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00:00Bonsoir Laurent Jacobelli, vous êtes député de Moselle, porte-parole du Rassemblement National.
00:06Ça me poignarde le cœur, ce sont les mots de François Bayrou après que sa fille a révélé faire aussi partie des victimes de Betaram.
00:13Elle assure que son père n'était pas au courant à l'époque. Est-ce que pour vous ce témoignage dédouane le Premier ministre ?
00:19Écoutez, nous verrons bien, il y a une commission d'enquête, moi je ne sais pas ce qu'il y a à l'intérieur du cerveau de M. François Bayrou,
00:24est-ce qu'il a dit toute la vérité ? C'est vrai que ses témoignages étaient parfois un peu confus sur cette période où il était au Conseil départemental.
00:32Mais en tout cas, ce que ça pose comme question, c'est comment fait-on aujourd'hui pour que plus jamais, il n'y ait de Betaram,
00:38pour que plus jamais on attende des décennies avant que des enfants qui ont été agressés, parfois sexuellement, puissent témoigner et puissent demander justice ?
00:45Ça questionne toute la société, ce très long, très long silence des victimes.
00:48C'est très long et je crois qu'on n'a pas idée du nombre d'enfants concernés chaque année, c'est plus de 100 000, je crois 14% des femmes en France ont été concernées dans leur jeunesse, 6% des hommes.
00:58Il faut maintenant, sans honte, sans avoir peur du jugement, pouvoir dire oui, j'ai subi une agression, pouvoir porter plainte et que les enquêtes soient diligentées rapidement.
01:10Ce que montre ce scandale énorme, c'est que...
01:12Plus de 200 plaintes, et donc avec des victimes qui n'ont pas toutes porté plainte comme la fille de François Bayrou qui n'a pas porté plainte.
01:17Absolument, donc c'est un minimum. Voilà ce que l'on peut dire. Comment on peut laisser perdurer de telles situations ?
01:23Je pense qu'il faudra, au-delà du cas personnel de M. François Bayrou, il y a une commission d'enquête, j'espère qu'il ira...
01:27Où il sera auditionné le 14 mai.
01:29Absolument la vérité, c'est comment on fait pour que dans notre pays, les enfants, les mineurs soient protégés et que cela n'arrive plus. C'est le vrai chantier qui nous attend.
01:36Le vrai chantier, effectivement, pour les années à venir.
01:38Jordan Bardella ira aux obsèques du pape François à Rome samedi. Pourquoi alors qu'on sait que le Rassemblement National n'appréciait pas vraiment ce pape ?
01:48Alors ce pape était un chef d'État, c'était un guide spirituel et on connaît le poids de la religion catholique dans l'histoire, dans les racines de France.
01:59Tout indiquait qu'il était logique que Jordan Bardella puisse aller à ses obsèques qui sont, je le rappelle, des obsèques de chef d'État.
02:07Il a donc décidé de s'y rendre et ça paraît assez normal d'ailleurs.
02:11Assez normal et pourtant Jordan Bardella, Marine Le Pen pendant le pontificat de François n'était pas tendre avec ses prises d'opposition concernant l'immigration notamment.
02:20Et même ces derniers jours, ces dernières heures, on peut être surpris quand on voit que Jordan Bardella se rend à Rome.
02:25Je vous livre ce que disait encore il y a quelques heures Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement National.
02:30Il accuse le pape François d'avoir cherché à culpabiliser l'Occident sur le fait de ne pas accueillir les migrants.
02:36Un de vos collègues porte-parole du parti, Julien Audoul, fait ce commentaire.
02:40Les torrents d'éloge funèbres des islamo-gauchistes de LFI en disent long sur le véritable bilan du pape François.
02:46Est-ce que le Rassemblement National est donc légitime pour aller aux obsèques de ce pape ?
02:50Oui, nous sommes légitimes. Oui, bien sûr, Jordan Bardella est légitime.
02:54On peut respecter un homme, on peut respecter une fonction, on peut partager la douleur de millions de catholiques à travers le monde
03:00et pourtant avoir eu des désaccords.
03:02Ce n'est pas une chose surnaturelle et absolument impensable.
03:05On est au-delà des désaccords, les propos sont quand même très durs.
03:08Mais les propos sont durs.
03:10Le pape François avait parfois tendance à confondre le spirituel et le temporel.
03:15Il annonçait des opinions qui, au-delà de son apostolat, allaient vers le politique.
03:25C'était son choix.
03:26Mais à partir de ce moment-là, il se soumettait au débat.
03:28Je crois qu'il acceptait d'ailleurs ce débat et qu'il aimait l'entretenir.
03:32Voilà, maintenant, aujourd'hui...
03:34Ce n'est pas dû en même temps au Rassemblement National en ce moment ?
03:37On peut être en désaccord et se respecter et respecter le symbole.
03:40Le pape, c'est au-delà de l'être humain qui incarne la fonction.
03:43C'est pour séduire l'électorat catholique ?
03:44Écoute, non, ce n'est pas une question de séduction.
03:46On peut parfois, dans la vie, se comporter tout simplement en fonction de ce que l'on représente.
03:52Jordan Bardella représente le premier parti de France.
03:56La France qui sera représentée par le chef de l'État et des ministres.
03:58Il n'est pas question de s'y substituer, vous avez bien analysé ma parole, j'espère.
04:02Mais nous nous apprêtons évidemment à prendre des fonctions dans ce pays
04:06et nous reconnaissons bien évidemment la douleur des Français de religion catholique,
04:12de même que tous les habitants de notre planète qui, ce soir, depuis lundi, sont en deuil.
04:17Et c'est assez naturel de partager ce moment dans une France qui, je le répète,
04:21puise ses racines, notamment dans la religion catholique.
04:24Même si le pape François ne portait pas des options qui vous satisfaisaient.
04:28Mais c'est la vie, vous savez, la contradiction n'est pas le désamour.
04:32Laurent Jacobelli, le Premier ministre et les ministres de la Justice et de l'Intérieur
04:36sont allés aujourd'hui dans un centre pénitentiaire de l'Isère
04:39après les attaques qui visent les prisons depuis dix jours.
04:42François Bayrou estime que ces attaques montrent que l'action de l'État touche juste.
04:46Est-ce que vous êtes en phase avec son analyse ?
04:48Ça montre surtout la défaillance de l'État depuis au moins 40 ans.
04:53Ce qui arrive aujourd'hui, ce sont probablement des mafias de narcotrafiquants.
04:57L'enquête est en cours, ça fait partie des pistes.
04:59Mais pour l'instant, vous l'aurez noté, bien évidemment.
05:03En tout cas, vu la coordination des actions, on voit bien qu'il y a une action concertée.
05:08On voit bien qu'il y a un grand...
05:09Une soixantaine de faits ces derniers jours.
05:10Un tiers des départements concernés, si j'en crois, le ministre de l'Intérieur.
05:14Ça veut dire quoi ?
05:15Ça veut dire qu'on a un système mafieux aujourd'hui qui se rebelle contre la République.
05:18On a un système mafieux qui revendique un territoire, une économie.
05:22Pourquoi ? Parce qu'il est puissant.
05:23Et pourquoi il est puissant ?
05:24Parce qu'on lui a laissé les moyens de se développer.
05:26Le laxisme judiciaire, les prisons devenues des centres de récréation.
05:30Vous ne reconnaissez pas au gouvernement de vouloir durcir les conditions de détention ?
05:34On sait qu'il y aura ces prisons de haute sécurité pour les narcotrafiquants les plus dangereux.
05:38Très bien, il faut le faire.
05:39Mais vous savez, si les juges, demain, n'ont pas des peines planchées à appliquer,
05:43si on continue de croire que la meilleure des peines pour un délinquant, qu'il soit dealer ou autre,
05:49c'est de retourner chez lui et non pas d'aller en prison,
05:51eh bien on a un problème et je pense qu'il faut évoquer ce problème aujourd'hui du laxisme judiciaire.
05:54Vous ne croyez pas à la sévérité du gouvernement en la matière ?
05:57Je crois que la sévérité, elle passe par la loi.
05:59La loi doit aujourd'hui remettre en place des peines planchées.
06:02L'éviction systématique des étrangers qui ont commis des crimes et des délits liés à la drogue.
06:09Des peines incompressibles.
06:11Oui, c'est important parce que sinon ça restera de vagues paroles, de la communication.
06:15Joli numéro de claquette d'ailleurs cet après-midi de communication avec un Premier ministre
06:18et deux ministres qui vont voir du personnel pénitentiaire.
06:21Vous savez, je pense que...
06:22C'est un numéro de claquette, vous dites, mais pourtant la loi pour lutter contre le narcotrafic,
06:26le Rassemblement National l'a voté il y a quelques semaines.
06:28C'est un tout petit pas dans la bonne direction, donc nous l'avons voté, mais je vous dis que le chemin reste long.
06:33Moi je crois vraiment que si on ne prend pas ces mesures d'urgence, il va y avoir le risque d'un narco-état en France.
06:40On voit ce qui se passe chez nos voisins du Nord, je pense aux Pays-Bas,
06:42où des ministres sont menacés, où on essaye de faire du chantage à la famille sur un certain nombre de magistrats.
06:49J'espère que ça n'arrivera jamais en France.
06:51J'allais même dire, j'espère que ça n'est pas déjà arrivé en France.
06:53Il y a donc une loi contre le narcotrafic qui est censée lutter contre ceci.
06:58Censée, vous avez raison, il est moins d'un sens.
07:00Laurent Jacobelli, après la condamnation en première instance du Rassemblement National et de Marine Le Pen dans l'affaire des assistants parlementaires,
07:07le Parlement européen vous réclame 3,5 millions d'euros de dommages et intérêts.
07:11Vous êtes prêt à rembourser ?
07:13D'abord, il faut se poser la question, c'est soudain, c'est arrivé assez vite.
07:19C'était prévisible, mais je trouve que le tempo, le feuilletonnement de l'affaire est en tout cas assez savamment orchestré du côté du Parlement européen.
07:30Vous ne contestez pas ces dommages et intérêts à donner au Parlement européen ?
07:34Mais nous contestons complètement la somme, puisque je vous rappelle que nous avons fait appel, Marine Le Pen l'a déclaré.
07:39Cet appel, pourquoi ? Parce que nous estimons être innocents, nous estimons que tous les salariés ont été payés en première instance.
07:46Mais vous êtes une fine analyste et vous savez comme moi que Marine Le Pen et un certain nombre des personnes qui ont été jugées aussi,
07:53sont aujourd'hui présumées innocents parce qu'ils ont fait appel.
07:56Et qu'il y aura un procès en appel avant l'été 2026.
07:58Mais il faut quand même que nos éditeurs se posent la question, comment la...
08:02Vous réclamez plus de sévérité, comment la candidate...
08:04On en parle à l'instant sur un autre sujet.
08:06Oui, mais une justice égale pour tous, c'est-à-dire une justice qui respecte l'innocence.
08:09Et aujourd'hui, Marine Le Pen, candidate favorite à l'élection présidentielle, présumée innocente, je le répète,
08:16on voit donc qu'on ponctionne, on envisage de ponctionner le parti politique qui pourrait soutenir sa candidature,
08:22qu'on imagine l'empêcher de pouvoir se présenter, qu'on veut la déchoire de son mandat de conseiller départemental,
08:27alors même qu'elle est encore présumée innocente.
08:30Ça pose qu'on a une question...
08:31Condamnée en première instance et elle attend son procès en appel.
08:34Demain, si vous êtes condamnée en première instance et que vous faites appel, je vous considérerai comme innocente
08:39parce que c'est comme ça que ça doit être fait et ça doit s'appliquer aussi à Marine Le Pen.
08:43Le gouvernement cherche à faire 40 milliards d'économies pour le prochain budget.
08:48Certains ministres ne ferment pas la porte à la suppression de l'abattement fiscal pour frais professionnels des retraités.
08:53Est-ce que ça, c'est une piste acceptable pour dégager des ressources pour l'État ?
08:57Mais bien sûr que non, non seulement il faut refermer la porte, mais il faut même la claquer en étant très mécontent.
09:02Pourquoi les retraités ne doivent pas contribuer à l'effort ?
09:04D'abord, vous savez, les retraités, ce n'est pas une catégorie à part.
09:07Ils ont été actifs avant, ils ont travaillé.
09:09Et pendant toute leur vie, ils ont mis de l'argent de côté pour, à la fin, payer leur maison
09:14et pouvoir espérer profiter de leur retraite.
09:16Ce ne sont pas des gens qui ont gagné à l'euro million en général.
09:19Non, mais l'argument, c'est que le modèle social ne peut pas reposer entièrement sur les actifs
09:24alors que le nombre de retraités augmente et que les actifs diminuent.
09:26Alors, on va parler clairement.
09:28Oui, il manque 40 milliards.
09:29Il manque même beaucoup plus que ça pour équilibrer les comptes durablement.
09:35Mais la question qu'on doit se poser, c'est comment on peut être les champions du monde du prélèvement fiscal,
09:39les champions du monde de la dette,
09:42et voir notre service public s'écrouler et nos retraites menacées.
09:46Ça veut bien dire qu'il y a de la mauvaise gestion.
09:47Moi, je vais vous dire, ce n'est pas aux retraités de payer de leur poche la mauvaise gestion des dirigeants.
09:53Ce n'est pas leur train de vie qu'il faut changer.
09:54C'est les dirigeants, ceux qui n'ont pas su faire des économies dans le budget de l'État,
09:58ceux qui n'ont pas su réduire la mauvaise dépense, la contribution excédentaire au budget européen, le coût de l'immigration.
10:05On sent dans beaucoup de parties une hostilité à taper les retraités au portefeuille.
10:11C'est pourquoi ? C'est parce que c'est la population qui vote le plus ?
10:13Mais non, c'est tout simplement parce que c'est injuste, aussi injuste, me direz-vous peut-être,
10:18que si demain on vous dit que l'abattement fiscal sur les journalistes est supprimé.
10:22Ça peut être dans les débats, effectivement.
10:24Oui, ce ne serait même d'ailleurs pas une mauvaise idée, vous voyez,
10:26parce que là, pour le coup, on se demande d'où ça vient.
10:28Mais, une fois encore, les retraités n'ont volé d'argent à personne.
10:32Vous savez, on nous dit qu'ils vivent mieux que les autres.
10:33Moi, je vais vous donner quelques chiffres.
10:35Leur dépense de soins, au-delà de 60 ans, c'est quatre fois plus qu'un actif.
10:40Et c'est normal, ils sont plus âgés.
10:41C'est pour ça qu'il y a l'argument que la protection sociale puisse être financée aussi plus par les retraités.
10:46Ils l'ont financé toute leur vie.
10:49Ils n'ont pas mis de l'argent dans la sécurité sociale comme dans un puissant fond.
10:52Donc, on ne peut pas avoir le taux de contribution le plus élevé d'Europe en France pour les retraites et la santé
10:57et dire à ces mêmes retraités, eh bien oui, vous allez continuer à payer plus que les autres,
11:02mais on va aligner vos retraites sur les autres Européens.
11:05Ce n'est pas audible.
11:05Laurent Jacobelli, ça pourrait être un motif de censure.
11:08On sait que vous aviez fait chuter Michel Barnier sur la question de la désindexation des retraites.
11:13Est-ce que c'est un motif de censure pour le RN ?
11:14La réponse est dans la question, bien sûr.
11:17C'est un des motifs qui peut nous amener à la censure.
11:19Vous savez, les retraités, leurs pensions ont augmenté de 30% en 20 ans,
11:26alors que l'inflation, elle, était de 40%.
11:27Ils ont donc perdu 10 points dans l'affaire.
11:29Merci Laurent Jacobelli.
11:30Merci à vous.