ?
05:09Ce que ça dit, c'est que ceux qui prétendent, dans quelques jours, supprimer la réforme des retraites, en réalité, quand il s'agit de passer à l'acte, ne le font pas.
05:18Le Rassemblement national n'a pas voté la motion de censure.
05:22Il a prêté vie à un gouvernement et au macronisme qui refusent la suppression de cette réforme.
05:27Ils n'ont pas voté, hier, les amendements au PLFSS, c'est-à-dire au budget de la Sécurité sociale.
05:32Non, parce que, vous voyez, vous proposez des augmentations de cotisations.
05:35Ils ne veulent pas alourdir les cotisations.
05:36Bien sûr, mais vous savez, c'est assez amusant d'imaginer que l'on puisse avoir un modèle social qui se dispense de son financement.
05:42Non, nous avons besoin d'un financement qui soit juste.
05:45Qu'est-ce que nous avons besoin de réparer dans cette réforme des retraites ?
05:48À la fois, la façon de faire.
05:50Il y a eu un déni de démocratie.
05:52On n'a pas tenu compte des manifestations.
05:53On n'a pas tenu compte des partenaires sociaux.
05:55On n'a pas tenu compte de l'absence de majorité au Parlement.
05:57Et puis, des mesures de justice, parce qu'on sait que ce sont les carrières longues, les petites retraites,
06:02ce sont des carrières hachées, difficiles, qui, en réalité, vont payer de quoi qu'il en coûte.
06:07Une petite question sur la direction du PS.
06:10Quelle ligne, justement, pour le Parti socialiste ?
06:11On sait qu'il y aura un congrès.
06:12Normalement, c'est dans les six mois qui suivent une élection législative, selon vos statuts.
06:16Est-ce qu'il faut l'organiser au plus vite ?
06:18Et surtout, comment, vous, vous allez vous positionner ?
06:20Plutôt la ligne, aujourd'hui, d'une alliance avec la France insoumise,
06:24ou au contraire, une ligne plus indépendante pour un PS indépendant de LFI ?
06:28Je ne mets pas les deux doigts d'eau.
06:29Moi, je crois qu'on a besoin d'un PS fort, d'un PS qui s'affirme,
06:33qui affirme un certain nombre de positions, qui avance des propositions utiles à l'avis des Français.
06:38Et c'est comme ça que les socialistes sont utiles à l'Union de la gauche et y occupent une place éminente.
06:42Aujourd'hui, on va plus un PS allié, voire soumis, dit certains Jean-Luc Mélenchon.
06:45Eh bien, ça n'est pas le cas, ce n'est en aucun cas le cas.
06:48Et en tout cas, moi, comme président du groupe socialiste, je m'efforce de faire vivre dans l'hémicycle
06:52le groupe socialiste et les propositions socialistes dans le cadre de l'Union de la gauche
06:55et avec toujours l'espérance de constituer des majorités républicaines le plus large possible.
06:59Moi, je veux, quand je reviens dans ma circonscription, être utile aux femmes et aux hommes qui m'ont confié...
07:03Vous pourriez être l'homme de la synthèse ?
07:05Je ne sais pas si je peux être l'homme de la synthèse.
07:06En tout cas, je serai l'homme qui participe avec d'autres, je l'espère,
07:09à un congrès de la réconciliation utile pour la suite.
07:12Votre circonscription, justement, parlons-en, vous l'évoquez longuement dans ce livre, en permanence,
07:16où vous racontez un petit peu, justement, vos rencontres avec vos électeurs toutes les week-ends dans les Landes.
07:20Qu'est-ce qu'ils vous disent s'il y a une chose à retenir, justement, de ce que vous disent les gens
07:24ou vous dites, tiens, ça, je ne l'avais pas vraiment vu, je ne l'avais pas compris comme ça ?
07:27D'abord, j'écris ce livre comme une nécessité.
07:29Le retour aux choses humaines, le retour de la politique à l'échelle, à hauteur d'homme.
07:34Écoutez, la politique parle beaucoup.
07:36Et vous voyez bien les petites phrases, les combinaisons, plutôt que les convictions.
07:39Elle a rarement l'occasion d'écouter.
07:41C'est un livre qui donne à la politique un moment d'écoute, d'écoute des vies, des vies difficiles.
07:45Et qu'est-ce que vous avez écouté en particulier ?
07:46Eh bien, c'est cette maman d'un enfant en situation de handicap qui cherche à lui inventer un avenir
07:51parce que les structures sont insuffisantes.
07:53C'est cette dame qui essaye de faire valoir ses droits et qui est prise dans une sorte de golem administratif
07:57dont elle ne se sort pas et qu'il faut accompagner.
07:58Vous vous êtes dit, ce n'est pas possible, comment on a réussi à faire ça ?
08:01Eh bien, c'est la vie, c'est la vie concrète.
08:03On a besoin d'écouter, d'être à hauteur d'homme, de revenir à l'essentiel.
08:08Ce que me disent, la question que se posent beaucoup de Françaises et de Français,
08:11c'est que savent-ils de nos vies ? Que comprennent-ils ?
08:13Eh bien, moi, je n'ai pas trouvé d'autre solution que de me plonger dans ces vies à toute force,
08:19d'être le plus disponible possible.
08:21Vous savez, on dit que nous sommes toutes et tous à cinq poignées de main du président de la République,
08:24mais je ne sais pas à combien de poignées de main lui-même est des Françaises et des Français.
08:28Pour ce qui me concerne comme parlementaire, comme député,
08:31je souhaite qu'il n'y ait qu'une poignée de main entre moi et ceux que je représente.
08:35Et c'est ce que je m'efforce de faire dans ce livre, qui est une galerie de portraits sensibles
08:39et qui nous disent des choses sur la façon d'être et de faire en politique.
08:42En permanence, ces vies que je fais miennes chez Odile Jacob.
08:44Merci Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée.